ça y est c'est fait. Je l'ai vu. Ben oui je me suis fait piéger. Par une gosse de 13ans et un 20 en math (j'aurais jamais du parier une projection du film contre un 17, j'étais sûr qu'elle se ramasserait) et par ma sirène à moi, adulte perturbée qui attendait avec impatience de voir le bouzin et comme je n'ai aucune autorité masculine... vous avez deviné.
Alors j'ai joué mon rebelle à 2 sous en ne payant pas les billets pour le film mais pour une autre séance d'un autre film, m'assurant qu'à mon procès contre Disney aucune preuve matérielle ne prouvera que je me suis déplacé voir cette bêtise. (Ce qui m'a value des roulements D'yeux de ma sirène pré-cité)
Et au final... ben...
J'ai passé un moins mauvais moment que ce que je présumais.
(allez y harponnez moi)
« -Avoue que t'as passé un bon moment Balthazar ! vas'y avoue, t'as râler non stop et puis tout à coup, tu fermais bien ta gueule, on t'entendait plus soupirer.
- C'est parce que je me suis endormi.
- Menteur, je t'ai même entendu rire.
- Oh une fois, j'ai ri une fois. Ça voulait rien dire c'était juste un coup comme ça, c'est toi que j'aime. Et puis tu m'a bien trompé, toi.
- Et pas qu'une fois.
- Oui voilà donc fiche moi la paix. Attends Quoi ??? »
Bon attention, ça ne change rien au fond de ce que je pense, ces remake Live que nous assène Disney, sont des vraies bouses commerciales, sans aucune ambition cinématographique quelle qu'elle soient. Ni scénaristique, ni artistique, ni rien.
Et « La petite sirène » n'échappe pas à la règle. C'est vraiment pauvre sur tellement de points. On prend tout pareil et on refait en pire, faudrait pas que cet abruti de public de masse s'émerveille sur qqch d'original. Rien de neuf sous l'océan, ou alors si, des broutilles qui ne servent ni l'intrigue, ni les personnages, ni la culture en général. Juste des prétextes pour confirmer la bêtise du poisson qui mordra à l'hameçon (on parlerait plutôt de buses mais que voulez vous, ça nage pas cette bestiole)
Attention préparez vous, « La petite sirène » c'est laid, c'est bête, c'est mou, et c'est une vraie honte si on le replace sous sa bannière aux grandes oreilles, car avec autant de temps et d'argent pour sortir qqch de si médiocre ça relève presque de l'impardonnable.
Commençons par ce qui m'a plu :
- Halle Bailey.
Elle est belle. Elle est belle, mais alors... QU'EST-CE QU'ELLE EST BELLE !
Fiouuuuu, je la trouvais déjà charmante physiquement en ITW mais il m'a fallu qu'on me la projette sur un écran géant pour comprendre la puissance de son charisme. Ça me la rendu extrêmement sympathique, à tel point que j'attends de la revoir dans un autre film. Oui oui vous avez bien lu. Ceci étant dit : dans le rôle d'Ariel... aïe aïe aïe, ça grince quand même.
Attention je ne pense pas que ce soit la responsabilité d'Halle. C'est une jeune comédienne qui ne semble pas avoir fait grand chose avant et qui peut encore se révéler comédienne en travaillant dur, mais vu la direction des acteurs inexistante sur le projet, je blâmerais largement ce vieux fou de Rob Marshall, qui en plus de n'avoir aucun talent pour filmer une scène ne sait pas non plus comment diriger un acteur, le casting tout entier étant aux fraises sur le film mais on y reviendra.
Aussi ça n'a rien à voir avec le parti pris pour le personnage, Ariel ne ressemblant quasi en rien à son homologue dessiné.
Et ça aussi c'est quelque chose qui m'a pas déplu alors que ça m'a fait râler lors des bandes annonces, rappelez vous de mon comparatif 89' 23' où on m'a dit « duh aucun intérêt de comparer un remake avec l'original quand l'un est dessiné pffff » (alors, oui, vous avez tort mais on garde ça pour le prochain meeting si vous voulez bien). Du coup en terme d'énergie, de caractère, Ariel-Halle est beaucoup moins vive, fantasque, boudeuse, pleurnicheuse, débordée par n'importe quelle émotion qui s'invite dans son crâne, bref, moins adolescente. Elle est bien plus calme, posée, étonnée. Et tant mieux, autant proposer qqch d'autre et au diable les
#notmyariel.
Aussi, très vite le film me déplaisant et commençant à m'ennuyer ferme je me suis mis à regarder ses traits et ses formes (ce ventre
) et je repense au débat autour de son décolleté lors des premières. Oui c'est évident qu'elle a subi une réduction de poitrine par ordinateur. Ou alors faudra m'expliquer comment ça poitrine à gonflée de la sorte entre le tournage et la sortie. Ce qui est triste c'est de voir que Disney est toujours d'un autre temps. Combien de siècles va t'il falloir encore pour que ça vous rentre dans le crâne : Le corps de la femme n'est pas maléfique, il est pas malaisant, il n'est pas vulgaire, il EST NATUREL et puis c'est tout. Pourquoi encore tant de pudibonderie ? Et n'essayer même pas de me dire « protégeons les enfants » ces avis de réac' puritain d’extrême droite me passe par dessus la tête. D'autant que dans la scène de pêche après sa transformation (une très jolie idée si il en est) on comprends très bien que la jeune humaine est à poil sous son tas d'algues et ses longues dread-locks. Et j'étais trop content de voir ça. Pas de la voir nue à l'écran bien sûr, juste qu'on assume sa nudité alors qu'elle est repêchée par un homme qui ne se jette pas sur elle comme un animal. Alors qu'en 89, Ariel gardait son soutient gorge.
Bon je me suis assez étendu sur Halle. Non toujours pas ce que vous pensez petits pervers que vous êtes, passons à autre chose.
- La partie sur terre.
Foutrement ironique quand on présente un film sur le monde des sirènes. C'est ce que je retiens le plus de ce film là. Comment le décrire, c'est absolument... charmant, oui c'est ça c'est très charmant. Le fait de voir naitre la complicité de Ariel et Eric, le temps qu'ils passent à s'enseigner leur savoir respectif, qu'ils dansent sur la plage, fassent le marché, se regardent langoureusement dans les yeux etc. Ben ça m'a un peu fait fondre, un peu de passion amoureuse chaste ça rafraichit de temps à autres.
Les décors du château sont assez ravissants dans l'ensemble même si certains extérieurs sentent fort le carton-pâte.
Les extérieurs idem.
Jonah Hauer-King, mix improbable entre un Timothée Chalamet low cost et une tranche de foie de veau mal cuite... oui bon, il est pas dérangeant. Encore une fois il y a une forme de douceur dans son rapport avec Halle, une complicité et un character development un chouilla approfondis... ça fonctionne.
J'ai adoré les 46 secondes à l'écran de Jessica Alexander, son rire quand elle s’apprête à se transformer en Ursula était parfait. Très déçu cependant car je crois que la comédienne n'a pas été redoublée par Halle Bailey, ce qui ne fait aucun p*tain de sens puisque c'est sensé être la voix d'Ariel que Vanessa utilise.
- Les animaux.
Beaucoup ont râlé ici au sujet du design des animaux en CGI. Oui alors moi, non. Curieusement ou pas, je trouve le parti pris justifié d'avoir un look authentique malgré le fait que ça blablatte pour des créatures non douées de parole, sans le côté cartoon. C'est efficace sur Eurékà. Plus laborieux sur Sebastien, mais moi j'ai trouvé ça absolument charmant sur Polochon. L'acteur qui l'interprète étant peut être le meilleur du casting, c'est dire.
- Melissa McCarthy. Responsable de mon seul rire franc de tout le film.
Ursula cherche sa potion de transformation : « - Où est t'elle ? Mais OÙ EST T'ELLE, NON ! NON ! NOOOOOOOOOON ! ARRRRRRRRRGGGG ! ENFER ET DANAT... oH tiens elle est là. »
Ça m'a pris total par surprise et échappé en pouffant du fond du ventre ce qui fait toujours du bien
un sourire par ci par là tout de même : quand Euréka cite sans le vouloir Hans Christian Andersen :
« - So, did she Kill the human yet ?
Sebastien de lui répondre :
- Did she KISS !, the human yet »
Franchement c'était bien trouvé.
- Les « ajouts » ou « modifications »
c'est qu'en même ce à quoi je me raccroche le plus sur un remake, qu'on me raconte autre chose avec une même histoire. Ici ça varie entre le « ça fonctionne mignonnement » et le « totalement inutile ».
La Reine, mère adoptive de Éric = ça ne sert à que dalle.
Il n'y a Plus d'Atlantica, n'y plus de peuple de la mer = ça ne sert à que dalle.
Les filles Triton, même mère mais mers différentes = ça ne sert à que dalle.
Ursula qui fait oublier à Ariel qu'elle doit embrasser Éric = ça ne sert à que dalle.
La citation de Andersen = ça ne sert à que dalle.
Ursula, tante d'Ariel (alors que tout le monde sait que c'est ça mère = ça ne sert à que dalle.
Les ajouts de chansons = ça ne sert à que dalle.
Ariel qui trucide Ursula en lieu et place d'Éric = ça fonctionne mignonnement
Ariel qui reconnaît le sacrifice de son père = ça fonctionne mignonnement
Les 2/3 personnages secondaires ajoutés = ça fonctionne mignonnement
le mini discours écolo = ça fonctionne mignonnement
Voilà en gros ce que je me souviens. Il y a sûrement autre chose par ci par là mais je reviendrais dessus quand d'autres membres en parleront.
Pour ce qui ne va pas, promis je vais essayer de faire court cette fois ci, nombreux ici connaissent mon goût pour ses remakes.
- VISUELLEMENT
Là il y a vraiment rien qui va. La direction artistique ne me plait nullement. L'océan est plat, terne, mal éclairé (peut être ça fonctionne mieux en 3D mais faut penser le film sur les 2 fronts).
La spatialisation quasi absente, les costumes kitch et mal fabriqués, le fluo des scènes sous marine (Tentative exécrable d'être un Avatar du pauvre) etc etc etc.
- La pudibonderie de d'ensemble
Il n'y a plus aucune tension sexuelle assumée.
(et qu'on arrête avec cette histoire de consentement clair ou pas. C'était déjà pas le cas de la version de 89, Ariel tendait tellement les lèvres vers Éric que un oui n'est plus necessaire, ici c'est pareil. Quand une femme comme Halle Bailey glisse ses doigts dans vôtre bouche pour vous faire prononcez un mot, c'est que ce mot c'est « Embrasse moi idiot)
Il n'y a plus de violence graphique (la queue d'Ariel qui se déchire en paire de jambes, l'explosion des tentacules d'Ursula sous la jupe de Vanessa, la destruction de la grotte par Triton, mort d'Ursula...)
Il n'y a plus de glauque, plus d'univers assurément malsain ou effrayant, toutes les idées sacrifiées sur l'hôtel de « faut pas envoyer les enfants en thérapie, alors que ces derniers vivent dans un monde où les droits humains ne cessent de reculer, où la guerre fait rage, ou l'environnement se meurt... bref on les protège de ce qu'ils ne doivent pas craindre = l'imaginaire, la fantasy)
- Les effets spéciaux
TOUT EST À JETER. Et on ne blâme pas les techniciens mais bien le studio. Il y a trop d'argent et de savoir faire pour accepter un résultat pareil.
Halle et les autres n'ont jamais foutus la tête sous l'eau ne serais-ce qu'1 seconde et ça se voit. Les scène de nage sont anti naturelles au possible, on sent les harnais tout le temps (aussi pour les scènes sur le bateau avec Éric, un comble. Disney, les cascadeurs ça existe), les animations des cheveux sans logique, on voit les yeux humides des acteurs (sous l'eau !!! c'est pas possible) et la majeur partie du temps il s'agit de doublures numériques sur lesquels on a greffé le visage des acteurs (particulièrement visible sur la scène Partir là bas, Ursula et sur les sœurs d'Ariel)
Exemple parfait = « sous l'océan » Ariel est constamment assise sur quelque chose pour qu'on ne la voit pas nager. D'abord sur un calamar arc-en-ciel, puis sur une tortue de mer, puis sur un énorme coquillage... du moment qu'elle bouge pas trop, l'équipe des effets peut suivre.
Bref c'est une catastrophe. Disney devrait avoir honte.
- La direction musicale
J'ai déjà expliqué que je ne l'aimais pas, les goût et les couleurs, on est déjà d'accord.
Mais alors le coup de RAP de Sebastien et Eurékà, ça aussi pour moi c'est impardonnable. Lin Manuel Miranda j'ai peur qu'on devienne jamais pote toi et moi. C'est le seul moment où ma bouche s'est ouverte, comme un poisson hors de l'eau (je suis dans le thème) de stupéfaction et de gène.
La chanson du Prince me fait un effet similaire. C'est moins désagréable à l'oreille mais ça fait trop « broadway moderne» pour s'intégrer correctement à mon goût. J'aimerais vraiment voir une comédie musicale de Lin sur scène, voir si son style fonctionne mieux pour moi sur les planches que sur des films Disney.
- La direction des acteurs.
On a des très bons acteurs ici, notamment Melissa et Javier. Ils ne sont pas foncièrement mauvais dans le film mais trop doués en soit pour ne pas être à la hauteur de ces personnages là.
Sebastien et Euréka, à la poubelle. Ils semblent avoir 20 ans à l'oreille et déblatèrent des dialogues sans aucune émotion tout en ayant ce ton de live TikTok ou de stand-upers.
- La mise en scène.
Si Rob Marshall était un réalisateur de talent, une fois encore, ça se saurait. Aucune idée de mise en scène, aucun plan bien construit, aucun mouvement de caméra gracieux, aucune ampleur dans les scènes d'action, le montage est aux fraises.
Bref, Yes Man de pacotille.
J'ai envie de m'arrêter là pour l'instant.
Bref, « La petite sirène » c'est un ratage complet, un mauvais remake qui aurait pu se révéler un film intéressant si seulement il tentait de s'éloigner de son modèle ou si il avait le cran de raconter une histoire originale.
Je suis content de l'avoir vu car même un film qui ne vous plait pas vaudra toujours mieux qu'un film qui vous ennui puisqu'il vous permet de grandir sur vos choix et vos appétences.
Du côté de mes partenaires de séance, l'avis est plus mitigé que le mien, même si elles reconnaissent la dégueulasserie visuel de l'ensemble.
Ma sirène a passer un meilleur moment que moi car elle arrive mieux à voir le film comme une récréation inoffensive. Quand à la puce de 13 ans, elle veut déjà mon téléphone pour checker le compte instagram de Halle Bailey même si je la sens bien moins excité que par la dernière projection en date « Mario bros », en même temps les histoires de contes de fées, ça n'a jamais été son hippocampe de bataille.
Balthazar P.