Pourtant Well, ton image illustre bien ce que je voulais exprimer Si on enlève les manches de la robe rose et qu'on observe la structure, entre le col/manches, le corset, et l'aspect et la matière du bas de la robe, c'est très similaire. Enfin bon. Quand on ne veut pas voir.
"Ella did not know who was downstairs. Nor did she care. For surely no one had come to see her".
J'interprète ça comme le fait de savoir que des gens sont en bas (car sa belle famille continue d'y vivre), mais d'avoir arrêté de se soucier de ce qui peut bien se passer ailleurs, cela ne changera pas sa condition car personne ne la cherchera. Autant essayer de penser à autre chose que d'attendre en broyant du noir, qui ne faciliterait de toute façon pas les choses. Et quand le capitaine entre dans le grenier, elle n'est pas du tout dans la lune... Elle se lève face à un homme en uniforme, le temps de comprendre et de respecter la bienséance qu'on lui doit, puis de répondre calmement à la marâtre...
Je partage l'avis de DisneyWorld pour l'arrivé au bal. L'arrivée en retard attirant de toute façon les regards, autant descendre avec élégance
Pourtant Well, ton image illustre bien ce que je voulais exprimer Si on enlève les manches de la robe rose et qu'on observe la structure, entre le col/manches, le corset, et l'aspect et la matière du bas de la robe, c'est très similaire. Enfin bon. Quand on ne veut pas voir.
Euh non… Je viens de comparer une nouvelle fois. Je ne vois pas en quoi c’est la même robe, le corset ne s’arrête plus à la même hauteur. De plus, la marraine a enlever la ceinture, les manches,gonflée le jupon,changer la couleur et a aussi ajouter des motifs sans compter que le tissu brodé sur le décolleté ne semble pas être pareil. Après si tu considères que c’est la même robe juste parce que Cendrillon n’était pas nue lors de sa création et que sa marraine a en effet utiliser la base comme point de départ, c’est ton droit.
Pour le bal:
DisneyWorld a écrit:
Personnellement, j'interprète cette scène comme cela: Ella est totalement émerveillée par le faste luxueux qui se trouve juste devant elle et dont elle va faire partie. Pour elle qui n'a connu que la misère depuis la mort de son père, il y a de quoi être pleinement réjoui par cette perspective. Fait important, Ella a des amis outre les animaux contrairement à la Cendrillon du film d'animation qui reste tout le temps cloîtrée chez elle, ce qui explique son confort devant la société. Aussi, sa prestance et sa grâce sont là pour souligner à quel point elle est une princesse, extérieurement mais aussi intérieurement. Elle arrive du haut d'un grand escalier et sa robe bleue attire immédiatement tous les regards.
Elle ouvre le bal avec le Prince, ils ne pouvaient décemment pas s’éclipser en privé en laissant les invités en plan. Il n'y a pas de chanson également, ça aurait fait très bizarre qu'ils dansent tous deux dans le jardin Les jeux de caméras montrent qu'ils sont tous deux dans leur petit monde propre et Ella n'est pas très sûre d'elle non plus au début: "ils vous regardent tous" et le Prince réplique "non...c'est vous qu'ils regardent!".
Dans le film d’animation, j’aime beaucoup qu’elle se sente intimidée par le chateau. Elle ne sent pas princesse, elle n’est même pas là pour rencontrer le prince. Elle veut juste être comme les autres jeunes filles. Elle se perd et c’est lui qui va à sa rencontre et de là, ils commencent à valser devant tout le monde sans en faire des tonnes pour enfin s’éclipser et se retrouver seuls. Tu le dis toi même, dans cette version tout le monde la regarde pour sa robe. A chaque fois que je regarde ce film et qu’elle descend les marches, je ne fais même pas attention à son visage tellement sa robe attire l’attention et son corset semble minuscule.
Sinon, pour en revenir à l’antagoniste, ce que j’adorais le plus dans l’original c’est qu’elle veut faire croire à Cendrillon qu’elle fait bien parti de la famille. Elle l’appelle “mon enfant”, elle lui donne l’impression de la défendre devant ses filles, elle lui fait croire qu’elle peut se rendre au bal si son ouvrage est fait. Je ne vois pas ce qu’il y a de plus sadique que de faire travailler une jeune fille comme une esclave toute la journée en lui faisant miroiter qu’elle pourra sortir pour ensuite lui dire: “Bah non, tu n’as pas fini ton travail”. Dans ce film, la question ne se pose pas. A la limite, on défenderait presque la belle-mere puisqu'elle lui avait dit non des le depart et que Cendrillon s'impose à la derniere minute. --'
Dans le film d'animation, Lady Tremaine s’arrange aussi pour manipuler parfaitement ses propres filles lorsqu’il s’agit de détruire la robe de Cendrillon.Tout est orchestré,elle garde son calme et regarde la scene avec le plus grand plaisir, sans intervenir, avant de fermer la porte. Ensuite, quand elle comprend que sa belle-fille est la princesse, elle monte au grenier et l’enferme point barre sans raconter sa vie. Elle ne veut pas que Cendrillon puisse sauver sa famille. C’est une de ses filles ou personne.
Elle est tellement déterminée à garder Cendrillon loin du bonheur qu’elle est prête à sacrifier la vie du duc. Il est terrifié à l’idée qu’on lui tranche la gorge mais elle s’en fiche. Le spectateur sait que le roi n’ira pas jusque là mais elle non et pourtant elle sourit. Enfin,quand Cendrillon sort sa deuxième pantoufle, c’est vraiment une joie pour le spectateur de voir la réaction de Lady Tremaine qui à une reaction digne d’un film de Hitchcock.
"If you can't get the girl but your best friend can, it's time to move your booooodyyyyy".
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Princess Meg Modérateur
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Pour ce qui est du bal je respecte vos points de vue mais je reste sur mes position ! ^^ DW : certes, il n'y avait pas de chanson. Mais il leur aurait suffit d'en mettre une, ou même juste une musique, pour qu'ils puissent danser dans le jardin (perso j'aurais largement préféré, ça aurait été bien plus magique !), tout n'est pas gravé dans le marbre ! ^^ Une petite ligne de changée dans le scénario suffit pour résoudre un problème. S'ils avaient voulu que Cendrillon hurle au secours par sa fenêtre en voyant arriver le prince, par exemple, il leur aurait suffit de changer de place/position/orientation la fenêtre pour qu'elle le voit...
Pour en revenir au bal, ok elle a des amis au village m'enfin de la a avoir de telles postures presque royales devant tant de monde, il y a une marge. J'aurais bien aimé qu'elle affiche, ne serait-ce que durant un cours instant, une expression de gêne ou de timidité (elle se tient devant le prince quand même ! Et elle le sait. Perso je l'ai trouvée un peu trop sûre d'elle...) Dans le DA, non seulement Cendrillon reste très modeste,:elle ne parade pas fièrement dans sa robe de paillettes, elle danse sans se soucier des regards puis se dirige doucement avec le prince dans un endroit plus intime. Et an plus elle ignore que c'est le prince, ce qui est un grand atout pour moi. C'est ce que j'aime chez Aurore et Cendrillon de 1950 : elles tombent amoureuses d'un mystérieux mais "banal" inconnu. Le fait qu'il soit prince n'a que peu d'importance alors que si elles avaient sur d'avance leur statut ça m'aurait paru moins "naturel" (enfin je sais pas trop comment l'exprimer mais je me comprend lol)
Toujours est-il que durant une grande partie de film je trouve que la Cendrillon de 2015 en fait trop. Elle est soit trop passive, soit trop naïve, trop gentille, trop à l'aise, trop joyeuse dans des moments tristes, trop rêveuse, trop paillette, trop tout ! ^§ Je noirci un peu le tableau un mais c'est mon ressenti. Je trouve la Cendrillon de 1950 bien plus naturelle, et son perpétuel optimisme et sa bonne humeur sont toujours subtilement contrastés par son sarcasme et sa mélancolie. Je la verrait mal chanter après s'être fait enfermée par Trémaine, même après une ellipse temporelle. C'est comme si Blanche Neige chantait juste après s'être enfui dans la forêt... (sauf que... c'est le cas en fait ! j'ai rien dit ! XD) Enfin bref vous l'aurez compris, je préfère de loin la Cendrillon animée, et ce sans parler du physique (je ne suis pas méga fan du physique de l'actrice mais bon là ça relève uniquement de mes goûts perso ^^) Je trouve juste qu'ils auraient dû trouver un juste équilibre dans le caractère du personnage car je trouve ça quand même incroyable que la Cendrillon de 2015 soit plus passive et gentille que celle de 1950, fallait le faire !
ÉDIT : Well, encore une fois je partage tout à fait ton opinion sur tout ce que tu viens de dire (sauf que tu l'as exprimé mieux que moi ! ^^) dans le DA Cendrillon veut juste avoir la chance d'aller au bal comme les autres filles et profiter de la soirée, alors que dans le remake elle sait qu'elle vient pour le prince, et elle en fait vraimentdes tonnes et elle SAIT qu'elle est regardée de partout (dans le DA je suis persuadé que Cendrillon est tellement "hypnotisée" par le prince (j'ai pas trouvé d'autre mot ^^) qu'elle ne s'est même pas rendu compte que tout le monde la regardait. Idem pour le prince.)
Pour ce qui est du bal je respecte vos points de vue mais je reste sur mes position ! ^^ Et en plus elle ignore que c'est le prince, ce qui est un grand atout pour moi. C'est ce que j'aime chez Aurore et Cendrillon de 1950 : elles tombent amoureuses d'un mystérieux mais "banal" inconnu. Le fait qu'il soit prince n'a que peu d'importance
Exactement ! Aurore et Cendrillon tombent amoureuses sans avoir connaissance du titre de leur prétendants et c’est pourquoi je les adore toutes les deux. Bon il y a d’autre raisons pour chacune d’elles mais c’est un autre sujet.
Princess Meg a écrit:
C'est comme si Blanche Neige chantait juste après s'être enfui dans la forêt... (sauf que... c'est le cas en fait !
Pour Blanche-Neige ca passe bien parce que ca se passe en début de récit et qu’elle a encore plein de choses à affronter alors que si Cendrillon se mettait chanter à la fin, ca ralentirai le climax et cela agacerait le spectateur plus qu’autre chose puisqu’on veut juste savoir comment elle va se sortir de là.
Sinon, j’ai remarqué que dans les trois remakes auquel on a eu droit, toutes les scènes intenses dans lesquelles les princesses sont en danger ont étaient non seulement bâclée mais magistralement censurées: L’hypnose d’Aurore est la pire scène dans “Maléfique”, en ce qui me concerne, tellement la réalisation manque d’ambition avec ce plan lamentable sur le linge par exemple digne d’un mauvais telefilm. C’est pareil avec cette version de Cendrillon et la scène de l’escalier mais aussi dernièrement avec Belle lorsqu’elle se retrouve face aux loups. On a droit à peut être trente secondes et on ne sent vraiment pas le danger (contrairement à Maurice qui, lui a eu droit à une poursuite parfaitement tendue et même un brin trop longue). Avec les filles, j’ai l’impression que Disney veut juste montrer que les scènes sont bien présente et vite passer à autre chose pour ne pas risquer de perdre un dollars. Dans ces trois cas, c’est juste plat et fade (et ce sont bien des films avec différents réalisateurs) et pourtant on retrouve ce manque de rythme et d’intensité pour chacune d’entre elles exactement au même moment.
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Dernière édition par Well le Sam 13 Mai 2017 - 15:44, édité 1 fois
Princess Meg Modérateur
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Oui pour Blanche Neige ça passe encore. Et puis c'est moins perturbant vu que c'est un personnage animé, si.elle avait été réelle ça aurait plus gêné je pense...
Ah ça je suis d'accord ! La scène d'hypnose d'Aurore est 100000000000 fois mieux dans le DA, la tension est réduite au stricte minimum dans Maléfique... :/
Suite à la diffusion du film hier, j'ai eu envie de revenir sur certains éléments du film
• L'histoire
Beaucoup reprochent au film d'être un simple copié du film d'animation de 1950. Pourtant, les similarités ne sont présentes qu'en clin d’œils. Les similarités entre les histoires des deux films viennent simplement du fait que chaque histoire est une adaptation classique du conte de Perrault. Pour autant, la version 2015 pioche également dans beaucoup d'origines diverses.
Par exemple, la version des frères Grimm commence par ces mots :
Citation :
Un homme riche avait une femme qui tomba malade; et quand celle-ci sentit sa fin prochaine, elle appela à son chevet son unique fille et lui dit : - Chère enfant, reste bonne et pieuse, et le bon Dieu t'aidera toujours, et moi, du haut du ciel, je te regarderai et te protégerai.
Dans la version 2015, la mère demande à sa fille de garder courage et bienveillance. Si le "bonne/bienveillante" est resté, le coté "pieux" a perdu son coté religieux pour se muer en "aie du courage". Le courage (dérivé de cœur) étant une vertu qui permet d'entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur, et en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue... la demande reste donc assez similaire bien que modernisé et moins connotée.
Plus tard, la demande que fait Ella à son père de lui ramener la première branche (qui effleurera son épaule sur son chemin, et de la garder tout le long de son voyage pour penser à elle) est également inspirée de Grimm.
Citation :
Il arriva que le père voulut un jour se rendre à la foire; il demanda à ses deux belles-filles ce qu'il devait leur rapporter. - De beaux habits, dit l'une. - Des perles et des pierres précieuses, dit la seconde. - Et toi, Cendrillon, demanda-t-il, que veux-tu? - Père, le premier rameau qui heurtera votre chapeau sur le chemin du retour, cueillez-le pour moi.
Si la version de Grimm ramène une branche de noisetier (ce qui a toute une symbolique magique avec la mère dans cette version), Ella reçoit une branche de chêne (symbole de force et de générosité). Subtilement, la promesse faite à la mère est rappelée à la mort du père.
De nombreuses scènes entre Cendrillon et ses demi-sœurs, viennent de la version quant à elles de la version de Perrault : la scène où les demi-sœurs lui trouve le nom de Cendrillon, l'aide d'Ella pour habiller les deux sœurs ainsi que le dialogue au retour du bal sur la mystérieuse princesse. Idem pour les excuses lorsqu'elles découvrent qu'Ella est la mystérieuse princesse.
Côté magie, là encore, on est quasiment dans la retranscription à l'écran du conte (malgré un nombre d'animaux restreint) : le "beau carrosse tout doré", les "souris était aussitôt changée en un beau cheval" ainsi que les lézards laquais. Seul le cocher divergera, préférant un jars à un rat. Pour la tenue de Cendrillon, si les pantoufles sont bien en verres, la tenue abandonne le coté doré et argenté pour préférer une robe bleue, couleur du rêve. La scène de la bonne fée du film reprend le coté un peu farfelu et décalé qui intervient en lissant le conte, qui jusqu'à cette scène était une histoire plutôt "normale". L'apparition de la fée, et son "test de gentillesse" n'est pas sans rappeler un autre conte de Perrault, "Les fées", où la fée déguisée en pauvre femme demande à boire à l’héroïne avant de la récompenser.
Même certains détails du conte servent à rajouter des éléments dans le film. Ainsi, lorsqu'Ella répond à sa belle-famille en français (italien en VF) qu'elle connait la mode parisienne (/milanaise), c'est une référence au fait que Cendrillon a "bon goûts" dans le conte. Idem lorsqu'Ella pardonne à sa marâtre (ses sœurs dans le conte), même si Ella est bien plus simple et moins "généreuse" avec elles (et du coup bien plus réaliste).
Du coté des références au film d’animation Cendrillon (1950), on peut noter :
• Le château logo d’ouverture (Château de Cendrillon du parc DisneyLand de Floride) :
• Les noms et prénoms de la belle famille (Lady Tremaine, Anastasia et Drizella en VO), ainsi que les couleurs attribuées aux deux sœurs. A noter toutefois que Javotte et ses robes de couleurs jaunes sont déjà présentes dans le conte de Perrault.
• Les souris Gus et Jack (chaque devenant toutefois en 2015 Jacqueline)
• Le chat Lucifer.
• La chanson fredonnée Sing Sweet Nightingale.
• La leçon de chant de la demi-sœur.
• La robe rose démodée de la défunte mère mise en pièces par la belle-famille. Garder cette scène est logique afin d’empêcher Ella de les suivre au bal, mettant les valeurs de l’héroïne à rude épreuve.
• "I dont’t belive anymore" avant l’arrivée de la fée.
• La formule Bibidi Bobidi Bou .
• Cendrillon enfermée dans le grenier par sa marâtre lorsque cette dernière découvre son secret. (à noter que Cendrillon dormant au grenier est déjà présent dans le conte de Perrault)
• Les chansons A dream is a Wish Your Heart Makes, interprétée par Lily James, et Bibidi Bobidi Bou par Helena Bonham Carter durant le générique de fin.
• Autres inspirations et symboliques :
Une grande importance est donnée à la symbolique des éléments et des couleurs dans le film, de manière plus ou moins discrète. Ainsi, la blondeur d'Ella évoque l'innocence (de l'enfance), tandis que le roux de sa marâtre symbolise son coté perfide. La jeune fille est également vêtue de bleu tout le long du film, couleur symbole de rêve, calme et même spiritualité, tandis que le vert qu'affectionne Lady Tremaine renforce son coté diabolique et sa jalousie. On notera que le prince aussi porte du vert lors de sa rencontre avec Ella dans les bois, symbole ici de hasard et de chance, tandis qu'il portera du bleu le plus souvent, marquant sa ressemblance avec la jeune fille.
Le papillon est utilisé à de nombreux moments du film. Enfant, c'est le cadeau que ramène son père à Ella à la suite d'un voyage. C'est d'ailleurs l'une des seules choses de sa vie d'avant qu'elle arrivera à garder (et qui sera réduit en pièce lorsque Tremaine découvrira le soulier dans le grenier). Par la suite, des papillons orneront le col de la robe de bal ainsi que les pantoufles de verres (Ella amène donc symboliquement à la fois un peu de sa mère par la robe, et de son père par les papillons). Le papillon étant symbole de transformation, il n'est pas étonnant que celui-ci soit utilisé, Ella devant se sortir de la chrysalide de cendres de sa maison familiale pour s'épanouir et se révéler au grand jour.
La composition des pantoufles de Cendrillon, déjà présente dans le conte de Perrault, est également forte en symbolique. (concernant le débat verre/vair, la version de Charles Perrault mentionne sans équivoque du verre, alors que le vair (fourrure) apparaît plus tard, sous la plume d'Honoré de Balzac, qui trouvait le verre trop farfelu). Les objets en verre ou en cristal, à la fois beaux et fragiles, ont pour fonction de révéler la légèreté et la délicatesse de la personne qui les utilise, à la différence d'une personne commune qui les cassera.
Les décors sont aussi forts en symboliques. Ainsi, si le lieu et la période sont flous, la maison de la famille d'Ella est riche d'objets venant de tous pays, signe de leurs ouvertures d'esprits sur le monde. On peut notamment remarquer des "chinoiserie" décorant le bureau tandis que des carreaux typiquement portugais décorent la cuisine. Les tableaux sont également très intéressants. Par exemple, lorsqu'Ella s'apprête à accueillir sa belle famille, la caméra s'attarde sur un tableau représentant une jeune fille et des bulles de savon (Charles Joshua Chaplin, Jeune fille aux bulles de savon). Les bulles de savon symbolisant à la fois un jeu d'enfant et l'éphémère, le tableau marque donc subtilement, à l'arrivé des Tremaine, la fin de l'enfance et innocence d'Ella.
Moins subtil, lors du bal, alors qu'Ella descend les escaliers de marbre et que Kit s'avance pour la rejoindre, on peut distinguer rapidement derrière lui un tableau de Jean Honoré Fragonard, Les hasards heureux de l'escarpolette, une scène libertine où la demoiselle qui se balance sur une escarpolette en perd sa chaussure au vol.
La tableau annonce bien entendu ce qui va suivre, lorsque Kit et Ella s'isole dans le jardin secret de celui-ci. De manière très chaste et astucieuse, Kenneth Branagh le réalisateur, évoque ici une scène sensuelle entre les deux amants, entre les va-et-vient de la balançoire et la perte pour Ella de sa chaussure de verre, symbole de pureté.
• Anecdotes sur les décors
• Pour créer les décors, Kenneth Branagh a embauché Dante Ferreti, qui a travaillé avec Federico Fellini, Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola. L'homme a commencé ses recherches par une étude de l'architecture européenne des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, le réalisateur souhaitant demeurer dans le flou quant à la période à laquelle se déroule le long métrage. "Kenneth voulait que les décors évoquent un peu le XIXe siècle, ce qui m'a donné la possibilité d'incorporer des styles plus anciens d'architecture. [...] J'ai commencé à créer un monde basé sur du réalisme historique, mais comprenant des éléments fantastiques, afin que l'ambiance soit à la fois crédible, mais également magique", a indiqué le chef décorateur. • Tant Kenneth Branagh que Dante Ferreti tenaient à construire le plus de décors réels, les deux hommes étant réticents à l'idée de faire tourner les acteurs devant des écrans verts. Plusieurs décors ont donc été entièrement construits comme l’extérieur du palais royal, l'escalier principal, les jardins, les fontaines, la maison où grandit Ella et l’immense salle de bal du palais.
• Si le palais du film d’animation de 1950 est d’inspiration française, celui du film de 2015 est plus proche de châteaux allemand, tel des châteaux allemands Zwinger et Sanssouci (qui sont eux-mêmes inspirés du baroque français). • Afin de réaliser la salle de bal, Dante Ferretti s'est inspiré de l'intérieur de grands monuments français, comme le Louvre et l’Opéra Garnier. 2 km de tissu ont été nécessaires pour fabriquer les rideaux. Enfin, 17 énormes lustres faits en Italie, comportant près de 5 000 lampes à huile qui devaient être allumées à la main ont été installés.
• La salle de bal a été entièrement construite dans les studios Pinewood en Angleterre. Le plateau utilisé est celui qui porte le chiffre 007 - pour James Bond - et où sont filmées la plupart des scènes des aventures du célèbre agent secret. Les acteurs ont évolué sur un plateau de 45 m de long, 32 m de large et 27 m de haut. • Les extérieurs de la maison de la famille de Cendrillon ont été filmés à Wexham, dans le Buckinghamshire, en Angleterre. Les pièces de la demeure ont toutes été construites dans des studios.
• Anecdotes sur les costumes
• Malgré le besoin de cohésion entre les décors et les costumes, Sandy Powell s'est énormément inspirée des tenues des années 1940 pour les costumes, qu'elle a alliées à une mode "19ème", mais aussi des années 1920, comme pour la robe de Cendrillon. • Pour la robe que porte l'héroïne tous les jours, la costumière souhaitait que cette tenue rappelle des temps plus heureux de la vie de la jeune fille. Elle a ainsi créé une robe en voile de coton bleu-vert composé en filigrane de grandes fleurs roses, dont elle a estompé les couleurs pour donner l'impression d'une robe détériorée par le temps. • C'est la robe de bal de Cendrillon qui a demandé le plus de travail. Lily James, qui a un tour de taille de 55,88 cm, a porté un corset pour accentuer sa finesse. Et c'est Sandy Powell qui a décidé de ne pas lui faire porter de bijou afin de la faire se démarquer du reste des invités. "Cendrillon séduit le prince grâce à son honnêteté et sa bonté et je voulais rendre cela à travers cette robe", a indiqué la costumière. La chef costumière a souhaité allier volume, légèreté et simplicité. Sandy Powell a pour cela utilisé des tissus raffinés et superposé les couches de tissus. Elle explique : "Les couches de tissu flottent autour du corps d’Ella, ce qui facilite ses mouvements, et la rendent toute menue en comparaison de son apparence au début du film. Je voulais qu’elle ressemble à une aquarelle." Neuf versions de la robe de bal ont été créées pour les besoins du film. 245 mètres de tissu, énormément de jupons, plus de 10 000 cristaux Swarovski et près de 5 kilomètres d’ourlets ont été utilisés.
• Pour réaliser la célèbre pantoufle de verre, Sandy Powell s'est inspirée d'un modèle de chaussure du 19e siècle et a demandé de l'aide à la célèbre enseigne Swarovski, spécialiste du cristal. "J’avais en tête la forme de la chaussure, inspiré par un modèle des années 1890 que j’avais découvert au musée de la chaussure de Northampton, c’est-à-dire minuscule et d’une élégante simplicité avec son talon de 12 centimètres". 8 copies de la chaussure ont été construites, mais elles ont été utilisées uniquement comme accessoires, ne pouvant pas être portées car le cristal est trop rigide.
• La robe de la Fée Marraine a également demandé un grand travail. 120 mètres de tissu, 10 000 cristaux Swarovski et 400 petites lampes LED cousues sur le costume et qui s’illuminent lorsque la fée jette un sort la composent.
• Près de 200 figurants ont été embauchés pour la scène du bal. Chacun portait un costume unique dessiné et créé par Sandy Powell, qui s'est inspirée de films d'époque comme Le Guépard. Swarovski a également mis à disposition certaines des pièces de ses collections.
• Pour Sandy Powell, ce sont les tenues de la méchante belle-mère qui lui ont procuré le plus d'amusement. Puisque Cate Blanchett a été la première actrice choisie pour le rôle et que la costumière l'avait déjà habillée dans L'aviateur, c'est spécifiquement pour elle qu'elle a dessiné les tenues époustouflantes. "Je voulais que ses vêtements soient intimidants. De plus, Cate Blanchett a un maintien extraordinaire", a-t-elle indiqué. Marlene Dietrich et Joan Crawford, vedettes des années 1940, ont été utilisées comme source d'inspiration. • Pour créer les robes des demi-sœurs, Sandy Powell a choisi une débauche de couleurs et de motifs, les habillant avec les mêmes tenues de teintes différentes. "Elles sont trop habillées. J'ai utilisé les tissus les moins chers possible, tout en exagérant ce qu'elles portent, sans jamais que ça devienne visuellement trop chargé afin de garder l'accent sur la belle-mère."
• Autres anecdotes diverses
• La chanson Lavender’s Blue, qui revient régulièrement dans le film, est une chanson populaire britannique du 17e siècle.
• Dans la version originale, alors qu'on lui demande d'aller commander des robes, Ella répond à sa marâtre en français "Mais bien sûr que je connais la mode parisienne, et je vais m’en occuper" (clin d'œils au conte français de Perrault, en plus d'être le langage typiquement codé romantique). Dans la version française, elle lui répond en italien qu'elle connait la mode milanaise.
• Le tournage de Cendrillon a été l'occasion pour le réalisateur Kenneth Branagh de retrouver Stellan Skarsgård (Thor), Helena Bonham Carter (Frankenstein) et Derek Jacobi (Henry V, Dead Again, Hamlet).
• Lily James (Cendrillon) et Sophie McShera (Javotte) ont toutes les deux joué dans Downton Abbey. Dans la série, leurs rôles étaient en quelque sorte inversés : Sophie McShera jouait Daisy, la servante et Lily James jouait Lady Rose, une aristocrate.
• Richard Madden (Le Prince) et Nonso Anozie (Le Capitaine) ont tous les deux joué dans la série Game of Thrones. Cependant leurs personnages n’ont aucune scène en commun.
• Mark Romanek devait, à l'origine, réaliser le film Cendrillon. Il abandonna cependant le projet suite à des divergences artistiques.
• Le rôle principal de Cendrillon a dans un premier temps été proposé à Emma Watson, qui déclina l'offre. Elle joua cependant par la suite Belle dans La Belle et la Bête (2017).
• Le mot de la fin
« C'est facile de balayer les choses qui parlent d'innocence et de sincérité comme étant niaises ou irréalistes. Certains pensent que Cendrillon devrait donner un coup de tête à sa marâtre, être "une héroïne mains sur les hanches", figure très en vogue aujourd'hui. Mais je ne voulais pas d'une héroïne qui soit forte simplement parce qu'elle emprunterait, en quelque sorte, des traits masculins, parce qu'on lui aurait mis un pistolet ou un arc dans les mains. Le vrai défi, c'est de prouver que la bonté, la générosité peuvent être séduisantes, charismatiques, sexy. Nous vivons dans un monde très cynique, un monde postmoderne où tout doit être ironique. Mais je pense que cette ironie permanente fait vieillir les choses plus vite. Finalement, en choisissant de faire dans le classique, je me montre original (rires) ! »
Pour ma part je crois que ce qui me dérange le plus dans ce film c'est son côté trop conservateur. Alors que pour La Belle et la Bête, le personnage de Belle est modifié afin de la rendre plus indépendante, plus sûre d'elle et qui prend son destin en main, là c'est totalement l'inverse. On se retrouve avec une Cendrillon complètement passive (encore plus que dans la version de 1950 !!) où elle ne fait absolument rien ou presque pour changer le cours de son destin. Elle attend patiemment que les choses se passent, et avec le sourire en plus. Je sais pas mais pour moi "sois courageuse et bienveillante" ça veut pas dire accepter de se faire gifler et tendre l'autre joue... Une touche de rébellion, rien qu'une touche, n'aurait pas fait de mal, surtout pour l'héroïne d'un film de 2015... Le comportement d'Ella va à l'encontre de l'évolution de toutes les autres héroïnes Disney des films actuels comme Elsa, Moana, Belle... C'est vraiment ce qui me dérange le plus. Après les histoires de comparaisons conte/DA/remake c'est un autre débat. Perso je trouve toujours que la réalisation de ce remake était totalement dispensable vu que l'histoire (que ce soit un copié-collé du DA ou juste tiré du conte) est archi connue de tous et n'apporte pas la moindre nouveauté (savoir comment Cendrillon a passé sa jeunesse, ok c'est nouveau mais c'est pas le bouleversement du siècle ^^) Après on aura beau dire que les décors sont somptueux et les costumes magnifiques (ce qui est vrai je le concède ), ça ne suffit pas à sauver le film pour moi, étant donné que de surcroît je n'ai pas d'affinité particulières avec les acteurs... :/
Le tableau de la Jeune fulle aux bulles de savon ne serait pas également une référence à la séquence du dessin animé de Sweet Nightingale ?
Autre anecdote : Sophie McShera (Javotte) sait en réalité chanter, comme dans son rôle de servante dans la série Galavant (ou apparaît entre autres Karen David, Jasmine dans Once Upon a Time). ^^
Brozen
Âge : 24 Messages : 1402 Localisation : A Zootopie, dans le quartier de Tundratown Inscription : 01/10/2016
C'est très intéressant tout ça, merci Flounder! C'est là qu'on sent qu'un véritable travail a été fait sur ce remake, même si je n'ai pas énormément d'affection pour ce film (principalement à cause de son héroïne, pour les raisons citées par Princess Meg). Je ne savais pas qu'Emma Watson avait été pensée pour jouer l'héroïne. Heureusement que ça ne s'est pas fait, j'ai tellement détesté sa prestation de Belle. De plus, je trouve ses expressions trop hautaines pour aller avec un personnage aussi innocent et humble que Cendrillon.
J'ai lu qu'Emma Watson a décliné l'offre entre autres parce qu'elle ne trouvait pas Cendrillon assez "féministe" à son goût (lol). Elle n'aurait pas du tout collé au personnage (jeu moyen et manquant singulièrement de grâce pour un rôle aussi délicat que celui-ci, il y a qu'à voir sa démarche branlante et ampoulée en Belle, ce qui n'est pas vraiment un point négatif compte tenu de l'écriture de Belle 2017 mais ça n'aurait pas du tout collé à Cendrillon qui est pareille à une lady douce et délicate) donc je suis contente que le choix ait été porté sur Lily James qui a su retransmettre toute la fragilité et la force de Cendrillon.
Princess Meg Modérateur
Âge : 28 Messages : 12864 Localisation : Dans la citadelle de Vahla Ha'Nesh. Inscription : 07/06/2013
Vu comme je trouve le personnage d'Ella passif et vu à quel point Emma Watson a fait des pieds et des mains pour que Belle soit plus indépendante et forte, je comprends qu'elle ait refusé le rôle de Cendrillon. ^^ Si elle l'avait tout en n'étant pas d'accord sur le comportement du personnage, son interprétation n'en aurait été que peu convaincante c'est certain...
MALEFIQUE91
Messages : 8757 Localisation : Au sous sol du Château Inscription : 09/09/2012
Je viens à l'instant de le revoir en Blu-Ray en version originale. Je crois que c'est l'une des seules réadaptations Live-Action où je prends un vrai plaisir à suivre l'histoire et ce malgré son côté boiteux. Au cinéma, je m'étais demandé comment cela se faisait que je trouvais la relation entre Ella et le Prince aussi palpable. En revoyant le film, je me rends compte que leurs échanges comportent à chaque fois une gesticulation spéciale. Les deux amoureux sont tout le temps en mouvement (la première rencontre où leurs chevaux tournent sans arrêt pendant deux minutes, le Bal qui atteint l'apothéose de l'effort physique, l'entrée dans le jardin qui aboutit à la balançoire avant la course-poursuite) et finissent par prendre la pause quand leurs décisions sont prises. Cela agit comme une jouissance discontinue. Un effet qui n'était pas gagné d'avance vu l'unique interaction qu'avait Cendrillon avec son bien-aimé dans le dessin animé et qui allait un peu dans la même direction.
Je regrette toujours autant la scène coupée de la lettre qui aurait non seulement accentué le regain de confiance pour Ella en voulant se confier à Kit mais aussi donné plus de sens au dialogue "Who are you?" - "I'm Cinderella" qui, dans la version finale, ressemble encore à une forme de soumission de la part du personnage, comme si elle acceptait son mauvais traitement alors qu'il aurait fait référence au message signé par son surnom s'il avait été inclus au montage.
Passé cette plainte et au-delà des reproches que j'ai à lui faire, ça m'a fait du bien de revoir un remake Disney qui n'est pas dépassionné, robotique et sans bonne volonté. Il y a du cœur là-dedans et une vision qui se confronte maladroitement au cahier des charges imposé mais l'émotion est là et les vrais beaux moments de cinéma sont présents. Aussi souriant que je l'étais en 2015.
Les adultes sont juste des enfants qui ont grandi.
Je ressens aussi une vraie alchimie entre Richard Madden et Lily James. La romance entre les deux personnages est très palpable et crédible, j'adore cette sensation. Rien qu'avec les regards, on sent que le prince est transi d'amour et de désir pour Cendrillon. J'en aurais même des frissons pendant la scène de bal avant qu'ils ne se mettent à danser, il y a quelque chose de très sensuel qui se dégage des interactions de ces deux-là.
C'est dans ce ressenti qu'on voit une conviction dans ce qui est raconté. À plusieurs reprises, il y a beaucoup d'astuces de cadrage pour guider émotionnellement le public sans en faire des tonnes (filmer les pieds tendus d'Ella plutôt que son visage pour comprendre la peur de voir sa mère mourir, la faire entrer dans le champ par la gauche une fois adulte puis se diriger vers la droite avec elle vers la porte pour avoir une impression de chemin tout tracé avec l'arrivée de Lady Tremaine etc...). Une vraie recherche de mise en scène qui fait un bien fou.
Ah et cela va sans dire, je remercie le Ciel qu'on ne nous ait pas troqué la fraîcheur de Lily James contre la fadeur d'Emma Watson. Un gros fou rire en sachant qu'elle refusa le rôle car pas assez féministe tout ça pour déshumaniser Belle avec ses idéaux à deux sous.
Les adultes sont juste des enfants qui ont grandi.
Ahaha oui! Mais l'explication est simple. Pour les deux premiers, il s'agit de concepts de l'aspect de la transformation de la robe, faits en amont du tournage (notamment pour donner une idée de la scène aux différents techniciens et acteurs), créés à partir de photos des essayages de cette robe (comme en page 21 par exemple). Cette fée lambda, qui n'est bien sûr pas Helena Bonham Carter ni même son costume, n'est présente dans le montage que pour illustrer l'aspect du sort à la sortie de la baguette. L'idée générale est d'ailleurs assez proche de l'aspect final présent dans le film, avec la fumée/voile et les papillons.
Même si pour le coup, la fée aussi sera passée par diverses versions :
Pour dire j'ai adoré cendrillon, une des premières princesse disney que j'ai kiffes, la belle et la bête j'ai adorer vivement la version d'Aladdin hâte première bande annonce mi février(j'adore deviner quand les bande annonce sorte) hâte de voir casse noisette et les quatre royaume et le Retour de Mary poppins hors sujet désoler cendrillon je me lasse pas de voir ps en rapport avec cendrillon. cate blanchett est super dans le rôle de Florence dans La Prophétie de l'horloge
Il y a pourtant bien un moment dans le film où Ella finit par craquer et prend la fuite à cheval... Ou même à la fin quand elle tient tête à sa marâtre et refuse sa proposition. Je ne suis donc pas tout à fait d'accord sur le fait qu'elle se laisse sois-disant complètement faire Personnellement, j'aime d'avantage le personnage du film plutôt que celui du dessin-animé, Lily James est incroyable et pleine de douceur mais également forte et courageuse en Cendrillon. Cinderella est bien la seule adaptation live que j'ai sincèrement pris du plaisir à regarder. La musique est très jolie également, Patrick Doyle a réalisé un beau travail sur la composition.
La rigueur du travail de Kenneth Branagh force le respect. Cette relecture l'a vraiment inspiré. Il parsème durant tout le film des petites idées de réalisation qui se font parfois écho comme avec le premier échange entre Ella et sa mère, visages filmés séparément dans le cadre, l'une levée, l'autre assise, une scène qui se reflète plus tard avec Kit et le roi.
Le remake n'accorde pas juste plus de temps d'apparition au prince, il fait en sorte que lui et Cendrillon soient complémentaires, qu'ils soient unis par des dilemmes similaires, le regard que leur entourage porte sur eux, les attentes de leurs familles, leur incapacité à s'affirmer tant qu'ils ne se sont pas encore rencontrés. On y voit deux enfants conditionnés qui vivent leur premier amour (la scène de la balançoire est assez évocatrice, en plus du sous-texte érotique très implicite), qui s'amusent à "fuguer" jusqu'à ce qu'ils marchent fièrement, main dans la main, devant ceux qui cherchaient à les nuire. J'aime d'ailleurs comment Ella garde la pantoufle dans sa main, pas comme un trophée mais comme quelque chose qui a rejoint son univers, à l'image de ses animaux ou des souvenirs qu'elle gardent de ses parents.
Dans la maison, la forme de l'escalier a été reprise du dessin animé, probablement pour l'hommage, et Branagh s'en sert là aussi extrêmement bien. D'abord, en plaçant la Marâtre en hauteur au milieu du cadre, elle ne perd pas seulement sa servante mais aussi ses désirs de pouvoir, puis en la montrant dominante, seule sur le visuel suivant, avant d'être battue par l'ultime preuve de la bonté de sa belle-fille. Dernière fois où elle apparaît, effondrée sur les marches, gros plan et littéralement derrière les barreaux.
Le film adore souligner l'humilité de Ella rien que par la mise en scène. Lorsqu'elle arrive au Bal, il y a cette fantastique levée de la caméra qui nous communique la vision de la jeune femme mais tout de suite, un cut vient "répondre" à ce plan en la montrant de face, en continuant à s'élever mais en gardant le focus sur son corps, comme si elle était déjà prosternée, voire écrasée devant ce monde qui lui est étranger.
Une autre idée moins voyante mais efficace, lorsqu'elle doit tenir la baguette le temps de quelques secondes. Il n'y a pas d'insistance, pas de conséquence ou de réaction à ça, juste son intimidation devant un objet aussi puissant face auquel elle ne voudra rien savoir.
C'est drôle de voir l'écart entre comment Disney ont vendu leur Cendrillon et comment le film fait exactement l'inverse de ce que le marketing avait promis. J'ai l'impression qu'ils ont voulu revenir à une héroïne plus fidèle au conte (autant la version de Perrault que celle des Grimm), volontairement passive et même unidimensionnelle car incarnant une idée, une valeur, quelque chose de plus facile à faire accepter sur une page que dans une oeuvre de cinéma. Elle n'a pas le droit de mentir pour se défendre ou tirer avantage de la situation, elle ne se plaint jamais, elle ne se révolte pas, elle ne va même pas essayer de s'enfuir du grenier par la fenêtre car elle renierait ses principes. Elle fusionne avec sa maison. J'avais trouvé que le fait qu'elle rédige dans son cahier ce qu'elle a vécu avec Kit soit nettement inférieur à ce qui était proposé dans les scènes coupées mais c'est quelque part cohérent avec le mode de pensée du personnage. Elle vient d'apprendre une minute plus tôt que les élites préfèrent voir le prince rangé auprès d'une riche héritière, chercher à le revoir frontalement serait comme bouleverser l'ordre des choses, elle veut se faire petite car elle se considère comme petite. Il y a une portée spirituelle là-dedans, le concept d'un destin, d'une mentalité qui ne doit pas bouger et qui finira par triompher. Bien loin des morales progressistes/féministes que le studio recherche ces dernières années.
Les adultes sont juste des enfants qui ont grandi.
Merci beaucoup pour ces posts L'Oncle Walt, j'ai pris un vrai plaisir à te lire. Non seulement c'est très intéressant mais tu as raffraichi mon regard sur ce remake et m'a fait l'apprécier encore plus.
Je me souviens que le principal défaut que je reprochais au film était les contradictions du personnage de Cendrillon. Elle était présenté comme une réinterprétation féministe du personnage des années 50 alors que ce n'était pas du tout le cas. Contrairement à celle du dessin animé elle pouvait partir, une amie lui demande même pourquoi elle ne le fait pas dans une scène. Celle du dessin animé avait du caractère alors que celle-ci ne fait que sourire bêtement la plupart du film.
Le fait que tu soulèves que c'est volontaire me fait faire la paix avec ce film Ce que tu dis a vraiment du sens puisque c'est un conte de fées. Le symbolisme et les personnages unidimensionnels en sont un des ingrédients principaux.
Avec le recul qu'apportent les autres remake sortis depuis je pense sincèrement que ce film en est l'un des meilleurs, dans le sens où il a vraiment énormément bénéficié du passage en live. Les scènes clés (le bal, la poursuite...) sont par exemple spectaculaires à regarder, alors que c'est moins le cas pour celle de La Belle et La Bête. Celui-ci est une pale copie du dessin animé alors que Cendrillon a su faire une bonne utilisation des outils de la réalisation live pour donner une nouvelle dimension (sociale notamment) à l'histoire que l'on connaissait.
ADisneyParkForMe.tumblr.com
"Quelle arrogance avez-vous de croire que votre monde est le seul ? Ils sont innombrables, ayez votre esprit plus ouvert ! Ils se touchent, comme les pays ils ont des frontières, ils se succèdent et ils sont aussi réels les uns que les autres ! Chacun a ses lois, certains ont la magie, d'autres en sont privés."
Je plussoie pour Patrick Doyle, sa partition est magique!
Merci pour ces analyses L'Oncle Walt! ^^ C'est toujours un plaisir à lire ! D'autant que ce film, derrière une apparente simplicité, est empli de détails et de symboliques cachés!
Je suis assez déçu qu'aucune version longue n'ait été éditée, notamment pour cette scène coupée de la lettre envoyé à Kit que tu évoques. Je trouve d'ailleurs qu'on sent cette coupe assez importante dans le montage du film, bien plus que toutes les autres. L'histoire peut s'en passer et fonctionne sans, mais on perd pas mal en nuances. J'aime beaucoup également les scènes coupées Serving et The Mourning, qui permettait de montrer la descente aux enfers d'Ella et comment la situation s'était installé progressivement.
Le film a choisi de partir complètement à contre sens de ce qui se fait actuellement en revenant au plus proche des caractéristiques classiques des contes, d'où des personnages assez unidimensionnels assumés, chacun incarnant certains traits pour le déroulement de l'histoire et de la moral, avec juste assez d'humanité pour être crédibles. Beaucoup critiquent notamment le fait qu'Ella ne cherche pas à s'enfuir, à s'évader par la fenêtre, interprétant cela comme une marque de faiblesse. Mais ici, ce que l'histoire cherche à montrer, c'est le triomphe des valeurs du personnages, auxquelles elle reste fidèle malgré toutes ses épreuves, alors qu'il aurait été bien plus simple de céder et les renier. Et cela même dans l'acceptation probable de sa mort (que ce soit parce qu'elle sera laissé dans le grenier, ou pour ce que le Duc lui réservera comme sort). Et cette ténacité morale, jusqu'au don de soit pour le bien commun, sera récompensé à la fin de l'histoire. Contrairement à sa marâtre, elle ne cherche nullement le pouvoir, mais finira reine du royaume. Des valeurs, plutôt spirituelles en effet, qui sont finalement assez délaissés et même moqués de nos jours, à une époque où l'on prône plutôt l'action, l'indépendance et l'individualisme.
Brozen
Âge : 24 Messages : 1402 Localisation : A Zootopie, dans le quartier de Tundratown Inscription : 01/10/2016
Mais en même temps, la marâtre n'est pas si unidimensionnelle... On cherche à la rendre plus humaine, par rapport aux représentations précédentes qui ont été faîtes sur elle. Donc personnellement, je trouve que ça ne pardonne pas tout. La trop grande perfection d'Ella m'agace un peu trop, personnellement...