Si Les Numériques sont convaincus, alors là, j'y vais les yeux... ouverts !
http://www.lesnumeriques.com/film-blu-ray/avant-premiere-cinema-numeriques-titanic-en-3d-n23891.html
Vous commencez à nous connaître, nous ne sommes pas du genre à nous extasier dès qu'un réalisateur décide de convertir une de ses œuvres en 3D en faisant sortir des trucs de l'écran pour faire joli, ou en rendant profondes certaines images qui ne méritaient pas forcément de l'être. Déjà que le public semble en avoir soupé de cette 3D à lunettes sur le haut du pif,
Les Numériques y va un peu mollo-les basses concernant ce que l'on peut relater de la chose.
Après la décevante conversion en 3D de
Star Wars Episode I peaufinée à la truelle par George Lucas, c'est au tour de James Cameron de commettre la conversion en 3D de son
Titanic de film légendaire. Paternel d
'Avatar - un étendard de la 3D qui a affolé Hollywood et a donné naissance à la fausse pandémie 3D dans le Monde - James Cameron est un pro des nouvelles technologies dont nous admirons beaucoup l'esprit et les œuvres
pour avoir eu la chance de le rencontrer.
Cependant, lorsque l'homme a annoncé qu'il avait mis plusieurs sociétés en compétition afin de convertir
Titanic en 3D, un frisson d'effroi nous chatouilla la moelle épinière : pourvu que James Cameron ne coule pas une nouvelle fois le paquebot en le 3D-isant !
À chaque fois qu'un réalisateur annonce, via son service de presse, qu'il entreprend de convertir en 3D une de ses œuvres, une question vient tambouriner sur nos synapses :
pourquoi ? Dans le cas de
Titanic cependant, nous nous sommes dits que, bien "faite", cette mise en relief pouvait se montrer intéressante car le film tire justement sa force de la dimension du paquebot (et de l'iceberg), et que ce serait sans doute passionnant de le voir dans sa démesure.
C'est la première fois que nous avons le vertige dans une salle de ciné !Fébriles, nous voici donc dans la salle de la projection presse avec nos lunettes Dolby Real D sur le nez, et... dès les premières images de
Titanic en "relief", nous nous sommes immédiatement dits un "
Bon, là, il se passe quelque chose de pas commun, car ça fonctionne !". Inutile de faire durer le suspens plus longtemps car, oui, James Cameron a réussi là où tous les autres se sont ramassés la tête dans le mur du relief. On sent immédiatement qu'une patte experte est derrière cette entreprise qui fera date, car c'est la première fois que "ça marche" !
Histoire de faire en sorte que cette news ne file pas pendant 2 pages, nous allons résumer les choses :
- Aucun effet d'anamorphose / déformation sur les visages (les visages passent naturellement en 3D, et ni Léo ni Kate n'ont des têtes de gros jolis bébés hydrocéphales).
- On supporte "assez bien" la 3D pendant 3 h 10 (remarque personnelle - variable selon les individus), et ce, même si les lunettes serrent un peu trop la tête.
- Les effets de jaillissement sont limités, dosés, car il n'y a pas là de démo technique, juste un souci de réalisme permanent.
- Seules deux scènes sont très pénibles en 3D : Léo qui court avec son pote pour "attraper" à temps le Titanic sur le quai, et les scènes de danse en 3è classe. Dans ces deux cas, la 3D file le tournis / nausée et nous avons été obligés de retirer les lunettes (remarque personnelle
bis, il va sans dire) : trop de personnages, trop de mouvements, trop d'effets de caméras qui remuent de partout en travellings rotatifs ou/et linéaires.
-
La qualité de la conversion 3D est telle que, pour la première fois, on se rend compte de la taille du navire : profondeur des coursives, des couloirs, hauteur du bâtiment et de la vigie, détails de la salle des machines (sublime de profondeur !), taille des cabines (luxe ou pas), dimensions de l'iceberg, etc.
- Les sous-titres de la VOST sont placés de façon intelligente, changeant souvent d'emplacement selon le personnage à sous-titrer et l'effet 3D en cours, et ce, afin que rien ne gêne la pleine vision 3D.
- Pour la première fois, même les scènes nocturnes passent bien : la vigie qui scrute l'océan, l'apparition effrayante de l'iceberg (quel
moment de cinéma, sublimé par la 3D, on se le prend en pleine tronche), etc.
- Nous nous sommes pris une
magistrale claque à deux reprises : lorsque que Rose (ci-dessus) menace de se jeter dans le vide devant Jack et que la caméra se place au-dessus de sa tête (car on se rend alors compte de la hauteur du paquebot et du vide sous les pieds de Rose : vertige étourdissant !), puis lorsque le Titanic est à la verticale avec les pauvres gens qui tombent (idem, vertige devant la hauteur liée à cette profondeur de champ créée de toutes pièces, c'est admirable, inattendu, flippant). Notons que la séquence durant laquelle le futur mari de Rose tire sur le couple en hauteur est ahurissante en 3D, car on se prend les gouttes d'eau qui rebondissent suite au tir et une profondeur de champ incroyables qui s'étire sur plusieurs étages.
À dire vrai, nous n'avions jamais vu une telle qualité dans la conversion d'un film en 3D, portée par un master de base superbe
(détails de la peau, zéro défaut de pellicule, précision, dizaines de détails des cabines, du navire, etc.).
James Cameron est donc le meilleur. Il risque, sans doute, de le rester, et c'est cela qui nous inquiète un peu pour les conversions en 3D à venir. En espérant qu'elles auront la qualité bluffante de celle de
Titanic ! Les réalisateurs n'ont plus qu'à s'inspirer de ce travail et lui demander des conseils !
PS : si vous êtes allergique à la 3D, ce film ne changera sans doute pas votre avis, mais si vous la "supportez", cette conversion est ce que l'on fait de mieux à l'heure de ce papier.