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COUP DE GUEULE ELOGIEUX (suite)Lorsqu’on pénètre pour la première fois dans l’enceinte du Disneyland Hôtel, on est victime d’une faille temporelle, qui nous propulse au sein du 19ème siècle à Londres. Sherlock Holmes aurait pu fumer sa pipe dans ce lieu, en attendant son fiacre. Magnifique ère Victorienne.
Mais ici, point d’acajou et de lambris sombres. Les couleurs murales sont d’un rose pastel, les meubles cossus, l’atmosphère chaleureuse et les tapisseries imposantes.
Une cheminée au foyer crépitant occupe fièrement un coté du hall tandis que les guichets de réception distillent les départs (visages tristes) et les arrivées (y’a d’la joie)…
La pièce aux dimensions généreuses est surplombée d’une coupole. On y devine les balcons des étages supérieurs auxquels on accède par un escalier qui trône avec majesté devant le visiteur ébahi.
Pour gravir cet escalier, il faut des mollets, croyez moi.
C’est fou mais en plus ça sent bon. J’ai lu quelque part que le parfum d’ambiance de l’hôtel était même en vente à la boutique.
L’atmosphère est donc chaleureuse, pour peu que l’on s’y sente à l’aise. Parce que si vous avez le syndrome « je déteste les gens qui ont du fric et tout ce qui s’y rapporte… » alors vous ne vous sentirez pas trop bien.
En revanche, si vous êtes bien dans vos baskets Kiabi, la magie opère vite…
Nous pensions que les concierges et autres réceptionnistes nous regarderaient avec condescendance. Que nenni mes amis… Ils sont à votre écoute, voire à votre service.
D’ailleurs, quand on a demandé à Alfred de bien vouloir garder nos sacs en consigne le temps qu’on aille déjeuner, il s’en est chargé volontiers. Il a sorti une amulette, a suspendu les sacs à son extrémité, puis les a dirigé vers une flamme afin de brûler tous les germes que l’on aurait pu amener avec nous au sein de sa demeure.
Ensuite, avec flegme et élégance, il nous a expliqué comment nous rendre au restaurant dans lequel nous avions réservé pour 13h. Pour ce faire, il nous indique l’escalier/Himalaya, car les gueux ne prennent pas l’ascenseur.
Je récupère donc mon piolet et mon cordage dans mon sac encore chaud.
Arrivés en haut, vingt minutes plus tard, on regarde en bas et on frime un peu. Le temps de planter un drapeau et faire quelques selfies, quoi…
On prend ensuite la direction de la passerelle en verre, qui permet d’accéder à l’octogone central de l’hôtel, dans lequel se trouve notre objectif.
On évolue donc dans des couloirs luxueux, à la moquette épaisse jusqu’à la boutique Galerie Mickey.
Là vous trouverez tout le meilleur du resort en matière de vêtements, objets collector, jouets etc… De grandes vitrines abritent des statuettes et des tableaux, à des prix finalement assez abordables. Pour qui veut ramener un petit bout de rêve à la maison. Les fenêtres de la boutique donnent sur Fantasy Gardens, vous savez les jardins par lesquels on passe juste avant d’accéder aux guichets d’entrée.
On continue toujours plus à l’ouest.
Pour finalement arriver à un grand patio, avec une autre coupole.
Sur notre gauche, le Café Fantasia.
Vous pourrez y déguster des boissons chaudes, des cocktails ou un simple verre d’eau dans l’ambiance cosy du célèbre dessin animé, mais sans les hippos, qui ne font pas bon ménage avec les verres en cristal.
En levant la tête, les étages abritent les chambres du Castle Club, sélection de suites, bourrées d’avantages sympa, dont un ascenseur privatif qui amène directement aux portes du Parc. Si, si… comme je vous le dis. En même temps, quand on y réfléchit, c’est juste en dessous…. Pfff.
En face de nous, se dresse enfin le restaurant tant convoité par nos estomacs vides.
Inventions.On jette quand même un œil sur le menu qui est exposé avant de se précipiter. Dans ce monde là, Madame, on ne se précipite pas.
Je lis en diagonale. Il est indiqué « Buffet à volonté/coupons demi-pension/viens manger avant qu’y ait plus rien ».
Bon ben on y va, hein…
On chausse nos patins pour pas salir le parquet, et on se dirige vers l’accueil.
Tout de suite un majordome nous souhaite la bienvenue, quelques banalités d’usage, et nous dit (véridique) : « Mais attention, même si nous prenons les coupons en question, le menu buffet, lui est à 64 euros par personne, parce qu’on est dimanche… »
Quand Mike Tyson balance un crochet du gauche à Hello Kitty, ça doit faire pareil. Un choc cérébral qui provoque une syncope courte mais néanmoins intense…
Merde, on peut pas. Le budget vacances est déjà salement égratigné. Pas raisonnable du tout.
Je baragouine un truc marrant, et on s’éloigne un moment avec ma femme. Qu’est ce qu’on fait ?
On est là, on a faim, le petit s’éclate (il était presque déjà installé, une serviette autour du cou)… Tant pis, on y va !
OK.
Le gentilhomme nous laisse alors entre les mains d’une Mary Poppins qui nous laisse choisir notre table. On s’installe proche d’une fenêtre qui donne sur le parc.
Le taux de suicide à cette table est élevé (du fait de sa position) au moment de l’addition.
On voit le flot continu de visiteurs juste en dessous, se déverser lentement et rejoindre Main Street.
Dans l’axe, en face de nous, le château de la Belle au bois dormant.
On domine le monde. C’est un moment magique.
Nous sommes assis dans une petite salle (il y en a plusieurs) dont les murs en bois servent de cave à vin. Des centaines de bouteilles couchées. Les tables sont grandes, habillées de nappes blanches et de vaisselle gravée au nom de l’Hôtel avec une petite fée Clochette. Finesse.
L’hôtesse nous explique le fonctionnement et l’emplacement du buffet.
J’y vais en premier. Explorateur dans l’âme de ce monde étrange.
Et là… plus je me rapproche, plus je suis hébété. J’en pleurerais.
Le buffet, mes amis, est directement issu de votre imagination. Quand on vous dit « buffet » vous pensez à quoi ? Variété des produits, couleurs, odeurs, fraîcheur, quantité, plumes, verrines, fruits, décoration, et j’en passe. Eh, bien tout était là.
Un BANQUET, oui... pas un buffet !!!… On avait du mal lire, c’est sûr.
Le saumon fumé d’un rose qui rappelle le papier peint est présenté sur de grands plateau agrémenté de citrons sculptés. Les pots de crème fraîche qui l’accompagnent sont très appétissants. A coté, le foie gras et ses toasts me font des clins d’œil. Le pâté en croûte forme une pyramide autour d’énormes cornichons. Des salades en tout genre, attendent sagement. Des verrines de toutes les couleurs sont là aussi…
J’aperçois des plats chauds un peu plus loin. Grillades, viandes émincées, ou viandes en sauce, rôtisserie, potages, poissons, légumes, frites ou pâtes, pizzas. De tout, à profusion. De délicieux fumets m’enivrent et m’emmènent danser le tcha-tcha-tcha. J’envoie un fax à mon ventre :« Tu vois, c’est ça dont je t’avais parlé… »…
Et les desserts. Mamma mia… Mousse au chocolat ou salade de fruits ? Tarte ou sorbet ? Moka au café ou religieuse ? Macarons ou crêpes Suzette ? … Démentiel.
Sérieux, on en a déjà fait des buffets. Mais celui là, il est pas mal dans son genre.
Je m’attrape une assiette et commence à faire un choix stratégique. Il faut goûter un maximum de choses, mais pas beaucoup à la fois pour garder de la place.
Réflexion.
Je retourne à la table avec une brouette remplie de victuailles (la brouette, je l'ai empruntée à un jardinier), et laisse ma femme et le fiston découvrir le bazar.
Je les attends, et eux aussi reviennent les yeux embués.
Tout le monde est assis, c’est parti.
On se régale évidemment.
Le personnel nous ressert boissons, petits pains, veille à notre confort.
Au bout de quelques minutes, nous sommes dérangés par… les personnages qui commencent à défiler autour de nous. Alors là, le fiston arrête de manger… submergé de bonheur.
Il reviendront plusieurs fois durant le repas, prenant le temps de faire les photos à notre rythme. Merveilleux.
On verra des têtes que l’on a pas l’habitude de croiser. Des costumes aussi. Insolites.
On recevra ensuite la visite d’une sculpteuse sur fruits thaïlandaise. Elle prend une pomme et commence à débiter des petits morceaux jusqu’à en faire un objet d’art.
Elle reste à table avec nous, discutant comme si elle faisait partie de la famille.
Nous, on se sert, on se ressert… Des plats, des desserts… Farandole de mets goûteux.
Jusqu'à épuisement gustatif. On est bien. Simplement.
Mes amis, ce repas est une grande, une très grande réussite.
C’est cela aussi, Inventions. La générosité du personnel.
J’ai beaucoup plaisanté sur le coté guindé des lieux. N’en croyez rien.
J’en veux pour preuve que lorsqu’au bout de 2 heures, nous avons demandé l’addition, nous sommes restés scotchés.
En effet, le gentilhomme de l’accueil nous a compté 1 coupon demi pension + 15 euros par personne. Ce qui représente un geste commercial de – 25%. Incroyable !!! Il avait compris qu’on souhaitait vraiment essayer ce restaurant, mais qu’on avait pas prévu le budget nécessaire. Un grand moment de gentillesse.
Je l’en remercie encore.
Au moment de partir, le fiston qui a sympathisé avec tout le monde s’est vu offrir un kilo de bonbons, et nous avons été chaleureusement salués.
Nous sommes sortis, bienheureux de ce moment.
Je pense que ce souvenir est gravé à jamais.
Nous avons ensuite rejoint la consigne. Alfred nous a accueilli avec un grand sourire, et nous a rendu nos effets personnels.
Ensuite il a désinfecté son comptoir…
A faire absolument.Bien sur, ce restaurant n’est pas à la portée de toutes les bourses. Toutefois, il mérite vraiment le détour.
La nourriture est extraordinaire, l’accueil hors norme et le confort absolu.
La vue est imprenable pour les photographes. Et les personnages….
Ce restaurant est une parenthèse enchantée..
En rognant sur quelques achats superflus lors de notre prochain voyage, nous y retournerons. Obligatoire.
Je vous conseille d’en faire autant.
Album Photos Le buffet, et c'est juste une partie....
Une autre partie...
@ très vite pour la suite de notre périple....