Bonjour à tous ! Je poste ce sujet pour vous présenter une fanfiction que je suis en train d'écrire, à propos de Thunder Mesa et le Phantom Manor. Avant tout, je tiens à préciser certaines choses : je ne respecte pas l'histoire du PM à la lettre, ou du moins, je n'en suis pas sûr. Ne me jugez pas pour mes écarts. Le contexte est bateau, on retrouve souvent ce genre de choses, mais comme j'en avais envie, et que je voulais aussi vous le faire partager... Pardonnez moi si j'ai aussi fais des fautes d'orthographe ou d'accords...
N'hésitez pas à commenter ! (:
CHAPITRE I.
Se perdre, c'est bien là la plus grande crainte d'un voyageur. Il suffirait d'une carte mal lue pour partir dans la mauvaise direction, et se retrouver à l'opposé de son objectif. Ces jeunes américains, au nombre de cinq, auraient pu arriver sur leur lieu de vacances s'ils n'avaient pas choisi de prendre un raccourci. Le conducteur était sûr de lui, prétentieux de nature, il refusait d'admettre qu'il pouvait avoir tort, ne serait-ce que pour un minuscule détail.Chuck persistait, depuis deux bonnes heures, à dire qu'ils étaient sur la bonne route. Les cinq autres personnes présentes dans le véhicule n'en croyaient pas un mot. Mary, assise près du conducteur, ne cessait de bougonner, et entraînait les autres dans son état d'agacement. Bien qu'elle soit discrète dans la vie de tous les jours, cette fois-ci, elle n'avait pas l'intention de laisser son petit prendre les commandes aussi facilement.
« Admets le, nous sommes perdus. » soupira-t-elle en consultant une énième fois la carte. « C'est trop vous demander de me faire confiance ? » Riposta Chuck, « Je contrôle la situation. » « Si nous avions pris le chemin prévu, on serait déjà au ranch, répondit Jackson, assit derrière Mary.
Et cette dispute dura une bonne heure, durant laquelle Chuck devait faire attention à ses propos, s'il ne voulait pas énerver davantage ses amis. Ils devaient se rendre dans le ranch de l'oncle de Jackson, passer deux semaines de vacances loin des tumultes de New York. Seulement, ils étaient bien loin d'y arriver. Cinq heures de l'après-midi, et cette route désertique était de plus en plus pesante pour chacun. Ils avaient besoin de repos, de quelque chose à manger. C'était peine perdu, et aucun motel, aucune station service, ne se présenta à eux. Mais une demi-heure passa, et Chuck sentit que la chance tournait.
« Eh, c'est une ville là-bas ? » il se pencha sur le volant pour scruter l'horizon, « Parfait, on va s'y arrêter. » « Et si on n'en a pas envie ? » répliqua Joan, jeune demoiselle au fort caractère. « T'auras qu'à dormir dans la voiture. »
Chuck et Joan ne se supportaient pas, ils avaient promis de faire des efforts, pour Mary. Les deux jeunes femmes étaient amis depuis leur plus tendre enfance et ne s'étaient jamais perdues de vue. Mary, la douceur et la féminité incarnée, alors qu'à l'inverse, Joan était un véritable garçon manqué. Elle était aussi très proche de Jackson, , ils vivaient dans le même appartement. Les deux derniers, Peter et Mike, ne prononçaient aucun mot depuis deux heures. Ils étaient frères, avec seulement deux ans d'écart. Peter était le plus âgé du groupe, et était, à 26 ans, à la tête d'une société de développement en jeux vidéos. Mike y travaillait, en tant que compositeur. Ces deux garçons avaient tout pour eux, si ce n'est une mère, femme qu'ils ont à peine connu. Chuck était bien déterminé à s'arrêter dans cette ville, qui, vue de l'extérieur, paraissait bien en retard en matière d'architecture. De grandes portes boisées, bloquaient la route, au-dessus desquelles on pouvait lire, en lettres noires sur une planche usée par le temps...
« … Thunder Mesa... » marmonna Chuck en fixant le panneau en question.
Sur la droite, un autre affichage, donnant la superficie de la ville, ainsi que son nombre d'habitants. Mais la date inscrite laissa Mary perplexe.
« 1860 ? Il n'y a personne ici depuis plus de cent ans ? » « Ou alors ils ont toujours été aussi peu depuis... » lança Chuck en haussant les épaules.
Il coupa le moteur et sortit de la voiture, pour prendre les devants. Ce n'était pas en restant là qu'ils pourraient trouver un endroit où se reposer. Les autres lui emboîtèrent le pas, bien que Joan traînait des pieds à l'arrière. Face aux grandes portes, Chuck tenta le tout pour le tout, et posa ses deux mains sur le bois pour pousser. La porte ne résista pas et s'ouvrit.Mike et Peter s'engouffrèrent à l'intérieur en premier. La première chose qu'ils remarquèrent fut les remparts, surplombées de diverses cabanes en bois, formant un cercle sur une petite cour. L'endroit était désert, pour l'instant, aucun signe de vie. Mary restait près de la porte, et n'osait avancer, jusqu'à ce que Joan ne lui prenne la main. Le petit groupe marchait lentement, et scrutait les moindres détails de ce qui s'offrait à leur champ de vision. Ils passèrent sous un pont, celui formé par la muraille, et le spectacle qui se présenta à eux les laissèrent bouche bée. Ils étaient tombés en plein western. La ville suivait le cours d'une rivière qui formait un virage vers l'extérieur . Au beau milieu de ce plan d'eau, une immense montagne orangée les dominait. Les maisons, les boutiques étaient fidèles à la fin du XIXème siècle. Chuch lâcha un ricanement fasciné, tandis qu'il avançait près d'un puits.
« Alors ça c'est génial ! Je me serais presque fais avoir ! » « De quoi tu parles ? » lança Jackson sans lâcher la montagne des yeux. « C'est évident non ? C'est une maquette grandeur nature, un attrape-couillons pour les touristes. Tu viens, tu t'y crois, et là des mecs sortent de partout pour te faire acheter des souvenirs bidons. C'est bien trop parfait pour être vieux de cent ans. » « Et pourtant c'est le cas. »
Cette voix, totalement inconnue, les obligea à tous se retourner. Un homme se tenait là, sous le pont qu'ils venaient de passer. Les bras croisés, la mine sévère, il ne devait pas avoir plus de trente ans. Les cheveux coupés courts, une moustache, le teint halé, il portait un simple jean et un tee-shirt blanc qui mettait en valeur sa musculature. Il s'avança de quelques pas dans leur direction.
« Qui vous a donné l'autorisation d'entrer ? » demanda-t-il calmement, mais sur un ton glacial. « Personne, de toute manière y'a pas un rat. » répondit Chuck en se penchant sur le puits près duquel il était. « Alors je vous demanderais de partir, vous n'avez rien à faire ici, et je n'accepte pas la présence de touristes. » « Nous ne sommes pas des touristes, nous cherchons juste un endroit où manger et dormir. » se risqua Mike. « Plus personne ne mange et ne dort ici depuis 1860. » répliqua l'inconnu. « Alors qu'est-ce que vous foutez ici ? » répliqua Chuck en le regardant. « Cette ville appartenait à un de mes ancêtres, elle est à moi aujourd'hui. » « Vous pourriez nous faire visiter ? » demanda Mary, histoire de l'amadouer.
Il y eu quelques minutes de réflexion, durant lesquelles le propriétaire des lieux hésita, mais finit par céder. C'était trop facile pour Mary, qui savait que ses yeux de biche étaient une arme redoutable. L'homme avança le long de la route, sur la droite, et les six jeunes le suivirent sans hésiter. C'est après quelques mètres parcourus que le propriétaire décida de briser le silence.
« Thunder Mesa a été fondée par mon ancêtre, Henry Ravenswood. Il a commencé par exploiter la montagne, que l'on disait riche en or. C'est ainsi qu'il a monté sa propre compagnie, et on se bousculait pour venir travailler ici. Thunder Mesa a rapidement prit de l'ampleur. Henry était un homme très terre-à-terre, c'est pour ça qu'il n'a pas fait attention à la légende qui tournait autour de la montagne. » « Quelle légende ? » demanda Peter, tandis que l'inconnu pointait l'immense rocher du doigt. « On dit qu'il s'agit d'un lieu sacré pour les indiens, un peu comme une sorte de temple où vivait l'Oiseau Tonnerre. L'or de cette mine ne devait pas être touché, au risque d'éveiller la colère de cet oiseau. Et en 1860, après une explosion à la dynamite dans les mines, il y eu un tremblement de terre, et tous les mineurs périrent, ainsi qu'Henry et sa femme. Ce fut une véritable catastrophe. Sans compter sur la malédiction qui s'abattit sur leur fille. » « Quel genre de malédiction ? » demanda Joan, inquiète. « Mélanie Ravenswood était censée se marier le lendemain du séisme, sauf que son fiancé ne vint jamais à la cérémonie. On dit qu'elle est enfermée dans le manoir Ravenswood, retenue prisonnière et qu'elle est morte de solitude. » « Prisonnière ? Par qui ? » ricana Chuck. « Par un fantôme. »
Un silence s'installa entre les sept individus. Joan et Mary, figées, paraissaient sincèrement effrayées, alors que Peter semblait fasciné. Chuck interrompit ce moment par un éclat de rire moqueur.
« Un fantôme, on y croit ! » cracha-t-il, « C'est du grand n'importe quoi. » « C'est ce qu'Henry aurait dit, vous lui ressemblez beaucoup. » « Si vous le dites. » « Peu importe. » rattrapa Jackson, « Vous n'auriez par une chambre à nous donner pour cette nuit ? » « C'est faisable. » répondit le propriétaire, « Vous pourrez vous installer au Lucky Nugget, l'ancien saloon. Je l'ouvrirais une fois la nuit tombée. » « Merci. »
Thunder Mesa n'était pas bien grande. Les six jeunes américains prirent le temps de visiter alors que leur hôte retournait à ses occupations. Leur curiosité grandissait à mesure qu'ils avançaient. Après avoir observé l'entrée de la mine sur la rive, les façades des boutiques, la gare, ils revinrent sur leurs pas. Voilà à peine une heure et demie qu'ils étaient ici, la nuit tombait, et les lumières de la ville éclairaient à présent les rues. Il était temps pour eux de retourner près du Lucky Nugget. Mary se voyait déjà au chaud sous les couettes, tandis que Peter et Mike rêvaient à un festin de roi. Lorsqu'ils arrivèrent près du saloon, toutes les lumières étaient allumées. Les rideaux tirés, impossible de voir à l'intérieur, mais résonnaient des bruits divers : de la musique, un piano apparemment, ainsi que des rires, des conversations, des tintements de verres... Ils s'arrêtèrent devant le perron, hormis Chuck qui se trouvait maintenant devant la porte. Il se retourna.
« Qu'est-ce que vous attendez ? » « Il y a du monde là-dedans.... » marmonna Jackson. « Perspicace... et alors ? » « Il nous a dit qu'il était le seul à vivre ici. » enchaîna Mary d'un air inquiet. « Vous n'avez toujours pas compris que ce type nous a mené en bateau ? A l'intérieur, ça grouille de touristes, il fallait s'y attendre ! Allez on entre. »
Sauf que lorsqu'il posa sa main sur la poignée, la porte ne s'ouvrit pas. Il eu beau forcer, rien n'y fi. La porte était verrouillée. Il fit le tour, afin de chercher une autre entrée, mais il n'y en avait aucune. Chuck se remit devant la porte et frappa. Après plusieurs tentatives et des appels vains, il finit par jeter l'éponge. Dans un soupir, il se retourna vers ses amis.
« Cet imbécile se fout de nous... » « Je suis d'avis pour qu'on s'en aille. » lança Joan. « Pour une fois qu'on est d'accord... allez on se tire. » « Non attendez, là-bas ! »
Mike pointa du doigt. Face à la montagne, sur une colline, un immense manoir. D'apparence, l'entretien laissait à désirer, l'endroit paraissait totalement mort. Mais cette lueur à une fenêtre laissait croire que quelqu'un y était à cet instant. Une ombre se tenait dans la lumière, et disparu aussitôt derrière un rideau. Chuck marmonna quelques injures, et s'écarta du perron en se dirigeant vers la bâtisse.
« Où est-ce que tu vas ?! » s'exclama Mary en lui emboîtant le pas. « Dire deux mots à cet enfoiré. Il nous nargue, ce petit jeu a assez duré ! »
Tous le suivirent, bien que Jackson du tirer Joan pour qu'elle fasse de même. Le portail était ouverte, et donnait sur une fontaine, autour de laquelle des escaliers partaient de parts et d'autres vers les différentes parties du jardin. Mais alors qu'ils allaient passer les grilles, Peter s'arrêta et tourna la tête vers la droite. Un chemin montait, vers une autre cour, entourée de grillages.
« Il y a quelque chose là-bas. »
Et il s'y aventura sans se retourner. Les cinq autres le suivirent. Ils firent à peine trente mètres avant de remarquer ce détail : à leur gauche, un fossé, à peine deux mètres de profondeur dans lequel gisaient des troncs d'arbres et des blocs de pierre. Un pont semblait avoir été là, au-dessus de ce fossé pour rejoindre un chemin sur le côté ouest du manoir. Il ne restait de ce pont que des ruines infranchissables.
« Ça, c'est le tremblement de terre dont nous a parlé l'autre type. » fit Peter en se penchant pour observer les décombres plus attentivement.
Ils poursuivirent leur chemin, et entrèrent enfin dans la peite cour, qui en réalité, était un cimetière. Un petit promontoire se trouvait en son centre, à côté duquel reposaient deux tombes. Jackson s'en approcha, et à la vue des noms gravés, se sentit parcouru d'un frisson désagréable. Henry et Martha Ravenswood. Chuck s'approcha à son tour, et haussa les sourcils.
« Il a pensé à tous les détails. » « Pourquoi tu ne veux pas juste admettre que cette histoire est réelle ? » soupira Jackson en le regardant. « Bon, je veux bien croire que ce Henry a bâti la ville, qu'ils ont fais péter la mine et que ça a causé un séisme. Mais personne ne me fera avaler ces conneries de dieu indien et de fantômes. C'est juste bon pour les... »
Il n'eut le temps de terminer sa phrase, qu'un ''boum'' sonore retentit. Mary lâcha un cri furtif, tandis qu'ils se tournaient tous vers une tombe dans un coin du cimetière. Elle était loin de passer inaperçue, et devait bien mesurer deux mètres de hauteur. D'un vert sombre, on distinguait des craquelures à sa surface, signe qu'elle devait être là depuis un moment. Le bruit se répéta, dans un rythme constant qui rappelait les battements d'un cœur. Mike recula de quelques pas, tandis que Chuck, à nouveau, lâcha un ricanement hautain.
« Il est fort ce con. » dit-il en s'approchant de la tombe pour y coller son oreille, « C'est un mécanisme, rien d'autre. » « Si tu le crois vraiment, va demander au propriétaire. » cracha Joan, sarcastique.
Chuck lui lança un regard mauvais, puis quitta le cimetière pour revenir sur ses pas. Joan, quant à elle, resta un instant devant l'énorme tombe, jusqu'à ce que le bruit ne cesse. Puis, elle suivit les autres vers l'entrée du manoir. Si elle avait suivit son instinct, ses pas l'auraient conduit vers la sortie de Thunder Mesa. Si elle avait su, elle se serait écoutée.
FIN DU CHAPITRE I.
La suite, dès que j'aurais terminé le second chapitre. (:
Chuck était obstiné. Il ne partirait pas d'ici tant qu'il n'aurait pas régler cette histoire avec le propriétaire des lieux. Face à l'entrée du manoir, cette fois-ci, il n'eut pas la peine de frapper, et ouvrit la porte. Contrairement au saloon, il n'eut pas à forcer et pénétra dans le hall. Les cinq autres, après hésitation, firent de même. La première pièce n'était pas bien grande. Les murs étaient décorés de tableaux, un miroir surplombait un meuble sur la gauche, alors qu'un lustre au plafond parsemé de toiles d'araignées, illuminait faiblement la salle. L'ambiance n'avait rien de rassurante, et un frisson parcouru les six jeunes américains. Joan restait près de la porte, tandis que Mike et Peter parcouraient la pièce en observation avec attention les moindres détails. Mary restait agrippée au bras de Chuck, qui semblait totalement indifférent au spectacle qui s'offrait à lui.
« Je préfère m'en aller tout de suite... » marmonna Jackson, « De quoi est-ce que tu as peur ? » rétorqua Chuck en désignant la salle d'une main, « C'est qu'une vieille maison ! Ce type met tout en œuvre pour nous faire flipper. » « Tu pourrais laisser ton égo un peu de côté ? Ça ne sert à rien de traîner ici, allons nous en. » « Bon... »
Chuck préférait abandonner. Après tout, ils perdaient leur temps en restant ici. Joan prit les devants pour ouvrir la porte d'entrée, mais comme il fallait s'y attendre, elle était verrouillée. Elle fut prit de panique, et força à en perdre haleine. La porte résistait, il était impossible de l'ouvrir. La brune se retourna vers ses amis, et toisa Chuck du regard.
« Tout ça c'est de ta faute ! » « Ne me dis pas que tu as peur... » s'étonna Chuck en haussant les sourcils, « Si, j'ai peur ! Je veux me tirer d'ici et tout de suite ! »
Elle se dirigea vers une fenêtre, prête à la briser, mais un hurlement soudain de Mary l'interrompit. Près d'une autre porte se tenait un homme. Grand et maigre, quelque peu dégarni, il portait la tenue typique d'un majordome, et observait les six américains. Sa discrétion les avait tous surpris.
« Bien au manoir des Ravenswood. Qui dois-je annoncer ? » « Ah, vous allez peut-être nous servir à quelque chose. » lança Chuck apparemment peu surprit de la présence de cet homme, « Dites au propriétaire qu'on a des comptes à régler. » « Suivez moi. »
Il ouvrit la porte et avança dans la pièce suivante. Après hésitation, ils le suivirent, mais s'arrêtèrent après avoir fais quelques pas. Les voilà dans un autre hall, bien plus grand et impressionnant que le précédent. Un large escalier leur faisait face, qui se séparait en deux parties, sur la droite et la gauche, donnant sur des balcons, qui eux-même donnaient accès à des portes. L'immense fenêtre, au niveau des escaliers, reflétait l'ombre d'un arbre mort, dont les branches nues dansaient au gré du vent. Digne d'un vieux film d'horreur... Le majordome se tourna vers eux, les mains jointes dans le dos, raide comme un piquet.
« Je me nomme Jasper, je suis le majordome. » « Sans blague... » marmonna Chuck, « Je vais prévenir Monsieur, veuillez l'attendre dans cette pièce. »
Il désigna d'un geste gracieux de la main une porte sur leur gauche. Chuck soupira et s'exécuta, entraînant ainsi ses amis avec lui. Ils entrèrent, et avant tout, pensaient trouver des fauteuils comme dans un petit salon, mais non. La pièce était ronde, de taille moyenne. Les murs étaient divisés en deux, la partie du bas était en bois, alors que le reste, jusqu'au plafond, était recouvert de papier peint. Sur cette partie, quatre tableaux, entourés de gargouilles qui éclairaient la pièce avec des chandelles tenues dans leurs mains. Les six américaines étaient au centre, sur le tapis. Jasper les coupa dans leur observation.
« Monsieur ne devrait pas tarder, Monsieur adore faire de nouvelles rencontres. » « Nouvelles ? Mais on l'a vu tout à l'heure. » répliqua Chuck, « Cela m'étonnerait beaucoup... » « De qui est-ce que vous parlez alors ? » demanda Peter, « De Monsieur Henry, bien évidemment. »
Et il ferma la porte, laissant les six invités dans la pièce. Mary, par réflexe, alla se réfugier contre son petit ami. Un silence s'installa, de quelques secondes, avant que Jackson n'intervienne.
« Ça ne m'amuse plus du tout. » « Tu ne vas pas croire qu'il n'y a qu'un seul Henry quand même... » dit Mike en lui tapotant l'épaule, « Enfin quelqu'un de censé ! » s'exclama Chuck, « Ce mec ressemblait à Vincent Price, vous avez remarqué ? » lança Peter avec fascination, « Qui ça ? » s'étonna Mary, « Mmh... nan laisse tomber. » « C'est p'tet lui. » lança Chuck, « Il est mort ducon. » « Franchement on s'en fout... » soupira Joan, « Il faut qu'on s'en aille avant que... eh... où est la porte ? »
Dans cette conversation, personne n'avait fait attention à ce détail : la porte avait disparu. Jackson s'approcha du mur, à l'endroit où ils étaient entrés. Aucune poignée, pas de porte dissimulée, comme si elle n'avait jamais existé. Il pointa le mur du doigt en reculant sur le tapis.
« Alors ça, c'est très fort... » « T'as une explication à ça, petit génie ? » lança Joan en se tournant vers Chuck, « Vous y connaissez rien en illusion, c'est incroyable... » soupira l'intéressé en levant les yeux au ciel, « Et t'as une explication à ça... ? » marmonna Mike, les yeux levés sur les murs.
Les murs s'étiraient, lentement, mais paraissaient plus haut à mesure que les secondes s'écoulaient. Les tableaux ne semblaient jamais finir, et la peinture continuant au-delà de ce qu'ils auraient pensé. Sur ces quatre toiles, une femme était représentée, toujours la même, dans des situations différentes. Sur le premier, elle se tenait devant le manoir, dans le jardin ; sur le second, dans une barque sur une rivière ; sur le troisième, dans un ruisseau, les pieds dans l'eau ; sur le dernier, lors d'un pique-nique avec un homme. Ce dernier tableau attira l'attention de Joan, malgré le fait que la pièce s'étirait de plus en plus, comme si eux-même rétrécissaient.
« C'est quoi ce bordel... » chuchota Chuck tout en fixant le plafond, « Je veux sortir d'ici... » marmonna Mary, tremblante,
Mike et Peter se mirent à frôler les murs, histoire de trouver une issue, mais en vain. Les tableaux découvraient une autre partie de la toile, bien plus funeste qu'ils ne semblaient au départ. La barque se dirigeait tout droit vers une chute, un mort surgissait d'une tombe sous le jardin, des insectes et serpents rampaient vers le couple au beau milieu de leur pique-nique, un monstre marin se préparait à attaquer la jeune femme. Ces images, qui paraissaient belles et chaleureuses, ne reflétaient qu'un avenir morbide. Toute l'attention était portée sur ces tableaux. Mary ne cessait de trembler, Mike et Peter étaient revenus au centre de la pièce. La scène du pique-nique les intriguait, l'homme représenté sur la toile ne leur était pas étranger . Mike fut le premier à réagir, bouche bée.
« p*tain mais c'est... »
Il ne put terminer sa phrase que les chandelles s'éteignirent. La salle était plongée dans l'obscurité, Mary poussa un hurlement alors que Chuck lâchait des jurons à ne plus en finir. Ils se bousculaient, se collaient les uns aux autres. Ils avaient totalement perdus leurs repères, et ne savaient plus où se tourner, ni où aller.
« Mais qu'est-ce qui se passe ?! » hurla Jackson, « Allumez la lumière !! » se mit à chouiner Mary, « Chuck, ton portable ! »
Son petit ami s'exécuta et s'empressa de fouiller dans sa poche, mais le temps qu'il attrape son téléphone, les chandelles se rallumèrent. La tension baissa d'un cran, même si la peur était toujours présente.
« Tout le monde va bien ? » demanda Joan, « J'ai vraiment eu la trouille... » marmonna Chuck en posant une main sur son cœur, « Où est Mike ? »
Il n'était plus là. Il y a encore quelques secondes, il se tenait près de son frère, mais plus maintenant. Ils regardèrent plusieurs fois autour d'eux., sans résultat. La porte était de nouveau là, comme si elle n'avait jamais disparu. Peter s'y précipita et sortit en premier, ses amis l'imitèrent aussitôt. Les revoilà dans le hall, près du grand escalier, mais aucun signe du majordome, ni de Mike. Son frère se mit à faire les cent pas en agrippant ses propres cheveux.
« Mais c'est quoi cette histoire de fous ! » « Détends toi, on va le retrouver. » lui dit Chuck, « Tu comprends rien ! Ils l'ont enlevé, ils vont faire la même chose avec chacun de nous ! » « Qui ? » « Les fantômes ! » « Mais ça n'existe pas bon sang ! Revenez un peu sur Terre ! Les fantôme, CA N'EXISTE PAS ! » « Tu devrais peut-être ouvrir un peu ton esprit et faire face à la réalité. » dit Joan, « Bon, vous savez quoi ? Demmerdez vous, moi je vais retrouver ce type et lui faire sa fête. »
Il s'écarta sur la droite, et emprunta un couloir au hasard, sans se retourner. Mary le regardait partir, hésitante. Devait-elle le suivre ou rester avec ses amis ? Ce fut le regard insistant de Joan qui lui fit comprendre que rester groupé était la meilleure des solutions. Jackson remarqua la présence subite du majordome en haut des escaliers.
« Monsieur vous attend. » dit-il calmement, « Où est mon frère ?! » cracha Peter en s'avançant vers les marches, fou de rage, « Il est déjà à la cérémonie, vous y êtes conviés. » « Quelle cérémonie ? » « Le banquet pour le mariage de sa fille bien sûr. »