PARTIE 11 : Jour 4: EPCOT : Expérience Pluvieuse Continue qui Trempe (1/4):
La sonnerie du réveil retentit à 7h30. L’horaire est plus tardif que les jours passés et nous avons pu jouir d’une bonne nuit de sommeil de plus de huit heures dans nos lits douillets, gommant une bonne partie de la grande fatigue de la veille. A l’aube de notre troisième jour de parc, nous sentons que nous nous acclimatons progressivement au décalage horaire, dans le sens où nous ne sommes plus éveillés avant que la sonnerie du réveil n’ait fait son office. Bien que nous ne sortons pas de notre lit en bondissant comme de jeunes cabris, la forme est là, et nous sommes malgré tout terriblement impatients à l’idée de visiter le parc du jour, dont le principe et les mérites nous ont été maintes fois acclamés, j’ai nommé EPCOT
.
Nous nous parons de nos plus beaux t-shirts, préparons notre attirail de paparazzi, et vidons nos gourdasses de lemonade remplies la veille au
Food Court lors de notre retour de
Magic Kingdom. Avant de quitter la chambre, nous jetons un œil à la météo, espérant que les prévisions vues quelques jours plus tôt se soient trompées, mais hélas, elles augurent toujours un temps plus capricieux encore que la veille afin de conclure en apothéose la saison des pluies
et de laisser la place au soleil le lendemain seulement. Ne perdant pas foi, nous continuons toutefois à croiser les doigts pour qu’il ne s’agisse là que de prévisions pessimistes, mais malheureusement, nous nous apercevons une fois la porte ouverte qu’il semble que tout soit avéré. Il est tout juste 9 heures, il fait déjà très chaud et lourd, et le ciel, d’un gris sans espoir d’éclaircies
, semble en avoir sous le coude. Néanmoins, une petite pluie n’a jamais tué personne
, pas de quoi se mettre le moral dans les chaussettes. Nous nous rendons à notre arrêt de bus favori, et sans quasiment aucune attente, nous montons à bord d’une navette à moitié vide dans laquelle la climatisation tourne à plein régime, l’eau ruisselant le long des vitres.
Notre trajet en camion réfrigéré est rapide et s’achève au bout d’une quinzaine de minutes. La météo ne s’arrange pas, et une légère bruine se met à tomber lorsque nous arrivons à EPCOT. Pas de quoi fouetter un chat non plus. Sans être rentrés dans le parc, nous pouvons déjà apercevoir l’imposant emblème du parc jaillir derrière des arbres.
Nous apercevons alors la longue file de Guests prêts à se faire fouiller les sacs, nous faisant appréhender une attente démesurée à la vue de la masse humaine qui se présente devant nous. Toutefois, notre tour arrive rapidement, tant qu’une fois passé, nous entrons dans le parc alors qu’il n’est que 9h20. A peine les pieds posés sur la place de l’entrée que l’ambiance générale nous cueille agréablement
, proposant un décor à l’architecture anguleuse audacieuse, parsemé de massifs fleuris multicolores au milieu duquel
Spaceship Earth, le symbole du parc, cette monumentale boule de golf gigantesque, est posé là, n’attendant que d’être frappée par un club démesuré.
Désormais, nous pouvons enfin passer aux choses sérieuses : les attractions. La matinée sera réservée à la découverte de la partie
Future World proposant la majorité des attractions du parc. Nous avions au programme de débuter la journée comme il se doit par un passage par
Spaceship Earth, mais n’ayant pas prévu d’arriver si tôt, nous voilà en avance par rapport à l’horaire du Fast-Pass que nous avions réservé. Qu’à cela ne tienne, c’est pour nous l’occasion d’aller à
Test Track sans coupe-file tant qu’il n’y a pas trop de monde. Le temps du trajet, à notre plus grand désarroi, la bruine trouve le temps d’évoluer en une pluie légère, dont l’impressionnant bâtiment de
Test Track nous permet de nous en abriter. Il semble que nous ayons vu juste sur la faible attente juste après l’ouverture du parc, puisque seules 20 minutes d’attente sont annoncées pour cette attraction pourtant très prisée.
Le principe de
Test Track est à la fois simple et original, mêlant interactivité et sensations fortes. Comme son nom l’indique, il reprend le principe d’un circuit de tests mettant à l’épreuve un véhicule à bord duquel se trouvent des Guests cheveux au vent
, et permettant également de tester des prototypes de voitures que ces derniers auront eux-mêmes designé lors du pre-show. Pour permettre cela, une borne à écran tactile est mise à leur disposition afin de dessiner un véhicule personnalisé parmi un vaste choix d’éléments techniques et cosmétiques proposés qu’il est ensuite possible de charger dans son
Magic Band afin de le soumettre à la batterie de tests une fois à bord du véhicule de l’attraction. De plus, outre les sensations fortes que les Guests pourront vivre à l’intérieur du ride, à l’issue de chaque test passé, un classement des différentes voitures créées par les Guests se trouvant à bord sera alors affiché.
Bref, beau programme en perspective. Toutefois, avant tout cela, il nous faut passer par la case file d’attente qui s’avère très sympathique de par les nombreux véhicules prototypes et maquettes exposées, estampillées Chevrolet, sponsor de l’attraction, dont une curieuse voiture jaune à deux roues parallèles qui me laisse perplexe tant l’approche est originale.
Nous arrivons très rapidement dans la salle du pré-show et nous mettons dès lors tout notre savoir-faire d’ingénieurs à trois sous pour créer dans le temps qui nous est imparti un modèle de voiture que les créateurs de
Hot Wheels s’arracheront à coup sûr
, et nous la chargeons sur nos
Magic Bands.
Outre le temps de chien, ce qui suit marque alors le commencement de la «
Malédiction d’EPCOT » (MOUAHAHAHAAAAA
… il faut toujours un rire satanique pour agrémenter un bon effet maléfique
). En effet, le compte-à-rebours terminé et l’édition des véhicules étant alors rendue impossible, nous attendons, enfermés dans la salle de pré-show pendant une bonne vingtaine de minutes. Aucune information ne nous est donnée, même via
My Disney Experience, et nous sentons bien que ce n’est pas normal d’être séquestrés ici si longtemps. Lorsque les portes s’ouvrent enfin, deux Cast Members nous annoncent, ô surprise et grande joie, que l’attraction est tombée en panne et que tous les Guests doivent en être évacués. A cette annonce, les larmes se mettent à perler aux bords de nos yeux, et c’est la gorge nouée de sanglots que je confie alors à Marie tout mon désarroi en me roulant en boule sur le sol : «
Mais on avait fait une voiture trop styléééée ... La batmobile, c’était un tricycle à côté ! ». Blague à part, bien que très déçus, nous parvenons à relativiser ce malheureux événement en nous disant que
Tests Track n’était prévu initialement que pour notre prochaine venue dans le parc, avec un Fast Pass qui plus est.
En sortant, nous sommes agréablement surpris de nous voir remettre en dédommagement à chacun un Fast Pass bonus à utiliser n’importe quand dans les deux prochaines semaines, au choix parmi une impressionnante liste d’attractions d’EPCOT. Comme quoi, nous n’avons pas perdu notre demi-heure à simplement jouer avec un écran tactile ! Rois du pétrole
, nous nous les réservons pour
Soarin’ pour notre prochaine venue à EPCOT …
Bien que la pluie se fasse de plus en plus présente, et malgré ce faux-départ de la journée avec
Test Track, nous ne nous laissons pas abattre. Il n’est que 9h30 à peine passé, et nous pouvons à présent utiliser notre Fast Pass pour
Spaceship Earth. Toutefois, nous optons au préalable pour un détour par le
Starbuck du parc pour y grignoter de quoi satisfaire nos capricieux estomacs n’ayant plus reçu d’offrandes depuis trop longtemps à leurs goûts
. Nous arrivons ainsi sur la grande place de
Future World au centre de laquelle une énorme fontaine fait jaillir d’impressionnants jets d’eau au rythme d’une musique symphonique.
Nous pénétrons dans le
Fountain View à sa droite, petit nom donné au
Starbuck d’EPCOT, et c’est alors que Marie se fige
. Je la connais bien et ayant tous deux la même maladie, je comprends immédiatement qu’il se passe quelque chose de grave
… Non d’une sacrée pipe en bois ! Elle est en pleine crise de collectionite
! Elle regarde fixement l’objet de ses désirs (exceptionnellement, ce n’est pas moi
), avec pour seuls mouvements physiques quelques tics nerveux de sa paupière droite et l’écume moussant au bord de ses lèvres. En l’espace d’un instant, sans prévenir, elle se jette telle une panthère sur l’étagère des produits dérivés, si rapidement que j’aurais eu l’impression qu’elle n’avait pas bougé si elle n’avait pas à présent dans les mains un sympathique mug
Starbuck de la collection «
You are here » aux couleurs d’EPCOT :
«
Il est trop bien ! En plus, s’il y en a un d’EPCOT, ça veut dire qu’il y en a pour tous les autres parcs ! Il me faut tout ceux des endroits où on ira ! En plus on n’a pas de mugs à la maison … ».
Dans ces moments-là, tout homme sait qu’il faut simplement dire « ok
». Alors j’ai dit « ok
».
Ainsi, outre ce mug, nous prenons tous deux un capuccino, classique mais efficace, que j’accompagne pour ma part d’une succulente tranche de cake au citron. Fuyant la climatisation beaucoup trop prononcée pour nous, nous sortons poser nos séants sur un petit muret le temps de la dégustation, lorsque c’est soudainement à mon tour de me figer sans explications. Je contiens un hurlement de joie :
«
Merd … Mille millions de mille sabords ! Matte un peu ce stand de pin’s ! Il est énorme, ça déborde de partout ! »
Marie soupire en souriant, lève les yeux au ciel
avant de m’accorder sa gracieuse bénédiction d’un signe de la tête.
Des estomacs satisfaits, un mug et quelques pin’s de plus en poche, il nous faut désormais quitter cette place à l’influence néfaste sur nos esprits aisément corruptibles. De plus, la pluie augmente en intensité, et, depuis le temps qu’on en parle, il serait temps que nous utilisions enfin notre Fast Pass pour
Spaceship Earth. Par conséquent, nous revenons sur nos pas et revenons à l’entrée du parc pour découvrir cette attraction, symbole d’EPCOT.
Les divers échos dont nous avions eu vent avant notre départ étaient pour le moins mitigés, partagés entre l’originalité de l’attraction de par son interactivité, et son âge dépassé. C’est donc avec énormément de curiosité que nous pénétrons dans la file Fast Pass aussi vide que la fille standard qui n’affiche que 5 minutes d’attente. En voilà un coupe-file dûment rentabilisé !
Nous embarquons quasiment immédiatement à bord de notre wagon et avant que toute histoire ne nous soit contée, il nous est possible de paramétrer en français la voix off sortant des hauts parleurs de nos sièges, afin de profiter au mieux de notre expérience. Il nous est également demandé de quels coins de la planète nous venons, et découvrons avec surprise que Lyon est une des villes de France dont il est possible de cocher la provenance. Une fois fait, notre voyage commence enfin, et nous voici transportés aux origines de la Terre, début de l’histoire nous narrant l’évolution de l’Homme sur cet astre voguant à travers l’espace.
Nous adorons littéralement cette attraction
. Si comme pour
Carousel of Progress les animatronics ne sont plus de toute jeunesse, l’entretien irréprochable, la pluralité des tableaux dépeints, et surtout le final théâtral et contemplatif offrant une vue de la Terre depuis l’espace, ont fait que nous avons été réellement transportés. Une fois l’histoire contée terminée, avant de rejoindre le quai de débarquement, une photo de chacun de nous est prise, et il nous est demandé de répondre à quelques questions via l’écran tactile à propos de divers sujets. Nos réponses sont alors transformées en un petit film très drôle intégrant nos photos prises plus tôt, nous imaginant Marie et moi dans le futur.
Une fois sortis du wagon, nous débouchons dans le grand hall de
Project Tomorrow, accolé à
Spaceship Earth, où il est possible d’essayer une multitude de petits jeux interactifs. Nous n’y prêtons aucune attention et n’avons d’yeux que pour le montage photo projeté sur l’un des écrans géants, faisant de nous de splendides astronautes.
Nous prenons le temps de faire envoyer par mail l’extraordinaire film dont nous sommes les héros, vu plus tôt, grâce à des bornes tactiles, et dont l’insensibilité et le temps de réponse des écrans sont une vraie torture à l’utilisation tant ils ne répondent plus !
Au final, nous sommes absolument ravis de cette expérience
Spaceship Earth que nous n’aurions pas pensé être si belle
, et à laquelle nous accordons un 16/20. Bien qu’elle ne procure pas de sensations fortes, elle résume à elle seule avec brio l’objet de la partie
Future World d’EPCOT : une expérience surprenante, ludique, voire même poétique sous certains aspects.
En sortant, nous constatons que la pluie n’en finit plus de tomber. La tentation de se laisser aller à la déprime est grande, mais nous trouverons le temps pour nous plaindre une autre fois. Notre circuit général de la matinée ayant été préparé à l’avance, nous nous dirigeons à présent vers l’énorme bâtiment bleu aux formes particulières de
The Land abritant plusieurs attraction dont une est l’objet de toute notre attention du jour :
Soarin’. Sachant que cette dernière est très prisée, nous venons avec un Fast Pass en poche prêt à être utilisé comme il se doit (en le donnant à la madame à l’entrée de l’attraction en fait
…).
Nous entrons dans
The Land et nous découvrons encore une fois un énorme hall lumineux aux couleurs pastelles et au plafond duquel pendent quelques petites montgolfières. Le bruit de tous les Guests venant y trouver un abri résonne. L’activité humaine fourmille. Le centre de la pièce est occupé par le restaurant
Sunshine Seasons, mais abrite également le
Garden Grill, et les accès aux attractions
Living with the Land, fermé aujourd’hui, à
Circle of Life, et bien évidemment à
Soarin’.
Notre impatience nous ordonne de foncer vers
Soarin’ bien que nous ayions un coupe-file dont le créneau horaire d’utilisation est à présent entamé. En effet, il s’agit sans doute d’une des attractions que nous attendons le plus de tout notre séjour
. Les critiques sont unanimes, et nous n’avons jamais fait une attraction avec un tel principe que nous avons un peu de mal à visualiser, n’ayant pas voulu trop en savoir avant notre départ.
Nous présentons nos sésames qui nous permettent d’éviter les 70 minutes d’attente affichées et nous entrons dans la file d’attente. Un père de famille chilien, en visite en Floride avec ses deux enfants, commence alors à discuter avec nous. Très sympathique au demeurant, la discussion est agréable
. Même ses jeunes enfants, âgés d’une douzaine d’années, se risquent à parler en anglais, avec un bon niveau qui plus est, bel exemple qui devrait être suivi en France où l’on préfère trop souvent se moquer de quelqu’un apprenant une langue étrangère à cause de son accent ou de son manque de vocabulaire, plutôt que de le féliciter de ses efforts. Le quart d‘heure d’attente s’écoule par conséquent très vite, alors qu’il aurait pu être ennuyeux au vu de la décoration totalement vide du lieu.
Nous pénétrons enfin dans l’attraction à proprement parlé, et nous découvrons enfin l’étrange deltaplane multiplace dans lequel nous allons nous installer. Sans vraiment l’avoir fait exprès, nous faisons partie des chanceux qui sont placés le plus en hauteur, n’ayant ainsi pas dans leurs champs visuels les pieds des Guests les surplombant. Les ceintures bouclées, le vol commence enfin, et nous voilà plongés dans un énorme écran en demi-sphère pour une expérience multi sensorielle reproduisant étonnamment bien les sensations supposées d’un survol en deltaplane de magnifiques paysages.
En sortant de l’attraction, nous sommes littéralement soufflés
.
Soarin’ propose une expérience extraordinaire s’inscrivant parfaitement dans l’esprit d’EPCOT. Les critiques que nous avions lues étaient toutes dithyrambiques sans que davantage d’explications concrètes quant à ce ressenti ne soient données, nous laissant alors dubitatifs. Maintenant que nous l’avons fait, c’est à notre tour d’avoir cette même attitude
. Le film de qualité et les sensations de vol, couplés à des effets de vent et d’odorama, sont des plus immersifs et nous laissent juste sans voix devant la diversité des paysages survolés. L’expérience est sensationnelle, inoubliable
.
Avant de poursuivre notre visite d’EPCOT, nous faisons un petit détour par la boutique dédiée, nous lâchant sans surprise sur quelques pin’s et surtout sur un joli petit mug aux couleurs de
Soarin’.
Comme à chaque fois que nous sortons d’une attraction aujourd’hui, nous croisons les doigts pour que la pluie ait enfin cessé, mais rien ne s’arrange. Difficile de se persuader alors que dès demain il fera un soleil de plomb qui ne disparaitra plus de tout le reste du séjour !
Cette petite matinée de trois heures est passée à une vitesse hallucinante, et il est déjà presque midi. Il est désormais temps pour nous de jouer les tortionnaires
, car nous sommes attendus pour déguster du poisson mort devant des poissons qui ne le sont pas …