Ce nouveau trip report est une merveille ! Non seulement on retrouve nos héros préférés dans leurs aventurs improbables le coût du métro ça sent le vécu !) mais en plus on apprend vraiment plein de choses sur le Japon, et quelles photos ! (je ne parle évidemment pas de la dernière série qui est parfaitement honteuse, mais qui sera sans doute parfaite pour un site de rencontres).
Merci d'avoir mis votre programme en première page ! Vous avez trouvé qu'il était équilibré, que vous en aviez fait trop, pas assez, etc ?
On n'en fait jamais assez ! Personnellement, je trouve qu'il était plutôt bien équilibré, on a pu faire presque tout ce qu'on avait prévu sans se presser...
Entièrement d'accord avec Ptit Lion, journée équilibrée et on a presque pu tout voir ce qu'on voulait voir. Certes on se pressait pas mais nos journées étaient bien fournies. En général on partait entre 9h et 9h30 grand maximum de nos hôtels pour y revenir souvent après 21h - 22h minimum.
8h00. Comme la veille, le portable de Matthieu nous réveille. Le soleil luit dans un beau ciel bleu. Un temps magnifique donc pour effectuer la visite romantique du Chemin de la Philosophie. Ce chemin, au Nord-Est de la ville, qui suit un petit canal est bordé de cerisiers qui donnent un cachet tout particulier au lieu lorsqu'ils sont en fleurs [note de ptit lion : Cachet dont nous ne bénéficierons pas, puisque nous sommes en automne ]. Ca et là, des temples (et oui, encore des temples ! ) n'attentent plus que notre méditation, d'où son nom.
9h00. Nous quittons le ryokan et nous nous acheminons vers la gare. En passant, nous nous arrêtons au Lawson. Lawson est une chaîne de superettes, la deuxième au Japon, juste derrière Seven Eleven. On y trouve des produits de première nécessité : nourriture, boissons et journaux. Anthony achète une bouteille d'eau pour la journée, une bouteille de jus d'orange pour Matthieu ainsi que pour moi et ma constipation passagère [note de ptit lion : passagère, passagère... faut le dire vite ! ] et un coca pour la journée. Et ô miracle ! Je trouve enfin un magazine Disney : il s'appelle Disney Fantasy Shop (500 ¥ soit 4.50 €) et il ne s'agit pas de BD, mais d'une sorte de catalogue vendant par correspondance des tas de gadgets et goodies.
Il n'est pas 9h00 et voilà déjà la première prise de la journée pour Wolfi : un numéro du magazine Disney Fantasy Shop…
... qui n'est rien d'autre qu'un catalogue pour décorer sa maison de fond en comble (même les toilettes ) à la sauce Disney !
On arrive à la gare, qui sert de desserte à plusieurs mode de transports : train, métro et autobus (on n'a cependant pas trouvé de Vélib' ). D'après les guides, pour nous rendre à notre destination, il faut prendre le bus n° 5. Hum, pas facile de s'y retrouver dans toutes ces enseignes et horaires en japonais. Heureusement, les chiffres nous sont communs et nous nous arrêtons donc à la ligne 5. De l'autre côté de la rue, on voit un bus 5 qui dépose ses passagers... Ah, sans doute celui qu'on doit prendre. Mais un autre bus arrive à l'arrêt, mais Matthieu s'y engouffre car il a vu le chiffre 5 dessus. Euh, mais c'était pas marqué 5 à l'avant, c'est bizarre, non ? Bah, on suit Matthieu et nous montons par l'arrière du bus. Les banquettes sont minuscules et je n'ai pas de place pour mes longues jambes. Le bus démarre rapidement. Déjà, nous arrivons au premier arrêt, mais que se passe-t-il ? Matthieu est en état de panique ! Mes cinq plus tard, il arrive à sortir : « On est dans le mauvais sens ! » Vite, vite, sortons du bus. On descend donc, mais en ayant quand même payé chacun 220 ¥ (2 €), hum c'est cher quand même pour 200 mètres !
9h45. Dépités, nous retournons à pied à la gare. En fait, nous avions pris une autre ligne 5, avec un kanji juste avant le 5. Hum, oui, ça voulait peut-être dire le 5bis ou quelque chose comme ça. Le 5bis ne passe que toutes les heures et le 5 toutes les cinq minutes, c'est bien notre veine, il a fallu qu'on entre dans le seul bis qui passe sur l'heure ! Ah, voici le bon bus qui arrive, on vérifie bien cette fois. Ici, on ne paye pas au forfait comme dans l'autre bus, mais en fonction de la distance parcourue. Nous montons par l'arrière (comme d'habitude) et prenons un billet dans la machine qui nous parle avec insistance. Aucune idée de ce qu'elle dit, « Prenez un ticket » je suppose. Puis une autre phrase après la fermeture des portes : « Avancez le plus possible loin de la sortie ! » Qui a dit que le japonais était difficile à comprendre ?
La gare de Tokyo est le point de départ de nombreuses lignes de bus. Difficile de s'y retrouver quand on n'a pas l'habitude (d'ailleurs on s'est trompés ).
Benoît nous explique comment fonctionnent les tickets de bus « à la carte ».
Au moment de monter dans le bus, on prend un ticket dans la machine de gauche qui indique à quelle station début notre trajet (par contre, aucune idée de l'utilité de la machine de droite).
Sur le ticket de bus, se trouve un numéro qui correspond au lieu, ou plutôt la zone où nous avons embarqué. Au-dessus du chauffeur, un panneau lumineux donne le prix à payer pour chaque zone. Etant montés au premier arrêt, nous avons tous les trois une place assise. Heureusement, les banquettes sont plus confortables et plus profondes pour nos longues jambes occidentales que dans le 5bis.
J'en profite pour sommeiller un peu tout en regardant le paysage, et ayant un œil sur le trajet, de peur que nous nous perdions à nouveau. Ptit Lion écoute de la musique sur son lecteur MP3 [note de ptit lion : L'été de Kikujiro si tu veux tout savoir ] tout en filmant et en photographiant de temps à autre. Notre bus traverse une grande rue commerçante bordée de buildings. Petit à petit, les buildings se font plus rares. Nous traversons des quartiers résidentiels avant de passer sur un large cours d'eau : la rivière Kamo-Gawa. Au bout de 40 minutes, nous voilà au pied des collines de Kyoto. Pour sortir, nous nous approchons du chauffeur et mettons la monnaie dans la fente, après avoir remis le ticket au conducteur. Le prix est de 220 ¥ (2 €) par personne. J'ignore comment mes compagnons ont su que c'était le bon arrêt. Heureusement qu'ils avaient un tant soit peu préparé le trajet : tout seul, je serais toujours en train de faire le tour de Kyoto, tournant et tournant sans fin dans la ville avec le bus n° 5.
Chemin de la Philosophie
En descendant du bus, nous apercevons déjà le charmant petit canal qui borde le chemin de la Philosophie et les cerisiers qui, évidemment, ne sont pas en fleurs à cette époque. Le premier temple (et le plus célèbre) est déjà indiqué : Ginkaku-ji, plus touristiquement appelé le Pavillon d'argent.
Bordant un canal au nord-est de Kyoto, le chemin de la Philosophie tire son appellation du philosophe Kintaro Nishida, qui se plaisait à marcher sous ses cerisiers.
La balade est notamment connue pour les nombreux temples qui parsèment ses alentours.
Pour les plus flemmards, une balade en pousse-pousse permet de se balader sans se fatiguer. En revanche, le Chemin de la Philosophie n'est accessible qu'aux plus courageux, à savoir… les piétons !
Pour y arriver, nous escaladons un chemin escarpé entouré de boutiques pour touristes, un peu comme les marchands du temple à Lourdes. Sabres (ou copie de sabres plutôt) de samouraï, estampes, éventails, chaussures traditionnelles, nourriture et boissons, sont proposés aux pèlerins et aux touristes. J'en profite d'ailleurs pour acheter des tongs en bois pour ma collègue, qui m'en avait fait la demande [note de ptit lion : « Wolfi Express j'écouuuute ? Des tongs japonaises ? Pas de problème ! »].
La rue qui mène au Ginkaku-ji est pour le moins touristique, mais pas désagréable pour autant. Et puis Wolfi y a même trouvé des tongs !
Pavillon d'argent (Ginkaku-ji)
Nous voici donc devant le guichet du temple : 600 ¥ (5.40 €) quand même ! Avant d'arriver au pavillon proprement dit, nous traversons une allée longeant un jardin sec qui est en train d'être ratissée par un jardinier. Un peu de culture : Le Ginkaku-ji, plus connu sous le nom de Pavillon d'argent dans nos contrées, fut bâti en 1474 pour abriter la retraite argentée du shogun Yoshimasa Ashikaga, petit fils du shogun qui bâtit le Pavillon d'or (cf TR de la veille). A l'origine, la bâtisse devait être plaquée de feuilles d'argent, comme le pavillon d'or le fut de feuilles d'or, mais la guerre de l'époque et la mort prématurée du shogun ne permit pas la concrétisation de ce projet onéreux. Il fut ensuite transformé en temple bouddhiste.
Le pavillon est donc en bois, de même forme que son grand frère, le Pavillon d'or. A proximité du temple, on note la présence d'un petit sanctuaire Shinto qui montre bien le syncrétisme entre les deux religions au Japon. En bon japonais shintoïste, je m'approche de l'autel pour faire mes dévotions au Kami. Un gros new-yorkais me regarde faire et explique à Anthony que je dois taper dans mes mains après avoir agité le gland de la clochette ! Mais pour qui il se prend, je le sais bien, peuchère !
Comme on peut le voir sur ce plan, le Pavillon d'argent n'est qu'un des nombreux bâtiments qu'abrite le site.
Derrière ces grandes palissades, se dresse le Pavillon d'argent.
L'accès au Pavillon d'argent se fait en longeant un jardin sec-humide (et oui, les deux à la fois c'est possible ! )
Les graviers sont râtissés chaque matin avec minutie.
Une des portes coulissante ouverte laisse entrevoir l'autel où se trouve la statue de Bouddha. Cette partie du temple est uniquement accessible aux fidèles.
Le temple situé à côté du Pavillon recèle de délicates estampes.
A l'instar du Pavillon d'or, le Pavillon d'argent est surmonté d'un Phénix (qui est d'ailleurs le seul élément argenté de l'édifice).
Et oui ! Le Pavillon d'argent n'a d'argent que le nom , le projet initial de le couvrir de feuilles d'argent ayant été sans cesse reporté.
Ca y est, Wolfi a pris goût à la prière shinto ! S'il a prié pour une météo clémente, ses souhaits ont été exaucés : sur nos 15 jours de visite, on a compté moins de 2 jours de pluie.
Après avoir mitraillé de photos le pavillon, nous traversons un jardin sec : une mer de sable et de graviers blancs alterne bandes lisses et lignes striées. Au milieu, un cône de pierres de deux mètres de haut qui brille, paraît-il, à la lumière de la lune [note de ptit lion : Malgré ma demande insistante, nous ne serons pas en mesure de vérifier cette information, mes comparses ayant refusé d'attendre la tombée de la nuit...].
Le jardin serait l'œuvre du célèbre peintre et poète japonais Soami.
Derrière Wolfi, s'étend le Ginsanden, qui représente la mer d'argent.
Ces cailloux brilleraient à la lumière de la lune. Oui bon, comme le temple ferme vers 16h00, on n'est pas prêts de le vérifier !
Le Kogetsudai est censé représente un volcan mais, selon la légende, ce tas de graviers aurait été laissé en l'état par les ouvriers quand les travaux ont été interrompus il y a plusieurs siècles…
A flanc de colline, la deuxième partie du domaine est un superbe jardin humide, fait de mousse, de petits arbres taillés, d'étangs et autres ruisseaux. Il est beaucoup plus vaste aussi. Des jardiniers enlèvent le moindre brin d'herbe et feuille morte au milieu du tapis de mousse. L'un d'eux me montre une petite rainette qui se trouve sous un buisson et Anthony, qui a l'âme d'un photographe animalier, ne se prive pas pour la prendre sous toutes ses coutures. Au sommet de la colline, on a une très jolie vue sur le pavillon et la ville de Kyoto.
La visite du jardin se poursuit en hauteur sur un chemin boisé. Une occasion de voir le pavillon sous un autre angle !
L'eau est très présente sur le site, que ce soit dans le jardin sous forme d'étang…
… ou de fontaine naturelle, qui se jette dans un bassin rempli de pièces laissées par les visiteurs superstitieux.
Un tapis de mousse recouvre les sous-bois.
Les feuilles mortes se ramassent à la balayette... (air connu)
Apparemment, la faune se plaît dans les jardins japonais… Pas étonnant, au vue du grand soin qui leur est apporté !
Du haut du jardin, une superbe vue de Kyoto s'offre à nous.
Une vue plongeante donnant sur la partie du temple réservée aux fidèles et aux moines.
Barrières et bouchent d'égout en bambou se fondent harmonieusement dans ce décor zen.
Nous redescendons par un petit chemin vers la sortie (à noter : les plaques d'égout en bambou pour ne pas dénaturer le site. ). Un oiseau chante et sautille sur la mousse. Anthony tente de le filmer tandis que Matthieu sort son appareil et son gros objectif pour le photographier. Plouf ! entendons-nous. Oh oh, Matthieu le poisseux ! Le capuchon de ton objectif vient de tomber dans le ruisseau à nos pieds et, tel un petit radeau, il est emporté par le courant ! Que faire ? Aucun jardinier en vue et personne n'ose franchir la petite barrière de bambou qui sépare le chemin du tapis de mousse et du ruisseau... Heureusement, notre photographe officiel a un deuxième objectif et donc peut utiliser ce deuxième capuchon.
A la boutique de souvenirs, j'achète un livre sur les magnifiques jardins de Kyoto (1800 ¥, 16 €) : dommage, au vu des photos, nous sommes arrivés trop tôt. L'automne est plus tardif que chez nous et donc les superbes érables japonais prennent leurs couleurs flamboyantes au mois de novembre seulement. La visite du Ginkaku-ji terminée, nous continuons sur le chemin de la Philosophie, mais celui-ci n'est malheureusement pas praticable : de jeunes plans de cerisiers été plantés et sont protégés des piétons, nous poursuivons donc sur la route.
Une promenade qui n'est pas uniquement prisée par les humains !
Oh comme c'est beau, une histoire d'amour naissante entre Matthieu et son sac ! Il est vrai que le Chemin de la Philosophie est une balade des plus romantiques .
A gauche du Chemin, des routes montent sur le flanc des collines et débouchent sur des rues parallèles bordées par de nombreux temples perdus dans les bois…
… tandis qu'à droite, en contrebas, se dressent des habitations plus ou moins cossues.
Restaurant Omen
Il est midi lorsque nous décidons de déjeuner. Nous repérons dans le Routard un resto qui a l'air d'avoir une très bonne réputation : Omen. Nous nous écartons du chemin, en contrebas duquel se trouve une rue avec le restaurant en question. La façade traditionnelle est très typique. La porte de bois est garnie de bannières que soulève une douce brise de fin d'été. A l'intérieur, au rez-de-chaussée, les hôtes mangent sur des tatamis, assis en tailleurs. Malheureusement, la salle est complète et nous sommes conduits à l'étage où se trouve une vaste salle meublée de tables occidentales et de chaises type « bistro ». [note de ptit lion : Mais pour un repas traditionnel sur tatamis, ce n'est que partie remise, comme vous le verrez dans les prochains TR... ]
Le devanture traditionnelle de Omen : oui je sais, ça veut dire « malédiction » en anglais, mais sans doute pas en japonais, puisqu'on en est sortis vivants !
Plutôt sombre, la salle à l'étage est « classique », contrairement au rez-de-chaussée où l'on mange assis sur des tatamis…
Dès que nous sommes installés, une serveuse nous offre un godet de thé vert chaud. Hum, chaud ou froid, c'est chou vert et vert chou : cela ne change pas le goût, aussi nous toucherons y à peine. Ptit Lion et moi prendrons un plat pour nous deux (2500 ¥, 22.50 €) : un plateau de dégustation avec du riz parfumé froid, des morceaux de tofu, une espèce de beignet sucré au contenu indéfini, des sashimis au thon, des boulettes saupoudrées de sésame, du porc fondant et bien gras et une foule de légumes et crudités. Le tout présenté de façon délicate et raffinée. Matthieu prendra (plus prudemment) du poulet grillé accompagné de fleurs de lotus (650 ¥, 6 €). Quant à moi, pour commander au moins un plat et faire bonne mesure, je prends une soupe miso (300 ¥, 2.70 €).
Le Japon (culinaire) sur un plateau !
Matthieu tente l'exotisme en commandant du poulet à la fleur de lotus.
Une soupe miso pour Wolfi dans laquelle surnagent quelques légumes...
Nous commençons à manger, la serveuse revient bientôt avec un plat composé de petits légumes crus et coupés en allumettes (chou vert, chou chinois, radis, épinards, oignons verts, champignons, gingembre...), ainsi que des graines de sésame, des pétales de fleurs jaunes et des pousses de soja. Elle nous remet aussi un mode d'emploi. Voyons donc… Saupoudrer la soupe de sésame, mettre les légumes dans le bouillon petit à petit, puis les pousses de soja et enfin ajouter les nouilles (les Udon, des pâtes japonaises, spécialité du restaurant Omen). Euh, les nouilles ? Quelles nouilles ? Et un bouillon, où ça ? Bon ben, j'ai déjà le bouillon (ma soupe miso) et je commence à faire ce qui est indiqué : mettre le sésame, etc. Moui, la soupe avait assez de goût comme ça, enfin bon... Mais bientôt, la serveuse revient avec un bol de nouilles et un bol de liquide orangé. Ah ben voilà, c'était ça la soupe, pas le miso !
Matthieu, qui a fini son poulet depuis longtemps (les portions sont petites car la viande coûte incroyablement cher au Japon, je vous rappelle), nous regarde avec curiosité. Anthony et moi recommençons notre mélange dans le bol d'Udon cette fois. Chacun notre tour, vu que nous n'avons qu'un bol pour deux, nous nous exerçons à manger les nouilles à la japonaise, en les aspirant et en faisant un long sluuurps bien bruyant, en en foutant partout involontairement. Nous ne sommes pas les seuls : nos voisins de table « slurpent » également gaiement. Au Japon en effet, on mange les nouilles comme cela, en faisant du bruit, ce qui signifie tout simplement qu'on se régale. D'ailleurs, c'est le cas : les saveurs sont originales et les mets très raffinés.
Voici le mode d'emploi pour déguster des nouilles japonaises : tout un art...
Le bouillon ne fait pas tout, encore faut-il correctement doser les petits légumes... (on croirait une expérience de chimie )
Temple Honen-In
13h00. Nous reprenons notre route l'estomac plein. Le prochain temple est le Honen-In. Nous nous écartons légèrement du chemin en passant au-dessus du cours d'eau et en empruntant une ruelle qui monte dans les sous-bois. Le Honen In est un petit temple bouddhiste construit en 1680 en l'honneur du moine Honen (1133-1212) fondateur de l'école bouddhiste du « Jodo-shu » ou de la « Terre Pure ». Selon cette « secte » (le terme secte s'emploi plutôt dans le sens d'école de pensée au Japon), le salut devient accessible à tous par la seule récitation de la formule du « Nenbutsu » : « au nom du Bouddha Amida ». Bouddha Amida ou en français Bouddha de la lumière infinie. Hum c'est bien compliqué tout ça. Moi, définitivement, je préfère le shitoïsme.
Nous entrons dans l'enceinte du temple en passant sous une grande porte dont le haut est recouvert de chaume que la mousse a recouverte. Nous essayons de faire des photos des lieux, ce qui n'est pas facile vu le nombre de personnes entrant et sortant à tout moment. Le site est très paisible mais malheureusement, l'intérieur du bâtiment ne se visite pas quand on n'est pas bouddhiste [note de ptit lion : Et pas moyen de faire une conversion express ? ]. Nous apercevons juste les chaussures des fidèles rangées en ligne devant la porte du sanctuaire. Par contre, le jardin est libre d'accès et assez joli. Si le jardin sec est tout petit et de peu d'intérêt (deux terrasses de sable ratissé) , le jardin humide est en revanche charmant. Fontaine, cascade, petit étang et insectes en pagaille : Ptit Lion notre photographe animalier est aux anges tant les fourmis, cloportes et toiles d'araignées sont nombreuses. C'est son côté Zen. En sortant, dans la direction opposée au temple, se trouve à flanc de colline un petit cimetière bouddhiste.
La mousse qui recouvre les bâtiments donne l'impression que la nature a pris le dessus sur la civilisation…
Ces lanternes de pierre ne sont plus guère utilisées, à part lors de cérémonies officielles (et encore, c'est pas sûr pour ce temple…).
Le jardin sec du Honen-in est des plus dépouillés (mais notez la finesse des motifs sur le tas de graviers de gauche).
Le Honen-in se dresse sur le site où Honen avait fondé la secte bouddhiste Jodo, en 1175.
La taille réduite du site contraste fortement avec notre visite précédente au Pavillon d'argent…
Notez la méthode écolo pour diriger le jet de la fontaine : une pierre, une feuille, et allez hop, c'est parti !
C'est mon zoom qui a fait le boulot, n'allez pas croire que je me suis approché de cette charmante bestiole (dont j'ignore la venimosité, mais fort jolie au demeurant). Courageux mais pas téméraire…
Un cimetière bouddhiste se trouve à côté du temple. Tanizaki Junichiro, un des plus célèbres écrivains japonais, y est enterré.
La stèle d'une tombe bouddhiste où l'on peut apercevoir, mais oui ! la Triforce de Zelda !
Mamie elle essaye de trouver la station de métro la plus proche sur son plan de la ville de 1910. Pas dit qu'elle trouvera.
14h00. Nous cheminons toujours sur cette promenade (on se sent déjà un peu plus sage, non ? ... Ah bon…) et tombons alors sur une petite boutique de kimonos. Ca tombe bien, j'aimerais bien en ramener un. Pas un de ceux que l'on enfile pour aller au bain, non, un beau en soie. Il faut savoir que les kimonos au Japon sont un peu l'équivalent des costumes en occident : ils sont donc très chers... lorsqu'ils sont neufs ! Par contre, on peut trouver des boutiques comme celle-ci qui en vendent d'occasion. La clientèle est principalement étrangère, le Japonais de par sa culture n'aimant pas porter un objet qui a été fait pour une autre personne. Le kimono étant, si l'on peut dire, « imprégné » du karma de son ancien propriétaire [note de ptit lion : ... et également de sa transpiration... ], le Japonais n'achètera donc pas un vêtement d'occasion. C'est aussi pourquoi il y a si peu de vols au Japon : toujours pour raison « d'imprégnation » de l'objet par son propriétaire légitime.
Etant de nature réservée et timide, je scie les côtes d'Anthony pour qu'il vienne avec moi. Matthieu , lui, préfère attendre dehors. Nous entrons donc dans cette petite échoppe remplie de tissus de toutes sortes, tous plus beaux les uns que les autres. Anthony, jouant mon secrétaire, mon aide de camp, mon traducteur, bref l'intermédiaire, demande à la vieille commerçante un kimono d'homme pour moi. Elle nous fait asseoir à une petite table (la maison faisant également maison de thé [note de ptit lion : Euh, non merci...]), disparaît au milieu des tissus et revient bientôt avec une pile de kimonos, des noirs, des bleus, des gris... c'est vrai que par rapport aux kimonos féminins les couleurs sont plus ternes. Hum, celui-ci n'est pas mal du tout : il est couleur tabac, cela change de toutes ces couleurs foncées... Allez, ce sera celui-ci ! L'intérieur est en coton et l'extérieur en soie, nous dit-elle (pas évident à nettoyer ça:/. Maintenant, il nous faut une ceinture (ou obi) pour aller avec. Elle sort un premier obi vermillon comme un torii. Je trouve l'ensemble très joli et harmonieux. Aussi, malgré les nombreuses pochettes de ceintures qu'elle me sort, je reste sur mon idée de obi orange. Si le kimono est d'occasion, la ceinture, elle, est neuve et nous donne une vague idée de ce que peut coûter un kimono neuf. (en effet, si un obi en soie de 15 cm coûte autant, on peut plus ou moins savoir combien coûte un kimono en soie de 150 cm) Notre commerçante parle dans un mélange d'anglais et de japonais qui commence à nous être familier : « Whe'e a'e you f'om ? Ah la F'ance ! I went to Pa'is once ! » Nous dit-elle tout sourire en nous montrant une photo en noir et blanc des années 60. Oui, c'est bien elle, comme le temps peut être traître avec la beauté d'une femme ! Anthony insiste pour faire une photo de moi en kimono devant la boutique. Excellente idée, dit-elle, et me voici bientôt à poser à coté de deux mannequins en kimonos féminins (des mannequins en plastique, pas des top modèles hein ! ). Un groupe d'écolières me regarde et commence à m'applaudir en trouvant que je porte bien le kimono – enfin c'est comme ça que je l'ai compris. Si ça tombe, elles trouvaient que je faisais un très beau clown ! La madame au kimono en profite pour poser à coté de moi pour sa collection personnelle [note de ptit lion : Euh de toute façon, on lui a pas donné la photo, si ? note de Wolfi : Ben non, elle t'a passé son appareil photo] . Nous rentrons dans la boutique pour finaliser la vente : 7800 ¥ (70 €) pour le kimono et 3500 ¥ (31 €) pour la ceinture en soie (neuve je rappelle). En cadeau bonus, je reçois un éventail, la carte de visite de la vendeuse et pour Anthony et moi un cure-dent délicatement emballé dans du beau papier.
Voici donc la boutique de kimonos qui fera le bonheur de Wolfi ! On croirait presque rentrer dans un arbre tant celle-ci est cachée sous la végétation...
Un torii (mais pas rouge cette fois) se dresse à côté de la boutique.
Il est pas beau notre Wolfi, avec son kimono d'occase tout neuf ? Oui bon, les chaussures jurent un peu avec le reste, mais sinon ça le fait hein ?
Normalement le rythme devrait s'accélérer (un tout petit peu ). Nous repartons pour de nouvelles aventures dans 4 mois et demi. Et la tradition veut que le TR soit fini avant un nouveau départ...
Donc wait and see
Djidane
Âge : 34 Messages : 2380 Localisation : La Ville du Nouveau York Inscription : 15/07/2007
Génial, j'ai passé toute ma pause déjeuner à lire cette suite : c'est super instructif, on ne connait pas bien la culture et les mœurs de ce pays. Mention spéciale (bravo, bravo) pour les descriptions des restaurants dont je suis très friande !!!
Les toutes dernières chroniques sur mon blog Cartes resto et fast food 2017 / Salon Mickey / Les cartes et menus du parc Disneyland / Les cartes des hôtels / Walt’s / Blue Lagoon
fouloucou
Messages : 147 Localisation : Paris Inscription : 18/01/2010
Ah ben il faut du temps entre deux posts .. mais il faut du temps aussi pour tout lire didju (en belge dans le texte)
Ah bah oui, le temps de rédaction est fonction de la longueur du TR ! Je suis déjà sur les photos du prochain jour, on essaiera de faire plus vite cette fois (je sais, on dit ça à chaque fois, mais on peut mettre plusieurs dizaines d'heures à deux pour un seul jour de TR).
Franchement, je viens rarement dans cette section parce que je trouve que c'est toujours un peu la même chose. j'ai été ravie de voir un trip report changeait! Je l'ai dévoré hier soir pendant que ma moitié ronflait et viens de le finir après manger (très bon digestif)
Vos TR donnent envie, j'espère qu'ils seront aussi complet pour la Californie. (en même temps, je m'en fou un peu puisque je vivrais le voyage avec vous ;p)
j'ai hâte de lire la suite... il y a tous les ingrédients dans ce TR pour 1* vous envier (rahh veut faire pareil) 2* prendre votre TR comme référence pour un prochain voyage (arg mon portefeuille) 3* pleurer devant un si chouette séjour (comment je fais pour faire pareil mwa???) 4*l'empêcher de passer en p2 (et hop un tit post)
Djidane
Âge : 34 Messages : 2380 Localisation : La Ville du Nouveau York Inscription : 15/07/2007