C'est sans doute la plus grosse annonce de 2007 au niveau du petit monde des parcs à thèmes.
D'un budget annoncé proche de 500 millions de $, l'ouverture du land au sein du parc Universal's Islands of Adventure (Universal Orlando) est prévue pour juste avant la sortie du film Harry Potter and the Deathly Hallows. Il y aura des montagnes russes (en fait la rethematisation de Flying Unicorn et Dueling Dragons), des restaurants proposant les menus Harry Potter, et la possibilité de visiter le monde de J.K. Rowling. Mais surtout, la création d'une énorme attraction inédite à la pointe de la technologie. Le nom de code de ce "parc dans le parc" est Wizarding World of Harry Potter - "le monde enchanteur de Harry Potter".
L’annonce a été faite par Stuart Craig, qui a créé les décors des adaptations cinématographiques de Harry Potter, et par un responsable de Universal. On pourra notamment visiter Poudlard et Pré-au-Lard (intérieur et extérieur), ainsi que la Forêt Interdite. J.K. Rowling a participé à l’élaboration du projet dès le début, et a apporté son soutien. Le parc est en projet depuis un an et demi, et il "fera honneur aux sept tomes de Harry Potter".
Au sujet de ce parc, J.K. Rowling a déclaré que "les plans [qu’elle a] vus sont très excitants. Les fans des livres et des films ne seront pas déçus."
Les premiers
concepts arts laissent rêveurs:
Universal a créé
un site web pour suivre ce projet:
http://www.universalorlando.com/harrypotter/index.html Retranscrïption de l’annonce par podcastBonjour, mon nom est Scott Trowbridge, vice-président d’Universal Studios Theme Parks. Nous sommes dans le bureau de Dumbledore à Leavesden Studios [là où les films sont tournés], un lieu très particulier, pour faire une annonce très particulière.
Il y a eu beaucoup de questions sur ce dont nous allions parler, mais comme vous êtes les fans de Harry Potter, nous voulions vous en parler en premier. Cette information est très excitante.
Le monde de Harry Potter est en pleine ébullition. Le dernier tome sortira cet été, le cinquième film sortira aussi en juillet, et nous, à Universal, en collaboration avec Warner Bros., nous avons travaillé sur un autre projet, lui aussi très excitant. J’ai le plaisir de vous annoncer en exclusivité que nous allons ajouter une dimensions supplémentaire au monde de Harry Potter, et lui donner vie d’une façon totalement nouvelle.
[Il présente Stuart Craig (SC), chef décorateur des films Harry Potter.]
Nous avons plus de 20 artistes et designers qui travaillent ici, à Leavesden, qui travaillent sur ce projet avec Stuart et son équipe, pour que ce projet soit totalement authentique. Nous avons eu de l’aide d’autres gens aussi : Steve Kloves, le scénariste de la plupart des films ; David Heyman et David Barron, deux des producteurs, nous ont beaucoup aidés à donner vie à ce projet d’une façon authentique. Et bien évidemment, J.K. Rowling elle-même a surveillé nos plans dès le début, elle nous a encouragés et soutenus, et elle a été une excellente collaboratrice.
Ce parc d’attractions, en fait un sous-parc dans un parc plus grand, c’est plus qu’un simple endroit. On pourra vivre le monde magique de Harry Potter en direct, et les visiteurs pourront découvrir plusieurs des lieux les plus célèbres du monde sorcier : le village de Pré-au-Lard, la Forêt Interdite, et les joyaux de la couronne : le château de Poudlard lui-même.
C’est très important pour nous de rester authentiques. [À SC :] tu pourrais expliquer pourquoi l’authenticité est si importante, tant dans le parc d’attractions en particulier que dans le monde de Harry Potter en général ?
SC : Eh bien, la philosophie des films est que tout doit avoir l’air aussi réel, aussi crédible que possible. Nous avons fait des recherches, nous avons visité des grandes cathédrales européennes, l’université d’Oxford ; nous avons tourné dans ces endroits, mais nous avons aussi construit des décors, et nous sommes assis en ce moment-même dans le bureau de Dumbledore, qui est un des décors que nous avons construits. Tout ça nous a appris à garder l’univers très crédible, à garder tous les détails très réels, très spécifiques. Pour le parc d’attraction, c’est la même philosophie.
ST : Ce sera un environnement dans lequel on pourra totalement s’immerger, avec beaucoup de façons différentes de découvrir soi-même ce monde pour la première fois.
SC : Les gens du film, cette équipe de 20 artistes, illustrateurs, dessinateurs, etc., ce sont des spécialistes du rendu du détail. D’un autre côté, à Universal, ce sont bien entendu des spécialistes du parc d’attraction : ils savent comment gérer le nombre énorme de visiteurs, leur permettre de passer un bon moment tout en garantissant leur sécurité. Au-delà de ça, je pense que c’est un talent typiquement américain [NDLR : Stuart Craig est anglais]. Je pense que les parcs d’attraction sont typiquement américains, et que les États-Unis ont une façon d’adhérer pleinement à un concept, de donner à chacun ce qu’il attendait, et même un peu plus - 110%. Cette collaboration, avec nos talents très différents, permet à ce projet de bien marcher, et c’est très excitant.
ST : Cette collaboration va aboutir à un projet vraiment très excitant. Bien sûr, on parle de l’environnement, mais ce n’est pas tout ce qu’il y aura dans cet univers. Ce sera un environnement très riche, plein de détails, dans lequel on pourra se plonger, mais il y aura aussi des attractions extraordinaires, des spectacles avec la participation du public, des boutiques, des restaurants, et en première mondiale, une attraction novatrice et spectaculaire, qui donnera vie à la magie, aux personnages, et à l’histoire Harry Potter d’une façon totalement nouvelle, qui fera appel à l’imaginaire et aux émotions des visiteurs.
SC : Je suis terrifié, mais je passe un très bon moment. Je pense que faire un film, c’est un peu pareil : il y a des soucis en plus des réussites et du plaisir. J’apprécie beaucoup notre collaboration.
ST : Il y a beaucoup de défis. Dans les films, on se consacre souvent au visuel, à ce que la caméra voit, mais pas au toucher ou à l’odorat. Est-ce que c’est chaud, est-ce que c’est froid ? Dans le monde que nous bâtissons, il y aura toutes ces textures en plus.
Malheureusement, nous ne pouvons pas encore donner tous les détails. Le design de ce projet est loin d’être terminé, mais nous dévoilerons des informations au fur et à mesure.
SC [au sujet de l’histoire et des personnages, pourquoi c’est si puissant] : Harry Potter a fait le tour du monde, et son succès planétaire est phénoménal. Ce qui est très étonnant, c’est que les livres et les films sont très spécifiques : c’est clairement la culture européenne, les institutions britanniques, avec les pensionnats privés. Les comportements sont très anglais. L’architecture est aussi typiquement anglaise. Le fait que le monde entier arrive à se reconnaître dans cette histoire, à y prendre du plaisir, montre bien le grand pouvoir de l’histoire. Les pays européens se plaignent souvent de l’américanisation de la culture mondiale. Mais ça, c’en est l’antithèse : c’est l’Amérique qui adhère pleinement à quelque chose de typiquement européen, et qui le rend accessible au monde entier. C’est très puissant, très surprenant aussi.
ST : Nous essayons d’offrir aux gens des choses qu’ils ne pourraient vivre nulle part ailleurs. Ce monde de Harry Potter sera un endroit où les fans pourront découvrir personnellement cet univers magique. C’est vraiment ce qu’Universal cherche à faire.
Le parc sera à Universal Orlando Resort [en Floride]. Nous nous basons sur les films, et nous cherchons à créer une expérience unique. À Orlando, il y a en fait deux parcs Universal : il y a Universal Studios, pour les films et la télévision, et juste à côté, il y a les "Îles de l’Aventure", dans lesquelles se trouvera le "Monde Enchanteur de Harry Potter" (MEHP). L’esprit de ce parc, ce sont de grandes histoires littéraires, des aventures. Nous pensons que c’est l’endroit idéal pour le MEHP. Les Îles de l’Aventure ont eu la chance l’an dernier de recevoir le prix du meilleur parc d’attraction au monde.
ST [à SC] : Qu’est-ce que tu attends avec le plus d’impatience, le jour où les portes s’ouvriront, et que les premiers visiteurs entreront ?
SC : Je suis impatient de faire partie des visiteurs ! Je veux y aller, je veux emmener mes petits-enfants. Je pense que cette collaboration unique entre un parc d’attraction et l’équipe d’un film sera magique, et je veux être le premier à l’essayer.
ST : Le Monde Enchanteur de Harry Potter ouvrira début 2010. Comme je vous l’ai dit, nous vous tiendrons au courant. Rendez-vous sur
www.universalorlando.com/harrypotter pour en savoir plus.
Questions-Réponses en direct
Q : Pourrons-nous visiter l’intérieur de Poudlard ?
SC : Oui. On verra l’extérieur de Poudlard, et ensuite on pourra y entrer. C’est un endroit magique, il n’y a pas vraiment de limites à l’intérieur. Il y a certains éléments clefs, que vous connaissez bien, peut-être même ce bureau dans lequel nous sommes assis, que vous pourrez visiter.
Q : Quel est le degré d’implication de J.K. Rowling ?
J.K. Rowling est impliquée depuis le début, et je veux dire le tout début. Rien de tout ceci ne serait possible si elle n’avait pas inventé ces histoires fantastiques. Depuis le début du projet, elle vérifie nos plans, elle nous a beaucoup encouragés.
Q : Pourquoi le parc n’est-il pas en Angleterre ?
SC : Orlando est le centre mondial des parcs d’attraction. Tout le monde est habitué à tout faire là-bas, et puis la météo est beaucoup plus clémente. C’est parfaitement naturel que ce soit là-bas. Au final, je pense que le résultat sera meilleur là-bas que si on le faisait ici.
Q : Est-ce que ce sera basé sur un livre ou film en particulier ?
L’objectif, c’est que ça prenne en compte le monde de Harry Potter dans son intégralité. Les visiteurs n’auront pas tous la même expérience des livres et des films, et nous voulons qu’ils passent tous un bon moment. Ce n’est pas sur un moment particulier de l’histoire, mais plutôt sur l’ADN du livre Harry Potter type.
Q : Est-ce que c’est une coïncidence que ce projet sorte après le livre 7, afin de pouvoir tout construire ?
C’est plutôt une coïncidence. Cela fait plusieurs années que nous travaillons avec Warner Bros. et J.K. Rowling, et cela fait déjà un an et demi que nous travaillons au design. Nous allons prendre des éléments dans tous les livres et dans tous les films, au fur et à mesure qu’ils sortiront. Le MEHP devrait ouvrir juste avant la sortie du dernier film, alors nous allons essayer de prendre tous les éléments possibles de cet univers pour les mettre dans la réalisation physique.
Q : Est-ce qu’il y aura des attractions, par exemple des montagues russes, spécifiques à certains personnages ?
ST : Oui, il y aura des attractions, des attractions très intenses, d’autres pleines de fantaisie, il y aura de nombreuses façons différentes de passer un bon moment, et certaines seront spécifiques à certains personnages.
SC : C’est très important que le parc représente la saga en entier, du livre 1 au 7. Il faut que ce soit complet, et ça le sera.
Q : Est-ce que les fans peuvent donner des idées pour le parc ?
Oui, nous voulons que ce soit un dialogue avec les fans. Nous allons vous donner l’opportunité de nous donner votre avis. Nous ne pourrons pas incorporer toutes vos idées, mais nous voulons savoir ce qu’elles sont.
Q : à quelle tranche d’âge le parc est-il destiné ?
ST : C’est Harry Potter. C’est de la magie, mais pas un conte de fées ni de la poudre de Perlimpimpin. C’est de la magie plus mature. C’est un combat entre le bien et le mal.
SC : Je dirais que ça ira pour des enfants à partir de 7 ans, jusqu’à des gens de mon âge, ou même de 67 ans. [NDLR : Stuart Craig a 65 ans.]
Q : Quelles mesures sont prises pour vous assurer que le parc aura l’air anglais, alors qu’il sera en Floride ?
Nous attaquons ce projet d’une façon très différente de nos projets différents. Y compris pour la façon de le construire. Il sera conçu et dessiné par des gens qui ont non seulement l’expérience du monde de Harry Potter, mais qui ont cette sensibilité britannique dont Stuart parlait tout à l’heure. Nous continuerons comme ça, y compris pour la nourriture que nous proposerons, les produits dérivés que nous vendrons, la formation des employés, nous allons tout faire pour rester authentiques, afin que ce soit aussi proche du vrai Harry Potter que possible.
Q : Qu’est-ce que vous avez le plus envie d’inclure dans le parc ?
SC : Nous avons la chance d’être assis dans un de mes éléments préférés, et c’est quelque chose que nous aimerions beaucoup inclure dans le parc. Il y a des coins de la Salle Commune que j’aime beaucoup, il y a des aspects de la salle de Défense contre les Forces du Mal que j’aime beaucoup, et puis la silhouette générale du château. À Pré-au-Lard aussi, nous n’avons jamais pu montrer Pré-au-Lard en entier dans les films, et là, nous en avons l’opportunité. Ce sont des éléments que le parc pourra explorer alors que ce n’était pas possible dans les films, ça aussi c’est excitant.
ST : Harry Potter est déjà un classique de la littérature. C’est un classique moderne, et il continuera à vivre bien après la sortie du septième livre et du septième film. Nous nous engageons à construire un endroit où cet univers continuera à vivre pendant de longues années. Ce sera un endroit où on viendra en famille, avec son petit-fils, avec des amis, encore et encore, où on pourra partager des choses avec eux. Nous espérons qu’il plaira à tous.
PS : Merci à HPANA pour la version anglaise de la retranscrïption, à Mugglenet pour la réaction de JKR et à GDS pour la traduction.