World War Z... Ce n'était pas mon genre de film déja à la base. Et après je n'ai pas tellement accroché, l'histoire était pas si mal. Le fait que ça "puisse" arriver fait qu'on accroche un peu, mais pas trop non plus pour ma part. J'avoue aussi que les zombies m'ont fait rire par moment plutôt que peur, mais j'avoue que je flippais pour rien par moment. Petite nature que je suis... ^^
Mes séjours à DLP : 1997 - 2000 - 2004 - 2007 - 2009 - 2011 - 2012 - 2013 - 2014 Premier séjour 4 jours au Santa Fe en Février 2015
Il y a deux cas extrêmes et opposés qui me poussent généralement à faire la critique d’un film : quand j’ai adoré ou quand j’ai détesté. Je ne suis que très rarement inspiré par les expériences « moyennes ». En ce qui concerne les films dont je vais vous parler maintenant, on est dans un cas où j’adore, mais ce n’est même pas ma principale motivation pour leur consacrer un peu de temps et quelques pages. Il y a des films dont on veut parler parce que, simplement et malheureusement, personne d’autre ne le fait, et qu’on vit ce silence, cette indifférence, comme une terrible injustice.
La plupart des films dont je fais la critique n’ont pas besoin de moi pour fonctionner, trouver leur public. La promo, les bandes-annonces, les affiches, les médias sont là pour ça, pour les porter jusqu’à leur public ! Pour les films dont il va être question, ce n’est pas le cas. Nous sommes face à des films qui, aussi bien écrits, aussi intelligents et aboutis soient-ils, cumulent plusieurs « tares » qui les disqualifient immédiatement du privilège et de l’honneur d’avoir une promotion digne de ce nom : films indépendants, à tout petit budget, et dont l’histoire ne repose que sur deux personnages qui se « contentent »… de discuter.
Présentation des films Parlons tout d’abord de l’histoire elle-même, ce qui me semble être l’essentiel.
Before Sunrise (1995)
Dans un train en provenance de Budapest, deux jeunes passagers de la vingtaine échangent quelques mots banals et finissent par engager une discussion qui se fait de plus en plus complice et passionné. D’un côté, il y a Jesse, un étudiant américain qui s’improvise un voyage à travers l’Europe ; de l’autre, il y a Céline, une étudiante parisienne de la Sorbonne qui retourne à la capitale. Le train s’arrête à Vienne où Jesse doit descendre et prendre un avion le lendemain matin. Sous le charme de la française après des heures de conversation et sachant très bien qu’il ne la reverra jamais, il remonte dans le train pour lui proposer une idée folle : descendre avec lui pour visiter Vienne ensemble et surtout poursuivre leur discussion jusqu’à son départ le lendemain, à l’aube. Séduite, Céline accepte. Encore inconnus l’un pour l’autre quelques heures auparavant, les deux jeunes gens se retrouvent sans repères, dans une ville qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue, avec la même volonté de faire davantage connaissance et pour seule certitude celle qu’ils devront se dire adieu pour repartir chacun de leur côté avant le lever du soleil…
Before Sunset (2004)
Je mets le résumé de cet épisode entre spoiler. Rien de gravissime, mais il met tout de même fin à un doute qui est le ressort essentiel de la fin de Before Sunrise. Si vous êtes déjà séduit par l’histoire du premier épisode et souhaitez le voir, mieux vaut donc vous abstenir de lire le résumé du deuxième épisode.
Spoiler:
Paris, en 2004. Jesse, la trentaine, devenu écrivain, est de passage en France, dans une petite librairie, pour dédicacer son nouveau livre. Parmi les lecteurs ce jour-là, Céline, qui voulait saisir cette occasion exceptionnelle de retrouver celui qu’elle n’avait jamais revu depuis les heures mémorables qu’ils avaient passées à discuter ensemble dans les rues de Vienne presque 10 auparavant. C’est la fin d’après-midi et Jesse a un peu de temps avant de prendre un avion, peu avant le coucher du soleil, et retourner aux Etats-Unis. L’occasion pour eux d’échanger leurs visions respectives du moment éphémère qu’ils ont vécu ensemble, d’apprendre ce qu’est devenue la vie de chacun depuis, d’exprimer leurs idées, leurs craintes, leurs espoirs et leurs premiers regrets tout en déambulant dans les rues de Paris.
Before Midnight (2013)
Pareil que pour le résumé du deuxième épisode. Ce troisième épisode met fin au doute sur lequel on reste à la fin du deuxième épisode.
Spoiler:
En 2013, 9 ans après leurs retrouvailles miraculeuses à Paris, Céline et Jesse sont maintenant un couple avec deux enfants, plus le fils que Jesse a eu de son premier mariage. Ils passent des vacances d’été paisibles et heureuses dans la région du Péloponnèse, en Grèce. Ce climat de détente propice aux discussions avec les amis qui les accompagnent va être aussi l’occasion pour le couple de se retrouver enfin seuls, tous les deux, comme autrefois lorsqu’ils n’avaient pas encore toutes les responsabilités des parents qu’ils sont devenus. L’humeur est à la nostalgie, aux réflexions sur la longévité de l’amour, au plaisir de simplement pouvoir s’entendre à nouveau réfléchir et d’échanger avec l’autre des paroles allant au-delà des dialogues prosaïques du quotidien. Mais dans la patrie ancestrale de la tragédie, la Discorde n’est jamais loin et très vite, les sujets qui fâchent et les vieilles rancunes vont refaire surface et gâcher la belle soirée en amoureux que le couple s’était concocté…
Maintenant, sans plus de préambule, je vais vous exposer les 5 bonnes raisons, selon moi, de voir cette trilogie et de l’apprécier !
1 – Un concept unique et grisant Ces films ne ressemblent à rien de ce qui se fait dans le paysage cinématographique.
L’histoire, en elle-même, est séduisante et originale (rencontrer un/une inconnu(e) dans le train, avoir une discussion passionnée, profonde et intelligente, prendre la décision impulsive de descendre dans la même ville et y flâner tout en continuant de discuter, c’est extrêmement romanesque !), mais le concept du film, lui-même, est encore plus audacieux et inédit. Tout le film repose à chaque fois sur les dialogues. La caméra suit ces deux individus dans les rues et filme simplement leur conversation. L’action (si on peut employer ce terme) n’avance, ne progresse que grâce aux dialogues, à la façon dont l’état d’esprit des personnages évolue.
Les films, d’une durée moyenne d’1h45, se divisent en 7 à 10 grandes scènes principales, d’une durée allant de 5 à 15 minutes. Chacune de ces « grandes scènes » (séparées par des plans de transition où on voit le couple passer d’un lieu à un autre, marcher en échangeant quelques brèves répliques) est en fait un long plan séquence se résumant généralement à un travelling continu qui filme les personnages de face en reculant à mesure qu’ils marchent. Pas de contre-champs, pas de montage, pas de cut, rien qui puisse dénaturer le dialogue. La scène est retranscrite telle qu’elle a été filmée, sans aucune altération. Imaginez le défi énorme pour les acteurs, de devoir assurer jusqu’à 20 minutes de dialogue appris par cœur, sans le « réconfort » ou le secours d’une coupure, d’un changement de plan, d’un montage complice et dans le souci permanent de la spontanéité pour garantir l’authenticité des personnages ! Ce sont des méthodes drastiques et peu communes au cinéma !
A l’époque où j’ai découvert ces films, en 2004, il m’a suffi d’entendre tout cela pour avoir envie de découvrir ce que ça donnait ! J’étais sous le charme du concept.
2 – De la justesse dans le jeu des acteurs Vu de là, vous pourriez peut-être vous dire que ça fait un peu « théâtre filmé ».
Pour moi, la réponse est un « non » radical. La raison est simple : le jeu des acteurs est absolument sidérant. Au point que… c’est sans doute ce qui se rapproche le plus d’une absence totale de jeu, c’est d’un réalisme presque déstabilisant dans les échanges, l’élocution, les intonations, les attitudes. (Les acteurs de « scripted-reality » devraient prendre des cours intensifs avec Julie Delpy et Ethan Hawke).
Le théâtre est tout le contraire du naturel. Cela semble être une critique, mais ce n’en est pas une. C’est juste un fait. Au théâtre, les acteurs doivent parler fort pour être entendus de toute la salle, ils doivent aussi exagérer un peu leurs expressions ou parfois la prononciation de certaines répliques. Il y a un jeu propre au théâtre. C’est pour ça qu’une pièce de théâtre adaptée à l’identique au cinéma n’a pourtant pas l’air jouée tout à fait pareil. Au cinéma, la proximité avec les personnages que permet la caméra, l’usage des micros favorisent un jeu plus « intimiste » et naturel. Il n’y a pas besoin d’exagérer une intonation ou d’insister trop lourdement sur une réplique parce que le langage cinématographique est là pour soutenir et relayer celui de la bouche et du corps. Certains préfèrent le théâtre, pour son côté très « vivant », communicatif, direct. D’autres préfèrent le cinéma. Pour ma part, je n’aime pas le théâtre. Nobody’s perfect.
Si dans la trilogie des Before, ça avait un instant senti le « théâtre » dans la façon de jouer, j’aurais été le premier que ça aurait atrocement dérangé et empêcher d’apprécier l’histoire. Je pense donc pouvoir le dire catégoriquement : ce n’est pas du simple « théâtre filmé » malgré la simplicité du concept et le fait que ça ne consiste qu’une une longue conversation durant une promenade en ville.
Pour autant, comme je le disais plus haut, je ne peux même pas rapprocher complètement le jeu des acteurs de celui qu’on rencontre typiquement au cinéma. Je ne sous-entends surtout pas par-là que ça joue mal dans les autres films. C’est juste différent et adapté au ton, à la nature de l’histoire. C’est un type de jeu beaucoup plus réaliste et authentique que ce qu’on voit (et qui est très crédible et efficace) dans les films à plus gros budget, chez les Nolan, les Burton, les Spielberg et compagnie. Mais ce n’est surtout pas – SURTOUT PAS ! – non plus du Rohmer ou d’autres films « français » du genre où le jeu est plein d’affectations, de manières ou de longs silences artistiques ! On n’est surtout pas dans Le Doutage façon Les Inconnus, ça je vous le garantis ! Je ne l’aurais pas supporté !
Je le répète, jamais de ma vie je n’ai vu un jeu d’acteur aussi naturel, aussi spontané, aussi « habité », comme si on marchait simplement à côté d’eux. On n’a pas un instant davantage l’impression qu’il joue que si on observait deux amis en train de discuter.
En plus du talent indéniable de Julie Delpy et d’Ethan Hawke ainsi que des nombreuses heures de répétition qui ont précédé le tournage de chaque film, il y a une autre explication simple au naturel bluffant de leur jeu qui n’en semble même plus un : les deux acteurs ont énormément contribué au scénario et aux dialogues du premier film. Pour les deux épisodes suivants, c’est carrément eux qui ont écrit tous les dialogues, qui ont élaboré leurs personnages. Julie Delpy et Ethan Hawke connaissent Céline et Jesse à la perfection ; ils y ont bien sûr beaucoup mis d’eux-mêmes, mais ils les ont surtout joués durant de longues heures de répétition pour le premier film. Ils connaissent leur histoire, leurs caractères, leurs réactions. Pas étonnant donc que Richard Linklater, tout créateur des personnages et réalisateur qu’il soit, ait complètement intégré ses deux acteurs (et désormais amis) au processus de production. Scénario, dialogues, repérage des décors, les acteurs sont de toutes les étapes de la création des films, et cela a sans conteste un impact plus que positif et même saisissant sur leur crédibilité à l’écran, la qualité des dialogues et l’histoire.
Une dernière chose : toutes les remarques que j’ai faites sur le jeu des acteurs s’appliquent uniquement à la VO, en anglais. Céline, française, est bilingue et parle couramment anglais. Jesse, lui, en « bon américain » (c’est un sujet de plaisanterie dans le film), ne parle… que l’anglais.
N’ayant jamais vu autre chose de la VO, je ne peux pas vraiment parler de la VF. Pour les allergiques incurables de la VO, je peux donc vous dire qu’une VF existe (pour le premier film en tout cas, depuis 1995 la VO s’est démocratisée et donc je doute qu’il y ait une VF pour les deux suites). A mon avis, le résultat est très dévastateur sur tous les bons points que j’ai soulignés concernant la spontanéité et l’authenticité des acteurs. Je sais déjà que dans la VF du premier film (est-ce corrigé dans les suites ?), ils ont filé un accent américain très exagéré et particulièrement grotesque à Jesse, histoire de suggérer que, dans cette version française, c’est Jesse qui est bilingue et qui fait l’effort de parler français. Je me demande du coup comment ils s’en sont sortis quand Céline le vanne parce qu’il ne connaît aucune autre langue que son anglais natal !
Un conseil : si vous êtes anti-VO radical, faites, si cela ne vous est pas trop pénible ou impossible, un effort pour ce film ! Cela n’a rien d’une pose de pseudo-bilingue comme s’en moquerait Norman, cela me semble vraiment essentiel et déterminant pour apprécier ces films !
3 – Un retour aux sources de l’amour? C’est pour le coup peut-être trop lié à ma vision de l’amour et de la séduction, mais une autre des grandes qualité de ces films, c’est qu’ils reviennent à la source, à l’essence même de ce qui crée une relation, rapproche deux êtres, les fait se reconnaître et s’aimer pour ce qu’ils sont : la parole. Les films ont l’immense mérite de replacer le dialogue au cœur de la séduction et de la naissance du sentiment amoureux.
J’ai eu l’occasion de le dire de toutes les façons possibles, ces films sont basés exclusivement sur les dialogues. Ce sont des films de conversation, et c’est donc par ce biais que la complicité, l’estime et les sentiments naissent, se développent, se froissent ou se renforcent.
Dans la plupart des films d’aujourd’hui, soit par manque de temps, soit par paresse scénaristique, soit peut-être simplement parce que les choses se passent peut-être ainsi dans la vie, l’amour nait et se développe on ne sait trop comment. Bien sûr, dans certains, c’est mieux réussi que dans d’autres. Mais dans la plupart, on ne sait quelle origine donner aux sentiments qui semblent unir les personnages. Souvent, l’explication la plus commode est le bon vieux « coup de foudre », juste ce qu’il faut d’irrationnel et de magique pour faire rêver et décourager les esprits les plus sceptiques.
Soit les âmes sœurs ont le pouvoir surnaturel de se reconnaître entre elles (concevable selon la foi qu’on a dans ce phénomène), soit il s’agit simplement d’un coup de foudre physique avant tout, et dans ce cas, pour l’amour on repassera plus tard. Bref, au final, on voit un couple se former, se câliner, s’échanger des mots doux et risquer leur vie l’un pour l’autre, mais on ne sait pas vraiment où tout ça a pu commencer, pendre racine, et la réponse est sans doute : nulle part. Car c’est du cinéma, et qu’on a autre chose à foutre que s’attarder sur les mécanismes complexes et plutôt laborieux de « l’inamoramento » (domaine plutôt réservé à l’écriture, au romanesque). Au final, tout cela est assez dévalorisant pour l’amour qui semble tomber de nulle part, sans la moindre raison, conformément au mythe antique du petit Cupidon qui a les yeux bandés et tire n’importe où avec son arc, façon de sous-entendre qu’il n’y a pas un fond de logique et de sens à tout cela sinon que les sentiments tombent du ciel (et surtout des yeux) ou, pire encore, que c’est carrément une histoire de petits phéromones invisibles qui téléguident nos attirances comme chez les animaux et attirent entre eux mâles et femelles selon des affinités quasi-génétiques !
Que ceux qui sont du genre à sortir, après le générique d’un film ou avoir refermé un livre, une remarque telle que « ça manque de cul, quand même ! » se rassurent, le sexualité n’est pas en reste dans la trilogie des Before. Sans être obsédés, les personnages sont clairement préoccupés par cette question et se cherchent beaucoup sur le sujet, en parlent très librement. Il y a du désir, de la séduction, des gestes. « Ils ne font qu’en parler ? », s’inquièteront certains ? « Oui et non », vous répondrai-je, mais dans tous les cas, ce n’est clairement pas dans ces films que vous trouverez votre indispensable dose de cul mensuel, si c’est ce que vous voulez savoir, alors faites avec ou alors tournez-vous vers des films plus adaptés à vos attentes !
Ici, on se parle, on s’écoute, on apprend à connaître, respecter et estimer l’autre avant tout. L’attirance est bien sûr palpable entre les deux jeunes gens, criante même du côté de Jesse qui tente très tôt quelques approches maladroites, mais c’est au fil de la conversation que les sentiments se tissent.
4 – De la justesse dans l’intelligence et la profondeur des dialogues Le niveau des conversations, sans atteindre d’absurdes sommets d’érudition ou de sophistication, est plutôt haut ! On n’est pas dans du marivaudage de bas étage, ni dans du roulage de mécanique (d’ailleurs, aucun des deux acteurs n’est hyper mis en valeur, ils sont « naturels »). On ne sombre jamais dans les dialogues terre à terre ou prosaïque ne parlant que de la vie quotidienne, du travail, de la pluie et du beau temps. On ne parle pas pour ne rien dire, on n’a pas affaire à des abrutis. Pour autant – car là aussi, je vois venir les sceptiques, - nous ne sommes pas face à des discussions obscures ou pédantes, et encore moins ennuyeuse.
Si je peux me permettre de donner un peu radicalement mon avis : si vous trouvez le concept très chiant, vous trouverez nécessairement les discussions ennuyeuses. Si en revanche vous êtes séduit par le concept, je pense que vous vous laisserez vite intéresser par les dialogues. Jusqu’à maintenant, tous ceux que j’ai vu détester les films n’adhéraient déjà pas du tout à l’idée de base.
A l’image du jeu d’acteur qui a atteint une parfaite justesse dans le réalisme, l’intelligence des dialogues n’est jamais grossière ou exagérée, jamais assommante, asphyxiante ou tout simplement ridicule par manque de réalisme. On n’a jamais l’impression d’être face à deux vieux savants austères surgis d’une rediffusion nocturne de débat sur Arte qui se seraient déguisés en « jeunes » étudiants bohèmes… On n’est certainement pas non plus devant un couple d’abrutis, wesh ou sortis d’une émission de télé-réalité, de toute évidence. Entre ces deux extrêmes, il y a un vaste monde dans lequel on peut mettre une bonne partie de la population !
On est face à deux jeunes gens parfaitement crédibles comme il en existe sans doute beaucoup, intelligents et instruits, qui aiment simplement débattre et se poser des questions. Leurs discussions sont tout à fait de celles qu’on pourrait avoir sur un Internet avec les membres d’un Forum ou dans la réalité avec une personne en compagnie de laquelle on se sent… à l’aise, « d’égal à égal », compris (ou bien vraiment écouté, ce qui est encore plus rare et important), prêt à confier nos souvenirs d’enfance, nos anecdotes, avec laquelle on se retrouve à parler de tout, de nos idées sur le monde, de religion, d’amour, du sens de la vie, à débattre sur des questions existentielles et à raconter tous les projets et les histoires stupides qu’on voulait réaliser ou écrire quand on était ado !
Avec Céline et Jesse, on assiste à la naissance d’un couple qui va apprendre à s’aimer de la façon la plus authentique, sincère et profonde qui soit : en se parlant et surtout, en s’écoutant. On sent bien qu’à chaque parole que l’un prononce trouve une vraie résonnance, un vrai écho, une vraie « terre d’accueil » dans l’âme de l’autre. Leurs idées, leurs émotions, leurs opinions fructifient, murissent, évoluent ou se renforcent au contact de l’autre. Peu importe qu’en tant que spectateur, au fond, on n’adhère pas à tout ce qu’ils disent, qu’on ne soit pas toujours d’accord, l’important c’est la communication qui s’opère entre eux ; ils communiquent, ils parlent, ils s’écoutent. C’est parce que chacun est attentif aux idées de l’autre et sait en tenir compte qu’ils arrivent si bien à se renvoyer la balle, que les sujets de conversations ne sombrent pas dans la banalité ou de longs silences gênants.
C’est ainsi qu’on voit une vraie relation complice se construire, basée sur une vraie communion d’âme et d’esprit, et non pas seulement sur une impulsion physique ou une « passion torride » basée uniquement sur les éternelles mécanismes psychologiques éculés dont abusent les films plus grands publics comme Nightingale ou Stockholm sans parler des désastreux schémas amoureux stéréotypés comme le duo patron/secrétaire, le duo fille en détresse/super-héros ou les fantasmes du mystérieux beau brun ténébreux et de la « Girl next door ».
Je ne veux surtout pas passer pour plus rabat-joie que je ne le suis. Je tiens à préciser que, malgré mon discours plutôt sévère, je suis moi-même un grand amateur de comédies romantiques (tant qu’on ne tombe pas trop bas non plus dans le genre, je pense aux films avec Jennifer Lopez ou Katherine Heigle). Ma préférée est sans conteste Love Actually où le nombre important de personnages fragmente forcément le temps consacré à chaque histoire. Pour la profondeur du propos, on repassera donc, mais le film n’a clairement pas cette vocation ; c’est juste un film très optimiste (malgré l’histoire d’Emma Thompson et Alan Rickman), plein de bonne humeur, de moments cultes, qui s’appuie essentiellement sur l’immense sympathie qu’inspirent ses personnages, à la fois drôles, tendres et touchants, et son prestigieux casting 100% british.
5 – Un (troisième) nouvel épisode réussi et une trilogie cohérente Il faut savoir une première chose. Nous n’avons pas affaire à une trilogie programmée d’avance.
Je ne vais pas défendre naïvement que ces films ne sont qu’une démarche artistique purement philanthrope et complètement désintéressée. Evidemment que le but, comme pour tout œuvre, est de séduire le plus large public possible et de faire du bénéfice. Mais, étant donné le tout petit budget de l’œuvre et le rayonnement extrêmement limité qu’elle peut espérer, on n’est clairement pas dans une catégorie de films conçus pour faire fortune. La trilogie des Before, avec ses films intimistes, confidentiels, au budget minuscule, à la nature presque expérimentale, sont tout le contraire de films rentables. Si Linklater avait voulu être riche, il aurait fait des films de super-héros !
La vraie motivation des suites, c’était donc avant tout l’envie des acteurs et du réalisateur de poursuivre cette histoire, d’explorer les personnages auxquels ils se sont manifestement attachés, de partager tout ça avec le public et sans doute de se faire juste assez d’argent pour que le film soit rentabilisé. Mais la question subsiste ; ont-ils raison, simplement parce qu'ils aiment leur histoire, leurs personnage, d'ajouter un troisième épisode?
Le premier film s’achève sur une sorte de fin ouverte, libre d’interprétation. Le film n’ayant pas été conçu pour avoir de suite et n’en ayant d’ailleurs pas eu pendant 9 ans, le public de la première heure (dont je n’ai malheureusement pas fait partie, puisque j’avais 7 ans quand il est sorti, un peu jeune pour m’intéresser à cette histoire dont je n’ai d’ailleurs jamais entendu parler avant 2004) pouvait imaginer ce qu’il voulait et rien d’officiel n’était là pour imposer une réponse, un scénario plus qu’un autre.
Les suites posent donc ce problème de liberté d’interprétation. Le fait de réunir les personnages, c’est déjà trancher et décider qu’ils se retrouvent un jour (ce que certains « fans » peuvent ne pas avoir souhaité, voyant cette idylle viennoise comme un épisode éphémère et unique), mais c’est aussi poursuivre leur histoire et donc imposer des choix, opter pour certaines voies et fatalement en condamner d’autres. Les choix faits par les scénaristes que sont les acteurs eux-mêmes, maîtres du destin de leurs personnages, peuvent décevoir, ne pas plaire, laisser sceptiques. C’est le risque d’une suite, surtout tant d’années après, quand les fans de la première heure se sont déjà forgés depuis longtemps leur vision.
[Les suites ont la particularité de respecter le temps qui s’est passé dans notre réalité. Dix ans dans notre réalité, c’est 10 ans d’écoulés pour Céline et Jesse. On les retrouve des années plus tard, alors qu’ils ont fait le même « saut temporel » que nous, et cela sans ellipse, en synchronisation avec la réalité.]
Le même problème se pose pour le troisième épisode. Il y a un parti pris, des décisions très importantes concernant le destin des personnages, ce qu’ils sont devenus et ça peut ne pas plaire ou décevoir si on s’est fait une idée très claire de ce qui pouvait suivre le dénouement du deuxième épisode ; car, là aussi, aucune suite n’était prévue à la base, on n’en avait jamais entendu parler, on aurait pu rester là-dessus.
La bande-annonce du nouvel épisode, sorti le 24 Mai 2013, m’avait laissé songeur. Je n’étais pas du tout emballé par le lieu choisi, la région du Péloponnèse en Grèce (trop ensoleillé, trop "rustique" ! Un des ciments de la trilogie, c'est normalement le paysage urbain, la ville qui joue un rôle secondaire essentiel. Là, ça aurait pu se passer à Londres, par exemple! Ou alors, s'ils voulaient du soleil, une ville du genre Madrid) et par l’intrusion préoccupante de personnages secondaires (y'a toujours un côté "huis clos", intimiste dans les films malgré le fait que ça se passe dans des lieux publics. Les "autres" ne sont que des passants, des figurants. Là, on entrevoyait plusieurs scènes avec des amis type "barbecue" ou repas entre potes, et je ne trouvais pas cette ambiance très propice aux confidences, aux discussions profondes et à l'intimité du couple, ça cassait un peu l'atmosphère habituelle.).
C’est donc un peu inquiet que je suis allé voir, il y a quelques jours, le troisième épisode au cinéma. Finalement, je suis sorti rassuré et plutôt enthousiaste. Encore et toujours, on peut adhérer ou pas à certains partis pris par les acteurs quant aux personnages, on peut souhaiter ou regretter quelques petites choses, mais force est de constater que, dans les choix faits, la trilogie est tout à fait cohérente. Les personnages restent fidèles à eux-mêmes, avec leurs qualités et surtout leurs défauts. Une fois de plus, les acteurs excellent dans un jeu sans affectations et d’une spontanéité bluffante, les sujets de conversations et le contenu des dialogues sont brillants d’intelligence et passionnants à suivre ! Pour ma part, je trouvais leurs discussions tellement géniales que je buvais leurs paroles comme du petit lait et j’étais presque frustré à chaque fois qu’elles s’achevaient.
La scène où on trouve beaucoup d’autres personnages, lors d’un diner entre amis, aurait pu être ennuyeuse et hors sujet, mais la tournure vite philosophique qu’elle prend et le débat autour de l’évolution des relations amoureuses (avec Internet, entre autres) qu’elle soulève est absolument passionnant à observer et parfaitement « raccord » avec l’atmosphère des films.
Before Sunrise était le film de la vingtaine fougueuse ; Before Sunset celui de la trentaine, de ses premiers regrets et de l’espoir d’une seconde chance ; Before Midnight, en abordant la quarantaine, serait celui de la nostalgie et du premier bilan, avec une question de fond permanente : l’amour peut-il durer éternellement ?
Je ne sais pas si c’est « objectivement » le cas ou si (comme je serais tenté de le croire) c’est parce que j’étais complètement absorbé, happé par le film et ses dialogues, mais je n’ai pas du tout vu le temps passer et je n’ai pas du tout vu la fin venir ! Quand soudain le générique est tombé, j’étais tout étourdi, tout étonné ! J’aurais pu continuer encore des heures comme ça et j’ai trouvé le dénouement (qui n’en est pas un, comme d’habitude) un peu abrupte. Cela laisse penser qu’il pourrait bien y avoir un quatrième épisode pour la cinquantaine ! Et si je ne suis pas un adepte des suites systématiques, je dois bien dire que si les dialogues gardent le même niveau et les personnages la même cohérence, je suis partant !
Difficile d’en dire plus sur ce troisième épisode si on veut éviter tout spoiler, mais aussi parce que c’est assez difficile, évidemment, de résumer ou de commenter un film basé uniquement sur la parole, sans tomber dans une compilation un peu idiote et insipide des différents thèmes abordés par le couple. C’est sans doute beaucoup plus probant que je répète à quel point j’ai passé un superbe moment en compagnie de Céline et Jessie, parfaitement dans la lignée des films précédents !
« Mon ultime bafouille » La trilogie des Before, ce n’est ni Autant en emporte le vent, ni Pretty Woman, ni Titanic, ni du Luhrmann, ni du Rohmer, ni du Jacques Demy ! Ce qui ne veut pas dire que tous les trucs que je viens de citer sont complètement pourris ou stupides, surtout pas (y'en a plusieurs dans le lot que j'adore!) ! Je veux juste dire que c’est une trilogie extrêmement singulière, un OVNI du cinéma sentimental.
Si l’idée d’un film reposant uniquement sur des dialogues vous rebute, si la perspective de longues conversations passionnées sur des thèmes universelles en flânant dans de belles villes d’Europe vous semble chiant et tenir du délire de bobos qui aiment se prendre la tête pour rien, mieux vaut passer votre chemin. Mais si le concept vous séduit, vous touche, si vous n’êtes pas mortellement rebuté par tous les aspects qui font l’essence de ces films, si vous en avez ras le bol de voir toujours les mêmes histoires d’amour, les mêmes poncifs, les mêmes raccourcis, si vous avez envie de voir l’amour écrit, joué et filmé autrement, ou si vous pensez que, décidemment, les couples au cinéma ne se parlent pas assez, allez jeter un coup d’œil !
Avec des films aussi particuliers et hors des cadres, je n’ai pas un instant l’ambition démesurée de convertir tout le monde. Au lieu de parler dans le vide sur un film que presque tout le monde est allé voir ou connaît, je voulais juste faire découvrir des films qui gagnent à l’être pour leur intelligence, leur originalité et leur justesse. Ca me tenait juste à cœur, parce qu’évidemment il se trouve bien peu de monde pour le faire vu leur faible notoriété !
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Marius, de Daniel Auteuil. J'ai beaucoup aimé, bien que connaissant la pièce originale (et l'ayant jouée) et le film avec Raimu. La couleur fait du bien, et le jeu des acteurs est plutôt bon. Pour moi ce n'est pas Daniel Auteuil en César qui est le meilleur, mais Raphaël Personnaz en Marius et Victoire Belezy en Fanny qui le sont. Je le conseille.
Lola. Très bonne surprise, même si on sent que ça a bien vieilli, c'est fin et beaucoup plus poussé que les pseudos films d'auteurs de hipsters qu'on a essayé de me faire avaler ces derniers temps.
Pour ma part, j'ai revu dernièrement la trilogie de Christopher Nolan sur Batman. Malgré quelques défauts, c'est une pure merveille
« Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez d'un trait jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » Walt Disney
Mercredi j'ai été voir Pacific Rim en 3D et c'est vraiment un bon gros blockbuster américain comme on les aime.
On dépose donc son cerveau à l'entrée du ciné et on va assister à une lutte sans merci entre les Jaeger (les robots) et les Kaiju (les vilains monstres). Del Toro a toujours été fan des vieilles série des années 80/90 japonaises et surtout "Ultraman" qui, justement, se battait contre des monstres hauts comme des immeubles.
Le design des Jaeger est magnifique et en dehors des Australiens et américains dans le film qui sont très ressemblant, celui de la Russie est massif et puissant, tandis que celui des Chinois semble longiligne et agile (avec un 3è bras car le pilotes sont des triplés).
Les Kaiju sont de pures merveilles d'esthétisme également et typiquement dans ce style japonais tant apprécié par Del Toro. C'est un bel hommage qu'il leur rend. Les combats entre ces Jaeger et ces Kaiju sont juste impressionnants tant on peut ressentir la puissance des coup portés.
Les effets spéciaux sont vraiment incroyables et voir de tels "monstres" se taper dessus, c'st juste jouissif
La 3D est belle, efficace, pas envahissante mais elle est vraiment très bien utilisée.
Moi qui ait toujours aimé les anciennes séries style Bioman où robots et monstres se tapaient dessus, Pacific Rim est un rêve de gosse qui se réalise et je ne remercierai jamais assez Del Toro d'avoir réussi à le faire (tout en assouvissant aussi son rêve ).
Fanny, de Daniel Auteuil. Second opus de la Trilogie Marseillaise tout aussi bien réussi que le premier, Marius. Bouleversant, mais sublime. Le jeu de Victoire Bélézy en Fanny est très juste, Daniel Auteuil en César est, je trouve, meilleur dans celui-ci que dans Marius, et l'apparition très rapide de Raphaël Personnaz est très bonne. Hâte de voir César, qui j'espère sortira vu le flop qu'ont l'air de se ramasser ces deux films. Je vous les conseille fortement !
Mansfield Park, adaptation du livre du même nom de Jane Austen par la BBC, j'en suis décuuuuuue L'actrice (Billie Piper) n'est vraiment pas terrible, paraît qu'elle joue dans la série Doctor Who (que je n'ai jamais vu, mais qui me donne encore moins envie) où l'on dit d'elle que c'est une bonne actrice. Bah je ne sais pas s'ils ont vu la même performance que moi ou alors je suis trop attachée à la vision que je me faisais du personnage en lisant le roman lol Bref, déçue En ce moment, Arte fait des soirées Jane Austen et les films peuvent être revisionnés sur le replay, avis aux amateurs
Main dans la main : pas commun comme film français, je reste un peu déçu, car ça va un peu peu nul part mais le film reste spécial et on a quand même quelques jolis moments (avec également des passages où j'ai bien ri). Lemercier est toujours excellente. Jérémie Elkaïm, quand il apparait à l'écran, je ne regarde que lui
C'est toujours les meilleurs qui partent en premier... C'est particulièrement vrai pour les gâteaux.
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