Bien d'accord avec la tribune. On va arriver à la situation du foot où rien n'est plus accessible gratuitement à part quelques matchs de l'équipe de France. Le privé ne nous laissant que les compétitions non bankable (JO). La culture n'est pas un produit comme les autres.
A la différence près qu'il y a peu d'intérêt de regarder une compétition sportive en différé, et donc en dehors du premier diffuseur.
Les films ont une durée de vie beaucoup plus longue. Et pourquoi vouloir une étanchéïté stricte ?
A ma connaissance lors des plages de diffusion télé des films : - on ne retire pas les supports physiques des rayons (marché privé) <== donc le client qui veux sont dvd il peut encore l'acheter - on ne retire pas du marché locatif dématérialisé <== donc le client qui n'a pas pu être présent LE jours de diffusion de son film qu'il voulait voir peut toujours payer ses 2<=>5€ pour voir son film quand même
Du coup, pourquoi on priverais le client de la plateforme de SVOD de voir le film pour lequel il paye un service ?
Soyons jusque boutistes. On va demander à tous les hypermarchés, la fnac, Amazon et tout le reste de retirer de la vente les films. Ça couteras pas cher du tout
En fait le problème c'est que le "propriétaire" de l’œuvre devrais pouvoir faire ce qu'il veux de sa diffusion. Ca marche aussi pour les production france.tv. C'est complètement con qu'ils ne puissent pas diffuser leur production avant le créneau TV gratuite.
En résumé la chrono devrait plutôt ressembler à ça :
- 0/3 mois d'exclusivité salles de cinéma - 3/6 mois exclusivité marché d'achat et/ou locatif en ligne et/ou physique - A partir de 6 mois et sans interruption, le producteur profite de son oeuvre comme il l'entends : Sa plateforme de SVOD, Sa chaîne de télé même si gratuite - A partir de 12 mois : Les plateforme de SVOD payantes peuvent diffuser des oeuvres qui ne leur appartiennent pas (accords commerciaux) - 24/36 mois : Les TV peuvent diffuser en clair des films ne leur appartenant pas (accords commerciaux), les plateforme SVOD perdent les droits d'exploitation des contenus de leur appartenant pas sur cette plage. - Au delà de 36 mois : foire à la saucisse.
magic cookie, charlene28, Thumper et Rwo aiment ce message
Il faut peut être sortir du raison du consommateur pour voir l’intégralité de la chaine.
En tant qu'abonné Disney+ j'aimerai aussi avoir toutes les productions Disney depuis l'origine, on en est pas là, loin de la (Avatar, Mélodie du Sud...). Ah mais dans ce cas là Disney peut faire ce qu'il veut?
Disney ferait mieux de faire des films de qualité et non jetable en 6 mois dont la review value est proche de zéro (comme Netflix d'ailleurs). C'est tout le fonctionnement de Disney avec ses phases à films Marvel tous les 4 mois qui les gênent et montrent la limite de ce système.
En effet, en sortant des films sans âme aussi frénétiquement, Disney considère le cinéma comme un produit de consommation lambda. Qui regardent encore les vieux films Marvel par rapport aux vieux star wars, retour vers le futur ou indiana?
Qui regardent encore les vieux films Marvel par rapport aux vieux star wars, retour vers le futur ou indiana?
Je connais des tonnes de personnes qui se font de temps en temps des marathons Marvel.
Après, plus généralement, Disney sort aussi quelques films moins qualitatifs mais c'est justement le but d'une plateforme comme Disney + de mettre en avant ces projets un peu moins adaptés pour le cinéma.
Qui regardent encore les vieux films Marvel par rapport aux vieux star wars, retour vers le futur ou indiana?
Je connais des tonnes de personnes qui se font de temps en temps des marathons Marvel.
Après, plus généralement, Disney sort aussi quelques films moins qualitatifs mais c'est justement le but d'une plateforme comme Disney + de mettre en avant ces projets un peu moins adaptés pour le cinéma.
Je connais aussi des gens qui adulent fast and furious, de la à en faire des films qui se regarderont encore dans 30/40 ans...
Disney veut se servir de ses blockbusters comme d'une locomotive d'abonnement à Disney+ et peu importe si pour cela il doit mettre à terre tout l'audiovisuel français. J'imagine déjà la pub. Deux mois après l'avoir vu au ciné, il sera dispo sur Disney+ (sauf si le film explose le box office bien sur, pas folle la guêpe)...
Pascal Rogard, Directeur Général de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), tacle les chaînes TV :
rogard.blog.sacd.fr a écrit:
Chronologie des médias :le bunker de la dernière rafale
29 septembre 2022 par Pascal Rogard
Ce n’est pas tous les jours que les dirigeants de TF1, France Télévisions et M6 prennent leurs plus belles plumes pour écrire une tribune de concert.
Ce genre d’initiatives peut donner le meilleur : la convergence de vues entre Delphine Ernotte, Gilles Pélisson et Nicolas de Tavernost sur la nécessité de consolider le paysage audiovisuel français avec un acteur privé puissant, qui aurait résulté de la fusion Tf1-M6 faisait partie de ces alliances intelligentes et bienvenues.
Malheureusement, l’Autorité de la Concurrence, plus soucieuse de vouloir préserver les marges publicitaires de Procter&Gamble et de Coca-Cola dans cette affaire qu’à créer les conditions de l’émergence d’un groupe audiovisuel français apte à affronter les nouvelles concurrences, n’a pas su se hisser à la hauteur de ses missions.
Elle a échoué se défaire d’une vision figée, datée et conservatrice d’un paysage audiovisuel qui ne l’a pas attendu pour évoluer.
Mais, les initiatives communes peuvent aussi réserver du moins bon. En l’occurrence, s’aventurant sur les routes marécageuses de la chronologie des médias au détour d’une tribune dans le Monde (https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/28/nous-responsables-de-televisions-gratuites-demandons-aux-pouvoirs-publics-de-ne-pas-ce-der-au-diktat-des-plates-formes-payantes_6143477_3232.html), les présidents des 3 groupes font fausse route.
Non, l’accord de janvier 2022 n’a pas particulièrement favorisé les plates-formes payantes américaines !
Il a seulement rétabli un principe historique qui voulait que les fenêtres payantes soient positionnées avant les fenêtres gratuites principe dont nous demandions au coté de Jerôme Seydoux premier exploitant de France le rétablissement.
Ne pas leur accorder cet avancement de fenêtre aurait été inconcevable alors que l’évolution de la régulation audiovisuelle a désormais soumis ces nouveaux services, qui paient par ailleurs une TVA à 20%, à des obligations d’investissement dans le cinéma qui sont en pourcentage plus élevées que celles des chaînes gratuites. On peut même considérer que le sort de ces plateformes n’est pas si enviable que cela puisque les professionnels qui ont signé cet accord se sont allégrement assis au passage sur la neutralité technologique au détriment de la SVOD.
Un exemple suffit pour mesurer la supercherie : OCS la filiale d'Orange en tant que chaîne de Tv payante qui investira 20 millions d’€ dans le cinéma en ayant réduit son engagement de moitié a obtenu de pouvoir bénéficier d’une fenêtre avancée à 6 mois alors que Netflix, dont l’investissement s’élèvera à 40 millions d’€ au titre de ses engagements avec ces mêmes professionnels, ne pourra diffuser un film avant 15 mois. Comprenne qui pourra !
Dans leur tribune, les dirigeants des chaînes dénoncent le comportement de Disney accusé de faire du chantage en menaçant de retirer leurs films des salles de cinéma.
La torsion de bras est une discipline qui a souvent été utilisée dans les dernières lignes droites de ces négociations labyrinthiques autour de la chronologie des médias mais dont personne ne se plaignait publiquement jusqu’alors, quand les maîtres chanteurs étaient davantage français.
Découvrir aujourd’hui que Disney peut prendre la décision de ne pas sortir ses films en salles, 8 mois après la signature de l’accord, est tout de même étonnant.
Ce n’est pas faute pourtant pour la SACD de l’avoir dit et répété à voix haute quand nous avons décidé de ne pas signer au regard des risques que cette nouvelle chronologie faisait peser sur la fréquentation en salles en appauvrissant son alimentation en films porteurs .
Au-delà des logiques "marketing" qui peuvent pousser une plateforme à réserver un film majeur à ses abonnés pour rendre son service plus attractif que la concurrence, il est évident que les règles réservées aux plateformes et notamment le délai trop long après la salle et les couloirs d’exclusivité très courts qui leur sont octroyés sont un repoussoir complet .
La tribune aurait aussi mérité d’être complétée pour aller au bout de l’exercice de transparence et de vérité et éviter qu’une fois de plus, les mânes de l’exception culturelle ne soient invoqués improprement.
Car, doit-on considérer que le problème de TF1, de M6 et de France Télévisions, en l’occurrence leur difficulté à avoir accès aux droits des films Marvel et des plus grosses productions américaines de Disney, met en cause l’exception culturelle ?
Est-ce qu’on s’est vraiment battus au nom de l’exception culturelle pour obtenir des créneaux sur les antennes de télévisions afin d’assurer la pleine visibilité des films les plus chers des grands studios américains ?
La chronologie des médias fait décidément tourner bien des têtes, brouillant des repères utiles et nous éloignant fréquemment des vrais combats pour soutenir la diversité de la création, l’attractivité du cinéma et le dynamisme de celles et ceux qui financent le cinéma français parmi lesquelles les chaînes gratuites sont évidemment un maillon essentiel.
En additionnant les intérêts particuliers, on ne peut pas dire qu’elle rejoint l’intérêt général.
Ce n’est pas de changement de virgules, ni de petits arrangements discrets dont les professionnels sont trop souvent coutumiers, ni de rafistolages précipités dont la chronologie a besoin mais d’une refonte complète.
Parce que « qui trop embrasse mal étreint », le temps est venu d’en revenir à l’objectif initial de la chronologie des médias qui est de protéger les salles de cinéma et de prévoir une protection spécifique.
Pour le reste, il faudra profondément la réformer à la lueur d’un paysage audiovisuel devenu beaucoup plus complexe et fluide, d’un monde qui a fait exploser toutes ses frontières, linéaire/non linéaire, payant/gratuit et face auquel les règles hermétiques et préhistoriques que les professionnels ont établi sont aussi utiles que l’était la planification dans l'ex URSS. A suivre…
Amusant. La SACD oublie un peu vite que les chaines gratuites ne font pas que dans le cinéma et que leurs ressources principales c'est justement la pub. A la différence de netflix et disney, qui ont des abonnés payants, ils font du ciné, des séries, de l'info, du sport, des émissions et de la culture (bon là surtout pour le service public).
Il est évident que pour elles un blockbuster en prime time sert de financement d'autres opérations moins rentables (comme un match de l’Équipe de France).
Là ou Disney et consorts se contentent du minimum en production française et européenne, ces chaines assurent un gros financement de tout l'audiovisuel (et pas seulement le cinéma). Là ou la VOD payante se contente de quelques séries françaises, ils produisent des milliers d'heures par an.
De plus maintenant ils veulent aussi de la pub (sois disant pour baisser le prix des abonnements). Sauf que la manne publicitaire n'est pas infinie. Qui va y perdre si ce n'est les chaines gratuites?
La chronologie des médias ce n'est pas juste le cinéma mais tout un écosystème.
On pourrait aussi parler du lissage culturel que produirait une réforme à la mode Disney par l'appauvrissement de la production française. Disney ne produit quasiment rien en France (https://newsroom.disney.fr/walt-disney-france-newsroom/production-francaise.html), ils n’investissent que contraints et forcés. Tout est fait aux States. Quel sera l'avenir de notre identité culturelle si on continue comme ça?
Disney aurait il produit intouchable, qu'est ce qu'on a fait au bon dieu, rabbi jacob, les valseuses?
Edit1:
Face à la montée en puissance des plateformes de SVOD comme Netflix, UniFrance a lancé une étude sur le poids des films français sur ces supports, en dehors de la France. Il en ressort que les films hexagonaux représentaient 2,4 % du catalogue en novembre 2019, contre 46 % pour les films en provenance des Etats-Unis, près de 9 % pour les films indiens et 4,6 % pour les films britanniques.
Lors de la réunion, concernant l'étanchéité de la fenêtre de diffusion des chaînes gratuites, l'un des points critiqués par Disney, les représentants des groupes TV ont réaffirmé leur souhait de bénéficier d’un délai protégé, tout en s'accordant pour ne pas bloquer l'ensemble de cette fenêtre (qui va de 22 mois à 36 mois actuellement). Un message bien reçu par le Disney, ainsi que par les autres majors présentes, Warner Bros. et Paramount, dont les plateformes de streaming seront lancées en France dans les prochains mois.
Le CNC a ainsi indiqué qu'une prochaine réunion sera organisée fin novembre… soit après la date de sortie du second Black Panther.
boxofficepro.fr a écrit:
Du dialogue mais pas de décision autour de la chronologie des médias
Pilotée par le Centre national du cinéma, la réunion rassemblant les organisations professionnelles, les studios et les plateformes a permis de poser les bases d’un dialogue constructif. Sortira, sortira pas ? Si, pour l’heure, aucune décision n’a été prise par Disney concernant le maintien de la sortie salles de Black Panther : Wakanda Forever le 9 novembre prochain, l’optimisme semble être de mise du côté des professionnels. Les échanges sur la chronologie des médias, qui se sont déroulés ce matin au CNC, dans le cadre de sa clause de revoyure, se sont révélés constructifs, sans confrontation ni dissonance de part et d’autre.
Selon nos informations, sur l’étanchéité de la fenêtre de diffusion des chaînes en clair – l’un des points critiqués par Disney –, les représentants des groupes TV ont réaffirmé leur souhait de bénéficier d’un délai protégé, tout en s’accordant pour ne pas bloquer l’ensemble de cette fenêtre. Un message bien reçu par le studio, ainsi que par les autres majors présentes, Warner Bros. et Paramount, dont les plateformes de streaming seront lancées en France dans les prochains mois.
Chaque partie semble donc avoir fait un pas envers l’autre, mais le timing se resserre. Lors de la réunion, le CNC a ainsi indiqué qu’une prochaine réunion sera organisée fin novembre… soit après l’actuelle date de sortie de Black Panther 2. Les pouvoirs publics incitent, pour l’heure, aux discussions entre les parties concernées, et, à défaut, seraient prêts à prendre leurs responsabilités, martelant que la chronologie des médias ne doit pas bloquer l’accès du public aux films. Le Centre jouera le rôle de médiateur et de facilitateur afin d’éclaircir l’interprétation des textes concernant la fenêtre de co-exploitation entre les plateformes et les chaînes gratuites.
Un deuxième rendez-vous est déjà pris pour janvier 2023, afin de tirer les conclusions de l’ensemble des discussions. Parmi celles-ci a aussi été évoquée la dérogation pour la fenêtre salle, qui prévoit actuellement qu’un film ayant réalisé moins de 100 000 entrées puisse être disponible en vidéo trois mois (au lieu de quatre) après sa sortie au cinéma.
L'avis d'Olivier Snanoudj, Senior Vice President de la distribution cinéma chez Warner Bros. France :
boxofficepro.fr a écrit:
Olivier Snanoudj : « Un marché qui se limiterait aux blockbusters serait voué au déclin »
Pour le Senior Vice President de la distribution cinéma chez Warner Bros. France, le cinéma est un marché de l’offre et ce sont d’abord les films qui feront revenir le public. Si le studio américain, après une expérience de day-and-date pendant la pandémie, a remis la salle au centre de sa stratégie, il faudra attendre encore pour rattraper le retard des tournages de blockbusters. Du côté de la filiale française de Warner, on mise aussi sur le cinéma national, à travers notamment de grands biopics tels que Simone ou Bernadette. Car il faut beaucoup de films pour relancer la fréquentation selon Olivier Snanoudj, et « un marché qui se limiterait aux blockbusters serait voué au déclin » .
Le financement de la diversité passe aussi par la chronologie des médias, sur laquelle il faut trouver un équilibre satisfaisant pour tout le monde et apporter dès maintenant de la souplesse sur l’étanchéité de certaines fenêtres. Mais il est clair, pour le Senior Vice President, que lors de la véritable revoyure, l’ensemble de la chronologie devra évoluer. « La France, en gardant sa singularité, ne peut pas rester sur un tel écart avec le reste du monde. »
Je ne vois aucun tacle à Disney dans ses propos. Lui aussi estime que la chronologie des médias, bien qu'importante, doit évoluer et a actuellement de nombreux défauts. Et on peut reprocher beaucoup de chose à Disney France, sur bien des points, mais difficilement leur reprocher de ne pas soutenir le cinéma quand, pendant la pandémie, ils ont repoussé Raya et le Dernier Dragon, Cruella ou encore Nomadland de plusieurs mois pour justement essayer de les proposer en salles. Que ce soit la filiale française ou internationale, Disney sort beaucoup de films en salles. C'est un gros raccourcis que d'affirmer que Disney veut totalement se passer des salles, alors que comme chez Warner ils ont bien compris l'intérêt, l'évènementialisation et les recettes d'une sortie cinéma. Même Netflix sort de plus en plus ses films en salles avant de les mettre sur sa plateforme (sauf en France pour ne pas être contraint par la chronologie des médias).
Les avis de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques et de la Société Civile des Auteurs Multimédia :
Le film français a écrit:
Chronologie des médias - SACD :
Date de publication : 11/10/2022 - 17:00
Alors que les discussions ont repris la semaine dernière, Le film français a souhaité donner la parole à plusieurs organisations professionnelles et entreprises - parties prenantes ou non desdites discussions - afin qu'elles expriment leur vision de la chronologie des médias. Après l'Afcae, c'est au tour de la SACD de prendre la parole.
La vérité de janvier n’est plus celle d’octobre. Les communiqués triomphants entourant la signature d’un nouvel accord sur la chronologie des médias le 24 janvier dernier et que la SACD n’avait pas signée sont déjà loin.
Malheureusement, cette situation n’est que la suite logique d’une chronologie dont les perdants sont plus nombreux que les gagnants : les cinémas ; les plateformes ; les chaînes gratuites ; les auteurs dont les films sont préachetés par une plateforme et dont les délais pour être rémunérés sont retardés du fait d’une exploitation tardive ; et finalement, l’exposition du cinéma, en particulier des films qui n’ont pas la chance d’être financés et achetés par toutes les fenêtres, se trouve elle-même pénalisée par un système rigide, qui créé des trous d’exploitation dommageables.
À l’heure où il faut tout entreprendre pour redonner le goût du cinéma à nos concitoyens, la chronologie produit des effets paradoxaux et contre-productifs : elle participe à la baisse de la fréquentation en salles, elle ne favorise pas une continuité d’exploitation ; elle créé une désincitation à investir dans les films pour ceux qui ne bénéficient pas de fenêtres premium.
Alors, que faire ?
1- Refaire de la protection des salles l’objectif central de la chronologie des médias. C’était l’objectif originel et unique de la chronologie, il doit le redevenir. Cela doit aussi avoir pour conséquence d’organiser des souplesses et des modulations pour les films au cours de leur parcours d’exploitation en fonction des entrées en salles.
2- Il n’est pas illogique que ceux qui prennent des engagements très forts – correspondant aux 25% d’obligations du décret SMAD - à l’égard du cinéma et de sa diversité bénéficient d’une fenêtre plus précoce. L’ouverture de la fenêtre premium à 6 mois obtenus par Canal + - et par OCS malgré la division par 2 de ses engagements financiers avec la bénédiction de la profession - pourrait être préservée, tout en ouvrant la possibilité pour des films non achetés par cette fenêtre de pouvoir y être exploités par d’autres.
3- L’empilement des fenêtres non premium (plateformes et chaînes en clair) qui sont des acteurs importants du cinéma est un échec. Il faut créer un terrain de jeu clair, homogène et incitatif qui pourrait débuter pour tous dès 12 mois après la sortie du film en salles, dans le cadre des obligations d’investissement actuelles prévues par les décrets, afin de redonner de l’attractivité aux films pour ces acteurs, favoriser les co-financements et permettre une exploitation plus continue des œuvres.
Face à la crise actuelle et à un paysage audiovisuel qui poursuit sa mutation, cette refondation totale de la chronologie des médias s’impose. Pour lui redonner une cohérence perdue. Pour favoriser la visibilité des films pour le public. Pour consolider le financement du cinéma à travers une réglementation tout à fait légitime pour définir les niveaux d’obligations. Bref, une chronologie qui apporte de nouvelles protections en créant de nouvelles opportunités de mieux exposer le cinéma et de mieux financer les œuvres.
Le film français a écrit:
Chronologie des médias - Scam :
Date de publication : 12/10/2022 - 17:00
Alors que les discussions ont repris la semaine dernière, Le film français a souhaité donner la parole à plusieurs organisations professionnelles et entreprises - parties prenantes ou non desdites discussions - afin qu'elles expriment leur vision de la chronologie des médias. Après l'Afcae et la SACD, au tour de la Scam de prendre la parole.
Les acteurs concernés se retrouvent de nouveau assis à la table des négociations pour discuter des aménagements nécessaires à la chronologie des médias. Premier constat : le visage du concile a changé depuis quelques années : les plateformes – américaines – sont devenues légion : Netflix, Amazon, Disney+, et désormais Warner Bros., Paramount, Universal. Confirmation, s’il en fallait une, que le paysage audiovisuel et les possibilités de voir les œuvres continuent d’évoluer.
Dans cet univers de choix pléthorique, la chronologie des médias reste un outil essentiel qui permet de préserver l’exposition des films en salles. Elle est capitale à l’heure où le public s’y fait plus rare, et où le monde du cinéma fait face à ce qu’il entend désormais appeler une crise. C’est à ce titre que la Scam a signé la dernière version de l’accord adopté le 24 janvier 2022.
Dans l’industrie cinématographique, les films documentaires restent des plus fragiles : rarement préfinancés, peu agréés, pas assez exposés. Ils recèlent pourtant des œuvres remarquables qui ont toute leur place dans une programmation qualitative et grand public : le superbe Adolescentes de Sébastien Lifshitz, pour n’en citer qu’un, a été nommé de concert dans les catégories Meilleur film et Meilleur documentaire lors des César 2021, il a reçu le prix Louis Delluc la même année.
Pour toutes ces raisons, plusieurs organisations professionnelles représentant le documentaire ont défendu lors de précédentes négociations sur la chronologie des médias, l’adoption de mesures visant à assouplir le parcours d’exploitation de ces films. Tous les films n’ont pas la même économie, ni la même temporalité dans l’exploitation. Pourquoi soumettre aux mêmes contraintes des films documentaires fragiles et des blockbusters de fiction à devis replets ?
Cette mobilisation a payé et l’accord du 21 décembre 2018 a permis d’obtenir l’introduction du mécanisme dit de "fenêtre glissante" : lorsqu’un documentaire au devis inférieur à 1,5 M € n’a fait l’objet d’aucune acquisition de la part d’un éditeur, il peut bénéficier directement de la fenêtre d’exposition de l’éditeur suivant. Cette disposition avait notamment pour but de rendre le documentaire plus attractif pour les diffuseurs qui se situent plus en aval de la chronologie et susciter ainsi leur envie d’investir dans ce genre. Elle perdure dans le texte aujourd’hui en vigueur.
Il faudra pousser plus loin encore cette ambition et se mettre à la page des nouvelles habitudes de visionnage de nos publics. À cette fin, il serait utile d’ouvrir la porte à des expérimentations : pourquoi ne pas tester, moyennant des critères précis sur les films (budget, nombre de copies…), des exploitations continues salles-éditeurs, voire des co-exploitations pour des sorties événementielles ? Cette possibilité permettrait d’anticiper les adaptations nécessaires et inhérentes à la chronologie des médias et de tester des alternatives salutaires qui pourraient améliorer l’exposition des œuvres et leur financement.
D’une manière générale, il est nécessaire de tester davantage de dérogations et d’expérimentations pour le seul bénéfice d’œuvres qui trop souvent n’ont pas le temps d’être repérées par le public.
Tweet d'Hélène Etzi, Présidente de The Walt Disney Company France:
Hélène Etzi a écrit:
Les pouvoirs publics ont clairement reconnu la nécessité de moderniser la chronologie des médias et un calendrier précis a désormais été arrêté pour en discuter. The Walt Disney Company a donc décidé de confirmer la sortie au cinéma de Black Panther : Wakanda Forever le 9 novembre prochain.
Comme nous l’avons déjà déclaré, la chronologie des médias actuelle n’est pas adaptée aux comportements et attentes des spectateurs, est contre-productive et expose tous les producteurs et artistes à un risque accru de piratage.
Pour toutes ces raisons, nous partageons l’avis de la majorité des acteurs de notre secteur, qui s’accorde à dire que celle-ci doit être complètement révisée. Comme nous l’avons fait jusqu’ici, nous contribuerons de manière constructive aux réflexions et débats lors des prochaines réunions avec tous les acteurs de la filière, organisées sous l’égide du CNC, afin de définir dès février 2023 un nouveau cadre que nous souhaitons équitable, flexible et incitatif à la sortie des films en salles de cinéma.
Dans l’intervalle, nous continuerons à décider au cas par cas de la stratégie de sortie de nos films.
Tweet d'Hélène Etzi, Présidente de The Walt Disney Company France:
Hélène Etzi a écrit:
Les pouvoirs publics ont clairement reconnu la nécessité de moderniser la chronologie des médias et un calendrier précis a désormais été arrêté pour en discuter. The Walt Disney Company a donc décidé de confirmer la sortie au cinéma de Black Panther : Wakanda Forever le 9 novembre prochain.
Comme nous l’avons déjà déclaré, la chronologie des médias actuelle n’est pas adaptée aux comportements et attentes des spectateurs, est contre-productive et expose tous les producteurs et artistes à un risque accru de piratage.
Pour toutes ces raisons, nous partageons l’avis de la majorité des acteurs de notre secteur, qui s’accorde à dire que celle-ci doit être complètement révisée. Comme nous l’avons fait jusqu’ici, nous contribuerons de manière constructive aux réflexions et débats lors des prochaines réunions avec tous les acteurs de la filière, organisées sous l’égide du CNC, afin de définir dès février 2023 un nouveau cadre que nous souhaitons équitable, flexible et incitatif à la sortie des films en salles de cinéma.
Dans l’intervalle, nous continuerons à décider au cas par cas de la stratégie de sortie de nos films.
Nan mais je partage rarement mon point de vue sur la chronologie des médias (car je ne suis pas concerné par cette loi) mais quelle énorme blague et quelle hypocrisie ce discours. Venant d'un distributeur qui commercialise les films concernés (je parle des films qui ne peuvent être mis sur D+ français à l'heure actuel, mais dispo à l'étranger) à 16,99euros à l'achat légal en numérique (et que tout ces films n'ont jamais subi une seule baisse de prix, en deux ans), et jusqu'à 29,99euros pour les éditions physiques, c'est quand même carrément l'hôpital qui se fou de la charité là. Aucuns, je dis bien aucuns, distributeurs n'utilise cette tarification en France à part Disney, alors que c'est le seul qui se bat avec autant de rage pour soit disant "défendre les spectateurs" et "lutter contre le piratage" (gros lol quoi).
Il est certain que la chronologie des médias en France doit être repensée car elle est totalement ridicule mais RIEN dans les actions de Disney France n'est en accord avec son discours sur Twitter. En réponse à ce problème, et bien que la réponse ne serait clairement pas parfaite, la compagnie pourrait très bien, toute suite maintenant, rendre ces films à un tarif tout à fait acceptable pour le public, que ce soit l'achat digital ou en physique avec des tarifs réduits, afin de pallier leur absence sur Disney+, mais ils ne le font pas. Bien au contraire. Cela montre clairement que la seule et unique chose qui les intéressent, c'est d'avoir les droits de ces films pour en faire un argument marketing pour leur plateforme (et c'est dans leur droit, j'ai rien contre hein, je trouve même ça normal c'est une entreprise après tout) mais certainement pas de favoriser l'accessibilité de leur film pour réduire le piratage ou je ne sais quel autre connerie comme elle l'annonce dans son communiqué (mais c'est dommage pour eux, car après ça, ils ne pourront plus se cacher derrière la chronologie des médias pour justifier les faibles performances du Disney+ français, ils seront obligés d'admettre leur incompétence).
Désolé de m'emporter mais ce style de discours, pour se donner une belle image en public me rend hors de moi. J'ai horreur lorsqu'une entreprise instrumentalise une situation pour se donner une bonne image alors qu'il en est rien. Helene Etzi ferait mieux honnêtement, de se faire tout petit, car elle est blague à elle toute seule... .
Tweet d'Hélène Etzi, Présidente de The Walt Disney Company France:
Hélène Etzi a écrit:
Les pouvoirs publics ont clairement reconnu la nécessité de moderniser la chronologie des médias et un calendrier précis a désormais été arrêté pour en discuter. The Walt Disney Company a donc décidé de confirmer la sortie au cinéma de Black Panther : Wakanda Forever le 9 novembre prochain.
Comme nous l’avons déjà déclaré, la chronologie des médias actuelle n’est pas adaptée aux comportements et attentes des spectateurs, est contre-productive et expose tous les producteurs et artistes à un risque accru de piratage.
Pour toutes ces raisons, nous partageons l’avis de la majorité des acteurs de notre secteur, qui s’accorde à dire que celle-ci doit être complètement révisée. Comme nous l’avons fait jusqu’ici, nous contribuerons de manière constructive aux réflexions et débats lors des prochaines réunions avec tous les acteurs de la filière, organisées sous l’égide du CNC, afin de définir dès février 2023 un nouveau cadre que nous souhaitons équitable, flexible et incitatif à la sortie des films en salles de cinéma.
Dans l’intervalle, nous continuerons à décider au cas par cas de la stratégie de sortie de nos films.
La majorité des acteurs? Canal+ et les chaines gratuites comptent pour du beurre?
Contribution constructive ? Avec la menace c'est cela être constructif?
La majorité des acteurs? Canal+ et les chaines gratuites comptent pour du beurre? Contribution constructive ? Avec la menace c'est cela être constructif? Le piratage?
Si, bien entendu, il y a une tournure de phrase à leur avantage, elle est loin d'être fausse. En effet, il y a Canal+, les chaines en clair et d'autres acteurs du cinéma français face à eux. Mais Disney est loin d'être seul. Lors des dernières discussions d'octobre, ils ont d'ailleurs été rejoints par Warner Bros et Paramount, gros studios qui vont lancer leurs plateformes (Paramount+ dès le 1er décembre 2022), mais aussi les déjà présentes Netflix et Amazon Prime. Mais c'est loin d'être un combat français contre américains, car plusieurs organismes français ne sont pas satisfaits par la chronologie actuelle également, comme la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (la SACD qui n'avait d'ailleurs pas signé l'accord, comme Disney et Amazon), des producteurs et distributeurs français plus modestes, mais aussi des gros financeurs comme Pathé (Jérôme Seydoux, PDG de Pathé, avait d'ailleurs dénoncé dans Le Figaro une chronologie des médias qui "peut se révéler contre-productive").
Aussi, si Disney est facilement pointé du doigt comme le grand maitre chanteur, il ne faut pas oublier que le début du chantage a commencé par Canal+. Car alors qu'un accord avait été plus ou moins établi, Canal+ avait menacé de réduire très fortement son financement du cinéma français, et cela afin d'obtenir une fenêtre d'exclusivité dès 6 mois et pour une durée de 9 mois, repoussant ainsi les plateformes de plusieurs mois. Idem pour le groupe TF1, qui avait annoncé être prêt à remettre en cause ses engagements s'il n'obtenait pas sa fenêtre d'exclusivité. Deux grands groupes français qui ont menacés de revenir sur leurs engagements pour le cinéma français, contre un studio étranger qui menace de changer son moyen de diffusion (et qui n'est engagé à rien sur ce point, il est libre de choisir ses moyens de diffusions), ce n'est pas tout à fait la même chose.
Enfin, le piratage est clairement l'argument avancé par tous les partis pour se justifier. Mais il faut concéder que plus vite il existe une alternative légale moins il est tentant de passer par des moyens détournés.
Qui regardent encore les vieux films Marvel par rapport aux vieux star wars, retour vers le futur ou indiana?
Je connais des tonnes de personnes qui se font de temps en temps des marathons Marvel.
Après, plus généralement, Disney sort aussi quelques films moins qualitatifs mais c'est justement le but d'une plateforme comme Disney + de mettre en avant ces projets un peu moins adaptés pour le cinéma.
Je connais aussi des gens qui adulent fast and furious, de la à en faire des films qui se regarderont encore dans 30/40 ans...
Disney veut se servir de ses blockbusters comme d'une locomotive d'abonnement à Disney+ et peu importe si pour cela il doit mettre à terre tout l'audiovisuel français. J'imagine déjà la pub. Deux mois après l'avoir vu au ciné, il sera dispo sur Disney+ (sauf si le film explose le box office bien sur, pas folle la guêpe)...
J'ai du mal à saisir ton point de vue.
Il m'arrive fréquemment de me faire des marathons Marvel ou des marathons Disney, j'aime beaucoup ce principe. Je n'ai pas attendu Disney+ pour le faire via les DVD.
Ben il me semble normal de se servir de ses propres films pour s'abonner à sa plate-forme, non ? J'ai du mal à saisir le problème. Disneyland Paris vend bien dans ses visuels et dans ses pubs des attractions comme Space Mountain, Phantom Manor, la Tour de la Terreur et Ratatouille afin d'attirer le client potentiel, ce qui lui permettra aussi de profiter d'autres attractions comme Les Voyages de Pinocchio, Autopia, Stitch Live! et Cars Road Trip.
"et peu importe si pour cela il doit mettre à terre tout l'audiovisuel français" : tu sais, je pense que l'audiovisuel français n'a pas attendu les plates-formes comme Disney+ ou Netflix pour se mettre à terre tout seul. Cette chronologie des médias y arrive bien toute seule. Je pense que le cinéma français a plus à y perdre que Disney à ce petit jeu. Les cinémas se privent de la sortie du Disney de Noël cette année, et j'imagine même pas l'immense manque à gagner si Disney ne sort pas au cinéma Black Panther et Avatar. Et encore une fois, je ne vois pas pourquoi Disney devrait participer au financement du cinéma français. On ne demande pas à McDo de financer les producteurs locaux, ni à Madonna ou The Weeknd d'aider les chanteuses et chanteurs français à vendre plus de disques ou à créer de la musique. Pourquoi ça devrait être le cas pour le cinéma ?
Enfin, en 2022, quelle la différence entre un film dispo sur une plate-forme et un DVD ? Parce que si on empêche Disney de diffuser sur sa plate-forme leurs propres films, qu'on retire de tous les magasins les DVD et autres Blu-Ray. A quel moment un film on interdit à un film comme Encanto de se trouver sur Disney+ mais qu'on le trouve en DVD dans tous les magasins de France ? Allons jusqu'au bout des choses et retirons tous les DVD de films qui ont moins de trois ans de sortie au cinéma. Je pense que tout le marché de revente ne sera absolument pas content, et ça serait bien normal. Les sorties DVD n'ont, que je sache, jamais empêcher Canal+ et les chaînes de télé de diffuser des films sur des cases stratégiques. Je doute que les plate-formes soient un frein à la diffusion. Ce qui gène de plus en plus de gens, par contre, c'est la multiplication des coupures pub et des programmes qui commencent de plus en plus tard : un film commence rarement avant 21h20 maintenant, quand il commençait à 21h05 il y a encore six ou sept ans.
Bref, je suis bien content que la chronologie des médias soit de nouveau discutée, même si à mon avis c'est peine perdue car on a l'impression que c'est un débat sans fin.
Je saurais t'aimer, j'en ai rêvé ! La Belle au Bois Dormant
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Jimbo
Âge : 43 Messages : 3194 Localisation : La 2ème étoile sur la gauche Inscription : 05/10/2008
Pour essayer de ramener le public dans les salles obscures (-30 % de spectateurs actuellement par rapport aux chiffres d’avant-covid) débute aujourd'hui une campagne sur le thème "On a tous une bonne raison d’aller au cinéma".
Dernièrement la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a abordé la question de la chronologie des médias et la tension avec le studio Disney.
Europe 1 a écrit:
Cinéma : «On a besoin des blockbusters» en salles, souligne la ministre de la Culture
C'est une période difficile pour les cinémas français. Alors que les salles enregistrent une baisse de fréquentation de plus de 30%, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a rappelé l'importance des blockbusters sur grand écran. Une déclaration forte alors que Disney menaçait de ne pas sortir le prochain "Black Panther" au cinéma.
"On a besoin des blockbusters" en salles, a déclaré mardi la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, se félicitant de la confirmation par Disney de la sortie du prochain Marvel "Black Panther" dans les cinémas français. "Disney menaçait de ne pas sortir ce film en salles, ce qui aurait été un vrai handicap pour nos cinémas. N'oublions pas que ces films américains financent le cinéma français" via la taxe sur les billets, a poursuivi la ministre, en marge d'une visite de l'École nationale d'architecture de Strasbourg.
"Ces blockbusters, qui font venir beaucoup de monde dans nos cinémas, on en a besoin", a-t-elle poursuivi, alors que les cinémas français ont perdu un tiers de leur public depuis la pandémie et ont connu un plus bas historique en septembre. La France fait figure d'exception avec son calendrier strict de sortie des films sur plus d'un an entre la salle de cinéma, les plateformes et la télévision, appelé chronologie des médias et destiné à protéger les salles et la diversité de la création.
Ce modèle a été réformé il y a huit mois pour intégrer les plateformes mais le sujet reste brûlant. Disney, qui cherche à promouvoir sa propre offre de streaming Disney+, réclame des aménagements, menaçant notamment de ne plus sortir du tout certains blockbusters au cinéma. Des négociations ont été ouvertes début octobre et, lundi, Disney a finalement confirmé la sortie sur grand écran de "Black Panther: Wakanda Forever" le 9 novembre.
"La chronologie des médias (...) ne peut pas être un bloc de marbre figé", a souligné la ministre. Du fait de "l'accélération du paysage des plateformes, on ne peut pas attendre deux ans pour la faire évoluer". Le lancement de discussions "a permis de rassurer Disney sur une volonté d'évolution, même si cela ne veut pas dire qu'on va trouver un accord si vite avec lui", a-t-elle ajouté. Mais cela permet aussi "de faire cesser ce chantage sur la sortie de certains films en salles".
Invitée sur RTL, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a déclaré au sujet des plateformes : "Aujourd'hui le paysage des plateformes ne cesse de se développer, avec de nouvelles plateformes qui vont arriver. Il y a un risque pour les salles de cinéma en France de ne pas pouvoir diffuser les films, les grands blockbusters américains. Par exemple, on l'a vu avec Disney et leurs films. Il y a un enjeu à trouver un équilibre plus respectueux. Surtout que l'on a imposé aux plateformes de financer la création française. On leur a imposé 20% de leurs chiffres d'affaires France au service du cinéma et de l'audiovisuel français. En contrepartie, elles sont légitimes à demander un raccourcissement de leur fenêtre de diffusion".
https://www.dailymotion.com/video/x8f4wfb
Lien source : INVITÉE RTL - Tableaux dégradés par des activistes : "On n'est pas à l’abri d’une radicalisation", selon Rima Abdul Malak
Aussi, à un moment où la chronologie des médias va être réévaluée, on peut s'interroger si l'exclusivité de 4 mois réservée aux salles de cinéma est vraiment nécessaire. En effet, une étude réalisée par NPA Conseil relève que 97 % des billets de cinéma sont vendus dans les 8 semaines suivant la sortie des films (et dont 84 % au bout de 4 semaines).
NPA Conseil a écrit:
CINEMA : 95% DES ENTREES AVANT LA FIN DU 2E MOIS EN SALLE
La réunion organisée par le CNC le 4 octobre a marqué le lancement d’un nouveau cycle de négociations sur la chronologie des médias : l’enchaînement et la durée des différentes « fenêtres » d’exploitation des films de cinéma (salle, VoD, TV payante, SVoD, TV gratuite, AVoD...). Alors qu’une exclusivité de quatre mois est aujourd’hui garantie à la salle, l’étude réalisée par NPA Conseil montre que 97 % des billets sont vendus dans les 8 semaines suivant la sortie des films (84 % au bout de 4 semaines). Et le constat est proche si l’on observe les 20 productions qui ont dominé la même année le box-office en Allemagne (90 % et 73 %), aux Etats-Unis (95 % et 81 %) ou encore au Royaume-Uni (96 % et 82 %).
NPA Conseil a étudié les 50 films ayant réalisé le plus d’entrées en salles en 2019, dernière année pleine qui n’a pas été perturbé par la crise sanitaire. Parmi l’ensemble de ces productions (34 américaines, 15 françaises et 1 coréenne),
- Une a été retiré des écrans avant la fin de la 8e semaine, - Douze autres n’étaient plus exploitées avant la fin de 12e semaine, - Vingt-neuf supplémentaires en fin de 16e semaine, - Huit, finalement, étaient encore à l’affiche après cette échéance.
Plus de 50 labels par groupe, en moyenne La répartition des entrées (127,6 millions au total), est plus radicale : les films du Top 50 2019 avaient réalisé97 % de leurs entrées avant la fin de leur deuxième mois d’exploitation en salle.
Et la différence est marginale selon que le film est français (96% des entrées cumulées au cours des deux premiers mois) ou américain (97%). Les chiffres constatés en France rejoignent ceux que NPA Conseil a relevés, pour 2019 également, sur les 20 premiers du box-office en Allemagne, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Lien source : CINEMA : 95% DES ENTREES AVANT LA FIN DU 2E MOIS EN SALLE
Un avenant au texte régissant l'exploitation d'un film après sa sortie en salles devrait être signé le 6 décembre, au Centre National du Cinéma et de l'Image animée (CNC). Il est issu de négociations avec les plateformes menées principalement par le directeur des programmes de TF1 qui défendait les intérêts des chaînes de télévision en clair (TF1, M6 et France Télévisions). Après plusieurs semaines de discussions, l'accord obtenu permettrait aux chaînes gratuites d'obtenir 60 jours d'exclusivités contre un recul de deux mois de leur fenêtre de diffusion, passant de 22 à 24 mois après la sortie en salle.
lesechos.fr a écrit:
Accord en vue pour amender la chronologie des médias du cinéma
Disney et les chaînes de télé en clair (groupes TF1, M6 et France Télévisions) auraient trouvé les bases d'un accord sur la «co-exploitation» des films dans la chronologie des médias. Il se limiterait aux productions à gros budget des plateformes.
La hache de guerre semble enterrée entre Disney et les chaînes de télévision en clair. Après des mois de conflit sur un point technique mais primordial de la chronologie des médias distribuant aux différents diffuseurs les exclusivités des films après leur sortie en salles, la situation vient se de débloquer.
Selon nos informations, confirmant celles de «L’Opinion», des discussions initiées par les chaînes de télévision en clair (TF1, France Télévisions et M6) avec Disney ont permis de jeter les bases d’un accord-cadre : sur les films produits par les studios concernés et dotés d’un budget de production supérieur à 25 millions d’euros, les chaînes seraient prêtes à repousser leur fenêtre d’exploitation à 24 mois après la sortie en salles (contre 22 normalement). En échange, Disney serait disposé à retirer ces œuvres pendant 60 jours de sa plateforme de streaming. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle «l’étanchéité» de la fenêtre des chaînes gratuites.
Il est donc encore question de deux mois (par rapport aux posts précédents) mais cette fois dans l'autre sens. Un film arrivé deux ans auparavant en salle, disponible pendant à peu près un an sur la plateforme qui disparaît seulement deux mois pour les chaînes gratuites, ça commence à ressembler à quelque chose, enfin !
Maintenant, il faut juste effectivement que les films n'arrivent pas sur les plates formes au bout de trois ans mais légèrement après la mise en place des DVD, et effectivement cette chronologie des médias commencera à ressembler à quelque chose.
Il était temps.
Je saurais t'aimer, j'en ai rêvé ! La Belle au Bois Dormant
Après 24 mois, un film est mort commercialement (pour Disney qui fait des films jetables). Pas sûr que ce soit une super affaire pour les chaines gratuites.
Par contre, pas de changement sur l'arrivée du film sur Disney+? On aura toujours un gros train de retard sur les autres pays.