Bernard et Bianca au Pays des Kangourous [Walt Disney - 1990]

Cobain a écrit:

Le scénario est également très bon, quel plaisir de retrouver ces chers Bernad et Bianca! Par contre je suis toujours déçu de ne pas revoir Orvil (remplacé par son frère Wlibur pour je ne sais quelle raison) ou le petit Evynerude, un des personnages les plus attachants du premier film.

J'imagine qu'Orville a été remplacé par son frère Wilbur car l'acteur prêtant sa voix au personnage du premier opus en VO ne devait pas être disponible pour reprendre son rôle. C'est d'ailleurs un joli clin d'oeil, sachant que les frères Wilbur et Orville Wright furent deux célèbres personnages dans l'histoire de l'aviation américaine.

Ce film est pour moi une petite merveille.
Je suis surprise de constater qu'aucun d'entre vous n'a souligné le thème principal de ce film ; le braconnage. Bernard et Bianca II - Au Pays des Kangourous dénonce très ouvertement cette scandaleuse pratique qui consiste à chasser ou pêcher de façon illégale des espèces protégées, et ce très souvent dans des conditions très cruelles. La méchanceté de McLeach ainsi que les scènes où l'on voit les animaux, emprisonnés dans des cages ou attachés à des chaînes, a eu le don de souligner toute cette barbarie.

Les décors et l'animation sont tous aussi bons que ceux du premier opus, je les trouve même personnellement meilleurs, et beaucoup moins sombres. Petite, les scènes du Bayou me terrifiaient. Ici, les paysages d'Australie sont grandioses. C'est de ce film que j'ai découvert un amour pour les aigles et que j'ai apprit ce qu'était le braconnage, pratique contre laquelle je milite. Le fait que le personnage de Bernard soit davantage mis en avant, soulignant son courage et sa détermination, a été pour moi un très très bon point... d'autant plus qu'il est doublé par l'extraordinaire Roger Carel ; c'est toujours un plaisir de l'entendre.

Ce que je pourrais reprocher à ce second opus, c'est le fait que l'on voit presque davantage les personnages de McLeach et du petit Cody kidnappé que Bernard et Bianca eux-même ! Je n'ai pas non plus aimé la fin, que j'ai trouvé bâclée. Le plan final était superbe, parfait certes, mais il est vrai que l'on aurait aimé savoir que Red le kangourou, Frank le lézard et Krebbs le koala, prisonniers de McLeach, avaient pu être sauvés. Bien qu'il paraisse évident que nos petits amis sont revenus les aider à s'échapper, cette scène n'est que supposée et non montrée, ce qui m'a personnellement toujours mise mal à l'aise. Je m'imaginais que Cody, Bernard et Bianca les avaient simplement oubliés, et que les pauvres animaux étaient morts de faim... Mais peut-être était-ce une bonne idée, malgré tout. Cela nous fait davantage réfléchir à ce que les animaux souffrant du braconnage peuvent subir. Ce fut mon cas, mais j'aurais tout de même aimé un traditionnel "happy end", Cody retrouvant sa mère (la savoir soulagée), les animaux libérés... Mais effectivement, une telle scène aurait cassé le rythme du film.
Je souligne l'idée de gags muets (comme les scènes de Joanna et les oeufs, à mourir de rire!) qui rappellent fortement les Disney d'antan. Un bel hommage.

J'en viens enfin à mon point favori ; Marahute, l'aigle d'Australie. Cette force, cette détermination, ce caractère, cette puissance ! Elle m'a toujours subjuguée et fait parti de mes personnages préférés depuis au moins une bonne décennie. L'animation de Glen Keane a fait de véritables miracles. Elle est si belle, si noble. Le fait qu'elle soit dépourvue de parole, mais néanmoins très expressive, la rend encore plus réaliste. J'ai également été toujours fascinée par son design moins cartoonesque et plus réel. Je ne parle même pas de l'époustouflante scène de vol, accompagnée d'une extraordinaire musique...  Cette scène me donne des frissons.

J'espère que ce film saura être (re)découvert par ceux qui n'y ont autrefois jamais réellement prêté attention. Il le mérite.