JOUR 2 – Dimanche 6 aout 2017 – Partie 3
Bonjour, c’est encore nous … On ne peut pas ouvrir notre porte, c’est normal ?
Ah bah non, on vous a envoyé un mail, vous l’avez pas reçu … euh nan … attendez … vous parlez de celui-là ???
Ah bah non, parce que le téléphone de Mymy, le seul qui fonctionnait aux USA, était … dans la chambre, en charge, gros malin … et je viens juste de récupérer le wifi de l’hôtel … donc bah on fait quoi ?
Ah bah c’est très con, parce que le mail a été envoyé avant qu’on entre dans la chambre tout à l’heure, alors qu’on nous a dit que tout allait bien… y’a encore eu un raté la …
La Cast Member part direct chercher un manager, qui nous explique qu’il y a eu un petit problème (dans ma plantation, pourquoi ça pousse pas …)
Pour dédramatiser dès le départ, la manager nous annonce qu’ils viennent de nous rembourser la nuit au POR ($300) sur notre compte de chambre, et qu’ils allaient nous transférer dans un autre hotel.
« Beach Club, Club Level » ça vous va ?
Euh, tu sais m’dame, on vient de se prendre un gros coup sur le coin de la gueule, on a 4h de sommeil dans la tronche depuis 3 jours, va falloir un peu de temps pour assimiler les choses.
Elle nous indique ensuite la procédure, mais là je lui dit « oh attend madame, tu vois, là je vais me trouver un pieu, je vais ronfler deux heures, et ensuite j’vais faire ploufplouf dans la pistoche »
Euh non Tarf, tu vas pas faire ça, tu vas retourner faire du shopping pour t’acheter des fringues, et tu vas enlever celles que t’as sur toi, parce qu’on sait jamais …
QUOI ??? Aller faire du shopping, mais ça va pas mieux madame CA FAIT 8H QU’ON FAIT DU SHOPPING ALORS TU NOUS LACHES HEIN … PARCE QUE SINON JE PRENDS UNE CHAMBRE AU WALMART … euh … désolé, c’est la fatigue…
Je vous avoue, j’accuse le coup, mais surtout je n’arrive pas à tirer du sens de ce qui ce passe. Je suis quelqu’un d’assez rationnel, et je me rends compte de la débilité de la situation.
Ouais, nous portons des fringues qui sont considérées comme « potentiellement contaminées » et nous devons absolument les enlever … mais la, on est où ? Dans le lobby, y’a de la moquette par terre, terrain de jeu rêvé pour aller se faufiler dans les valises des guests qui check in … et puis on est ou la ? ouais, comme je me sentais pas bien (fatigue, hypertension et chaleur, j’ai fait un malaise … ) bah on est assis sur les banquettes du lobby … la même ou les guests s’assoient en attendant et ou les enfants regardent la télé pendant que les parents check in …
Et puis, ouais bien sûr, on va aller faire les courses, passer dans les rayons serrés d’une grande surface, pour choisir des fringues … euh … non, franchement, je n’arrive pas à assimiler la logique derrière tout ça … parce qu’au final, si on est « contagieux », on va contagionner bien plus de gens comme ça …
La manager nous annonce qu’on doit également les laisser « saisir » les affaires qui sont dans notre chambre, pour que celles-ci soient traitées par la chaleur … et là je pense tout de suite à Chaussette … ouais, vous allez dire, ça va c’est une peluche tu vas pas flipper, c’est juste un passage en machine …
Ouais, sauf que Chaussette, il a une histoire. C’est l’histoire d’un papa qui est transporté d’urgence à l’hôpital à la descente d’avion en 2012, et qui a failli mourir d’une septicémie sur son lit d’hôpital (infection contractée à WDW soit dit en passant). Et c’est l’histoire d’un petit garçon de 5 ans qui vient à l’hosto, apporter un petit nounours avec pyjama, bavoir et chapeau rigolo, à son papa pour qu’il aille mieux. Et c’est l’histoire d’un papa qui s’est accroché à ce petit nounours, et qui est convaincu que, Chaussette, le petit nounours, l’a aidé à surmonter les moments de découragement et de faiblesse extrême.
Et quand t'entend les histoires dechirantes de doudous qui partent dans le linge et qui sont jamais retrouvés ...
enfin voila le Tarf et sa Chaussette en 2012 ...
Alors Madame, si tu crois que je vais te laisser emmener Chaussette dans ton usine de nettoyage, OVER MY DEAD BODY … (euh « faudra me passer sur le corps » pour les non anglicistes)
J’explique l’affaire Chaussette et peluche en général (le reste des affaires, je m’en fous, y peuvent les cramer), et j’ai pas peur de vous dire que je le fais en pleurant (Myriam, elle, est déjà en pleurs depuis une bonne demie heure… Taylor me fait une gueule de 6 pieds de long).
Un deuxième manager vient en renfort. Et ils m’expliquent qu’il y a une alternative, c’est de mettre les peluches dans un sac fermé hermétiquement, et de les laisser pendant 48h sur le tableau de bord en plein soleil. Il fera assez chaud pour faire crever les bestioles, en plus de les priver de bouffe.
Je revois encore la tronche de la Manager lorsque je lui répond que, dans ce cas, c’est pas la peine de nous envoyer en Beach Club, je vais dormir dans la voiture, parce que je le perd pas de vue, le Chaussette …
Ah oui, pourquoi Taylor est énervé sur son papa. Bah vous l’aurez compris, il existe une relation très forte entre nous et nos peluches. J’ai mon Totette, Myriam a sa Nenelle, et Taylor a son Ponps.
Et, ce séjour, c’est la première fois qu’ils viennent avec nous. Les séjours précédents, on avait tellement peur de les perdre qu’on les avait mis en nounou chez ma mère. Mais cette fois, on a osé les prendre. Taylor ne voulait pas prendre son ponpon, et je l’ai convaincu que y’avait pas de problème. « Je prends Chaussette, tu sais à quel point je tiens à lui. Je ne laisserais jamais rien lui arriver, ou à Cannelle, ou à Ponpon, tout comme je ne laisserais jamais rien t’arriver à toi. Fais-moi confiance » … oputain (ou plutôt opunaise, pour rester dans le thème) … Voilà qu’il comprend qu’il va devoir s’en séparer … le regard « papa, tu m’as menti et tu m’as trahi » … p*tain ça fait mal…
Je vous avoue qu’à ce moment-là, j’en ai ma claque. Je lâche aux deux managers : « écoutez, je vais à la chambre récupérer mes affaires, si vous n’ouvrez pas c’est pas un problème, vous me facturerez le prix de la porte »…
En mode vénère, on remonte en voiture garée devant le lobby, et on repart vers notre bâtiment, et quand on arrive devant notre porte, les Managers plus un Cast Member sont déjà la … rapides les bougres, lol …
Ils ont amené des tas de sacs poubelle blancs. Et ils m’ouvrent pour que nous fassions le tri dans nos affaires. Tout est scruté, analysé, et un Manager indique ce qu’il nous autorise à garder, ou ce qu’on doit leur laisser
Franchement, c’est traumatisant. Bien plus que le réveil douloureux. On a l’impression d’être fouillés. Notre intimité violée. Et ce qui n’aide pas les choses, c’est l’incohérence qui règne dans cette chambre. Deux personnes valident ou pas nos affaires. Pour le même article (genre deux slips) un des deux dit à Myriam qu’elle peut garder, et l’autre me dit qu’il faut laisser … bref …
Le tout se déroule dedans et dehors de la chambre, porte ouverte, à la vue de tous, avec des guests qui passent et nous regardent comme si nous avions fait quelque chose de mal.
Car, oui, c’est le sentiment. On est traités comme des criminels, vous savez, comme dans les séries télé, ou un innocent est envoyé en taule, et où on fouille ses affaires pour ne lui laisser que ce qu’il peut prendre avec lui en cellule … et la, ensuite, on nous enverra chercher notre « uniforme » de bagnard au Walmart …
Je ne souhaite à personne de passer par là, c’est traumatisant, bien plus que « l’attaque nocturne ». Et je suppose que la fatigue n’aide pas.
Au bout d’une heure, on a enfin fait le tri, et emballé toutes les affaires qu’on a pas pu garder, c’est-à-dire quasiment tout … et je récupère Chaussette, Cannelle et Ponpon dans un sac, que j’irais stocker dans la voiture pendant plusieurs jours. D’ailleurs si vous avez suivi le live, vous aurez peut être remarqué leur absence, et surtout leur retour 3 jours plus tard.
Nous sommes ensuite « escortés » (le mot est juste) jusqu’à notre voiture. C’est clairement « bon maintenant cassez-vous » … franchement, j’ose espérer que ce ressenti était juste dicté par notre frustration et notre fatigue, mais on l’a vraiment très, très mal vécu.
Nous repassons néanmoins par le lobby pour finaliser notre « expulsion » de l’hôtel.
La manager nous indique qu’elle nous a transféré au Beach Club, en Club Level et qu’ils nous attendent. Elle nous informe également que nous devrons acheter de nouveaux vêtements, et nous changer dans les toilettes du bas au Beach Club, puis déposer nos habits au check in pour qu’ils soient nettoyés et désinfectés.
Elle ajoute qu’il faudra que nous ramenions les tickets de caisse au Beach Club, et que la bas, on nous rembourserait en cash. J’insiste sur le Cash, parce que ca aura son importance.
Avant de partir, je demande deux choses :
- Un billet 1 jour hopper pour aller voir Pandora (on ira pas finalement) à Animal Kingdom, pour essayer de me faire pardonner par mon fils. Parce qu’en plus de ça, comme c’est moi qui organise, et que j’ai gardé cet hôtel pour ne pas perdre mon acompte payé sur le site Irlandais, bah je me sens coupable de tout ce qui se passe. Ma femme pleure, mon gamin est en colère, et moi je me sens de plus en plus mal. La Manager m’accorde le billet sans discuter, elle le fait même tout de suite, avant que j’ai le temps de finir d’expliquer que c’est pour me faire pardonner par mon fils … paf, ça apparait sur mon compte MyDisneyExperience … j’aurais peut-être dû demander plus, lol …
-
- Annuler ma réservation de resto ce soir à Boma, parce que la, ça va pas le faire. Bon, c’est pas ça, on aurait surement faim, et puis voilà quoi … mais bon, tant qu’à faire, on est en Club Level, on va se taper la cloche au Lounge, si on peut éviter de claquer du fric au resto … Bon, vous vous doutez que si j’en parle, c’est parce ce que, ça ne sera pas fait … et on va se taper $30 de pénalités de no show … inutile de vous dire que j’ai fumé par les oreilles … mais on en reparle plus tard dans ce TR
Alors nous voilà parti du Riverside, direction Walmart … encore une fois. Mais la ras la couenne. Pas moyen de se garer à côté de l’entrée, même sur les places handicapés (j’ai le permis, mais quand y’a pas de place, y’a pas de place … ) donc je vais me garer au fond du parking et j’attends dans la voiture, pendant que Myriam et Taylor se retapent un tour de magasin. Bon, pas de chichis, ils prennent les premiers trucs qu’ils trouvent dans les rayons, et qui ont une taille à peu près compatible avec les nôtres.
$200 plus tard (bah ouais, 3 paires de chaussures, des sous-vêtements, des bas, des hauts … ca va vite.. ) revoilà mes zouilles avec leurs sachets de courses.
Allez, en route vers le Beach Club. On arrive à la barrière, le garde scanne notre magic band, il nous demande si on a une résa de resto et puis on entend « gling » venant de son terminal et il nous dit « welcome home » … lol … il bloque un petit peu sur son terminal qui a fait la mise à jour à l’instant.
Nous allons donc nous garer, et nous entrons dans le Beach Club, tels 3 clochards avec nos affaires dans des sacs plastic … ca fait genre comme les gosses qui vont à la piscine avec l’école, avec leurs affaires de rechange dans un sac plastic Auchan (ouais, bon, ça existe plus maintenant parce qu’ils distribuent plus ces sacs plastoc qui ont fait le malheur de tant d’enfants sur les chemins de l’école … )
Sous l’auvent, on voit un des nouveaux Minnie-Van, tiens, ce sont des Chevrolet Traverse, comme Titine
Bref, on va dans les toilettes en bas, et on se change … bon, les fringues sont pas forcément à la bonne taille … j’ai pas de ceinture … ça craint, lol … et on se dirige, en mode zombie (on a toujours pas dormi) vers le comptoir de check in, avec nos sacs qui contiennent maintenant nos habits « contaminés ».
C’est notre tour, et on approche d’un Cast Member qui a le dos tourné. Bonjour euh … Monsieur … euh Madame … euh … bonjour tout court alors …
Notre Cast Member est taillée comme un bucheron, mais elle a des boucles d’oreilles et du rouge à lèvre, une jupe et des talons … bon, si vous avez vu Madame Doubtfire, vous comprenez.
Alors non, je ne me moque pas, hein, cette (ce ? ) Cast Member est génial(e) (je dirais « elle à l’avenir ») mais franchement, sur le moment on s’est demandé comment lui parler … madame, monsieur … on ne voulait surtout pas faire d’impair et être blessant.
J’explique pour le remboursement des vêtements qu’on a dû acheter. Et la Rheanne (c’est le nom sur son nametag) nous dit « vous avez déjà eu $300 au Port Orleans » … euh … ouais mais ça c’est le remboursement du prix de la chambre … elle part voir un manager, et revient en disant « ok, j’ai l’autorisation » … bah je veux mon neveux … y’a plutôt intérêt parce qu’on vient d’aller refaire des courses exprès …
Elle additionne les montants de nos tickets de caisse. Bon, je vous avoue, on a été filous, et on n’a pas donné le ticket de caisse du walmart de cet après-midi, mais on a donné des tickets de caisse de shopping de ce matin. On a filouté dans les $80 environ, mais bon, je n’ai aucun remord.
Rheanne tapote sur son clavier et nous dit « c’est bon, c’est remboursé » … euh … ouais, mais comment ? « Sur votre compte de chambre » … euh, ouais mais ça devait être en cash … « ah non, ça on peut pas »…
Sérieusement, c’est ce qu’on nous avait promis au Riverside. Et si ça me pose problème, c’est que Disney ne peut pas rembourser sur une Carte de Crédit s’ils n’ont pas facturé au moins un montant égal. C’est-à-dire que j’ai pas le choix, soit je dépense tout au Beach Club avant demain, soit ils m’envoient un chèque à la fin de mon séjour … sauf que, je suis chez une banque en ligne qui n’encaisse pas les chèques en devise, donc dans l’cul lulu …
Je lui explique le problème, et le fait qu’on m’a promis une chose, et qu’une fois de plus, oui , une fois de plus, Disney ne tient pas ses promesses. Je lui explique aussi qu’on m’a obligé à acheter des choses, me promettant de me rembourser en cash, et qu’il n’y a aucune raison que je sois forcé de dépenser cet argent chez Disney par-dessus le marché.
Elle comprend mais elle n’y peut rien « je peux vous appeler un manager si vous voulez ». Non, ça va, j’suis vanné, on verra ca demain.
Je lui donne mes sacs de fringues « sales » et elle me dit « euh poubelle ? » euh nan, nettoyage, lol …
Elle va déposer les sacs dans une arrière salle (ils sont même pas fermés … j’espère qu’il y a pas de passagers clandestins) et elle nous dit qu’on pourra les récupérer demain après-midi … ouais, sauf que demain après-midi, on est au Cabana à Universal … va falloir revenir les chercher, c’est abusé …
On se détend un peu, et on déconne. Elle m’attribue une chambre, et elle prend un air sinistre, digne d’un Ride Operator de Haunted Mansion, et elle m’annonce « je vous ai donné MA chambre » … euh … comment j’dois le prendre …
… et là elle me note le numéro sur un papier, et c’est la chambre 5666 … je comprends, et on se met à délirer ensemble. En fait elle fait plein de référence Disney et elle est à fond.
Elle nous emmené à l’ascenseur, et nous explique qu’il faut scanner le MB dans l’ascenseur pour qu’il monte directement à l’étage du Club Level, et que seuls ceux qui y ont une chambre peuvent y accéder.
On monte, et on découvre cet étage, avec deux bureaux. Rheanne nous présente à une Cast Member qui se trouve derrière un bureau, et prend congés de nous.
La Cast Member du Stone Harbor Club (le nom du Club Level au Beach Club) nous donne un document détaillant les heures du lounge, les services, etc, et nous explique le fonctionnement du lieu. Ouais, merci mais la faut qu’on y aille et tant qu’à faire, si ça pouvait être dans notre chambre …
Nous remontons le couloir … arrivons à la chambre 5666 … un peu ironique le 666 après la nuit et la journée qu’on a passé …
Je scanne mon magic band … la porte s’ouvre … et là je comprends pourquoi c’est la 666 … la chambre est en vrac … les draps sont par terre en boule, y’a un matelas en travers de la chambre … y’a eu un ouragan la dedans …
Et nous voilà repartis vers le bureau … LA CHAMBRE EST MEME PAS PRETE, LA Y’EN A MARRE … ON EN A GROS, TRES GROS…