Bravo pour ce formidable TR, vu la qualité et la quantité de photos et tous les commentaires j'imagine le temps que cela t'a pris pour nous faire partager ce voyage. Merci donc de nous faire partager c'est très instructif en plus d'être distrayant.
Tsukimio
Âge : 31 Messages : 934 Localisation : Dans les confins de l'Espace Inscription : 08/03/2012
Je viens de tout lire et j'adore, vous me donnez encore plus envie d'aller au Japon ! J'apprécie particulièrement les "interludes culturelles", très utile pour frimer
Hmmmm qui pour un petit aller-retour a Tokyo pour les 30 ans du resort ?? (13 Avril, une dizaine de jours) ... En attendant la suite des palpitantes aventures des 3 tortues ninja ...
Visites à DLR : 3, WDW : 2, DLP : 143, TDR :1, DCL :1. A venir : DLP Nov 2021 Trip Reports : Anaheim 1992 - Anaheim 2009 - Floride 2011 Vos temps d'attente sur DCP-Data (mais aussi les rehabs, horaires parcs/attractions/shows/restaurants).
Ayant déjà plusieurs voyages prévus de mars à juin, mon séjour à Tokyo Disney Resort à l'occasion du 30ème anniversaire prendra, pour ma part, place après l'été - billets d'avion d'ores et déjà bookés !
Hmmmm qui pour un petit aller-retour a Tokyo pour les 30 ans du resort ?? (13 Avril, une dizaine de jours) ... En attendant la suite des palpitantes aventures des 3 tortues ninja ...
Pour information, j'ai mes billets du 7 mai au 17 mai (dont 2 jours à Tokyo Disney Resort), le reste sera pour d'autres villes, temples, sanctuaires que ceux vus dans le TR actuel. Je recherche des compagnons ninja, poser sa candidatures par MP
8h30. Par tous les saints Kami ! Mais c'est pas possible ! Matthieu tu as oublié de mettre ton réveil ! Il est beaucoup trop tard ! Aujourd'hui le soleil brille, on aura une belle journée et pas besoin des parapluies. C'est déjà ça... Après une douche (rapide) au sentō commun pour Ptit Lion et moi, au sentō privatif pour Matthieu, nous remontons prendre notre programme de la journée et déjeunons frugalement de biscuits achetés la veille chez les marchands du temple du Senso-ji (ptit lion n'ayant évidemment pas pu s'empêcher d'en acheter ). Nous visitons aujourd'hui le marché aux poissons de Tsukiji. Il est 10h00 lorsque nous rejoignons la station de métro, 10h00, une heure bien tardive pour visiter un marché nocturne et matinal (les guident conseillent d'y être à 7h00) !
Marché aux poissons de Tsukiji
Mais enfin, pourquoi visiter un marché aux poissons, me direz-vous ?! Tout simplement parce que celui de Tsukiji est le plus grand de ce type au monde. On y trouve des centaines d'espèces venant du monde entier et l'effervescence qui y règne, le ballet incessant des employés et des cargaisons, les restaurants improvisés où l'on peut déguster la pêche du jour, tout cela donne au lieu une couleur locale unique. De plus, en Europe, on ne trouve sur les marchés que des poissons morts, qui sont tués hors de l'eau au moment de la pêche, lorsqu'ils tombent bas du filet. Au Japon, on trouve aussi les « saignés » et les « décérébrés ». Les poissons morts « classiques » sont servis dans les restaurants occidentaux ou les restaurants japonais bon marché. Les poissons « saignés » sont stockés dans des aquariums ou des bassins et sont saignés au moment de la vente sur le marché de Tsukiji. On pratique deux entailles, une au niveau de la tête, une au niveau de la queue pour vider les poissons entièrement de leur sang et donner ainsi une couleur translucide à leur chair. Ils sont ensuite servis dans les restaurants traditionnels au Japon (voire sur place, car on peut les déguster au cœur du marché ). La troisième technique, le nec plus ultra du poisson, est la décérébration. On pratique une entaille derrière la tête et on coupe net l'arrête dorsale, puis on introduit un fil de fer dans sa moelle épinière afin de détruire ses nerfs, ce qui l'empêche de raidir lors de la mort et de garder toute sa souplesse et sa couleur naturelle. Bon appétit !
11h00. Arrivés dans le quartier de Tsukiji, Anthony nous guide à l'aide du plan du Routard, mais il se trompe de sens, bref, sans la boussole nous serions une fois de plus bien perdus ! A son corps défendant, il faut dire qu'à la base, Tsukiji n'est pas censé être un lieu touristique, mais un lieu de travail (un peu comme Rungis à Paris) : rien n'est donc fait pour faciliter son accès aux touristes. A tel point que, devant son succès grandissant auprès des visiteurs étrangers, il était question, à l'époque où nous étions là-bas, de leur en interdire l'accès (je ne sais pas si c'est le cas à ce jour), leur présence étant source de danger et de gêne pour les employés. Bref, avant d'atteindre le marché proprement dit, nous arrivons dans une rue commerçante, mais ici point de boutiques de luxe, juste des vendeurs de légumes, de poissons, d'instruments de cuisines... un quartier populaire en somme. Les trottoirs sont encombrés de caisse en polystyrène et de glace pilée où sont entassés poissons et autres crustacés. Cela fait brocante aussi : à même le sol, des assiettes dépareillées, des bols, des pichets à saké, en porcelaine à motif de chinoiserie et japonaiserie. Je me laisserais bien tenter par quelques assiettes mais je ne m'y connais pas du tout en porcelaine japonaise (si ça tombe, ce sont des assiettes pas du tout anciennes, faites en Thaïlande ou à Taïwan ) et il faut avouer que cela n'est pas pratique de se balader avec six assiettes toute la journée, sans parler du transport jusqu'en Europe. [note de ptit lion : A moins bien sûr d'aimer la vaisselle en kit ]
Quelque chose me dit que nous sommes sur la bonne piste pour arriver au marché aux poissons.
Hum, j'imaginais ça plus grand... Mais non, ce n'est que le marché extérieur, situé quelques rues avant ! D'ailleurs, s'il se vend du poisson, ce n'est pas en grande quantité...
... on trouve en effet divers stands de nourriture...
... ou de vaisselle...
... ou de quincaillerie diverse...
... ou encore de euh... Je pense que parfois, il vaut mieux ne pas savoir !
Vous me couperez une bonne tranche de thon rouge, s'il vous plaît ! Savez-vous que ce poisson, de plus en plus rare, peut être vendu plusieurs centaines de milliers d'Euros l'unité (plus de 500 000 € pour un thon de 269 kg vendu lors de la première enchère de l'année 2012) ?
11h00. Après quelques détours, nous arrivons enfin aux halles. L'odeur du large, du poisson et du sang nous monte au nez. Comme nous l'avions craint, le marché est presque terminé, les mareyeurs sont en train de nettoyer leurs étals et leur couteaux sanguinolents, et de ranger les caisses en polystyrène qui contiennent les rares poissons et crustacés qui ne sont pas encore vendus. Les transpalettes sont à l'œuvre et nous manquons d'être renversés une ou deux fois (on comprend mieux pourquoi la présence de touristes est peu souhaitable ). Les allées sont lavées à grandes eaux pour en chasser le sang qui y coule. Après quelques minutes à zigzaguer entre les flaques d'eau et les rebuts de poissons, un peu déçus, nous quittons toute cette agitation pour nous diriger vers le port et admirer la vue sur la baie de Tokyo. Nous devons toutefois rester prudents et éviter les camionnettes et autre transpalettes qui foncent sur nous à toute vitesse.
Voici les fameuses halles du marché de Tsukiji ! Sachant que le marché se tient jusqu'à 9-10h environ, et que nous sommes arrivés vers 11h, y a-t-il une chance que nous voyions quelque chose d'intéressant ?...
... la réponse est : bien sûr que non ! A part quelques acheteurs tardifs, on est loin des 50 000 visiteurs et employés quotidiens...
Depuis le séisme de 2011, le marché n'est que partiellement ouvert aux touristes : l'accès à la salle de vente aux enchères leur est interdit, la zone de vente intermédiaire ne leur est ouverte qu'à partir de 9h. Restent en libre accès les restaurants de poissons...
Bon ben il reste quand même un peu de poisson...
... et de crabe poilu... Euh non merci !
Attention à ne pas se prendre un de ces Fenwicks ! Vu le pare-chocs à l'avant du véhicule, s'il nous heurte, à mon avis, c'est lui qui gagne...
Seule consolation : une jolie vue sur la baie de Tokyo...
Les bateaux sont déjà prêts à repartir : c'est qu'il faut s'y prendre tôt pour ramener sur le marché 1500 tonnes quotidiennes de poisson !
Dans quelques mois, cette photo ne pourra peut-être plus être prise... En effet, le marché doit déménager, mais le gouvernement et l'opposition s'écharpent à ce sujet : certains veulent reconstruire le marché sur le site-même, d'autres le considèrent comme insalubre et proposent de le transférer en banlieue...
Jardin Hama Rikyu
Nous décidons de poursuivre notre programme par la visite du jardin de Hama Rikyu. Nous quittons donc rapidement l'univers rustre et agité des pêcheurs et des poissonniers pour le quartier de Shiodome. De hautes tours futuristes et ultra-plates nous entourent, faisant suite aux petits commerces de Tsukiji. Le contraste est saisissant. Sur le trottoir, un commerçant ambulant vend non pas du poisson, mais des fruits séchés : fraises, tomates, mangues, pêches, il y a le choix... Anthony se fait encore avoir par son estomac et achète un sachet de mangues japonaises (d'après le vendeur, elles poussent dans le Sud de l'archipel) pour 1000 ¥ (9 €). Il ne se mouche pas du pied mais il faut reconnaître que c'est délicieux et rafraîchissant. Cela calmera notre faim un moment... [note de ptit lion : C'est beau de critiquer, mais vous profitez bien de mes achats mine de rien... ]
On n'a pas beaucoup mangé ce matin, si ? Allez, nous nous laisserons tenter par ces fruits secs à la sortie du marché aux poissons !
Shiodome s'est mué en quelques année en quartier d'affaires... et uniquement d'affaires, malgré le souhait initial de le voir se développer en quartier culturel et gastronomique...
... mais l'architecture vaut le coup d'œil !
Un peu comme aux Etats-Unis, un décompte permet de savoir combien de temps il nous faudra patienter avant de traverser. Il s'agit des petits points rouges en bas du feu. C'est bientôt le tour des piétons...
Go ! La jauge verte est pleine, nous avons tout le temps pour traverser.
Les fameux distributeurs de boissons en enfilade !
Un port de plaisance en plein quartier d'affaires ?! Normal, nous ne sommes pas loin de la mer, et ce port est en fait une des douves entourant le parc Hama Rikyu où nous nous rendons.
11h30. Nous arrivons au jardin Hama Rikyu, qui date du XVIIe siècle et appartenait aux shoguns. Après leur chute, il fut confisqué par l'Etat impérial qui en fit don à la famille impériale, comme pratiquement tous les biens des anciens shoguns. Après la guerre, la famille impériale le donna à la ville de Tokyo et il est depuis ouvert au public.
Le parc est entouré sur trois de ses côtés de douves remplies d'eau de mer. La traduction littérale de Hama Rikyu (jardin du palais isolé de la plage) prête donc à sourire.
Le jardin est très vaste et contraste avec les immeubles environnants. La première partie, plane, est constituée d'une sorte de prairie à l'herbe basse. Parmi ces prés, des cerisiers qui doivent être superbes au printemps et des dizaines de niwaki superbement taillés. Au milieu de ce tableau champêtre, des milliers de fleurs rouges attirent les photographes du dimanche (ou plutôt du samedi en l'occurrence). Certains sont très bien équipés : pied, tabouret, ombrelle... Mais quelle est donc cette fleur qui attire tellement les objectifs ? Il s'agit du lycoris radiata, appelée plus communément spider lily ou lys araignée, car ses nombreux pétales sont en forme de pattes d'araignée. C'est une plante de la famille des lys, un bulbe donc, qui fleurit à la fin du mois de septembre dans la campagne japonaise à l'état sauvage ou cultivée dans les parcs et les jardins. Ce lys japonais, magnifié dans l'ikebana (l'art floral japonais), est inconnu dans nos régions car nos hivers sont trop froids pour lui. La couleur commune du lys araignée est le rouge, et de façon plus rare, le blanc et le jaune.
Drôle de façon de mettre les fleurs en pot !
Aménagé durant l'ère Meiji, le jardin est la partie la plus récente du parc.
Comme bien des sites au Japon, le parc a connu de nombreuses mésaventures : incendies, tremblements de terre, bombardements... Il fut chaque fois reconstruit avec l'ajout de certains éléments, comme les maisons de thé.
Fondé au XVIIe siècle, le parc a d'abord été la propriété privée de la famille Tokugawa, puis de l'empereur avant d'être ouvert au public en 1946.
En octobre, il fait encore chaud à Tokyo, et un peu de fraîcheur à l'ombre de ces plantes grimpantes est bien agréable !
Hama Rikyu est un kaiyu-shiki, un "jardin de promenade" très apprécié des Japonais.
Des coquelicots ? Non, des "spider lilies".
La plupart des spider lilies sont de couleur rouge...
... Mais on trouve également quelques spécimens blancs qui font la joie des photographes amateurs.
Plus loin, derrière une barrière d'arbres et de sous-bois, nous arrivons devant un grand étang, traversé de ponts et de passerelles entourant la seule des six maisons de thé reconstruites à l'identique après les bombardements de Tokyo par l'armée américaine. Il s'agit de la Nakajima-no-ochaya (中島の御茶屋), littéralement « maison de thé de l'île centrale ». On y sert des gâteaux traditionnels et du thé vert (beurk ). La vue depuis ses pontons est très pittoresque, avec ses cormorans et... ses cormorans ?! Mais ce n'est pas un étang alors ? En fait, il s'agit plutôt d'une lagune, l'eau étant salée et peuplée de poissons de mer ou fréquentée par des oiseaux de mer (et non des canards). Comme elle est reliée à la mer, la hauteur de l'eau varie suivant la marée.
Passerelle entre la ville et la mer, le parc fait partie d'un des "29 sites à la beauté exceptionnelle" du Japon... ce que l'on ne peut contredire, surtout par cette belle journée !
Ce petit canal relie l'étang central du parc...
... et la lagune pouvant se vider ou se remplir d'eau salée...
... grâce à cette écluse (d'où la présence de poissons d'eau de mer dans ces bassins).
La Maison de thé de l'île centrale (Nakajima-no-ochaya) est la seule encore ouverte sur l'île, les deux autres ayant été détruites par les tremblements de terre ou les bombardements de 1945.
La Nakajima-no-ochaya, construite au début du XVIIIe siècle, a elle-même été détruite à plusieurs reprises avant d'être reconstruite comme à son origine en 1983. Sa particularité : entourée d'eau, elle offre également une vue sur la mer.
Matthieu et Wolfi viennent de traverser le O-tsutai-bashi, un pont en faux-cyprès (mais en vrai bois ) de 118 mètres de long.
Quelle tête tu fais Wolfi ! T'as commandé un thé vert à la maison de thé ou quoi ?
Postés sur un petit pont, je ne sais plus ce qu'on attend... peut-être des canards pour les shooter (à l'appareil photo hein, je rappelle qu'il est interdit de les chasser ! ).
Le parc comporte un peu de relief, comme ce promontoire surnommé "Mont Fujimi" (oui enfin, c'est quand même pas très haut ^^)...
... qui nous offre une magnifique vue sur les tours de Shiodome et sur le parc lui-même.
Et oui, on monte, on descend... Un peu d'exercice ne vous fera pas de mal, les gars !
Sur les chemins, nous apercevons plusieurs couples en tenue traditionnelle : il s'agit de jeunes mariés qui vont poser dans la verdure pour leur album de mariage. Nous croiserons trois couples dans ces tenues, ce qui est exceptionnel. En effet, la majorité des jeunes mariés japonais préfèrent de nos jours se marier à l'occidentale en robe blanche et costume cravate. La cérémonie a alors lieu dans un simulacre de chapelle d'un grand hôtel, avec un faux prêtre catholique ou carrément dans une église : c'est tellement plus romantique et dépaysant de se marier à l'occidentale avec une longue robe blanche (pour la mariée uniquement ) et de descendre la nef au son de l'orgue jouant une marche nuptiale comme dans les films occidentaux ! [note de ptit lion : De la même façon, se marier à la japonaise en Europe paraîtrait complètement dépaysant ] Cela étant dit, pour certains, la tradition perdure et puisque l'occasion se présente, profitons-en pour faire une pause toilettes -pour Anthony- et un moment culturel -pour moi- : voici donc dans la série « La minute culturelle de maître Wolfi » : la cérémonie de mariage dans la religion shintō : 神前結婚.
Détaillons tout d'abord le costume. Le marié arbore un kimono de couleur sombre (noir ou gris) avec une ceinture traditionnelle sombre également, le obi (帯). Sur celle-ci, il porte une sorte de culotte bouffante à rayures blanches et grises, le hakama (袴). C'est un pantalon en soie plissée, qui était porté par les samouraïs et les nobles au temps d'Edo (Edo, rappelons-le, est l'ancien nom de Tokyo pendant la période des shoguns). Aujourd'hui, il est toujours utilisé dans certains arts martiaux. La partie supérieure du kimono est dissimulée par la veste traditionnelle, le haori (羽織). Il s'agit d'une veste sobre en soie aux manches amples, de couleur noire ou bleue, uniquement décorée de cinq kamon (ou blasons de la famille). L'emplacement des kamon est bien codifié : un entre les omoplates, un sur chaque manche et un de chaque côté de la poitrine. Le revers du haori est généralement décoré de motifs peints à la main sur soie blanche. Une cordelette (de soie blanche également) munie d'une sorte de gland de passementerie, le haori himo, ferme la veste, le gland dirigé vers le haut [note de ptit lion : Euh... non, rien.]. Pour ce qui est du bas, le marié porte des chaussettes blanches, les tabi (足袋), qui sont des sortes de « moufles pour les pieds » (le gros orteil étant séparé des autres doigts) et des sandales traditionnelles. [note de ptit lion : Roh, porter des chaussettes avec des sandales, quelle faut de goût ! (d'où l'expression d'ailleurs : « Tu t'es vu quand tabi ? » )]
Habillons maintenant la mariée (en tout bien tout honneur, ne me prêtez pas des intentions malhonnêtes ). Sur ses sous-vêtements normaux, elle portera un sous-kimono, le nagajuban, sorte de combinaison dont on n'apercevra que le col, puis un kimono traditionnel à manches longues (comme tous les kimonos de jeunes filles), généralement blanc, le kakeshita. Sur le kimono on retrouve bien-sûr la traditionnelle ceinture (obi) et un « sous obi », où sera glissé un porte-miroir et un éventail. [note de ptit lion : Le premier étant logiquement surnommé le One et le second le Ken, le tout formant l'Obi One Ken Obi...)] Le obi sera blanc évidemment et formera un nœud dans le dos, sa longueur pouvant atteindre 4 mètres. Par-dessus, la mariée porte le uchikake (打掛), une sorte de manteau-cape/poncho avec de longues manches. Il s'agit d'un vêtement directement inspiré des manteaux de cour des impératrices et des dames de la cour. Plus la mariée sera de haut rang, plus il sera long et riche, brodé de fils d'or et d'argent. De même, plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus il y a de couches sous le uchikake. Ainsi, l'impératrice et les princesses impériales portent jusqu'à 24 couches de kimonos sous le uchikake lors d'un mariage d'un membre de la famille impériale ou lors de l'intronisation d'un nouveau Tennō (empereur) ! Le uchikake de notre jeune mariée est généralement rouge-orangé, avec des motifs brodés de grues, de bambous, de fleurs de cerisiers ou de paysages dans les tons or et noir. Il est matelassé de façon à tomber élégamment sur l'arrière, pouvant -suivant la longueur- faire une traîne en forme de queue de paon. Le uchikake de cour est ouvert sur le devant afin de laisser apercevoir les différentes épaisseurs de kimonos s'il y a lieu (et pas autre chose, bande de pervers ! ). Généralement, la mariée portera une coiffure, parfois une perruque (plus ou moins élaborée suivant le statut social), faite de kanzashi (簪) : des peignes et des épingles à cheveux en nacre, ivoire, écaille de tortue, jade ou métal précieux. Le uchikake peut être également totalement blanc, signe de pureté et de soumission (!) de la mariée aux us et coutumes de sa belle-famille, la jeune fille abandonnant ses kamon (blasons) pour prendre ceux de sa nouvelle famille. Dans ce cas, la coiffure est dissimulée sous une capuche blanche en forme d'œuf, le watabōshi (綿帽子). Généralement, après la cérémonie religieuse, celui-ci est remplacé par un tsunokakushi (角隠し), un chapeau blanc d'une quinzaine de centimètres de haut, au sommet plat et qui ressemble de loin à une roue de gruyère ou un gâteau à la crème fraîche (désolé pour les comparaisons culinaires ). Ce chapeau est signe de soumission (encore !) et de douceur de la nouvelle épouse envers son mari : les cornes de la jalousie sont censées y être dissimulées. [note de ptit lion : Tiens, les cornes chez nous, ça représente pas ça...] La mariée porte également des tabi blanc et des sandales traditionnelles blanches. Son maquillage est proche de celui de la geisha : la nuque, le cou et le visage sont blanchis à la poudre, les lèvres sont rouge vif et les sourcils redessinés au crayon noir.
Tiens, les mêmes mariés que tout à l'heure... Mais ils auraient pas un peu vieilli et forci... Ah non, pardon, c'est pas les mêmes ! Ils ont exactement les mêmes costumes que les autres, à mon avis, ils ont du les louer pour l'occasion...
Cette mariée porte un watabōshi, une coiffe en forme d'oeuf. Notez que son uchikake est d'un blanc uni, et non coloré (ce qui est souvent le cas quand la mariée porte un watabōshi).
Les dames de cour portant plus d'une vingtaine de couches de kimono lors d'un mariage traditionnel, le nombre augmentant avec le rang social ! (source : https://2img.net/r/ihimizer/img141/4770/00bjunihitoe02ln8.jpg)
Examinons maintenant la cérémonie proprement dite. Le mariage religieux suit comme chez nous le mariage civil, le seul reconnu par l'Etat. Mais ce dernier n'a aucune importance pour les familles : il se fait devant l'officier d'état civil et peut être prononcé sans la présence des mariés ! En effet, seule l'apposition de leur tampon personnel (une sorte de sceau) compte. La date du mariage religieux a beaucoup plus d'importance, on se référera à l'horoscope chinois pour en déterminer la date. De préférence en automne [note de ptit lion : Tu m'étonnes, avec leurs 24 couches de kimonos, vaut mieux pas qu'elles le fassent en été ! ], sauf du 10 au 17 octobre de chaque année. A ces dates, en effet, a lieu au sanctuaire d'Izumo-Taisha, le Kamiari Matsuri (神無月), fête annuelle à laquelle tous les kami se réunissent. Les mariages ne peuvent pas avoir lieu à ces dates, faute de kami pour bénir l'union dans les sanctuaires. Logique !
La séance photo précède généralement le moment religieux. Les couples que nous avons croisés ne sont donc pas encore mariés religieusement. La cérémonie en elle même ne dure qu'une trentaine de minutes. Seuls y assistent la famille et les amis très proches. Elle a donc lieu dans un sanctuaire shintō et est célébrée par un prêtre. Celui-ci est aidé par des religieuses, les miko (巫女) [note de ptit lion : ... qui distribuent des glaces pendant la cérémonie]. Elles portent de longues jupes rouges sur un dessus de kimono blanc et sont les gardiennes des sanctuaires. Si vous avez bien lu les autres chapitres du TR (j'ose espérer que oui ! sinon, allez vous rattraper ici !), vous vous en souvenez, on en a vues à Nara au sanctuaire Kasuga-Taisha. La noce arrive en procession au sanctuaire : dans l'ordre, le prêtre, les musiciens traditionnels, les miko, le couple -avec la mariée sous une grande ombrelle rouge-, et enfin, fermant la marche, les parents des mariés et la famille proche. La mariée est accompagnée de son habilleuse qui l'aide à marcher avec son uchikake (et vu la quantité de vêtements, je pense que ce n'est pas un luxe ! ). Les familles se répartissent sur la droite et la gauche des sièges, le couple faisant face au prêtre et à l'autel, bref, comme pour les mariages chrétiens. La mariée est toujours à gauche de l'homme. Seuls le prêtre et le mari ont le droit de parler. Le prêtre commence par purifier les époux et les invités en gesticulant avec une sorte de plumet. Puis on présente le saké et la nourriture en offrande au kami, que le prêtre invoque par des prières dites sur un ton monocorde.
Le prête shinto, à la tête de la procession, est suivi par des musiciens traditionnels, les mariés (la mariée étant protégée par une grande ombrelle rouge) et pour finir, les parents et les proches. (source : http://www33.tok2.com/home/kenynak1/4121/a1.html)
Ensuite a lieu le point d'orgue de la cérémonie, l'échange non pas des alliances, mais des coupes de saké : le san-san-ku-do (三々九度), littéralement le « 3 x 3 ». Le cérémonial est bien codifiée : une miko (ou le prêtre) tend une coupelle de saké au marié qui la prend à deux mains et incline la tête. Une deuxième religieuse vient verser du saké dans la coupe, à l'aide d'un récipient en or, une sorte de cruche (le récipient pas la nonne ). Elle incline deux fois la tête, puis à la troisième fois, verse le saké dans la coupe. Le marié la remercie en inclinant la tête, puis s'incline trois fois avant de boire le contenu en trois gorgées et rendre la coupe à une religieuse. La religieuse remet la coupe à la mariée et elle aussi a droit (pour une fois !) à une petite rasade de saké. Ainsi se termine la première des san-san-ku-do. La deuxième des 3 x 3, est identique sauf que l'on commence par la mariée et on termine par le marié. La troisième des tournées commence comme la première par le mari suivie de la femme [note de ptit lion : Et attention, si y en a un qui se goure sur le nombre de gorgées ou d'inclinaisons de la tête, il boit son verre cul-sec et on recommence tout depuis le début ! ]. Pendant ce temps le prêtre continue sa litanie monocorde. Vient ensuite l'échange des alliances, cette fois librement inspiré de nos pratiques occidentales. La religieuse passe l'alliance au marié qui l'enfile au doigt de son épouse, qui fait de même avec celle de son mari.
Puis arrive la cérémonie des vœux : une religieuse apporte au marié une feuille pliée en accordéon. Ce dernier la déplie et lit à haute voix le serment de mariage. [note de ptit lion : S'il arrive encore à lire après tout le saké qu'il s'est enfilé !]. La mariée reste muette ou se contente d'un simple “haï” (oui) [note de ptit lion : C'est normal : elle cuve...].. Puis il rend le papier replié à la nonne qui le déposera sur l'autel. Le prêtre chantonne une prière pendant que les nonnes exécutent une danse avec un éventail.
Vient ensuite le moment du tamagushi (玉串), à ne pas confondre avec Tamagotchi (たまごっち) l'animal virtuel japonais des années 90 . Le tamagushi donc, est une branche d'un arbre japonais, le sasaki. Les religieuses donnent une branche à chacun des époux. Sa manipulation est très codifiée (comme tout dans ce mariage d'ailleurs) alors accrochez vous, ça se complique, je sors le mode d'emploi ! Nos deux tourtereaux tiennent chacun leur rameau perpendiculaire au buste. La main droite tient la base de la branche, la paume tournée vers le sol. La main gauche en tient le sommet, la paume tournée vers le ciel. Vous y êtes ? Ils avancent ensuite vers l'autel, auquel ils font face. Tous les deux en même temps, ils tournent la branche dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, d'un quart de tour, puis d'un demi-tour. S'ils ont bien fait les tours qu'il faut, le tamagushi a maintenant sa base tournée vers l'autel [note de ptit lion : Sinon... ils recommencent tout depuis le 3 x 3 ! Tournée générale ! ]. Ils déposent ensuite chacun leur rameau de chaque côté du papier des vœux. Le couple et l'assemblée s'inclinent deux fois puis frappent deux fois dans leurs mains, et s'inclinent de nouveau (c'est du connu ça, ça doit aller !). Enfin, les mariés regagnent leur place [note de ptit lion : ... en titubant].
Dernière étape, l'union des familles. Les religieuses donnent aux mariés ainsi qu'aux familles une coupe blanche avec du saké. Les familles et les mariés boivent ensemble pour sceller l'union entre les deux clans. La cérémonie s'achève par des offrandes au kami et par le salut du prêtre au jeune couple. [note de ptit lion : ... qui ne tient plus debout.].
Après la cérémonie, la famille part pour un grand hôtel où elle retrouvera ses invités pour un repas de noces. La mariée se changera plusieurs fois durant le repas : outre son uchikake, elle portera deux ou trois kimonos différents durant le repas, terminant en général par une longue robe blanche à l'occidentale. Le marié enlèvera son costume traditionnel et enfilera un costume occidental et une cravate.
Ainsi se termine notre (courte...) pause culturelle sur le mariage shintō.
En longeant l'étang, nous arrivons dans un sous-bois et sur un chemin menant à une petite colline. Nous revenons sur nos pas et tombons sur un autre étang, beaucoup plus petit, couvert de vase. En son centre se trouvent des kamoba, construits en 1778 et en 1791. Un kamoba est tout simplement une île aménagée pour favorisée la nidification des canards, assurant ainsi leur reproduction afin de constituer une réserve destinée... à la chasse au canard (!), qui s'y pratiqua jusqu'au début du XXe siècle. Des rives de cet étang, nous apercevons la Tokyo Tower, petite sœur de la tour Eiffel en termes de silhouette. Anthony prend un chemin à part pendant que Matthieu et moi admirons la tour. Suivons-le, flûte mais où est-il passé ce sagouin ?! Partis à sa recherche, nous tombons sur de drôle de monticules : il s'agit de kamozuka, des tombes pour le repos... des kami des canards qui furent édifiés en 1935 ! Nous retournons à l'étang en espérant que Ptit Lion reviendra sur ses pas nous chercher. Dix longues minutes passent. Rien. Et bien sûr pas moyen de lui téléphoner, vu que son téléphone est une relique du début des années 2000, inutilisable ici ! On reprend le petit sentier de tout à l'heure, Matthieu et moi nous séparons. Je choisis une direction, j'hésite à prendre l'un ou l'autre sentier pour éviter de se disperser encore plus (y a assez avec un de perdu !). J'en profite pour admirer à mon aise les jardins, observant la superbe vue sur la baie pendant que Matthieu, fidèle à lui-même, m'attend sur un banc. Bon, c'est pas tout ça, mais maintenant j'ai peur que Matthieu ne bouge et que je le perde aussi, je fais donc demi-tour et lui explique que Ptit Lion est introuvable. Au bout de cinq minutes, on décide de se diriger vers l'entrée du parc en espérant le trouver. J'essaie le cri pour attirer les daims (cf TR de Nara) et le sifflet de ma boussole (au grand dam de Matthieu qui a peur qu'on se fasse remarquer, mais notez, c'est le but), sans succès. De guerre lasse, nous nous dirigeons vers l'entrée du parc. Et bien sûr, qui retrouvons-nous ? Je vous le donne en mille, Ptit Lion ! Bah bravo, Monsieur avait décidé de se promener tout seul parmi les champs de cosmos jaunes (cosmos sulphureus pour être précis) ! Salopiaud, va ! [note de ptit lion : pas ma faute si vous n'allez pas assez vite ].
Avant d'être un parc, le terrain était un marécage propice à la chasse au canard... ce qui explique la présente de kamoba, ces petites mares enserrant une île où les canards peuvent installer leur nid, désormais en toute tranquillité, puisque il est interdit de les chasser (dommage, je me serais bien fait un canard à l'orange ).
Des hikibori (cabanes camouflées) servent à l'observation des canards, capturés non pas au fusil mais au filet ! Ils devaient pas manger du canard tous les jours, les pauvres...
Oh, la Tour Eiffel ! Euh non , c'est la Tokyo Tower, entraperçue au détour d'un chemin du parc.
Un champ de fleurs... au milieu d'un des quartiers les plus modernes de Tokyo !
Les spider lilies ne sont pas les seules fleurs que l'on trouve sur le site : le parc comporte plus de 800 espèces, dont 80 de pivoines ! Ici, nous avons par exemple des cosmos orangés originaires d'Amérique du Nord et que l'on trouve rarement par chez nous.
Toujours des cosmos, mais roses, violets et blancs (ce qui est assez commun en Europe).
Le jardin comporte de nombreux petits chemins où l'on peut se perdre (littéralement, puisque je m'y suis perdu !) avec délectation.
Après m'avoir cherché dans tout le parc, Wolfi et Matthieu ont bien mérité de se reposer un peu.
Parc de Ueno : Musée National de Tokyo
Comme nous avions changé de programme et n'avions pu nous y attarder la veille, nous avons prévu de passer l'après-midi au parc de Ueno. Bon, c'est pas tout ça, mais d'abord, il faut idéalement retrouver une station de métro. Ce qui n'est pas une mince affaire : on devra zigzaguer entre les immeubles et emprunter des passerelles qui passent au-dessus d'autoroutes avant d'y arriver.
Tiens bon la barre et tiens bon le banc...
Un Takuhatsu, un moine mendiant bouddhiste comme nous en avions déjà vu à Asakusa.
14h00. Nous sortons au même endroit que la veille. Avant d'aller au parc, nous ferions bien de déjeuner. C'est bien bon les mangues japonaises, mais ça ne nourrit pas son homme ! Nous partons à la recherche d'un restaurant dans un lacis de ruelles piétonnes et commerçantes. Entre les magasins de vêtements, de mangas et de sex-shop (on peut faire un peu de shopping ? Non ? Bon d'accord... ), il y a de nombreux de restaurants, on n'a que l'embarras du choix. Seulement, il est un peu tard pour déjeuner ! Après un premier refus (poli), au milieu de ces restaurants sans cachet, nous trouvons quelque chose de dépaysant, innovant et dans nos prix ! Comme toujours, il faut regarder dans la vitrine la reproduction du plat en plastique et retenir son numéro. Dans l'entrée se trouve une machine, mix entre un distributeur de boissons et une borne de billets SNCF ou RATP. On pousse sur la touche correspondant au plat souhaité (tout est en japonais mais heureusement, il y a le numéro des plats en vitrine) et on paye à la machine, comme on le fait aux bornes électroniques du McDo, mais en plus simple. On s'installe ensuite à table, la serveuse ou le serveur nous appelle quelques minutes plus tard et on n'a plus qu'à venir chercher sa commande. Enfin, ça c'est quand on parle japonais. Dans notre cas, on a attendu au bar que notre commande soit préparée et que le serveur nous donne gentiment notre plat. Pour Anthony et moi, ce sera nouilles, poulet et riz pour 650 ¥ chacun (5,85 €). Vu ma bonne éducation, je ne tiens pas à me faire remarquer, aussi j'essaye de manger les nouilles à la japonaise, en aspirant et faisant le plus de bruit possible ! Mais elles sont tellement chaudes que je ma brûle en aspirant. En sortant, nous sommes remerciés par un bruyant « Arrigato » du patron. Sans doute a-t-il apprécié ma façon de manger les nouilles.
Le marché d'Ameyakocho étant situé près du parc Ueno (notre destination), nous décidons d'y rechercher un restaurant.
De nombreuses boutiques nous tendent les bras... Enfin, surtout des restos et des sex shops ! Il est l'heure de déjeuner, nous choisirons donc les premiers !
Moui, m'inspire pas trop celui-là, on cherche autre chose ?...
Ah, la fameuse vitrine de plats en plastique qui nous aidera grandement à faire notre choix !
Non non, ce n'est pas un jukebox, mais une machine permettant de choisir son repas... Attention, ce n'est pas non plus un distributeur, il faut retirer son plat au comptoir !
Nouilles, poulet et riz pour Wolfi et moi...
... Nouilles et... plat indéterminé pour Matthieu ! (mais comme il est toujours parmi nous, je suppose que c'était comestible )
14h30. Comme hier, nous retraversons le parc. Une nouveauté par rapport à la veille : le long de l'allée, en enfilade, il y a toute une série de stands de nourriture asiatique : Thaïlande, Cambodge, Inde, Chine, Népal... On se croirait au Salon de la Gastronomie ! Si on avait su... Il y a beaucoup plus de monde dans le parc aujourd'hui, c'est normal, on est samedi et il fait beau : familles en promenade, commerçants ambulants, jongleurs, danseurs et autres artistes animent les allées. Au détour d'un chemin, au pied des arbres, un spectacle étrange : une cinquantaine de personnes sont assises par terre, regardant tous dans la même direction et écoutant religieusement un chanteur et une chanteuse qui s'époumonent devant une armoire basse servant de pupitre. De chaque côté de celle-ci, se trouvent deux violonistes. Cet air, c'est bizarre, ça me dit quelque chose, je n'arrive pas à remettre le nom dessus, on dirait un cantique. Mais, oui, c'est bien un cantique irlandais ! Et sur le pupitre, là, ce n'est pas un kami, mais c'est bien une croix ! Et un des deux chanteurs porte à sa boutonnière la croix d'un prêtre ! Nous assistons donc sans le savoir à une messe célébrée en plein air de la -rare- communauté chrétienne de Tokyo. S'agit-il de descendants de japonais christianisés par les Portugais ou de nouveaux convertis suite à l'arrivée des missionnaires américains après la guerre ? Sans doute les deux.
Tiens, c'est quoi ces stands, au beau milieu du parc Ueno ?
Des stands de nourriture asiatique de tous pays jonchent la grande allée du parc. Zut, on aurait pu manger là !
Hum, je veux bien goûter aux spécialités exotiques, moi !
Un carton qui marche, ça n'a l'air de déranger personne... Bienvenue au Japon !
Oh mais que c'est mignon ! J'aurais du lui demander où elle a trouvé ce vêtement, j'aurais acheté le même pour mon chat...
15h00. Nous voici au Musée National de Tokyo (600 ¥ l'entrée, soit 5,40 €), qui abrite des objets appartenant à d'anciennes collections de shoguns, de riches samouraïs (ou daymio) ou de collections impériales. Il s'agit d'une sorte de Louvre japonais, si ce n'est que l'art occidental en est totalement absent. Un autre musée du parc de Ueno est dédié à l'Occident : The National Museum Of Western Art (国立西洋美術館), construit par Le Corbusier dans les années cinquante. Mais nous avons délibérément choisi de ne pas le visiter : avouez que c'est un peu ridicule de faire tout ce chemin pour voir quelques Ruben ou quelques Monet alors que nos musées en sont pleins ! Mais revenons à notre musée : celui-ci est composé de plusieurs édifices construits au milieu d'un beau parc (que nous n'aurons pas le temps de visiter, comme bien souvent). Son histoire remonte au XIXème siècle, après l'arrivée de la Cour impériale à Tokyo. Ses multiples bâtiments, construits aux XIXème et XXème siècle, sont souvent liés à un grand événement dynastique. Ainsi le bâtiment le plus récent est le Heiseikan qui fut construit pour le mariage de l'actuel prince héritier en 1999 et qui est consacré à la préhistoire japonaise. L'art japonais occupe le pavillon central, le Honkan. Un autre bâtiment, le Toyokan, abrite les arts et l'histoire de la grande Asie : de la Thaïlande à la Chine, des Indes à Babylone, de l'Arabie à la Mongolie, le territoire géographique couvert est très vaste. Hélas, ce bâtiment est en travaux jusqu'au moins fin 2012. Pas de bol ! Le Shiryokan est un centre de documentation sur l'art japonais et comprend 210 000 ouvrages. Il est malheureusement fermé le samedi mais de toute façon, la plupart des livres sont en japonais ou en chinois. [note de ptit lion : Et vu le temps qu'on a déjà passé au musée, il aurait fallu un jour supplémentaire pour visiter chaque bâtiment ]
Surlignés en jaune, les deux seuls bâtiments que nous avons eu le temps de visiter en quelques heures... Bon, de toute façon, à la base y en avait déjà un de fermé (le Toyokan).
A l'entrée du musée, des ombrelles sont gracieusement mises à la disposition des élégantes (c'est nous ) pour se protéger du soleil (ou de la pluie, mais pas aujourd'hui ! ).
Le Toyokan est le bâtiment abritant les arts et l'histoire de la grande Asie. Fermé jusqu'en 2013, dommage !
Le Shiryokan est un centre de documentation sur l'art japonais contenant plus de 200 000 ouvrages. Heureusement qu'on ne le savait pas lors de notre visite, sinon Wolfi y aurait passé des heures ! (mais bon, vu qu'il ne lit pas -encore- le japonais ...)
Le Honkan, bâtiment le plus imposant du musée, est dédié à l'art japonais, ce qui explique sa taille conséquente. Il s'agit d'un des deux bâtiments que nous aurons le temps de visiter.
On se dirige d'abord vers le bâtiment central (le Honkan 本館), la galerie consacrée à l'art du Japon. Hum, on commence par quoi ? Par la boutique bien sûr ! J'ai lu dans mes livres que des reproductions d'œuvres d'art sont en vente, un peu comme à la boutique du musée du Louvre. Voilà de quoi dépenser quelques yens ! La boutique se trouve au sous-sol et je ne suis pas déçu : livres (en japonais), statues en ivoire (de mammouth pour contourner l'embargo sur l'ivoire d'éléphants [note de ptit lion : Euh j'aurais pensé que le mammouth était plus en voie de disparition que l'éléphant, mais bon... ], services à thé, estampes, masques Nō, soieries artisanales, sabres de samouraï, bijoux, etc. Le choix est difficile. Je me contente d'un livre sur l'histoire de la porcelaine japonaise en japonais (heureusement les illustrations sont très nombreuses), d'un joli pichet à saké peint à la main et d'un mini-vase solitaire en porcelaine pour ma mère (le tout ayant miraculeusement résisté au voyage en avion). Mes compagnons s'impatientent... Oui oui, on monte.
Un mot sur le décorum tout de même : le Honkan a été entièrement reconstruit dans les années 30 suite à sa destruction par le tremblement de terre de Tokyo en 1923. Le bâtiment d'origine, construit par l'architecte anglais Josiah Conde, était tout ce qu'il y a de plus classique dans la tradition des monuments occidentaux du XIXème siècle. Le nouveau bâtiment inauguré en 1938 est l'œuvre du japonais Watanabe Hitoshi (渡辺仁). Il s'agit d'un bel exemple d'architecture de la période d'avant guerre : les murs sont d'inspiration occidentale mais les toits en tuiles sont typiquement de forme japonaise et donnent tout son cachet à la façade. L'intérieur s'ouvre sur un gigantesque hall d'entrée avec un majestueux escalier en marbre blanc et des balustres de bronze et de marbre. Des vitraux et une verrière au plafond viennent éclairer l'ensemble. Autour du hall et de l'escalier s'articulent les salles. Celles-ci sont assez sombres et sans fenêtres, mais les objets sont heureusement bien mis en valeur par des lumières savamment dosées afin de ne pas les abimer. En parlant d'éclairage : plus de 110 000 objets sont exposés en alternance, les vitrines changeant plusieurs fois par an afin de limiter leur temps d'exposition à la lumière. Cela donne ainsi l'impression de ne jamais visiter le même musée.
Le hall s'ouvre sur ce magnifique escalier en marbre, d'inspiration occidentale. Ca en jette !
L'ascenseur de la TOT... pardon, du Musée National de Tokyo !
La salle de repos de la famille impériale lorsqu'elle est en visite au musée. Wolfi refusera que je m'y repose...
Ooooh un jardin ! Oui, ben on a déjà assez à voir avec le musée ! (désolé Wolfi)
Notre visite commence au rez-de-chaussée par des sculptures de Bouddha et de Kannon. Sont également exposées des porcelaines (vases, assiettes, coupes...), suivies de vitrines consacrée à l'art du bronze et des métaux (gongs, clochettes...), ainsi que des estampes et autres écrits historiques. Ptit Lion est particulièrement intéressé par un rouleau représentant des monstres venus de l'autre monde (c'est son côté gore ) et qui viennent perturber les vivants : une sorte de manga d'horreur avant l'heure ! Matthieu, visiblement fatigué par cette journée, se traîne de banquette en banquette (son livre « Les meilleurs endroits où poser son séant au Japon » ne devrait d'ailleurs pas tarder à sortir ). La visite n'est pas finie pourtant ! A l'étage, des galeries abritent des œuvres d'art de la période d'Edo (donc antérieures à 1868) : kimono anciens, armes et armures de samouraïs (sabres, katanas, arcs...), étoffes et rouleaux écrits à l'encre de Chine, estampes, paravents aux peintures délicates et objets en laques du Japon. A noter également, le salon VIP réservé à la famille impériale où ses membres peuvent se reposer un instant avant de poursuive la visite. En effet, les collections du musée se sont constituées à partir d'anciennes collections privées du souverain, comme pour tous les grands musées (Le Louvre, le British Museum, L'Ermitage...).
Mérida n'est pas la seule à manier l'arc à la perfection : l'arme favorite des samouraïs était non pas le katana (sabre), mais... le yumi (arc) !
Un katana (sabre de samouraï) doté d'une magnifique tsuka (poignée) et d'un suya (fourreau) finement gravé. Hum, celui-là doit coûter un peu plus cher que ceux que l'on a vus en magasin...
Casque de samouraï de style Sujikabuto, période Edo, XVIIIe siècle.
Armure de samouraï de type Gusoku (résistante aux balles, ça peut servir), période Azuchi-Momoyama, XVIe siècle.
Armure de samouraï de type Yoroi, période Meji, XXe siècle.
Armure de samouraï, XVIIe siècle, période Edo.
Vestes de kimono en soie, période Edo. Non Wolfi, ils ne sont pas à vendre, et puis tu en as déjà un de toute façon !
Les 4 barbus du Mont Shang et les 7 sages du bosquet de bambou, XVIe siècle, encre sur papier, attribué à Kano Motonobu (1477-1559). Bien que l'œuvre soit uniquement réalisée à l'encre noire, les nuances lui apportent une grande richesse de détails.
Deux paravents, papier et encre de chine, époque Edo. Attention à ne pas faire de gestes trop brusques en s'habillant au risque de faire un trou dedans !
Rouleau vertical, portrait d'une geisha, XVIIIe-début XIXe siècle.
Rouleau décrivent le cérémonial de la cour impériale, encre de chine sur papier, XIe siècle. Etant donné le support utilisé (du simple papier), le niveau de conservation est exceptionnel au regard de l'âge (presque mille ans !).
Rouleau vertical, peinture sur soie d'un village rural, période Edo.
Scène de la Zoshi Gaki (défilement des fantômes affamés). Tirés de la mythologie bouddhiste, les fantômes affamés sont l'une des six étapes de la renaissance (les autres étant le paradis, le "purgatoire", l'humanité, l'animalité et l'enfer). Les êtres cupides ou lubriques sont d'abord torturés en enfer (miam, une bonne soupe de gens )...
... puis renaissent sous forme de gaki (fantômes), avec le ventre gonflé et de minuscules bouches plissées. Frappés d'une malédiction qui les rend affamés, ils sont incapables de se nourrir.
Le parchemin représente leurs existences misérables : rôdant autour des maisons, fouillant dans les ruelles et les cimetières à la recherche d'excréments humains et de cadavres frais...
... attaqués par les oiseaux (qui eux, ne se privent pas pour les manger ! )...
... ils finiront par retourner en enfer et seront harcelés par de féroces démons (retour à la case départ... ).
"Viens-là mon petit..." "Hein euh, pourquoi ? "
Tête de Bodhisattva (à gauche), dynastie Wei du Nord, VIe siècle ap. JC. Tête de Wolfi (à droite), dynastie Wollseifen, XXe siècle ap. JC
Et non ! Le musée n'est pas rempli que de statues de bouddhas et de parchemins, comme en témoigne cette statue en bois ("Le vieux singe"), de 90 cm de Takamura Koun (1852-1934). Ce dernier est également l'auteur de la statue en bronze de Saigo Takamori, le dernier samouraï, dans le parc de Ueno.
Sculpture indéterminée (mais jolie !).
Le processus en quatre étapes pour reconstituer une réplique de la statue de Kannon exposée au temple Daigoji, en employant les méthodes et les outils d'origine (période Heian). Bûche non fournie.
Triade bouddhique (Bouddha et de ses deux serviteurs), dynastie Wei de l'Est, VIe siècle ap. JC.
Une autre triade bouddhique, période Nara, VIIIe siècle ap. JC.
Statue de Miroku Bosatsu (l'ultime Bouddha qui sauvera le monde, vivement le 21/12/2012 ), bronze doré à l'or fin, période Hakuho.
Statue de Nikko, le Bodhisattva "Shokan'non" ("de la lumière solaire"). Généralement accompagné de Gakko, le Bodhisattva de la lumière lunaire.
Komoku-Ten (Virupaksa) debout, période Heian, IXe siècle ap. JC. Il a les pieds sur un Jaki (non pas un Jacky, ça c'est un kéké dans une voiture ), un démon repenti après avoir été vaincu par les Shitenno (les quatre rois célestes).
L'établissement va bientôt fermer ses portes, une douce musique au piano nous invite vers la sortie, sans brusquer le public, à la japonaise quoi ! Nous avons quand même le temps de visiter un deuxième bâtiment, hyper moderne cette fois, le Horyuji Homotsukan. Cette construction avant-gardiste faite de verre, d'eau et de métal est l'œuvre de Taniguchi Yoshio. Il abrite les trésors du temple d'Horyu-Ji de Nara qui furent offert à l'Empereur à la fin du XIXème siècle par les moines de ce temple. Matthieu, fatigué, restera à l'extérieur à contempler les fontaines et c'est donc à deux que Ptit Lion et moi admirerons une cinquantaine de statues de bronze de Kammon et Bouddha, mesurant une trentaine de centimètres et datant du VIIème et VIIIème siècle. 30 centimètres, idéal pour entrer dans ma valise ! Mais chaque statue est dans une vitrine blindée, sous l'œil de caméras et de gardiens. Zut ! Je devrai me contenter des souvenirs achetés à la boutique... Le trésor d'Horyu contient également quelques bannières ainsi que des bols, miroirs et autres assiettes en bronze.
Je me rends d'un pas décidé vers le Horyuji Homotsukan, tout de verre, de métal et d'eau, qui abrite les trésors du temple d'Horyu-Ji de Nara.
Une cinquantaine de statues de bronze de Kammon et Bouddha sont alignées dans cette salle. Impressionnant !
17h00. Au son du « Ce n'est qu'un au revoir mes frères » nous nous dirigeons vers la sortie, car le musée ferme ses portes. Nous retraversons le parc de Ueno pour nous rendre à la station de métro du même nom. L'obscurité commence déjà à tomber. Les allées du parc sont éclairées de lanternes japonaises en forme de parallélépipède rectangle [note de ptit lion rectangulaires, quoi... note de wolfi : ah non le parallélépipède rectangle est au rectangle ce que le cube est au carré, je sais c'est loin mais ça s'appelle comme ça], décorées de reproductions de scènes du Tokyo du début du XXème siècle. Celles-ci mettent bien en avant le paradoxe de l'époque, hésitant entre tradition et modernité, à l'image de ces costumes d'officier de l'armée impériale, copiés sur ceux de l'armée française ou encore de ces dames et concubines habillées de corsets ou de longues robes en dentelle à la dernière mode de Paris.
Lors de notre séjour, se déroulait au parc Ueno une exposition temporaire de lampions reproduisant des estampes japonaise de l'ère Meiji (fin XIXème siècle). Remarquez les tenues des militaires sur cette lanterne : elles sont inspirées de l'armée française du Second empire. Logique, car ce sont les Français ont formé les militaires japonais...
Chérie, j'ai rétréci Wolfi ! Mais non, il s'agit juste d'une poubelle habillée en lanterne lumineuse.
Avant de quitter le parc, nous montons une série de marches qui conduisent au temple Kiyomizu Kannon-do (清水観音堂). Comme son nom l'indique, il s'agit d'un temple dédié à la déesse bouddhique Kannon. C'est aussi une réplique un peu plus petite du temple Kiyomizu-dera de Kyoto (cf TR du 27 septembre), mais en plus petit et sans la pagode (et sans la pluie ). Construit en 1698, il survécut par miracle aux guerres entre les partisans du shogun et du Tennō (l'empereur), au tremblement de terre de 1923 et aux bombardements américains, ce qui en fait un des plus anciens temples encore debout de Tokyo (les autres ayant été reconstruits souvent à l'identique après la guerre). Kannon y est invoquée par les femmes stériles qui désirent un enfant. C'est donc l'antithèse de Jizō , le petit bouddha avec sa bavette rouge dédié aux enfants avortés. Les (futures) mères y déposent des peluches afin de s'attirer la fécondité de Kannon et tous les ans le 25 septembre, elles sont brûlées (les peluches, pas les mères ) dans un feu de joie. Flûte, on l'a loupé de peu.
Dites, on l'aurait pas déjà vu, ce temple ? Effectivement, le Kiyomizu Kannon-do est une réplique du temple Kiyomizu-dera de Kyoto de Tokyo.
Non loin du temple, on change d'architecture... et de pays avec ce café pas vraiment typique !
Un peu en contre bas de l'esplanade du temple se trouve la statue de bronze de Saigo Takamori 西郷 隆盛, plus connu en occident sous le surnom de « Dernier samouraï ». Son histoire a été librement adaptée au cinéma dans le film éponyme d'Edward Zwick avec Tom Cruise et Ken Watanabe dans le rôle du samouraï. Ca tombe bien, son histoire va me permettre d'évoquer une autre tradition japonaise .
Contrairement au film éponyme avec Tom Cruise et Ken Watanabe, le dernier samouraï était assez gros, comme sur la statue, fort laid , mais très grand pour un japonais puisqu'il mesurait 1m80.
Né en 1827 dans une famille de samouraï de second rang, Saigo Takamori adopte les idées pro-occidentales de son daymio (seigneur) prônant l'ouverture au monde et donc en opposition à la société fermée des shogun. A la mort de celui-ci, il entre en disgrâce et est envoyé en exil par le Shogun. Faisant profil bas, il est réhabilité bien des années plus tard, lors de la guerre civile en 1866-67, et est missionné pour aller plaider la cause du Shogun auprès du Tennō. Mais il retourne sa veste, constitue une armée et s'empare d'Edo avec ses troupes de samouraï. Après l'abdication du dernier shogun, il est nommé maréchal et membre du gouvernement provisoire. Il entreprend alors d'envahir la Corée, qui ne reconnaît pas le pouvoir impérial, espérant ainsi canaliser l'attitude guerrière de son armée désœuvrée et diminuée (le port du sabre est désormais interdit dans la nouvelle société). Le reste du gouvernement, ayant peur de l'intervention de l'occident, s'y refuse. De dépit, Takamori se retire dans sa province natale où il s'entoure de plusieurs samouraï également déçus par le nouveau régime qui met à bas leurs valeurs et surtout leur rôle dans la société postféodale. Bientôt, sa province devient quasi indépendante du pouvoir de Tokyo. Deux idéologies s'affrontent : d'un côté, celle de Takamori, symbole d'une classe réactionnaire qui se refuse au changement social et se bat pour sa survie, de l'autre, un ordre nouveau ou le talent, l'argent et l'influence prennent le pas sur la naissance. L'affrontement avec la toute jeune armée impériale est inévitable et le choc est terrible : plus de 300 000 soldats de l'armée impériale sont lancés à ses trousses. Blessé au combat, acculé au fond de sa province, il choisit de mourir debout, euh non, assis plutôt , se faisant seppuku pour éviter de se rendre et donc de mourir dans le déshonneur. Il sera réhabilité à titre posthume par l'empereur en reconnaissance de sa victoire sur le shogun, et la statue sous laquelle nous nous trouvons sera construite au parc de Ueno. La figure légendaire et romantique du dernier samouraï qui meurt dans l'honneur est née !
Seppuku ? Qu'est ce donc que cela me dire-vous ? Petite page culturelle pour terminer cette page d'histoire. Ames sensibles s'abstenir, c'est plutôt sanglant !
Seppuku (切腹) est un terme chinois à l'origine formé des mots « ouvrir » (切) et « ventre » ( 腹). Autrement dit hara-kiri (腹切り) me direz-vous. Que nenni ! Comme on peut le voir, les caractères 腹 et 切 sont inversés dans les deux mots et ça fait toute la différence : le seppuku est le suicide rituel des nobles samouraï et le hara-kiri, le suicide par éventration des basses classes du peuple. Pourquoi le ventre et pas plutôt la gorge ou la tête comme chez nous ? Tout simplement car, dans la tradition japonaise, le ventre est le siège du courage, de la volonté, des émotions (chez nous aussi, dans une certaine mesure, si on se réfère à ces expressions : avoir le cœur qui bat, avoir mal au cœur, la peur au ventre...). L'origine du mot est chinoise mais aussi sa pratique : dans la Chine ancienne, les dames dont le mari doutait de leur fidélité s'ouvraient le ventre pour prouver à leur seigneur et maître qu'elle ne portait pas l'enfant d'un autre (en Occident, la ceinture de chasteté avait le même objectif, mais l'avantage était que le chevalier pouvait réutiliser le « contenu » après son retour de croisade ). Curieusement, en traversant la mer de Chine au XIIème siècle, le seppuku change de sexe : la femme, jugée indigne de s'ouvrir le ventre, est désormais priée de se suicider par égorgement (quelle charmante évolution ! ). Tandis que le samouraï, pour retrouver son honneur perdu suite à une faute ou à un manquement au code d'honneur (le bushidō), rachètera sa lâcheté et/ou sa défaillance par un acte de courage, le seppuku.
Comme tout acte officiel - le mariage shintō par exemple (aucun rapport avec le seppuku... et encore ne dit-on pas « se mettre la corde au cou » )- cette tradition est extrêmement codifiée. L'acte s'effectue en public et non en solitaire. Le public, comme pour le mariage shintō, est réduit à quelques compagnons d'arme qui serviront de témoins à cette mort honorable. Le suicidaire est revêtu d'un kimono blanc (tiens comme la mariée ), bien serré par un obi afin de ne pas laisser trop d'entrailles sortir. Après s'être recueilli un instant, le samouraï s'assied en seiza (à genoux), les fesses tournées vers l'assistance. J'en vois déjà qui soupirent en disant « Oh mais pourquoi il nous tourne le dos, on verra rien ! » Et bien c'est comme ça ! Et puis c'est pas fini, attendez un peu. Le samouraï a devant lui une coupe de saké, quelques feuilles de papier de riz, de l'encre et un pinceau (au cas où une pensée poétique lui viendrait avant de mourir), un petit tabouret et un tantō (短刀), une sorte de poignard. Après avoir bu son saké (j'ignore si c'est en trois fois comme pour le mariage, ce qui ferait une similitude de plus ), il prend le tabouret bas qu'il place sous ses fesses, de façon à rester bien droit et digne dans la mort et ne pas tomber comme une grosse baudruche qui se vide de son air. A la gauche du futur mort se trouve généralement un ami surnommé le kaishakunin (介錯人), assis en seiza lui aussi. Cet ami se penche et se lève lentement sur les genoux, puis sur le pied droit. il dégaine son sabre, le katana, le lève à la verticale et attend [note de ptit lion : Euh j'espère qu'il a pas bu de saké avant parce que dans cette position, il risque fort de se vautrer...]. Le condamné peut réciter un poème de circonstance, une parole pour son ennemi, puis il entrouvre son kimono et saisit l'arme du crime, qu'il enroule dans le papier de riz afin de ne pas se couper les doigts en pratiquant l'incision. Ca serait trop con de devoir recommencer . Bon, vous êtes prêt, faut suivre car ça va aller vite et y a beaucoup de gestes à faire. D'un coup, il enfonce le poignard, sans crier de douleur (dignité toujours !), dans le côté gauche de l'abdomen sous le nombril et remonte légèrement dans la chair afin de faire une fente d'une vingtaine de centimètres en moyenne (tout dépend de la taille du ventre). Il sort le poignard de la plaie béante, le renfonce du côté gauche, en haut cette fois et redescend afin de faire un X, le jūmonji giri (十文字切り). Le tout bien sûr dans le plus grand silence et sans se plaindre ni pleurnicher , même si le jūmonji giri est réputé pour faire un mal de chien par rapport à seppuku simple [note de ptit lion : Ah y en a qui ont survécu aux deux pour témoigner ? note de Wolfi : Je sais pas, peut-être une chochotte qui a hurlé : それは痛い畜生 ちくしょう ce qu'on peut traduire par « Punaise mais ça fait mal ! »]. C'est à ce moment là que le kaishakunin intervient. Sabre levé, il abat l'arme sur la nuque de la victime mais pas à fond, s'arrêtant à la moitié du cou, afin que la tête reste attachée par un mince filet de peau au corps. Le but étant que la tête ne roule pas comme un ballon de football dans la pièce, ça ferait mauvais genre (ça va, vous n'avez pas encore vomi ? ). La tête penche maintenant sur le buste, un peu comme si le mort s'endormait. Ensuite, le corps doit être entraîné par le poids de la balle, euh de la tête et tomber avec élégance vers l'avant, ventre contre terre. Le kaishakunin secoue son sabre pour en retirer le sang avant de le rengainer et termine par une courbette vers le mort.
Comme on le voit, le kaishakunin a un rôle prépondérant pour abréger le supplice du suicidé. Si le crime qui doit être réparé par le suicide est particulièrement abject, le kaishakunin (qui peut être votre ennemi plutôt que votre ami d'ailleurs ), peut prendre son temps ou être plus ou moins doué [note de ptit lion : « Oups attends j'ai visé le bras, je recommence... Zut, là c'est la jambe, décidemment je suis pas en forme aujourd'hui. » ]. En cas de seppuku « forcé », il peut arriver qu'il n'y ait pas de kaishakunin, dans ce cas, le pauvre condamné fera sortir ses entrailles tout seul afin que sa mort soit plus rapide.
Bien qu'interdit après la restauration Meiji (1868), le seppuku fut encore pratiqué par quelques officiers lors de la défaite de 1945. Le dernier seppuku connu avec kaishakunin eut lieu en 1970 : il s'agit de celui de l' écrivain japonais Yukio Mishima. De nos jours, le seppuku est tout à fait anachronique. Quoi que. Savez-vous que le Japon a le taux de suicide le plus élevé au monde ? Si on compte 9 suicides pour 100.000 habitants en Europe et 11 pour 100.000 habitants aux Etats-Unis, on compte 26 suicides pour 100.000 habitants au Japon ! Ce taux élevé a d'ailleurs contraint les autorités à poser des portiques automatiques dans les stations de métro le long des voies. Mais pourquoi se suicident-ils au fait ? Sont-ils si malheureux ? En fait, on n'est pas si loin du seppuku et de l'influence du code d'honneur des samouraï, le bushidō, qui gouverne encore l'inconscient collectif de ce peuple. En effet, le Japonais ne se suicide pas toujours par désespoir ou par tristesse, mais parfois pour l'honneur. Un employé ayant commis une erreur préjudiciable pour sa compagnie, un patron ayant fait de mauvaises affaires, un homme politique impliqué dans un scandale, tels sont les nouveaux Saigo Takamori.
Ginza
18h00. Direction Ginza 銀座, littéralement « le siège de l'argent ». Et pour cause : c'est dans ce quartier que l'on fondait la monnaie d'argent à l'époque des shogun. Aujourd'hui, si on ne fabrique plus la monnaie à Ginza, on la dépense ! En effet, le quartier, réputé pour ses commerces de luxe, est un peu à Tokyo ce que sont l'avenue Montaigne à Paris ou la 5ème avenue à New York. En sortant du métro, il fait (déjà) nuit : le moment idéal pour visiter ce haut lieu touristique. Les immeubles modernes sont couverts de néons, d'enseignes électriques, d'écrans publicitaires et de journaux lumineux défilants, ce qui donne au quartier un petit air de New York, combinant les lumières de Times Square et le luxe de la 5ème avenue. Joaillerie, orfèvrerie, haute couture, maroquinerie, parfums... tout le gratin des boutiques chic y est. De Cartier à Yves Saint-Laurent en passant par Gucci, Dior, Armani, Chanel, Vuitton, Hermès et Bulgari, aucune marque ne manque à l'appel ! Faisons un peu de shopping ! Non, faut pas rêver, la moindre des babioles vendues ici viderait notre compte en banque et nous endetterait sur plusieurs générations . Nous ne savons où donner de la tête et des yeux : vers les enseignes lumineuses, l'architecture futuriste des immeubles ou les prix dans les vitrines ? Enfin là, c'est plutôt un carrefour qui retient notre attention : celui où se croisent la Chuo-dori et la Harumi-dori. Il s'agit paraît-il du carrefour le plus fréquenté au monde... par les piétons ! Et nous voulons bien le croire : à chaque passage au feu vert, c'est une nuée de personnes qui se met en ordre de marche et envahit la chaussée. Impressionnant ! . En tout cas, pas de problème pour traverser la rue grâce à cette géniale invention nippone (une de plus) : le passage pour piétons en diagonale ! Et oui, pas besoin de se taper deux routes à franchir : pendant quelques secondes, le feu passe au rouge pour toutes les voitures, quel que soit leur sens de circulation, et les piétons sont invités à traverser en diagonale, ce qui évite une perte de temps non négligeable.
Difficile d'imaginer que Ginza était au départ une zone marécageuse. Le quartier est devenu marchand au début du XVIIe siècle et se pose aujourd'hui comme l'un des lieux les plus branchés de Tokyo.
Le croisement entre la Chuo-dori et la Harumi-dori est le plus fréquenté au monde... par les piétons !
Le grand magasin Wako propose de la joaillerie, de l'horlogerie mais aussi du chocolat, de la porcelaine... bref, c'est un peu les Galeries Lafayette japonaises !
Hermès, Dior, Prada, Vuitton... Dans les années 80, Ginza était le quartier marchand le plus cher au monde... on comprend pourquoi !
Le building Hermès est l'un des plus étonnants, car formé de milliers de petits carreaux de verre. Un hommage évident au fameux foulard de la marque, le "carré Hermès".
A quelques centaines de mètre du carrefour, se trouve la tour Sony. Gigantesque vitrine des produits de la marque, nous ne manquons pas l'opportunité de la visiter. En cette année 2010, Sony commémore à sa façon l'anniversaire de Snoopy et ses amis. En effet, on fête les 60 ans des personnages créés par Charles M. Schulz. Pour l'occasion, un film en 3D sera projeté sur le plus grand téléviseur du monde en 3D de l'époque. Je dis « de l'époque », car comme tout va très vite dans l'électronique, ce qui en 2010 était à la pointe du progrès et que nous découvrions avec étonnement est depuis lors plus que dépassé, ou tout du moins devenu commun, même chez nous. Une charmante hôtesse nous accueille dans le hall d'entrée de Sony et nous conduit à l'ascenseur qui nous mènera tout en haut de la tour. Arrivés au sommet, nous nous trouvons en compagnie d'autres personnes qui attendent le début de la projection ayant lieu à heure fixe. Nous patientons en nous faisant photographier par un tout nouveau système (à l'époque ) de photo en relief, avec Snoopy apparaissant en incrustation sur l'écran du PC. Notre caméra et nos appareils photo étant en 2D, nous n'avons pas pu photographier le résultat. De toute façon, la prise de vue était interdite, confidentialité oblige.
Ah le spectacle va commencer ! Nous nous vautrons sur des poufs (les sièges pas les hôtesses ) et enfilons nos lunettes (pas les hôtesses ). Le film de cinq-dix minutes narre les aventures de Charlie Brown et de Snoopy, qui je dois dire ne m'ont pas laissé un souvenir indélébile. Avouons-le : maintenant, les télévisions 3D (sans parler des films en 3D) sont beaucoup plus communes qu'à l'époque.
La tour Sony fait office de "showroom" (vitrine) pour la marques : Nissan, Apple et d'autre lui ont emboîté le pas... à l'image de certaines marques automobiles présentes sur les Champs-Elysées à Paris.
Au sommet de la tour Sony, Snoopy et ses amis nous attendent pour nous faire découvrir les nouvelles technologies.
Confortablement installés sur des poufs, nous sommes prêts à découvrir les aventures de Snoopy en 3D. Bon, c'est en japonais, mais de toute façon, c'est surtout de la pub !
Matthieu est déjà plongé dans ses guides pour choisir le resto de ce soir... (ça va faire plaisir à Wolfi )
Les choses étant bien faites, pour redescendre, nous sommes obligés d'emprunter l'escalier et donc de parcourir tous les étages de la tour, qui sont une véritable vitrine pour la marque : téléviseurs, appareils photo, téléphones portables, ordinateurs, caméras, Playstation, etc., tout y passe. On commence logiquement la visite par... une boutique de vêtements et d'assurance vie ! Moui, je ne vois pas trop le rapport avec Sony mais bon, pourquoi pas. Nous arrivons à l'étage spécial touristes : les modèles d'appareil photo pour l'occident (avec clavier Qwerty, en langue anglaise et non japonaise) sont exposés pour attirer le chaland. Hum, pour de l'équipement que l'on pourrait croire Free Tax, c'est de l'attrape-nigaud : en réalité, les appareils sont encore plus chers qu'en Europe ! En effet, la plupart sont fabriqués en Chine, Corée ou Asie du Sud-est, là où la main d'œuvre est moins chère qu'au Japon. Ils sont ensuite réexpédiés au Japon où, en plus des frais de port, s'ajoutent les taxes japonaises. Et pour couronner le tout, cours du change Yen-Euro nous est fortement défavorable. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je pourrai m'acheter un nouvel appareil photo ! Outre ces merveilles technologiques, au même étage se trouve un traiteur italien. Il est bientôt l'heure de dîner, donc pourquoi pas ? Euh visiblement, mes compagnons ne sont pas trop d'accord : il est vrai que l'avant-veille, nous avons déjà mangé italien et il faut profiter que nous soyons au Japon pour tester les restaurants couleur locale. Tant pis, mon estomac attendra... Nous poursuivons notre visite : les (nombreux) téléviseurs plasma sont tous plus beaux que les autres, la Playstation tourne à plein et nous pouvons admirer le dernier cri des caméras vidéo, avec système de mise au point automatique, détection de visage ou stabilisateur spécial parkinsonien.
Non, ce n'est pas le musée des toilettes (qui était déjà fermé à l'heure où nous sommes passés), mais les toilettes de la tour Sony ! L'histoire ne dit pas si Matthieu a essayé tous les boutons...
Un des produits phares de Sony, le VAIO, est évidemment mis en valeur comme il se doit...
Matthieu : "Oh regarde ces animaux miniatures ! C'est vraiment un souvenir typique à ramener du Japon !" Wolfi : "Ne me dis pas que tu vas acheter ces horreurs !"
La touche Disney du jour a été dénichée... dans l'immeuble Sony !
Oh, une deuxième touche Disney, mettant en scène Oswald, personnage connaissant une seconde jeunesse depuis son apparition dans le jeu vidéo Epic Mickey.
Mais euh... encore ?! On est dans l'immeuble Sony ou au Disney Store, là ?
"Online guide for restaurants" : ça aurait pu être utile, mais malheureusement tout est en japonais...
Il n'y a pas d'âge pour se mettre aux nouvelles technologies... la preuve !
Et oui, Sony s'est également lancé dans... l'Assurance Vie!
Roppongi Hills
19h00. Il est temps de quitter Ginza pour un autre quartier branché : Roppongi 六本木, littéralement « Aux six arbres ». Autrefois quartier de villégiature de six familles de daimyo dont le nom comportait le kanji 木 (arbre), c'est également ici que se trouvait cantonnée une partie des troupes d'occupation américaines. De fait, de nombreux commerces occidentaux, boîtes de nuit et autres bordels y ont vu le jour et c'est donc naturellement ici que les américains expatriés se retrouvent toujours aujourd'hui [note de ptit lion : Non, nous n'y sommes pas allés pour ça , d'ailleurs les « hôtels de charme » n'étaient pas dans le quartier que nous avons visité note de wolfi : oui, les "hôtels de charme" c'était jeudi dernier mais tu as censuré le passage. note de ptit lion : Chut, mais tais-toi ! ]. Comme à Ginza, les néons et les enseignes brillent de mille feux, surmontés par les hautes tours du complexe commercial Roppongi Hills (六本木ヒルズ), qui doivent leur création à l'homme d'affaires Minoru Mori (森 稔). Au pied des tours, on peut « admirer » la statue en bronze d'une gigantesque araignée de 10 mètres de haut, œuvre de la sculpteuse franco-américaine Louise Bourgeois (non, pas Louise Bourgoin, ça c'est l'actrice ). L'œuvre fut baptisée par l'artiste « Maman ». Hum, je n'aurais pas voulu connaître sa mère.
Moi et Maman (pas ma mère , c'est le nom de cette charmante araignée réalisée par la sculpteuse Louise Bourgeois).
La tour la plus imposante du quartier est la Mori Tower. On peut monter au sommet des 54 étages (238 mètres) pour la « modique » somme de 1500¥ (13.50 €) par personne. Par l'escalier, c'est moitié prix (non je rigole ). Certes, c'est un peu cher, mais le billet comprend la visite du musée d'art moderne de Minoru Mori. Pas de chance (ou plutôt par chance quand on voit les goûts de Minoru pour « Maman » ), le musée est fermé pour rénovation ! Il faut dire que nous, ce qui nous intéresse, c'est surtout la vue époustouflante à 360 ° sur Tokyo. De jour et par temps clair, on peut même apercevoir le mont Fuji. Mais bon, de nuit, ça sera difficile. Par contre, nous avons une superbe vue sur la Tokyo Tower (東京タワー), conçue par l'architecte japonais Tachū Naitō (内藤 多仲) et construite en 1958 sur le modèle... de la Tour Eiffel ! Pour ne pas déparer face à sa consœur, la tour japonaise dépasse son modèle de 8,60 mètres, avec une hauteur de 332,6 mètres (contre 324 mètres pour la Française). La Tour de Tokyo est non seulement plus haute mais également moins massive que la Tour Eiffel. La différence de poids parle d'elle-même : 4000 tonnes pour la tokyoïte et 7300 tonnes pour la grosse parisienne.
La Mori Tower est la tour la plus haute du quartier (254 mètres). Une bonne raison pour nous d'y monter pour admirer la vue ! (au prix modique de... 13.50 € )
Hum, quelle est cette drôle de mini-tour au pied de la Mori Tower ?
... et bien, il s'agit du "Metro Hat", qui justement contient un escalier hélicoïdal menant à l'entrée de la Mori Tower !
"You're entering The Grid !" Euh non non, c'est juste l'ascenseur de la Mori Tower...
Devant les fenêtres, se trouvent des tables et des tabourets pour pouvoir contempler à son aise la ville aux mille et une lumières. A cet étage également, un bar lounge où un mariage est organisé ainsi que des boutiques de souvenirs. Si la vue est à couper le souffle, un regret : le reflet des lumières dans les vitres qui empêche de prendre des photos convenables. Avec ou sans flash, c'est affreux, il y a toujours une petite diode ou un panneau “sortie de secours” qui viennent s'incruster sur le cliché. Hum, c'est une façon comme une autre de vendre des cartes postales “exclusives” du coup, puisque impossibles à reproduire.
Le 52e étage de la Mori Tower nous offre un magnifique panorama nocturne sur la ville. Les deux tours violettes que l'on aperçoit au fond sont le Metropolitan Government Office (la mairie de Tokyo), mais nous en reparlerons plus en détail demain...
Sur cette photo, on peut en déduire que nous sommes en automne (ou en hiver). Pourquoi ? Car en été et au printemps, la Tokyo Tower est éclairé en blanc, et en automne-hiver, en orange.
Euh oui, bon, c'est peut-être un problème technique...
... Bon, en tout cas, on est en automne. Puisque je vous le dis !
Le sommet de la tour est ouvert jusqu'à 25h00 (sic), l'admission se faisant jusqu'à 24h00. Il n'est pas minuit mais 21h00 lorsque nous redescendons aux pieds de la tour. Après quelques photos de la Tokyo Tower changeant de couleur (contrairement au Rainbow Bridge ! [note de ptit lion : Ah décidemment, tu l'as mauvaise, celle-là ! ]), nous décidons de manger. Mais léger problème : il n'y a que des restaurants de luxe (genre L'Atelier de Joël Robuchon) et/ou occidentaux. Nous décidons donc de rentrer dans notre quartier de paumés plus euh, abordable dirons-nous. Nous tentons le restaurant près de la gare où nous avions voulu manger l'autre jour et qui était complet. Aujourd'hui il y a de la place, chouette ! Je prendrai un menu avec dix gyoza (délicieux), deux morceaux de poulet frit et un bol de riz nature. Bien sûr, un bol de soupe est inclus automatiquement dans le menu, le tout pour 590 ¥ (5.30 €). Ptit lion prendra cinq gyoza (petite pointure ! ) pour 190 ¥ (1.70 €) et un plat de bœuf accompagnés de légumes divers (soja, chou, laitue, carottes) à 490 ¥ (4.40 €). Matthieu prend un curry pas très bon (enfin d'après lui) pour 490 ¥ (4.40 €).
Décidemment, Joël Robuchon est partout à Tokyo (ici dans la Mori Tower) : nous avions déjà remarqué un de ses restaurants lors de notre promenade dans Marunouchi.
Plus grande que la Tour Eiffel (332 mètres contre 325), la Tokyo Tower s'en rapproche fortement en termes de silhouette. A droite, un bout de l'immeuble de TV Asahi.
La tour est éclairée par pas moins de 176 ampoules. Je sais, on s'en fout, mais j'avais envie de le dire. Notez la tenue et le teint de Wolfi, parfaitement assortis à la couleur de la tour, quelle élégance !
Une dernière vue sur la Tokyo Tower avant d'aller nous coucher... ah non pardon, faudrait peut-être qu'on mange avant !
Pas moins de dix gyoza (raviolis), deux morceaux de poulet frit, une soupe et du riz pour Wolfi... Mais t'as pas mangé depuis 10 jours ou quoi ?!
Moins gourmand, je me contenterai un plat de bœuf accompagné de soja, chou, laitue et carottes. Bon OK, j'ai aussi pris 5 gyoza...
Matthieu prendra une soupe, un curry et un œuf dur...
... un œuf mollet, pardon ! (ah t'aimes pas ça... dommage )
A 22h30, le ventre plein, les yeux encore pleins de lumières de la ville, nous pouvons rentrer au ryokan. Comme chaque jour, nous prenons notre bain au sentō. Nous sommes bientôt rejoints par un Ecossais, la cinquantaine bien tapée. Il se présente et nous également. Il nous explique qu'il est prof de massage et qu'il vient depuis 4 ans au Japon pour améliorer sa technique de massage japonais. Chaque année, il vient s'installer dans ce ryokan. En fermant les yeux, on se prendrait presque pour de vrais japonais : en effet, rien de plus agréable pour un Japonais que de tailler une bavette au sentō avec son voisin avant d'aller dormir dans son futon !
Effectivement, magnifique suite ! Tu devais être Japonais dans une autre vie
DLP : 2 jours février 1997, 1 journée décembre 1997, 1 journée Aout 1998, 1 journée 1999, 3 jours avril 2003 ( New York ), 1 journée juin 2006, 1 journée 8 Novembre 2008, 1 journée 23 Mars 2010, 1 journée 6 Octobre 2010, 1 journée 30 décembre 2010, 2 jours 13 et 14 Aout 2011, 3 jours 20,21,22 Février 2012 (Sequoia Lodge), 1 journée 5 Avril 2012, 1 journée 4 Juillet 2012, 2 journées 27 et 28 Octobre 2012, 1 journée 30 Décembre 2012, 1 journée le 23 Février 2013, 2 jours les 26 et 27 juin 2013, le 29 Décembre 2013, le 12 Avril 2014, le 22 Juin 2015 ( Santa Fé ) avec Rebecca, le 26 Décembre 2015, le 09 Février 2016, le 20 Avril 2016, WDW : 3 au 14 Juillet 2014 ( Coronado Spring Resort ) CM : Du 13 Décembre 2014 au 4 Janvier 2015 sur Autopia
Dimanche 3 octobre. Ce matin, nous sommes réveillés non par les petits oiseaux qui gazouillent dans les arbres du ryokan, mais par un brouhaha indescriptible : la maison, d'habitude si calme, est quasiment entièrement occupée par un groupe d'adolescents. En effet, la dernière année du collège catholique St Peter débarque tout droit d'Australie pour son voyage de fin d'études ! (au passage, ils se mouchent pas du coude, ça change de la classe de mer à Saint-Bigorneau-les-oies ! ) Je me rends aux toilettes avant de partir me laver. Hum, ce n'est pas chose aisée : suite à cette arrivée massive, les toilettes d'habitude « bleues » sont devenues « roses » (réservées aux filles), à cause de la forte proportion de représentantes de la gent féminine. Non sans mal, je trouve enfin l'unique WC réservé aux garçons. A peine la porte refermée que je sens celle-ci vibrer avec violence. Non, il ne s'agit pas d'un tremblement de terre mais juste d'une jeune australienne qui n'a visiblement pas compris la signification des petits hommes bleus et des petites dames roses !
Vers 9h00, nous sommes prêts et nous dirigeons vers la station de métro. En chemin, je fais l'inspection générale des troupes. Vous avez les parapluies ? Ben non, il ne pleut pas aujourd'hui. Ah oui, c'est vrai. Matthieu, t'as bien ton appareil photo hein ? Oui, c'est parfait. Moi j'ai ma boussole et le plan de la ville. Et mon Pasmo (carte de métro), flûte, où est-il ? Ah mais mince alors, je l'ai pas ! Ptit Lion lève les yeux aux ciels. Euh oui, bon, ça arrive à tout le monde d'être distrait. Tu l'as toi, ton Pasmo ? Ah ben non, il ne l'a pas non plus ! : Vite, nous retournons au pas de charge à l'hôtel. Au milieu des souvenirs, plans et autres cartes postales étalés sur la table basse, je retrouve mon portefeuille avec le Pasmo dedans. Ptit Lion avait oublié le sien dans sa poche de pantalon de la veille. Quand nous redescendons, les Australiens sont prêts eux aussi. Bon sang, pourvu qu'ils n'aillent pas à la même station que nous, ça va être un beau bazar sinon ! Matthieu étant resté dans la rue (il a préféré s'économiser en ne retournant pas au ryokan), la poisse n'a pas le temps de faire son effet : les collégiens vont à la station Hongo-Sanchome et nous à la station Todaimae. Ouf ! Un peu de calme, cela fait du bien après toute cette agitation matinale.
Il est 10h00 lorsque nous arrivons à Shibuya, un autre quartier branché de la capitale. Branché, c'est le cas de le dire : des écrans géants projettent des publicités et des bandes annonces auxquelles nous ne comprenons pas grand-chose. En ce dimanche, il y a un monde fou et les magasins sont ouverts. Shibuya est comme Ginza très fréquenté, mais les prix y sont plus abordables : moins de grandes boutiques de luxe, mais plutôt des magasins de fripes tendance ou d'électronique.
Salles d'arcade, boutiques, restaurants, écrans géants... Shibuya est un des quartiers les plus animés de la capitale.
Si vous ne savez pas quoi faire, venez passer votre après-midi à regarder la télé à Shibuya !
Même (surtout ?) le dimanche, les magasins de Shibuya sont ouverts, ce qui explique le monde incroyable présent sur les lieux.
Nous traversons un passage piéton en diagonale et nous voilà au pied d'un immeuble abritant le magasin Big Camera : tout pour l'électronique ! Sur plusieurs étages, appareils photo, caméscopes, téléviseurs, consoles de jeux et téléphones portables dernier cri nous tendent les bras [note de ptit lion : je sais bien que les Japonais sont en avance au niveau technologie, mais de là à dire que leurs appareils ont des bras ]. Etonnamment, les prix sont plus abordables qu'à Ginza ou qu'à Akihabara, la Mecque de l'électro (mais aussi le piège à touristes !). C'est pour moi l'occasion rêvée de dénicher mon nouvel appareil photo. Je remarque un appareil numérique Canon dernière génération : il s'agit de la version japonaise de celui que Matthieu vient d'acheter à la FNAC avant de partir. Le prix est très intéressant par rapport à la France, aussi sur ses conseils je l'achète avec une carte de 4 Go pour 25 180 ¥ (230 €) ! Le vendeur est particulièrement prévenant et très serviable, il me le met en anglais (par défaut, l'appareil était en japonais) et court à la réserve chercher un mode d'emploi en anglais également. Le chargeur de la batterie est conçu pour les prises japonaises, mais il me suffira d'acheter un adaptateur pour l'utiliser à mon retour en Europe. En parlant de batterie, j'en profite pour en acheter une seconde pour la caméra pour la somme de 8 400 ¥ (76 €). Là par contre, ce n'est pas donné (surtout qu'à Akihabara, elle était à 8 000 ¥ (72 €) ), mais bon, c'est nécessaire car nous tombons toujours en panne de batterie arrivés le soir.
Encore une salle d'arcade ! Evidemment, mes camarades m'interdisent d'y mettre les pieds...
... tout ça pour quoi ? Pour finir dans une boutique d'électronique ! Non, j'veux pas d'iPod, je boude.
Comparatif d'appareils photo : à gauche, le modèle européen, à droite, le japonais. Aucune différence ? Si, le prix ! C'est ici beaucoup moins cher qu'en France... Bon y a pas de réglages en français, mais c'est pas primordial...
Même pour ce qui est des rasoirs, les Japonais sont en avance sur nous ! (enfin je sais pas trop ce qu'il fait celui-ci cela dit ).
Anthony quant à lui recherche un câble pour relier son lecteur MP3 Sony à l'ordinateur (et accessoirement à son chargeur), le sien étant usé. Tête-en-l'air, t'aurais pas pu le chercher la veille dans la tour Sony ?! En plus pas de chance, au rayon Sony, pas de câble. C'est bizarre. Demandons à une vendeuse : « Konishiwa ! » En mi-anglais, mi-langue des signes, Anthony tente de se faire comprendre. La vendeuse fait son possible pour le renseigner mais visiblement n'a pas trop compris la question : elle l'emmène auprès du rayon adaptateur-secteur. Non, moi pas vouloir ça. Elle le dirige vers une autre vendeuse qui doit mieux comprendre l'anglais. Celle-ci l'écoute attentivement, écrit quelques mots en japonais sur un papier et nous dirige vers une troisième collègue. L'histoire ne nous dit pas si sur le papier, il était écrit, « Bonne chance ma pauv' fille avec ces boulets, mais j'ai rien compris à ce qu'ils voulaient » [note de ptit lion : Non, la mentalité japonaise n'est pas comme ça ]... Nous montrons le papier à cette troisième vendeuse. Hum, ben tout compte fait, à voir son air embarrassé c'est peut-être bien ce qui était écrit sur le papier ! Soudain, Ptit Lion a la présence d'esprit de dessiner au dos du papier le câble et la prise USB : miracle, ça marche, le yen est tombé ! (pour les non-belges : le franc est tombé /lə.fʁɑ̃.ɛ.tɔ̃.be/ (Belgique), se dit lorsque qu'une personne vient de comprendre quelque chose) Elle a pigé cette fois ! Comme quoi, si vous allez au Japon, entraînez-vous au Pictionary, cela peut vous être utile... La vendeuse emmène notre petite troupe devant les lecteurs MP3 de Sony. Hé, mais on vient de là ! C'est bête, on avait pas bien regardé : les câbles sont juste en bas du rayon des baladeurs. Le câble tant recherché nous revient à 1 180 ¥ (11 €), ma foi c'est correct. Nous retrouvons Matthieu un étage plus bas. Alors Matthieu t'as acheté quoi, toi ? Une carte mémoire ? Un zoom pour ton Nikon ? Euh non... deux bouteilles de saké. Le rayon boissons alcoolisées est en effet à côté du rayon informatique. Hum, deux bouteilles en verre à porter toute la journée, sans parler du transport jusqu'à Tokyo Disney Resort puis dans l'avion, je doute qu'elles arrivent entières !
Satisfaits de nos achats, nous sortons du magasin et tombons nez à museau avec la célèbre statue du chien Hachiko. Une statue de chien, c'est pas tous les jours que l'on voit ça, même dans la plus surprenante des capitales ! Pourquoi ce toutou a-t-il mérité d'être immortalisé par sa réplique en bronze ?
*** Dans la série Les Belles Histoires de Tonton Wolfi : Hachiko, le chien fidèle ***
Chaque soir, Hachiko attendait son maître, le professeur Eisaburo Ueno (aucun rapport avec le parc du même nom...), à la sortie de la gare, lui faisant la fête et l'accompagnant jusqu'à la maison. En 1925, son bon maître mourut au travail d'une crise cardiaque. Le soir venu, Hachiko l'attendit à la gare comme à son habitude, mais en vain. Pendant dix ans, la brave bête revint soir après soir dans l'espoir de revoir son maître. Il fut nourri par les vendeurs de yakitori qui le prirent en amitié, jusqu'à ce que lui-même rende son dernier souffle. Après la guerre et la disparition du quartier sous les bombes, on se souvint du pauvre Hachiko et une statue de bronze fut érigée en sa mémoire. Histoire vraie ou légende ? Je ne le sais, toujours est-il que son histoire fit le tour du Japon et fut inscrite dans les livres scolaires des jeunes nippons d'avant-guerre afin de leur apprendre la fidélité absolue envers leur maître (une valeur très importante au Japon). Aujourd'hui, c'est surtout un lieu de rendez-vous pour les citadins, un peu comme la fontaine Saint-Michel à Paris.
*** C'était La Belle Histoire du jour de Tonton Wolfi : Bonne nuit et à demain pour une nouvelle histoire ! ***
La statue de Hachiko le chien fidèle est un point de rendez-vous bien connu des Tokyoïtes.
Tiens, que fait ce wagon sur le trottoir (tiens ça me rappelle celui du sanctuaire Heian-jingu de Kyoto) ? Il s'agit en fait d'un Point information plutôt original.
Shibuya est un quartier jeune et branché, où même les anges s'éclatent !
L'architecture de Shibuya est encore plus originale que celle du quartier de Shiodome. Les formes audacieuses et design sont ici remplacées par des décors plus fantaisistes.
Les graffiti font vraiment partie intégrante du quartier, et certains, comme celui-ci, sont vraiment réussis...
Une boutique pour le moins originale ! On aurait du y entrer, ils avaient peut-être des modèles Disney...
Nous empruntons une rue (sans nom comme vous le savez à Tokyo) bordée de commerces en tous genres (notamment une boutique de... préservatifs ! ). Emportés par la jeunesse qui peuple le quartier, nous tournons à gauche, à droite, prenons tout droit en suivant les néons, enseignes et autres écrans télés géants avant de nous rendre compte que nous sommes bel et bien perdus. Ptit Lion tourne la carte et la boussole dans tous les sens. [note de ptit lion : Enfin, surtout la carte, parce que la boussole, ça sert à rien ] Mais où le destin nous amènera-t-il cette fois ? Dans quel endroit sordide vont nous mener nos pas, enfin surtout ceux de Matthieu le Poisseux ? Reverrai-je un jour ma Belgique natale et... AAAAAH !!! m'écrie-je tout d'un coup. Pincez-moi que je ne rêve pas ! Là, devant nous au pied d'un building moderne, un mirage, que dis-je, un miracle ! Un vitrail représentant la rose de Belle avec en dessous l'enseigne du Disney Store ! Par un heureux hasard, nous sommes en effet tombés sur celui de Shibuya qui n'était pas du tout prévu lors de ma planification des Disney Stores à visiter (comment ai-je pu le manquer celui-là ? ). Cela aurait été dommage, car il s'agit d'un des plus beaux Disney Store qu'il m'ait été donné de voir. L'extérieur est fait de deux entrées. La première sur le côté, que je viens de décrire, et l'autre en façade, surprenante pour ne pas dire ubuesque : un château rose avec tourelles et toits bleus a été littéralement écrasé contre la façade, comme encastré de force dans le building moderne par Godzilla en personne, ce qui donne un château tout déformé ! En cette période d'Halloween, l'entrée est garnie de citrouilles en forme de tête de Mickey et Minnie.
Le Disney Store de Shibuya : un des plus beaux que l'on a visités !
Tiens, c'est marrant, sur la façade de ce building, on dirait bien des Mickey cachés, non ?
... Mais oui ! Incrusté dans le bâtiment, ce château marque bel et bien l'entrée du Disney Store de Shibuya !
L'entrée latérale de la boutique parlera aux amoureux de la Belle et la Bête.
Le magasin s'articule sur trois niveaux avec des espaces thématisés selon des grands classiques Disney : l'atelier de Geppetto, le château de la Belle au bois dormant, la chambre des enfants de Peter Pan, la chambre d'Andy de Toy Story... Un escalier en colimaçon également déformé par ce que j'appelle « l'effet Godzilla » relie chaque étage. Ce Disney Store s'adresse bien sûr aux enfants mais également à un public adulte : on y trouve notamment des collectibles inconnus dans nos contrées, des petites boîtes à musique charmantes reprenant des airs Disney, des statues, des tas d'objets qui peuvent servir dans la maison, des bijoux, etc. Un stand fait la part belle aux téléphones portables Disney tous plus beaux les uns que les autres. Je choisis de rapporter des objets bien typiques du pays : un bol à riz Mickey avec baguettes assorties (made in Thailand ) et un numéro hors-série du Disney Fan spécial Halloween qui reprend tous les merveilleux objets Disney spécialement fabriqués pour cette période de l'année. Le magazine est également illustré de magnifiques photos des parcs de Tokyo Disney Resort, avec les parades et spectacles d'Halloween. A noter, la chorégraphie en images pour être fin prêt pour la parade. Messieurs, vous êtes prévenus, il vous reste deux jours pour faire honneur à la France et montrer que les guests de Disneyland Paris savent aussi bien se trémousser sur les chansons d'Halloween que les petits Japonais. Aussi ce soir : répétition après le bain !
La Fée Clochette nous accueille en haut de l'escalier en colimaçon...
... tandis que les bonnes fées de la Belle au Bois Dormant veillent sur nous au plafond.
Voici l'étage thématisé "Princesses". Les produits proposés ne tournent cependant pas tous autour de ce thème.
On est certes loin des vitraux du Château de la Belle au Bois Dormant, il n'en reste pas moins que ces ersatz sont fort beaux.
Mmmh, il est à vendre, ce Mickey apprenti sorcier ? Ah, c'est juste pour décorer ? Tant pis...
Sur chaque mur, des bas-reliefs issus de grands classiques Disney nous en mettent plein les mirettes.
La chambre d'Andy est fidèlement reconstituée. Il s'agit vraiment d'un décor, les objets sur l'étagère ne sont pas à vendre.
Les concept arts de Toy Story 1 : Pixar a fait bien des progrès depuis... Ah non, pardon, il s'agit des dessins d'Andy !
En bons geeks, Bayonne et Rex passent le temps en jouant à la console et pas n'importe laquelle : la Super Nintendo ! (the best )
Vous avez toujours voulu vous promener dans les décors de Peter Pan ? 1ère solution : vous descendez du bateau dans l'attraction Peter Pan's Flight (et vous faites gentiment raccompagner par la sécurité ). 2e solution : vous allez visiter le Disney Store de Shibuya !
Le soin apporté aux détails est assez bluffant. Ici, une photo des parents de Wendy, Jean et Michel.
Le magasin est si bien thématisé qu'on penserait être dans les décors du film dans lequel quelques objets sont à vendre plutôt que dans une boutique que l'on aurait vaguement décorée.
L'atelier de Geppetto fait également partie des décors. Il ne manque plus que le personnage (faut pas rêver non plus ).
Je me dirige vers la caissière et lui présente mon panier d'achat. La cast les place dans un sac Disney Store qui, comme de coutume ici, est scellé. Soudain, une autre cast, quasi-hystérique, me saute littéralement dessus ! Hum, la coquine que voilà, mon charme fou d'homme occidental à peine mûr aurait-il frappé ? Je ne comprends pas le japonais, mais j'en déduis d'après ses gestes qu'elle est en fait en admiration devant mes vêtements : chemise New Port Bay Club Disneyland Resort Paris, ceinture Mickey Limited Edition, sac à dos Disneyland Resort Paris et montre Walt Disney World . Non, je ne lui montrerai pas mon boxer Donald , je me contenterai pour lui asséner le coup de grâce de lui dévoiler ma paire de chaussettes Donald. Alors là, elle n'en revient pas et me félicite grandement par des petits cris et des courbettes. Il faut dire que si dans les Disney Store, les boutiques du Resort tokyoïte et les revues telles que Disney fan, les vêtements Disney sont monnaie courante, il n'y a pratiquement rien pour les hommes. Encore pire que chez nous : pas de T-shirt, de chemise, de cravate, de chaussettes, de vestes ni de pulls pour la gent masculine. Cette touche de fantaisie n'est semble-t-il pas autorisée dans la garde-robe du salaryman japonais, plus habitué aux costumes classiques, aux couleurs sombres, aux tenues certes décontractées le week-end mais dignes et discrètes. Bref, il était temps que Disney rachète Marvel pour contrebalancer cette connotation trop féminine et trop rose bonbon. Cela dit, nous sommes en 2012 et malgré le rachat de Marvel, il n'y a pas plus de tenue masculine dans le Disney Fan actuel ! [note de ptit lion : Parce que tu crois que les hommes vont porter des costumes-cravate Spiderman ? ][note de Wolfi : ben j'ai bien acheté des chaussettes Iron Man ]
"Alors voyons, qu'est-ce que je vais pouvoir acheter pour mettre dans ma valise qui est déjà pleine alors qu'on n'a pas encore visité Tokyo Disneyland ?"
La boutique fait la part belle aux produits spécial Halloween : Marie (des Aristochats), Stitch, Winnie ou le chat du Cheshire, tout le monde a droit à sa petite citrouille !
Le Disney Store abrite des collectibles inédits dans nos contrées...
... à l'image de ces figurines à l'effigie de Mister Jack ou de Mickey.
Inédites aussi, ces boîtes à musique sont bien plus discrètes que celles avec les princesses à Paris.
Dieu que c'est moche dirait Wolfi ! Ces modèles sont-ils arrivés dans nos contrées ?
Des baguettes, un bol à riz et un magazine Disney Fan : un choix pertinent de cadeaux Disney au pays du Soleil (de la part de Wolfi) . Tu veux pas qu'on regarde s'ils vendent du thé vert par hasard ?
Le Disney Store ne se contente pas de vendre des objets estampillés Disney, il vous propose carrément d'acquérir un forfait et un mobile de la marque !
Tout ragaillardis par ce détour inattendu , nous reprenons notre route. Midi vient de sonner et la faim commence à se faire sentir. Nous revenons sur nos pas vers la rue des djeunz' comme dit Anthony. « Burger King ! Burger King ! » s'exclame Matthieu ! « Ah non ! » réplique-je. On n'a pas fait tout ces kilomètres pour bouffer américain, on est déjà allé au McDo et on va se taper assez de fast-food comme ça à Disney ! Par tous les saint-kami, est-ce bien moi qui ai dit ça ? En écrivant ces mots, je me rends compte que le Wolfi qui faisait la grimace sur sa soupe miso le premier soir à Kyoto, a bien changé en quelques jours seulement... Le Japon m'a pris et m'a transformé !
Notre choix se porte donc (au grand dam de Matthieu) sur un restaurant typique, réparti sur deux niveaux. Le premier est complet et nous sommes invités à monter à l'étage. Nous commandons et payons d'abord avant même d'avoir rien reçu. Le restaurant étant bondé, la commande met un peu de temps à arriver mais qu'importe, nous avons encore le temps. Je prends du porc accompagné de légumes (tofu, patates, poivrons et carottes), un bol de riz, du chou chinois, une soupe miso et des cornichons pour 780 ¥ (7 €). Anthony et Matthieu prennent du poulet (avec la peau), un bol de riz et une soupe miso. Anthony et moi partageons un dessert : une coupe glacée dont la reproduction en plastique faisait terriblement envie en vitrine. La coupe comprend une boule de glace au café, des morceaux de banane, un moelleux aux framboises en morceaux et de la crème Chantilly avec une framboise congelée et des baies non identifiées ressemblant à des petites olives noires. Mauvaise surprise pour le lion qui n'aime pas la glace au café : je mangerai donc sa part.
C'est au tour de Matthieu de ne pas voir son caprice exaucé (après moi et ma salle d'arcade) : non, on ne mangera pas au Burger King !
Les doses sont légères, mais les plats sont goûteux, c'est le principal !
... Et pour ne rien gâcher, le tout est joliment présenté...
Quelle maîtrise ! Après un long entraînement de saisissage de nouilles, même les plus petits bouts d'algues ne résistent plus aux baguettes de Benoît-San !
Mmmh le beau dessert ! Quoi, du café ?! Quelle horreur, tu peux manger ma part, Wolfi... (surtout, ne montre pas que tu es désolé, hein )
Harajuku - Sanctuaire Meiji Jingu
13h00. Nous reprenons notre route vers Harajuku, le quartier situé au nord de Shibuya. Nous avons prévu de nous rendre au sanctuaire Togo où a lieu le dimanche un marché aux puces réputé d'après le Guide Vert. Peut-être de quoi trouver sinon la perle rare, quelques souvenirs à ramener à nos familles et amis. Nous longeons un parc qui une fois encore fait la part belle à la cuisine asiatique, une foire à la saucisse locale comme dit Ptit Lion, où nourriture exotique (oui, la saucisse est un mets exotique au Japon, il faut le savoir ) et camelots règnent en maître. C'est la deuxième que nous croisons en deux jours, à croire que les parcs de la capitale se transforment en kermesse le week-end ! A la sortie de la « foire », nous arrivons devant une grande rue et un panneau montrant le plan du quartier. Anthony et moi sommes perplexes quant à la voie à suivre. Devant nous, un grand passage pour piétons et un autre parc : celui de Yoyogi. Nous décidons de longer l'avenue (et donc le parc) en direction du sanctuaire Meiji Jingu, notre prochain objectif. A notre droite, se trouve l'ancien stade, construit pour les Jeux Olympiques de 1964 par l'architecte Kenzo Tange. En passant par un chemin à travers la grille, on peut voir le gymnase de plus près et même assister à une course d'athlétisme. Le gymnase couvert a un petit air d'église du Corbusier. Aujourd'hui, il sert principalement de salle de concert. D'ailleurs, des dizaines de lolitas et midinettes attendent le long des grilles pour voir leur idole, un chanteur inconnu par chez nous.
Matthieu lui, comme à son habitude lorsqu'il est fatigué, est en mode pilotage automatique et il trace bien devant. Tiens, à propos, il galope si vite qu'on ne le voit plus. C'est bizarre, y a deux minutes, il était devant nous et là on l'a perdu. Un grand blanc, ça doit se voir facilement quand même ! Si ça tombe, quand on observait le gymnase olympique, il n'a pas attendu ? Réfléchissons, la dernière fois qu'on l'a vu c'est devant le panneau près de la foire à la saucisse... Punaise ! S'il est en mode pilotage automatique, il a peut-être traversé le passage pour piétons et est déjà au parc de Yoyogi. Ah ben bravo, nous voilà perdus sans téléphone pour se prévenir [note de ptit lion : Rectification : LE voilà perdu, nous, nous sommes sur la bonne route ], et sans avoir fixé un lieu de rendez-vous, tout ça dans l'une des plus grandes villes du monde ! Mais qu'est ce qu'on va dire à sa famille si on ne le retrouve jamais ? Nous rebroussons chemin jusqu'au panneau et on patiente cinq minutes... dix minutes... un quart d'heure... Bon, y a qu'une chose à faire : moi je ne bouge pas , toi Anthony, tu vas aller fouiller le parc en face ! Et avec ou sans lui, on se retrouve ici. Pendant dix minutes Anthony, parcourt le parc en tous sens, profitant au passage des animations. En effet, le dimanche, le parc est le lieu de rendez-vous des jeunes Tokyoïtes qui y pratiquent leurs hobbies, notamment... le rock ! C'est à celui qui nous fera le plus beau Johnny... enfin plutôt le plus bel Elvis, banane comprise (attention, le Elvis des années 50, pas la baudruche au costume voyant des années soixante-dix ). Enfin c'est ce qu'on m'a dit, car seul Anthony en a profité, vu que moi je faisais le guet (et non le gay) près de la foire à la saucisse. Après dix minutes, le revoici, les mains vides : toujours pas de Matthieu. Bon ben tant pis, on avance en espérant le retrouver sur le chemin du sanctuaire Meiji Jingu. Après tout, Matthieu est distrait mais il connaît le programme du jour. Nous repassons donc devant le gymnase et les groupies qui attendent leur idole, puis on arrive à un nouveau carrefour. Et là qui retrouve-t-on, de l'autre côté d'un autre passage pour piétons avec un grand sourire : non, pas Elvis, suivez un peu ! Mais bien cet enf* de Matthieu qui est à deux doigts de se prendre mes cinq ! Mais qu'est ce que tu fais là toi ?! Ca a pas suffi qu'on perde le lionceau hier, faut que tu t'y mettes aussi ! Ah ces gosses... En fait, Matthieu n'aurait pas vu qu'on se dirigeait vers le gymnase et donc, en traçant comme il l'a fait, il nous aurait perdu, puis serait revenu au panneau de la foire à la saucisse et nous aurait attendu quinze minutes avant de traverser des fois qu'on serait partis sans l'attendre. Comme si c'était notre genre ! [note de ptit lion : Ben euh c'est vrai, on y a pensé à un moment quand même...] Bref, quarante-cinq minutes d'angoisse et de temps perdu alors qu'on a un programme super chargé ! Mais bon, tout est bien qui finit bien, le principal c'est qu'on se soit retrouvés. De toute façon, on est du bon côté de la chaussée maintenant : le sanctuaire Meiji Jingu est tout près normalement. Nous prenons une route piétonne qui s'enfonce dans une forêt en plein cœur de la capitale nippone. A l'origine, 130 000 arbres venant de toutes les régions de l'empire du soleil levant ont été plantés pour arborer le parc de 70 hectares qui entoure le sanctuaire consacré au Tennō Meiji et son épouse kōgō Shōken.
Hum, tout le monde n'a pas le rythme dans la peau. Les plus jeunes semblent plus doués que leurs aînés...
La forme du gymnase olympique de 1964 ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr ! Il s'agit de la silhouette des maisons traditionnelles japonaises !
Aujourd'hui, il y a entraînement, et nous passons quelque temps à regarder les athlètes s'époumoner... tandis qu'on était en train de perdre Matthieu (non non, il n'a pas piqué un 100 mètres, il a juste pas vu que nous nous étions arrêtés et a donc tracé sa route ).
Ces lolitas attendent le début du concert de leur idole (une espèce de pop-star japonaise)... bonne attente alors, nous ne sommes qu'en début d'après-midi !
Rockers à la Elvis et midinettes à robes à pois... il y a comme un petit parfum de Grease sur le parc Yoyogi...
Que diriez-vous d'un petit cours de linguistique monarchique nippone ? Rappelons que empereur se dit Tennō en japonais : 天皇。. Littéralement, on pourrait traduire par « le Souverain Céleste ». Attention, Tennō ne s'emploie que pour l'empereur japonais : pour l'empereur de Chine ou pour Napoléon, on parlera de kōtei (皇帝. ). Lorsque les japonais parlent de l'empereur Akihito, ils le nomment Tennō Heika : 天皇陛下, littéralement « Sa Majesté le Souverain Céleste ». On dira également, « Sa Majesté actuelle » en parlant de l'empereur régnant : Kinjō Heika 今上陛下. Comme on le voit, on ne cite jamais le prénom du souverain, actuellement l'empereur Akihito. Ce prénom, reçu à sa naissance, ne lui sert que pendant sa vie de prince héritier, et bien sûr dans les autres langues que le japonais. Après sa mort, Sa Majesté actuelle n'est plus et donc retrouve un prénom : il s'agit d'un autre prénom que son prénom de prince héritier. Il prend en effet le nom de l'ère que son intronisation a inaugurée. Ca n'a pas l'air trop clair ? Bon, je prends un exemple : Meiji, au hasard (puisqu'on va à son sanctuaire ). Son nom d'enfance (on va quand même pas dire son nom de baptême, notion exclusivement chrétienne) était Mutsuhito. De son vivant, les japonais disaient Tennō Heika : « Sa Majesté le souverain céleste ». Après sa mort, ils en parlent en disant 明治天皇 (Meiji Tennō) : le souverain céleste de l'ère Meiji ( 明治時代, Meiji jidai). Le nom de l'ère et donc le nom posthume du souverain sont choisis lors de chaque nouveau règne. Notons au passage que le fait de changer d'ère à chaque règne est assez récent, elle date de la restauration de Meiji Tennō justement. Meiji a choisi les kanji (明, mei) : la lumière et (治, ji) pour gouvernement : meiji est donc l'ère du « gouvernement éclairé ». Pour être complet, sachez qu'il existe également un nom pour les empereurs ayant abdiqués. On parle d'empereurs retirés. Au Moyen Age, le Tennō pouvait abdiquer, non pour prendre une retraite bien méritée mais pour exercer le pouvoir en temps que régent au nom de son fils mineur le nouveau Tennō. Le jeune Tennō étant dieu vivant, il était considéré comme trop "pur" pour exercer des tâches ingrates comme assurer le gouvernement du pays. Son père ayant renoncer à son rôle divin pouvait exercer pleinement les pleins pouvoirs. Cet empereur retiré portait le titre Daijō-Tennō (太上天皇) ou tout simplement en abrégé jōkō (上皇). A noter que l'empereur Akihito, ayant exprimé sa volonté de prendre sa retraite, le gouvernement du japon, a préparé une loi spéciale modifiant la loi de succession au trône qui date de la constitution forgée par les américains après la guerre. Le prince héritier recevra le titre de Tennō tandis que Ahihito de son vivant sera appelé suivant l'ancien titre médiéval de Jōkō (上皇). Parlons maintenant de son épouse l'impératrice. Si vous avez tout compris pour Meiji, c'est facile, les mêmes règles s'appliquent. Si vous n'avez pas compris, relisez le paragraphe précédent. Meiji Tennō épousa la noble dame Ichijō Masako (一条勝子), fille du seigneur Ichijō issu de l'illustre famille Fujiwara. Vous vous souvenez, la famille Fujiwara qui mariait ses filles à l'empereur mineur pour pouvoir gouverner comme régent durant le Moyen Age (sinon retournez au séjour de Nara). Masako est son prénom de naissance. Comme de coutume, il est fort mal vu de l'appeler par son prénom, donc, de son vivant on parle d'elle comme de 皇后陛下, Kōgō Heika « Sa Majesté l'impératrice ». Après sa mort, on parle d'elle comme de l'impératrice Shōken (昭憲皇后 Shōken-kōgō ). Shōken est son nouveau nom qu'elle reçut après sa mort. Le titre officiel en japonais kōjō est uniquement utilisé par l'épouse du Tennō ou sa première épouse lorsque le Tennō avait d'autres femmes. Ces dernières ayant le titre de concubine : 女御, Nyōgo. Attention, le terme Kōjō ne peut être utilisé que pour l'impératrice consort. Les huit impératrices ayant régné (fille de l'empereur ou veuve de l'empereur) sont appelées en utilisant le titre « tennō » 女性天皇 josei tennō, c'est-à-dire « souverain céleste féminin ». Vous avez compris ? Hum, vous saurez tout lorsque vous saurez que la veuve d'un Tennō et mère du nouveau s'appelle 皇太后, Kōtaigō (impératrice mère). Si son fils meurt avant elle et que sa belle- fille est toujours vivante (et donc devient la nouvelle kōtaigō), la grand-mère du nouveau empereur devient 太皇太后, Taikōtaigō (grande impératrice douairière).
Mais revenons au Meiji Jingu. Le sanctuaire fut construit en 1920, huit ans après la disparition du monarque. Entièrement détruit par les bombardements américains en 1945 (ce qui est devenu une habitude pour les monuments tokyoïtes ), il fut reconstruit à l'identique en 1958. Nous approchons de l'enceinte sacrée du sanctuaire : nous passons en effet sous un magnifique Torii de 12 mètres en bois de cyprès naturel (pas rouge) taillé dans un arbre âgé de 1700 ans. Le symbole impérial, le chrysanthème, nous confirme que nous sommes sur la bonne voie. L'allée est bordée de barriques de saké et de tonneaux de vins de grands crus français ayant été bus lors de l'intronisation du souverain. Nous passons sous un second Torii en cyprès plus petit que le premier juste devant le sanctuaire. Celui-ci est composé de plusieurs bâtiments et d'un péristyle entourant une grande cour.
Voyons ensemble quel sont les éléments de ce sanctuaire. Nous passons sous le Torii, la porte qui en délimite l'enceinte. Devant nous se trouve la fontaine Temizuya (手水舎), où le fidèle se purifie avant de se présenter devant le kami en se lavant. Attention, le rituel est précis : commencez par vous laver la main gauche, puis la droite. Versez ensuite de l'eau dans la main gauche à l'aide d'une sorte de louche, le hishaku (柄杓), puis portez votre main à la bouche pour la purifier. Flûte ! Du coup, votre main gauche a de nouveau été souilllée par votre bouche : encore un petit coup sur la main gauche. Rincez ensuite le manche de la louche avec l'eau qui reste dedans (toujours pour purifier). Et voilà, vous êtes « propre » !
Sur le côté se trouve le Shamusho (社務所), le bureau où l'on peut acheter des amulettes ou des plaques votives en bois, les ema (絵馬). On accède ensuite au Kaguraden (神楽殿) : le bâtiment où les nonnes (miko) effectuent des danses rituelles pour le kami. Devant nous se trouve le bâtiment principal du sanctuaire, le Honden (本殿) : il s'agit de l'endroit le plus sacré du site, exclusivement réservé aux kami (ici l'empereur Meiji et kōgō Shōken). Même le clergé n'y accède que lors des grandes cérémonies. Ses portes sont fermées et protégées de la vue des passants. La longueur du bâtiment, de style nagare-zukuri (流造, « style coulant »), est très réglementée : elle doit être de 1 à 11 ken, mais jamais de 6 ou 8 ken. Qu'est ce donc que ce ken ? Non, il ne s'agit du copain de Barbie ou d'un héros de manga du Club Dorothée, mais d'une unité de mesure : ken (間 ce qu'on peut traduire par baie, il s'agit de l'espace entre deux piliers.) 1 ken équivaut à plus ou moins 2 mètres. Bien que le système métrique ait remplacé le système du ken, on utilise toujours cette mesure pour les tatamis : un tatami mesure 1 ken de long et 1/2 ken de large. A l'intérieur du bâtiment se trouve le go-shintai (御神体), littéralement « le corps sacré du kami ». Il s'agit d'un objet naturel (une pierre, une source…) ou fabriqué par l'homme (miroir, bijou, statue...). Contrairement à ce que son nom indique, il ne s'agit pas réellement du corps du saint kami mais plutôt de son réceptacle, c'est-à-dire le lieu où le kami se loge pour être accessible aux hommes. Un peu comme la lampe pour le génie d'Aladdin . Durant les fêtes religieuses, le shintai (et donc son kami) est porté en procession dans de petites châsses, les mikoshi (神輿), qui protège le shintai du regard des fidèles. On en a déjà parlé dans le chapitre du Senso-ji et à Nara avec le kami de la glace. Anthony, n'étant pas au courant des us et coutumes se fait enguirlander en s'asseyant sur les marches du Honden avant de me prendre en photo : aucun respect ces étrangers !
Les autres parties du sanctuaire sont le Noritoden (où la liturgie Shinto est récitée), le Naihaiden (la salle sanctuaire intérieur), le Gehaiden (la salle sanctuaire extérieur), le Shinko(la maison du trésor) et le Shinsenjo (la cuisine consacrée à la préparation des offrandes de nourriture). Niveau architecture, Les matériaux utilisés sont principalement le bois de cyprès japonais avec des plaques de cuivre (oxydées et donc vert de gris) pour le toit.
Pour peu que le calendrier soit favorable, il n'est pas rare d'assister à des mariages shintō. Et c'est précisément le cas aujourd'hui, car nous croisons de nouveau une jeune femme coiffée d'un watabōshi et vêtue d'un uchikake entièrement blanc. Devant la noce, Anthony sort une bouteille afin de se rafraîchir : interdit de manger et de boire au sein du sanctuaire lui dit-on. Décidément, c'est pas son jour !
Le sanctuaire Meiji-Jingu est niché au cœur d'une forêt dont les arbres (plus de 100 000) proviennent de dons faits par les Japonais en hommage à l'empereur et son épouse.
Ce torii (taillé dans un cyprès de plus de 1700 ans d'âge !) nous indique nous sommes sur la bonne voie... Bon avouons-le, tous les promeneurs marchent dans ce sens également .
Quand on voit le nombre de tonneaux qui bordent l'allée menant au sanctuaire, on se dit que la route tient plus de la tournée des bars que du chemin de croix !
Mais c'est que c'est pas de la piquette en plus ! Qui aurait cru que les Japonais étaient amateurs de bons vins français (enfin, surtout dans un sanctuaire ) ?!
Le dernier torii marque l'entrée du sanctuaire proprement dit. Mais cela vaut-il vraiment la peine de venir de si loin pour voir des torii de cyprès ? (voilà, ça c'est fait )
Ces petites tablettes en bois, appelées ema, permettent aux fidèles d'inscrire leurs souhaits et leurs prières.
Au nord du péristyle, se dresse le Honden (bâtiment principal du sanctuaire).
Le symbole impérial, le chrysanthème, est omniprésent dans le sanctuaire. Ce qui n'est guère étonnant puisque celui-ci est dédié à l'empereur et à son épouse.
Tiens, encore un mariage traditionnel. Alors petit quizz pour savoir si vous avez bien suivi le TR d'hier : comment s'appelle le chapeau de la mariée ? ... le wataboshi ! Ceux qui n'ont pas su répondre ont droit à un cours de rattrapage ici.
Ah, un autre mariage : alors, qui peut me dire comment s'appelle le kimono portée par la femme ? ... Le Kakeshita, bonne réponse du fayot au premier rang (Wolfi, je t'ai reconnu ! ).
Nous aurons le privilège de voir un prêtre shinto en pleine méditation.
Même chez les arbres, il y a des originaux qui ne veulent rien faire comme les autres !
Les miko et les prêtres accueillent les pèlerins qui portent des sacs chargés de curieux présents : des dizaines et des dizaines de poupées et de peluches sont données aux religieux qui les examinent attentivement, puis donnent aux pèlerins un reçu en échange. Un étrange manège se déroule sous nos yeux : les jouets passent de mains en mains, du pèlerin aux nones et aux prêtres qui se les transmettent à la chaîne avant de les déposer précautionneusement sur des toiles cirées le long des murs du péristyle. Parmi ces jouets, des dizaines de poupées japonaises (notamment à l'effigie de l'empereur et de l'impératrice assis en tenue de cour), des petites geishas, du samouraï, mais aussi des Pokémons, des Mickey, Minnie, Winnie l'Ourson et autres peluches qui feraient la joie des collectionneurs. Mais qu'est-ce donc ? Des offrandes aux kami ? Des souvenirs en mémoire des défunts ? Des objets de sacrifices ? Sans le savoir, nous visitons le sanctuaire durant le festival de remerciement des poupées (Thanksgiving dolls ou en V.O. ningyou-kanshasai「人形に感謝する会」 ). Beaucoup de Japonais ne pouvant se résoudre à mettre leurs vieilles poupées à la poubelle comme de simples objets, que faire de ces reliques que l'on a aimées, admirées et chéries pendant tant d'années ? Pour répondre à ce besoin de la population, la fête de remerciement des poupées fut instaurée dans le temple bouddhiste de Kiyomizu Kannondo à Ueno. Pour les shintō, la cérémonie se déroule au sanctuaire Meiji. Il vous en coûtera 3000 ¥ (27 €) par sac plein de poupées ou jouets anthropomorphiques. Les prêtres procèdent à une bénédiction et une cérémonie d'exorcisme afin d'en chasser l'esprit des jouets [note de ptit lion : Afin de ne pas se retrouver avec des poupées ayant le syndrome Chucky ? ].
Tiens, le péristyle abritant les poupées affiche complet, mais que se passe-t-il ? Les nonnes et les religieux arrivent avec de grands draps blancs et rouges afin de dissimuler au public le moment ô combien difficile, où les poupées, débarrassées de leur âmes et purifiées terminent la journée... dans la benne à ordure pour faire place aux nouvelles arrivantes !
Le festival des Thanks Dolls commenté par Benoît-San, expert ès Festival des Thank Dolls (si si ).
Des milliers et des milliers de poupées sont entassées à l'intérieur du péristyle à l'occasion du Thanks Dolls Day (tiens pour une fois qu'on loupe pas un événement annuel ! ).
Pour vous donner une idée de la contenance du péristyle, sache que celui-ci fait 50 mètres de côté...
Si vous souhaitez faire don de Teddy (ou de toute autre peluche, peu importe le nom ), c'est très simple : présentez-vous auprès de ces miko qui vous délivreront un "certificat d'abandon"...
... Les employés prendront le relais pour trouver une place au chaud à Teddy...
En tant que Japonais, on n'est jamais trop prudent, le masque et les gants sont o-bli-ga-toi-res ! C'est vrai que quand on pense aux millions de bactéries qui fourmillent dans ces reliques dans lesquelles des milliers d'enfants ce sont mouchés, on se dit qu'il ne s'agit pas d'une vaine précaution. Bah de toute façon, tout ça finira à la poubelle...
Tiens qu'est ce que je disais ! Ce rideau blanc et rouge sert à se débarrasser pudiquement des encombrants une fois le péristyle rempli !
Vers 15h30, nous sortons du parc et arrivons au niveau du pont Harajuku où chaque week-end paradent des cosplayers. Une bande de jeunes porte des pancartes « Free hugs » et ptit lion ne peut s'empêcher d'y aller. Euh attention Anthony, pas trop près les accolades, je te rappelle qu'il est très mal vu de se toucher l'un l'autre en public [note de ptit lion : Rabat-joie ! ] !
"Câlins gratuits" ! Ben je vais pas me faire prier ! Oh ça va, Benoît, arrête avec tes bactéries, de toutes façon, on s'en est déjà pris plein au sanctuaire Meij Jingu avec toutes ces peluches !
Le pont Harajuku est réputé pour ses Cosplayers... Oulah, pas rassurant, celui-là...
... Celui-ci est nettement plus "kawai" !
De l'autre côté du pont, nous arrivons dans un monde bizarre et étrange, à savoir une ruelle pleine de monde, fréquentée principalement par des jeunes filles en tenues excentriques : collants roses, bottes en fourrure, maquillages outranciers... Normal, c'est la Takeshita Street, remplie de boutiques de fringues au look les plus fous : de la Lolita à la gothique - voire la lolita gothique –, du rockeur au surfeur hawaïen bronzé et au cheveux teints en blonds - ou rose, c'est selon -, de la soubrette à la cagole en hauts talons et sac Vuitton flambant neuf, en passant par les geeks et autres amateurs de peluches kawaï, nous voilà plongés au cœur du Japon non pas authentique, mais tel que fantasmé par les Occidentaux ! La Takeshita Street est le lieu de rendez-vous des principales tribus urbaines de jeunes adulescents. Ces lycéens et étudiants font leur crise d'adolescence dirait-on chez nous, avant de se couler dans le moule du « salaryman » ou de la « career woman » une fois leur diplôme en main. Ils dépensent tout leur argent de poche (fourni par leurs parents ou gagné le soir en faisant le caissier chez Lawson ou chez Seven Eleven) dans des téléphones portables à la mode ou dans des fringues. Malgré quelques tenues coquines, le tout reste bon enfant, on y voit même des familles se promener, ainsi que nos étudiants australiens qui sont venus se perdre dans la foule. A ce propos, Matthieu, reste bien près de nous cette fois, on va pas te courir après toute la journée ! La rue péniblement traversée, nous arrivons devant une station de métro et ptit lion se repère enfin : nous devons faire demi-tour dans cette rue noire de monde. Remarque, ça tombe bien, j'avais justement envie d'une crêpe (et non d'un costume de lapin de playboy ), je prends une Strawberry Berry Berry (non je ne bégaye pas) : chantilly, fraise, myrtilles pour 450 ¥ (4 €).
Que de monde dans la Takeshita Street, la rue la plus hype de Tokyo !
La Takeshita Street est très fréquentée, non seulement par des ados bien sûr mais aussi, plus surprenant, par des familles en promenade dominicale !
Non, ce n'est pas le terrier du lapin d'Alice au Pays des Merveilles, mais une boutique de la Takeshita Street.
Décidemment, qu'est-ce qu'ils ont avec les lapins ici ?!
Cette boutique est destinée aux ados, mais rien n'empêche d'un faire un tour pour trouver un cadeau de naissance !
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour attirer les touristes dans sa boutique !
Malgré les apparences, ces costumes restent bon enfant et ne sont pas là pour assouvir des envies perverses ! (enfin a priori, après je dis pas que certains le font pas... Matthieu ! Sors de ce magasin ! )
Si tu viens à Riooooo... euh à Tokyooooo ! (et plus exactement à la boutique Takenoko)
"1000 Yens pas cher, pas cher !" Euh oui mais pas cher quoi ? (le "All" peut laisser supposer que tout est à 10 €, remarquez )
Une petite faim, Wolfi ? Les boutiques "alimentaires" de la rue (crêperies, gaufreries, glaciers...) restent parfaitement dans le thème sucré et acidulé du quartier.
Ah ! Je savais que tu ne résisterais pas à l'appel de la crêpe fraise-chantilly !
Nous tournons ensuite dans une rue perpendiculaire à Takeshita Street. Tout est si calme tout d'un coup... Nous arrivons enfin à ce fichu sanctuaire, le sanctuaire Togo dont l'intérêt est donc le marché aux puces qui a notamment lieu tous les premiers dimanche du mois. Nous sommes le premier dimanche du mois, ça tombe bien ! Enfin, pas vraiment, parce qu'une pancarte explique que le marché aux puces est définitivement annulé… Hum, comme quoi, les guides de voyage, c'est bien mais s'ils étaient à jour cela serait encore mieux ! Bref, mon banquier est content, moi un peu moins. J'en profite de nouveau en ce jour du Seigneur pour faire mes prières au kami local. Nous redescendons par un petit jardin rempli de chats « sauvages » que ptit lion (solidarité féline ?) essaie en vain d'approcher. Ces chats curieusement n'ont qu'un tout petit bout de queue (hum, no comment ). Il s'agit en fait d'une race de chat typiquement japonaise, le chat bobtail. Ils sont nés comme ça, par mutation et donc ils n'ont pas subi de mutilations comme les cockers chez nous.
Le jardin du Togo-Jinja pullule de chats Bobtail (une variété de chats japonais ayant la particularité d'avoir la queue très courte).
La prière du jour, au Togo-Jinja, vous est présentée par Wolfi (comme d'habitude ).
Un moment de calme après l'agitation de la Takeshita Street, ça fait du bien.
Après les Oiseaux d'Hitchcock, voici les chats... qui pullulent littéralement dans ce petit parc.
L'originalité du temple Togo ? Le marché aux puces qui a lieu tous les 1ers dimanche du mois. C'est donc aujourd'hui ! Sauf que c'est annulé, pas de chance...
"Est-ce un homme ? Est-ce un travelo ?" Non, non, c'est juste Wegoman qui va faire ses courses à vélo.
La gare de Harajuku me fait un peu penser aux bâtiments de Fantasyland (comment ça, qui a dit "déformation passionnelle" ? ).
On se croirait presque perdu dans la campagne. Mais non, nous sommes bien en plein Tokyo, et il nous faut choisir notre nouvelle destination (c'est vrai que le nombre de panneaux fait un peu peur, mais on commence à avoir l'habitude ).
Cette vidéo nous donne l'occasion de découvrir les jingles et annonces du métro tokyoïte.
Dernière édition par wolfi le Lun 15 Mai - 21:29, édité 3 fois
17h00. On se rend à la station Harajuku pour nous arrêter à Shinjuku et trouver le Disney Store du quartier. Nous qui n'avions jamais rencontré de problèmes avec les transports, pour une fois, le train met 10 minutes à partir. Sans doute la poisse légendaire d'un de mes compagnons - que, par délicatesse, je ne nommerai pas - nous fait-elle rentrer dans les statistiques des 0,001% de trains japonais qui sont en retard. Mais nous arrivons à bon port. Difficile de se repérer au milieu de ces immeubles et magasins, nous sommes encore perdus. Nous en profitons pour faire quelques photos. Le soir est tombé sur Tokyo et Ptit lion s'énerve parce qu'aucun immeuble ne correspond au plan du Routard. Hum, depuis le temps que je le dis que leur fichus plans ne sont pas à l'échelle et ne servent à rien ! Mais où est donc ce Disney Store ?! Nous cherchons dans les rues environnantes, mais rien, pas une oreille de Mickey en vue. Pour finir, je relis l'adresse en Japonais. Le 9F me saute aux yeux : 9e étage bien sûr ! C'est donc probablement dans un immeuble qui contient de nombreuses boutiques. Bingo ! Nous le trouvons au Takashimaya, un grand magasin, au milieu des rayons jouets et bébé. Moins impressionnant que celui de Shibuya, il ne contient rien d'original par rapport aux deux autres et nous repartons bredouilles.
Le quartier de Shinjuku brille de mille feux (enfin plutôt mille néons...).
La nuit commence à tomber sur le périphérique et sur le NTT Docomo Yoyogi Building (le 3e plus haut gratte-ciel de Tokyo). Par contre, il est 10h30 en France, Matthieu en profite donc pour appeler sa copine.
Non Benoît, ne saute pas ! Promis, on va le trouver, le Disney Store de Shinjuku !
Que ce soit sur la route ou sur le trottoir, il y a toujours autant de monde en ce dimanche.
Aha ! Voilà donc où se cache le Disney Store que nous avions repéré. Cet immeuble abrite en fait un de ces grands magasins dont les Japonais sont friands.
La "Maison de Miki" ? Non mais, c'est quoi cette contrefaçon à deux balles !
Entre deux rayons de jouets, nous découvrons enfin le -vrai-Disney Store !
Il faut l'avouer, celui-ci est beaucoup moins impressionnant que celui de Shibuya. Il faut dire qu'il fait partie du grand magasin contrairement à l'autre, qui était indépendant.
Les décors de ce store restent très sympathiques, même si les objets vendus ici sont plutôt quelconques.
Un personnage NON Disney s'est caché dans ce décor, sauras-tu le retrouver ? (indice : il sourit benoîtement )
Découvrez en chanson le Disney Store de Shinjuku (sur un air bien connu, mais dans sa version japonaise ).
18h30. Il est malheureusement trop tard pour visiter certains immeubles contenant des innovations technologiques (notamment des toilettes high-tech ), car ils ferment à 18h. Nous nous éloignons des néons et des boutiques pour finalement nous retrouver au pied de tours gigantesques, dont une inspirée de Notre Dame de Paris : le Metropolitan Government Office (la mairie de Tokyo) aux reflets violets est particulièrement impressionnant et remarquable, surtout vu depuis l'agora en contrebas. Nous entrons dans le Sumitomo building pour profiter de son panorama gratuit sur toute la ville au 51ème étage. Il comporte en son centre un énorme puits de lumière jusqu'au rez-de-chaussée. Il permet de monter sans ascenseur en suivant une pente douce en colimaçon, mais nous privilégierons tout de même le mode mécanique (quoi, qui a dit fainéants ?! ). D'ailleurs, arrivé au 51e, je mets trop de temps à descendre et nous voilà repartis au rez-de-chaussée. Pas grave, on remonte immédiatement. Une fois en haut, le panorama couvre un angle certes limité, mais il est gratuit et quasi désert. Comme toujours, le plus dur sera de faire des photos potables en n'ayant aucun reflet dans les vitres.
Avec ces immenses immeubles néo-baroques et ces teintes crépusculaires, on se croirait presqu'à Gotham City !
Et là, on ne dirait pas le 30 St Mary Axe de Londres ? (mais si, vous savez , le suppositoire géant qui trône au milieu de la City ! )
Non, il ne s'agit pas d'une reproduction de Notre-Dame-de-Paris (ça va hein, ils nous ont déjà piqué l'idée de la Tour Eiffel avec leur Tokyo Tower ), mais de la mairie de Tokyo (Metropolitan Government Office) !
Les statues semblent se pâmer devant le building : l'architecte serait-il un brin mégalo ?
Cette immense agora offre une magnifique vue en contre-plongée des deux tours.
Non loin de la mairie se dresse le Sumitomo Building, qui offre un panorama gratuit du quartier en son 51e étage. Ce serait bête de ne pas en profiter ! (source : Tokyo Views)
Dans le Sumitomo Building, Wolfi ne peut pas s'empêcher de faire le pitre. C'est la fin de journée, c'est pour ça ?
Un puits de lumière naturelle (oui je sais, il fait nuit mais normalement la lumière naturelle passe ) traverse le Sumitomo Building de haut en bas.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour faire des photos potables (sans reflet ni lumière) !
Et voilà le résultat ! Mais est-il vraiment à la hauteur de l'effort fourni ?
Le Metropolitan Government Office photographié sous un autre angle après la vue en contre-plongée de tout à l'heure.
Vers 20h00, on commence à avoir faim. Et si on mangeait dans la tour ? Elle abrite en effet de nombreux restaurant le long de la pente. Nous trouvons notre bonheur au 50ème étage (ceux du 51e étant trop chers). On nous propose une table, elle n'a pas vue sur la ville et ses lumières, tant pis. L'établissement est bruyant, des groupes d'amis un peu éméchés au saké parlent et rigolent fort (une scène que nous avons vu à nombreuses reprises, les salarymen aimant se détendre de leur journée devant un bon repas bien arrosé ). Nous prenons tous les trois le même menu, qui nous change de « l'ordinaire » et se révèle être d'une grande fraîcheur : du riz recouvert de miettes de saumon, de crabe et de quelques œufs de poisson, une carapace de crabe remplie d'une sorte de crème et de fromage fondant avec des champignons, sashimi (poulpe, saumon et autres poissons inconnus), anguille fumée, tofu et petits légumes, soupe miso au saumon, salade fraîche et algue confite (1500 ¥ par menu, soit 13.50 €).
La tour regorge de restaurants assez huppés, mais celui-ci est plutôt bon marché.
Les plats semblent sortir de l'ordinaire ici... Allez, vendu !
Et nous voilà installés ! Ca va, on a toujours le sourire malgré la fatigue...
A défaut d'avoir la vue panoramique, les plats sont cuisinés devant nous, ce qui est souvent un gage de qualité !
Alors voyons. Mmmhh, les plats font la part belle aux fruits de mer et au poisson, ça change des nouilles et du curry. Miam !
21h00. Nous redescendons la tour de verre et empruntons un long couloir souterrain qui passe sous les immeubles. Nous arrivons à la station Shinjuku, une des plus grandes de Tokyo avec ses 50 sorties (heureusement, nous ne faisons qu'y entrer ) ! Nous prenons la ligne Marunouchi jusque chez nous. Matthieu est de plus en plus mal, il tousse de plus en plus et n'a pas l'air en forme. Ptit lion et moi « visitons » le quartier près de notre ryokan en cherchant ceux qui appartiennent au même propriétaire et dans lesquels nous aurions pu finir s'ils n'avaient pas été en travaux. De retour au ryokan, tiens, mais qui voilà ? Mais oui, notre groupe d'Australiens ! Quelle synchronisation tout de même... La journée s'achève comme d'habitude par notre bain traditionnel pour Anthony et moi. Nous sommes rejoints par un jeune Australien, avec qui nous faisons la causette : il nous explique être là depuis 16 jours et partir demain, après avoir vécu dans une famille japonaise et visité Kyoto ainsi que Disneyland (un peu le même parcours que nous, mais dans le désordre ).
La station Shinjuku est une des plus grandes de Tokyo. Elle comporte pas moins de 50 sorties : bon ben on en prend une au pif, on arrivera bien dehors de toute façon !
Tokyo vous regaaaarde ! C'est ce qu'on pourrait se dire en passant devant cette œuvre d'art située à la sortie de la station Shinjuku.
Vers 22h30, nous retrouvons Matthieu une fois de plus endormi sur son futon. Demain sera encore une grosse journée : visite du musée Ghibli. Je passerai le relais à mon ami Ptit Lion qui se fera une joie de vous conter cette visite. Je vous retrouverai le lundi après-midi et le mardi pour - enfin - notre arrivée à Tokyo Disneyland !
Ohhhhhhh J'avais lu votre TR il y a longtemps, ça fait plaisir de voir la suite, je la lirais demain et ça me donne encore plus envie d'écrire mon TR sur le Japon
Bonjour à vous trois, tout d'abord merci pour ce TR que j'ai savouré (c'est vraiment le cas de le dire) en 8 jours. Pas des soucis de lecture, j'aime lire une page par jour
Mais résultat depuis une semaine je suis prise d'envie de nourriture asiatique Tout y est passé, canard laqué, sushi, soupe
Je vais avoir peur de lire votre TR sur la Californie lol