C'est moi qui te remercie de me lire djidane.
Voici la suite.
Jour 4 : Tsujiki Market, Le Palais Impérial, Aquarium, AkihabaraCe matin le réveil sonne à 4H00 du matin et inutile de vous dire dans quel état de fatigue j'étais. C'est après un effort surhumain que je me hisse hors du lit pour me préparer en vitesse. La journée promet d'être longue et intense au vu du programme et l'espace d'un instant j'hésite à me remettre sous ma couverture.
Aller du nerf ma vieille ! Un coup d'oeil à ma montre et je retrouve un élan d'énergie. Je dois me dépêcher car ce matin j'ai rendez vous à 5H au Tsujiki Market.
Mais qu'a ce marché de si intéressant pour qu'il me fasse lever aux aurores? Et bien c'est le plus grand marché de vente en gros de poissons et crustacé du monde. Il est surtout célèbre pour ses négociation de thons rouges qui s'arrachent à prix d'or. En visitant ce marché on peut espérer voir plus de 400 espèces de poissons et donc quand j'ai appris ça il me paraissait impératif de m'y rendre.
Mais pourquoi partir si tôt? Et bien c'est parce qu'à 5H30 commence les négociations de Thons et que seule une petite poignée de personne ont le droit d'y assister. Il faut donc que j'arrive tôt.
Je sors donc rapidement de mon hôtel et cours vers le métro. Dehors il fait gris et froid et il y a un peu de vent. Je grelotte en espérant très fort que le soleil apparaissent un peu plus tard. Il est 4H50 lorsque j'arrive au Tsujiki market et après avoir repéré les lieux j'aperçois une petite file d'attente que je m'empesse de rejoindre.
A 5H30 nous entrons dans une petite salle d'entrepôt et commence alors les enchères. C'est assez impréssionnant. Déjà je savais pas qu'un thon était aussi gros.
L'insulte gros thon prend d'ailleurs aujourd'hui tout son sens.
Ensuite ils rigolent pas les petits japonais et sont de féroces négociateurs. Je n'aurais jamais cru que ces poissons coutaient aussi chers. Les enchères montent vite et certains atteignent le prix de petits appartements de banlieux.
C'était vraiment une expérience particulière et je suis contente d'y avoir participé.
Après ça je rejoins la partie du marché ouverte au public et aux professionnels. C'est vraiment impressionnant. Tout se passe sous de grande halles où sont exposés plein d'étales avec des bacs à coquillages et diverses poissons. C'est assez sombre et il ne faut pas être sensible... déjà ça pue la mort...
et il y a du sang et de la flotte un peu partout.
Il règne une grande agitation ici et si vous décidez de vous y rendre un jour, faites bien attention où vous mettez les pieds car il passe plein de petite voiturettes transportant des cageots. Ils vont à toute vitesse et ne s'arrêtent pas sur votre passage. J'ai failli mourir plusieurs fois...
Sinon j'ai découvert pas mal de nouveaux coquillages dont des sortes d'huîtres bizarres, des moules géantes d'une vingtaine de centimètres
, des calamars gros comme mes cuisses (donc bien fat
), des petits serpents de mer (
) et ce qui me mettra très en rogne et me fera quitter les lieux... des ailerons de requin.
Je ne vais pas faire ici tout un laïus sur mon opinion sur cette pèche immonde et inhumaine mais c'est quelque chose que je ne cautionne pas et ne cautionnerais jamais.
Ça me met hors de moi. Enfin bref de toute manière j'avais fait le tour et mes narines ne pouvaient pas supporter ces odeurs une minutes de plus.
Sous vos yeux ébahis quelques clichés :
Après cette petite visite matinale je constate que le ciel est devenu encore plus menaçant.
Il fait gris et le vent souffle fort, j'hésite donc un peu à me rendre au Palais Impérial.
Mais bon je ne reviendrais pas à Tokyo de si tôt et je décide de poursuivre le programme initial.
J'arrive sur une grande esplanade et vois au loin le fameux palais aux murs blancs et à la toiture grise.
J'avais lu qu'on ne pouvait le visiter qu'une fois par an et donc je ne suis pas déçue de ne pouvoir entrer dans l'enceinte. A l'opposé du palais se dresse une rangée de buildings et au loin j'aperçois la Tokyo Tower.
Sur l'esplanade il y a des bosquets et des pins de formes originales. Les immenses allées de gravier sont impécables, pas une feuille ! Tout est vraiment très propre au Japon et on sent une véritable envie de la part du pays de se montrer irréprochable sur la propreté et l'ordre.
Le palais est entouré de murs fortifiés et de douves que je longe pour arriver à l'entrée du jardin ouvert au public.
A l'intérieur il y a un tout petit "musée" avec l'histoire du Palais, des costumes anciens sont exposés et un petit film est proposé, le musée fait aussi office de boutique, c'est là que j'achèterais de superbe carte postale d'estampes japonaises. Après ce bref passage au chaud, je vais faire le tour du jardin, il y a pas mal d'arbres et de fleurs, des plans d'eaux et des petits ponts. C'est joli mais sous un ciel gris ce n'est pas top...
Il commence à pleuvoir et à souffler de plus en plus fort. Fichtre c'est vraiment pas de chance !
Hors de question de poursuivre mon programme de la journée qui devait se dérouler en plein air dans la ville.
Il me faut trouver un plan de secours. J'avais noté quelque part l'adresse d'un aquarium à faire si j'avais le temps car j'adore les aquariums.
Je trouve l'idée pas mal au vu de la météo et me dépeche d'aller prendre le métro.
L'aquarium de tokyo se trouve sur une presqu'île à l'extérieure de la ville au milieu d'une réserve d'oiseau naturelle et je mettrais bien une heure en métro pour m'y rendre.
Une fois arrivée, la pluie ne s'est pas calmée, bien au contraire et le temps que je cours jusqu'à l'entrée, elle s'abat sur moi avec une telle force qu'on dirait des lames de rasoirs.
J'arrive trempée et ruisselante à l'intérieur du batiment blanc qui repose sous un grand dôme de verre.
Il n'y a pas foule là dedans, c'est tant mieux je pourrais admirer les poissons à ma guise.
Il y a de grands bassins au parois de verres hautes de quelques mètres où se côtoient des requins et des raies. Puis d'autres avec d'énorme poissons des profondeurs. Même le thon de ce matin peut aller se rhabiller
Au fil de ma visite je croise des poissons tropicaux de toutes les couleurs, des poulpes, des calamars, etc. Je suis aux anges et ne voit pas le temps passer.
La visite se poursuit dehors vers le bassin des pingouins. Je décide de braver la tempête pour aller leur rendre visite car de t'façon trempée pour trempée...
Ils sont vraiment trop mignon !
A côté il y a un bassin abrité où l'on peut caresser des raies et des petits requins.
Je ne me fais pas prier et m'adonne au caressage de poissons. Les raies sont toutes douce, presque gluante, quant aux requins ils ont la peau plus dure er rugueuse.
Une employée débarque et me demande de rentrée avec de grand geste. Bon bon, j'obéis. C'est vrai que le temps ne s'est pas arrangé et je vois la mer qui borde l'aquarium s'agitait énormément. Le tonerre gronde et ça a presque des allures de fin du monde.
Je continue ma visite et tombe sur des poissons particuliers... des poissons qui marchent sur terre !
C'est vraiment dégoutant ces petits trucs... c'est une sorte de poisson qui pour survivre a développer des pates et la capacité de respirer aussi bien dans l'eau que sur terre.
Ça ressemble à de petit têtards.Je vous laisse admirer les bestiaux :
Après ça j'arrive vers l'enclos des macareux. Je suis vraiment surprise de voir ces oiseaux ici. Je n'en avais jamais vu et je les trouve adorable. Ils plongent et sautent partout. Impossible de les prendre en photos. Les bougres vont beaucoup trop vite mais sont bien amusants. Et j'apprécie le spectacle.
La visite terminée, je quitte les lieux, affronte la tempête et cours jusqu'à la station de métro.
J'arrive jusqu'au portiques et là HORREUR !!! Ils sont fermé... TOUT EST FERMÉ !
Je panique et me rue sur une employée pour savoir ce qu'il se passe. La bonne femme ne parle évidemment pas anglais et me hurle des explications en japonais. Je ne comprend rien et le stress m'envahit.
Elle fini par me sortir un petit papier et m'écrit des numéros avec une grosse croix.
Je comprend qu'il n'y a plus de métro jusqu'à 10h ce soir.
Je blêmis... je n'ai pas d'argent et surement pas les moyens de me payer un taxi, je suis à plus d'une heure et demi en métro de mon hôtel et la nuit ne va pas tarder à tomber...
Je demande s'il y a des bus. Et encore une fois la dame me parle en japonais.
Alors je craque... oui je me met à pleurer. Tout ce stress, ce sentiment de solitude, cette horrible sensation de n'être comprise par personne, la panique de ne pas pouvoir rentrer chez moi, l'angoisse et la peur... Tout ce cocktail d'émotion me tombe dessus et je pleurniche comme un gros bébé au milieu de la station.
Heureusement ça ne durera pas plus de 5 minutes.
Je me raisonne, me calme, inspire un grand coup et reprends mes esprits.
"C'est bon ma grande, t'en as vu d'autres, on va s'en sortir" me dis-je.
Je sais que je n'ai plus rien à tirer de la bonne femme du métro et décide de trouver un plan B en sortant.
J'avais repérés des arrêts de bus près de l'aquarium.
Ni une ni deux je m'y rend. J'accoste chaque chauffeur de bus et chaque personnes croisés sur mon chemin.
Pas un anglophone...
"Zen soyons zen." Aller Tomy tu peux le faire ! J'écris alors sur mon plan la station où je souhaites me rendre et le montre à tous les passants. Une heure plus tard je trouve enfin un bus avec un chauffeur à l'anglais approximatif qui me prend et m'explique les numéros de bus que je vais devoir prendre pour me rendre à l'endroit désiré.
Je monte dans le bus et m'enfonce dans un siège. Je suis frigorifiée et toute trempée, mais je suis soulagée et je profite du bus pour décompresser.
La pluie et le vent sont de plus en plus fort. Dehors, je vois à travers ma vitre des gens qui courent, des parapluies cassée et un ballet de voiture. Je suis effarée. Ça ressemble vraiment à une petite fin du monde.
Le bus est pris dans les embouteillages et je mettrais plus de 2H30 pour me rendre à Akihabara.
Une fois arrivée dans ce quartier célèbre de la capital nippone je suis frappée par les rues presques désertes.
Le vent souffle si fort qu'il me fait reculer et je finis par faire du moonwalk sur les trottoires (véridique
).
Mais peut importe la tempête je suis la fille la plus heureuse du monde ! Je suis dans le quartier des otakus, passionnés de jeux vidéo et de manga. Les lumières brillent dans la nuit et se dressent devant moi des façades colorées. C'est magnifique et je suis excitée comme une puce. Je me rue dans un building pour aller au Tokyo anime Center ! Viiiiite.
Etrange il n'y a personne... bon je continue et là je tombe sur le fameux tokyo anime center fermé.
Ma joie retombe comme un soufflé. Je suis vraiment triste sur le coup. Mais bon tant pis, il y a tant à voir ici.
Avant d'affronter à nouveau le froid et la pluie je profite d'etre à l'intérieur pour trouver des toilettes. Et là rebelotte... je tombe sur des toilettes japonaises. Le siège est chaud et je passerais 1/4 d'heure à me réchauffer avec un sourire béat sur le visage.
Mais je ne suis pas à Akihabara pour rester enfermée dans les toilettes quand même. Allez zou on ressort.
Et là je passerais des heures dans les magazins de retro gaming, de manga, d'anime etc. C'est fantastique et je ne sais plus où donner de la tête. J'achèterais une petite statuette d'une soubrette pour décorer mon bureau ainsi qu'un superbe artbook d'un mangaka connu là-bas puis j'en profiterais pour trouver des cadeaux pour mes amis.
Les gens sont super cools, les vendeurs sont fringués en personnage de manga et il y a même la possibilité d'acheter des objets de collections et des costumes. J'en prends plein les mirettes !
Ensuite je pars faire un tour dans les salles d'arcades. Y'a pas foule... je suis vraiment seule. Serais-ce la fin du monde?
Je m'amuse quand même !
Vers 10H30, la pluie a cessée et avant de rebrousser chemin je sortirais l'appareil photo pour au moins immortaliser de quelques clichés cette superbe soirée.
Heureusement pour moi, le métro refonctionne et je rentre à l'hôtel sans encombre.
Je suis lessivée. Cette journée fut éprouvante aussi bien en terme d'émotion qu'au niveau climatique et je n'ai qu'une envie, prendre une bonne douche chaude et me glisser sous les draps ce que je ferais sans attendre.
Avant de m'endormir j'ouvre mes mails et je lis un message paniquée de ma maman me demandant des nouvelles... Il se trouve que cette journée du 3 avril 2012 fut l'une des tempètes les plus intenses qu'a connue Tokyo depuis 50 ans.
J'ai trouvé un article pour ceux que ça intéresse : http://www.bloomberg.com/news/2012-04-03/japan-s-strongest-storm-since-1959-forecast-to-slam-into-tokyo.html
Les vents auraient atteint les 140 km/H à certains endroits et la tempête aurait privés plusieurs foyer d'électricité.
Le gouvernement aurait appelé à ne pas quitter son foyer durant cette journée...
C'est dans ces moments là que tu te dis qu'il aurait été bon que je parle et comprenne le japonais.
Enfin bon je suis vivante.
Je me couche, heureuse d'être vivante et de pouvoir me lover dans mes draps. Demain c'est Tokyo Disneyland alors vite extinction des feux.