La Reine des Neiges [Walt Disney - 2013]

Ton avis me fait très peur Olivier. J'attends ce film avec impatience mais je craignais vraiment que le côté soi-disant sombre et émouvant soit absent. Je suis un peu inquiète maintenant :S

Malheureusement, depuis les années 2000 les films Disney sont de plus en plus édulcorés voir mielleux. Il est clair que si le public était dans la tranche des 17-77ans, le film serait comme il devrait être, les gags en moins. Après je forgerais ma propre opinion, je sent que je vais tout de même adulé le film, mais il vaudra moins que le Roi Lion ou le Bossu de Notre-Dame.

je suis d'accord avec vous, parce que même si nous avons une différence de degré dans notre critique au final ce que l'on reproche au film est la même chose. Tout va trop vite, on veux nous faire faire mille choses en même temps, rire, pleurer etc etc et du coup on ne va pas aux fonds des choses, je suis d'accord avec Olivier on manque d'immersion  dans le ressentit des personnages, bon après moi j'ai adoré quand même
 
Après comme nous en avions discuté c'est l'époque qui veut ça aussi, à l'époque du très mature "Pocahontas" ou du très très mature "Bossu de Notre Dame" la compétition en face c'était "le prince d'Egypte" ( film hyper adulte ) ou encore "Anastasia" ( là encore très adulte ), tous ces films sont une époque où les studios d'animations voulaient des films matures épiques historiques et qui pouvaient faire très "grands films du cinéma", forcé de constater que les recettes ont commencé à tomber et donc un éloignement du genre pour notre plus grand malheur ( puisque ce sont 4 de mes films d'animations préférés ) mais c'était une autre époque et une autre démarche, nous somme en 2013 et Frozen est un film de notre époque ( et encore il s'en sort bien )

Bon c'est bien je vois qu'on est tous à la fois assez raccords et réalistes. Mais c'est vrai que le conte d'Andersen avait un tel potentiel, le scénario écrit de Disney aussi, et l'attente des fans exigeants connaissuers si grande quant à ce conte, ce film, ce personnage, sans parler par-dessus tout ça de l'obsession secrète de toute une génération de retrouver un B&LB ou RLion ou BDNotreDame ou POCA 2, qu'on est sûrement en décalage avec le grand public qui va tout savourer sans ciler.
Après, dernier aveu, j'aimerais bien qu'on retrouve dans la partie non spoilers qui est le grand vainqueur, le moins spolié des spoliés, et lui demander son avis : tout se prendre sans se douter de rien doit avoir quand même un super impact, comparé à nous qui avions/avons tout dans notre tête et guettions le déroulé des scènes et répliques les unes après les autres, ce qui nous a sans doute empêchés de décoller à 200 %.

Je ne suis vraiment pas d'accord avec ces ressenties. Moi, j'ai clairement adoré le film qui se place facilement à côté du Bossu et de la la Belle et la Bête dans mon top 3 Disney. L'émotion est bien présente et j'ai été happé comme jamais par l’histoire des deux sœurs. Je trouve au contraire que le film est parfaitement bien construit (à la différence de Rebelle dont j'avais trouvé la trame bancal).

Les scènes de l'enfance et la chanson Do you Want to Build a Snowman ? permettent de parfaitement bien comprendre la relation des deux sœurs, leurs amours et l'origine des peurs d'Elsa. Car la force du personnage d'Elsa est cette peur. La peur qu'elle ressent est dû à son amour. C'est parce qu'elle aime qu'elle a peur : peur de faire mal à sa soeur, à son peuple... Ce n'est pas Quasi qui est rejeté par son physique ou la Bête qui découvre petit à petit l'amour. Non, Elsa a plein d'amour en elle, mais c'est elle (mais aussi son éducation) qui choisit de contenir son pouvoir. Elsa est une cocotte minute qui explose dans Let it Go. Certes la scène est spectaculaire mais totalement compréhensible et légitime. A force de garder au fond d'elle ses pouvoirs, la pression est devenu trop forte et il faut naturellement qu'ils sortent. En choisissant la solitude et l'exil, elle pense qu'elle va pouvoir laisser libre court à son soi véritable. C'est comme quand un frustration se libère, on n'est pas dans la mélancolie comme Part of your World. Non, au contraire, on crie sa joie. C'est Let it Go.

Kristoff m'a aussi étonné car je ne penserais pas qu'on en saurait autant sur lui. Il est à la fois tout en retenu, maladroit, pas sur de lui mais aussi bourru. L'anti Flynn. La chanson des Trolls même si pas exceptionnel permet de construire sa relation avec Anna. Les deux ne s'en rendront pas compte tout de suite mais ce que disent les trolls servent à ce que tous les deux voient que celui qu'on aime n'est pas parfait...

Au final, je trouve le film vraiment émouvant mais aussi léger. Pour une larme, il y a un sourire. L'aspect musical apporte beaucoup à l'émotion qui est différent de La Belle et la Bête ou du Bossu ou encore du Roi Lion. C'est une émotion qui touche plus par rapport au ressenti de chacun. La Reine des Neiges n'est pas un film sombre comme Le Bossu mais émouvant par ce côté avec des personnages torturés, dans un sens (Anna est torturée par se besoin d'amour à tout pris) comme dans l'autre (Elsa est torturée par cette peur, lui-même dû à l'amour). Elsa est surement un des personnages les plus complexes de Disney, avec la Bête, je trouve. Car nous faire ressentir de l'empathie pour un personnage qui a peur d'elle-même est un tour de force. Le parcours d'Elsa dans le film est celui de toute personne qui doit apprendre à s’accepter soi-même pour ce qu'elle est puis à accepter que les autres puisse l'aimer pour ce qu'elle est. Un véritable voyage intérieur dans sa propre âme que propose La Reine des Neiges, je trouve...

En fait, le film me fait vachement penser à la Princesse et la Grenouille. Y a un super potentiel. Au début, ça part dans tous les sens, on voit pleins de personnages. Le maitre des ombres qui signe un pacte avec le diable, la vieille vaudou aveugle, la copine blonde fofolle... et au final, tous ces personnages, on ne les voit pas ou que peu...
On se retrouve avec la princesse la plus chiante des studios Disney parce que sans défauts, le prince le plus prétentieux et vil mais... en grenouilles. et qui s'envoient gags sur gags sur gags avec un croco et une luciole édentée.
On ne retient que ces 3 personnages et des gags pas aussi drôles que des Pixar ou la concurrences des Minions et co.

Là, c'est pareil, plein de potentiel fabuleux : Les deux soeurs, le prince pervers narcissique, les pouvoirs magiques, la succession de throne, les trolls...
Et on retient quoi ? Des gags avec un bonhomme de neige et une nana fofolle, positive et extravertie qui s'associe avec Grincheux pour un énième "buddy movie avec sidekick"
Et franchement, même si y a des passages géniaux, quand je vois tout ce qui est juste effleuré, tout comme dans la Princesse et la Grenouille, ça me rend fou.

Là où Rayponce avait une histoire très simple : les rapports malsains / aimants entre une sorcière et sa captive, une relation d'amour entre Rayponce et Flyn qui prend tout le temps du film pour se développer, avec une chanson d'explosion de sentiments sur la barque.

Là encore, je ne suis pas d'accord. La romance n'est pas le cœur du film. C'est l'amour des deux sœurs. La romance entre Anna et Kristoff est en fait qu'à son début à la fin du film. Elle va se créer petit à petit APRÈS le film. Je trouve que la relation est très vraie, presque réaliste en fait. D'ailleurs, c'est bien un des messages du film,qu'il faut du temps pour construire une relation amoureuse. D'ailleurs, la preuve la plus flagrante est cette petite bise sur la joue à la fin. Toute simple, toute pudique. Certes, la bise se transforme ensuite en baiser, mais il n'est pas fougueux, plutôt maladroit. Ce n'est pas un coup de foudre comme Raiponce et Flynn. C'est un amour simple qui demande à grandir.

Ah chouette les débats sont ouverts. Bon l'émotion est un truc super intime et complexe et respectable donc Zuzu merci pour tes analyses même si je les partage pas, on verra les autres avis dans 10 jours. Comme Alio le suggérait le style de narration a évolué, celui d'il y a 10 ans me touchait plus, on est forcé de reconnaître que c'est différent, Quasi, la Bête, mais même Tarzan, Jim ou Ariel m'ont plus touché, c'est moins fort pour moi, tous les thèmes psychologiques que tu analyses sont vrai, j'ai bien compris tout ça, j'attendais ça mais pour moi c'est étouffé par le rythme, la 3D et l'humour. Elsa est sûrement la plus touchante de tout l'univers Disney, je n'y ai juste pas eu accès.... alors que pour les pré-cités c'était une évidence...
Elsa est sûrement le perso le plus complexe sur le papier mais je l'ai pas ressenti assez. Elle dans la peur .VERSUS. l'amour avec Anna dopée au bonheur OK, et Let it Go une libération oui mais alors il faut se mettre d'accord la pauvre se trompe car suite à sa chanson elle retombe dans la contention et une peur encore pire que lors de son passé à Arendelle...

Kristoff m'a surpris moi à l'inverse, il n'a pas de scènes pour s'incarner, peu avec Anna et Sven, pas avec Olaf où il y avait potentiel (genre tu m'agaces, genre ton rêve c'est du vent, un peu à la Tiana à Ray dans le cimetiere...), il ne chante pas avec les trolls, de nouveau occasion ratée encore et comme on est pas dans le cliché du héros qui sauve et aime sa belle, son retour vers Anna est touchant mais annexe.

Enfin bref des goûts et des couleurs...

j espère que j ai mal lu mais Anna une princesse girly douce et naive? OH NON!!!! moi qui l imaginait fofolle , maladroite etc....je suis décue..

Elsa se libère d'elle-même mais elle fait passer le balancier à l'inverse : en se coupant du monde. D'ailleurs, tu le vois dans la scène des retrouvailles. Au début, elle est sereine quand Anna lui fait des compliments sur le château, sa tenue. Puis elle se crispe quand sa soeur veut absolument qu'elle revienne. Et là Anna lui annonce que le royaume est complètement gelé. Elsa se rend compte alors que la fuite n'a servi à rien, que sa peur la bloque toujours, et que pire qu'elle est totalement désemparée. C'est vraiment l'effet du balancier : elle est passée d'un extrême à l'autre sans avoir réglé ses problèmes au fond d'elle-même.

Après, chaque personne vit le film en fonction de son propre ressenti et de ses propres expériences. Merida m'avait semblé creuse au possible, par exemple. Rebelle certes, mais jamais en danger. Et sa relation avec sa mère ne m'avait pas semblé vraie et ne m'avait absolument pas touché.

sheryne0603 a écrit:

j espère que j ai mal lu mais Anna une princesse girly douce et naive? OH NON!!!! moi qui l imaginait fofolle , maladroite etc....je suis décue..

Pour moi, elle est tout ça : fofolle, maladroite et naive.

ah merci tu me rassures zuzu  

Ouh la je m'en prends un peu plein la tête là avec toutes vos critiques !! ^^
Bon à ce que je vois, La Reine des Neiges ne détrônera pas les chefs d'oeuvres des années 1990, et le personne tragique que j'attendais ne sera pas présent ici...

Ce qui me fait peut être le plus peur est de retrouver une deuxième Raiponce en Anna...la jeune fille mignonne, surexcitée, naïve et volontaire était très satisfaisante, novatrice, mais si on a le droit à une Raiponce bis trois ans après...moyen.

Après j'essaierai de regarder le film de la façon la plus neutre possible et de me laisser porter, mais comme l'a dit Ed, ils sont sans doute mieux placés pour juger, que nous qui suivons depuis des mois chaque spoiler pour essayer d'en savoir toujours plus sur le film !

Question sur la fin du film:

Après, il est clair que je ne savais pas la même chose que vous qui vous vous êtes intéressé au moindre détails. Et pourtant, je savais déjà des choses notamment des chansons, dès la présentation faites en juillet et de ma lecture d'un œil distrait des livres illustrés (je savais pour Hans par exemple). J'ai l'impression que beaucoup, ici, ce sont imaginés LEURS films (je pense à Ed notamment) et n'ont pas réussi  (ou ne vont pas réussir) à apprécier le film voulu par les réalisateurs. Je suis arrivé avec un oeil ouvert et bienveillant. Et au final, La Reine des Neiges rentre dans mon top 3 avec La Belle et la Bête et Le Bossu, deux films des années 90.

Est-il parfait ? Surement que non mais comme l'était La Belle et la Bête (l'animation passe du sublime au bof sur certains plans, la fin est expédié après la transformation...) ou Le Bossu (même problème d'animation, en particulier sur Esmeralda, l'aspect visuel des Gargouilles, leurs chansons...) mais cela ne m'empêche pas de mettre les films au dessus. En fait, les trois films ont deux points communs qui me touchent particulièrement et qui expliquent ce classement : ce sont les trois films avec le plus de chansons, ceux qui sont le plus comédie musicale ; les trois films ont des personnages tourmentés et / ou rejetés. Ils ne peuvent que me plaire

Que puis je répondre à ca, les trois films cités par Zuzu sont mes préférés, je partage tout à fait ton point de vue, tant qu'à Brave,je trouve le scénario complètement raté

Ne revenons pas ici sur Brave ;-) Disney Belle si ton soucis est que Anna ressemble a Raiponce alors oublie, pas du tout. Les soucis sont ailleurs. PS : Zuzu je pense qu'on serait étonnés de voir combien de gens ont sur investi ce Disney et ont imaginé LEUR film. Y compris tous les fans américains qui dépriment et hurlent parce que leur petite Elsa ne se maque pas à la fin du film ;-) Bon au-delà de nos souhaits Olivier, Alio et moi évoquions quelques problèmes de forme et de structure objectifs qui nous ont interpellé. En fait, je te jalouse secrètement pour avoir pris un tel pied, j'espère y arriver la prochaine fois...

Après, c'est aussi une question de ressenti. Pour revenir à Brave, le film a aussi des gros problèmes objectifs de structure (les deux derniers tiers sans saveurs, une repompe de Frère des Ours, Mérida qui n'est jamais en danger durant tout le film, des allez / retour incessants et inutile forêts <=> château, un humour assez lourd) pourtant tu as été transporté. Comme quoi, chacun vibre différemment les uns des autres. Et heureusement ! En tout cas, moi je suis content de prendre mon pied. Déjà vu deux fois. Il me reste à le voir une fois en français en 2D au Grand Rex, puis une quatrième fois en 3D cette fois-ci...

Un extrait de la scène Let it go du film.

Nouveau spot tv en vf


A noter :

-Commentaires supprimés...
-FTFTIF en VO...

Merci pour le court extrait de Let it go, et l'interview d'Idina Menzel ♥♥ (j'ai adoré le passage sur le fait de savoir si chanter en étant enceinte modifie la voix).

Ed : merci beaucoup de me rassurer sur ce point, ça m'aurait vraiment déçu sinon ^^

Vraiment sympa cette vidéo, Idina Menzel a tellement de classe !!

De rien les filles ^^!

Wowww Zuzu 2 fois déjà ? Comment as tu fait ? Moi je compte le faire en décembre une fois francais 2D, puis un samedi soir VO 3D parmi une foule d'anonymes pour guetter réactions ;-).

En fait, comme je devais interviewer les réalisateurs le matin de la mastercelass, j'ai du voir le film avant...

Sinon à part les critiques que j'ai fait, le film m'a vachement plus. J'ai adoré Olaf alors que je déteste les sidekicks. Je l'ai trouvé d'une sincérité enfantine aussi touchante et drôle que les animaux de Pocahontas alors que je m'attendais plus à un insupportable Mushu ou gargouilles.
j'ai beaucoup aimé la chanson d'ouverture très Lilo et Stich et les images très poétiques des coupeurs de glace, j'étais bluffé de voir qu'une romance qui se termine par une demande en mariage en quelques heures et moins de 20 min pour nous soit encore plausible de nos jours, comme ne l'avait été la rencontre entre Blanche Neige et le prince y a 80 ans.
Même si je trouve que Robert Lopez est un sous Alan Menken, j'écoute en boucle les quelques chansons disponibles depuis une semaine. C'est tellement mieux qu'un Randy Newman où je me lasse au bout de quelques écoutes. Comme le livre des Mormons ou Avenue Q, j'aime une fois que j'ai vu le film (show) mais pas avant où je trouve ça fade.

Et pour revenir aux choses que j'aime pas, je déteste la parolière (l'épouse de Robert) qui donne un côté trop commun aux paroles. Je demande pas non plus un anglais soutenu, mais pour moi y a des limites à pas dépasser sans devenir cheap "the snow never bothered me anyway", "there will be actual réal life living people, which is totally bizarre"... et j'en passe.
ça me fait penser au "je voudrais super vite être roi" du musical roi lion ou à "l'amour, c'est c'qui a d'plus beau" de Romeo et Juliette. J'adhère pas du tout à ce langage.

Et puisque je suis encore sur les chansons je trouve que Robert Lopez, contrairement à Menken ne comprends pas trop les basiques de l'émotion. "Do you want to built au snowmen" aurait du pour moi être beaucoup plus émouvant. Là j'ai rien ressentit, j'ai plutôt eu envie de rire au gag de la voix collée à la porte.
Et je comprends pas l'intérêt de la chanson d'Elsa. pourquoi faire une chanson où elle se lâche et s'épanouie alors que 5 min plus tard elle est encore en déprime.
Pareil pour la "I want song" habituelle à chaque princesse : "FTFTIF". Ben, si la princesse a ce qu'elle veut 5 min plus tard (le grand amour), ben, y a plus d'enjeux. Alors que si elle avait voulu être utile, faire quelque chose de grand, d'humain... blabalbla, ben, je serais resté accroché à son rêve jusqu'au bout. Là, ça coupe l'histoire en deux.