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Âge : 24 Messages : 1143 Localisation : Arendelle Inscription : 29/08/2014
| Sujet: [Fanfiction] Tome 1 : *L'enfance d'Esméralda* Mer 6 Jan 2016 - 21:41 | |
| Bonjour à tous, je me lance dans l'écriture d'une Fanfic basée sur Esméralda, un perso qui me fascine en touts points comme certains le savent bien!^^^ Le tome 1 racontera son enfance, le 2 l'histoire du bossu de Notre-Dame selon son point de vue, et ensuite je voudrais faire un tome sur sa vie avec Phoebus, mais la logique voudrait qu'il y ai d'abord un tome sur le bossu de ND 2, sauf que ce film, même si il reste sympa à regarder, avouons-le n'est pas formidable, donc je ne sais pas encore..... Ce premier volume est pure invention, il n'y a aucune info officielle sur laquelle j'ai pu me baser, donc j'espère que vous ne le trouverez pas trop farfelu... Malheureusement j'ai peu de temps libre à cause du lycée, donc tout ça prendra un bon moment.... En attendant voici le prologue!!!! - Prologue :
La légende racontait que le peuple gitan de Paris avait une cachette qui n'avait jamais été découverte jusqu'ici pour échapper aux courantes persécutions qui lui étaient infligées au XVème siècle : la cour des miracles. Elle portait bien son nom, car cette nuit là, un vrai miracle se produisit, une petite fille venait de naître, au plus grand bonheur de ces parents. Elle les regardaient avec ses grands yeux verts émeraude, aussi flamboyants que le soleil. De petites boucles noires parsemaient sa tête, et sa peau dorée de nouveau-né était aussi douce que la soie. Rubis et Théodore, ses parents, se laissaient bercer par le bonheur que leur procurait leur vœu enfin exaucé. Leur fille ferma ses yeux et succomba à la fatigue. Le jeune père couvrit sa femme d'un linge brodé de motifs gitans. Elle était exténuée mais heureuse comme elle ne l'avait jamais été. Rubis se blottit contre son mari et regarda son enfant dormir paisiblement, l'air serein. "Esméralda....Chuchota-t-elle. -Oui, répondit Théodore, ce nom lui va à ravir. -J'ai peur, fit Rubis en étranglant un sanglot. -Peur de quoi? S'étonna son mari. -Peur qu'il lui arrive malheur, qu'elle soit persécutée à son tour et qu'elle soit la nouvelle victime de ce cauchemar sans fin! Répondit-elle. -Non, ne dis-pas ça, soupira-t-il, cette situation va changer; cela ne peut durer éternellement." Rubis ne répondit rien, et se contenta d'admirer sa fille et son mari fit de même. Ils la regardaient avec toute la tendresse et tout l'amour qu'il était possible d'exprimer dans un regard, ignorant qu'ils venaient de mettre au monde celle qui par sa force, son esprit, son courage et son audace, saurait rétablir les droits qui étaient dû aux gitans.
- Chapitre 1:
Notre-Dame sonnait sept heure du matin. Esméralda ouvrit les yeux sur un matin de janvier et se retourna dans son lit. Elle eut envie de se rendormir mais se redressa brusquement; elle venait de réaliser qu'aujourd'hui c'était la fête des fous! L’événement qu'elle attendait toute l'année, où elle et les autres gitans de la cour des miracles de produisaient sur scène avec des numéros de danse endiablées, des tours de magie plus impressionnants les uns que les autres, et où le roi des fous de l'année était élu! Elle se dépêcha de se lever, songeant à tous les préparatifs et aussi à se préparer elle-même, car c'était un jour spécial pour elle. Esméralda courut réveiller ses parents, son ami Clopin et tous les autres. "Maman, Papa, levez-vous, c'est aujourd'hui! S'exclama-t-elle. -Quoi donc? Interrogea son père d'un ton ironique. -Mais voyons, vous n'avez pas pu oublier!" S'affola-t-elle. Effectivement, les parents d'Esméralda lui avaient promis qu'elle recevrait son tambourin aujourd'hui, et cet instrument la fascinait depuis toujours. A bientôt cinq ans, elle était maintenant capable de danser dans les rues comme sa famille, ce qui lui plaisait énormément. "Tiens ma chérie, dit Rubis en tendant l'objet à sa fille. -Oh merci, je suis si heureuse, je vais enfin pouvoir m'amuser comme vous, et ne pas seulement regarder! -Oui mon cœur, répondit Théodore en souriant. Mais tu sais, cela ne nous sert pas qu'à nous divertir, malheureusement. -Comment? Demanda Esméralda avec l'air le plus innocent du monde. -C'est comme cela que nous gagnons notre pain, Esméralda. C'est notre seul moyen pour vivre, avec l'argent que nous donnent les passants lorsqu'ils n'ont rien d'autre à faire, déplora sa mère. -Oui, enfin seulement quand on ne nous vole pas notre argent, ajouta son mari. -Je ne comprends pas...se désola leur fille. Pourquoi voler? -Tu le comprendras un jour, pour l'instant va te préparer, nous te rejoignons." Déclara Clopin qui avait tout entendu. Esméralda ne se posa pas plus de questions et alla revêtir son costume de danse. Il était couvert de petites breloques qui faisaient du bruit lorsqu'elle bougeait, ce qui suffisait à enchanter son esprit vigoureux. Le seul problème de cette journée si spéciale était ce qui la tracassait chaque année : le juge Claude Frollo. Cet homme avait la haine des gitans, il les méprisait et les accusait de sorcellerie. Il ne supportait tout simplement pas ceux qui étaient différents, et œuvrait chaque jour un peu plus à l'extermination de cette "race", comme il l'appelait. La petite fille n'avait jamais vu autant de noirceur, d'amertume et de méchanceté dans un regard. Elle était terrorisée par Frollo depuis toujours, elle sentait bien qu'il ne l'aimait pas, elle et son peuple. C'était une chose peu commune dans la vie d'une enfant de son âge. Pourtant elle était confrontée à ce regard impitoyable chaque six janvier de l'année, ses devoirs lui imposaient d'assister à ce qu'il qualifiait "d'odieux spectacle". Le moment d'entrer en scène était arrivé, Esméralda et d'autres gitanes sortirent de leur tente et firent leur apparition devant la foule en délire. La musique fut lancée et la fête commença. Les danseuses s'en donnaient à cœur joie, et la nouvelle venue était aux anges. Mais son regard croisa celui de Frollo et elle resta figée sur place, incapable de continuer son numéro. Elle demeura ainsi une poignée de secondes et reprit ses esprits. Elle ne laisserait pas cet homme si cruel gâcher sa journée. A la fin du numéro, le public lança des pièces sur la scène et les gitans s'empressèrent de les ramasser. Mais soudain Esméralda crut voir quelque chose bouger sur le balcon de Notre-Dame, jurant que c'était les gargouilles de la cathédrale qui dansaient. Elle se retourna et elles n'étaient plus là. Elle se dit que son imagination lui jouait des tours et n'y pensa plus, puis rentra à la cour des miracles avec ses parents.
- Chapitre 2:
Quelques jours plus tard, Esméralda, Clopin et sa famille se mirent en route pour aller donner un spectacle dans une rue de Paris. La jeune fille avait bien-sûr emporté son tambourin tout neuf avec elle, et était ravie de pouvoir danser comme à la fête des fous. En plus de son costume à breloques, Esméralda avait reçu le matin même un foulard violet parsemé d'étoiles dorées, et elle était curieuse de savoir comment s'en servir pendant son numéro. Elle ne mit pas longtemps à le comprendre, elle le passait dans ses cheveux, dans ceux de ses amies, le faisait tourner autour d'elle, et ne put s'empêcher de rire aux éclats pour manifester la joie qu'elle ressentait. Elle avait l'impression de vivre pour ça, d'être à sa place. Les passants qui déambulaient restèrent scotchés par cette boule d'énergie, et même si ils trouvaient le spectacle magnifique, ils fixaient tous Esméralda, et n'en croyaient pas leurs yeux. Ce fut une pluie de pièces qui tomba dans les paniers des gitans, qui n'avaient jamais connu un tel succès dans leur souvenir. Rubis, fière de sa fille, alla la voir sur le chemin du retour : "Bravo mon ange, tout cet argent, c'est grâce à toi que nous l'avons gagné! S'exclama-t-elle le sourire aux lèvres. -Grâce à moi? L'interrogea Esméralda sans comprendre. -Mais oui, tu as été formidable! Tu as réussi à gagner le cœur du public sans même le savoir, seulement en prenant du plaisir à danser, je n'ai jamais vu ça! Tu as un véritable don, affirma Rubis en serrant sa fille contre elle. -Et qu'allons-nous faire avec tout cet argent? Demanda sa fille en désignant le sac que portait sa mère. -Et bien, nous allons..." Rubis fut interrompue par un soldat à cheval qui l'avait attrapée par les cheveux, Esméralda, terrorisée, trouva refuge dans les bras de Clopin. "Toi, l’Égyptienne, hurla le soldat, à qui as-tu volé cet argent? -Je l'ai gagné, répondit-t-elle d'un ton sec, et lâchez-moi, vous me faites mal." Esméralda ne comprenaient pas ce que voulait cet homme, quelques instants plus tôt on lui disait que cet argent avait obtenu grâce à elle, et ensuite, que sa mère l'avait volé! "Les bohémiens ne gagnent rien, ils volent, continua-t-il en lui arrachant violemment le sac des mains et en lui donnant un coup dans le ventre, devant le regard horrifié de sa fille. -Rubis!" S'écria Théodore qui avait vu la scène de loin et qui venait d'arriver. Rubis tomba à terre dans un cri de douleur et le soldat partit au galop, le précieux sac en sa possession. Esméralda resta quelques instants sans bouger, le regard vide, puis éclata tout à coup en larmes et s'agenouilla près de sa mère. "Je vais bien, ne pleure pas ma chérie, murmura-t-elle même si elle ne le pensait pas réellement. -Allez au diable, soldats de Frollo! Hurla son mari en prenant sa femme dans ses bras. -Maman...dit Esméralda, regardant son père qu'elle vit pleurer pour la première fois. -Clopin, occupe-toi d'elle!"Ordonna-il en faisant signe aux autres gitans de repartir. Il s’exécuta et pris Esméralda dans ses bras, qui n'en finissait plus de pleurer.
- Chapitre 3:
De retour à la cour des miracles, Rubis fut installée dans un lit et Esméralda écartée. On fit immédiatement venir le plus sage des gitans, qui avait quelques connaissances en médecine. Théodore était resté auprès de sa femme, qui avait perdu connaissance. L'attente fut longue, la petite fille et Clopin attendaient sans vraiment savoir à quoi s'attendre, et la nuit finit par tomber. Esméralda s'était calmée mais avait toujours les larmes aux yeux, toute la violence dont elle avait été témoin aujourd'hui l'avait profondément choquée, et Clopin quant à lui levait les yeux au ciel, faisant de son mieux pour ne pas montrer à sa protégée qu'il était mort d'inquiétude. Il était un grand ami de la famille, qu'il avait toujours soutenue dans les meilleurs moments comme dans les pires. Il avait vu grandir Esméralda, et ce qu'il redoutait le plus à cet instant, c'est de voir comment elle pourrait vivre sans sa mère qu'elle aimait tant. Le sage arriva enfin et se prononça devant le petit groupe de gitans qui guettait sa venue depuis de longues heures : "Sa vie n'est pas en danger, déclara-t-il calmement. Elle a simplement un gros hématome et quelques côtes cassées, elle a besoin de repos et ne doit pas quitter le lit. Vous pouvez aller la voir." Esméralda courut dans la pièce où se trouvait sa mère accompagnée de son père et cria : "Maman! Tu vas bien, tu vas bien! -Oui mon cœur, répondit-elle en serrant la main de sa fille. -J'ai peur de te faire mal...dit Esméralda en se rapprochant un peu plus. Je voudrais te serrer dans mes bras... -Plus tard, rétorqua Théodore, Maman doit se reposer. -Dis-moi Maman, pourquoi le soldat t'as-t-il frappée? Demanda la petite. -Il croyait que j'avais volé l'argent...tous ces soldats sont embrigadés par leur chef, ils pensent que les gitans ne sont pas capables de gagner leur vie honnêtement, lui répondit Rubis. -Mais pourquoi, qui est-ce chef? Pourquoi pense-t-il que cet argent était volé, tu m'as dit que c'était grâce à moi qu'on l'avait gagné! -Frollo, affirma Clopin qui avait couru aussi vite qu'il pouvait sans égaler la vigueur d'Esméralda. C'est une idée conçue, une rumeur qui circule sans aucunes preuves, mais que tout le monde croît parce qu'elle est affirmée par quelqu'un qui a de l'influence. -Je n'aime pas ce Frollo...mais ce n'est pas une raison pour te faire du mal! S'énerva Esméralda. Il l'a eu, son argent, que voulait-il de plus! -Mais rien, répondit son père. Simplement sentir qu'il avait du pouvoir sur elle...Tu sais la violence est gratuite, la loi du plus fort est inévitable. -Esméralda, ajouta Rubis d'un ton grave. Tu dois me promettre quelque chose, et tenir cette promesse quoi qu'il arrive, dans n'importe quelles circonstances. -Quoi donc? Pensa Esméralda sans prononcer une seule parole, simplement en hochant la tête. -Que si...commença Rubis en se redressant, mais s'arrêta net, le souffle coupé par la douleur. -Maman! Sursauta Esméralda. -Tu dois me promettre que si un malheur de toutes sortes devait se produire, reprit-elle les larmes aux yeux, tu devras courir sans attendre personne, en pensant juste à t'enfuir quelque part où tu seras en sécurité, sans réfléchir, seulement en pensant à cette promesse. Prends ce talisman, dit-elle en lui tendant un collier qu'elle gardait dans le foulard enroulé autour de ses cheveux noirs. Ne le perds pas, et sers-en toi pour rentrer à la maison! Plus tard, si tu penses que quelqu'un en aura besoin, tu lui donnera, mais seulement en étant certaine que cette personne mérite ta confiance. -Je te le promets, approuva Esméralda en serra la main de sa mère plus fort. Mais ce que tu dis me fait peur, je ne vois pas pourquoi cela devrait arriver. -Tu le comprendra bientôt...se désola Rubis. Maintenant, au lit mon ange, ne penses plus à tout ça. -Aller viens, je t’emmène", dit Théodore en conduisant sa fille hors de la pièce. Une fois son mari et sa fille partis, Rubis resta un long moment à regarder Clopin les yeux remplis de larmes, et il en fit de même. Elle brisa le silence en déclarant : "Toutes les choses qui me faisaient peur à sa naissance sont en train de se produire. Même si elle n'est pas touchée directement par les événements, elle est quand même atteinte, je le vois bien...J'ai si peur..." Clopin cacha son visage dans ses mains et demeura ainsi quelques instants, et finit par dire : "Elle comprendra bien vite quel malheur est le sien d'être née gitane!"
- Chapitre 4:
Quelques mois passèrent et Rubis fut complètement rétablie. Ces événements avaient profondément heurté Esméralda, mais elle ne perdit pas sa joie de vivre pour autant. Elle aurait pu ne plus avoir envie de danser, mais elle n'en fit rien. Au contraire la fillette était déterminé à faire valoir sa culture, qui malgré son jeune âge, lui tenait énormément à cœur. Elle continuait d'exercer son art en faisant des progrès de jour en jour et en ravissant le public, en espérant qu'un jour ces valeurs soient reconnues par tous. La petite n'analysait pas les choses exactement de cette manière, mais elle savait que son but était de d'éviter les choses qu’elle ne trouvait pas justes. Ainsi petit à petit elle se forgea un caractère de battante, et trouvait de plus en plus que sa vie de gitane était formidable, sans vraiment se rendre compte des dangers qu'elle courrait. Ses parents étaient fiers d'elle mais ne croyaient pas qu'un jour leur vie serait meilleure. Pour eux, la vie se résumait à accepter leur destin et à faire au mieux pour survivre. Même Théodore avait perdu ses convictions, autrefois il croyait que la situation ne pouvait que s'améliorer, mais au contraire c'était de pire en pire. Frollo capturait de plus en plus les gitans, selon des critères inconnus, et les enfermaient au Palais de Justice pour les faire battre à mort. A chaque fois il imaginait un prétexte absurde pour se justifier. Cet acte incompréhensible montrait bien sa dangereuse folie, pourquoi certains bohémiens et pas d'autres? Là était la question, et le peuple de la cour des miracles vivait ainsi dans la peur depuis de longues années. A la fin d'un spectacle donné devant Notre-Dame, Esméralda se retourna et vit à nouveau les gargouilles du balcon de la cathédrale danser. Et puis plus rien, comme si elles s'étaient figées. Ce mystère intriguait de plus la fillette, qui n'en pouvant plus interrogea sa mère : "Maman, est-ce que les gargouilles de Notre-Dame sont vivantes?" Rubis éclata de rire, elle était pliée en deux par l'absurdité qui venait de sortir de la bouche de sa fille, à tel point que quelques larmes coulèrent de ses yeux. "Mais non, voyons,s'étrangla-t-elle, où es-tu allée chercher de telles sottises? -Je les aient vues...murmura la petite fille. -C'est ton imagination débordante qui te joue des tours! Affirma sa mère d'un air amusé et taquin. -Mais c'est vrai, je le jure sur la tête de Clopin! -Tu n'es qu'une enfant, c'est normal que tu aies du mal à différencier le vrai du faux, reprit sa mère, à ne pas confondre ce que tu aimerais voir et ce que tu vois... -Mais...tenta Esméralda. -Aller, coupa sa mère, il faut que nous aidons un peu les autres à ranger le matériel avant de partir, tu viens?" Esméralda resta perplexe devant ce que sa mère venait de lui dire, et orienta de nouveau son regard vers la cathédrale, qui justement battait le carillon. "Maman, comment Notre-Dame sait-elle à quelle heure elle doit sonner?" Demanda-t-elle, prise de curiosité. Cette fois-ci Rubis fixa sa fille quelques secondes puis explosa de rire, n'arrivant même pas à lui répondre, le souffle coupé. La petite ne comprenait pas ce qu'il y avait de si drôle dans ses questions, cela lui paraissait logique. "Mais Maman, je ne te comprends plus, je ne t'ai jamais vue comme cela. -Oh, excuse-moi ma chérie, mais tu es tellement innocente...gloussa sa mère. -Innocente? Questionna Esméralda. -Tu me fais tellement rire avec tes suppositions sur la cathédrale, d'abord elle donne vie à ses décorations, et ensuite... (Elle recommença à rire et reprit) elle fait sonner ses cloches toute seule...cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusée...continua la jeune mère. -Des cloches? Demanda Esméralda émerveillée, mais où sont-elles? -Dans la tour, mais avant que tu ne le demande, elles ne sonnent pas toutes seules... -Et alors, comment elles sonnent? Se désola la fillette. -Eh bien, répondit Clopin qui les regardaient le sourire aux lèvres depuis un moment à la place de Rubis, c'est un bossu. On raconte que Frollo a adopté un enfant difforme il y a de là quelques années, pour lui imposer une tâche qu'il juge adaptée à cette créature. Personne ne l'a jamais vu, ni ne sait s'il existe réellement, mais il paraît qu'il est affreux...termina Clopin d'un ton plus réservé. -Pauvre bossu...ce doit être difficile de sonner des cloches, dit Esméralda, soudain prise de compassion. Je suis sûre qu'il ne mérite pas ça... -Non ma chérie, tu as raison, acquiesça Rubis, maintenant rentrons."
- Chapitre 5:
Le temps passa à la cour des miracles, dans des conditions toujours plus difficiles. La meilleure amie de Rubis avait disparu il y a presque deux ans de cela, certainement pour satisfaire les caprices de Frollo. Personne ne savait où elle se trouvait, ni ce qui lui était arrivé, mais tout le monde sentait bien que le juge y était pour quelque chose. Rubis le vivait très mal, et se réveillait parfois la nuit en croyant qu'elle était revenue, immédiatement ramenée à la réalité par son mari qui avait de plus en plus de mal à la calmer à son réveil. Cet événement avait bouleversé le peuple gitan, qui gardait espoir qu'un jour elle reviendrait. Esméralda avait fêté son huitième anniversaire, et elle devenait de plus en plus belle. Elle était la raison de vivre et le rayon de soleil de ses parents, qui eux s'étaient résignés à vivre dans l'inquiétude. Ce n'était pas le cas de leur fille, qui elle avait l'incroyable capacité de toujours garder sa joie de vivre, sa bienveillance, ainsi que de profiter de chaque instant que la vie lui donnait sans penser au lendemain. Cependant ses parents pensaient qu'un jour leur enfant tomberait de haut en ce qui concernait ses convictions et ses espoirs, et que quand cela se produirait, elle vivrait dans le même esprit et dans la même angoisse que les autres gitans, en regrettant de s'être faite des illusions. Mais ils avaient tort, et ne se rendaient pas compte que c'était eux qui étaient trop pessimistes, au lieu de prendre exemple sur Esméralda. La fillette, en l'espace des quelques années qui composaient sa vie, avait gagné le cœur de tous les habitants de la cour, ainsi que son public lorsqu'elle dansait pour lui. Elle faisait preuve d'une grande intelligence et d'une grande justesse dans tout ce qu'elle faisait et disait, ce qui ne manquait pas d'épater ses proches. Un matin, Esméralda partit se promener dans les rues de Paris avec Clopin pour ramener des vivres chez eux. Ils passèrent devant des étalages de marchés et achetèrent, avec de l'argent honnêtement gagné, des fruits et des légumes. Ils firent également une escale à la boulangerie et prirent plusieurs livres de pain. Pour finir leurs emplettes ils décidèrent d'aller acheter du saucisson à la boucherie. Mais une fois arrivés devant la boutique, un bien curieuse scène se déroula devant les yeux écarquillés des deux amis. Le boucher, armé d'un gros couteau à viande, poursuivait une jeune chèvre qui semblait bien plus maligne que lui. Il abattait son arme sans trop réfléchir, sa vue douteuse ne l'aidait pas. L'animal esquivait admirablement bien les coups, et s'arrangeait pour mettre son agresseur en situation délicate. La bête passa entre les jambes de Clopin, et stupide comme il était, le boucher tenta d'en faire de même. Evidemment il fit tomber le pauvre gitan à la renverse, et atterri sur lui en manquant de l'étouffer avec son gros ventre. Les passants furent tous pris d'un fou rire, et Clopin se dégagea du boucher dans une colère monstre. Il poussa des jurons mais arrêta immédiatement quand Esméralda apparut avec la petite chèvre traumatisée dans ses bras. Elle regarda le boucher avec un regard noir et lui demanda d'un ton furieux : "Mais vous n'avez pas honte, Monsieur le boucher!? -Voyons Mademoiselle, cette sale bête me tourmente depuis bien trop longtemps, il est temps d'en finir! Se défendit-t-il. -Comment? Vous osez vous en prendre à un animal innocent pour si peu! S'insurgea-t-elle. Vous n'avez jamais pensé que tout ce que cette chèvre voulait c'était un peu de nourriture? Oh mais attendez, je crois bien que...mais oui....il me semble,continua-t-elle d'un ton ironique, que vous employez un laitier dans votre arrière boutique, n'est-ce pas? -Euh, mais, c'est à dire que...répondit le boucher tout penaud. -Répondez! Ordonna la fillette. -Eh bien oui...avoua l'homme. Et alors, je ne vois pas le rapport. -Cette pauvre bête a la peau sur les os, tout ce qu'elle veut c'est un peu de lait!" Déclara Esméralda en allant chercher un bol du breuvage dans la boucherie. Pendant sa courte absence son interlocuteur ne dit rien, d'ailleurs tout le monde resta silencieux en se demandant si ce qu'ils étaient en train de voir était bien réel. Une petite fille de huit ans était-elle vraiment en train de réprimander Monsieur le boucher, connu pour son mauvais caractère? La petite revint avec le lait et le présenta à la chèvre qui se jeta dessus et le but jusqu'à la dernière goutte, puis ajouta : "Vous voyez, cette sale bête comme vous dîtes ne voulait absolument pas vous tourmenter! Il faut réfléchir dans la vie, monsieur! -Diantre, s'étonna le boucher. Voilà qui m'embouche un coin. -Et maintenant, donnez-moi mon saucisson, s'il vous plaît, exigea Esméralda. -Euh...paît-il mademoiselle? Interrogea le boucher. -Je suis assez claire, je veux mon saucisson!" Riposta-t-elle. Le boucher s’exécuta et attrapa un gros saucisson sur son étalage, ainsi qu'un jambon sec au passage, sans trop réfléchir, de peur d'être à nouveau humilié devant ses meilleurs clients. Il tendit la viande à la jeune fille en déclarant : -Mes respects Mademoiselle, vous allez devenir une grande dame! -Ça par exemple...murmura Clopin qui ne croyait pas ce qu'il voyait. -Merci beaucoup Monsieur, reprit Esméralda. Et au fait, cette chèvre ne vous embêtera plus, car non seulement elle a eût ce qu'elle voulait, et en plus je la garde! -Comment, demanda Copin, tu veux la prendre? -Oui, elle a besoin qu'on s'occupe d'elle. Elle s'appelle Djali! Affirma la fillette. -Euh...très bien, accepta-t-il sans oser la contredire. Mais ce n'est pas moi qui va expliquer ça à tes parents, je te préviens, je n'y suis pour rien! -Ne t'en fais pas, je m'en occupe!" S'enjoua la petite fille. Ils rentrèrent tous deux les bras chargés de leurs achats, avec en prime un gros jambon. Clopin était impressionné par le tempérament de la fillette, son caractère commençait à s'affiner, et elle n'avait pas l'intention de se laisser faire par qui se que soit. De retour à la cour des miracles, Clopin annonça à Rubis et Théodore : "Votre fille m'a impressionné! Elle nous a rapporté un jambon!" Et il se lança dans le récit de leur étrange matinée...
Dernière édition par cookie7 le Mer 20 Jan 2016 - 22:00, édité 9 fois |
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