Jour 2:6h50, tous les réveils possibles se mettent à sonner dans la chambre. On est jamais trop prudent, alors on a réglé tous les appareils, tablette et téléphone. 7h, le téléphone sonne aussi, on avait aussi demandé un réveil programmé, au cas où
J'ai pas beaucoup dormi, bien que je me sois endormie devant Les Minions, ce film où ils quittent New York pour rejoindre Orlando ... tiens mais c'est exactement mon programme du jour. En y pensant, mal au ventre, gorge serrée, une sensation qui ne va pas me quitter.
On rassemble nos affaires, on vérifie une dernière fois les passeports, portefeuille, tablettes/téléphones, c'est parti on se rend au comptoir AirRail pour récupérer nos boardings pass en otage là bas depuis hier aprem.
Je fais un interlude sur la prise en otage de nos boarding pass, notre A/R s'effectuera en business, et comme chacun ici sait, ça coute cher. Pour payer la business moins cher, nous partons depuis ZYR qui n'est pas un aéroport, mais la gare de Bruxelles-Midi.
Et comme on est pas les seuls à profiter de cet avantage, Air France conserve les boarding pass, au lieu de les donner lors de l'enregistrement des bagages la veille. Comme ça, ils s'assurent que les gens partent bien de Bruxelles le jour en question, ce qui force soit à se lever très tôt, soit dormir sur place.
Nous prenons l'option 2, on a payé 40€, grace à des points accumulés chez Accor, la nuit au Pullman (situé dans la gare) et le train pour se rendre à Bruxelles, pris en avance est peu cher, je n'ai plus le prix en tête car nous sommes partis de Chessy, mais depuis gare du Nord, on s'en sort pour 22€.
Du coup, comme on est en Business, nous accédons au lounge Thalys pour patienter avant le départ de notre train pour CDG, prévu à 8h16, j'avale un café, un croissant mais je sens bien que ça ne va pas. A ce moment là, je me dis que la journée va être longue. Je ne pense même pas à faire une photo tellement mon esprit est occupé par l'idée de réussir à monter dans l'avion.
On quitte le salon Thalys, et embarquons dans la rame spéciale Air France du TGV, on sent que l'ambiance est festive, les gens partent en vacances ça se voit et ça se ressent. Intérieurement je les envie, j'aimerai un jour moi aussi me réjouir avant l'atterrissage.
9h56
"Mesdames et messieurs aéroport Charles-de-Gaulle, je souhaite une excellente journée aux passagers nous quittant là"On vérifie nos sacs, tout est là, hop, on sort du train et direction le Terminal 2E. Passage de la sécurité, et nous voici en direction du hall L, là encore on a accès à un salon en attendant le boarding. J'en profite pour appeler ma mère, zoner un peu sur le net, manger un peu, mais je finirai par me mettre en position foetale dans un canapé. Bref, c'est rude, je ne prends vraiment aucun plaisir à lutter contre ma phobie. Et j'imagine que ça l'est encore plus pour mon mari de devoir me supporter, alors que pour lui c'est un vrai plaisir.
L'heure du boarding approchant, je propose qu'on rejoigne la porte puisque de toute façon, ça n'ira pas mieux avant Orlando. On se dirige vers la porte et sur le chemin on s'arrête pour changer les euros qu'il nous reste dans le portefeuille histoire d'avoir du cash sur nous.
Et alors qu'on patiente, passe devant,
ME FRÔLE même, Nathan des Worlds Apart (je réalise le rêve de Tididi38 sauf que c'est pas le bon boys band et pas le bon pays), là mon stress s'arrête d'un coup, j'ai de nouveau 12ans, je ne sais pas quoi faire, je vais le voir ? Je le laisse tranquille ? je le suis des yeux pour voir où il va, et il va s'installer dans un bar. C'est notre tour, je laisse C. s'en occuper et je continue de surveiller Nathan des yeux.
On a nos dollars, c'est le moment de dire bye bye à Nathan, mais intérieurement je me dis https://www.dailymotion.com/video/x1imzp_worlds-apart-baby-come-back_music
Allez trève de connerie, on arrive à la porte, et voici l'oiseau de mes frayeurs:
et ses ailes immenses (y'a un homme sous l'aile pour se rendre compte de l'échelle):
On patiente et là
C'est pas grave, je reste zen (enfin façon de parler) on a une correspondance à JFK, mais je sais que ce vol peut décoller avec 1h30 de retard et le rattraper.
Chose rigolote, on prendra un escalator pour monter dans l'avion
On monte dans l'avion, je suis fébrile, j'ai toujours cette sensation de faire une chemin vers la mort. Je préviens le stewart que je suis phobique, comme d'hab il me dit de pas m'en faire, que ça va aller, que je vole sur A380, que c'est un avion doux, et il a raison, c'est bien pour ça que je fais des trajets compliqués pour voler sur cet avion.
Puis suivent distribution d'un verre, quand tout le monde prendra du champagne dans la cabine, je tournerai à l'eau gazeuse, oshiburi qui servent à rien sinon t'occuper les mains 2min, les trousses de toilettes, fermeture de la porte, consignes de sécurité, roulage vers la piste et décollage. Je compte jusqu'à 7, je vois la terre s'éloigner et enfin je commence à me calmer un peu, mais modérement.
(en réuploadant cette photo je me rends compte qu'il y a un avion au loin dans le sens opposé du mien
)
Le stewart repassera prendre de mes nouvelles une fois libéré de sa ceinture, et là j'aurai un verre de champagne, histoire de fêter le début des vacances. Je n'en prendrai qu'un seul, car derrière ce vol, il y en a un autre en plus de ll'immigration à JFK.
Le vol se déroulera sans turbulences, je profiterai d'avoir la chance d'être en business pour m'allonger et à défaut de réussir à dormir comme le reste de la cabine, me détendre, ou au moins fermer les yeux pour somnoler un peu, car la journée est loin d'être terminée, elle ne fait que commencer sur la côte Est.
Quasiment à l'heure prévue, on arrive à JFK, et j'aurai discrètement une larme en aperçevant la skyline au loin, brillant dans le soleil, fière de moi de l'avoir refait, d'avoir affronté ma peur.
On aura la chance d'être parmi les premiers à sortir de l'avion, et avec le returning ESTA de passer l'immigration en 4min porte de l'avion/tapis à bagage. Le plus long sera les bagages, on va les attendre quasiment 30min, où on s'occupera avec nos sim T-Mobile.
Changement de termminal, TSA, et nous revoici prêt à partir, notre vol est prévu à l'heure 19h25, donc direction le DeltaSky Club où on vivra une scène que je ne pense jamais vivre en France, on est visiblement entouré de voyageurs d'affaires dans ce club, et là sur la TV, y'a du golf, remarque ça va avec la clientèle de business man en costards. Et là ils se mettent à hurler comme des fans de foot devant un but, c'était assez marrant, moi qui pensait que le golf était un golf de tenue et discrétion, j'ai visiblement tout faux.
Je profiterai de la machine Starbucks libre service (je veux la même chose en France *_* ) il est tard en France, il faut que je me réveille, je sens que mes yeux commencent à piquer.
L'heure tournant il est déjà temps de rejoindre la porte pour le vol à destination d'Orlando, ENFIN.
Embarquement rapide, on patientera 5min de plus car il manque des valises, et effectivement on voit un conducteur arriver avec un chargement, dont au moins une de nos valises
Décollage, un vol un peu turbulent, mais dans l'ensemble ça ira, comme on a des numéros US T-Mobile, on aura le wifi gratuit à bord, ça tombe bien, ça occupe les mains et l'esprit et sans m'en rendre compte, on sera à Orlando un peu avant 22h.
Là je pleure de joie un peu avant l'attérissage, toujours discrètement, p*tain je l'ai fait, j'y suis arrivée, et demain c'est WDW, tout le stress retombe, je me sens libérée, délivrée.
Je regarde le hublot et là je me dis, ouai on est bien en Floride, il fait bien chaud et humide.
On sort, on récupère nos valises, direction le Hyatt de l'aéroport pour un gros dodo bien mérité. Demain le DME nous attend, mais pour l'heure, je respire enfin, pour de vrai.