Les sénateurs de la commission d’enquête sur la concentration des médias ont réuni le vendredi 11 février les représentants de Disney, de Netflix et d'Amazon pour une audition commune. Les services de vidéo à la demande ont fait part de leurs critiques quant au cadre réglementaire français jugé "strict" et ont rappelé leur soutien à la création française.
publicsenat.fr a écrit:
Netflix, Amazon et Disney dénoncent un cadre réglementaire français trop « strict »
Les sénateurs de la commission d’enquête sur la concentration des médias ont réuni ce vendredi 11 février les représentants d’Amazon, de Disney et de Netflix au cours d’une audition commune. Les services de vidéo à la demande ont fait part de leurs critiques quant au cadre réglementaire français jugé « strict » et ont rappelé leur soutien à la création française.
LE 11 FÉV 2022 Par Louis Dubar
Interrogé par les sénateurs de la commission d’enquête le 19 janvier sur son empire médiatique, Vincent Bolloré avait cherché à relativiser la taille de son groupe Vivendi. Pour l’industriel, son groupe n’est qu’un « petit nain » médiatique face aux géants étrangers de vidéo à la demande. Le président d’Altice, Patrick Drahi, également auditionné par la chambre Haute quelques semaines plus tard avait jugé la fusion des groupes TF1-M6 comme « un bon rapprochement » pour contrer ces nouveaux concurrents. Des nouveaux venus qui font figure d’épouvantails pour les patrons français. Dans son propos introductif, le président de la commission, le sénateur Laurent Lafon, rappelait la part de plus en plus importante prise par ces groupes étrangers « dans la production audiovisuelle, ce qui fait courir un risque d’uniformisation des œuvres. » Cette audition a permis de lever le voile sur les mutations et les dynamiques qui s’opèrent entre médias traditionnels et plateformes numériques.
Nouveaux-venus
Netflix, Amazon et Disney se défendent de toute hégémonie sur le secteur audiovisuel français. « On vient en complémentarité à ce qui existe déjà », explique Marie-Laure Daridan, directrice des relations institutionnelles de Netflix France. Même son de cloche du côté d’Amazon, les plateformes ne présentent pas de risque pour les acteurs traditionnels. Les audiences de la télévision sont « stables depuis dix ans », pour Yohann Bénard directeur des affaires publiques d’Amazon France. L’arrivée des plates-formes numériques dans le système audiovisuel est comparable à l’apparition du petit écran comme média de masse dans les foyers français à partir des années 70. A l’époque, « la télévision s’est ajoutée au cinéma sans s’y substituer ». L’arrivée de ces plateformes numériques est source « d’émulation et pousse les acteurs traditionnels à innover toujours au bénéfice du consommateur. »
Créations originales et rôle de soutien à l’exception culturelle
Les plates-formes numériques bouleversent également le monde de la production audiovisuelle. Netflix et consorts ont désormais depuis quelques mois une obligation d’investir dans l’exception culturelle. Le décret dit Smad (services de médias audiovisuels à la demande) demande aux groupes étrangers d’investir au moins 20 % du chiffre d’affaires qu’ils réalisent en France. « Nous allons lancer 25 projets originaux tous produits avec des sociétés françaises […], au total, c’est 200 millions d’euros dans la production audiovisuelle et cinématographique en 2022 », pour Netflix. Les deux tiers des fonds investis par l’entreprise iront à des productions indépendantes. A l’instar de Netflix, Disney investit dans la production. « Nous sommes très fiers de travailler avec des auteurs et des talents français [..] nous contribuons à produire des séries authentiques pour la plateforme Disney + », explique Thomas Spiller, vice-président chargé des affaires gouvernementales de The Walt Disney Company. En 2022, la société américaine lancera six nouvelles séries françaises dont l’une retrace l’affaire Malik Oussekine.
Un cadre réglementaire contraignant
Les plateformes se sont montrées extrêmement critiques quant au cadre réglementaire et au délai de diffusion des films après leur sortie. Le nouvel accord sur la chronologie des médias signé fin janvier avec le ministère prévoit un délai de diffusion de 15 mois pour Netflix, 17 pour Disney + et Amazon Prime. « Notre position est simple, c’est un cadre strict qui va au détriment des habitudes du consommateur qui veut tout, tout de suite », explique le représentant de Disney, Thomas Spiller. Canal +, grand gagnant de l’accord, a l’autorisation de diffuser des films sur ses chaînes six mois après leur sortie en salle. « Un film sort en streaming, 30 à 40 jours après sa sortie en salle dans les pays limitrophes […] Nous devons essayer de faire ce que le consommateur souhaite », selon le dirigeant de la filiale française de Disney. « Nous sommes venus en connaissance de cause […] mais il est important que l’exception culturelle soit flexible ».
Récemment, OCS a de son coté signé un accord avec les représentants du cinéma français afin de pouvoir diffuser des films 6 mois seulement après leur sortie en salles (comme Canal+). Loin devant Netflix (15 mois), Disney+ et Amazon Prime Video (17 mois). Cet accord prévoit une contribution de 60 millions d'euros sur les trois prochaines années afin de financer des productions françaises et européennes (soit 18% du chiffre d'affaire d'OCS).
Elle va prochainement perdre un de ses atouts : le catalogue de la chaîne HBO, avec ses séries phares comme Game of Thrones, Succession ou Euphoria. Le contrat d'exclusivité ne sera pas renouvelé à la fin de 2022. WarnerMedia prévoit de lancer la plateforme HBO Max en France et constitue déjà une équipe pour développer des contenus originaux dans l’hexagone.
Au fond, elle sert à quoi cette commission..elle ne changera rien à cette chronologie. Es que la commission enquête voit une injustice oui probablement mais resteront campé dans leurs positions. Je ne vois pas en quoi ça changerait car chacun est campé (je le redit ) dans sa position.
La chronologie des médias new look a commencer depuis le 10 février..et pourtant disney n’a toujours pas sur son catalogue des films comme endgame etc..
La chronologie des médias new look a commencer depuis le 10 février..et pourtant disney n’a toujours pas sur son catalogue des films comme endgame etc..
Je te mets le post de @Dash sur le topic des "Nouveautés sur Disney+" :
Dash a écrit:
Au final, la nouvelle chronologie des médias ne s'appliquant qu'aux films dont le visa d'exploitation a été déposé à partir du 1er juillet 2021, cela ne changera rien pour Disney+ le 10 février. Il faudra attendre décembre prochain pour en voir les effets avec l'arrivée de Jungle Cruise, pendant 5 mois, puisqu'il sera ensuite retiré de son 22ème à son 36ème mois pour finalement revenir définitivement.
J'arrive après la bataille mais je trouve que cette loi de la chronologie des médias représente tellement bien la législation française : elle est issue d'un savant mélange franco-français d'incompétences des députés qui ne savent de quoi ils parlent, de lobbyisme de groupes audiovisuels, du monde du cinéma et d'exploitants de salles et de mépris envers le consommateur. Le tout saupoudré d'une réelle volonté de faire preuve de médiocrité.
Elle est votée en 2022 mais a déjà 20 ans de retard. En effet, elle n'a aucun sens, quel est le but d'atteindre un an (qui est un délai bien trop long à notre époque) avant de voir arriver un film sur D+, puis le voir retirer 5 mois plus tard (pourquoi ?) et enfin réapparaître 14 mois plus tard (pourquoi ?) ? C'est tellement aberrant comme situation que la loi devrait figurer dans les annales ! On la dirait sortie tout droit du chapeau du Chapelier Fou.
Comment le consommateur est-il censé interprété cette chronologie des médias ? Comment va-t-il s'y retrouver ?
De mon point de vue, il n'y a absolument aucune raison d'imposer une quelconque restriction à la sortie d'un film sur une plateforme de VOD. Si je paye mon abonnement à D+, je considère que j'ai le droit de pouvoir voir le film quand je le veux. Que la sortie soit avant, concomitante ou légèrement décalée à la sortie en salles. La seule chose que vont arriver à faire ces lobbyistes, c'est de pousser encore et encore les plateformes à réduire le nombre de films sortis en salles. C'est ce qu'on commence à voir et je pense que le phénomène va s'accentuer. Disney ne va proposer que ses blockbusters en salles et réserver à des films de moindre envergure l'exclusivité de sa plateforme pour en vendre le contenu original. Et ce sera un joli pied-de-nez à cette règlementation. Pour ma part, j'espère que c'est ce qui va arriver car je serais le gagnant dans cette affaire ! Je soutiens Disney à 100% contre cette loi !
Le fait d'obliger des sociétés étrangères à participer au financement de la médiocrité audiovisuelle française relève tout simplement d'une pratique mafieuse qu'on peut apparenter à de l'extorsion de fonds. Pourquoi donc Disney devrait-il payer pour sauver le cinéma français alors que Ford n'est aucunement obligé de payer pour sauver les usines automobiles Renault ou Peugeot en France ? Dans une Europe qui prône le libéralisme, on marche un peu sur la tête quand même, non ? D'ailleurs, ce chantage pratiqué en France pour financer le cinéma n'est-il pas une barrière protectionniste qui ne dit pas son nom ?
Je suis désolé mais faire payer 10 € un billet de cinéma, c'est une honte car il n'y a quasiment aucune plus-value. Si les cinémas ne sont pas capables de se renouveler et de proposer de nouvelles expériences, alors ils sont voués à mourir. Et il n'y a pas à les sauver. C'est le cycle de la vie (économique).
Vivement 2036 pour l'épisode 3 de la révision de la chronologie des médias où nos chers députés vont nous obliger, sur la totalité de notre temps de visionnage, à y consacrer au moins 20% à regarder un film ennuyeux pour soutenir le cinéma français. Les jours impairs, ce quota passera à 40%. J'ai déjà hâte !
Euh, en quoi les députés sont responsables de quoi que ce soit? La nouvelle chronologique des médias a été adoptée par décret ministériel, après négociations entre les professionnels du secteur. Le Gouvernement n'a juste fait que jouer les arbitres, et menacé de légiférer en cas de non accord entre les différentes parties privées.
La seule chose sur laquelle il y a eu vote des députés, c'est sur les nouveaux moyens de financement imposés aux plateforme de SVOD, retranscription dans le Droit national de la Directive Européenne en la matière.
Faudrait voir à ne pas accuser de tous les mots, des politiques qui n'ont joué qu'un rôle d'arbitre entre gros poissons du secteurs des médias, sur un accord initialement privé.
Quant au consommateur, s'il n'est pas contant du service offert par les plateformes de SVOD en raison de la chronologie des médias, rien ne l'oblige à souscrire au service des dites plateformes (reste les autres canaux de diffusion). Et dans ce cas, les responsables des fameuses plateformes sauront trouver les arguments pour faire significativement évoluer la chronologie à leur avantage.
Franchement, vous vous plaignez de la nouvelle chronologie, mais on gagne quand même 19 mois au moins entre la sortie ciné, et le fait de pouvoir avoir le film sur une plateforme. Quant à la fameuse clause des 22 à 36 mois, nulle doute que les responsables des plateformes / ayant droit de contenus (qui ne sont pas forcément les mêmes) sauront négocier les choses avec les chaînes de TV française pour assurer une co-diffusion durant ce laps de temps.
Oui effectivement, pour le coup les députés n'y sont pour rien. Cela étant dit, je suis à 100% d'accord avec @Skyam . L'exemple avec les voitures est pertinent : jamais Renault ne demandera à Toyota ou à Ford d'attendre plus de 36 mois avant de pouvoir entièrement commercialiser leurs modèles de voiture. Pourquoi dans ce cas, le cinéma français l'imposerait ? Ce n'est pas la faute au consommateur si justement le cinéma français n'a pas su se renouveler, ainsi que la télévision. C'est au cinéma et aux chaînes de s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation. Et franchement, j'aimerai vraiment que Disney ne sorte plus ses films au cinéma pendant une longue période. Pour le coup, Disney a réellement un poids, mais comme en France on a tendance à sous-estimer Disney et à sans cesse fustiger le géant américain... Ils ont un réel pouvoir et vraiment, je pense que Disney France devrait vraiment taper du poing sur la table et dire : "stop, on ne sort plus nos films au cinéma". Je ne donne pas deux mois aux cinémas pour supplier Disney de revenir !
Je ne suis pas aussi sûr que toi @Jake Sully pour le coup concernant une potentielle négociation entre les chaînes TV et les plate-formes : il y a trop d'argent en jeu car généralement, les grands films sont diffusés sur des créneaux stratégiques (le dimanche principalement) et les chaînes augmentent le tarif de diffusion des publicités. Et les publicités, c'est une très grande source de revenus pour la chaîne en question, surtout sur certaines soirées très regardées (les matches, les blockbusters / films et certaines émissions comme les Enfoirés, Miss France et autres émissions du genre).
Ce qui n'est pas normal, mais je suis persuadé que jamais les chaînes TV ne lâcheront sur ça. Ce qui fait qu'entre 22 et 36 mois après la diffusion en salles (soit quand même pendant plus d'un an), seules les chaînes de TV auront une exclu sur des films qu'ils n'ont pas financés, films qui seront diffusés seulement une fois.
Je saurais t'aimer, j'en ai rêvé ! La Belle au Bois Dormant
C'est vrai que sur 1 an, les films sont diffusés 1 à 2 ou 3 fois à quelques jours d'intervalle.
Il paraît plus logique que les chaînes puissent alors appliquer un droit pour "réserver" certains films et déclencher les négociations de diffusion sur cette plage, pour finir par fixer la période de quelques semaines, où le film passerait en direct (pourquoi pas en replay) et serait absent des SVOD.
Que Disney France tente le coup de ne plus sortir ces films au cinéma... et ils se prendront un p*tain de bad buzz dans la tête de la part de toute la profession en France et de la Presse, couplé aux histoires de redressement fiscal qui referont surface pour bien mettre en avant le côté "Oncle Piscou" de la boîte. Si Disney France a chouiné mais n'a pas pas agit, c'est bien parce qu'ils savent qu'ils auraient plus à perdre à aller dans cette stratégie du conflit ouvert, qu'à y gagner (et ils sont déjà gagnant par rapport à la situation antérieure, que la nouvelle chronologie vous plaise ou pas).
Que Disney France tente le coup de ne plus sortir ces films au cinéma... et ils se prendront un p*tain de bad buzz dans la tête de la part de toute la profession en France et de la Presse, couplé aux histoires de redressement fiscal qui referont surface pour bien mettre en avant le côté "Oncle Piscou" de la boîte. Si Disney France a chouiné mais n'a pas pas agit, c'est bien parce qu'ils savent qu'ils auraient plus à perdre à aller dans cette stratégie du conflit ouvert, qu'à y gagner (et ils sont déjà gagnant par rapport à la situation antérieure, que la nouvelle chronologie vous plaise ou pas).
Un côté, il commence déjà à faire cette stratégie (partout dans le monde) le prochain Predator, je mets une pièce que les prochains Alien sortiront direct sur la plateforme, qui sait des pixar etc..Ils sortiront des Marvel et star wars au ciné puis les autres..en France, ils attendent 45 jours après et hop dans la plateforme (le temps que les autres profitent au ciné ) Un bad buzz..mais les salles ne peuvent pas se priver des films Disney donc au final, ça gueulera un bon coup puis ..on connaît la suite.
Si c'est une stratégie mondiale de privilégier les sorties sur sa plateforme à des sorties cinés, alors on est pas sur un principe de "sanction de la France pour sa chronologie des médias". Ne pas oublier (ce que beaucoup semble l'avoir ici) que la France est un marché assez particulier niveau ciné: même avant la crise sanitaire et l'arrivée en force de la SVOD, les salles de cinéma continuaient à se remplir et à battre des records annuels, à contrario de bon nombre de marchés européens (hors UK). Et aujourd'hui, cela s'est accentué. Certes les salles françaises n'ont pas encore retrouvé leur niveau de fréquentation pré-pandémie, mais elles sont sur le bon chemin pour y arriver rapidement (au contraire encore une fois des autres marchés). La question pour Disney, c'est de savoir si le jeu en vaut vraiment la chandelle de sacrifier l'exploitation ciné de son 4ème marché au profil de sa plateforme (en gros, est-ce que les abonnements Disney+ en France seront suffisant pour compenser l'absence de sortie ciné en France)? Perso, je ne le pense pas (en tout cas, pas avec leur niveau actuel de pénétration de Disney+ sur le marché français).
Pour Alien, la suite de la franchise devant se faire sous forme de série TV, on sait déjà que ce sera donc directement sur Disney+.
Ce 22 février, Netflix a signé un premier accord avec les principaux organismes du cinéma français, représentés par la SRF (Société des réalisateurs de films), le BLIC (Bureau de liaison des industries cinématographiques), l'ARP (Société civile des auteurs réalisateurs producteurs), et le BLOC (Bureau de liaison des organisations du cinéma).
Netflix s'engage ainsi "à articuler sa contribution de 4% de son chiffre d’affaires annuel net réalisé en France", à travers : - un minimum garanti de 30 millions d'euros par an dans la création cinématographique d’expression originale française ; - une clause de diversité fléchant au moins 17 % du montant des préfinancements dans le financement d'œuvres d'expression originale française dont le budget est inférieur ou égal à 4 millions d'euros ; - une clause de volume prévoyant un minimum de dix films préfinancés chaque année.
Cela devrait représenter, pour l'année 2022, un investissement total d'environ 40 millions d’euros dans la création cinématographique française et européenne.
La SRF, qui salue la signature de cet accord avec Netflix dans un communiqué, exprime dans le même temps "[son] étonnement et [sa] déception face au manque de curiosité et d'investissement de riches et puissants opérateurs comme Amazon et Disney pour la création cinématographique française", les deux ayant refusé l'accord pour cette nouvelle chronologie des médias.
La nouvelle chronologie des médias confère à Netflix une première fenêtre de diffusion dès 15 mois après la sortie des films en salles, pour une durée de 7 mois exclusifs. Toutefois, ses films produits en-dehors de la France ne sortiront toujours pas en salle chez nous. Et ne seront donc soumis à aucun délai.
La plateforme songerait déjà à modifier cette fenêtre dès la prochaine révision des accords qui se fera l'année prochaine, en demandant cette fois une fenêtre à partir de 12 mois au lieu des 15 actuels.
La SRF, qui salue la signature de cet accord avec Netflix dans un communiqué, exprime dans le même temps "[son] étonnement et [sa] déception face au manque de curiosité et d'investissement de riches et puissants opérateurs comme Amazon et Disney pour la création cinématographique française", les deux ayant refusé l'accord pour cette nouvelle chronologie des médias.
Le cinéma Français ne mérite pas un seul centime de cet accord. Ils osent réellement s'offusquer qu'Amazon et Disney refusent de se plier ? Quand Netflix réalisera que les millions investis ne seront pas suffisant pour effacer la médiocrité du cinéma Français, il sera trop tard.
Dernière édition par Southside le Mar 22 Fév 2022 - 17:25, édité 1 fois
La SRF, qui salue la signature de cet accord avec Netflix dans un communiqué, exprime dans le même temps "[son] étonnement et [sa] déception face au manque de curiosité et d'investissement de riches et puissants opérateurs comme Amazon et Disney pour la création cinématographique française", les deux ayant refusé l'accord pour cette nouvelle chronologie des médias.
Le cinéma Français ne mérite pas un seul centime de cet accord. Ils osent réellement qu'Amazon et Disney refusent de se plier ? Quand Netflix réalisera que les millions investis ne seront pas suffisant pour effacer la médiocrité du cinéma Français, il sera trop tard.
Disney souhaite avant tout avoir son exclusivité de 45 jours (a mon avis 60 j ils auraient accepter) la ils auraient sorti le cash. Mais 15 mois ou 6 mois…la vente physique ne marche pas (a part quelque titres) les films sont sur le net 45 j après la salle de cinéma.
Disney semblait prêt à signer l'accord lorsque les plateformes étaient à 12 mois, avant que Canal+ ne les repoussent à 15/17mois et que les chaines TV gratuites ne s'indignent de passer après tout le monde.
Le délai de 12 mois était pourtant un bon compromis. Les films sortent en salles à des périodes qui leur sont le plus propices, il aurait été plutôt intéressant pour les plateformes de pouvoir les ajouter à la même période l'année suivante, à défaut de pouvoir les sortir au même moment que le reste du monde. Mais outre les délais, c'est le fait de devoir sans doute retirer son film au bout de 5 mois (si absence d'accord) qui pose problème aux plateformes (principalement Disney).
Je trouve les propos de la SRF d'autant plus discutables que Disney sort beaucoup de films au cinéma (et la plupart sont des succès) et qu'ils sont donc déjà un peu, et depuis longtemps, dans le "cercle vertueux" français, en plus des nouvelles mesures qui forcent désormais les plateformes à investir.
Après les objectifs de Netflix ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de Disney. Netflix cherche actuellement à améliorer son image. Il n'y a qu'à voir à quel point les différents acteurs du cinéma français s'indigent dès que Netflix tente de proposer des projections exceptionnelles. L'un de ses objectifs étant de réussir à enfin s'implanter au Festival de Cannes, l'un des derniers festivals prestigieux qui lui échappe. Chez Netflix, ils ont donc tout intérêt à jouer le jeu (en tout cas pour l'instant) car la plateforme augmente ainsi le contenu de catalogue tout en apparaissant moins comme l'horrible ennemie du système. D'autant que la chronologie des médias l'handicape bien moins que Disney, vu que ses films "maisons" ne sortent pas en salles.
John Fithian, patron de l'association nationale des propriétaires de salles obscures aux États-Unis, a indiqué qu'il espérait voir Netflix proposer ses meilleurs films dans les salles de cinéma avant leur diffusion sur la plateforme.
France Info a écrit:
L'avenir de Netflix passe par les salles obscures, selon le patron des cinémas américains
À l'occasion du festival CinemaCon de Las Vegas, John Fithian, patron de l'association nationale des propriétaires de salles obscures aux États-Unis, a indiqué qu'il espérait voir évoluer le géant du streaming. Comme par exemple, proposer les meilleurs films dans les salles de cinéma avant leur diffusion sur la plateforme.
"Les portes des cinémas sont ouvertes aux films Netflix depuis des années", assure John Fithian, le patron de l'association nationale des propriétaires de salles obscures aux États-Unis.
L'organisateur du festival CinemaCon de Las Vegas ne cesse de répéter que, contrairement à ce que veulent bien dire les oiseaux de mauvais augure du secteur, le géant du streaming ne va pas provoquer la disparition des salles de cinéma, des films sur grand écran et du popcorn.
Sortir des films en salles avant Netflix
Maintenant que le box-office commence à récupérer des coups infligés par la pandémie et que Netflix vient de subir sa première perte d'abonnés depuis plus de dix ans, les cinémas pourraient même aider la plateforme à s'adapter à un avenir des plus incertains, insiste John Fithian.
Il dit avoir eu "de nombreuses discussions" avec Ted Sarandos, responsable des contenus de Netflix, pour "l'exhorter à essayer de voir s'ils ne pouvaient pas également bien s'en tirer dans les cinémas".
"Je ne me préoccupe pas du cours de l'action dans un sens ou un autre. Je regarde juste les statistiques... Même si vous faites du streaming, vous pouvez gagner plus d'argent si vous sortez vos meilleurs films d'abord dans les cinémas", lance-t-il.
Sortir des films sur grand écran avant de les rendre disponibles pour ses abonnés ? L'idée semble à l'opposé du modèle économique choisi par Netflix, que les grands studios comme Disney ou Warner ont frénétiquement tenté d'émuler ces dernières années en lançant leurs propres plateformes de streaming.
Nouvelles stratégies
Après avoir loué des DVD par voie postale, Netflix avait révolutionné le marché du divertissement en débauchant à coups de milliards les stars et les talents d'Hollywood pour produire films et séries à regarder à domicile. Mais la perte nette de 200.000 abonnés au premier trimestre annoncée la semaine dernière a affolé Wall Street, où l'action Netflix a plongé de 30%.
La plateforme, qui anticipe une dégringolade de deux millions d'abonnés au deuxième trimestre, a déjà annoncé la mise en place de nouvelles stratégies pour enrayer le phénomène dont des solutions inenvisageables jusqu'alors, comme des abonnements moins chers mais avec publicité. À cette aune, la sortie de films Netflix au cinéma avant le streaming ne paraîtrait plus si saugrenue.
Pour l'instant, la plateforme se contente de diffuser ses films dans un petit nombre de salles afin de satisfaire aux règles des Oscars et d'autres prix cinématographiques.
Mais John Fithian "pense que le modèle de Netflix pourrait évoluer" vers une présence accrue dans les cinémas. "Nous l'espérons", souligne le président de l'organisation, qui dit représenter quelque 35.000 écrans aux Etats-Unis."
Une sortie en salles permet à un film de "mieux se faire remarquer" tandis que ceux qui "vont directement en streaming se perdent", plaide-t-il.
Amazon Prime inquiète
L'humeur des patrons de cinémas présents à Las Vegas est sensiblement meilleure que pendant de la précédente édition du CinemaCon en août 2021, lorsque le dernier variant du Covid-19 effrayait les spectateurs et que les studios court-circuitaient les salles pour sortir leurs films directement en streaming.
John Fithian s'est même payé le luxe cette semaine de proclamer que la mode consistant à mettre les films simultanément au cinéma et sur internet le même jour, inaugurée durant la pandémie, était "morte". "Ce n'est pas sorti de nulle part. J'ai dit ça après avoir consulté beaucoup de nos partenaires des studios", a-t-il précisé.
De grands studios américains ont récemment annoncé qu'ils renouaient avec une "fenêtre" d'exclusivité pour les films au cinéma, même s'ils ont ramené cette période à 45 jours contre environ 90 avant la pandémie. Malgré cette embellie et la main tendue à Netflix, les cinémas ont encore des raisons de s'inquiéter.
John Fithian se dit ainsi "très inquiet" d'un autre géant du streaming, Amazon Prime. Selon lui, le modèle économique de cette plateforme n'est pas de "gagner de l'argent avec des films" mais plutôt d'attirer le chaland pour qu'il y "faisse ses courses et passe par son service de livraison".
Amazon Prime vient de racheter pour 8,5 milliards de dollars les studios MGM, qui produisent notamment la franchise James Bond. Si Amazon Prime veut ainsi soustraire des films aux salles de cinéma "pour ne les diffuser qu'à domicile, ils réduisent le choix des consommateurs ainsi que la concurrence", déplore John Fithian.
De son côté, Apple TV+ est devenu le mois dernier le premier service de vidéo à la demande à remporter l'Oscar suprême du meilleur long métrage pour CODA. Une année cinématographique jugée tout simplement "très bizarre" par John Fithian.
Difficile d'imaginer voir pareil en France (du moins, pour le films internationaux qui ne sont pas liés aux nouveaux termes de la chorologie des médias).
Pourtant, il y a peu CODA, le remake de La Famille Bélier sacré aux Oscars, a eu droit (brièvement) à son exploitation en salles malgré sa sortie sur Apple TV+.
"Un dispositif inédit et rendu possible grâce à un décret entré en vigueur le 28 février dernier concernant le Code du cinéma et de l’image animée et modifiant sensiblement les règles d’attribution d’un visa temporaire. Un décret laissant aux distributeurs deux possibilités : 30 séances maximum (100 pour les documentaires) et sans limitation de durée, ou bien 500 séances maximum pour seulement deux jours d’exploitation."
Premier signe d'une chronologie des médias un peu plus flexible, et qui va devoir peu à peu s'adapter?
leclaireur.fnac.com a écrit:
CODA, le remake de La Famille Bélier sacré aux Oscars, aura droit à sa sortie en salles
CODA, remake américain du film d’Éric Lartigau aux plus de sept millions d’entrées, créait la surprise en mars dernier en décrochant l’Oscar du meilleur film. Distribué par Apple TV+, le film sortira finalement en salles le week-end prochain, mais pour deux jours seulement.
Le 27 mars dernier, CODA est devenu le premier film diffusé par une plateforme de streaming à remporter haut la main l’Oscar du meilleur film, volant ainsi la vedette à Netflix pourtant parti favori avec le dernier film de Jane Campion, The Power of the Dog. Étant donné la chronologie des médias actuelle, le film de Siân Heder, disponible pour les abonnés Apple TV+ depuis le mois d’août dernier (la plateforme ayant acheté les droits de distribution du film après le succès du film au festival de Sundance), n’aurait a priori pas pu sortir au cinéma. Finalement, les sociétés de production françaises Pathé Films et Vendôme Films, producteurs du film d’Éric Lartigau tout comme du remake américain, ont obtenu une dérogation du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) afin d’organiser la sortie du film en salles, mais ce uniquement pendant 48 heures.
En effet, Le film français rapporte que Pathé a obtenu du CNC un visa temporaire autorisant la diffusion du film dans les cinémas français les 23 et 24 avril prochains, à laquelle participeront plus d’une centaine de salles dans l’Hexagone (pour un total d’environ 270 séances, d’après les chiffres avancés par Boxoffice Pro) à commencer par quelques circuits de salles privilégiés – Pathé Gaumont, CGR, Kinépolis et Grand Écran – ainsi qu’un certain nombre de salles indépendantes.
Un dispositif inédit et rendu possible grâce à un décret entré en vigueur le 28 février dernier concernant le Code du cinéma et de l’image animée et modifiant sensiblement les règles d’attribution d’un visa temporaire. Un décret laissant aux distributeurs deux possibilités : 30 séances maximum (100 pour les documentaires) et sans limitation de durée, ou bien 500 séances maximum pour seulement deux jours d’exploitation. C’est cette dernière option qui a été retenue pour CODA.
Ce nouveau dispositif laisse peut-être poindre un tournant dans la stratégie des plateformes vis-à-vis des salles de cinéma, et réciproquement. « Il y aura une à quatre séances par cinéma (…) C’est symbolique. Mais ça permet d’honorer cette coproduction franco-américaine, qui n’a pas vocation à être projetée par la suite », a précisé le CNC dans les colonnes du Parisien. Dans sa version originale comme dans sa version française, CODA sera présenté avec des sous-titres afin d’être accessible aux personnes sourdes et malentendantes.
La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) s'élève contre la décision de Disney de ne pas sortir Strange World dans les salles de cinéma françaises.
FNCF a écrit:
Les salles de cinémas protestent avec la plus grande vigueur contre la volonté de Disney de priver les Français de son film d’animation de Noël
La FNCF demande à Disney de revenir sur ce choix et l’invite à participer aux réunions que le CNC organisera dans le cadre de la clause de rendez-vous prévue par l’accord sur la chronologie des médias.
Alors que les spectateurs du monde entier vont aller au cinéma en famille cette fin d’année pour voir le film d’animation « Strange World », Disney vient d’annoncer qu’il allait en priver les spectateurs français, et porter atteinte gravement à l’économie des salles de cinéma et du secteur tout entier.
Cette décision a très précisément pour but, comme l’explique Disney dans « Les Echos » de ce jour, de peser sur la négociation sur la chronologie des médias, en particulier sur la relation entre la major et les chaînes en clair 22 mois après la sortie du film.
Pourtant Disney peut se féliciter du succès du dernier « Doctor Strange in the Multiverse of Madness » de Sam Raimi qui atteint les 3 millions d’entrées en France, et ne remet pas en cause les sorties des prochains films annoncés en salle comme « Buzz l’éclair » le 22 juin, ou « Thor : Love and Thunder » le 13 juillet.
Pour résoudre un problème de relation avec les chaînes gratuites se posant 2 ans après la sortie du film en salle, les salles de cinéma sont instrumentalisées par cette décision, totalement inacceptable, et terriblement injuste.
C’est un choix perdant pour tout le monde : pour les spectateurs, pour les salles de cinéma, pour les autres diffuseurs du film comme Canal +, et les chaînes en clair, et in fine pour Disney qui se prive en France, 1er pays du cinéma en Europe, de recettes considérables et d’une exposition sans égale pour ce film.
Personne ne pourrait comprendre que la major, qui a construit son image sur le cinéma familial et les salles de cinéma, ne prive de ce film le public français des salles de cinéma, sur une question qui ne les concerne pas elles-mêmes.
La FNCF s’élève avec la plus grande fermeté contre cette décision. Elle demande à Disney de revenir sur ce choix et l’invite à participer aux réunions que le CNC organisera dans le cadre de la clause de rendez-vous prévu par l’accord du 24 janvier 2022. Elle en appelle aux pouvoirs publics pour permettre une résolution rapide de ce problème majeur pour notre secteur en menant une conciliation entre les parties prenantes, et en évitant que les spectateurs et les salles de cinémas soient les victimes collatérales de ces différends.
Ces « réunions que le CNC organisera dans le cadre de la clause de rendez-vous prévue par l’accord du 24 janvier 2022 », sait-on de quoi il est question exactement ? De révisions possibles sur l'accord ?
Les salles de cinémas protestent avec la plus grande vigueur contre la volonté de Disney de priver les Français de son film d’animation de Noël.
Non mais comment ils inversent la situation avec ce genre de titre.
1. Disney ne prive rien du tout, puisque le film sera disponible pour tout le monde sur Disney+. Même dans les plus petits villages qui ne disposent pas de cinéma. 2. Disney fait ce qu'il veux avec leurs productions. Pas content? Achetez-vous un rétroprojecteur home cinéma et du maïs. 3. Les cinémas pourront se consoler avec la sortie d'Avatar. Merci à qui? Merci à la production Disney.
Citation :
C’est un choix perdant pour tout le monde : pour les spectateurs, pour les salles de cinéma, pour les autres diffuseurs du film comme Canal +, et les chaînes en clair, et in fine pour Disney qui se prive en France, 1er pays du cinéma en Europe, de recettes considérables et d’une exposition sans égale pour ce film.
Personne ne pourrait comprendre que la major, qui a construit son image sur le cinéma familial et les salles de cinéma, ne prive de ce film le public français des salles de cinéma, sur une question qui ne les concerne pas elles-mêmes.
C'est sur que c'est perdant pour Canal + et probablement pour l'économie. Mais pas sur que le tout public soit perdant. Il faudrait dans ce cas-là faire un sondage des usagers, savoir qui préfère une arrivée au cinéma (avec les conséquences que ça engendre) ou directement sur Disney+. Après tout c'est le consommateur qui devrait-être en droit de choisir.
3 X Anaheim(2014-2018-2022) 1 X Hong Kong(2019) 1 X Shanghai(2019) 1 X Tokyo(2016) 6 X Walt Disney World(2013-2015-2016-2020-2022-2024-2025)
Ces « réunions que le CNC organisera dans le cadre de la clause de rendez-vous prévue par l’accord du 24 janvier 2022 », sait-on de quoi il est question exactement ? De révisions possibles sur l'accord ?
La nouvelle chronologie des médias est valable pour une durée de trois ans, mais une clause de revoyure est prévue pour le mois de janvier 2023, afin de dresser un premier bilan (et potentiellement renégocier).
Le choix de Strange World, le traditionnel "Disney de fin d'année" pour 2022, est donc loin d'être anodin (pour rappel, Encanto avait généré 3,2 millions d'entrées en France, devenant le troisième plus gros succès de 2021).