8h00. Je me réveille en sursaut. Nom d'une pipe ! Matthieu ! Tu as oublié de mettre le réveil sur 7h30 ! Il faut dire que cette dernière journée à Kyoto nous promet d'être très chargée : en gros il faudra qu'on fasse tout ce qu'on n'a pas eu le temps de faire les autres jours. De plus, notre visite du Palais Impérial est programmée à 10h00 précise, il s'agit de ne pas d'arriver en retard, d'autant plus qu'il faudra sans doute remplir l'un ou l'autre formulaire et montrer son passeport avant d'entrer dans l'enceinte du palais. [note de ptit lion : Et n'oublions pas notre propension à nous perdre non plus ! ]
Aujourd'hui, le soleil brille mais sur le panneau de la réception Ok-Ok san a indiqué « Sunny, rainy later ». Hum, nous devrons donc prendre les k-ways. Et non Anthony, désolé mais s'il pleut, pas question de louer un vélo pour la journée ! Nous nous arrêtons au Lawson faire provision de boissons : les mêmes que d'habitude, eau pour Anthony, jus d'orange pour mes problèmes d'intestins et Coca-Cola pour Matthieu. Nous prenons le métro pour nous rendre dans le centre ville où se trouve le Palais.
Qui c'est qu'a pas fait son futon ?
Allez, on affûte ses appareils photo et... c'est parti !
Il est pas beau notre ryokan au petit matin ?
Le ryokan Shimizu est situé dans une petite rue très tranquille. Avis aux amateurs, nous vous le conseillons très fortement si vous séjournez à Kyoto !
Les maisons un peu foutraques apportent beaucoup au charme du quartier (enfin ça c'est mon avis, Wolfi ne le partage pas forcément ).
Les boîtes aux lettres sont rouges, ça c'est facile à repérer. Beaucoup moins aisé : dans quelle fente glisser son courrier pour l'international ?
Notez l'originalité des pompes des stations-service... suspendues dans les airs !
Parmi nos boissons préférées, le Fanta Grape (à gauche), qu'on ne trouve pas en France (faut dire que c'est un peu chimique ). Attention au piège des bouteilles qui se parent de leurs plus beaux atours mais qui se révèlent parfois être de l'infâme thé vert ! Traîtres !
Palais Impérial
La visite guidée se limite à la partie sud du palais. En 1 heure, de toute façon, on ne peut pas espérer tout voir...
9h35. Nous sortons du métro. Pas de palais en vue, mais un grand parc entouré de murs. Entre parenthèses, vous vous étonnerez peut-être de la présence d'un Palais Impérial à Kyoto, alors qu'il en existe également un à Tokyo... En fait, depuis que Tokyo est devenu la capitale du Japon à la fin du XIXème siècle, la famille impériale ne réside plus officiellement au Palais de Kyoto. Malgré cela, le palais n'en reste pas moins sacré et sa gestion dépend de la Maison Impériale, ministère indépendant qui s'occupe de la vie à la cour, du protocole très rigide de celle-ci et des bâtiments impériaux. On ne visite pas les palais ni les villas impériales comme on visite les châteaux de Versailles ou de Fontainebleau : on doit demander à l'avance l'autorisation auprès de l'agence de la Maison Impériale (http://sankan.kunaicho.go.jp/english). On n'accède, en groupe surveillé et guidé, qu'à certaines parties extérieures des bâtiments. Nous nous sommes donc inscrits, un mois avant de partir, pour la visite en anglais du Palais. Nous devons encore nous rendre au bureau de l'Agence de la Maison Impériale présenter nos réservations et nos passeports.
Les indications pour arriver au bureau de l'agence sont contradictoires entre le Routard, le plan imprimé lors de la réservation et le plan de la ville ! Pour certains, elle se trouve au Nord-est, d'après d'autres, elle est située Nord-Ouest. Bon, sortons la boussole et entrons par le Nord (au moins, on est tous d'accord sur ce point ) ! Nous passons devant des bâtiments en travaux, ce n'est pas possible, ça ne peut pas être là. Un peu plus loin, un autre bâtiment qui fait cafétéria et magasin de souvenirs. Ce n'est donc pas ça non plus. Nous apercevons des occidentaux qui vont tous dans le même sens, tiens c'est bizarre, ils entrent dans le bâtiment en travaux : et bien oui, le bureau de l'agence de la Maison Impériale est bien celui-là. L'entrée a été modifiée, ce qui explique le mal qu'on a eu à le trouver. Nous présentons notre e-mail de confirmation de la visite au guichet. « Haï ! Rendez-vous devant la porte principale. » C'est l'avantage d'avoir réservé par internet : nous sommes sûr d'avoir une place et pas de formulaire à remplir ni de passeport à présenter !
Après ces formalités vite expédiées, nous retrouvons une foule importante d'étrangers devant la porte principale du mur d'enceinte du Palais. Nous présentons notre formulaire aux soldats qui gardent l'entrée du palais. Ils nous font entrer et nous décomptent à l'aide d'un compteur manuel. Arrivés à un guichet, nous déposons notre formulaire puis nous sommes invités à patienter dans la salle d'attente (waiting room). Nous retrouvons des dizaines de touristes occidentaux (90 pour être précis) qui sont assis sur des banquettes et regardent un film de présentation du palais en anglais. Anthony et Matthieu commencent déjà à avoir des boutons rien qu'à voir le nombre de personnes et le nombre de bâtiments , tandis que moi, je me réjouis de visiter ces lieux historiques.
10h00 pile. Notre guide japonaise arrive, se présente et nous explique comment se déroulera la visite. Les photos et les films sont autorisés mais on ne pénètre pas à l'intérieur des bâtiments du palais. Il faut rester groupés, officiellement pour bien entendre les explications de la guide, officieusement pour des raisons de sécurité. Nous serons d'ailleurs suivis et précédés d'un vieux en uniforme qui nous compte à l'entrée et à la sortie de chaque cour...
L'accès à l'enceinte nord du Palais se fait via cette porte (là, on est entré), et en se retournant...
... nous nous retrouvons face à la deuxième enceinte (intérieure), qui abrite les bâtiments du Palais proprement dit.
Y en a de la place pour tourner autour du Palais !
Notre transhumance commence. Certains, comme moi se concentrent sur les explications de la guide, d'autre comme Anthony et Matthieu ont l'air de s'ennuyer royalement [note de ptit lion : C'est le cas de le dire ] et préfèrent prendre un peu d'avance pour les photos.
Notre visite du « Kyoto Gosho » (en français, palais impérial de Kyoto) débute par la« Okuruma-yose » : une immense porte cochère que les hauts dignitaires de la cours, les ministres, les régents et les shoguns pouvaient franchir en char à bœufs. Même si l'étiquette impériale est toujours aujourd'hui une des plus strictes du monde, elle l'était encore plus à l'époque où les empereurs y habitaient. Ainsi comme nous le verrons, chacun avait sa porte (pas de jaloux ! ).
Deuxième étape de la visite : le bâtiment du « Shodaibu-no-ma ». Ce bâtiment comprend trois salles d'attente où les courtisans attendaient suivant leur rang l'audience impériale. Les portes coulissantes de ces salles sont ouvertes et permettent donc de voir la décoration intérieure. Les fresques murales donnent leurs noms aux salles. La salle des Tigres avec tatamis bordés de bleu servait de salle d'attente aux hauts dignitaires de la Cour, la salle des grues aux tatamis bordés de blanc était réservée aux fonctionnaires et nobles de provinces [note de ptit lion : Et non pas aux courtisanes, comme son nom pourraient laisser le supposer ], et la salle des cerisiers aux tatamis bordés de rouge au reste des visiteurs.
L'Okuruma-yose, porte réservée aux hauts dignitaires venant rendre visite à l'empereur, se devait d'être large : à l'époque, on circulait en char à bœufs, pas en Twingo !
Cette salle, appelée Shodaibu-no-ma et gravée de délicates estampes, était la « salle d'attente » des visiteurs de haut rang (ceux empruntant l'Okuruma-yose si vous avez bien suivi ).
La troisième étape est le bâtiment principal : le « Shishin-den », bâtiment imposant et central d'un quadrilatère entourant une cour carrée. Les autres côtés sont constitués d'une colonnade de Torii. Lieu sacré du palais, nous ne pourrons nous en approcher. Il contient en effet le « Takamikura » : le Trône de l'Empereur et le « Micho-daï » un plus petit Trône pour l'Impératrice. Jusqu'à l'actuel empereur, tous les empereurs étaient intronisés dans le Shishin-den. Pour des raisons de sécurité et de confort, l'actuel empereur Akihito fut couronné au palais impérial de Tokyo, mais les deux trônes y furent transportés en hélicoptère pour la cérémonie.
Le Shishin-den fait face au « Kenrei-mon » : la porte sacrée réservée à l'Empereur qui ne peut être ouverte et passée que par l'Empereur. Exceptionnellement, elle fut franchie par George W. Bush lorsqu'il rendit visite à l'empereur au Palais de Kyoto.
Le Shishin-den, bâtiment principal du Palais, est entouré de torii rouge vif (oui, je sais, comme pratiquement tous les torii ).
La cour du Shishin-den était le lieu privilégié des cérémonies officielles. Bien qu'inutilisée aujourd'hui, elle conserve un caractère sacré, ce qui explique qu'elle n'est pas accessible au public.
On entre-aperçoit ici les trônes ayant servi aux couronnements des empereurs successifs (notamment l'actuel, Akihito).
Les mêmes trônes de plus près (tirés d'un livre, puisqu'on ne peut pas s'en approcher).
Face au Shishin-den, la Kenrei-mon, une porte réservée à l'Empereur (c'est pratique, il n'avait pas à faire tout le tour du bâtiment pour aller jusqu'à son trône) .
On trouve sur cette porte une gravure de Tortue géniale et de son animal de compagnie, la tortue Umigame.
La quatrième étape est « Kenshun-mon » la porte réservée à l'Impératrice et aux concubines de l'Empereur. La « Sakuhei-mon » est quant à elle réservée au prince impérial. A côté de ces deux portes, se trouve un petit pavillon de bois et de bronze : le « Sunkō-den ». Il contenait les trois objets sacrés qui servent aux couronnements des empereurs : le glaive « Kusanagi no tsurugi », le « Yasakani no magatama » (une sorte d'amulette sacrée) et le miroir sacré « Yata no kagami ». Seuls les quelques prêtres shintos intronisant l'Empereur et l'Empereur lui-même savent à quoi il ressemble : en regardant le reflet de ce miroir, l'empereur peut voir apparaître l'image de son ancêtre, la Kami Amaterasu, qui en fit dont à son petit-fils, le premier empereur du Japon. Ce caractère sacré explique pourquoi aucun dessin et aucune photo de ce miroir, du glaive ou du magatama n'existent. Aujourd'hui, les trois objets se trouvent au Palais Impérial de Tokyo et dans deux temples shinto du Japon.
La guide nous présente également un morceau de toiture. En fait, la couverture des principaux bâtiments du palais est constituée de fines couches d'écorce de cyprès qui tiennent ensemble par des clous en bambou sur une épaisseur de 30 cm à peu près. La couverture en écorce de cyprès est un moyen naturel et traditionnel qui résiste aux intempéries pour une trentaine d'années. Malheureusement, le cyprès devenant rare et coûteux, seuls les palais ou les sanctuaires utilisent encore cette manière traditionnelle de faire des toits.
La cinquième étape nous fait pénétrer dans une large cour entourée de bâtiment en torchis et toiture de cyprès justement. On est en train de restaurer celle-ci. Six mois ont été nécessaires pour réaliser la couverture de la moitié des bâtiments de cette cour ! On se rapproche d'un pavillon plus imposant, c'est le « Seiryo-den ». Les portes coulissantes sont ouvertes et nous laissent voir le « Hinogoza » : un tatami bien épais et surélevé et un coussin sous un dais où se tenait l'empereur pour recevoir les dignitaires en audience.
Non, il ne s'agit pas d'une maison hantée, mais du Sunkō-den, le pavillon sacré contenant trois objets utilisé pour le couronnement des empereurs. Quoi que, ces objets auraient des propriétés magiques...
La porte Kenshun-mon est réservée à l'Impératrice et aux concubines de l'Empereur.
Contrairement aux occidentaux, les Japonais préfèrent l'horizontalité à la verticalité. Ainsi, tous les bâtiments sont de plain-pied.
Mieux que les cours de bricolage chez Leroy-Merlin, la guide nous explique comment changer une toiture en cyprès ! (ça va pas me servir tous les jours )
Les toitures en cyprès ont une durée de vie de 30 ans, au-delà, elles subissent des dégradations dues aux intempéries. Celle-ci aurait besoin d'un bon rafraîchissement !
Le Seiryo-den fut le pavillon de résidence de l'Empereur. C'est également sur ce tatami, le Hinogoza, qu'il recevait les dignitaires venus lui rendre visite
L'étape suivante, la septième, nous mène au jardin « Oike-niwa », ce qui signifie « jardin du pont ». Il s'agit d'un charmant jardin humide avec un très bel étang, de petites îles couvertes d'arbres taillés et donc des ponts romantiques. De nombreux jardiniers, cela va de soi , nettoient la mousse.
Face au jardin, la guide nous présente deux bâtiments : le « Ko-gosho »qui abritait les appartements du prince héritier et l'« Ogakumon-jō », salle d'audience où l'empereur recevait le shogun. A noter que ces deux bâtiments ont de lourdes portes qui ne coulissent pas comme les autres portes japonaises, mais disposent de battants richement ornées de gonds de bronze doré.
La huitième et dernière étape nous conduit dans une vaste cour plantée de conifères taillés au milieu d'un jardin humide. Des barrières de bambou nous empêchent de les approcher de trop près.
« Ainsi se termine notre visite du Palais Impérial de Kyoto, j'espère que vous avez apprécié la visite et vous souhaite un agréable séjour à Kyoto l'ancienne capitale du Japon. » finit par nous dire notre guide (en anglais, pour la fluidité du récit, j'ai traduit ). Nous nous retournons vers la cour, ses arbres et ses bâtiments afin de faire quelques dernières photos. Nous sommes rapidement remis au pas par notre chien de berger qui nous pousse fermement mais toujours poliment vers la sortie.
Le garde vient d'ouvrir la porte : voici qu'apparait le Ko-gosho et le jardin Oike-niwa. Profitez-en, le troupeau n'est pas encore passé par là !
Avec vos parapluies en plein soleil, vous allez nous attirer la pluie !
Le Ko-gosho abrite les appartements du prince héritier.
Le jardin se nomme Oike-niwa, ou jardin du pont. On se demande bien pourquoi !
Aaah, un peu d'eau ça fait du bien après toutes ces cours de graviers blancs à n'en plus finir !
Au programme ce matin : balayage de feuilles et nettoyage de mousse (comme tous les matins ).
Un des visiteurs a perdu ses lentilles de contact. Heureusement que les aînés des supporters du Kyoto Baseball Club étaient là !
Je crois qu'on tient notre record : 10 employés pour entretenir 30 m² de jardin !
En nous rendant dans la dernière partie visitable du palais, nous assistons au travail d'une ouvrière restaurant le torchis d'un mur du palais.
Matthieu continue à prendre quelques photos, Ptit Lion se dirige vers les toilettes, non pas impériales mais touristiques et moi vers la boutique officielle de souvenirs. J'y achète un livre détaillant l'itinéraire et les noms japonais des lieux que nous avons parcourus (bien utile pour vous en mettre plein la vue : je n'ai pas cité de tête tous ces noms compliqués ), ainsi qu'un lot de cartes-postales montrant l'intérieur des salles qui ne sont pas visitables.
Une petite faim ? Les Japonais sont friands des biscuits à la fraise. Certes, c'est un peu chimique, mais ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de manger des Mikados à la fraise !
Non, ce ne sont pas les Allemands les champions du monde du recyclage, mais les Japonais !
Le reste de l'enceinte comprend un vaste jardin public qui sert de terrain de jeu à une bande d'écoliers. Sous la surveillance de leur institutrice, ils jouent le long du petit ruisseau à la recherche de larve d'insectes ou de grenouilles. Poissons ? Insectes ? Grenouilles ? Laissez passer le petit-fils de Cousteau ! Et voilà notre lion qui ne peut s'empêcher de nous ralentir quelque peu. [note de ptit lion : Je te défie de trouver UNE SEULE photo de grenouille parmi celles que j'ai prises, c'est de la calomnie !] Je vous avais parlé du caractère sacré du Palais Impérial, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il est sanctuarisé : son parc est en effet très prisé par les familles, les personnes âgées, les amoureux ou encore les enfants, le temps d'un pique-nique, d'une promenade, d'une sieste ou d'une partie de baseball (et oui, le parc Impérial abrite aussi un terrain de baseball ! ).
« Je marche seul... »
Le parc du Palais impérial est libre d'accès, contrairement au Palais lui-même où il faut montrer patte blanche.
Un groupe d'écoliers en train de « pêcher » dans le ruisseau du parc.
Héritage de l'occupation américaine des années 50, le baseball est devenu le sport le plus populaire de l'archipel nippon (si l'on excepte le traditionnel et incontournable sumo bien sûr !).
Euh oui, des arbres avec de l'herbe qui pousse dessus, c'est original...
Le parc est aussi un lieu d'inspiration pour les artistes en herbe !
Nous sortons enfin de l'enceinte et nous voilà en pleine rue. Notre prochain objectif est le château Nijo. Il n'est pas loin du palais paraît-il, aussi décidons-nous d'y aller à pied. Heureusement, avec ma boussole et notre plan, nous n'avons pas trop de difficulté à trouver la bonne direction. Nous suivons une longue rue, avec des maisons d'habitation avec leur mini bonzaïs et leurs pots de plantes vertes sur le seuil, des commerces typiques avec leurs étals, des restaurants qui nous donnent faim mais ne sont pas encore ouverts. Tiens, une librairie... Une vraie librairie, pas un rayon de journaux et revues d'une superette cette fois ! Et si on entrait ? [note de ptit lion : Tu nous as pas laissé le choix à vrai dire... ] J'ai tôt fait de repérer le rayon jeunesse et plus spécialement la revue Disney Dream File ! Une de plus pour ma collection. Plusieurs exemplaires de cette encyclopédie des héros Disney existe, mais euh à 580 ¥ (5.20 €) pièce, un exemplaire me suffira vu la barrière linguistique.
L'exemplaire du Disney Dream File acheté par Wolfi : ce magazine détaille en long, en large, et en travers les personnages Disney (déjà le 70e numéro !).
Dernière édition par wolfi le Dim 19 Fév - 23:33, édité 5 fois
Non, ce n'est pas un chat qui a la queue coincée dans une porte, c'est un chant traditionnel japonais de la cour du shogun justement. Ecoutons religieusement.
Le château Nijo s'étend sur 275 000 mètres carrés. C'est deux fois moins que le Palais impérial, mais ses doubles fortifications et ses deux palais donnent l'impression d'un site beaucoup plus étendu.
11h00. Nous arrivons en vue d'un bâtiment fortifié, entouré de douves : le château Nijo. Ce château-fort fut construit au XVIIème siècle pour Tokugawa Ieyasu, le premier Shogun de la famille Tokugawa qui régna sur le Japon jusqu'en 1868.
Le moment est venu pour nous de faire un rapide court de l'histoire politique du Japon [note de ptit lion : Pour ceux qui veulent faire une pause ou aller aux toilettes, c'est maintenant ]. Très peu d'empereurs ont véritablement exercé les pleins pouvoirs au Japon, seule une poignée d'entre eux ont eu ce privilège, durant la période où Nara était capitale du Japon (en gros, l'époque de Charlemagne chez nous). Ensuite, de par sa nature divine, l'empereur ne se compromet plus dans la levée des impôts, la conduite des affaires courantes de l'Etat ou la guerre. Les princes régents se succèdent. Habilement, la famille Watanabe force l'empereur, mineur à l'époque, à épouser une des filles de cette même famille, le père ou le grand-père de l'épouse impériale exerçant alors la régence du pays. Une fois l'empereur adulte et père d'un prince héritier, il est obligé d'abdiquer et le nouvel empereur enfant est marié à une nouvelle fille Watanabe. [note de ptit lion : Euh ça fait pas des mariages consanguins au bout du compte ?! ] Quelquefois, la famille impériale réussit néanmoins à court-circuiter le pouvoir des « Maires du Palais » Watanabe : en épousant une princesse d'une branche cadette de la famille impériale en cas de non disponibilité de fille Watanabe. Dans ce cas, une fois la succession assurée, l'empereur en titre abdique en faveur de son fils, devient « empereur retraité » et peut donc exercer l'entièreté du pouvoir. Ce procédé est risqué, car il désacralise la fonction impériale. En effet, une fois abdiqué, l'empereur retraité ayant perdu son aura sacrée n'est pas à l'abri d'une révolution de palais et d'une destitution.
Durant la période médiévale du Japon, le pouvoir exercé jusque là par les hauts dignitaires de la cour impériale (princes cadets de la famille impériale, régents, ou empereurs « retirés », ainsi que les grands propriétaires terriens comme les Watanabe), passe petit-à-petit aux seigneurs de la guerre. Il s'agit d'une nouvelle classe sociale entre les anciens nobles et les paysans : les samouraïs. Ceux-ci armés et à cheval, sont dépendants les uns des autres par des serments d'allégeance à de grandes familles puissantes qui naissent et rivalisent. Après plusieurs guerres civiles, la famille Minamoto crée le poste de Shogun (commandant de l'armée ou généralissime) et exerce son pouvoir au sein du « bafuku » (littéralement « gouvernement sous la tente » par opposition au gouvernement impérial au palais). Le bafuku règne sur une partie du pays : l'Est, l'Ouest restant sous les lois et l'administration des fonctionnaires impériaux. Après la tentative d'un empereur retiré de supprimer le bafuku et le shogunat, les shoguns méfiants s'installent à Kyoto. Au XIVème et XVème siècle, le pouvoir gangréné et corrompu du shogun faiblit, incapable de récompenser ses lieutenants et vassaux. Par contre, le pouvoir des villes et la richesse de la bourgeoisie s'accroît par le commerce avec le monde : les Chinois et les Coréens d'abord, puis les Espagnols et les Portugais, et enfin les Hollandais, qui arrivent avec leur caravelles et leurs armes à feu. Les missionnaires, jésuites et franciscains, débarquent également et font de nombreuses conversions. Très vite, 10 % de la population est baptisée dans toutes les classes de la société japonaise. Très vite également, les forgerons japonais arrivent à reproduire (et oui déjà !) les armes à feu portugaises et de nouveaux troubles et guerres de clans éclates : les vainqueurs seront les daïmyos (gouverneurs militaires) qui sont les mieux armés en fusils, et non plus en flèches et sabres comme par le passé. Durant les 30 dernières années du XVIème siècle, plusieurs tentatives musclées de centralisation et d'unification du territoire ont lieu. C'est finalement le clan de la famille des Tokugawa qui l'emporte après une bataille décisive. Tokugawa Ieyasu restaure en sa faveur le bafuku et le shogunat. Le Shogun règne en dictateur militaire absolu, laissant à l'empereur juste un titre de symbole divin et religieux n'ayant aucune influence sur la politique du bafuku. La période de « l'ancien régime » nippon commence et le pays se ferme. Les catholiques sont persécutés et massacrés, les Espagnols, Portugais et Chinois sont expulsés du pays. Les ports sont fermés et les non-Japonais sont interdits de séjours. Seuls trois ports d'entrées sont laissés ouverts pour les Hollandais, les Chinois et les Coréens. Le pays, refermé sur lui-même, ne connaît pas une période de décadence comme on pourrait le penser. Au contraire, la paix avec l'extérieur et le nombrilisme permet le développement de la culture et des mœurs raffinées tels qu'on les connaît encore aujourd'hui.
Tandis que l'empereur vit toujours dans son palais de Kyoto, les shoguns installent leur capitale militaire à Edo plus au nord. On parle donc de l'ère Edo pour la période qui va de l'arrivée au pouvoir en 1603 de la dynastie des shoguns Tokugawa à sa chute en 1868. En effet, avec la révolution industrielle qui apparaît en Europe et en Amérique, le Japon ne pourra plus rester isolé du monde comme par le passé. Suite aux pressions parfois violentes des occidentaux, le Japon doit s'ouvrir peu à peu au monde et au progrès. La montée des mouvements nationalistes vénérant l'empereur et critiquant le bafuku ayant cédé à l'homme « roux » (je parle ici de l'homme blanc en général et pas seulement de Concombre ) entraîne une lutte entre partisans de l'empereur et les partisans du bafuku. Finalement, la cour de Kyoto sort vainqueur, le bafuku est dissous, le dernier shogun devient un daïmio (noble) comme les autres et l'empereur Meiji quitte symboliquement Kyoto pour l'ancien palais du shogun à Edo. Tokyo devient le nouveau nom de l'ancienne Edo et la nouvelle capitale de l'empire du Japon.
Comme je l'ai dit, le Shogun résidait à Edo (Tokyo) mais possédait une résidence à Kyoto afin de surveiller la cour impériale : le château Nijo. Edifié au XVIIème siècle, il fut reconstruit plusieurs fois comme souvent au Japon, au fil des guerres et incendies. Le château fortifié, est entouré de murailles formant un carré et de larges douves remplies d'eau. Il est composé de plusieurs enceintes, également entourées de murailles et de douves, comportant deux bâtiments castraux et trois jardins. Plusieurs portes richement ornées y donnent accès. En effet, ce qui frappe par rapport au palais impérial, c'est le sentiment de richesse et de puissance qui s'en dégage. C'est ici que se trouve le pouvoir et l'or du Japon, et non au palais impérial. Là où l'empereur se contente de simples panneaux blancs, ce sont des panneaux dorés à la feuille qui garnissent le château du shogun.
Nous passons la première enceinte et la première porte magnifiquement sculptée se dresse devant nous. Soudain, un groupe d'écoliers s'approche de moi. Sans doute, ont-ils distingué le leadership et la noble attitude qui me distingue de mes compagnons. Ils me demandent en anglais s'ils peuvent me poser quelques questions. L'un d'eux sort son cahier et commence à déchiffrer quelques phrases en anglais. Il me décline sa nationalité (japonaise, bien sûr ), et me demande d'où je viens. Je lui dis de France (c'est pas tout à fait vrai mais si c'est pour passer 3 heures à lui expliquer où se trouve la Belgique... ). Il me dit qu'il aime la nourriture. Hum, c'est vrai qu'il est un peu plus rembourré que les autres. « What do you like ? » me demande-t-il ? Euh, certes j'aurais pu dire beaucoup de choses (Walt Disney, les ptits zoiseaux, ...), mais bon j'allais pas raconter ma vie non plus : je lui réponds, « I like the japanese food ». Non, je ne mens pas ! En cherchant bien, on trouve toujours quelque chose de mangeable et de bon ! Et plus on y goûte, plus on s'y fait ! Puis il prend une photo de moi et me demande un autographe. Inutile de dire que mes compagnons en sont verts de jalousie : et oui, je suis le prototype même de l'homme caucasien. [note de ptit lion : On a surtout cru que tu avais une vie de star au Japon dont tu nous avais jamais parlée ! ]
Nombre d'écoliers en goguette sont présents au château Nijo (bien plus qu'au Palais impérial). LA sortie scolaire par excellence ? (nous c'est Versailles )
Derrière les murailles, la plage ! Euh, non le château Nijo, pardon...
Et oui, Wolfi est une star au Japon, il faut le savoir ! (ou alors ils confondent avec Tortue Géniale )
Euh ce serait pas à NOUS plutôt de demander à être pris en photo avec des Japonais et non l'inverse ?
Le billet d'entrée (600 ¥, 5.40 €) donne accès au château principal, le palais Ninomaru, et aux jardins. Le deuxième bâtiment est fermé pour restauration. Les photographies et les vidéos sont interdites dans le bâtiment, aussi j'achète un livre souvenir en anglais d'où sont tirées les quelques illustrations ci-dessous. Le palais est une succession de larges et vaste salles garnies de tatamis. Toutes ces salles sont entourées de parois amovibles avec de magnifiques peintures réalisées par les plus grands peintres japonais de l'époque. Scènes de paysages ou animalières se détachent sur un fond doré à la feuille d'or. Ces pièces n'ont pas d'accès direct à l'extérieur : pas de porte ni de fenêtres. Il faut dire qu'il n'y avait pas de poêle et qu'il devait y faire très froid l'hiver. Entre le mur extérieur et les salles intérieures, nous marchons (pieds nus évidemment) sur un vieux plancher dit « plancher rossignol » : pour prévenir tout intrus ou terroriste, les lattes du plancher sont disposées de telle façon que chaque pas fasse grincer le plancher en imitant le chant du rossignol. Ca devait être très pratique pour déjouer les complots et les tentatives d'assassinat, mais ça devait réveiller tout le monde quand quelqu'un allait pisser la nuit !
Des mannequins de cire sont disposés dans certaines salles (comme la salle des grandes audiences et les appartements privés du shogun, où seules les femmes pouvaient entrer), afin de rompre la monotonie des longues pièces vides en enfilade et d'imaginer la vie au château telle qu'elle pouvait être à l'époque. Outre la richesse des parois, ce qui frappe, c'est le dépouillement total des salles : aucun meuble n'y figure. Pas besoin d'armoire ni de coffre, des panneaux dissimulent d'immenses placards où sont rangés vêtements, tables basses et futons. Et oui mesdames, des dressings immenses comme vous en rêvez ! Les figures en cire sont assises en tailleur sur des coussins, donc pas de siège non plus. Pas de commode pour le grand commodore de l'empire non plus ! [Note de ptit lion : Ce qui explique que Ikea n'ait pas réussi à s'imposer au Japon] Notre visite se poursuit par les jardins et les murailles, l'autre partie du château, le Palais Honmaru, étant fermée pour restauration comme je l'ai dit précédemment.
La porte qui mène au palais Ninomaru. Toujours aussi sobre, les entrées de palais...
Un luxueux chapiteau en bronze doré finement travaillé : ici, le moindre détail devait témoigner de la richesse et la puissance du shogun.
Contrairement au palais impériale, les toits du palais Ninomaru sont recouverts de tuiles et non pas de cyprès.
La salle des audiences (Ohirama Ni no Ma) permettait au shogun de tenir conférence avec ses vassaux : vu la distance qui les sépare, l'avait pas intérêt à être sourd !
Euuuh, désolé, j'ai tiré un peu trop fort sur la sonnette...
Le jardin du Ninomaru comporte un vaste bassin et des pierres disposées avec soin, comme toujours dans ce genre de jardin.
Remarquez l'absence totale d'ouverture : pas de porte ni de fenêtre dans ces bâtiments anciens. Il faut dire qu’il y faisait si froid l’hiver que tout était bon pour conserver un peu de chaleur.
Entourant le palais, se trouve un ravissant jardin qui mène à de grosses murailles. Nous montons en haut d'une tour côté sud-ouest, ce qui nous donne un très beau point de vue sur les jardins et les douves entourant le château.
Le troisième jardin est une sorte de vaste prairie, remplie d'herbes folles non taillée en apparence et d'arbres plantés comme dans un verger ce qui donne à l'ensemble un air bucolique à souhait.
L'accès à la deuxième enceinte du château se fait via deux accès uniquement (ici l'accès est).
Cette enceinte est, à l'image de la première, entourée de larges douves.
En plus des murailles de pierre épaisses de plusieurs mètres, les éventuels assaillants devaient se coltiner cette lourde porte de bronze (et finissaient probablement le corps criblé de flèches une fois celle-ci franchie ).
Ces portes sont le seul moyen d’accéder à la seconde enceinte. Une protection simple mais efficace.
A droite, on aperçoit un bout du palais Honmaru, fermé au public la plupart du temps (et pas de bol, il l'était lors de notre visite ).
Au sud-ouest, une tour nous offre une très belle vue (et un peu d'air !) sur les collines de Kyoto.
Oui, le nabot au pied du mur, c'est bien Wolfi ! Ca vous donne une idée de l'épaisseur de l'enceinte... (il s'agit ici du passage nord de la deuxième enceinte)
La visite se termine, du côté est, par un autre jardin plein d'herbes folles, qui contraste avec les jardins intérieurs, à l'aspect beaucoup plus soigné.
Non mais Wolfi, je t'y prends à pisser sur la pelouse !
Et voilà, nous sortons du château par la porte Nord, la visite est finie. Hum, il est pas un peu noir le ciel ?
On aurait bien ramené un katana du Japon, mais avec nos deux poisseux, on aurait été fichus de rester coincés à la douane...
Déjeuner
12h45. Nous reprenons le métro pour le sanctuaire Heian-jingū. A 13h30, nous sortons du métro. Euh, il est peut-être temps de manger non ? De l'autre côté du carrefour, se trouve justement une petite gargote qui ne donne pas de mine, mais on a pas trop le choix. Et puis ça nous a plutôt bien réussi samedi.
Nous sommes accueillis par un « Moshe moshe ! » dit en chœur par les deux tenancières. Nous répondons par un salut (inclination de la tête ) et un « Konishiwa ». Nous devons être dans un restaurant coréen : en effet, au mur se trouve un miroir décoré de billets de ce pays. Ou alors ça veut dire « Nous acceptons les billets coréens » ou « Si vous nous payez en billets coréens, vous finirez par passer à travers ce miroir », ou « Les coréens ne sont pas les bienvenus ». Hum non, je pense à voir le menu que c'est définitivement un restaurant coréen. Se rendant compte que nous ne sommes pas japonais (je me demande comment elles l'ont deviné, mon konishiwa n'était pas assez bien prononcé sans doute ), nous avons droit à un menu en anglais. Il faut dire qu'il n'y a pas de représentation en plastique des plats ici, mais le menu est un scrapbook illustré de photos des plats commentés. Ce côté amateur et artisanal est charmant [note de ptit lion : kawai est le terme approprié ], aussi Anthony le prend en photo, ce qui amuse beaucoup nos deux serveuses. La commande passée, petit tour par les toilettes : je retrouve le sympathique WC découvert la veille chez le glacier qui permet de se laver les mains tout en remplissant la chasse d'eau. Cette fois, j'envoie Ptit Lion le photographier. [note de ptit lion : en tant que grand reporter, je couvre vraiment de sujets passionnants... ] Comme pour chaque repas, avant de commencer nos plats, nous recevons une serviette humide et chaude pour se rincer les mains. En effet, contrairement aux restaurants asiatiques en Europe, c'est au début du repas et non à la fin que l'on reçoit la serviette humide. Je ne sais pas si c'est lié, mais une chose est sûre : si vous visitez le Japon un jour, n'oubliez pas de prendre un petit torchon. Les toilettes sont nombreuses mais il est rare d'y trouver du papier ou une soufflerie automatique pour se sécher les mains (vous pouvez toujours vous rabattre sur le PQ sinon ).
Voici déjà nos plats qui arrivent : un curry pour Anthony, avec très peu de viande et beaucoup de sauce très épicée, du riz blanc et une crevette frite. Et en entrée, je vous le donne en mille, une soupe miso. Matthieu, ne craignant pas la crise de foie, ne change pas une équipe qui gagne : une omelette ketchup au riz frit. C'est que ça creuse la vie de château ! Moi, je me décide pour une assiette bien grasse de friture : deux beignets de poulet, trois calamars et un poisson (qui ne ressemble pas du tout au fishstick du Captain Igloo ), le tout entouré de friture : c'est ce qu'on appelle des tempura. Un coup de baguette me suffira pour y voir l'intérieur plein d'arêtes , aussi finira-t-il dans la gueule du lion qui n'est pas difficile pour la nourriture. Heureusement pour moi, il y a assez bien de riz blanc que je mange avec plaisir.
Le ventre plein (enfin, ça dépend pour qui), nous quittons notre halte coréenne pour prendre la direction du sanctuaire. La rue est légèrement en pente et nous arrivons bientôt à un carrefour ou nous apercevons un immense Torii vermillon. Ben pour un torii c'est un torii, il est immense ! Il prend toute la rue et les voitures passent même en dessous...
Non, ce n'est pas le cahier de dessin d'un élève de maternelle, c'est le menu du restaurant (si si, regardez, c'est marqué dessus ) !
Au moins, si c'est dégueulasse, on pourra toujours dire qu'on a eu un joli scrapbook en guise de menu pour se consoler !
Les tempura sont des légumes ou des crustacés entourés de friture. Ce plat étant assez consistant, il n'est PAS nécessaire de rajouter de la mayonnaise ! (ah, trop tard )
Le lundi, c'est curry (et tempura mais ça rime pas) ! Comme son nom l'indique, ce plat est composé de riz et de... euh... ... Bon en fait, c'est du riz avec une sauce très relevée et un peu (mais vraiment peu) de viande.
Le classique omelette-ketchup pour Matthieu : m'enfin, un peu d'originalité que diable ! C'est pas tous les jours que tu peux manger des tempuras (« Si si, quartier de l'opéra à Paris, y a plein de Japonais ! » Oui bon, ça va hein ! )
Oui je sais, désolé de vous montrer ça à l'heure du repas, mais le système est tellement original : quand on tire la chasse d'eau, le robinet du lavabo coule automatiquement. Attention toutefois à ne pas se tromper de cuvette !
Heian-jingū
15h00. Nous arrivons donc au sanctuaire Heian-jingū. Il s'agit du plus grand sanctuaire shintoïste de Kyoto. Il a été construit en 1895 pour fêter les 1100 ans de la ville. Il est dédié aux kamis Kanmu et Komei, respectivement premier et dernier empereurs ayant régné à Kyoto. Il s'agit d'une reproduction au 5/8ème de l'ancien palais impérial du VIIIème siècle : un immense quadrilatère de murs blancs et vermillons entoure une cour où peuvent se rassembler les fidèles. Les toitures sont faites de tuiles vertes-bleutées qui donne à l'ensemble un certain cachet. Dans la cour, de grandes fontaines avec Mushu incorporés crachent de l'eau pour la purification des pèlerins. Le bâtiment central est réservé au culte. Par contre, les jardins du sanctuaire se visitent. En haut à gauche de la cour, se trouve le guichet : 600 ¥ (5.40 €). Ben oui c'est pas pour rien .
Vous avez devant vous un des plus grands torii du Japon (et non un des plus grands tarés du jupon ! )
Le sanctuaire Heian-jingū est une reproduction aux 5/8 du Palais Impérial. Vous ne reconnaissez pas celui qu'on a visité le matin ? C'est normal, il s'agit de l'ancien palais qui a été détruit depuis.
La fête annuelle de Jidai a lieu tous les ans le 22 octobre. Zut, on l'a loupé de peu ! C'est pas bien grave, elle revient tous les ans (ben oui, c'est le retour du Jidai ...)
Aaah, enfin une grande cour dans laquelle on a le droit de marcher !
Ces papiers (dont nous avons déjà parlé il y a quelques jours) sont les mauvais présages accrochés ici pour être purifiés par l'eau de pluie. Euh, c'est bon, je crois qu'ils vont bientôt être purifiés...
La représentation des dragons (ou Ryu) sous forme de fontaines n'est pas anodine au Japon. Généralement associés à l'eau (rivière, mer...), ils symbolisent également les obstacles que rencontrent les humains avant d'atteindre l'illumination.
Saurez-vous trouver le hidden Wolfi ?
Le jardin est plutôt vaste et sa première partie, plutôt moche : de grands arbres aux branches nues sont soutenus par des béquilles en bambous. Il s'agit notamment de cerisiers qui donnent toute leur beauté au jardin au printemps, mais en automne ne sont que des grands corps squelettiques. La partie suivante est plus charmante, des étangs, pleins de nénuphars, de koïs et de carpes qui invitent à la méditation. note de ptit lion : Ah bon, elles t'ont invité les carpes ? pas moi... ] C'est d'ailleurs ce que nous faisons Anthony et moi. Plus loin, de grandes dalles rondes posée dans l'eau permettent de prendre un « raccourci » (en fait juste de couper un virage). Enfin grandes, pas tant que ça, un faux pas et on se retrouve dans l'eau (bon 40 centièmes, mais quand même). Cette atmosphère zen stimule l'imagination de notre cinéaste qui ne ménage pas son modèle comme à chaque fois. ). [note de ptit lion : J'avoue, je n'attendais qu'une chose : que Wolfi tombe à l'eau, ce qui aurait été excellent pour le bêtisier ] Il faut dire qu'il n'est pas le premier cinéaste à l'avoir fait : en effet, plusieurs scènes du très beau film « Mémoire d'une geisha » ont été tournées dans ce parc. Tiens, en parlant de notre caméraman attitré, voilà justement un héron, ça y est, on est parti pour de longue minutes de film animalier. En exclusivité, je peux vous annoncer le nom du prochain Disney Nature : « Héron héron, petit patapon », ou trois heures de plan fixe sur un héron dans un étang (ah non, je suis mauvaise langue, y a des zooms parfois ). Nous rejoignons le pont de bois couvert qui enjambe le lac. Cela tombe bien, je viens de sentir une petite goutte sur mon crâne. Oh oh, le présage de Ok-Ok San a l'air de se confirmer... Au fait, à propos de « Mémoire d'une geisha », si nous voulons en voir, c'est à Gion que nous devons aller. Espérons que ces quelques gouttes ne les effrayeront pas !
Le jardin en lui-même est charmant, mais ces espèces de tonnelles en bambou viennent un peu gâcher l'ensemble.
Il y a sûrement une bonne raison pour que ce wagon se soit retrouvé ici ! D'ailleurs, ça doit être expliqué sur la pancarte à gauche, mais euh, ça ne nous a pas beaucoup aidé...
Des panneaux expliquent les différentes espèces plantées dans le jardin. Donc là c'est euh... un arbre... avec des feuilles... et un tronc euh... vertical, voilà.
Un instant de plénitude et de bonheur pour notre ami Wolfi. Mais sur quoi peut-il bien méditer pour paraître si serein ? (« Disney dans moins d'une semaine... Disney dans moins d'une semaine... » )
Matthieu profite de notre séance photo-méditation à Wolfi et à moi pour se reposer un peu.
Le bassin sur lequel méditait Wolfi est accompagné d'un étang beaucoup plus vaste, chose assez rare dans un sanctuaire shinto.
Attention ! Ce début de cascade a été réalisé par un professionnel, n'essaie pas de le refaire chez toi ou tu risques de péter la caméra de Wolfi et de te prendre ses cinq !
La même cascade réalisée par un héron (copieur ! ).
Si les lieux vous paraissent familiers, c'est peut-être que vous avez vu le film Mémoires d'une Geisha, dont le tournage a eu lieu en partie dans ces jardins.
Le temps se couvre et le jardin s'assombrit... Eh ! Mais c'est que ça deviendrait presque lugubre !
A la sortie du sanctuaire, près de l'immense Torii, se trouve l'arrêt de bus. Vers 16h45, après une longue attente, le bus arrive enfin. Ne me demandez pas comment mes compagnons ont pu reconnaître que l'on montait dans le bon bus et en plus dans le bon sens, je suis incapable de vous répondre. La foule est nombreuse, aussi le bus se remplit de plus en plus au fur et à mesure que la pluie devient drue.
Prochaine étape : le temple Kiyomizu-dera. Alors, voyons, quel bus faut-il prendre ?
Kiyomizu-dera
Nous descendons au pied d'une rue qui grimpe vers les collines. Au sommet se trouve le temple Kiyomizu-dera (en fait un ensemble de temples) et sa pagode. Le temple actuel date de 1633 et est dédié à la déesse Kannon aux onze têtes, dont la statue n'est exposée qu'une fois tous les 33 ans. La prochaine sortie de la statue est prévue pour le lendemain : pas de chance. Non je rigole ! Outre sa belle pagode, on remarquera la belle vue de la terrasse sur pilotis qui surplombe la ville. L'accès à la terrasse est d'ailleurs payant et vu le temps de canard que nous avions nous avons préféré garder nos yens. Si le temple est bouddhiste, un petit autel shinto se trouve à côté, montrant toujours le syncrétisme entre les deux religions dans ce pays. Anthony se prend au jeu et fait une offrande et une prière pour que la pluie cesse. Sans succès. Mais, bon, si ça tombe il s'agissait justement de l'autel du Kami de la pluie. Celui-ci ne comprenant pas le français remercia mon cher lion pour son offrande en redoublant l'intensité de ses averses ! Tiens, il paraît que si on se jette du haut de la terrasse dans le vide et qu'on y échappe, son vœu se réalise. Au dernier pointage, 85 % réussirent à rester vivants. Il faut dire qu'il n'y a que 15 mètres et les fourrés sont assez nombreux. Si on avait su, j'aurais essayé avec Matthieu…
Comme pour le Pavillon d'argent, le temple se trouve en haut d'une rue « piège à touristes ».
Allez Matthieu, fais pas cette tête-là, c'est pas un chemin de croix quand même !
Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le Kiyomizu-dera a la particularité de reposer sur une énorme plate-forme soutenue par d'innombrables piliers.
Nous passons sous la porte principale (Nio-mon) pour atteindre la célèbre pagode à trois étages du temple. Bien que celle-ci donne son nom au site, le Kiyomizu-dera est en réalité un ensemble de temples dispersés sur le flanc de la colline.
Une euh, jolie vue de Kyoto... Mais si, on aperçoit la Kyoto Tower dans le fond ! (d'ailleurs, c'est bien la seule chose qu'on aperçoit )
Un peu défraîchie la peinture. Il faut dire que vu son emplacement en hauteur, la pagode est soumise aux aléas climatiques telles que le vent et la pluie (le Japon est particulièrement humide en été).
Kiyomizu signifie « eau pure » en japonais. Euh, celle tombée du ciel ? (ça a l'air d'être le cas aujourd'hui)
Wolfi s'y était initié hier, à mon tour de m'essayer à la prière shinto. Je commence par mettre une pièce dans le tronc (numéro non surtaxé, prix d'un appel local)...
... Je fais sonner le gong pour prévenir les dieux que je suis là (zut, ça répond pas, tant pis je vais laisser un message)...
... Et je fais ma prière après le clap sonore, « on vous rappellera »...
... Et comme vous pouvez le constater, ma prière n'a pas fonctionné ! (je vous laisse deviner quel était mon vœu ). Tant pis, c'est la dernière fois que je passe par Bouddha Online !
La visite se poursuit sur la colline, mais l'accès en est payant. La fatigue et le mauvais temps auront finalement raison de nous, qui pensons alors surtout à nous mettre au chaud dans notre ryokan.
Le temps de redescendre la petite colline, il fait nuit, nos k-ways sont imbibés et nos chaussures trempées. Je pense qu'il est inutile de partir en expédition à Gion. Avec ce temps de chien, les beaux kimonos et les maquillages blancs des geishas ne doivent pas être de sortie… Nous décidons de rentrer. Arrivés à l'arrêt de bus, la foule est importante, on en a au moins pour remplir deux ou trois bus ! Nous remontons donc à pied l'avenue à la recherche de l'arrêt précédant espérant y trouver moins de monde, ou tout au moins une station de métro. Nous nous arrêtons juste un instant pour nous reposer un peu les pieds devant un charmant petit sanctuaire shintoïste éclairé par des lanternes de pierre. Enfin, après une longue errance, le métro est là devant nous ! Nous prenons la direction de la gare et décidons d'aller manger au « cube », un complexe de restaurants et de boutiques. Malheureusement, les prix ne sont pas vraiment dans nos cordes : 7500 ¥ (68 € !) pour un steak, c'est un peu cher ! ) Très bien, on se rabat vers les restaurants du sous-sol, au niveau du métro.
Les lumières de la ville commencent à s’allumer, et pour nous, il est temps de rentrer !
Quoique touristique, cette rue a quand même un certain charme quand vient le soir.
« Vous voulez pas qu'on passe par là ? Ca a l'air sympa... » « Nan on rentre, tu vas pas nous perdre comme hier, non ?! » Mais euh, OK...
Voici le peu d'aperçu que nous avons eu de Gion. Une rue de nuit, sous la pluie, sur le chemin du retour.
Le bus étant bondé, nous faisons le trajet retour à pied et tombons par hasard sur un petit sanctuaire. Le subtil éclairage confère aux lieux une ambiance teintée d'étrangeté...
La pluie redouble d'intensité, nos chaussures sont trempées... Protégés par cette grande porte (et par les dieux indirectement ), nous attendons une accalmie... qui ne viendra pas !
Retour au point de départ ! Nous arpentons la gare à la recherche d'un restaurant, nombreux dans « le cube », un bâtiment entièrement dédié à nos papilles.
Cette galerie commerciale, longeant les escaliers de la gare, s'étend sur plusieurs niveaux, offrant ainsi une impressionnante contre-plongée d'escalators.
Après avoir passé en revue toute une série de vitrines pleines de plats en plastique, nous entrons dans un restaurant. Personnellement, je n'ai pas très faim mais j'ai envie de goûter aux énormes et étranges glaces qui se trouvent en vitrine. Je prendrai un plat gratiné de grosse crevettes et du riz, bien sûr. Matthieu lui, n'est pas décidé et commandera un plat au hasard ! Pour une fois ce poisseux aura de la chance et tombe sur un gratin de noix de Saint-Jacques. Anthony, a du mal à retrouvé le plat qu'il décide dans la carte. Aussi, il n'hésite pas à emmener la serveuse à l'extérieur pour lui montrer le bon plat dans la vitrine. Des tranches de bœuf avec du riz qui a l'air… délicieux.
Arrive enfin le moment que j'attendais depuis que je passe et repasse devant ces vitrines, ces coupes de glace énormes qui ont l'air délicieuses ! :geek : Anthony et moi nous prendrons une coupe pour deux pleine de glaces, de fruits et de chantilly et de glace. Surprise ! Outre la glace vanille et fraise, la coupe contient de la salade de fruit en boîte et au milieu des curly. Le mélange est, comment dire... détonnant mais pas mauvais.
Des tripes ?!! Non non, il s'agit juste de tranches de bœuf très fines (prix élevé de la viande oblige) !
Bien inspiré, Matthieu choisira (par hasard !) un délicieux gratin de Saint-Jacques, faisant baver d'envie le pauvre Wolfi.
Bon, il ne s'en sort pas si mal avec son gratin de crevettes !
Les desserts sont rares au Japon, mais quand on en commande un, on n'est pas déçus ! En revanche, on peut être étonné...
... Et oui, ce sont bien... des curly ! Bon allez, c'est pas si dégueu, et ça fait gagner du temps de prendre l'apéro en même temps que le dessert.
Petite présentation de « l'emballe-parapluie », bien utile pour ne pas se trimballer un parapluie mouillé en intérieur. Non, ce n'est pas sale !
Nous rentrons à l'hôtel vers 21h30, nos pieds sont humides et c'est avec joie que nous laissons nos chaussures dans l'entrée avant de rentrer dans notre chambre et de prendre dernier bain bien chaud qui fait un bien fou ! Petit regret : les fruits du jour ne sont pas des poires mais de nouveaux des oranges.
Après un rapide détour sur internet auquel je n'arrive pas à me connecter vu le clavier japonais , nous retournons dans notre chambre finir nos bagages : demain nous prenons le train pour Nara, la première capitale historique du japon.
Vidéo hommage à notre compagne la plus fidèle de la journée, j'ai nommé la pluie !
Que c'est bon de rentrer dans son ryokan douillet ! (surtout les jours de pluie)
Prêts pour le bain ? Nous voilà en tenue de combat, prêts à affronter l'eau bouillante !
Ce soir euh, atelier jonglage au sento !
Avec tout ça, on se demande comment on n'a pas fait sauter les plombs du ryokan !
Après le réconfort, l'effort... Et oui, un TR ne s'improvise pas ! Vous noterez au passage le teint euh, hâlé de Wolfi !
Génial encore une fois ! Merci vraiment à vous de mettre autant d'énergie dans ce TR, dans les détails, l'humour, les photos, les vidéos... Ca donne envie en tout cas ! Vivement la suite !!
Merci à vous pour vos commentaires , et encore une fois désolé de mettre si longtemps avant de poster... Mais comme l'a dit Lavinia, on essaie de faire au mieux pour vous faire profiter un maximum de l'expérience qu'on a vécue là-bas !
Je m'éclate à chaque post. C'est culturel, divertissant, plein de surprises ... J'ADORE !!!
Les photos des restos sont toujours aussi intéressantes On attend tous la suite !!!
Les toutes dernières chroniques sur mon blog Cartes resto et fast food 2017 / Salon Mickey / Les cartes et menus du parc Disneyland / Les cartes des hôtels / Walt’s / Blue Lagoon
Et ouiiiiiii, on attend la suite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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8h00. Le réveil sonne, je me lève frais et dispo. Comme convenu la veille, je secoue Anthony afin qu’il se lève pour prendre sa douche. Celui-ci ouvre un œil, de très mauvais humeur comme souvent au réveil, et me répond en grommelant : « laver... lavabo... pas douche » [note de ptit lion : Je n’ai pas dit autant de jurons, quand même...] Matthieu, comateux bien sûr, ne répond pas. Je descends donc en kimono, avec ma trousse de toilette. Il fait beau dehors, le ciel est bleu, sans nuage et la température est très agréable malgré l’heure matinale, ce qui m’arrange bien vu que je dois passer par le jardin pour arriver au sentō des hommes. Je m’installe sur mon tabouret lorsque j’entends la porte du vestiaire qui s’ouvre ! Flûte, voilà quelqu’un ! La porte du sentō s’ouvre... Ah, ce n’est que Ptit Lion qui a changé d’avis ! En remontant dans notre chambre, nous croisons un groupe d’Européens (Allemands ou Autrichiens, je sais pas), assez âgés, qui nous sourient lors de notre passage près des lavabos où ils se lavent les dents. Matthieu est debout, lav... euh, habillé et prêt à partir, regardant par la fenêtre la superbe vue sur le jardin. Nous préparons toutes nos affaires et fermons nos valises que nous redescendons dans le hall d’entrée. Tandis que Matthieu fait le check-out et paye la chambre, Anthony et moi retournons vers le jardin faire quelques photos.
Dormir... Encore un tout petit moment...
De la chambre, on a vue sur le jardin intérieur...
... les toits et... le cimetière ! Ca va, les voisins sont calmes !
Cours de jardinage
Un moment de zénitude dans le jardin intérieur du ryokan Seikanso...
Le moment est venu de poursuivre notre approche culturelle du Japon , et cette fois, nous allons aborder le jardin japonais. Comme le dit si élégamment Ptit Lion, c’est le moment d’aller faire un petit pipi si vous n’aimez pas le jardinage. Nous avons déjà vu précédemment qu’il existe de deux types de jardin : le jardin sec (ou zen), composé de graviers et de pierres ; il est né et s’est développé dans les monastères de cette école de pensée Bouddhiste (le Zen, suivez un peu ! ). Et le jardin humide, tapissé de mousse en lieu et place du gazon, sur laquelle sont plantées différentes essences d’arbres. Ayant décrit en long, en large et en travers les jardins secs lors des précédents TR, nous nous attarderons ici sur les jardins humides. Cela tombe bien, nous avons dans ce ryokan un bel exemple de jardin privé typique.
Remarquons la présence de palmiers, ce qui peut sembler étrange au premier abord : ils sont pourtant souvent utilisés dans les jardins particuliers au Japon. Il s’agit de la variété « Trachycarpus fortunei » (en japonais Wajuro), un palmier poussant en Asie dans des contrées froides, et que l’on peut adapter à nos contrées également. Ce sont des palmiers de cette espèce que l’on retrouve à Adventureland par exemple. Plus attendus dans un jardin japonais, les arbres taillés ou niwaki. Pour les résineux ou les feuillus, il existe différentes tailles (dans le sens « sculpture » et non hauteur) possibles, je vous propose de voir les principales.
La taille de forme Tamamono. Elle se fait sur des arbres à feuillage persistant (buis, houx du japon, azalée du Japon) ou résineux (if par exemple). L’arbuste doit former une demi-sphère parfaite, le côté arrondi vers le haut. Attention, pas question comme chez nous de faire des muffins, cookies ou autres hémisphères cérébraux : la demi-sphère doit être bien ronde. La taille se fait à la main, à la cisaille (bonjour les ampoules ! ).
Tamamono d’azalée (jardin du ryokan Seikanso, Nara)
Une autre forme qui lui est proche est la taille en Karikomi. En général, elle s’effectue sur des azalées ou du buis. Sa forme est toute en rondeur, pour former de grosses gouttes d’eau. Attention, les angles droits sont à proscrire, donc tout doit tendre vers le demi-ovale. Si deux buissons en grandissant se touchent, on modifiera la taille de façon à adoucir les formes.
Karikomi d’azalée (jardin privé, Nara).
La taille par excellence d’un niwaki est la taille des branches en nuages. Là encore, plusieurs options sont possibles. Le tronc gardé bien droit, vertical et nu, les nuages sont répartis sur les côtés et sur l’arrière du tronc. La face avant laisse voir la beauté du tronc et de son écorce. Ce style s’appelle la taille en chokukanshitate. Pour un tel résultat, lorsque l’arbre est jeune, on s’imprègne de son tayori, l’expression de l’esprit de l’arbre, la prise de conscience de cet esprit et de sa vitalité pour pouvoir exprimer le fuzei, l’émotion évocatrice dégagée de l’arbre. Tayori et fuzei sont deux concepts qui témoignent bien de l’influence de la religion shintoïste sur le jardinage japonais. On tourne autour de l’arbre et on choisit le côté qui sera sa face avant. Puis l’arbre est nettoyé de ses branches cassées, tournées vers le bas, vers l’intérieur ou s’entrecroisant. La symétrie est à proscrire, donc si l’on a une branche à gauche, on coupera celle de droite et inversement. Le nombre de nuages, lui, doit être impaire : 3, 5, 7, 9... Une fois ce premier élagage réalisé, on va donner une impression de vieillesse et de sinuosité aux branches. La technique Fukinaoshi (haubanage en français) est alors utilisée. Des cordes relient les branches au tronc afin de les maintenir pendant plusieurs années incurvées pour former un angle de -10° avec l’horizon. Au fur et à mesure de la croissance du bois, les cordes seront renouvelées jusqu’à ce que la branche tienne toute seule dans cette position. Dans certains cas, des tuteurs de bambous sont utilisés afin de tendre les branches pour former l’angle à – 10°, un peu comme pour les arbres fruitiers palissés dans nos jardins. Vient ensuite la taille propre à la formation du nuage : toutes les aiguilles, bourgeons ou feuilles sous les branches sont enlevés afin que le dessous soit bien propre et net. Le dessus est taillé à la cisaille, d’abord de façon droite puis de façon arrondie, afin de former au fil des années un beau nuage. Il restera, lorsque l’arbre aura atteint sa taille définitive, à réaliser le nuage de tête, en sectionnant la tête de l’arbre, ce qui donnera un bourgeonnement au sommet qui pourra être taillé en forme de nuage plus imposant. Ce nuage peut être soutenu par une soucoupe de bambou qui permet de supporter cette masse. On peut aussi prévoir une branche en nuage plus développée juste au dessus d’un porche ou d’une porte d’entrée afin d’accueillir les invités.
Plusieurs niwaki de taille chokukanshitate. Remarquez la face avant (le tronc nu) tournée vers le photographe et l’asymétrie dans la répartition des nuages sur les autres faces. Au premier plan, des buissons taillés façon Karikomi (Ryokan Seikanso, Nara).
Magnifique pin de taille chokukanshitate, procédé fukinaoshi, avec ses attelles en bambou. Remarquez le dessous des nuages : aucune aiguille ne dépasse (temple Daitoku-ji, Kyoto).
Autre technique de taille pour le niwaki : le Takanshitate, également présent dans le jardin du ryokan. Le tronc peut être scindé en plusieurs parties et plusieurs grosses branches. Les nuages sont de formes et de tailles irrégulières. Comme la taille précédente, on choisit la face avant puis on nettoie grossièrement tout ce qui pousse vers le bas, vers l’intérieur ou trop verticalement. Seules les plus belles branches sont gardées. Le nuage sera situé à l’extrémité de cette branche. Ainsi, en ayant en mémoire une ligne horizontale qui passe au milieu de la branche, on garde tout ce qui se situe au-dessus de cette ligne. Feuilles, aiguilles, rameaux sous cette ligne fictive sont supprimés. Au-dessus du point d’insertion entre la branche et la ligne horizontale fictive, on coupe tout ce qui sera le dessous du nuage : seules les aiguilles sur le dessus de la branche sont conservées. Après plusieurs années de taille, on obtient de magnifiques nuages au bout des branches.
Niwaki de type takanshitate : un tronc double avec des nuages de grosseurs et de tailles irrégulières (Palais Impérial, Kyoto).
Autre exemple de niwaki de style takanshitate aux superbes nuages irréguliers (Palais impérial, Kyoto).
Une dernière technique également très fréquente (il en existe d’autres, mais ce n’est pas non plus un cours de jardinage) : le niwaki de style Kyokukanshitate. Cette technique est utilisée surtout pour les pins. Qui n’a jamais vu un superbe pin parasol dans le Sud de la France ou en Corse, au tronc sinueux et tout tordu par le temps, accroché à sa paroi rocheuse ? Et bien le kyokukanshitate tend à obtenir de façon artificielle un tel résultat dans un jardin. On travaille sur un jeune pin et cela peut prendre toute une vie de jardinier pour obtenir un beau résultat. Le pin est planté pour former un angle de 30 à 45 ° et donc pas vertical. Un tuteur le long du tronc va lui permettre de garder cet angle malgré le vent et la pluie. Un deuxième tuteur à 30-45 °c sera ajouté mais dans le sens opposé afin de bander le tronc comme un arc dans une autre direction. Une corde est attachée au sommet de l’arbre et lestée par un galet. Une fois l’inclinaison obtenue, l’année suivante, on inverse le sens de l’arc, toujours avec un tuteur et une corde lestée, afin d’avoir une inclinaison dans l’autre sens. Et ainsi de suite pendant une vingtaine d’années. Pendant ce temps, les branches sont reliées à des supports de bambou afin de tailler les branches en forme de nuages, de plateaux ou de cascades.
Niwaki d’un pin noir du Japon de style kyokukanshitate. Notez le nuage supérieur en plateau au dessus de la porte d’entrée pour accueillir les visiteurs (jardin privé, Nara).
Au milieu, vous pouvez voir un joli niwaki : aucun poil... euh feuille n'a été laissée sous la branche, il en reste juste sur le dessus. Enfin, pas beaucoup quand même...
En route vers Tokyo
8h45. Nous quittons le ryokan. Sur le chemin de la gare, nous recroisons nos trois Allemands (ou Autrichiens). La plus âgée des deux dames me fait des petits signes de la main pour me dire au revoir. Hum, c’est en se rendant compte qu’on fait encore fantasmer le quatrième âge qu’on s’aperçoit qu’on n’est pas si vieux que ça... ou pas.
Nous voilà prêts à reprendre la route avec nos "quelques" bagages...
Nous prendrons le train à la gare de Nara-Kietsu, qui est proche du ryokan et du parc de Nara. A l’heure actuelle, je ne comprends toujours pas pourquoi on n’a pas pris un train qui s’arrêtait dans cette gare la veille, mais bon, passons. [note de ptit lion : C’est tout simplement parce qu’on a pris le premier train qui nous passait sous la main, tiens ! ] Pour aller à Tokyo, on doit repasser par Kyoto puis changer de train. Les billets sont achetés comme la veille à un distributeur. C’est le même prix d’ailleurs : 610 ¥ (5.50 €). Une fois notre ticket poinçonné par la machine, nous nous dirigeons vers le quai. Cette fois-ci, nous avons droit à un Limited Express et non plus un omnibus comme la veille, et nous devrions donc normalement arriver plus vite à Kyoto.
Notre train quitte Nara à 9h15. Il est quasi vide, nous avons pratiquement toute une voiture pour nous. Les sièges sont très confortables, on a beaucoup plus de place que dans les trains européens. Une tablette rétractable permet de déposer le bento ou la boisson que nous pouvons acheter dans le distributeur qui se trouve à bord. D’ailleurs, sur le dos du fauteuil se trouve un plan du train où sont indiqués les distributeurs de boissons et les toilettes les plus proches. Bien pratique ! Quelques minutes après le départ, le contrôleur arrive : « Konishiwa », je présente mon billet. Hum, apparemment, le monsieur n’a pas l’air satisfait. Qu’est ce qui ce passe ? Ca ne va pas ? Comment ? Il faut payer un supplément parce que nous avons emprunté un express alors que nos billets sont pour des trains normaux ?! Supplément : 500 ¥ (4.50 €). Ah oui, quand même ça double quasi le prix du billet, ça ! Matthieu et moi payons juste le supplément, mais pas d’amende, comme nous aurions du en payer sur un train SNCF. Peut-être est-ce parce que nous étions étrangers et que nous avons été pris en pitié ? A côté de moi, Ptit Lion cherche son billet désespérément. Non pas cette poche-là, ton portefeuille ? Non plus ? Tiens c’est bizarre, le sac peut-être ? Ta poche ? Non pas celle là, t’as déjà regardé. Mais oui, tu viens de le faire. Bon ben, pas de billet alors. Alors qu’est ce qu’on fait, Monsieur ? On pourrait avoir un autre billet ? Hum, apparemment, il ne s’en préoccupe guère... 500 ¥ comme pour Matthieu et moi ! Anthony nous avouera par la suite avoir oublié son billet dans le tourniquet après l’avoir composté, préoccupé par ses bagages...
Les sièges du train Nara - Kyoto sont plutôt colorés ! Notez qu'en seconde classe, il y a 4 sièges par rangée...
... contre 3 en première...
... voire 2 ! (spécial touristes américains )
En une demi-heure, nous sommes arrivés à Kyoto. Kyoto est une gare terminus, aussi comme la fois précédente, à peine sommes-nous descendus que les équipes de nettoyage se mettent en place et que les fauteuils font demi-tour afin que les prochains usagers voyagent dans le sens de la marche. Toujours aussi impressionnant à voir ! Nous passons par le Lawson près du quai pour acheter notre Coca et notre jus d’orange quotidien avant de nous diriger vers la salle des pas perdus, où nous achèterons nos nouveaux billets pour Tokyo. Mais pour cela, il faut notre premier ticket pour sortir par les tourniquets. Matthieu et moi passons sans problème. Ptit Lion essaye d’introduire son ticket d’ajustement tarifaire acheté sur le Limited Express. Sans résultat. Sans perdre de temps, il se dirige vers le contrôleur qui lui demande son billet. Pas de billet, c’est bien ça le problème. OK, on lui en vend donc un autre pour sortir : 610 ¥ (5.50 €), le prix d’un billet normal sans aucune amende ! Le contrôleur, bien aimable, l’aide même à ramasser toutes les pièces qu’il a semées en sortant l’argent de son portefeuille.
Après cette mésaventure, nous nous dirigeons vers les distributeurs de billets « Grandes lignes ». En effet, nous prendrons cette fois-ci le TGV japonais, le Shinkansen. Le shinkansen Nozomi (celui que nous emprunterons) est plus direct que le shinkansen Ikari : il voyage à une vitesse de 300 km/h. Le billet coûte la bagatelle de 12 700 ¥ (114 €) ! Cela commence tout doucement à chiffrer... Nous aurions pu acheter un « Pass » réservé aux étrangers voyageant au Japon : le Japan Rail Pass, qui permet de voyager gratuitement au Japon sur les lignes JR. C’est très pratique si l’on voyage souvent en empruntant les lignes de la compagnie JR, ce qui n’a pas été le cas pour nous. Nous avons donc préféré acheter nos billets sur place « à la carte » (pour ceux qui seraient intéressés par ce Pass, sachez qu’il faut le commander avant d’arriver au Japon). Etrangement, la machine nous donne deux billets, écrits en japonais. Ce qui ne nous aide guère à savoir pourquoi. De nouveau, on passe le tourniquet en insérant un des deux tickets. [note de ptit lion : En fait, en regardant les photos des tickets, j’ai compris : le premier ticket, à 7980 ¥ (75 €) concerne le voyage, le second, à 4 730 ¥ (43 €) concerne la place assise (non réservée de surcroît !)]. Evidemment, ça ne passe pas. Hum, mais pourquoi, j’ai pas laissé passer Matthieu le premier, moi ? Le contrôleur arrive et me montre qu’il faut mettre les deux billets à la fois. En effet ça marche et ça s’ouvre !
Amusons-nous un peu avec les gadgets des trains japonais...
Comment ça, deux billets pour un seul voyage ?! En fait, le plus cher correspond au prix du voyage en lui-même, le moins cher à la "réservation" d'une place assise (entre guillements, car c'est une place non numérotée, donc non garantie).
Euh oui, mais encore, on comprend pas !
Ah c'est beaucoup mieux comme ça !
10h30. Nous sommes sur le quai. Le voyage étant très bien préparé, nous savons que les voitures 1 à 3 sont des voitures de deuxième classe, avec des places non réservées et donc moins chères. Le train est composé de 16 voitures, 3 de première classe, au milieu du train, et 13 de deuxième classe, dont les 3 dernières voitures non réservées. Des marques au sol nous indiquent le numéro de voiture et la classe (heureusement les japonais utilisent les chiffres arabes également). Le train arrive, tout le monde fait la file comme dans le métro, pour sortir et entrer dans les voitures, tout ça dans une discipline et une courtoisie toute japonaise. La voiture de deuxième classe est composée d’une rangée de trois sièges et une de deux sièges. Matthieu trouve facilement une place dans un rangée de deux note de ptit lion : Et pas un siège réservé aux handicapés pour une fois, y a du progrès ! ], tandis qu’Anthony et moi sommes un peu plus loin dans une rangée de trois avec, côté fenêtre, un homme d’affaires. Ca y est, le train démarre. Anthony se fait remarquer en ouvrant sa valise en plein couloir afin de mettre la main sur sa DS. Je passe le temps en écrivant des cartes postales. Matthieu, comme d’habitude, dort. Il nous affirmera plus tard avoir vu le Mont Fuji par la fenêtre. Hum, est ce vrai ou a-t-il rêvé ? Serait-ce la fièvre ? Ptit Lion en a marre de s’user les pouces sur sa DS et commence également ses cartes postales. Hé là pas tricher ! J’ai eu assez de mal à trouver une formule originale pour mes cartes ! Le paysage change, nous passons dans des champs, des collines, des tunnels et le long de l’océan.
L’atterrissage... euh l’arrivée du shinkansen en gare de Kyoto (n’empêche qu’avec ses hublots, on dirait presque un avion ).
Mais où ai-je bien pu mettre ce foutu guide ?! (Merci pour la photo, Wolfi... )
Le voyage en train nous permet d'avoir un rapide aperçu (ben oui rapide, 300 km/h quand même ) de la campagne nippone. Ici, un temple qui semble perdu en pleine nature.
Les pagodes sont un peu au Japon ce que sont nos églises chez nous : le point culminant d'une ville ou d'un village.
Voici notre Shinkansen à notre arrivée à Tokyo (oui seulement à l’arrivée, car à Kyoto, il est arrivé tellement vite que j'ai pas eu le temps de le prendre en photo ).
12h50. 2h20 après notre départ, nous arrivons à Tokyo. Pour sortir et passer par le tourniquet, cette fois je fais l’occidental de base et donc demande directement à une contrôleuse, qui me dit d’insérer les deux tickets à la fois : l’un est avalé et l’autre m’est rendu, sans savoir pourquoi. Bon, à présent, il s’agit de ne pas se gourer et de trouver la bonne station de métro et la bonne ligne ! En effet, les transports en commun étant privés, il y a plusieurs compagnies de métros et donc autant de distributeurs de billets et de tourniquets. Il y a des panneaux et des lignes dans tous les sens, ce n’est pas très évident. Pour nous rendre à notre ryokan, nous devons prendre la Marunouchi Line. Ah, la voici, ainsi que ses tourniquets ! Hum, par contre ce qui est étrange, c’est qu’il n’y a pas de distributeur de tickets. Ptit Lion décide de demander son chemin à une employée de la ligne. L’hôtesse nous indique le chemin à prendre : il faut suivre la sortie de la gare, puis rentrer de nouveau dans la gare. En effet, nous venons de la gare ferroviaire Grandes lignes et non pas de l’extérieur. C’est pas évident à comprendre, mais elle a l’air de savoir ce qu’elle raconte. Nous suivons le panneau Marunouchi Line Exit. A ce moment là, je me souviens m’être dit : « Dieu merci je ne voyage pas seul, à l’heure actuelle au lieu d’écrire ses lignes, soit je serais toujours en train de tourner en rond sur la ligne 105 de Kyoto (cf TR Kyoto) ou à chercher comment entrer dans la station de la ligne Marunouchi ! » Arrivés à la sortie, grâce à notre deuxième ticket de Shinkansen, nous pouvons sortir de la gare. Heureusement qu’on ne l’avait pas jeté ou perdu ! Pff vous imaginez si Ptit Lion avait refait le coup de perdre son ticket : 12 700 ¥ (114 €) ! Le tourniquet passé, nous voici devant les distributeurs de billets de la ligne. Pour ne pas devoir prendre un ticket tout bête, on opte pour la formule plus avantageuse de la carte à recharger Pasmo. C’est le même principe que la carte Oyster du métro londonien (pour ceux qui connaissent) : on charge sa carte avec le montant désiré, puis, lorsque l’on passe le tourniquet, le prix du trajet est débité. La carte Pasmo est valable pour toutes les lignes du Tokyo Metro mais pas pour les lignes de la compagnie Toei (quand je vous disais que c’était le bordel...).
Voilà ce qui nous attend en terme de métro à Tokyo. On va s'en sortir, on va s'en sortir...
Mais au fait, comment obtenir une carte Pasmo ? C’est très simple : déjà, il faut trouver le bon distributeur de carte. Il est reconnaissable à son logo. On y indique ses nom, prénom, numéro de téléphone (moi j’ai mis mon numéro au boulot comme ça ils me foutent la paix et Ptit Lion le 000 000 000 000 ). On indique ensuite la somme pour laquelle on veut créditer la carte, le minimum étant de 500 ¥ (4.50 €) pour une première recharge (comme garantie de la carte, je suppose). Puis on paye par carte de crédit, par billets ou par pièces. Chaque fois que la carte est vidée, on peut la recharger à l’une de ces machines pour le montant désiré. Une fois le paiement effectué, sort une petite carte argentée de la taille d’une carte bleue avec nos noms et prénoms gravés par la machine. Pratique : les distributeurs de boissons à l’intérieur des stations de métro acceptent la carte Pasmo. Ainsi, les derniers jours, si vous avez trop de crédit sur votre Pasmo, pensez à l’utiliser en achetant des boissons.
Et voici le Pasmo ! De la taille d'une carte bancaire (à votre nom, la classe ), c'est le sésame pour voyager en toute simplicité sur le réseau de transport tokyoïte !
Cette machine design qui semble être au premier abord une photocopieuse des années 80 est en réalité un distributeur de billets. Oui, ben ils peuvent pas être bons partout les Japonais, non plus...
Mais revenons à nos moutons : nous voici donc à l’extérieur du tourniquet et nous devons rentrer à nouveau dans la gare ferroviaire. Pour cela, il me suffit de passer ma carte Pasmo dans la fente, comme un ticket de train ou de métro. Ah ben non ! ça passe pas ! Je dirais même que ça coince et clignote de partout ! « Please call an employee » s’affiche en japonais et en anglais. Mon Dieu qu’ai-je encore fait ! [note de ptit lion : Je t’avais bien dit qu’il fallait pas mettre « Oussama Ben Laden » comme nom et prénom sur ta carte Pasmo ! ] Les employés ont l’air fort occupé à discuter et ne prêtent pas attention à moi. Je les interromps par un « Sorry, could you help me ? » désespéré. Tout de suite, un employé arrive, cerne le problème et ouvre le ventre du tourniquet. Il me mime ce que je dois faire : la carte ne s’introduit pas dans la fente comme un ticket mais se passe sur la borne comme une carte Navigo. C’est donc ça... J’ai un peu de mal à passer avec ma grosse valise à double fond dans le portique, aussi d’une main ferme, il me tire moi et ma valise hors du portique. Costaud, ce p’tit Jap’ ! Mais euh bon, un peu énervé...
Se procurer un Pasmo, c’est simple ! Par contre, son utilisation un peu moins pour Wolfi apparemment...
Nous voilà enfin dans le métro. Notre arrêt s’appelle « Hongo-sanchome ». Ce n’est pas l’arrêt le plus proche du ryokan, mais sinon il faudrait sortir de la ligne Marunouchi Line et prendre une correspondance sur une autre ligne quelques mètres plus loin dans une autre station, et donc repayer pour la correspondance ! Nous décidons donc de finir notre trajet à pied, ça nous permettra de visiter le quartier. Grâce au plan trouvé sur le site du ryokan et surtout grâce à ma boussole, on arrivera, non sans mal, à repérer notre chemin. Rappelons que les rues de Tokyo n’ont pas de nom. La ville est quadrillée en arrondissements, eux-mêmes divisés en « chome » (quartier de plusieurs pâtés de maisons). Eux-mêmes divisés en blocs ou pâtés de maison. A l’intérieur du pâté de maison, les bâtiments sont comme chez nous numérotés. Le problème, c’est que les numéros de maison ne se suivent pas. Le numéro de séquence de la maison dépend en effet de la date de la construction du bâtiment. Ainsi, la première maison construite dans le quartier aura le numéro 1 et si la deuxième maison est construite à l’autre bout de la rue, elle aura le numéro 2, quel que soit la distance qui les sépare. Dans une même rue, on passe du 1 au 5 puis au 22, puis au 10 ! . Sachant que le chome, le bloc et la maison portent un numéro, toutes les adresses ont donc trois numéros. Vous suivez ? Non ? Voyons un exemple pratique. Notre ryokan est au 東京都文京区本郷6-23-5. Décortiquons cette adresse : 東京 pour Tokyo 都文京区 pour Bunkyo-Ku (le suffixe ku [都] s’ajoute au nom de l’arrondissement et donc Bunkyo est ici l’arrondissement) 本郷 pour Hongo, le nom du quartier 6 est le numéro du Chome 23 est le numéro du bloc Et enfin le 5, c’est le numéro de la maison.
Remarquons au passage que l’adresse nous semble être écrite à l’envers (de la ville vers la maison) mais en fait elle doit être lue de droite à gauche (du numéro de maison vers la ville), le japonais s’écrivant de haut en bas ou de droite à gauche ou de gauche à droite. Simple, non ? C’est plus clair hein ? Non ? C’est pas grave, seul les facteurs et les policiers s’y retrouvent. Les chauffeurs de taxis, malgré leur GPS, ne font guère mieux que les touristes... Chose bien pratique en revanche, il y a en général un mini commissariat de police (« kokan ») pour chaque chome où l’on peut demander son chemin.
L’avenue monte doucement et au bout d’un moment, longe l’université de Tokyo. Ptit lion et moi faisons un peu de lèche-vitrine en repérant les restaurants et les commerces avoisinants. Matthieu, carte en main, nous précède. Au bout d’un moment, il tourne à gauche. Nous entrons dans une petite rue, faite de maisons d’habitations avec leurs potées de plantes vertes, d’aquariums de poissons rouges et de bonsaïs qui prennent le frais sur le seuil de la maison. Dans une capitale de 8,5 millions d’habitants, sur une superficie de 557 km², comment Matthieu et son radar interne ont trouvé le bon bloc, c’est toujours pour moi un mystère ! [note de ptit lion : Je le suppose d’avoir utilisé son iPhone en douce... ] Deux ou trois ruelles perpendiculaires plus loin, nous arrivons devant le ryokan Homeikan Morikawa Bekkan (à vos souhaits). Il est comme sur la photo trouvée sur Internet : des niwaki dans la cour pavée de galets (comment ça, c’est quoi un niwaki ?! Mais bon sang, lisez le cours de jardinage en début de TR ! ), un affreux portique en bois comme ceux des maisons traditionnelles et une bicyclette devant la porte, sans oublier des parapluies, des tas de parapluies transparents pour les clients. Nous entrons. Sur la gauche, un guichet avec une employée de maison accueille Matthieu-San qui a fait la réservation. En face, des casiers. Sur chacun d’entre eux, un nom par chambre : c’est là que nous sommes invités à déposer nos chaussures. En effet, vous en avez l’habitude maintenant (si vous nous lisez régulièrement ), nous devons nous déchausser. Sur les marches séparant l’entrée en galet du corps de logis en plancher, se trouve, bien alignées, une cinquantaine de paires de mules en skaï.
Caché sous les branchages, l'entrée du ryokan Homeikan Morikawa Bekkan...
A l'entrée, un casier nous permet de ranger nos chaussures qui, rappelons-le, sont interdites à l'intérieur de l'établissement. Classe ultime, chaque résident se voit attribuer un casier à son nom (le nôtre en haut à droite).
Et voilà par quoi remplacer nos chaussures pour marcher à l'intérieur ! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a le choix...
Avant de nous conduire à notre chambre, la gardienne nous fait visiter le ryokan. Il est très grand, plein de longs couloirs. Une vaste salle à manger permet aux personnes qui le désirent de prendre leur petit déjeuner à la japonaise, assis sur des tatamis (moyennant un supplément). A chaque étage, sont installés de superbes vieux éviers, ou plutôt des bacs en mosaïque avec une dizaine de robinets où nous devrons nous laver les dents à la chaîne ou nous laver tout court si nous n’utilisons pas les sentō. A propos de sentō, ils se trouvent au sous-sol. Deux volées d’escaliers se font face. La gardienne nous dit : « Regardez bien la couleur avant de descendre : d’un côté c’est rouge, c’est le quartier des femmes et de l’autre c’est bleu, le quartier des hommes. ». Attention, la couleur peut changer suivant la répartition des sexes dans la clientèle du ryokan et donc être inversée car ici aussi, il y a un grand et un petit sentō. Nous prenons donc l’escalier bleu, celui des hommes. Le sentō que nous utiliserons durant toute la semaine est un grand , et non un petit, car les filles sont donc minoritaires pour le moment. La porte de droite donne sur le vestiaire du bain privé. « Attention, nous dit la dame, si vous prenez le bain privé (un sentō de taille réduite, de la taille d’une grande baignoire pour une personne ou au plus une petite famille japonaise), fermez bien la porte à clé sinon vous risquez d’être dérangé ! » Même s’il s’agit d’un bain privé, cela reste un sentō : on se lave d’abord à la douche et puis on trempe ! On ne tire pas le bouchon après avoir utilisé la baignoire donc. Ô joie ! Matthieu va pouvoir prendre une douche et goûter à la joie du sentō tout en gardant sa pudeur !
La porte de gauche conduit au vestiaire des hommes. On se déchausse et on laisse donc les mules devant la porte du vestiaire (façon pratique de voir si on sera seul ou non), puis on entre dans une pièce avec de petits casiers où l’on dépose ses vêtements et son kimono de bain. Puis l’on pénètre dans une vaste salle aux murs joliment décorés de mosaïques. Curieusement, il ne s’agit pas d’une scène japonisante mais de ce qui peut être jugé exotique pour un Japonais : des thermes gallo-romains. Tout autour de la pièce, sont disposées des douches deux par deux ce qui permet de se laver à cinq ou six en même temps, je dirais. Un tas de tabourets en plastique et de bassines est posé au fond de la pièce. La vasque est aussi grande qu’à Nara mais plus profonde, un petit rebord permet de s’asseoir les fesses dans l’eau et d’avoir de l’eau jusqu’à peu près sous la poitrine. Ce rebord rend le bain beaucoup plus supportable que si nous avions de l’eau jusqu’au cou comme à Kyoto. A la sortie du vestiaire, la troisième porte donne sur les toilettes des hommes avec deux urinoirs, ce qui est bien pratique avant d’entrer dans le bain. D’autres toilettes sont à l’étage et sur l’entresol. Celles de l’entresol sont aujourd’hui réservées aux hommes : en bleu donc. La couleur peut aussi changer suivant le nombre de clients féminins. Outre un évier et un urinoir, elles sont composées d’un WC à l’occidental (Western style) et d’un à la japonaise (Japanese style). Comme dans toutes les toilettes du ryokan, deux paires de mules en plastique, permettent de se changer les pieds afin de ne pas abimer les mules en skaï par les « accidents d’arrosage ».
Découverte du ryokan par moi-même (pendant que les autres se prélassent sur leur futon, évidemment...
Comme d'hab', quand il s'agit de remplir les papiers à l'accueil, c'est Matthieu qui s'y colle ! Non mais, faut pas croire que Wolfi et moi, on se tourne les pouces pendant ce temps-là : on fait du repérage...
Euh oui, les toilettes par exemple. C'est toujours bon de savoir que l'on a le choix entre WC à l'occidentale et à la japonaise. Malheureusement pour ces derniers, le mode d'emploi n'est pas fourni...
On découvre également avec ravissement (ou pas) notre coin lavabo où nous aurons le bonheur de nous laver les dents (oui, en plein milieu du couloir, c'est original dirons-nous ).
L'établissement privilégie le bois plutôt que des matériaux modernes, rendant ainsi l'ensemble plus chaleureux. Euh oui, plus inflammable aussi (mais bon, on est au 1er étage, on devrait pouvoir sauter de la fenêtre de la chambre au cas où ).
C'est comme pour les mules, on a le choix du téléphone ! Notez le téléphone rouge qui est encore en service ici malgré la fin de la guerre froide...
Mais oui, il y a bien un petit jardin japonais dans notre nouveau ryokan ! Moins grand cela dit, que celui de Nara...
Parmi tous les sento que nous aurons fait, celui-ci sera le plus grand... et aussi le plus confortable, grâce à son banc circulaire qui permet de ne pas être constamment sur ses appuis pour garder la tête hors de l'eau !
Une jolie fresque orne les murs du sento (hors de propos ceci dit, puisque je vous rappelle que nous sommes dans un bain japonais, et non aux termes romains ).
Le sento privé : il est plus petit que l'autre, mais il permet aux plus prudes (je ne vise personne dans le groupe ) de prendre son bain en s'enfermant à double tour dans la pièce.
Au premier étage, au bout d’un couloir, notre chambre : on est donc assez isolé et à l’écart, ce qui est bien même si les voisins ne seront pas bruyants. Pas d’entrée ici, mais une seule pièce assez haute de plafond, éclairée par un lustre avec un néon qui donne une lumière blanchâtre assez désagréable le soir. Le plafond est fait de lattes de bois foncées, ce qui diminue la sensation de hauteur de la pièce. A droite en entrant, un placard permet de ranger les valises et les sacs. A gauche de la porte, une table basse avec un service à thé et des confiseries renouvelées tous les matins, où nous poserons nos guides et nos ordinateurs. Contre la table, un frigo (très pratique, il faut pousser la table pour y accéder ) et la télévision (aussi vieille qu’à Nara). Une poutre en forme de racine d’arbre nous servira à faire sécher nos vêtements en cas de pluie ou nos serviettes après la douche. Deux des quatre murs sont constitués de larges baies vitrée en papier de riz opaques. En les ouvrant, on tombe sur de vraies fenêtres, en verre cette fois, et des rideaux que nous fermerons le soir venu. De jolis bas-reliefs en bois représentant des grues et des niwaki égaient les croisillons des fenêtres. Juste devant les fenêtres, nos trois futons sont posés, confortablement installés côte à côte. Oh la jolie surprise ! Ah ben là nous qui voulions un logement traditionnel nous sommes servis : les oreillers sont minuscules (c’est pas le moment d’avoir la grosse tête). Apparemment, seul ce qui sert de taie est changé : en fait, un simple torchon faisant le tour de ce petit sac. C’est marrant, hein ? Faut pas dépasser sinon on dort sur le truc où tout le monde met sa tête. Ah, essayons donc ce mini repose tête. « Bong, bong » par tous les saints Kami, que c’est désagréable ! En fait, ce n’est pas de la mousse ou de la plume que nous aurons sous la nuque, mais des haricots secs ! En tout cas, j’en connais un qui est bien content d’avoir pris son oreiller en plume, c’est ptit Lion ! Après s’être délassés un peu et avoir pris nos aises dans notre petit chez nous, nous décidons de reprendre la route.
Derrière ces fenêtres en papier de riz, se cachent de vraies fenêtres. Heureusement, parce que les nuits sont quand mêmes plus fraîches à Tokyo quà Kyoto (sans compter le bruit des travaux juste en bas de la rue ).
Alors voyons, où se trouve exactement Akihabara ?
Akihabara
15h30. Nous sortons du ryokan. Aujourd’hui, on terminera la journée par la visite du quartier geek : Akihabara. Nous rejoignons l’avenue le long de l’université. D’après nos guides, il y a moyen d’y aller à pied, ce n’est pas trop loin. Nous passons devant un grand bureau de poste. C’est bien, on va pouvoir acheter des timbres pour les cartes que nous avons écrites dans le train. Le bureau est pratiquement vide, il y a peu de clients, par contre beaucoup de guichets, donc nous ne perdrons pas de temps. Les timbres pour l’Europe coûtent 70 ¥ pièce (0.60 €). Nous poursuivons notre lèche-vitrine : un antiquaire, un Lawson, une librairie, un restaurant... Comment ? Une librairie ? Hum, attendez-moi là ! Et une revue Disney de plus ! Et pas n’importe quelle revue : THE fan revue ! D’ailleurs c’est bien simple, il s’agit du magazine Disney Fan (780 ¥, 7 €). La revue porte bien son nom. Même si elle est entièrement en japonais, elle est très bien illustrée et très bien faite. L’accent est surtout mis sur les deux parcs Disney japonais, mais il y a aussi quelques pages sur les nouveautés des parcs américains, français ou chinois, les DVDs et les films Disney au cinéma, Disney On Ice, les nouveaux objets en vente dans les Disney Store, etc. On a également droit à des partitions de chansons Disney, des lettres de fans et leurs photos de leurs visites aux parcs (« Disney Fan Plaza ») et des interviews du fan du mois (« Disney Fan meToo ! »). Une rubrique intéressante, mais je me demande comment la sélection se fait : je dois dire que si la collection de certains fans est digne de la collection de certains décépistes (coucou Thierry ! ), d’autres par contre, sont certes amusantes mais n’ont rien d’exceptionnel. La partie la plus intéressante du magazine concerne l’actualité du resort japonais : nouvelles parades, nouveaux spectacles, nouvelles attractions, nouvelles saisons... Tout y est détaillé : de la chorégraphie en dessins permettant de répéter avant de la voir en vrai aux costumes hyper détaillés des characters ou des cast members, en passant par les nouveaux souvenirs thématisés suivant la saison, les décorations des hôtels, les menus spéciaux pour Halloween, Noël, la St Valentin ou Pâques (que cela soit dans les hôtels Disney ou dans les hôtels associés), rien ne manque. Une mine d’or pour les fans, je vous dis ! Vous l’aurez compris : dès que je suis rentré en Europe, je m’y suis abonné.
L'important quand on prend une photo, c'est de trouver un bon point d'appui !
Sur la route qui mène à Akihabara, un temple permet de faire une petite prière avant d'aller faire du shopping (histoire de dénicher des bonnes affaires ?)
C’est pas tout ça, mais il est pratiquement 16h00 et on n’a toujours pas déjeuné ! Au niveau de la station de métro que nous avions empruntée ce matin, il y a un Mos Burger. Il s’agit de la deuxième chaîne de Fast Food au Japon après McDonalds. Si on y vend des hamburgers traditionnels, ceux-ci sont adaptés aux goûts des Japonais et à la cuisine japonaise. Ainsi, il existe des hamburgers dont le pain a été remplacé par du riz agglutiné ou des feuilles de salades. Les sauces et les mets sont typiques également : hamburger à l’anguille et aux algues par exemple. [note de ptit lion : beurk, déjà que j’aime pas les Filet-o-fish qu’on vend en France... ] Je prendrai un hamburger avec un gros steak (porc et bœuf), fromage fondu et sauce aux champignons, et un Coca. Matthieu prendra un traditionnel Cheese burger et un Coca également. Ptit Lion tente la cuisine locale : un hamburger où le pain est remplacé par des galettes de riz cuites et du bœuf coupé très fin. Finalement, ce dernier ressemble assez bien aux plats qu’on a l’habitude de manger ici mais présenté façon burger. Pas facile de manger le sandwich au riz, il se décompose et s’effrite et Ptit lion en fout partout ! Je fais un tour aux toilettes, chic je vais pouvoir essayer les légendaires toilettes japonaises hyper sophistiquées avec non seulement lunette chauffante, mais aussi multi-jets directionnels. Je m’installe. Tiens, un bouton représentant une paire de fesses sur un jet d’eau. Je me demande ce que ça fait. Je le déclenche : un jet vertical vient m’arroser le séant ! Je n’arrive pas à le stopper, saleté ! Je n’ose pas me lever sinon je vais en avoir plein la figure et arroser le plafond... Que faire ?... Je repousse le bouton. Non, ce n’est pas un bouton On/Off, ça ne s’arrête pas ! Tirer la chasse ? Cela détecte peut-être qu’on a fini ? Non ce n’est pas ça. Pousser sur un autre bouton ? Celui sur lequel j’avais poussé montrait des fesses sur un jet d’eau, l’autre à côté, une fille (en rose avec des couettes) assise sur un jet d’eau. Hum, j’essaye. Euh non, ça n’arrête pas le jet ça le déplace simplement et je suis tout mouillé ! Je confirme celui-là est bien réservé aux femmes, car chez un homme cela arrose un endroit qui n’a pas besoin d’être arrosé si vous voyez ce que je veux dire. Voyons ce gros bouton avec un carré dessus ! Ah ben suis-je bête, c’est comme sur une télécommande d’un lecteur vidéo, ça fait STOP !
Et un jus d'orange et un Ice Tea pour la table 22 !!
Plastic... euh cheeseburger pour Matthieu...
... burger classique pour Wolfi (enfin, y a quand même beaucoup d'oignons)...
... et le gros lot pour moi : un Riz-burger ! (c'est ça rigolez, j'aimerais bien vous y voir à manger ça... )
Ah voilà enfin des toilettes dignes de ce nom ! Notez qu'il faut une arrivée d'eau ET une prise électrique pour faire marcher le bordel...
Le ventre plein (et les fesses sèches pour ma part), nous reprenons notre route en direction d’Akihabara. En face d’un temple shinto, nous entrons dans un petit square. Anthony ne peut résister à la balançoire et aux jeux pour enfants. 15 000 kilomètres pour ça, ben bravo ! Tranquillement, nous reprenons la route. Les yeux émerveillés, nous levons la tête vers les buildings, nous observons les vitrines des magasins, bref nous flânons un peu tout en filmant et photographiant tout ce qui nous entoure. Anthony plus particulièrement, tel un vrai Japonais, photographie tout et n’importe quoi. D’un peu de trop près, peut-être ? Un vélo arrive à toute vitesse et son conducteur se retourne en l’injuriant tel un charretier (nous ne comprenons pas, évidemment, mais je ne pense pas qu’il nous souhaitait la bienvenue:/. Hum, c’est surprenant et un peu déconcertant de la part d’un Japonais, nous qui n’étions plus habitués à tant de d’impolitesse ! C’est pas possible, il devait s’agir d’un Coréen, ou alors d’un malade mental évadé d’un asile. En plus pour se fâcher sur Ptit Lion, il faut vraiment être un cinglé ! Nous ne connaitrons jamais la raison d’un tel geste... [note de ptit lion : Euh, l’alcool peut-être ?] Un peu déstabilisés, nous poursuivons notre descente vers le centre geek. Mais la route nous semble bien longue. On ne serait pas perdus par hasard ? Sortons notre plan de la ville. Et hop, comme par magie le « SOS Japan, j’écouuuuute » fonctionne à nouveau : une petite vieille s’arrête et se propose de nous aider. « Akihabara ? Quinze minutes dans cette direction », nous fait-elle comprendre en mi-langage des signes, mi-anglais. Comme de juste, nous arrivons bientôt dans un vrai Las Vegas fait d’enseignes lumineuses et de néons clignotants : le paradis des compagnies d’électricité en somme !
Le quartier compte des dizaines de magasins d’électronique, d’appareils électriques, de mangas et autres produits dérivés. Dans les rues piétonnes, des dizaines de jeunes filles déguisées en soubrette accostent les clients en leur donnant des prospectus afin de les diriger, telles des proies , vers les Maid Café. Vous me croirez si vous voulez, mais nous ne les intéressons guère et donc nous n’avons pas visité de Maid Café. Euh Kézako ? Un Maid Café est généralement fréquenté par les « otaku » (les obsédés des mangas et des jeux vidéo dirons-nous). Les serveuses (« maid ») sont déguisées en tenue de personnage de manga, de soubrette ou de lapin(e), bref tout ce qu’il y a de plus fripon. Il y a interaction entre la « maid » et le client par de petits jeux qui restent bon enfant mais, bien que leur costume puisse provoquer quelque fantasme sexuel, il est interdit de toucher la serveuse ou de la prendre en photo dans le café ni dans la rue (à moins de vouloir se faire courser par les Yakuzas ). La photo-souvenir est par contre comprise dans le prix de la consommation. C’est une des raisons pour laquelle nous n’y avons pas été. D’abord, il n’est pas sûr que les serveuses comprennent l’anglais (d’où leur manque d’intérêt pour nous dans la rue), puis la participation aux mini-jeux nécessite un minimum de compréhension [note de ptit lion : Et vu que le langage des signes est proscrit... ].
Voilà, Akihabara, c'est ça : des boutiques d'électronique à n'en plus finir, le paradis des geeks. C'est un peu notre rue Montgallet à nous, mais attention, les bonnes affaires ne sont pas toujours au rendez-vous (cf le prix de la batterie de caméscope de Wolfi).
Mais Akihabara, c'est aussi ça : de charmantes soubrettes qui racolent pour vous entraîner dans des "maid cafés". Saluons le courage du photographe, car certains établissements sont gérés par des yakuza qui apprécient peu de voir leurs serveuses pris en photo !
Bon ça va, celle-là, on peut la prendre en photo sans risque.
La nourriture japonaise a des effets bizarres sur Wolfi... euh Miquel, pardon.
Voici le quartier Akihabara tel qu'on nous le présente sur les cartes postales...
... mais en fait, les boutiques d'électornique "bon marché", c'est plutôt à ça que ça ressemble. (mais non, c'est pas glauque )
En arrivant au Japon, j’avais dans l’idée d’acheter un lecteur MP3 et une batterie supplémentaire pour ma nouvelle caméra vidéo, car une seule batterie, c’est peu pour filmer toute une journée. Entre temps, mon appareil photo ayant rendu l’âme, pays de Canon, Nikon et Sony, c’était l’occasion rêvée de m’en procurer un nouveau ! En quête de merveilles technologiques, nous entrons dans un véritable hypermarché de l’électronique, qui se déploie sur cinq étages. Déception tout de même : avec la hausse du yen, les prix sont aussi élevés, voire plus élevés qu’en Europe ! Tout ce qui est soit disant Free Tax est hors de prix... un vrai piège à gogo et à touristes ! Nous visitons quand même les cinq étages du magasin : jeux vidéo, fours, téléviseurs, ordinateurs, luminaires, kimonos et autres japon(i)aiseries pour touristes (au dernier étage), tout y est ! Nous en profitons pour acheter quelques souvenirs et visitons ensuite un autre type de magasin : les boutiques pour otaku. De la petite robe à la Candy à l’uniforme de soubrette, en passant par le sabre laser et la figurine, le jeu vidéo et le manga tiré du jeu à moins que cela ne soit l’inverse, on peut tout absolument tout y trouver sur plusieurs étages.
Non, ce n'est pas le Centre Georges Pompidou , mais une grande boutique d'électronique...
Boutiques Duty Free et Maid Cafés rivalisent de néons et de couleurs pour attirer le chaland.
Je ne veux même pas savoir ce que le chien fait à cette pauvre clé USB ! Le pire, c'est que ça se vend, si si... (et plutôt cher en plus, environ 24 €)
KAMEAMEA !!! A MOI LE POUVOIR !!! Euh oui, ça va, y a pas le droit de prendre des photos, j'avais pas vu...
Pour ceux qui voudraient prolonger l'expérience des Maid Cafe chez eux, c'est possible !
Le soir tombe, la nuit étincelle de mille feux ou plutôt de mille néons. Devant un grand magasin, une figurine chante sa ritournelle enfantine, avec son petit air entraînant qui est là pour attirer le client ! [note de ptit lion : Euh, moi ça me ferait plutôt fuir…].Tiens ça y est, j’ai ce fichu air dans la tête maintenant. Faut dire qu’il s’entend de loin et que chaque fois qu’on sort d’une boutique, on ne peut pas le louper. C’est agaçant à la fin. Pour en être convaincu, je vous propose de l’entendre dans la vidéo : vous verrez, vous n’en serez pas quitte de si tôt. Juste en face, j’ai du mal à retenir mon geek de lion : The paradize on earth for the luna-park : l’immeuble SEGA ! Six étages de jeux, de la simple machine à grappin comme dans les foires au jeu de foot huit joueurs simultanés sur écran géant en passant par des simulateurs, jeux de rôle, FPS et autres jeux d’arcade bouffeurs de pièces. Hélas, tous ces jeux ne causent que le jap’, donc mon lion peut garder ses sous (ouf ). Ah, on sort de là avec une tête comme un seau tellement ça fait du bruit ces machines!
Raaaah, jeveuxjeveuxjeveux !! Un peu sous la contrainte, j'embarque mes compagnons dans le paradis des geeks : l'immeuble Sega (attention, rien à voir avec le siège social de la marque, situé dans le quartier d'Ota).
Rien à voir avec les machines à pince que l'on peut trouver chez nous et où l'on peut gagner de misérables peluches. Ici, ce sont carrément des figurines collector. Bon, le taux de probabilité de gagner doit tourner autour de zéro...
Marre de jouer à FIFA sur votre PS3 ? Venez donc faire un tour à l'immeuble Sega, où vous pouvez affronter jusqu'à 8 joueurs simultanément !
Quand on parle de bornes d'arcade en enfilade, non non, ce n'est pas exagéré...
Alors là, apparemment ça mêle le jeu de plateau, le jeu vidéo et le foot... et y a que les Japonais pour comprendre comment ça marche !
Les instructions sont à gauche de l'écran. Bon courage...
Non non, ce n'est pas un remake de La Mouche, c'est bien une salle d'arcade japonaise...
Les salles d'arcade, la relève des casinos ?
En exclusivité, la nouvelle Nintendo DS ! Bon d'accord, elle n'est pas très pratique à emporter, mais la taille des écrans a été sacrément améliorée !
Comme vous pouvez le voir, Wolfi maîtrise parfaitement les subtilités du Mah-jong... et en japonais, s'il vous plaît !
Deux joysticks pour un même joueur ! Ben oui, ça devenait trop facile avec un seul...
Bon, c’est pas tout ça mais si au moins on pouvait trouver une batterie de rechange pour ma caméra hein ? Nous entrons dans un magasin Duty Free. J’interpelle un vendeur : « Ah non, Canon, on ne fait pas » Bon sang, Canon c’est Japonais pourtant ! Pff mais pourquoi on m’a pas offert une caméra Sony plutôt que ça ! Nous trouvons finalement un magasin qui vend des accessoires Canon. Prix de la batterie : 8 000 ¥ (72 €) ! Euh c’est bien gentil, mais c’est le tiers du prix de la caméra... Tant pis on ira voir ailleurs… ou pas.
Electro, resto... dodo !
20h00. A force de se balader dans ces méandres lumineux, on commence tout doucement à avoir faim. Il est temps de chercher un restaurant. Il y en avait dans la rue de l’université qui avaient l’air bien, mais on n’est pas encore rendus ! Ptit lion a repéré un resto dans le Routard qui a l’air bien et qui se situe justement dans le coin, à Akihabara. Hum, le Routard, je suis sceptique ! Va falloir surement tourner trois heures avant de le trouver ou alors avec notre chance, le mercredi est son jour de fermeture. Je suis sûr qu’on va se perdre, d’ailleurs la preuve, on est déjà passés par ici ! Ca devrait être dans le coin, ben tiens tu parles oui, encore une erreur dans le Routard ! Tiens, y a un resto au coin de la rue, là. Le nom sur l’enseigne est en japonais et y a pas de traduction anglaise, ça aide... En plus, le nom en japonais dans le guide n’est pas le même que sur l’enseigne... mais pour une fois, on a de la chance : le numéro de téléphone indiqué dans le guide est le même que celui sur la vitrine. Oui, bon OK, mais n’empêche, avec le Routard, retrouver les restos, ça reste digne d’un marathon DCP ! L’originalité de l’établissement : on aurait du mal à ne pas le remarquer, il s’agit d’une maison ancienne en bois, perdue au beau milieu des magasins high-tech et des néons. Nous entrons. Le temps semble s’être arrêté à l’extérieur. La salle est petite, carrée, basse de plafond, le sol pavé de galets comme la cour de notre ryokan. Deux ou trois tables sont occupées. Au milieu, en carré, un long bar avec de hauts tabourets et des hommes qui attendent leur repas ou boivent après une dure journée de travail. La patronne nous regarde comme des bêtes curieuses qui auraient perdu leur chemin. La surprise passée, la courtoisie nippone reprend le dessus et elle nous montre trois tabourets libres sur le côté, autour du bar. Derrière nous, par le passe-plat, nous avons vue sur les cuisines. Au mur, des photos de sumos, sur une étagère, la photo d’un chat, une balle de base-ball signée, la photo jaunie d’un temple shinto... Une vieille grand-mère (la mère de la patronne sans doute) nous débarrasse de nos manteaux et de nos sacs à dos et les dissimule dans des paniers à linge recouverts de torchons afin qu’ils ne soient pas imprégnés des odeurs de cuisine et de cigarette. Car le lieu est fumeur et les hommes d’affaires ou les groupes d’amis attablés ne s’en privent pas. Mon voisin, qui termine son plat et se saoule au saké, est bien éméché, mais très courtois et gentil. La patronne sort une bouteille de saké. Elle remplit la cruche à saké qu’elle fait chauffer avant de la passer à mon voisin. Kanpaï ! Derrière nous les cuisiniers s’agitent, ça saute, ça frétille ! Personne ne parle anglais, donc c’est par la langue des signes que nous nous faisons comprendre, tandis que la patronne nous parle en japonais comme si nous comprenions tout ce qu’elle disait. On nous offre l’apéritif ? Ah c’est gentil (en fait, il sera facturé 300 ¥, 2.70 € à chacun ) : une petite coupelle de crabe, d’écrevisses et d’algues. En plat principal, je choisis du poulet craquant, Matthieu des tempuras de noix de Saint-Jacques et oignons hachés et Anthony de l’anguille grillée qui mettra un peu de temps à arriver. Anthony prendra un verre d’eau et Matthieu et moi goûtons la bière locale, très légère mais pas mauvaise du tout. Mon plat non plus n’est pas mauvais et en effet, ça croustille quand on mâche. Enfin, c’est tout de suite moins bon quand mes compagnons me font remarquer que ce qui donne le craquant du poulet, ce sont les morceaux de cartilage ! Les portions étant assez petites, Ptit Lion et moi prenons en supplément une assiette de Yakitori, des brochettes de poulet grillé citronnées.
On ne dirait pas, mais le restaurant (oserais-je dire boui-boui) est coincé au beau milieu des immeubles high-tech et des néons de Akihabara !
Ici, on mange à table ou autour du comptoir (ce que nous choisirons). Ca tient plus du resto du manga Embrasse-moi Lucille que du bar à sushi...
Une vue imprenable sur les cuisines... Au moins, on sait ce qu'on mange !
Allez, à la vôtre !
Les traditionnelles serviettes chaudes sont fournies AVANT le repas (pas comme en France ou c'est servi à la fin). En guise de bienvenue, on nous "offre" un apéro à base de crabe (euh OK, on l'a payé mais c'était pas cher et c'était bon).
Matthieu se fait plaisir en s'offrant des tempura de noix de Saint-Jacques !
Le poulet de craquant choisi par Wolfi doit en grande partie son nom au cartilage laissé par le cuistot !
Pour ne pas changer, je choisis un plat plutôt exotique : de l'anguille grillée (et fameuse en plus ! ).
Comme nous sommes gourmands, nous ne pouvons résister à l'envie de goûter aux Yakitori (brochettes de poulet). Bien nous en a pris, c'était tout simplement délicieux !
Une fois notre repas terminé, nous récupérons nos sacs : il faut penser à rentrer. Comme d’hab’, on se perd un peu avant de retrouver notre chemin (merci la boussole ! ) et remonter toute l’avenue qui nous mène à l’université. Matthieu n’en peut plus, il a très mal aux pieds et sa gorge ne s’arrange pas. Si ça continue, il va nous claquer dans les pattes. Hum, il faut que je me renseigne sur les coutumes funéraires au Japon... Curieusement, les ouvriers de la voirie travaillent la nuit et réparent les rues. Aussi avons-nous droit à une véritable Main Street Electrical Parade avant même de visiter Tokyo Disneyland : ça clignote de partout ! Sur un écran lumineux, un homme fait signe de ralentir avec un drapeau de lumière, des dizaines de petites ampoules rouges et bleues attirent le regard ! Finalement, même malade, le radar interne de Matthieu fonctionne et nous ramène enfin au ryokan.
Tokyo, ville-lumière(s)...
Un garage ? Mais non, c'est une chaîne de fast-food !
22h00. Anthony et moi décidons d’explorer l’établissement pendant que Matthieu décompresse sur son futon. [note de ptit lion : décompresse ? C’est un euphémisme, disons plutôt qu’il s’affale dessus ] Une porte ouverte vers l’extérieur, on va voir ? Un escalier mène tout droit sur la terrasse. Une échelle nous conduit sur le toit plat du ryokan, avec une belle vue sur les lumières de Tokyo qui dansent au loin. Une petite brise nous effleure tandis que le vacarme de la ville parvient à nos oreilles, sourd et lointain, si lointain... C’est l’heure du bain quotidien. Matthieu ne vient toujours pas (euh c’est quand que tu t’es lavé la dernière fois Matthieu ? A Kyoto ? Ça se sent ! ). Ptit Lion et moi descendons. Comme c’est la première fois que nous nous baignons dans ce sentō, nous prenons l’appareil photo. Nous entrons dans le sentō des hommes. Il n’y a personne et donc notre photo rituelle pourra se faire sans problème. La température de l’eau est élevée mais comme je l’ai dit tout à l’heure, en étant assis sur le petit rebord, on a beaucoup plus d’air et la vapeur est moins suffocante. Aussi y restons-nous plus longtemps que de coutume.
La patine du bois rend particulièrement bien le soir, quand le ryokan est éclairé à la lueur des bougies (non je rigole, ça va pas, je veux pas finir en merguez ).
Le même sento que ce matin, mais en version pleine... et n'attendant plus que nous !
Et nous voilà !
Les parfums de Fanta sont tout à fait différents de ceux que l'on trouve en France... et bien plus chimiques ! (mais apparemment, ça a plu à Wolfi, qui a été très heureux d'en retrouver dans les épiceries asiatiques de Paris )
Tiens, dans le genre chimique, les Mikado à la fraise ne sont pas mal ! Petite originalité : la fraise est à l'intérieur du bâtonnet... et ça change tout ! Ben oui, y a moins de risque de se salir les doigts...
C'est beau une ville la nuit ! Ici en l'occurrence, Tokyo bien sûr, vue du toit du ryokan.
23h00. Après cette pause bien méritée, nous montons nous coucher, mais avant il faut taper ces quelques lignes. Matthieu a l’air d’aller mieux, il est aux anges ! Il capte le Wifi !
Djidane
Âge : 34 Messages : 2380 Localisation : La Ville du Nouveau York Inscription : 15/07/2007
J'ai vraiment hâte de lire la suite! Pour ma part j'ai prévu de partir en octobre. Je voulais vous demander si vous aviez pris un JR pass pour voyager sur place?Et si c'est vraiment rentable? Pour le logement est ce que les ryokan sont les moins chers ou y a t il moyen de trouver meilleur marché. Merci d'avance!
Lost in Japan : Les Aventures de Wolfi (et Ptit Lion et Mattthieu) au Pays du Soleil Levant (mise à jour 27/05/18 : Tokyo Disneyland !)