Hey hey hey, comme je fais des grandes embardées lyriques et vénères quand Disney ne sort pas ses films au cinéma, et ben du coup quand ils sortent leur dernière bouzasse et que je me donne du mal pour faire ce que je dis, j'y vais quand même.
Donc, critique à chaud.
Et ben c'était vraiment pas ouf. Mais..
Curieusement...
Ça m'a pas mis en colère, ouf.
ATTENTION SPOILERS
Déjà, première surprise, le film est pensé pour être vu en 3D. Je suis allé à une séance 2D ne sachant pas du tout que c'était de la 3D, c'est pas marqué sur les affiches que j'ai croisé en rue ici et là.
Mais c'est pas la 3D qui sauvera le film du « naufrage » hahaha, moi aussi je peux devenir skipper sur Jungle Cruise.
Allez on commence par là. L'attraction. Je ne l'ai jamais faite mais elle me fait rêver depuis que je connais son existence. J'ai repéré quelques références ici et là (le serpent sur l'arbre au début de la croisière, Trader Sam et son joli chapeau haut de forme, les blagues nulles « backside of the water »... oui bon ça va 10 secondes les clins d'oeil, après ça devient condescendant) mais je ne m'attendais pas à un scénario aussi banal.
Ça faisait un petit moment que Disney n'avait pas adapté une de leur attraction originale. La dernière que je me souvienne c'était « Tommorowland » et il s'agit moins d'une attraction, que d'un concept de land. Et je crains que « Jungle cruise » ne souffre de la comparaison. Je trouve que ce n'est pas aussi réussi que « Pirates des Caraïbes » (qui était une vraie bonne surprise pour moi à l'époque) et « Haunted Mansion » que je savais que ce serai naze (ben oui il y avait Eddie Murphy en tête d'affiche, dur de pas se faire spoiler la qualité de l'étron) mais qui réussissait à être encore plus mauvais que prévu.
« Jungle Cruise » navigue entre ces 2 eaux (pouahaha)
pas assez « traité par dessus la jambe » pour être un mauvais film, mais pas assez d'ambition pour en faire autre chose qu'un « produit » à consommer et oublier (oui j'adore cette métaphore du produit de consommation, je vous la sors à chaque critique. Pour que j'arrête demandez à Disney de me donner tort. Et le tort-tue ).
Dur que des budgets aussi puissants ne donne pas envie au producteur d'insuffler de la cinématographie dans tout ça. Pour commencer il aurait fallu trouver un bon réalisateur, et de ce côté là, Jaume Collet-Serra n'avait déjà que des navets à son actif, non mais regardez un peu : La maison de cire, Esther, Sans identité, Non-stop, Instinct de survie, the passenger... Non mais à ce niveau là c'est même plus une carrière c'est un acte de foi.
Il n'y a pas une once de mise en scène dans ce foutoir, le type ne réfléchit jamais à ses plans, à ou poser sa caméra, comment filmer l'action, quoi raconter par l'image. Tout est secoué, monté à la vite, jamais cadré avec un sens du paysage (pour un film d'aventure, excusez le GPS). Bref, Disney sans est lavé les mains de faire un grand film d'aventure, ce qui au vue de l'affiche, semblait pourtant être l'ambition.
"- eh Emily, regarde ce que je viens de trouver au sol. C'est quoi à ton avis ?
- Hahahah quel rigolo celui là. C'est la caméra.
- La camé-quoi ?
- Allez lol, arrête de faire le con, tu sais ce que sais bien sûr.
- ???
- Tu sais ce que sais BIEN SÛR ??????"
Oui ça pique tout à 60 ans de films époustouflant passés par ce genre là «African Queen » (qu'ils n'ont pas vu, c'est sûr), « les aventuriers de l'arche perdu », « la momie », « Atlantide l'empire perdu », « Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl » (pour ne citer qu'eux) mais ça n'arrive jamais à les égaler, emmener le genre plus loin/le renouveler,et logiquement n'arrive pas à surprendre du coup. Le scénario avec cette expédition pour un artéfact magique, la malédiction, du outcast que personne ne veut suivre mais s'avère être un grand aventurier... c'est du recuit et dans un chaud bien trop fort. Bref, on est pas perdu puisque on est sur les même rails que pour rentrer à la maison mais on s'ennuie poliment en regardant à travers le hublot.
Ils étaient 7 pour écrire tout ça quand même. Là je comprends pas.
J'attends cette "Director's CUT" avec grande impatience. Et je rigole même pas.
Les personnages / interprètes:
pour les perso, même réflexion que le scénario. C'est pas désagréable mais aussi plat qu'une carte maritime.
Les acteurs. Mmmmmm. Ben ils sont tous sympathiques. Et du coup... ils sont vraiment très sympathiques.
"- Oh Dwayne, embrasse moi mon amour.
- euh Mlle Blunt, vous parlez à la doublure carton de Dwayne Johnson !
- oups pardon, j'ai cru que c'était le vrai dis donc. Ceci dit, je vois pas la différence entre les deux"
Voilà quoi, Dwayne Johnson, c'est pas un acteur, c'est un catcheur. Donc lui demander de jouer une émotion c'est comme lui demander de soustraire 49 à 102, mais ce mec est AWESOME ! So cool et ce sourire bordel (avec toutes ces dents là).
Il n'a même pas de personnage écrit, c'est juste lui qui fait l'attraction à Anaheim et qui s'éclate comme un gosse. On valide.
``
"-Hé Dwayne, ça fait combien la racine carré de 4 ?
- ?????????"
Emily Blunt, d'ordinaire je m'en cogne un peu. Je ne l'ai jamais trouvé particulièrement émouvante ou douée dans son travail, mais encore une fois, jamais mauvaise, et elle aussi se tape un charisme qui atteint bien les 114% donc on va pas se refuser un petit biscuit au beurre avec notre eau chaude parfumée aux herbes.
Son personnage est rafraichissant. J'aime qu'elle soit aventureuse et même l'action dans la quasi totalité des scènes, vive et intelligente, sûre de son caractère et avec des valeurs. La petite scène où il souhaite l'embrasser pour qu'elle respire sous l'eau et qu'elle le repousse m'a beaucoup plu, et oui le consentement c'est sexy. On valide aussi.
La réaction de Disney quand Emily a dit qu'elle réfléchissait à suivre la route de Scarlett Johansson. "Envoyer les fléchettes au curare !"
J'adore Jesse Plemons, là il cabotine tranquillement en jouant l'accent allemend (ah oui au fait, le cliché du méchant allemand. Trop le plaisir de retrouver ça, je pensais que c'était passé de mode depuis 1989, petite originalité, il est pas Nazi, et oui Disney et l'acuité historique ça rigole pas).
Paul Giamatti, pour les quelques scènes où il est là, c'est le bonheur « je veux bien des paillettes en chocolats et de la chantilly sur mon Giamatti SVP). On valide.
Edgar Ramirez, charismatique aussi.
Jack Whitehall je connaissais pas du tout, il est comme les autres, très cool, RAS.
Le traitement de son personnage est sujet à des débats de cour de CP à ce que j'ai vu. Alors oui il est clairement homosexuel, oui il le dit pas clairement (on est chez Disney après tout, mais bon les mecs, on est en 1916, c'est déjà compliqué pour beaucoup de le dire haut et fort en 2021, alors à l'époque t'imagine), bon perso si je devais rechigné sur des broutilles, je dirais qu'ils l'ont fait éfféminé, coquet, précieuse, bref une jolie caricature de « tafiole » comme disent les conn*rds, ce qui est un peu facile et cliché et que, si le film dénonce le sexisme avec la scène de la blague mysogine de Dwayne contrée avec autorité par Emily, on a droit à un festival d'humour graveleux autour de l'homosexualité de Jack à coups de « tu veux mordre dans mon baton Dwayne ? », « Tu veux que je passe par derrière », « holala je vois très bien ce que tu veux dire, NON » humour qui a fait exploser de rire les gros beaufs de la séance. Moi je trouve ça un tantinet homophobe mais bon c'est ma sensiblerie à moi, c'est mon affaire.
Et puis le débat de la communauté LGBT « Il faut que les personnages LGBT soient joués par des acteurs LGBT » je trouve le propos tellement stupide que je vais pas m'attarder dessus. On appelle ça un « interprête », va checker la définition du mot avant de te plaindre petit civil arc en ciel. Où alors plein toi que Brad Pitt joue des personnages hétéros pour changer.
"-Emily ! On a dit que c'était moi le personnage féminin de ce film. Toi tu portes des pantalons for the God sake !!!"
Pour ce qui est des décors, là ça pêche en revanche. Comme souligné par d'autres membres les effets spéciaux sont hideux au possible dans la majorité des plans. On voit bien qu'il n'ont jamais posé ce foutu bateau sur le moindre cm carré d'eau et c'est un vrai problème (fond vert épouvantable, alors que la jungle est déjà un fond vert en soit, il fallait partir sur place enfin). En gros, dès que la caméra bouge, c'est grillé et flou, et comme la caméra et fixé sur un sachet de billes, sur un bateau, ben accroche pour la fixé droite. Le scène qui sur-nage sont les intérieurs. Tout le travail de costumes et d'accessoires, de lumière et de construction est très très beau.
Les univers en CGI sont fake à mort, la lumière/photo du film n'arrange rien, elle est complètement plate et sans ambiance aucune. Flavio Martínez Labiano ça c'est ta faute (mais il a bossé sur presque tous les films du réal donc on devrait pas s'étonner). Quand on pense à la photo d'un film comme « The Lost city of Z » (même décor, même contexte » qui est sublime, il y avait moyen d'engager qql'un qui s'y connaisse autant.
Les conquistadors c'est le même soucis (on est au moins 10/15 ans après les prouesses du capitaine pieuvre de POTC 2, comment est-ce possible de régresser à ce point), le seul plan où je me suis dit « à ouais, c'est beau comme effets, les détails sont ouf » c'est quand la caméra les a cadré en plan fixe et poitrine pendant 30 secondes. Comme quoi, se poser, ça a du bond.
ET quand aux créatures en CGI... Youhou kitty kitty.
Je vais faire avec le léopard comme pour Jar Jar Binks dans « Star Wars, la menace fanntôme » = prétendre qu'il n'a jamais existé.
Viens minou, minou, minou. Boudiou qu'il est moche !
J'ai envie de finir sur la musique. Peut on mettre James Newton Howard à la retraite ?
Ou au moins lui retirer le calumet de la paix de la bouche pendant ses cessions d'écriture SVP.
Et oui c'est difficile d'être John Williams, c'est pour ça qu'il en existe un seul de vrai. Et quid de la musique hard rock à fond les ballons sur la scène du massacre des autochtones ??? Je m'en suis pas encore remis.
Bon pour résumé. C'est toujours pas du grand divertissement. À quand le renouveau Disney sur ces production LIVE, du temps des « POTC », « Tommorowland », « john Carter of Mars » etc...
Mais franchement c'est pas le fond de la rivière non plus.
Ça fait plaisir de pas voir une énième suite ou remake.
Je pense que les enfants particulièrement d'une dizaine et moins passeront un très agréable moment.
Boudez pas vôtre plaisir.
Le public cinéphile devant le catalogue des prochaines productions LIVE Disney de ces 23 prochaines années.
Balthazar P.