PARTIE 9 : Jour 3: Magic Kingdom: La Montagne de l’Espace et le Monde de Demain (3/4):
Nous arrivons de
Fantasyland à
Tomorrowland par un petit sentier aboutissant entre
Space Mountain et
Autopia. L’ambiance change radicalement, et d’une décoration polychrome emplie de magie, nous passons vers un style plus épuré dominé de bleu et de blanc sur lequel les rayons de soleil viennent se refléter avant de tenter de percer les verres de nos lunettes de soleil
(d’ailleurs je triche, et parmi les trois photos ci-dessous, deux ont été prises plus tard dans le séjour).
Tant pour
Discoveryland à Paris que pour
Tomorrowland à Orlando, et comme le laisse entendre sans ambiguïté la traduction littérale de ce dernier, ce land dépeint le monde de demain. Malgré cela, l’ambiance floridienne est radicalement différente de ce qui est présenté à Marne-la-Vallée en raison de points de vue choisis pour construire ces visions futures émanant de passés plus ou moins proches. Si notre superbe
Discoveryland s’attache à illustrer un futur inspiré de l’imaginaire visionnaire de Jules Vernes, grand homme du 19ème siècle,
Tomorrowland propose quant à lui une architecture futuriste telle que rêvée par des esprits des années 1970, lors de la construction du quartier. Par conséquent, bien que quelques attractions soient communes aux deux, les comparer viendrait à devoir se prononcer sur qui du couteau suisse ou de la tronçonneuse est le meilleur pour gonfler une bouée. Je ne saurais trop dire pourquoi, mais
Tomorrowland a réellement fait mouche chez moi. Peut-être me rappelle-t-il inconsciemment les dessins-animés et films de mon enfance, Ulysse 31 ou encore 2001 l’Odyssée de l’Espace de Kubrick en tête.
Nous arrivons devant
Space Mountain à peine notre fenêtre horaire ouverte pour nos Fast Pass. Nous le savons, son apparence extérieure est trompeuse, car seule cette dernière, ainsi que le nom de l’attraction sont en commun avec ce que nous connaissons en France. Néanmoins, être devant cet énorme bâtiment blanc nous fait trépigner d’impatience, et nous en franchissons l’entrée sans attendre.
C’est à partir de là que la différence saute davantage aux yeux, puisqu’après avoir parcouru au pas de course l’interminable fille d’attente, nous arrivons devant le quai d’embarquement. Oubliez les longs trains aux harnais descendants sur vos épaules et laissant augurer un ride plein d’inversions, et faites place à une file indienne de bobsleighs présentant pour seule sécurité une rambarde à rabattre sur vos jambes. En effet, la montagne de l’espace a émergé quelques décennies avant la nôtre, et la technologie utilisée n’est pas la même. Toutefois, il nous est régulièrement rappelé qu’il ne faut pas juger une attraction sur ce facteur, et une attraction peut devenir mythique et très fun, même si elle vieilli et qu’on y perd une côte ou deux au passage (allusion à peine voilée à l’
Eurosat d’
Europapark qui fut mon premier coaster
).
L’entrée dans le wagon est un peu périlleuse tant ces derniers sont bas, et il est difficile d’y prendre place. Une fois passés ces menus écueils, quel doux moment de paradis que de savourer les quelques instants de répit octroyés par le léger rembourrage des sièges à la position légèrement vautrée, et l’espace à l’avant me permettant de laisser traîner mes pattes endolories
. Le train démarre et après un passage dans un tunnel aux effets lumineux hypnotisants, nous avons droit à un ride dans l’obscurité complète, simple mais efficace en termes de sensations.
Une fois sortis tant bien que mal de notre wagon, nous nous accordons pour attribuer une note de 15/20 à l‘attraction, bien qu’avec le recul, je me rends compte que je lui ai trouvé bien plus de cachet que je ne l’aurais initialement cru
. Nous empruntons un interminable tapis roulant qui débouche, comble du hasard, sur la boutique accolée à
Space Mountain !
«
Ils sont pas bêtes chez Mickey, hein ! » disons-nous en faisant le tour de la boutique sans nous faire prier
.
«
Franchement, ils ont un plan marketing hyper bien calibrés ! » dit-on en sélectionnant quelques pins des étoiles plein les yeux
.
«
Tu vois, je sens l’hameçon dans ma joue, mais je suis content d’y avoir mordu » finissons-nous tout sourire en passant notre
Magic Band dans le lecteur
.
Lorsque nous remettons enfin le nez dehors en vue de poursuivre une visite en règle de
Tomorrowland, un ciel menaçant s’annonce au loin
. Nous n’en sommes pas vraiment étonnés, puisque, comme la veille, des pluies orageuses sont attendues, et malgré ces prévisions, nous espérions secrètement passer miraculeusement entre les gouttes. Ce ne sont que vœux pieux au vu de la saucée de la veille, de ce qui semble nous attendre dans quelques minutes, et de ce qui conclura la saison des pluies en beauté le lendemain ! Toutefois, il semble que nous ayons encore le temps avant que ces nuages noirs ne nous apprennent à nager, et nous nous promenons donc sereinement autour de la place centrale du quartier au milieu de laquelle trône fièrement l’
Astro Orbiter.
De délicieux parfums de hot-dogs viennent nous chatouiller les narines depuis le
Lunching Pad dont la réputation en la matière semble à la hauteur des effluves qui en émanent. Résistants aux alléchantes propositions olfactives
, nous dirigeons nos pas vers le
Carousel of Progress, un théâtre tournant relatant les progrès technologiques au cours de différentes époques vécus par une famille d’animatronics qui a fait les frais du temps qui passe. L’attraction est un certes vieillotte, mais comme d’habitude, nous ne voulons pas juger à la hâte et sommes curieux de voir ce qu’il en est par nous-même, prêts à être stupéfaits contre toute attente. Et la surprise fut de taille !
Nous prenons place sans aucune attente dans une grande salle de théâtre, et c’est lorsque nous nous asseyons dans ce que nous trouvons être de confortables sièges plongés dans une douce pénombre que nous réalisons à quel point nous sommes exténués. La nouveauté de chaque instant nous faisait oublier cette fatigue, mais une fois vautrés lamentablement, il est évident qu’elle est bien là ! Point d’hypnotiseurs dans le coin, mais nos paupières sont lourdes, et la digestion du repas au Be Our Guest nous pousse également à la sieste postprandiale
… Ca s’annonce mal
… La salle étant quasiment vide et sans un bruit avant le début du show, nous tentons de ne pas tomber une nouvelle fois dans le même piège que la veille en nous laissant submerger par la fatigue et notre attitude ronchonne qui l’accompagne souvent.
Notre tentative est vaine car il faut dire que l’attraction fait tout pour saper nos efforts ! Je vous l’assure, dès le début du spectacle, nous avons essayé de toutes nos forces de nous y intéresser
, remarquant l’originalité de ce théâtre qui pivote, procédé ingénieux mettant en exergue les différents progrès technologiques, et distraits par ces charmants vieux automates dépassés qui tiennent encore la route. Néanmoins, la longueur de la représentation et sa monotonie est ont raison de nos esprits éteints, et nous lâchons le fil narratif dès le second tableau. Nous prions pour que l’interminable session s’achève avant que les lumières ne se rallument et que les Cast Members ne viennent nous réveiller la bave dégoulinant aux coins des lèvres
. Miracle, nous parvenons à rester éveillés.
En un mot comme en cent, nous nous sommes ennuyés, et nous attribuons un petit 12/20 à cette attraction à l’attrait certain qui ne pourra se révéler toutefois qu’aux yeux des plus éveillés et intéressés d’entre vous.
En ressortant de notre simulateur de sieste, il ne pleut toujours pas, mais les nuages aperçus précédemment au loin se mettent désormais en place pour nous faire leur numéro tonitruant.
C’est imminent, et pour notre bien, la prochaine attraction devra être en intérieur. Quoi de plus naturel alors que d’enchaîner par
Buzz Lightyear’s Space Ranger Spin dont l’entrée n’est qu’à quelques pas de la sortie de
Carousel of Progress. De plus, il faut y être actifs et cela nous fera le plus grand bien.
Pour les réguliers d’
Europapark que nous sommes, cette attraction repose sur le même principe que le très bon
Abenteuer Atlantis dont nous apprécions à chaque venue la simplicité et l’efficacité du principe. De plus, nous n’avons tous deux jamais été dans la version parisienne des aventures de Buzz. Ce sont là deux raisons nous faisant trépigner d’impatience, plus motivés que jamais pour dézinguer l’Empereur Zurg. Le temps d’attente est raisonnable, et nous prenons le pari qu’en ressortant de l’attraction, nous aurons évité la copieuse averse qui arrive.
En nous plaçant dans la file d’attente, nous découvrons que si elle n’est pas interactive, elle est extrêmement vivante … Je vois déjà les connaisseurs lever un sourcil dubitatif, mais que voulez-vous, nous avons eu droit à un show personnalisé et en français je vous prie !
Un couple de Français semblant être du même âge que nous se place juste derrière nous, et fait ce que beaucoup d'entre nous font tous quand ils sortent de notre pays : ils parlent très fort et mal, croyant ne pas être compris par la foule étrangère
.
- L’Instant Langue de Vipère a écrit:
INTERLUDE SARCASTIQUE
Si c’est peut-être assez humain dans le fond, force est de reconnaître que nous avons l’insigne honneur de tomber sur des spécimens d’exception . Loin de nous l’idée de les épier volontairement, mais tout nous tombe littéralement dans nos oreilles de fatigués grincheux … ainsi qu’à toutes les esgourdes alentours. Ils font honneur à la réputation que nous avons à l’international . Nous ne connaissons pas ces personnes, mais le ton est sans ambiguïté : c’est du premier degré et terriblement caricatural.
A les écouter, nous prenons peur ! S’ils disent vrai, l’attraction « ne vaut rien » et l’ultime infamie, j’exagère à peine, est d’avoir fixé les pistolets sur le wagon, largement de quoi jeter l’opprobre sur Walt Disney et toute sa famille sur douze générations. Je vous passe le long monologue péteux du « ici tout est pourri et incroyablement capitaliste, qu’ils te saignent jusqu’à la moelle, que c’est déplorable » que Monsieur articule entre deux bouchées de donuts, goodies à la main et Magic Band personnalisé au bras . Bref, nous savourons sournoisement nos pop-corn sans piper mots, sourires en coin, ne loupant aucune miette de notre épisode des Ch’tis à Orlando pendant les trente minutes nécessaires pour arriver jusqu’à notre wagon.
L’attraction est vraiment sympa, un bon niveau au-dessus de ce que nous connaissons à
Europapark, et un peu en deçà de ce que nous avons à Disneyland Paris que nous ferons lors de notre retour en France. Toutefois, l’univers de ce space opéra caricatural introduit par Toy Story 2 et les Aventures de Buzz l’Eclair est vraiment bien rendu, l’aspect bon-enfant le rendant à la fois sympathique et accrocheur
. Nous lui donnons un 16/20, car même Marie a adoré en dépit de sa défaite. Soyons magnanime toutefois, et reconnaissons humblement que sa prestation fut honorable
. Néanmoins, son faible nombre de points permet d’autant mieux d’apprécier l’immensité astronomique de mon score … En même temps, dans le milieu fermé des tireurs en attraction, on ne m’appelle pas Hannibal Smith pour rien ! Je me délecte donc de ma gloire
… tant que je le peux encore …
En ressortant, les nuages noirs sont toujours là, désormais bien en place au-dessus de
Magic Kingdom, toujours aussi menaçants, sans qu’aucune goutte d’eau ne soit encore tombée. Il faudrait qu’il se décident ! Soit ils se vident plus loin, soit ils le font maintenant ! En attendant le soleil est masqué, Marie ne bronze plus, et j’ai arrêté de rougir !
Nous nous tournons naturellement vers l’attraction en intérieur la plus proche,
The Stitch Great Escape, pour laquelle nous n’avons eu que peu d’échos, mais qui, sur le papier, semble prometteuse.
Après une vingtaine de minutes d’attente, nous arrivons dans le pré-show mettant en place l’histoire et les rôles que nous allons passivement y jouer. En effet, nous entrons dans la peau de jeunes gardiens de prison qui viennent d’être mutés dans une prison galactique où les pires criminels de l’univers coulent d’heureux séjours carcéraux.
Après moultes mises en gardes énoncées par un robot affublé d’un uniforme de maton en chef, nous prenons place dans une salle circulaire sur des sièges où de lourds harnais viennent s’abattre sur nos épaules. C’est à ce moment que Stitch attaque sauvagement la prison, déclenchant toutes les alarmes. Les bras robotisés tirent des rayons lasers. Il y a des explosions, des cris, des flashs. Nous sommes plongés dans le noir, et nous sentons Stitch nous marcher à chacun sur les épaules par l’intermédiaire de nos harnais. Il éructe aux narines de Marie qui m’assure d’un tonitruant «
Beuââârk ! Il m’a roté dessus ! » que l’odorama est de qualité. Les effets 4D sont vraiment très originaux, ou tout du moins, ils changent de la prévisible eau qu’on y reçoit souvent à toutes les sauces.
Réussie et sans prétentions, nous avons vraiment adoré cette attraction
. Toutefois, n’y emmenez pas vos plus jeunes enfants ! Il est commun de voir, pour les attractions se déroulant dans le noir, une mise en garde émise sur la possibilité que les plus petits y soient effrayés. Néanmoins, elle peut être bien souvent relativisée, à l’exception de cette attraction, où il est particulièrement utile de la prendre en considération ! Stitch est réellement monstrueux
, et n’a rien à voir avec la petite bête bleue faussement méchante de Lilo et Stitch. Son apparence et ses mouvements, couplés au vacarme sonore et visuel, et aux impressionnants bras robotiques articulés, ont fait littéralement hurler de terreur deux enfants qui suppliaient de sortir, contraints d’attendre la fin du show.
Nous ressortons de l’attraction heureux de l’agréable surprise et lui mettons un gentil 14/20, et nous voyons alors que des trombes d’eau se déversent désormais sur le parc, accompagnées des grondements sourds d’un orage. L’accalmie ne semble pas être prévue pour tout de suite, et si nous ne sommes d’ordinaire pas du genre à nous laisser embêter par trois gouttes d’eau, la vue du déluge qui s’abat devant nous nous fait hésiter entre une attente à l’abri en piétinant douloureusement sur nos pieds endoloris, ou risquer la noyade en allant faire une attraction dans le coin
. Nous choisissons la seconde option, enfilons nos magnifiques ponchos Walt Disney World, et courons comme des dératés jusqu’à
Monster & Cie Laugh Floor. Certes, nous n’avons eu qu’à faire quelques mètres, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous prise plus tôt, mais nous avons vu nos vies défiler, messieurs-dames !
Nous entrons dans l’attraction un peu sans savoir vers quoi nous nous engageons, si ce n’est qu’il s’agit d’une sorte de stand-up dans la logique de la fin ouverte du film Monstres & Cie de Pixar, et dont nos guides nous disent qu’il y a d’amusantes petites interactions avec le public. Petites interactions, tu parles !
Le show repose entièrement sur elles. Un comédien, grimé en monstre via de la motion-capture, déroule un numéro de stand-up en sollicitant certaines personnes du public. Les blagues sont bon enfant et l’ambiance est très bonne. Par contre, Français que nous sommes, il nous faut rester concentrés pour tout suivre, et être au taquet au cas où nous serions désignés par le caméras et que nous apparaissions en gros plan sur l’écran central de la salle. En effet, vu notre état de fatigue, notre capacité de réponse est celle d’un collégien qui arrive à son premier cours d’anglais de la journée à qui sa prof demande «
How are you today ? » et qui ne parvient qu’à sortir un «
Un poquito banana ! » parce qu’il n’a pas les yeux en face des trous
. Heureusement, nous nous rendons compte à la fin de la séance que nous n’avions rien à craindre, que tout est calibré pour être compris même par des étrangers ne pratiquant pas couramment. Au final, nous attribuons la note de 13/20 à l’attraction.
Lorsque nous ressortons, l’orage est passé, mais la pluie n’a pas cessé pour autant. Pas de quoi nous forcer à retourner à l’hôtel, d’autant plus qu’il nous reste encore quelques choses à voir
...