[FanFiction] Phantom Manor

Voilà le début d'une Fan Fiction qui me trottait dans la tête depuis que j'ai vu les vidéos de Johan Souply (Johan, si tu passes par ici : tu es un génie !). N'hésitez pas à commenter, j'accepte toutes les critiques (tant que c'est constructif, hein !). Voilà ! ^^

----------------------------------------------

BIENVENUE A THUNDER MESA

Nicholas Hamilton trouvait le temps exagérément sec. Il faisait une chaleur atroce à l'intérieur du train et tenter d'ouvrir une fenêtre ne servait qu'à se faire asphyxier par la poussière — il était bien placé pour le savoir puisqu'il avait été le premier à essayer. Non qu'il y ait grand monde dans le véhicule, après tout, qui voudrait bien aller se perdre au milieu de l'Ouest Américain, et en particulier à Thunder Mesa ? Mais Nicholas n'avait aucunement l'intention d'y rester plus de quelques jours. Car, voyez-vous, Nicholas Lutwidge Hamilton était un chasseur de fantômes.
Il avait dès sa majorité, arpenté son Angleterre natale en long, en large et en travers, puis s'était attaqué à l'Écosse, l'Irlande et le Pays de Galles avant de prendre la mer pour l'Amérique. Il va sans dire que son métier ne lui rapportait guère plus que le nécessaire pour se procurer trois jours de nourriture et un nouveau billet de train. Il n'avait pas croisé un seul vrai fantôme depuis le début de sa carrière et il n'espérait pas que sa chance tournerait à Thunder Mesa. Pourtant, il avait entendu des histoires tout à fait fascinantes à propos de cette ville…
L'immobilité soudaine du paysage l'arracha à sa torpeur. Il se leva et descendit du train, les yeux embués de larmes. La chaleur et la poussière dans cet endroit était pire que ce qu'il avait imaginé !
— Monsieur Hamilton ?
Il leva la tête. Une jeune femme l'attendait au bout du quai. Elle était plutôt jolie : grande, mince, dotée d'un visage à l'ovale parfait éclairé par deux prunelles grises et encadré par de longs cheveux bruns. Il la rejoignit, surpris par la canne qu'elle tenait à la main. Bien qu'elle fût une femme, elle lui faisait penser aux surveillants d'Eton, raides et martiaux.
— Bienvenue à Thunder Mesa, reprit-elle. Je suis Ella Chelsea.
— Enchanté, répondit maladroitement Nicholas.
Elle n'était pas américaine, assurément. Il avait face à lui un authentique accent anglais, aussi prononcé que le sien.
— J'ai cru comprendre que vous vous intéressiez de près à notre manoir ? interrogea-t-elle en descendant du quai.
— Oui. J'ai entendu des choses merveilleuses à son propos, et…
— Merveilleuses ? répéta Ella. Le manoir n'a rien de merveilleux, soyez-en certain. À vrai dire, moi-même n'y reste pas de nuit, et pourtant j'en suis la propriétaire.
Nicholas fronça les sourcils. Où dormait-elle, dans ce cas ? Dans le jardin ? Elle n'avait pourtant pas l'air d'être facilement impressionnable.
— D'où venez-vous, exactement ? s'enquit-elle soudain, l'arrachant à ses réflexions.
— De Birmingham, répondit-il.
— Où avez-vous fait vos études ?
— J'ai passé un an à Oxford.
Ella lui jeta un regard dubitatif.
— Vous avez abandonné, dit-elle lentement, pour aller chasser les fantômes ?
— Je préfère voyager plutôt que de rester assis derrière un bureau, répliqua-t-il. Et vous ?
— Moi, je viens de Londres et j'ai passé cinq ans à Oxford. J'ai travaillé quelques temps en Angleterre, puis je suis venue ici, où mes aptitudes fonctionnent le mieux.
— Vos aptitudes ? répéta Nicholas.
Elle ne répondit pas. Alors qu'ils remontaient la rue, des regards curieux se posaient sur le chasseur de fantômes. Il tenta de les ignorer, mal à l'aise. Lorsqu'ils arrivèrent dans la grand-rue, Nicholas étouffa un cri de surprise. Le manoir ne ressemblait en rien à ce qu'il avait imaginé : délabré, perché en haut d'un colline et surtout, terriblement inquiétant. Il sursauta en voyant un rideau s'agiter à l'étage.
— Qui est-ce ? interrogea-t-il.
Ella lui coula un regard.
— Quoi donc ? répondit-elle.
Elle feignait l'innocence, devina-t-il. Il y avait quelque chose dans ce manoir, mais elle ne désirait pas en parler. Était-il possible qu'un vrai fantôme se trouvât à l'intérieur ? Il dut presque courir après Ella pour la rattraper, tant elle semblait pressée de le conduire au manoir.
— La nuit sera bientôt là, dit-elle. Je ne reste pas. Mais vous, vous chassez les fantômes. En avez-vous déjà vu un auparavant ?
— Pas un, soupira Nicholas.
Ella l'observa longuement.
— N'en soyez pas déçu, murmura-t-elle. Laissez-moi vous donner un conseil : si vous entendez un homme rire, écartez vous de lui le plus possible. Les domestiques vous feront visiter. Bonne nuit, monsieur Hamilton.
Elle fit volte-face et s'éloigna rapidement. Nicholas hésita, puis leva la main pour frapper. Son poing ne toucha jamais le bois : un domestique lui ouvrit aussitôt. Nicholas frissona en le voyant : grand et maigre, le teint blafard, les yeux cernés et le regard sinistre, il ne ressemblait en rien aux autres employés américains qu'il avait pu croiser.
— Puis-je entrer ? hésita Nicholas.
— Mais je vous en prie, répondit le domestique en s'écartant, sans pour autant le quitter des yeux. Bienvenue au manoir des Ravenswood.

Alors, je vais tâcher d'être constructif dans mes remarques (je ne vais pas commencer ici une critique, ton récit débute à peine)

1) Tu t'attaques à Phantom Manor! ce n'est absolument pas un reproche, mais le sujet a été vu, vu et re-vu. J'espère que tu as trouvé une approche originale pour ton récit afin de te démarquer du reste des fan-fics. Bon courage en tout cas (je sais de quoi je parle ^^)

2) QQOQCP (Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi?) les questions essentielles à se poser pour commencer une histoire. Ici, il t'en manque deux.
Quand? On ne sait pas quand se déroule ton récit. Ce n'est pas gênant quand l'histoire est contemporaine, mais ici j'ai l'impression que ce n'est pas le cas. Je n'arrive pas à situer les personnages dans le temps. Glisser une date dans la conversation (en quelle année Nicholas est-il devenu chasseur de fantômes par exemple?) permettrait de comprendre la chronologie de l'histoire.
Pourquoi? Pourquoi Nicholas arrive à Thunder Mesa... c'est pas clair. Est-ce qu'Ella a fait appel à lui? (dans ce cas là, elle ne dirait pas "J'ai cru comprendre que vous vous intéressiez de près à notre manoir ?") ou c'est Nicholas qui spontanément a choisi de se rendre ici (mais alors il ne devrait pas être surpris d'apprendre que le manoir est hanté "Était-il possible qu'un vrai fantôme se trouvât à l'intérieur ?"). Je pense que tu devrais prendre le temps de clarifier ça.

3) J'aime bien l'idée que Nicholas soit un chasseur de fantôme... qui n'a jamais vu de fantôme! Sauf que là, ton personnage ne semble pas y croire lui-même... du coup, ça créée un paradoxe. Il faut que tu lui donnes un but! Il veut devenir chasseur de fantômes, et bien soit, il faut qu'il soit à fond dans le délire! qu'il cherche la moindre trace d'ectoplasme dès sa descente du train.

4) Travaille ton ambiance. En lisant, on comprend que le manoir ne devient hanté qu'à la tombée de la nuit. Joue là-dessus! Fais patienter Nicholas dans le jardin du manoir jusqu'au coucher du soleil. Ensuite fais apparaître une lumière à la fenêtre, fais lui écouter des murmures dans la cour et seulement à ce moment-là les portes du manoir s'ouvrent d'elle-même!!

Je tiens à ajouter que tu as une très bonne écriture. C'est clair, bien phrasé. Tes dialogues s'enchaînent bien. Je te souhaite que du bon pour la suite. Fais-nous frissonner!!

Aah, ces fameuses questions ! Qu'est-ce qu'elles m'ont donné mal à la tête pendant mes phases de réécriture ! Aurais-je affaire à un collègue écrivain, par hasard ? ;-)

Alors, je n'avais pas beaucoup de temps hier pour répondre donc je vais expliquer certains points : Nicholas est bel et bien arrivé à Thunder Mesa de lui-même (presque par hasard), et ses interrogations sur la présence de vrais fantômes provient du fait qu'il n'en ai jamais vu. Comme le fait remarquer Ella, il a abandonné des études dans l'une des universités les plus prestigieuses qui existent pour partir à la chasse aux fantômes, donc il était enthousiaste au début, mais comme il s'est fait roulé à chaque fois, son intérêt s'est émoussé. Mais il continue tout de même, car il est parfois payé (pas beaucoup, mais il a de quoi faire quand même) et qu'il n'a pas d'autres aptitudes professionnelles. Voilà   
Pour le Quand ? j'avais d'abord pensé à placer l'histoire en 1890, mais je trouvais que c'était trop proche de la fuite de Jasper et Anna Jones du manoir, donc je cherche toujours.
Enfin bref, voilà la suite, un peu plus courte que la première partie.

-------------------------------------------------------------------------------

LA PORTE VERROUILLEE

Ella avait visiblement pensé à tout puisque le domestique guida Nicholas dans une chambre… Sans pour autant le faire visiter comme la jeune femme l’avait dit. La décoration était pour le moins singulière, en particulier les motifs de la tapisserie qui semblaient le suivre du regard, mais le tout était confortable. Il s'installa dans un immense fauteuil et sortit un petit carnet de sa valise. Il y consignait toutes ses "aventures", bien qu'elles ne soient pas réellement palpitantes. Il se mit à écrire, choisissant soigneusement ses mots :
Cette ville est décidément la plus étrange de toutes. Tout d'abord, Ella Chelsea, la propriétaire du manoir, refuse d'y passer la nuit. Il est vrai que cette tapisserie est inquiétante, mais elle pourrait simplement la changer. Par ailleurs, bien que Miss Chelsea soit visiblement une anglaise respectable, je n'ai vu aucun service à thé dans la maison. Il ne doit pas être bien difficile de s'en procurer, même dans une ville comme Thunder Mesa. Miss Chelsea a également ajouté…
Il interrompit soudain sa rédaction. Un cliquetis inquiétant venait de se faire entendre du côté de la porte. Il posa son carnet et se leva lentement. Il avança jusqu'à la porte et tenta d'actionner la poignée. C'était verrouillé.
— Excusez-moi, appela-t-il. Monsieur ? Il y a quelqu'un ? S'il vous plaît !
Personne ne lui répondit. Il attendit encore quelques minutes tandis que la luminosité baissait à une vitesse hallucinante. Puis, alors que le Soleil disparaissait à l'horizon, une affreuse cacophonie résonna à travers le manoir, faisant sursauter Nicholas. Il entendait avant tout des hurlements et des pleurs non loin de lui, accompagnés de bruits de poignées actionnées dans le vide. Au-delà, il entendait les accords d'un piano, la mélodie inquiétante d'un orgue, et même le bruit obsédant d'une pendule.
Effrayé par la soudaine affluence des sons et par son ouïe plus développée qu'à l'accoutumée, Nicholas recula précipitamment. Ses jambes heurtèrent le bord du lit et il poussa un cri. La tapisserie semblait plus que jamais le regarder, menaçante. Il ferma les yeux, tentant vainement d'ignorer les cris près de lui. Il devait sortir. Il bondit sur ses pieds et se précipita vers la fenêtre. Verrouillée, elle aussi. La tête lui tournait. Il entendit une voix de femme quelque part dans la maison, une femme qui chantait. Un rire démoniaque se rapprocha.
Écartez-vous de lui le plus possible.
Comment s'éloigner s'il était enfermé ? Nicholas poussa un cri de détresse lorsqu'un homme hurla à l'autre bout du manoir. Le rire retentit de nouveau. Il croyait devenir fou.
— C'est impossible, impossible ! s'écria-t-il.
Il entendit de nouveau le cliquetis inquiétant qui lui indiquait cette fois qu'on avait déverrouillé la porte. Le battant s'ouvrit à la volée. Nicholas poussa un hurlement de terreur absolue.
Impossible !
L'homme (mais en était-ce réellement un ?) tendit vers lui une main gantée. Allait-il l'aider à sortir ? C'est alors qu'il vit la déchirure sur son gilet. Infime, mais Nicholas eut l'impression qu'on lui avait collé le visage dessus. Ce qu'il vit dessous le conforta dans l'idée qu'il était devenu fou. Le rire qu'il avait déjà entendu par deux fois jaillit de la gorge de la créature, emplissant la pièce. Nicholas recula, priant pour se réveiller, ou pour s'évanouir, n'importe quoi tant qu'il échappait à cette vision monstrueuse.
Au moment où il formulait silencieusement ce vœu, la pendule se mit à sonner. Saisissant sa chance de savoir si l'aube était proche ou non, Nicholas compta soigneusement les coups, ne quittant pas la créature des yeux. Ils se fixèrent ainsi jusqu'au treizième coup... Nicholas sentit son sang se glacer. Treize ? La créature rit de nouveau face à son désarroi.
Alors, son vœu fut exaucé.