Pour une fois, je ne me lance pas dans la longue critique d’une récente découverte, mais je viens seulement rendre compte d’un petit « marathon » cinématographique que je me suis fait pendant une semaine. Je me suis revu, sur 8 jours, les films que je brûlais le plus de revoir depuis un sacré bout de temps (plus de 5 ans pour certains ! Inconcevable. Quelle honte !). « J’ai pris un de ces panards ! J’étais comme un gitan au salon de la caravane ! ».
BEFORE SUNRISE &
BEFORE SUNSET Ca faisait un petit bout de temps que je voulais revoir ces films. Le fait d’apprendre, par la suite, qu’un nouvel épisode venait de sortir au cinéma n’a fait que renforcer mon envie ! Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de revoir les deux premiers films avant d’aller voir le nouveau au cinéma. Finalement, je me les suis fait dès le lendemain de la séance, tant que le fer était chaud.
Ca m’a conforté dans mon sentiment sur le troisième épisode, mais je ne vais pas m’étendre là-dessus, car je pense pondre un petit quelque chose au sujet de cette « trilogie », puisqu’il faut l’appeler ainsi maintenant !
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GATTACAC’est, avec
The Dark Knight, le film que je brûlais le plus de revoir! Ca faisait des mois, peut-être bien des années que j’avais les sublimes répliques du film dans la tête, que je bouillonnais de revoir les scènes dont j’écoutais régulièrement la superbe musique de Michael Nyman, que je voulais retrouver le grand Jerome Morrow, et puis il y avait aussi cette envie de se replonger dans la thématique du film, tenant encore de la SF d’anticipation en 1997 mais qui, depuis, a eu le temps de devenir une réalité…
De tous les films que j’ai revus, c’est seul que je n’ai pas revu en VO ; mon attachement affectif pour la VF est trop grand, et je pense pouvoir dire qu’il dépasse largement le délire nostalgique ! Je ne peux jamais résister à une VF où le grand Jean-Pierre Michaël assure le doublage (doubleur d’acteurs comme Brad Pitt, Keanu Reeves, Ben Affleck mais aussi de Karl Urban [Eomer] dans
Le Seigneur des Anneaux.) Il a plusieurs fois doublé Jude Law, mais c’est Ethan Hawke qui bénéficie de sa voix ultra classe dans le film, nous offrant une voix off de luxe, pleine d’intensité et de charisme, qui, pour moi, surpasse l’originale.
Il n’y a rien de vraiment étonnant dans les scènes que je préfère, celles que j’ai adoré revoir. Je suis toujours transi d’admiration et passionné par toute la partie où Vincent raconte sa naissance, son enfance et décrit le monde de « perfection » dans lequel il vit. La douce mélancolie qui teinte les scènes, la musique de Nyman, la voix de Jean-Pierre Michaël, la splendeur et la justesse de la narration en voix off, avec une accumulation de phrases toutes plus percutantes, éloquentes, incisives les unes que les autres, la façon dont Niccol arrive à nous faire adhérer au rêve impossible de Vincent, à sa quête…
Je peux ajouter, de façon générale, toutes les scènes où apparaît Jerome Morrow. Pour moi, de loin le meilleur rôle de toute la carrière de Jude Law (suivi, à distance respectueuse, de son rôle de Gigolo Joe dans
A.I. de Steven Spielberg[/i]). La classe suprême. Ce personnage impose un respect énorme, d’un aplomb inébranlable… C’est un « perfect » du début à la fin. Comment oublier ses dernières paroles dans le film, quand Vincent le remercie de l’avoir aider à cacher son identité : «
Non. J’ai la meilleure part dans l’histoire. Je t’ai seulement prêté mon corps. Toi, tu m’as prêté ton rêve. ».
Il y a aussi toutes les scènes montrant Vincent et son frère en train de faire la course à la nage, en pleine mer… La musique de Nyman ajoute beaucoup à la beauté et à l’intensité de ces scènes où se rejoue, métaphoriquement, le drame qui sous-tend tout le film. Là encore, la plume de Niccol nous achève d’une seule réplique qui frappe si juste et si fort. Quand son frère – génétiquement modifié et « parfait » - lui demande comment il pouvait bien faire pour la battre à la course malgré sa faiblesse, Vincent, gardant la tête hors de l’eau au milieu d’une mer agitée par la tempête, réplique : «
Tu veux savoir comment je faisais ? Tu veux savoir ? Je n’économisais jamais mes forces pour le retour ! ».
Et puis ce final, dont je ne vais pas livrer les détails. Ceux qui ont déjà vu le film sauront de quoi je parle ; les autres ont là une chance de ne pas se spoiler et de se procurer ce film de toute urgence. Ce final est à l’image du reste : juste, intense et poignant.
Peu de films, écrits par leur réalisateur lui-même (Andrew Niccol, la grande classe, réalise le film qu’il a écrit, surgi de son génie), atteignent un tel niveau d’intelligence, de beauté, de justesse dans l’écriture ! Si j’étais devenu scénariste, c’est comme ça que j’aurais aimé écrire… J’aime beaucoup
Truman Show, mais on ne retrouve pas un tel niveau sous la plume de Niccol avant son coup de maître avec le scéario de
Lord of War, mené par la voix off d’un Nicolas Cage parfaitement dans son personnage, offrant une narration en voix off enchaînant les phrases cyniques, spirituelles, drôle, cruelles, ou tout ça à la fois ! C’est foutrement bien écrit ! Des types comme ça qui non seulement réalisent, mais font le suprême effort d’écrire des films, non pas d’adapter un énième bouquin, mais bien d’écrire une histoire, de l’inventer de toute pièce, avec leurs mots, leurs idées, et le tout avec autant de talent, je m’incline avec respect et reconnaissance ! J’espère vraiment qu’Andrew Niccol, ayant enchaîné deux projets très impersonnels et manifestement ratés (
Time Out et
Les âmes vagabondes)) va revenir en force, avec un projet personnel, signé de sa plus belle plume. Excès de la télé-réalité, dangers de la manipulation génétique, désastre humain du marché de l’armement, Niccol aime s’attaquer aux sujets de société qui font mal, et il le fait avec cette plume acérée qui parle à travers la voix de ses personnages. Il sait traiter un sujet concret, extrêmement réaliste, tout en le rendant divertissant, intéressant, drôle ou émouvant, évitant de sombrer dans le docu-fiction dépressif à la française. C’est le cinéma américain qui atteint l’équilibre magique entre « Entertainment », beauté artistique, émotion, intelligence et profondeur.
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BATMAN BEGINSJe n’ai vu ce film que deux fois, je réalise. La première peu après sa sortie en DVD en 2005, où j’avais eu un « choc » très négatif devant cette approche très réaliste, « terre à terre » et rationnelle de Batman qui m’avait complètement laissé perplexe. Une deuxième fois avant de découvrir
The Dark Knight au cinéma. Préparé à ce que j’allais voir, j’avais un peu mieux apprécié, mais je continuais à trouver le film un peu trop réaliste, rationnel, terre-à-terre…
Le choc (positif) de
The Dark Knight est depuis longtemps passé par là, et je ne m’étais pas réconforté à ce premier épisode souvent considéré, même par les fans, comme un peu « fadasse » à côté de ses deux petits frères. Voulant depuis longtemps me revoir le deuxième épisode, c’était l’occasion de revoir ce premier volet et de me refaire un avis. La motivation était vraiment là.
Je savais à quoi m’attendre, j’ai une vision d’ensemble sur la trilogie de Nolan et j’ai surtout appris à apprécier le travail, l’approche très personnelle du réalisateur, à comprendre ce qu’il voulait faire et à y adhérer grandement. Tout cela a sans doute contribué à me rendre ce troisième visionnage de
Begins extrêmement agréable, et même jubilatoire ! Une vraie merveille d’intelligence, d’efficacité et de splendeur épique. Sans parler du score de Zimmer (Newton Howard, que je cherche péniblement dans ces notes qui réjouissent mes oreilles), qui pose absolument toutes les bases musicales sur lesquelles les épisodes suivants se reposeront très paresseusement en sous-exploitant malheureusement cette mine de thèmes magnifiques, sans doute trop tournées vers les thèmes spécifiques à chacun d’eux (celui du Joker et de Harvey Dent dans
TDK, celui de Bane et de Selina dans
TDKR).
Je garde une réserve sur ce premier épisode, quelque chose que je continue malgré tout à ne pas aimer (rien de gravissime, mais je n’accroche vraiment pas) : la formation de Ra’s Al Gul. Je n’ai rien contre le principe de l’enseignement maître/disciple, bien au contraire. Je suis seulement déçu – et très vite agacé et gêné pendant le film – par les scènes auxquelles ça donne lieu, bourrée de répliques très stéréotypées, sorte de compilation maladroite de proverbes chinois et de maximes pseudo-philosophiques liées à l’art du combat avec tous les poncifs du type « La peur ne doit pas être en toi, mais dans l’œil de l’ennemi », « Si tu bats tu ennemi, tu seras plus fort ; si tu bats ta peur, tu seras invincible »… bref, j’invente, j’improvise, mais c’est l’esprit !
Matrix, à travers le personnage de Morpheus, nous avait déjà un peu trop barbouillé de tout ça, mais là, le contexte rappelant un peu le Tibet, les moines Shaolin et tutti quanti en rajoute une sérieuse couche dans le cliché !
C’est peut-être stupide de ma part, mais je crois que ma scène préféré du film est la poursuite durant laquelle Bruce, en « Batmobile », tente de sauver Rachel. La musique est grandiose, et Nolan a un réel talent (et manifestement beaucoup de plaisir, car il ne rate jamais une occasion d’en faire) pour filmer les scènes de poursuite, pour y mettre beaucoup d’intensité !
Mention spéciale à Cillian Murphy, portant magnifiquement les lunettes et ultra-charismatique dans le rôle du flegmatique Dr Crane.
Ah, et petit truc marrant : maintenant que je me suis mis à
Game of Thrones, j’ai eu la surprise de reconnaître « Joffrey Lannister » dans le film ! Et, chose absolument troublante et incroyable, il est non seulement tout gamin mais en plus, il joue un enfant tout gentil, tout mignon ! On se lasserait presque attendrir, mais on reconnaît quand même bien sa sale tête à claque en devenir !
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THE DARK KNIGHTUn film un peu écrasé sous le poids de son propre succès et je pourrais presque dire de sa “légende”, à cause de l’interprétation mémorable de Heath Ledger immortalisée autant par son talent que par sa mort. La suite qui a forgé le trône de Nolan et assuré sa réputation, qui l’a rendu « so cool », nouvelle référence du cinéphile branché, ce qui n’est pas une raison de jouer les hipster et de se mettre à le mépriser juste à cause de son succès alors qu’on a toutes les raisons (et que des raisons) de le vénérer. Nolan est parfaitement dans la lignée d’Andrew Niccol dans son savoir faire entre beauté artistique et intelligence du propos, si bien que tout ce que j’ai dit de l’un peut tout à fait s’appliquer à l’autre.
Dans ce film, mes scènes préférées sont :
- La scène d’intro, bien entendue, absolument sublime, typiquement Nolanienne ; c’est jubilatoire, très intense, nappée d’une tension délicieuse, bien écrit, la scène d’intro parfaite, qui vous plonge directement dans le film et son écrire chirurgicale, incisive, ingénieuse et brutale.
- De façon générale, bien entendue, toutes les apparitions du Joker. Pas de surprise sur ce constat. Le seul regret est qu’il n’y ait pas davantage de scènes avec lui, d’autres « Joker moments ». J’adore vraiment toutes ses apparitions, mais il y a un moment qui me fout toujours des frissons, c’est quand on l’aperçoit sans maquillage, très brièvement, lors de la fusillade de la cérémonie de funérailles du commissaire. Ce moment où le voit tourner la tête et tirer un coup de fusil puis s’enfuir dans la foule, avec son visage « normal », c’est très fort !
- De façon générale, j’adore aussi toutes les apparitions de Harvey Dent, aussi bien lorsqu’il incarne ce procureur trop classe, plein d’optimisme, de détermination, d’aplomb. Il y a évidemment sa mémorable tirade sur la dictature à l’époque de la République Romaine, avec le fameux : «
You have to die to be the hero or to live long enough to become the vilain » (je ne cite pas exactement). Il y a cette scène qui m’avait foutu un frisson gigantesque la première fois que je l’ai vue au cinéma, quand il tombe face contre terre et qu’on voit l’essence se répandre sur le sol en inondant son visage. Enorme. Son explication ahurissante avec le Joker et sa vendetta finale sont dans l’exacte lignée !
- Là encore, une scène de poursuite : celle du fourgon transportant Harvey Dent, attaqué par le Joker jusqu’à ce que Batman intervienne. Du très grand ! Tant d’intensité et d’« epicness » pour un type de scène assez « classique » au cinéma !
- Evidemment, tout le final, où tout le propos du film prend son sens, où Nolan tisse le nœud de sa tragédie en 3 actes. Le moment où Bruce tourne le visage de Harvey pour cacher sa face brûlée, hautement symbolique, est de toute beauté.
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THE DARK KNIGHT RISESJe n’avais pas du tout prévu de revoir ce film dans l’immédiat, ni même un jour. Simplement pas envie. Mais là, je prenais un tel pied à m’être revu les deux premiers épisodes que, complètement dans l’humeur, il m’en fallait encore, toujours plus, et donc soudain, j’ai eu une énorme envie de me voir le troisième épisode, malgré toutes les réserves que je pouvais avoir dessus. C’était l’occasion de se faire un deuxième avis en retardant mon séjour dans la Gotham City de Nolan.
D’abord, mes scènes préférées (car il y en a bel et bien !)
- L’intro, tout d’abord. Du Nolan pur jus ; on pourrait presque lui reprocher de se « parodier » lui-même tellement tout y est, mais l’ambiance, l’intensité l’emportent. A noter que, là encore, j’ai pu reconnaître un acteur de
Game of Thrones ! Là, les fans, vous êtes impardonnables, car vous aviez déjà vu les 2 premières saisons quand le film est sorti ! Reconnaissez-vous l’éminent personnage de Westeros que l’on aperçoit ici dans la scène d’intro de Nolan ?
- J’aime beaucoup le saccage de la Bourse et la poursuite qui s’ensuit. Très épique, hautement symbolique ! C’était très impressionnant au cinéma, avec la sensation de vitesse, la nuit, les bruitages, la musique… et le retour de Batman, forcément très classe !
- Ca pose un peu le problème du décalage par rapport à l’univers de Batman, mais en même temps je trouve ça tellement classe et bien foutu que je succombe : toutes les scènes évoquant la « légende » de l’enfant enfermé dans le puits et qui s’échappe, je trouve cela de toute beauté !
- Mêmes réserves, mais même enthousiasme pour toutes les scènes dans le puits, avec Bruce, avec tous ces hommes qui crient «
deshi basara » en chœur pour accompagner son ascension, et ce moment où il y arrive enfin ; c’est superbe de voir apparaître toute cette lumière, ce désert et surtout, cette magnifique forteresse orientale qui surplombe la prison ! Un paysage de conte arabe extrêmement dépaysant qui fait vraiment son effet !
- Là encore, une poursuite, celle du véhicule renfermant la bombe, à la fin.
- De façon générale, toutes les scènes où apparaît Alfred, avec en tête la plus poignante à la fin !
A propos du final, justement. J’étais resté dans l’idée que, comme pour
Inception, Nolan nous laissait vraiment face à un choix, une fin ambiguë, et qu’on choisissait selon sa préférence. Mais en fait, en revoyant le film, je constate qu’on n’a pas tant que ça le choix. Bien sûr, si on veut imaginer que Bruce s’est vraiment sacrifié, on peut toujours, mais en tout cas la « version officielle » suggérée par le film montre clairement que Bruce a bel et bien survécu. La scène évoquant le pilotage automatique réparé est trop explicite, et rien n’est inutile dans le ciné américain. Donc, pour moi, il n’y a pas de place pour le doute, et j’adhère donc à ce que me dit le film.
Pour les points négatifs, je reste sur mes positions : je suis extrêmement dérangé, irrité, abasourdi par le patriotisme dégoulinant et de mauvais goût qui transparait dans la scène du stade de foot, avec le gamin qui chante. Je maintiens quelques réserves sur le traitement de la révolution générée par Bane. Il y a aussi la corde, dans la prison… une chute brutale de plusieurs metres avec une corde autour de la taille, ça devrait broyer un homme en deux, mais on voit Bruce recommencer comme si de rien n’était. Déjà, le fait qu’il survive est très gros. Mais en plus, les ellipses sont mal gérées, mal « rendues », et du coup, on ne sent pas assez le temps qui passe et lui permet de se « retaper ».
Ce qui me frappe et me fascine avec ce film, c’est son atmosphère unique. On ne peut que lui reconnaître ça, malgré des défauts, cette ambiance qu’on n’a vu nulle part ailleurs, vraiment très spéciale, post-apocalyptique sans apocalypse, le personnage de Bane (avec, il faut le dire, une voix vraiment fascinante) et la musique (son thème) scandé par le refrain «
Deshi basara », tout cela crée quelque chose de très pesant, de très singulier et d’angoissant… Ca détonne un peu trop par rapport aux deux premiers épisodes, mais c’est foutrement efficace au niveau de l’ambiance. On n’a jamais vu ça !
Ca a été vraiment génial et jouissif de revoir cette trilogie ! Deux premiers épisodes que je n’avais pas revu plus de deux fois, et depuis plus de 4 ans ; un troisième qui m’avait déçu, laissé amer ; revoir tout ça d’affilée, et dans l’état d’esprit idéal, sur-motivé et transcendant par le magnifique travail de Nolan/Zimmer, c’était énorme ! Ca trilogie fera date et, franchement, après les deux traitements diamétralement opposés mais tous deux sublimes dans leur domaine que sont ceux de Burton et Nolan, je ne vois vraiment pas par quel angle on peut aborder cette mythologie et comment arriver à la cheville des deux réalisateurs ! Je n’ai qu’une envie depuis que j’ai revu la trilogie de Nolan : la revoir !
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VANILLA SKYPour me replonger dans cette histoire, j’ai failli renoncer à la version de Crowe et m’essayer à la version originale d’Aménabar,
Abre los ojos, histoire de voir enfin le film par lequel tout a commencé. J’hésitais et, après le visionnage de plusieurs extraits et de bandes annonces, j’ai été un peu trop rebuté par le côté trop… « espagnol », mais aussi un peu « mal vieilli », et plus « cheap » et « glauque à la Lynch » du film initial. Sur ce coup-là, ce n’est vraiment pas classe de ma part ! Je fais mon « ricain » de base, mais tant pis !
J’adore ce film ! Il me tardait de revoir mes scènes préférées ! Car si c’est un film que j’adore dans son ensemble, il fait quand même partie de ces films que je regarde beaucoup par envie de revoir certaines scènes, et aussi pour leur personnage. Il y a trois film où je suis un fan absolu de Tom Cruise et suis en admiration devant son jeu :
Entretien avec un vampire,
Vanilla Sky et
Minority Report !
Je voulais voir le film en VF au départ, parce que Tom Cruise n’a jamais été aussi bien doublé que lorsqu’il l’était par l’acteur français Yvan Attal. C’est le cas dans ce film. Le résultat est extraordinaire de charisme, je trouve. J’ai quand même voulu essayer un peu la VO et, après beaucoup d’hésitation (à passer sans arrêt de la VF à la VO, puis de la VO à la VF), à comparer mes scènes préférées dans les deux versions, j’ai finalement succombé à la VO, qui, malgré le superbe doublage d’Attal, m’a séduit.
Dans ce film, ce que j’adore, c’est déjà toutes les scènes entre David (masqué) et son psychologue interprété par Kurt Russel (bizarrement très crédible et fort sympathique dans ce rôle de bonhomme cérébral et paternel, avec des lunettes). J’adore la façon dont David se raconte, le charisme inquiétant que lui donne son masque, sa gestuelle, son grain de folie…
J’adore, de façon générale, TOUTES les scènes où David est défiguré ! Ca parait sadique, dit comme ça, mais c’est simplement parce que ça permet à Tom Cruise de déployer tout son génie, ton talent énorme, de jouer sur un registre dans lequel il excelle : celui de la folie ! Les scènes où il fait le taré, avec ou sans son masque, sont jubilatoires ! Ce moment où il revoit son « coup de foudre » (Penelope Cruz) pour la première fois depuis son accident et où, la gueule complètement ravagée et la bouche figée, il lui dit : «
You won’t believe it, but this is me smiling ! », le tout dans un rictus amer, c’est superbe !
Ma scène préférée du film est sans doute toute la partie au nightclub, lors du premier « rencard » de David avec Sofia alors qu’il vient de la retrouver, désormais défiguré. L’attitude complètement « spé », « tarée », dépressive, provocatrice, destructrice et malsaine de David lors de cette soirée est juste fascinante et jouissive. C’est même pas descriptible, il faut le voir se fendre le gueule devant le miroir en contemplant sa laideur tandis qu’un jeune vient de lui dire qu’il ne ressemble à rien ! La démence n’est pas loin. Il faut le voir traverser la foule transie des danseurs, dans la pénombre et les rayons lumineux de la boite de nuit, en train de danser comme un taré, son visage défiguré d’un côté et son masque inquiétant fixé à l’arrière de son crâne, comme une créature à deux visages gesticulant dans un état second et savourant de façon complètement masochiste le malaise dans lequel il met son meilleur ami et celle qu’il aime. Il faut le voir se taper un délire complètement surréaliste avec une phrase cocasse que prononce Sofia : «
I will tell you when we are both cats », sa réaction d’abord incrédule («
I… I… I can’t believe you just said that !… It’s hilarious ! ») puis son fou rire et sa troublante imitation d’un miaulement de chat… et puis le retour de la soirée, quand le meilleur ami et l’amoureuse, effrayés, prennent la fuit en courant tandis que David pète un plomb en pleine rue (Tom Cruise trépigne sur place comme un clown qui a perdu son nez rouge et prend sa tête dans ses mains en gémissant «
I’m so fucked up ! I’m soooo fucked up » pour se moquer de son meilleur ami) : Jubilatoire ! Je n’ai pas d’autre mot. Je suis peut-être bizarre de trouver ça sublime, mais depuis que j’ai vu ce film pour la première fois, je trouve cette scène superbe !
Il y a aussi cette scène à se tordre de rire où un comité de médecin annonce maladroitement à David être à court d’idée pour réparer son visage et lui apport un masque qu’on lui présente comme une « révolution » et un « bijou technologique ». Après cette longue scène jargonnant, il y a cette chute désopilante où David, l’air convaincu, engage le dialogue :
- Good. Because for a minute there, I thought we were talking about a fucking mask!
- It's only a mask... if you treat it that way.
- Oh, no. It's great. This completely takes care of Halloween. But what about the other 364 days of the year? https://youtu.be/0d4rpotqeBU
Sinon, évidemment, il y a le superbe final, très poétique !
J’adore ce film ! Et je pense qu’on doit beaucoup au talent de Tom Cruise sur ce coup-là, grâce au don qu’il a pour interpréter les personnages défigurés et/ou les gars complètement tarés !
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CHRONICLEJe voulais revoir
Chronicle, après la grande surprise qu’il a été pour moi au cinéma. A côté des films cités au-dessus, c’est sûr, il fait un peu grise mine, mais cela reste pour moi un excellent film ! J’ai déjà tout dit dessus dans ma critique alors je n’y reviens pas davantage.
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WATCHMEN (Director's Cut)
Le genre de film qui me déçoit sur le coup, mais qui me marque quand même énormément et que je n’arrive pas à oublier et que je finis par bien digérer. Je voulais le revoir depuis un moment pour fixer mon avis…
Je me souvenais très bien de ce que j’avais adoré dans ce film :
- Le générique, superbe mise en scène sous forme de tableaux vivants !
- Les funérailles du Comedian
- Toutes les scènes avec le fascinant et si classe personnage de Rorchach, un personnage dont je valide complètement la filiation avec l’univers de
Sin City !
- Toutes les scènes avec le phénoménal Dr Manhattan !
Ma curiosité, c’était donc de revoir le film en retrouvant de ce que je savais adorer, mais de l’appréhender avec l’ensemble de l’œuvre pour en tirer un ressenti général et redécouvrir des choses. Au final, c’est presque une seconde déception. Ce que j’ai adoré, je l’adore toujours, et même plus encore ! En revanche, tout ce qu’il y a autour, je trouve ça… pas génial, ça ne me passionne pas voire ça ne me plait pas.
En même temps, c’est sûr, si on compte déjà le générique, la partie consacrée au Comedian, les scènes de Rorchach et celles de Manhattan, ça représente déjà une bonne partie du film et même presque tout, donc y’a pas de quoi se plaindre ! Mais je ne sais pas… j’adore tout ça, mais ce qui « cimente » ces éléments entre eux, le reste du film, comme je ne suis pas ultra-fan, il manque quelque chose pour « unifier » mon expérience et la rendre unanimement géniale. Il manque un truc, quelque chose me résiste. Néanmoins, rien de catastrophique et j’aime beaucoup quand même !
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Une petite rétrospective qui fait bien plaisir dans cet été où mon seul cinéma restera sans doute - et sans regret -
Before Midnight. Les blockbusters de l'été, quand c'est
Inception, OK! Mais quand c'est
Man of Steel (un Snyder, pourtant! Mais trop de retours décevants qui confirment mon mauvais pressentiment),
World War Z ou
Pacific Rim, non merci, je passe mon tour. Dommage, j'aime aller au cinéma, mais pas quand la séance est perdue d'avance pour moi ou risque de me rendre encore plus énervée que je ne l'étais en entrant dans la salle! Donc, dans ces cas-là, c'est toujours une bonne solution de repli que de se replonger dans ses bons vieux classiques! Je l'ai fait, et je vous le recommande!