PARTIE 12 : Jour 4: EPCOT : Du poisson plein les yeux et plein la bouche (2/4):
Après une courte matinée à EPCOT pleine d’agréables surprises saupoudrées de pluie, il est désormais midi, heure à laquelle nous avons réservé une table dans un restaurant aux plats et au cadre plus qu’alléchants
. Bien que nous étant gavés comme des oies la veille lors de notre journée à
Magic Kingdom, nous ne nous faisons toutefois pas prier pour nous rendre au
Coral Reef Restaurant, au menu spécialisé dans le poisson et les fruits de mers, et dont les excellentes critiques laissent augurer un succulent repas. Qui plus est, outre les plats de qualité, le contexte dans lequel nous mangerons est plein de promesses, puisque la salle donne sur un aquarium aux proportions démesurées remplis de diverses espèces de poissons plus belles et intrigantes les unes que les autres. En ce qui me concerne, j’ai été, plus petit, grandement marqué par une visite de
Nausicaa, énorme complexe aquatique du Nord de la France, où je découvrais pour la première fois à quel point il est fascinant, intriguant et reposant que d’admirer les nages silencieuses de myriade d’animaux plus colorés et étonnants les uns que les autres, m’inculquant dès lors un attrait particulier pour les aquariums.
Encore sur notre petit nuage après être tout juste sortis de
Soarin’, les quelques mètres à parcourir sous la pluie ne nous dérangent pas le moins du monde. Une fois arrivés à l’entrée du restaurant, nous y entrons (c’est plus pratique
) et signalons notre présence afin que sonnent tocsins et retentissent trompettes en l’honneur de notre venue. Nous nous voyons remettre un bipeur et nous prenons place quelques minutes sur des bancs prévus à cet effet, attendant d’être appelés par le petit dispositif électronique.
Compte-tenu de la météo pluvieuse et de l’heure de réservation choisie volontairement tôt, il n’y a pas encore foule, nous laissant espérer avoir une table placée idéalement, ni accolée, ni trop éloignée de l’aquarium, afin d’apprécier ce dernier dans son ensemble. Seules cinq petites minutes ont le temps de s’écouler avant que ne se manifeste le vibreur et qu’une personne ne vienne nous conduire à notre table disposée, à notre plus grand bonheur, comme nous le souhaitions. La configuration de la salle en différent petits paliers de hauteur est très bien pensée et permet à chacun de profiter de la vue sur l’océan en boîte. De plus, riche idée que ces petites fiches plastifiées mises à disposition sur les tables et décrivant toutes les espèces de poissons que nous pouvons apercevoir nager à côté de nous.
L’aquarium est encore plus impressionnant qu’en photo
, et la vie grouille littéralement en son sein. Des bancs de poissons entiers passent devant les énormes baies vitrées, de majestueuses raies volent sous l’eau, des requins fusent comme des torpilles au milieu d’autres poissons tous plus colorés et surprenants les uns que les autres
. Le reflet bleuté de l’aquarium baigne la salle du restaurant d’une atmosphère tamisée et sereine. Il n’y a pas d’enfants qui crient, pleurent ou courent. Tout est calme et reposant.
Notre très sympathique serveuse se montre enfin, nous tirant de nos contemplations aquatiques en nous remettant les menus. Sans les ouvrir, nous suivons aveuglément la suggestion qu’elle nous propose, optant ainsi pour le Mahi-mahi, nom bien mystérieux pour un plat qui semble alléchant après description. Nous commandons également chacun une lemonade, nectar des dieux devenue notre boisson officielle pour le reste du séjour
. Pour finir, elle nous laisse une corbeille de pain dont le contenu se destine à la petite assiette qui nous est servie à chacun, contenant un carré de beurre saupoudré de cristaux de sels à l’encre de seiche. Assez original visuellement, nous n’avons pas l’impression d’avoir bouffé le Kraken une fois en bouche, l’encre de seiche n’ayant qu’un rôle décoratif et n’apporte pas grand-chose de gustatif.
Nous nous sentons comme des coqs en pâte
. Nous oublions le temps pluvieux. Nous oublions la fatigue. Nous oublions tout pour profiter du moment de détente que nous vivons. L’aquarium est reposant, le service est aux petits oignons, et il semblerait que la pitance va être bien bonne ! En parlant de cela, voilà que revient notre serveuse avec nos plats. Pour mettre fin au suspense, le Mahi-mahi est l’autre nom de la dorade coryphène, un gros poisson large de front que l’on ne trouve que dans les régions tropicales de tous les océans. La présentation du plat est très engageante et le fumet qui s’en dégage promet monts et merveilles. Le morceau de poisson est posé sur un lit de riz au jasmin, le tout est nappé d’une onctueuse sauce à la noix de coco, au citron et à la coriandre, dans laquelle nagent suavement quelques crevettes.
Dès le premier coup de fourchette, les promesses sont tenues. Les saveurs sont savamment dosées, tout est parfaitement assaisonné, et chaque ingrédient s’accorde à merveille avec les autres. Le poisson fond sous la langue, et la sauce n’est que volupté. Aujourd’hui encore, ce plat reste un des meilleurs plats de poisson auquel nous avons goûté.
Lorsque notre serveuse revient pour nous débarrasser, elle découvre des assiettes quasiment immaculées
. A peine a-t-elle le temps d’entre-ouvrir la bouche pour nous demander si nous souhaitons poursuivre par un dessert que nous tendons déjà la main pour en saisir la carte, salivant comme des demeurés
. Marie se laisse tenter par un
Turtle Cheesecake with Caramel, autrement dit par un cheesecake sous forme de boule, agrémenté de biscuits et de trainées de caramel pour lui donner l’apparence d’une tortue dont la carapace est parée d’un surprenant caramel bleu. Pour ma part, je me laisse tenter par un
Chocolat Wave, davantage friand de sa boule de glace framboise que pour le moelleux au chocolat qui l’accompagne. Ces desserts sont élégamment présentés, et sont aussi bons que beaux. Sans bonne ni mauvaise surprise gustative, ils glissent tout seuls sans que nous ne nous fassions prier.
Le repas fut sensationnel, tant sur le goût que sur l’ambiance réellement sublime et reposante
. Je me doute que les expériences futures et passées de chacun diffèrent, et que nous avons sans doute eu de la chance d’avoir une atmosphère aussi calme, mais nous vous recommandons d’y passer si vous en avez l’occasion, vous ne le regretterez probablement pas. Nous avons tant apprécié le
Coral Reef qu’il est désormais resté dans notre Top 3 des meilleurs restaurants du séjour !
Nous ressortons du
Coral Reef les esprits détendus
et les estomacs distendus
. A notre plus grande surprise, nous constatons que la pluie a enfin cessé !
Toutefois, si le ciel reste morne et terne, nous pouvons apercevoir par endroit quelques petits trous de ciel bleu
qui deviendront de plus en plus fréquents à mesure que l’après-midi avancera.
Afin de ne pas refaire la décoration de notre prochaine attraction en rendant à la nature notre repas, il faut impérativement qu’elle ne soit pas trop mouvementée. Quel choix est alors plus adapté que de faire un petit tour dans
The Seas with Nemo and Friends, un dark ride dont les commentaires énigmatiques lus sur le forum se résumaient à «
Je ne m’en souviens plus trop, mais ce n’était pas folichon ». Etrange
… Un Men In Black nous attendrait-il à la sortie pour nous effacer la mémoire avec un neurolaser ? Nous y entrons donc, curieux de voir à quelle sauce d’ennui nous allons être mangés.
Premier constat, la foule ne se bouscule pas au portillon pour y aller … Il n’y a même personne pour tout dire. L’attraction n’est visiblement pas en panne, et seules 15 mystérieuses minutes d’attente sont annoncées, que nous ne ferons pas. La fille d’attente est quant à elle assez longue à parcourir, avec un thème proche de notre
Crush Coaster.
A l’issue de la file d’attente, nous montons dans notre wagon en forme de … à vrai dire, nous ne nous en souvenons plus non plus
… et nous voilà projetés sous l’océan pour suivre les aventures de Némo … avec un service minimum
. En effet, pour résumer de manière simpliste, ce dark ride se résume malheureusement en une succession de projections du film sur divers écrans aux contours décorés façon « fonds sous-marins », et quelques incrustations dans de vrais aquariums. Le tout dure assez peu longtemps pour qu’aussitôt vu, il soit aussitôt oublié. Tout s’explique
Toutefois, en sortant de notre wagon sous-marin, nous débouchons sur le véritable intérêt de l’attraction, le hall
Undersea Observation Deck at Sea Base, proposant de multiples aquariums dans tous les coins aux espèces très singulières pour la plupart d’entre elles
. Au premier regard, la surprise est de taille, puisque nous voyons évoluer un dauphin
. Chaque nouvel aquarium va alors surpasser le précédent
, passant notamment devant deux immenses lamantins dévorant placidement leur quota de laitues, des hippocampes aux formes étonnantes, et surtout, cerise sur le gâteau, devant une limule, animal stupéfiant aux allures préhistoriques, dont l’une des particularités est d’avoir un sang bleu aux propriétés pharmaceutiques remarquables. La bestiole étonne, voire dérange, et grouille telle un gigantesque insecte au fond de son aquarium circulaire qu’elle parcourt de ses pattes terminées par des pinces, faisant fi de tout obstacle.
Avant de sortir de ce superbe hall, nous passons par sa petite boutique, prenant soin d’acquérir des badges en faveur de la conservation des océans, ainsi qu’un mug et une serviette de plage «
Mine » aux couleurs des mouettes décérébrées du Monde de Némo
, dont nous avions repéré le design très marrant bien avant notre venue !
L’après-midi n’aurait pas pu mieux démarrer avec ces splendides aquariums ! De plus, en sortant, le soleil perce enfin la voute nuageuse ! Et dire que ce qui va suivre va nous faire découvrir de nouvelles sensations dont nous n’avions même pas soupçonné l’existence, et va encore relever le niveau ! EPCOT est décidément plein de surprises !