Moi qui suis fan du Japon est qui ne rêve que d'y aller autant vous dire que j'attends tres impatiemment la suite!!!!!!!
Vous vous y êtes pris combien de temps a l'avance pour l'organisation complète de ce voyage???
On s'y est pris environ 5 mois à l'avance pour les billets d'avion et on a enchaîné sur la réservation des ryokans dans les 15 jours suivants. Tout le reste, c'était surtout le planning des visites.
Citation :
A quand la suite????? ^^'
La suite, c'est pour cette semaine, le temps de peaufiner quelques détails...
MISE A JOUR ! Retrouvez le planning de notre séjour en page 1.
8h00. la musique monocorde du portable de Matthieu sonne. Contrairement au jour du départ, c'est la bonne heure cette fois, zut ! Je serais bien resté un peu au lit (enfin au futon) mais il y a tellement de choses à visiter aujourd'hui qu'on ne peut pas se permettre de flemmarder ! Nous nous préparons pour la journée : une douche rapide (vu que l'on s'est déjà lavés la veille au bain public, sauf Matthieu ), quelques petits-beurre en guise de petit déj' (le ryokan propose bien un déjeuner, mais euh, du salé dès le matin, comment dire… ), un rapide plan de bataille des visites à faire, et nous sommes dans les temps pour notre programme de visite.
Le soleil vient de se lever, le portable de Matthieu nous a réveillés…
9h00. Nous nous mettons en route, et passons devant la superette dans laquelle nous avions pris des photos la veille. Pas de chance, elle n'ouvre qu'à 10h00 ! Heureusement, les distributeurs de boissons ne manquent pas et j'entreprends de goûter une de ces canettes exotiques pour nous. (en évitant quand même le café froid )
Arrivés à la gare de Kyoto, nous descendons au sous-sol pour prendre le métro. Mais ici, point de couloirs crasseux et éclairés par de pâles néons comme à certains endroits de Paris, mais de spacieuses allées remplies de restaurants et de boutiques de mode… aux volets clos à cette heure matinale. Hum, tous ces plats et spécialement ces énormes glaces (avec morceau de gâteaux dessus) me donnent envie.
Passage obligé pour rejoindre le métro, la galerie commerciale, c'est quand même plus agréable que des couloirs crasseux…
Bizarre, je n'ai jamais vu cette marque en France, je me demande pourquoi…
Avec les Japonais, c'est deux desserts en un : gâteau glace !
Vous reconnaissez la musique ? Chabadabada… Chabadabada… (Un Homme et une Femme, pour les incultes )
On arrive devant le distributeur de tickets. Bon, comment ça marche ce truc ? Nous tâtonnons un bon moment avant de comprendre son fonctionnement. [note de Ptit lion : c'était pourtant simple ! ]
Au dessus des machines, se trouve le tracé des lignes de métro avec chaque arrêt symbolisé par une lettre et un chiffre (par exemple, s'il s'agit de la 3e station -en partant du terminus- de la ligne Karasuma, celle-ci sera symbolisée par K3 sur le plan). Juste en dessous, se trouvent deux montants en Yens correspondant au prix du ticket pour aller jusqu'à cette station. Et non, le prix du ticket n'est pas unique, il varie en fonction de la distance parcourue (mais il reste tout de même homogène, n'augmentant que pour les stations les plus éloignées). Hum, pourquoi y a-t-il deux montants d'ailleurs ? Nous mettons du temps avant de capter qu'il s'agit du tarif adulte et du tarif enfant. Voyons, tarif adulte, ça fait 250 ¥. Trop tard ! Matthieu, écoutant plus son instinct que sa raison a déjà acheté des billets enfant à 210 ¥ (six en tout : trois pour l'aller et trois pour le retour). Bah, comme vous le verrez plus tard, ce n'est pas si grave, nous utilisons quand même ces tickets pour franchir les portillons.
Mais non, ce n'est pas si compliqué ! (enfin, pas plus que les machines RATP à Paris )
Le plan du métro affiche de nombreuses informations : la station où l'on se trouve (« This station »), le nom des stations en kanji et en caractères occidentaux, les tarifs adulte et enfant...
Bon, qu'est-ce que j'ai fait de mon ticket, encore...
Sur le quai, les passagers font la file, bien alignés en deux rangées devant chaque porte. Nous suivons le mouvement et nous nous plaçons dans une file. Le train arrive et les portes s'ouvrent, un petit jingle retentit, les personnes descendent de voitures puis les deux rangées rentrent sans bousculades, dans le bon ordre : nous sommes loin des heures de pointe dans le métro parisien ! Matthieu voit une banquette libre et va s'asseoir sans s'apercevoir qu'elle est réservée aux personnes âgées ou handicapées [note de Ptit lion : Bon, on va dire que son état de fatigue le justifiait ]. Anthony et moi restons debout. Une voix féminine chantante et maniérée répète à chaque station, en japonais et en anglais, des mots de bienvenue et de remerciement pour avoir choisi cette compagnie de transports (ils sont très très polis les japonais ), ainsi que le nom de la ligne, du terminus et de la prochaine station. De plus, à chaque arrêt, sur les murs, sont affichés en grand la lettre de la ligne et le numéro de la station. Les numéros de la station précédente et de la suivante sont également indiqués le long d'une flèche qui permet de connaître la direction du train. Il est donc très facile de s'y retrouver et de savoir quand il faut descendre : si on part de la station K3 et que notre destination est la K15, on sait tout de suite qu'on doit descendre au bout de douze arrêts sans même avoir à se soucier du nom de la station de destination [note de Ptit lion : Euh, mieux vaut vérifier quand même ]. Simple, non ?
Après quelques minutes, nous arrivons à notre destination et sortons du métro. Nous nous retrouvons dans un quartier ancien et paisible de la banlieue kyotoïte, au pied des collines qui entourent la ville. Nous sommes très loin de l'animation qui règne autour de la gare, on se croirait presque dans une ville provinciale ! Hum c'est bien joli tout ça, mais où se trouvent ces fichus temples ? Apparemment vers l'ouest, mais nous sommes dans une (énième) rue sans nom… Y a pas à dire, les plans japonais, c'est pas évident à comprendre ! Heureusement, se perdre au Japon est impossible vu la gentillesse de la population. Nous voyant désemparés, le plan déplié et la boussole à la main, une charmante vieille dame s'approche de nous. Elle est vêtue tout de noir, portant de longs gants noirs en dentelle, une ombrelle assortie et un grand chapeau pour se protéger du soleil. En effet, au Japon, tout comme cela était le cas en Occident jusqu'au début du XXème siècle, la peau blanche et le teint laiteux chez la femme sont signes de noblesse et de beauté ; aussi les élégantes se protègent-elles ainsi du soleil.
« Puis-je vous aider ? » nous demande-t-elle dans un anglais approximatif. Matthieu lui montre le nom du temple désiré sur le plan. De ses longs bras gantés, elle nous indique la direction avec grâce, comme le ferait une ancienne geisha [Note de Ptit lion : Mais c'était peut-être une ancienne geisha ! ]. En une langue mélangeant des mots d'anglais et de japonais, elle ne se contente pas de nous indiquer la direction, mais elle nous décrit également les lieux : « A votre gauche, il y aura des arbres puis un grand mur et ensuite, un premier sanctuaire. » Nous remercions notre guide par un Aligatō et de profondes courbettes.
Nous nous mettons en route, pas très rassurés tout de même, mais grâce à ma boussole, nous savons que nous sommes dans la bonne direction. Nous passons devant un poissonnier, à l'étal peuplée de toutes sortes de créatures marines qui nous sont étrangères (enfin, un peu moins depuis qu'on a visités la supérette la veille ). Une foule compacte de ménagères fait la file pour acheter le poisson frais qui servira aux repas de la famille.
Les maisons, avec leurs façades en bois et leurs toits courbés, sont jolies (quoi qu'en dise Wolfi ), mais les innombrables lignes électriques sont nettement moins glamour... Enfin, c'est très caractéristique du paysage urbain japonais au final !
Après vingt bonnes minutes, nous arrivons au carrefour décrit par notre charmante guide. En effet, un bouquet d'arbres se détache de l'interminable procession de maisons de banlieue et nous longeons bientôt le fameux mur : nous y sommes enfin ! Mais au fait, où ça, me direz-vous ? Nous sommes au Daitoku-ji, un ensemble d'une vingtaine de temples bouddhistes dont sept seulement sont ouverts à la visite (on peut néanmoins déambuler autour des autres, mais sans accéder à l'intérieur des bâtiments).
A peine la porte franchie, on se croirait revenu quelques siècles en arrière, dans un Japon ancien tel qu'on se l'imagine. Et pourtant là-bas, les temples, ce ne sont pas des antiquités, mais des lieux encore habités par des moines.
L'accès au site est gratuit, mais il faut payer pour entrer dans chaque temple (un droit d'entrée de l'ordre de 300-400 ¥, soit moins de 4 €). Les portes du site sont imposantes, toutes sculptées et magnifiques. Malgré la présence de touristes (principalement japonais), l'endroit est paisible et relaxant.
Ces conifères ont besoin de « tuteurs » pour éviter de s'affaisser sous le poids de leurs branches.
Les symboles gravés aux extrémités des toits ornent pratiquement tous les bâtiments, et pas seulement les temples : les maisons individuelles ont droit au même traitement !
Non, les gargouilles ne sont pas une spécificité française !
24 temples composent le monastère bouddhique Daitoku-ji: ils étaient 60 à l'origine, mais la plupart furent détruits par des incendies...
Certains temples sont entourés de hauts murs, d'autres se dressent au milieu d'une pelouse agrémentée de quelques arbres de grande taille, d'autres encore sont cachés derrière une porte de bambou, au fond d'un jardin de mousse parsemé de fontaines et d'arbres délicatement taillés. On passe du spectaculaire à l'intime en quelques pas, à tel point que l'on a presque l'impression de se retrouver dans le jardin d'un particulier, en pleine campagne, le chant des oiseaux et le roucoulement des fontaines achevant de nous détendre et de nous faire oublier le long voyage qui nous a menés jusqu'ici. Bref, un environnement idéal qui invite à la méditation [Note de Ptit lion : normal, c'est quand même le lieu de culte et d'habitation des moines ]
Lanternes de pierre, barrières en bambou, chemins pavés... rien ne vient gâcher l'harmonie des jardins japonais...
Je sais, j'ai l'art de me fondre dans le décor...
Même en dehors des jardins, un soin tout particulier est apporté au râtissage des graviers...
Nous jetons notre dévolu sur un premier temple, le Zuiho-in. Nous nous déchaussons, payons le droit d'entrée (400 ¥) et pénétrons à l'intérieur du bâtiment. Vous noterez que les chaussures et parapluies sont laissés à l'entrée du temple, au vu et à la portée de tous, mais cela ne pose aucun problème : le taux de criminalité au Japon est l'un des plus bas au monde ! D'un autre côté, à part les fétichistes, je vois pas qui volerait des chaussures portées par un autre.
Comme tous les temples, celui-ci est entouré d'un plancher en bois ciré (extérieur mais recouvert d'un toit), qui fait la jointure entre l'intérieur du bâtiment et les jardins. Bien pratique les jours de pluie pour profiter du dehors sans être mouillé ! Là encore, cette « passerelle » est un espace propice à la méditation, une longue marche permettant de s'asseoir et d'admirer le jardin intérieur. Celui-ci est d'ailleurs un peu particulier, puisqu'il est composé de graviers et de rochers (classique jusque là) dont la particularité est d'être disposés en forme de croix [Note de Ptit lion : enfin, avec une bonne dose d'imagination quand même ! ]. En effet, l'édifice fut fondé par un Japonais converti au… Christianisme, ce qui est peu courant dans ce pays où les chrétiens étaient persécutés jusqu'il y a peu. Autre originalité, sous une lanterne de pierre serait enterrée une statue de la Vierge Marie, mais impossible de vérifier, bien sûr . Du plancher ciré, nous pouvons admirer l'intérieur du temple, dont les portes coulissantes sont ouvertes, sans toutefois y entrer (ce sont les lieux de vie des moines, ils sont interdits au public afin de ne pas les perturber dans leur méditation). En sortant, un vieux moine est en train de parler avec une vieille dame. Nous le saluons, il nous remercie dans une grande formule de politesse.
L'entrée du Zuiho-in, fondé au XVIe siècle par un seigneur converti au christianisme.
Et hop ! Il est obligatoire de se déchausser avant de pénétrer dans un temple, ce qui explique sans doute l'excellente conservation des planchers.
Les rochers de ce jardin ont la particularité d'être disposés en forme de croix. Enfin, on me l'aurait pas dit, j'aurais pas remarqué, mais bon...
Les intérieurs, tout aussi sobres que les jardins, sont décorés de superbes peintures et autres estampes murales.
Au milieu de tous ces temples, nous tombons sur un jardin rempli de mini-bouddhas, avec des foulards rouges autour du cou ou plutôt des bavoirs. Il s'agit de représentation de Jizō. Les mères ayant subit une fausse couche ou un avortement viennent confier l'âme de leur enfant à Jizō en lui mettant une bavette rouge ou un bonnet rouge. L'effet est surprenant...
Ces bouddhas miniatures portent des foulard rouges en souvenir des enfants avortés ou morts avant terme. Triste coutume...
Généralement, Bouddha est représenté en position assise, mais occasionnellement, il peut se tenir debout. Bon là, c'est bien, on a les deux !
Nous poursuivons notre visite par le Temple Daisen-in. Même topo que le précédent, on paye, on se déchausse pour faire le tour extérieur du bâtiment. Ah pour celui-ci, nous recevons un panneau d'explications en anglais, qui sont bien nécessaires à nos esprits cartésiens d'occidentaux pour comprendre la symbolique de ce merveilleux jardin sec bouddhiste. Petite parenthèse : mais qu'est-ce qu'un jardin sec me demanderez-vous ? [note de Ptit lion : Ben le contraire d'un jardin humide, tiens ! ] Il est vrai que je ne me suis pas attardé sur cette notion lors de la visite du précédent temple. Un jardin sec est un jardin japonais entièrement recouvert de graviers blancs, râtissés soigneusement pour former des ondulations qui rappellent le mouvement de l'eau (que ce soit une rivière ou un océan). Ca et là, des rochers sont disposés selon un ordre et une symbolique bien réfléchis. Excepté une mince couche de mousse entourant parfois les rochers, il ne comporte pas de végétation. Un ou deux arbres peuvent malgré tout y être plantés, mais ce n'est pas obligatoire. Le dépouillement de l'ensemble est une incitation à se concentrer sur l'aspect spirituel de l'existence, en laissant de côté tout aspect matériel, considéré comme superficiel. Il va sans dire qu'ici, on ne touche qu'avec les yeux, pas question de poser ses pieds de lourdaud sur le gravier ! D'une part, pour ne pas détruire le travail délicat réalisé par les moines (pour qui le gravier est un peu l'équivalent du gazon chez les Anglais... ), et d'autre part parce qu'il s'agit d'un espace sacré, tout simplement.
Mais revenons à nos moutons… (enfin notre jardin. ) Pour vous montrer à quel point rien n'est laissé au hasard dans la disposition des éléments le composant, je vais tenter de vous en expliquer la symbolique.
Notre voyage (spirituel bien sûr) commence par le mont Horu (1), un rocher de grande taille symbolisant la source de toute vie. Celle-ci est représentée par une rivière (de graviers donc) qui jaillit de la montagne sous forme de cascade (2). En bas de la rivière, flotte l'île de la tortue, Kame Shima (3) (avec un peu d'imagination comme dirait Kodak ) qui nage vers le bas de la montagne : elle est le symbole du plus bas niveau de l'esprit humain, à savoir la déception (ça, c'est où en est mon esprit). De l'autre côté, une grue (Tsuru Shima) (4) est représentée (l'animal hein pas la machine... ), qui symbolise le haut de l'esprit humain, j'ai nommé la joie. La grue est tournée dos à la montagne et prend son envol comme pour symboliser le désir de s'élever. Ensuite, le courant se fait un peu plus fort, signe d'une jeunesse fougueuse, également représentée par le rocher du tigre (Euh, hors-cadre), un petit caillou triangulaire (là j'avoue, il faut avoir pris des substances illicites pour distinguer un tigre ).
Les éléments d'un jardin sec ne sont pas disposés au petit bonheur, ils répondent à une symbolique mûrement réfléchie : leur fonction est en effet plus « méditative » que décorative...
Une cloison percée d'une fenêtre en forme de lotus à l'envers (kato mado) (1) sépare le jardin en deux et représente le passage à l'âge adulte (ou plutôt la maturité, bon j'y suis pas encore hein moi). En effet, au-delà de ce mur, la rivière devient un fleuve, symbole de l'esprit qui s'élargit et acquiert de l'expérience. Un autre rocher de tortue (2) semble lutter contre le courant, comme pour retourner vers sa jeunesse perdue, même si c'est impossible (c'est toujours moi, ça) [note de Ptit lion : mais qu'est-ce qu'ils ont contre les tortues, les Japonais ? C'est mignon une tortue…note de Wolfi : rien au contraire, ils les mangent !]. Mais toutes les joies et peines de la jeunesse ne sont pas perdues à jamais, elles sont regroupées dans un bateau au trésor (3) (un autre rocher, quoi ) : celui-ci est le reflet de l'expérience acquise et de ce qu'on a retenu de la vie, et qui nous accompagnera tout au long de notre existence. Un rocher en forme de vache couchée (4) (oui, enfin j'aurais dit plutôt un chameau moi mais bon) est également tournée dans le sens contraire du courant. Je ne me rappelle plus vraiment ce qu'il signifie , sans doute notre côté un peu paresseux et rétrograde qui nous amène parfois à grommeler (enfin meugler dans ce cas précis ) « c'était mieux avant ».
La cloison qui coupe le jardin en deux se veut une métaphore du passage à l'âge adulte, au sens spirituel du terme.
Enfin, le fleuve se jette dans la Mer éternelle (1), un autre jardin sec composé exclusivement de gravier. C'est une métaphore de la mort, qui n'est cependant pas vue comme une fin en soi, mais plutôt comme l'accession au monde spirituel, plus vaste et plus paisible que le monde matériel jonché de rochers qui sont autant d'obstacles à notre esprit. Deux cônes de gravier (2) symbolisent la spiritualité et montrent qu'elle est plus élevée que l'esprit humain. Dans le fond du jardin, se trouve un arbre (3) qui témoigne de l'éphémère de chaque chose : il ne fleurit qu'en juin et ses fleurs ne durent qu'un jour. C'est aussi l'arbre sous lequel Bouddha mourut (enfin pas cet arbre-là, cette espèce d'arbre je veux dire )…
Les deux cônes, érigés avec soin, représentent la supériorité du monde spirituel par rapport au monde matériel. Mais pourquoi deux et pas un seul ? Euh, alors là aucune idée...
Toute la visite se fait bien sûr depuis la terrasse qui entoure le pavillon de bois. Tiens, des portes sont ouvertes et des Japonais y entrent. Aurait-on le droit de visiter l'intérieur ? Je m'apprête à les suivre lorsqu'une guide m'en barre la route : c'est uniquement pour la prière. Euh oui bon, j'ai pas la tête d'un converti au bouddhisme sans doute. Et malheureusement, on ne peut pas prendre de photos non plus (les quelques photos ci-dessus sont des cartes postales scannées). Bon, la raison de cette interdiction vaut ce qu'elle vaut : un imbécile est tombé dans le jardin en voulant le photographier d'un peu trop près !
Ces dalles représentent les signes astrologiques chinois (dont le calendrier est différent du nôtre, ce qui explique qu'ils fonctionnent par année plutôt que par mois). Alors voyons...
... Wolfi a pour signe le Serpent ! (a m'étonne pas, langue de vipère, va ! )
… Oui bon, je peux parler, moi c'est le coq, c'est tout de suite moins élégant à mimer...
12h. Nous sortons du complexe de temples bouddhistes, même s'il en reste encore quelques-uns à visiter [note de Ptit lion : On peut pas tout faire non plus ! ]). Notre but est d'atteindre le Temple du Pavillon d'or, l'un des monuments les plus emblématiques du Japon. Toujours armés de ma boussole et de notre plan, nous empruntons une allée piétonne qui longe une forêt de bambous gigantesques.
En sortant du Daitoku-ji, on débouche sur une allée bordée d'énormes bambous.
Une route perpendiculaire coupe bientôt notre chemin. Sur la droite un grand torii (une sorte de portail rouge vermillon) nous signale la présence d'un sanctuaire shintoïste. Bah, c'était pas prévu mais on ferait bien un détour, non ?
Un peu de culture (mais si, vous êtes là pour ça aussi !) : le shintoïsme est la religion traditionnelle du Japon, contrairement au bouddhisme qui a été « importé » de Chine. C'est une religion ancestrale et polythéiste ou les dieux s'appellent des Kamis. En fait, les Kamis sont tout ce qui est surhumain : cela peut aussi bien être des éléments de la nature (montagne, mer, fleuve, tempête, vent…) que des artefacts (pierre précieuse ou objet anormal), des esprits ou des êtres anthropomorphiques (animaux ayant un comportement humain). Ainsi, il existe tout un panthéon et une mythologie qui n'ont rien à envier à nos ancêtres grecs et romains. [note de Ptit lion : Pour vous imprégner de cette mythologie, je vous invite à jouer à l'excellent Okami disponible sur Wii, Playstation 2 et Xbox360 ] Toutes ces divinités shinto (bonnes ou mauvaises) sont intimement liées aux coutumes et à l'histoire du Japon. Par ailleurs, le shintoïsme fut religion d'état jusqu'à la constitution démocratique qui fut instaurée après la défaite de Japon en 1945. Les croyances restent toutefois largement ancrées dans le cœur des Japonais, pour qui la famille impériale descend toujours de la déesse Amaterasu. Outre Amaterasu, on peut citer également un autre Kami très populaire : Inari, dont l'hôtel est en général gardé par deux renards portant une bavette rouge. « - Matthieu ? on est dans un temple Bouddhiste ou Shinto ? - Shinto ! - Oui ! Pourquoi ? - Parce qu'il y a des renards ! - Oui !! C'est bien. »
Une fois le Torii franchi, nous nous retrouvons dans le sanctuaire proprement dit nommé Imamiya Jinja. A propos de propre, il est de coutume de se purifier en ce lieu sacré. Sous une petite cahute de bois, une fontaine en forme de dragon crache de l'eau fraîche. De petites louches sont disposées à côté. A l'aide d'une de ces louches, on recueille de l'eau sortant de la bouche du dragon et on s'en asperge les mains. Certains se rincent la bouche également, mais bon, faut pas pousser, je vais pas y poser mes lèvres après tout le monde non plus.
Au détour d'une rue paisible d'un quartier résidentiel, nous tombons sur un majestueux torii, qui cache en fait un vaste sanctuaire ! La première fois, ça surprend...
Wolfi-san vous souhaite la bienvenue au sanctuaire Imamiya Jinja !
Le bâtiment principal du sanctuaire (derrière les lanternes) est le lieu où se tiennent les cérémonies.
Vous noterez le côté « ouvert » du complexe, puisque l'entrée de celui-ci est directement dans le prolongement de la rue.
Des renards gardent fièrement l'entrée des sanctuaires shintoïstes.
A l'origine, le sanctuaire fut construit en 994 pour prier afin de se prémunir des épidémies.
Après nous être purifiés, on se dirige vers l'un des nombreux autels du sanctuaire, en l'occurrence le plus imposant. Un tronc géant (pas un tronc d'arbre mais un tronc comme dans une église, suivez un peu ! ) barre l'accès à l'autel sacré. J'y jette une pièce en offrande au Kami, puis saisis la grosse corde et la secoue afin de faire vibrer la clochette qui se trouve en haut de celle-ci. Une fois que la clochette a vibré, il faut frapper deux fois dans ses mains pour attirer l'attention du Kami, avant de s'incliner et de faire sa demande. Puis de nouveau, il faut s'incliner et reclaper une dernière fois. Vous me suivez, là ?
Ca ne sert à rien de faire autant de courbettes, une seule suffit normalement !
Outre le kami principal du lieu, une foule de petits autels parsème le site, avec chaque fois leur tronc, leur clochette plus ou moins grosse suivant l'importance du kami, je suppose.
De petits autels se dressent autour du bâtiment principal...
... chacun correspondant à un kami (divinité)...
... en revanche, le fonctionnement ne change pas : une piécette dans l'urne, un tintement de clochette, un claquement de mains, et une prière pour s'obtenir les faveurs des dieux !
Sous un dais, se trouve la pierre sacrée Ahokashisan, un autre Kami. Le principe est le suivant : il faut puis frapper trois fois la pierre (gentiment ! me répète Ptit lion), puis soulever la pierre en faisant une prière. Après l'avoir reposée, il faut la caresser 3 fois, puis la re-soulever. Si l'on sent que le poids a diminué, le vœu sera réalisé (je ne dirai pas ce que j'ai fait comme vœu, mais cela s'est partiellement réalisé, enfin de façon temporaire ).
La pierre sacrée Ahokashisan est un autre moyen de s'attirer les faveurs des kamis.
Bon, avec toutes ces prières, si la malchance te poursuit toujours Wolfi, tu es vraiment maudit...
A noter aussi, les petits papiers de prédiction. On en tire un au sort, puis si la prédiction est positive, on la garde. Sinon, on l'accroche à un arbre, une cordelette ou une barre métallique prévue à cet effet, où le Kami de la pluie pourra le purifier, pour autant qu'on le laisse faire… Nous reviendrons plus en détail sur cette pratique dans les prochains TR, l'ayant nous même testée... Personnellement, si je devais changer de religion et habiter au Japon, je deviendrais shintoïste. C'est moins « cérébral » que le bouddhisme, plus logique, plus simple et « nature », plus lié à ma culture et mon histoire de japonais [note de Ptit lion : Ah, tu es japonais maintenant ? ]. De plus, les costumes des prêtres shinto et des religieuses sont très jolis, ce qui dans les cérémonies ne gâche rien.
Ce petit papier vous prédira un avenir radieux... ou pas ! Dans ce cas, il est indispensable de l'attacher à une corde ou à un arbre afin qu'il soit purifié, et que vous échappiez au mauvais sort !
Et non, ce n'est pas un renard, ni un lion d'ailleurs (je parle de la statue de pierre ) mais un des deux chiens Koma-inu. Ils sont placés sur un piédestal et se font face. L'un a la bouche ouverte et l'autre fermée. Ils sont censés représenter l'association cosmique des contraires qui régit l'univers.
13h30. Nous reprenons notre marche vers le Pavillon d'or mais auparavant, nous devons marcher, marcher... On a faim et soif, mais les trottoirs sont déserts et les lieux de sustentation inexistants dans ce quartier pavillonnaire... On arrive enfin sur une grande avenue. Beaucoup de magasins sont fermés (ce doit être la pause de la mi-journée). Enfin, un restaurant ! Euh, un restaurant, c'est vite dit, certains diraient plutôt une gargote, mais nos estomacs qui crient famine ne vont pas faire la fine bouche ! Devant la porte d'entrée, un panneau d'affichage avec ce seul mot en anglais : MENU ! Mmmh, comme ce mot fait plaisir à lire, car si notre âme a été purifiée toute la matinée, il n'en est pas de même pour notre estomac.
Nous entrons, une vieille femme affable nous accueille et nous installe à une table. Celle-ci est constituée d'une plaque de cuisson entourée d'un rebord en bois tellement gras qu'il en est collant. Un film de samouraï passe à la télé posée au-dessus du bar : le héros arrache une énorme épée en carton du sol comme Arthur et la replante aussitôt. Il a l'air très content de lui. Ensuite, il médite pendant trois heures sur un air de musique classique (occidentale donc ) avant de sortir pour aller donner des coups d'épée dans l'air. Hum, oui très intéressant, en tout cas ça a l'air de passionner la vieille, qui doit cependant décrocher pour nous servir nos petits plats. D'ailleurs, elle ne parle pas un mot d'anglais, on n'est pas sorti de l'auberge, c'est le cas de le dire ! Heureusement, Anthony a révisé sa leçon de japonais le matin et il sait donc comment on dit eau : Mizu ! Mizu ! [note de Ptit lion : ... le pétomane, pour les connaisseurs ] C'est toujours ça on n'aura pas de l'eau de vaisselle… La vieille va dehors, mais qu'est ce qu'elle fout, là ? Ah, elle va tout simplement chercher le panneau avec son menu où trois plats illustrés par des vieilles photos défraîchies se battent en duel. Nous en prendrons chacun un différent, ce qui semble beaucoup l'amuser.
Elle prépare la cuisine devant nous, sur un fourneau devant la télé. Du chou, des nouilles frites sur la plaque de cuisson, et de l'œuf. Après recherche, il s'agit d'okonomiyaki. Pour Mattthieu, des nouilles et ce qui semble être du bœuf, sur lesquels est posé un œuf au plat. Pour Anthony, des nouilles toujours et euh, un accompagnement toujours inconnu à ce jour, poisson, viande ou légumes, le tout recouvert d'une couche d'omelette et de sauce marron, l'okonom. Une soupe miso et du riz gluant accompagnent leurs plats, ainsi qu'un petit bol de cornichons et de germes de soja que Matthieu n'osera pas toucher. Pour moi, okonomiyaki rempli de nouilles et de viande de bœuf. A priori, ses plats ne doivent pas être toxiques, puisqu'elle en mange en même temps que nous.
Bon d'accord, la déco est un brin désuette, mais l'essentiel, c'est ce qu'il y a dans l'assiette, non ?
C'est comme à la maison, Mamie nous prépare un bon petit plat !
Même si je ne connais toujours pas la composition de mon plat, celui-ci s'avère particulièrement goûteux, et la sauce sucrée-salée qui le recouvre n'y est sans doute pas étrangère ! (j'avoue, c'était un peu écoeurant sur la fin, je n'ai pas tout mangé...
L'okonomiyaki est un plat copieux : de l'œuf, des nouilles, du chou... Pas sûr que tout ça soit l'idéal pour la longue après-midi de marche qui nous attend !
Apparemment, la cuisinière a un stock d'épices à écouler vu la quantité qu'elle met sur les plats.
Tous les plats sont accompagnés de leur incontournable bol de riz et de soupe miso... pour le plus grand bonheur de Wolfi (surtout la soupe hein )
Dernière édition par wolfi le 18/5/2012, 15:01, édité 4 fois
Vers 14h00, nous avons fini ce délicieux et dépaysant repas. Avant d'atteindre le pavillon d'or, nous nous arrêtons dans une superette acheter une bouteille d'eau. Direction le rayon librairie pour moi (à la recherche de revues Disney) et le rayon boisson pour mes compagnons. 105 ¥ (1 €) pour de l'eau japonaise et 225 ¥ (2 €) pour de la Volvic. Bon ben, ne soyons pas chauvin mais soyons radin (ça rime), prenons l'eau japonaise. Comme il s'agit de notre premier achat dans un magasin, voyons donc comment il faut procéder : - On dépose la marchandise sur le comptoir devant soi - Le caissier vous indique le montant de vos achats (ou plutôt vous montre le total sur l'écran de sa caisse dans notre cas) - On dépose nos sous dans une petite coupelle (sans toucher le caissier, assez mignon au demeurant ) - Celui-ci nous rend la monnaie soit dans la coupelle, soit dans nos mains, qu'il faut joindre afin de former un cornet comme pour prendre de l'eau à la source et surtout ne pas le toucher ! note de Ptit lion : les Japonais sont en effet très peu « tactiles », par exemple ils ne se saluent pas en se serrant la main à l'occidentale, mais en inclinant légèrement leur corps. Quant à la bise, n'en parlons pas… ]
Quel contraste entre l'architecture des anciens temples et celle des églises ! Il est vrai que le catholicisme est une religion autorisée depuis peu au Japon.
Notez le kanji en haut de la colline : le 16 août, il est éclairé par des dizaines de lanternes à l'occasion du Daimonji (la fin de la Fête des Morts).
Nous arrivons aux pieds des collines de la ville. Le pavillon est là, tout près, on ne peut pas se tromper tellement la foule est nombreuse et dense. Après avoir acheté un ticket (400 ¥ soit 3,50 €), nous entrons dans l'enceinte. Un garde nous indique par où passer afin d'être placés face au pavillon d'or et ainsi mitrailler de nos appareils ce très beau bâtiment.
La foule est si compacte qu'il est difficile de se placer au premier rang afin de le photographier. Il faut dire qu'il s'agit d'un des monuments les plus connus et les plus beaux du Japon. Il fut construit en 1393 pour abriter la retraite « dorée » du shogun Yoshimitsu Ashikawa qui devint moine bouddhiste à la fin de sa vie. Après sa mort en 1408, le pavillon d'or fut reconverti en temple. Miraculeusement épargné par les guerres et les incendies, il fut incendié par un moine déséquilibré en 1950. Les japonais le reconstruisirent à l'identique en 1955. Le premier et deuxième étages sont doré à la feuille d'or. Notre visite se poursuit, nous contournons le lac où se trouve le temple afin de gravir la colline.
Le billet d'entrée tient plus de l'estampe japonaise que du simple ticket papier !
Posé au milieu d'un étang bordé d'une haute forêt, la Pavillon d'or a quelque chose de mystique. Bon, les touristes qui se pressent pour le photographier (dont nous ), beaucoup moins...
A un moment donné, un tas de cailloux nous interpelle… Ah non, il s'agit de dizaines de pièces de monnaie ! Hum, il n'y a pas de fontaine pourtant, sans doute une offrande à un Kami inconnu ? Au sommet de la colline, se dressent un tas de boutiques d'artisanat (ou pas ) et de distributeurs en tous genres. Calligraphes, vendeurs de spécialités locales et de souvenirs… Il y a même de charmants petits pavillons d'or en plastique made in China avec Hello Kitty dessus ! Un peu kitsch je l'avoue, mais pas plus que nos Tour Eiffel ou de Pise (sans parler de la gondole lumineuse en plastique ramenée de Venise ! Mon Dieu j'ai réellement acheté ça ?! )
Chez nous, on jette plutôt les pièces dans les fontaines, ici ce sont les statuettes de divinités qui ont cet honneur.
En haut de la colline, après une longue marche au soleil (bon c'est pas l'Everest non plus ), nous atteignons le nirvana spirituel... Euh en fait non, on atteint surtout les boutiques de souvenirs...
Nous sortons de l'enceinte du Kinkaku-ji et de son Temple d'or pour rejoindre le temple suivant : le Ryoan-ji. Nous marchons, marchons sous une chaleur écrasante en cette fin d'après-midi et nos pieds pas encore aguerris à la marche nous rappellent que nous sommes debout depuis des heures ! Trente minutes le long d'une route arborée sont nécessaires pour y accéder. Le plan du Temple et de ses environs est assez impressionnant : un grand étang dans un parc japonais zen est rempli de nénuphars [note de Ptit lion : malheureusement en fin de floraison à cette époque de l'année].
Même sans fleurs, les étangs recouverts de nénuphars sont pleins de charme.
Non, nous n'avons pas pris le risque de traverser sur le tronc d'arbre pour rejoindre ce mini-sanctuaire !
On escalade une petite colline dans les sous-bois pour atteindre le temple proprement dit, dont l'entrée est de 400 ¥ (3,50 €). Comme dans tous les temples, nous nous déchaussons pour pouvoir y entrer. Anthony ce grand distrait déposera ses chaussures dans le casier à parapluie. Le temple, datant du Xve siècle, comprend un large jardin sec composé de quinze rochers représentant des continents et des îles. La particularité de ce jardin est que quel que soit l'endroit où on se trouve, on ne peut voir que maximum quatorze rochers à la fois. I y a également un autre jardin, humide cette fois. Par opposition au jardin sec, un jardin humide est composé d'arbres ou arbustes taillés, de fontaines et de cascades (d'eau cette fois-ci, et non de gravier ), le tout sur un immense tapis vert de mousse. Contrairement à chez nous, les jardiniers passent des heures à retirer chaque brin d'herbe pour ne laisser que la mousse alors que nous autres occidentaux faisons le contraire pour enlever la mousse pour ne laisser que l'herbe. Avant de sortir du temple, on passe par la boutique de souvenirs : une jolie jeune femme calligraphie un texte et je la filme, d'un geste doux mais ferme, elle me fait comprendre qu'elle ne désire pas être filmée. Ah euh, d'accord... [note de Ptit lion : Mais non, elle te faisait juste un petit coucou ! )]
En haut d'un escalier imposant et au milieu d'une végétation luxuriante, se dresse le Ryoan-ji.
Le Ryoan-ji est clasé au Patrimoine mondial de l'Unesco, tant pour son jardin que pour ses intérieurs, qui abritent des estampes chinoises remarquablement bien conservées.
Seuls quatorze rochers sur les quinze présents sont visibles à la fois, quel que soit le point de vue. Peut-être une façon de symboliser la relativité des choses (bien avant Einstein ! )
Par opposition à l'austérité du jardin sec, le jardin humide surprend par son tapis de mousse vert vif et sa végétation plus fournie.
Instant méditation pour Wolfi... euh ou juste une petite pause après de longues heures de marche ! [/center]
Je sors le premier. Je suis bientôt rejoint par Ptit lion, Matthieu ayant décidé d'expérimenter les toilettes japonaises. Nous l'attendons sur un banc en observant les touristes ou pèlerins qui passent devant nous. Au bout d'un long, trèèès long moment, il arrive. « - Tiens Matthieu, file-moi le Guide Evasion, je veux regarder un truc. - Euh, je l'ai pas... » Tellement détendu qu'il était sur la cuvette électronique chauffante et à jets multiples qu'il l'a oublié. On patiente donc encore et le voici avec son livre dans les mains, que personne n'avait essayé de subtiliser (d'un autre côté, la majorité des touristes étant Japonais, on les imagine mal utiliser un guide en français ).
Nous redescendons faire le tour du lac. Un petit pont de pierre mène à une presqu'île où des énormes carpes nous regardent et attendent qu'on les nourrisse (en vain).
Ce petit pont mène sur un îlot où se trouve, devinez quoi...
... oui, encore un autel de prière ! Quand on vous dit qu'il y en à tous les coins de rue (et d'étang) !
On arrive à une pagode, non pas la tour japonaise telle qu'on la connaît, mais plutôt une sorte de grosse cloche blanche telle qu'on en voit dans Tintin au Tibet. La pagode est entourée d'arbres, des conifères aux branches délicatement taillées telles des nuages de fumée.
Je ne sais toujours pas ce qu'est cette espèce de cloche (je précise que cette légende se rattache à la photo ci-dessus, pas à celle-ci-dessous ), si quelqu'un a une idée, qu'il me fasse signe.
Atttention, le caméraman est en action !
Drôlement taillés, ces petits arbres...
Wolfi, si tu vois un Totoro, tu me le dis hein...
Notre longue marche reprend vers le temple suivant : le Ninnaj-in. Nous y arrivons vers 16h45, mais pas de chance, le temple ferme à 17h00 et l'entrée n'est plus autorisée. Ce n'est pas trop grave, il y a juste en face un autre petit temple, certes moins réputé et sans doute moins joli, mais qui nous occupera en cette fin d'après-midi. Dans le jardin, à côté du sanctuaire bouddhiste, se trouvent un alignement de statues de Bouddha assis. Depuis la terrasse du temple, on a une belle vue sur les collines d'en face et la ville de Kyoto sur laquelle se pose une lumière dorée, prémices du crépuscule. Petit détail : au cas où les fidèles auraient soif, un énième distributeur de boissons se trouve juste à côté du sanctuaire.
Non loin du Ninnaj-in (que nous ne pourrons pas visiter au vu de l'heure tardive), un sanctuaire bouddhiste, à n'en pas douter (il suffit de voir le nombre de statues !).
Quasiment à l'air libre (tout un pan de mur est ouvert), le temple est richement décoré en statues et ustensiles dorés. Non Wolfi, cette jarre ne s'accorderait pas du tout à ton salon, non mais !
Bon, c'est pas tout ça mais il est 17h15, la nuit va bientôt tomber, on est épuisés par cette longue marche tranquille de temple en temple et on se voit mal refaire le chemin en sens inverse à pied : on en a pour des heures de marche à regagner notre point de départ (sans être certain de retomber sur le bon chemin en plus ). Heureusement, un peu en contrebas du chemin, il y a un arrêt de bus, il doit bien mener quelque part ! Il s'agit d'une ligne de bus JR : c'est tout ce que nous réussissons à déchiffrer. Le nom de l'arrêt, le terminus, le point d'origine, tout est en japonais ! De l'autre côté, se trouve l'arrêt pour le même bus mais en sens inverse. Même problème : où va-t-il et dans quel sens devront nous le prendre ? Le bus passe dans l'autre sens justement, et nous avons juste le temps de lire en caractères européens sa destination. Par déduction, le bus passant par notre arrêt a comme point de départ la destination de celui indiqué sur le bus qui vient de passer (vous suivez ? [note de Ptit lion ; Euh non, mais bon...]) Sur la carte des lignes de bus, nous repérons un arrêt proche d'une ligne de métro. Reste plus qu'à retenir le nom de l'arrêt (pas évident ). Notre bus arrive, nous montons par l'arrière comme c'est la coutume ici et nous payerons en descendant (220 ¥, 2 €). Nous nous retrouvons à côté de Français, nous les écoutons religieusement sans nous faire connaître.
Le bus se remplit rapidement. Anthony écoute attentivement la voie enregistrée qui annonce l'arrêt suivant. « - Hein, elle a dit quoi ? - Je sais pas, j'ai pas compris, mais c'est pas encore celui là. » Ah mais qu'on est con , le nom de l'arrêt suivant apparaît également sur un journal lumineux défilant près du chauffeur, en caractères latins et en kanji japonais : c'est déjà plus facile du coup.
Détendus, nous observons un peu ce qui se passe autour de nous : le chauffeur porte un micro cravate, un masque et des gants blancs (classe ! ). S'il porte un masque, ce n'est pas pour se protéger lui des microbes des passagers mais plutôt l'inverse, il doit avoir un rhume et donc ne tient pas à contaminer les passagers. Il cite chaque arrêt et remercie chaque fois les voyageurs qui le quittent avec un Aligatōgozaïmasssss (en traînant bien longtemps sur le sss) sur un ton monocorde.
Voici notre arrêt, nous préparons nos sous pour payer en sortant par l'avant du bus. Flûte, on n'a pas assez de pièces , il faudra donner un billet de 1000 ¥ en espérant que le chauffeur ait le temps de faire le change. Aïe aïe aïe ! Matthieu se trompe et essaye de mettre le ticket de bus dans la fente où on met les pièces ! Heureusement, le chauffeur l'arrête à temps et nous montre l'appareil qui permet de faire le change. Encore un truc qu'on n'avait pas vu ! On jette ensuite les pièces dans une fente qui ressemble curieusement à un tronc de temple. Les gens derrière nous, calmes et bien élevés, n'osent pas protester ni s'impatienter. Le chauffeur par contre ne tient pas à se mettre en retard sur son service, car l'heure c'est l'heure ici ! Gentiment, il se sert lui-même dans nos pièces et les met dans la machine. Nous descendons enfin et entrons dans la station de métro la plus proche pour retourner vers la gare.
Heureusement, nous ne devrons pas faire la file devant les distributeurs de tickets, vu que sur les conseils de Matthieu, nous avions pris un billet pour le retour vers le centre de la ville. Hum, le problème, c'est que les billets de Kyoto ne fonctionnent pas comme à Paris, le billet n'est pas valable pour toute la ville ou pour une zone, mais uniquement pour la station indiquée sur le ticket ! C'était une bonne idée, mais c'était sans compter sur Matthieu le poisseux ! Nous rachetons donc trois billets... Aaaah cette fois, ils fonctionnent. Maintenant, ne reste plus qu'à trouver le bon sens du métro. Comme ce matin, il faut donc repérer le numéro de la station où nous nous trouvons puis regarder les panneaux sur les murs du métro : le numéro qui y est indiqué est celui de la station suivante et de la station précédente. Notre métro arrive, Anthony et moi nous nous installons sur une banquette pratiquement pleine mais un japonais se pousse pour nous faire une petite place. Matthieu lui, comme d'hab', s'installe directement à la banquette qui est vide : celle réservée aux vieux, aux handicapés et aux femmes enceintes. Nous arrivons à la gare ferroviaire de Kyoto vers 18h00. Allez savoir pourquoi, nos billets ne passent pas. Pas si évident apparemment de trouver le bon tarif. Nous devons donc utiliser les machines servant à faire l'appoint : on insère son ticket et la machine nous dit combien il manque pour terminer notre voyage. Dans ce cas-ci 40 Yens. La machine nous rend un second ticket et nous pouvons enfin passer. Anthony a un petit creux et joue les aventuriers : il achète une pâtisserie locale : un daifuku fait de farine de riz fourrée à la pâte de haricot rouge. Euh personnellement je préfère le chocolat et la chantilly pour les gâteaux mais c'est une question de goût.
Le métro de Kyoto : propre, pratique et... indulgent envers les touristes qui ont acheté le mauvais billet !
La Kyoto Tower nous tend les bras (bon je sais une tour n'a pas de bras mais c'est façon de parler ) et nous décidons d'y monter pour admirer la vue et le coucher de soleil sur la ville encore toute en effervescence. Il nous en coûte quand même 700 ¥ (6,50 €) par personne. [note de Ptit lion : Ca reste quand même moins cher que la Tour Eiffel ] La vente des tickets se fait au milieu du rez-de-chaussée, qui est en fait un grand magasin. Nous prenons un premier ascenseur jusqu'au 3ème, et nous arrivons au guichet pour valider nos billets. Nous prenons ensuite un autre ascenseur où une groom en tenue de soubrette nous fait grimper au 7ème ciel, euh au 11ème étage je veux dire. Durant la montée, elle débite d'une voix monotone mais presque chantante un texte que nous ne comprenons pas. Sans doute avons-nous droit à l'histoire de la construction, le nombre de marche, la vitesse de l'ascenseur, l'altitude et l'âge du capitaine...
La Kyoto Tower, comme un phare dans la nuit...
Arrivés en haut, nous avons une vision panoramique de la ville. Le soleil se couche sur les collines environnantes tandis que la lune rousse se lève lentement. On aperçoit ça et là quelques temples, beaucoup de néons, des voitures qui roulent sur de grandes avenues telles des jouets miniatures et des piétons réduits à une taille de fourmi courant vers leur fourmilière. Le tout rythmé par les feux de circulation, qui figent et animent tour à tour piétons et voitures en un ballet silencieux (si ce n'est la musique en sourdine diffusée par les haut-parleurs de notre poste d'observation).
Kyoto n'est pas qu'un paysage urbain à perte de vue, elle doit sans doute son côté apaisant aux collines qui la bordent. Un mariage entre la ville et la nature, en quelque sorte...
Du haut de la Kyoto Tower, comme l'agitation de la ville nous paraît loin !
Le jour s'éteint et la lune se lève sur Kyoto...
Tiens, d'ici, nous apercevons une foule compacte sur les marches de la gare. Mais que font-ils ? Nous redescendons pour aller voir ça de plus près. Je sors de l'ascenseur : ah pas de chance, on n'est pas au rez-de-chaussée. Avant que je n'aie le temps de remonter dans l'ascenseur, les portes se referment et mes deux compagnons de route m'abandonnent lâchement. Que faire ? Les attendre ou prendre l'escalier ? Je décide de prendre l'escalier jusqu'au rez-de chaussée. Pendant ce temps les deux autres me cherchent, revenant à l'étage précédent sans succès avant de revenir au rez-de chaussée et de me retrouver. Et non, ce n'est pas cette fois-ci que vous perdrez le bon Wolfi !
La Kyoto Tower, c'est bôôôôôôô !
C'est bien moi, ptit lion, et non ptite guenon.
En sortant de la Kyoto Tower nous nous arrêtons longuement devant l'Aqua Fantasy, un spectacle de jets d'eau colorés par des lumières montant et descendant au rythme de la musique de Mozart ou de Vivaldi. [note de Ptit lion : Et Bizet, quand même, un compatriote ! ]
L'Aqua Fantasy, un spectacle de son, de lumière et d'eau, a lieu en face de la gare tous les soirs.
World Of Color ! Euh non, Aqua Fantasy, pardon...
Nous montons ensuite au 2ème étage de la gare voir pourquoi il y avait tant de monde rassemblé sur les marches. En fait, un orchestre de cuivres, composé de jeunes Japonais (peut-être le conservatoire de Kyoto) joue des airs enjoués et rythmés, empruntant tant au registre traditionnel qu'à l'univers du cinéma, comme Bullitt ou West Side Story, morceau pour lequel des danseurs finiront par venir sur scène.
Un orchestre de jeunes musiciens donne un concert gratuit à la gare de Kyoto.
On s'installe comme on peut sur les marches des escaliers, là où il y a de la place, Anthony squattant un petit espace vide pour filmer sans avoir une tête devant lui. Entre chaque morceau, une femme vient sur scène raconter sa vie au micro (ou celle de quelqu'un d'autre, enfin ça ne change rien pour nous évidement on ne comprend pas un traître mot de ce qu'elle raconte. Je pense qu'elle présente tout simplement le morceau qui va être interprété. Au bout d'un moment, nous décidons de quitter cette ambiance festive, car notre estomac crie famine et que, de toute façon, un type accapare le micro depuis cinq minutes et que nous n'y comprenons rien.
Les musiciens qui n'hésitent pas à faire participer le public lors d'un concert symphonique, c'est aussi ça, le Japon !
« I like to be in America ! Okay by me in America ! Everything free in America ! » (West Side Story)
Pour la 10e année consécutive, le Kansai Arts collège présente un concert (gratuit) de chant, musique et danse.
Nous redescendons donc dans le métro ou plutôt vers la galerie du métro. Le plus dur sera de trouver un restaurant qui convienne à tout le monde... Nous nous aidons des répliques en plastique exposées dans les vitrines pour nous aider à faire notre choix. Après avoir fait deux fois le tour des quarante restaurants de la galerie , nous décidons de rentrer dans un resto apparemment spécialisé dans l'omelette (et oui des œufs pour la deuxième fois de la journée ).
Les tables étant toutes occupées, la serveuse nous fait attendre dehors en nous donnant les menus que nous décryptons tant bien que mal. Au final, nous sommes installés et nous nous rendons compte que 90% de la clientèle est féminine. [note de Ptit lion : Ah, j'ai même pas remarqué, je devais avoir très faim ! ] Hum, les œufs sont-ils réputés pour les hormones ici ? La serveuse ne parle que le japonais et nous abreuve de phrases comme si nous comprenions parfaitement sa langue. Quelques signes et aller-retour vers les plats en plastique dans la vitrine, et notre choix est fait : pour Matthieu, une omelette au ketchup. Pour Ptit Lion, omelette aux champignons, lardons et crème de champignons (léger, quoi). Pour moi, omelette aux crevettes et aux brocolis. Vous trouvez qu'une omelette, c'est un peu léger comme repas ? En fait, chacune d'entre elles est garnie… de riz frit, ce qui rend le plat beaucoup plus consistant. Nous avons droit en entrée à une tasse non pas de thé mais de soupe miso. Notre serveuse accroche au pied de notre table une tablette avec notre commande qui arrive bientôt. Pas mauvais du tout, mais un peu bourratif, nous sommes repus... .
Au restaurant de Monsieur Œuf (mais non ça s'appelle pas vraiment comme ça, mais c'est le surnom que je lui ai trouvé )...
... on a le choix entre omelette, omelette ou... omelette !
Selon son appétit, on peut choisir une omelette (presque) nature...
... ou au contraire riche en ingrédients très légers (crème, lardons, etc)...
... ou encore avec un mélange plutôt improbable (crevettes et brocolis ) !
Bon ça vient ? On a FAIM !
Une soupe miso en petite quantité, mais plus goûtue que d'habitude.
Au moment de payer, nous nous dirigeons vers la caissière avec la tablette. Ptit Lion, distrait (pour changer ), se trompe et pense que la caisse affiche le prix à payer, alors qu'il s'agit du rendu de la monnaie (supérieur au prix payé je précise, puisqu'on avait donné un gros billet). Il commence à interpeller la serveuse en anglais, la pauvre fille ne comprend rien du tout et est toute penaude. Heureusement, il comprendra assez vite son erreur, mais bravo Anthony ! Tu viens de faire subir la pire chose possible à un Japonais : l'humiliation, le soupçon de vol et tout ça devant témoins (les clients qui attendaient avant d'être placer à table). [note de Ptit lion : Euh, je l'ai pas non plus agressée... ]
A 21h00, nous rentrons au ryokan pensant avoir fini la journée, mais à peine le seuil franchi, un employé, que nous rebaptiserons Ok-ok San, nous interpelle. Il s'agit du sympathique garçon qui nous a pris en photo la veille et qui nous apporte chaque soir notre délicieux thé vert. Dans son charabia mi-anglais mi-japonais, nous comprenons qu'il veut que nous faisons des photos dans la salle à manger. Il est vrai qu'une tringle expose des kimonos et autres costumes traditionnels. Chouette ! On va faire une photo en kimono ou en samouraï. A propos de photos, la nôtre, prise la veille est punaisée sur le comptoir : Ptit lion ajoute son nom et son e-mail pour la recevoir, chose qu'à ce jour nous attendons toujours.
Dans la salle principale, où une majorité d'étrangers discutent en anglais, on nous fait asseoir et on nous amène des bols. A ben flûte, c'est pas pour les photos des kimonos, c'est pour manger un plat de la région. Va falloir goûter la soupe maison, ce qui en soit n'est pas un problème (au contraire ), si ce n'est que… l'on a déjà mangé ! Par politesse, nous n'osons refuser et acceptons bien volontiers. La soupe est bonne et riche (carottes, omelette, une espèce de surimi, des boulettes de poulet et des sortes de tripes), et le tout est accompagné d'un bon petit verre de saké ! Kantaï ! Anthony tend son bol une fois fini pour que notre hôte l'en débarrasse, et il commence à le resservir. Euuuh, non merci, notre bain nous attend. [note de Ptit lion : Et bien que celui-ci soit agrémenté de fruits, il semble assez inopportun d'y ajouter de la soupe à moitié digérée )] D'ailleurs, un couple de Japonais viennent d'en sortir et s'installent à notre table en kimono de bain.
Nous prenons congé de nos hôtes et regagnons notre chambre. Mattthieu préfère une fois de plus rester dans la chambre. Heureusement pour nous et nos narines, il y a une douche également dans la chambre pour les pudiques. Nous redescendons donc tous les deux, dans un autre bain que la veille, avec de petit tapis-éponges et non en rotin comme hier. Nous avons pris notre appareil photo cette fois, dissimulés dans nos serviettes pour ne pas passer pour des pervers. Une fois notre kimono déposé dans les petits paniers, nous entrons dans la salle d'eau. Oh surprise ! Ce ne sont plus des pommes, mais des oranges qui assaisonnent notre bain ! Après la douche rituelle, nous nous détendons dans le bain chaud et cela fait un bien fou après cette journée de marche ! Nous en profitons pour faire quelques photos avec le retardateur, chose qui n'est pas aisée et qui nécessitera un temps certain... Demain, nous essaierons de prendre la caméra en vue de faire une vidéo (purement pédagogique, je vous vois venir ) sur les coutumes et usage du sento.
Un petit bain chaud pour bien terminer la journée. N'essayez même pas de zoomer sur les photos...
A 22h00, nous rentrons dans notre chambre et comme la veille, nous mettons par écrit les quelques notes qui serviront à écrire ce TR. Toc toc, quelqu'un frappe à la porte, mais c'est notre cher Ok Ok san qui vient nous apporter notre boisson du soir ! Oh miracle ce n'est pas du thé ce soir mais une délicieuse boisson fruitée et très sucrée, de couleur mauve. On dirait du Fanta Grape mais sans bulle. Merci Ok ok san, du comme ça on en veut bien tout les soirs !
Instructif, drôle et très belles photos. Bref, comme d'habitude je me régale .
Retour à DLP début janvier 2020 Août 2018 Universal, WDW, DCL ici Voyage dans l'ouest juillet 2015 (Disneyland resort)ici Juillet 2013- un tour de Floride (De Miami au Disney Beach club resort)ici WDW du 4 au 15 avril 2011 Port Orleans Riversideici Venise ici
Ce nouveau trip report est une merveille ! Non seulement on retrouve nos héros préférés dans leurs aventurs improbables le coût du métro ça sent le vécu !) mais en plus on apprend vraiment plein de choses sur le Japon, et quelles photos ! (je ne parle évidemment pas de la dernière série qui est parfaitement honteuse, mais qui sera sans doute parfaite pour un site de rencontres).
Merci d'avoir mis votre programme en première page ! Vous avez trouvé qu'il était équilibré, que vous en aviez fait trop, pas assez, etc ?
Ce nouveau trip report est une merveille ! Non seulement on retrouve nos héros préférés dans leurs aventurs improbables le coût du métro ça sent le vécu !) mais en plus on apprend vraiment plein de choses sur le Japon, et quelles photos ! (je ne parle évidemment pas de la dernière série qui est parfaitement honteuse, mais qui sera sans doute parfaite pour un site de rencontres).
Merci d'avoir mis votre programme en première page ! Vous avez trouvé qu'il était équilibré, que vous en aviez fait trop, pas assez, etc ?
On n'en fait jamais assez ! Personnellement, je trouve qu'il était plutôt bien équilibré, on a pu faire presque tout ce qu'on avait prévu sans se presser...
Entièrement d'accord avec Ptit Lion, journée équilibrée et on a presque pu tout voir ce qu'on voulait voir. Certes on se pressait pas mais nos journées étaient bien fournies. En général on partait entre 9h et 9h30 grand maximum de nos hôtels pour y revenir souvent après 21h - 22h minimum.
8h00. Comme la veille, le portable de Matthieu nous réveille. Le soleil luit dans un beau ciel bleu. Un temps magnifique donc pour effectuer la visite romantique du Chemin de la Philosophie. Ce chemin, au Nord-Est de la ville, qui suit un petit canal est bordé de cerisiers qui donnent un cachet tout particulier au lieu lorsqu'ils sont en fleurs [note de ptit lion : Cachet dont nous ne bénéficierons pas, puisque nous sommes en automne ]. Ca et là, des temples (et oui, encore des temples ! ) n'attentent plus que notre méditation, d'où son nom.
9h00. Nous quittons le ryokan et nous nous acheminons vers la gare. En passant, nous nous arrêtons au Lawson. Lawson est une chaîne de superettes, la deuxième au Japon, juste derrière Seven Eleven. On y trouve des produits de première nécessité : nourriture, boissons et journaux. Anthony achète une bouteille d'eau pour la journée, une bouteille de jus d'orange pour Matthieu ainsi que pour moi et ma constipation passagère [note de ptit lion : passagère, passagère... faut le dire vite ! ] et un coca pour la journée. Et ô miracle ! Je trouve enfin un magazine Disney : il s'appelle Disney Fantasy Shop (500 ¥ soit 4.50 €) et il ne s'agit pas de BD, mais d'une sorte de catalogue vendant par correspondance des tas de gadgets et goodies.
Il n'est pas 9h00 et voilà déjà la première prise de la journée pour Wolfi : un numéro du magazine Disney Fantasy Shop…
... qui n'est rien d'autre qu'un catalogue pour décorer sa maison de fond en comble (même les toilettes ) à la sauce Disney !
On arrive à la gare, qui sert de desserte à plusieurs mode de transports : train, métro et autobus (on n'a cependant pas trouvé de Vélib' ). D'après les guides, pour nous rendre à notre destination, il faut prendre le bus n° 5. Hum, pas facile de s'y retrouver dans toutes ces enseignes et horaires en japonais. Heureusement, les chiffres nous sont communs et nous nous arrêtons donc à la ligne 5. De l'autre côté de la rue, on voit un bus 5 qui dépose ses passagers... Ah, sans doute celui qu'on doit prendre. Mais un autre bus arrive à l'arrêt, mais Matthieu s'y engouffre car il a vu le chiffre 5 dessus. Euh, mais c'était pas marqué 5 à l'avant, c'est bizarre, non ? Bah, on suit Matthieu et nous montons par l'arrière du bus. Les banquettes sont minuscules et je n'ai pas de place pour mes longues jambes. Le bus démarre rapidement. Déjà, nous arrivons au premier arrêt, mais que se passe-t-il ? Matthieu est en état de panique ! Mes cinq plus tard, il arrive à sortir : « On est dans le mauvais sens ! » Vite, vite, sortons du bus. On descend donc, mais en ayant quand même payé chacun 220 ¥ (2 €), hum c'est cher quand même pour 200 mètres !
9h45. Dépités, nous retournons à pied à la gare. En fait, nous avions pris une autre ligne 5, avec un kanji juste avant le 5. Hum, oui, ça voulait peut-être dire le 5bis ou quelque chose comme ça. Le 5bis ne passe que toutes les heures et le 5 toutes les cinq minutes, c'est bien notre veine, il a fallu qu'on entre dans le seul bis qui passe sur l'heure ! Ah, voici le bon bus qui arrive, on vérifie bien cette fois. Ici, on ne paye pas au forfait comme dans l'autre bus, mais en fonction de la distance parcourue. Nous montons par l'arrière (comme d'habitude) et prenons un billet dans la machine qui nous parle avec insistance. Aucune idée de ce qu'elle dit, « Prenez un ticket » je suppose. Puis une autre phrase après la fermeture des portes : « Avancez le plus possible loin de la sortie ! » Qui a dit que le japonais était difficile à comprendre ?
La gare de Tokyo est le point de départ de nombreuses lignes de bus. Difficile de s'y retrouver quand on n'a pas l'habitude (d'ailleurs on s'est trompés ).
Benoît nous explique comment fonctionnent les tickets de bus « à la carte ».
Au moment de monter dans le bus, on prend un ticket dans la machine de gauche qui indique à quelle station début notre trajet (par contre, aucune idée de l'utilité de la machine de droite).
Sur le ticket de bus, se trouve un numéro qui correspond au lieu, ou plutôt la zone où nous avons embarqué. Au-dessus du chauffeur, un panneau lumineux donne le prix à payer pour chaque zone. Etant montés au premier arrêt, nous avons tous les trois une place assise. Heureusement, les banquettes sont plus confortables et plus profondes pour nos longues jambes occidentales que dans le 5bis.
J'en profite pour sommeiller un peu tout en regardant le paysage, et ayant un œil sur le trajet, de peur que nous nous perdions à nouveau. Ptit Lion écoute de la musique sur son lecteur MP3 [note de ptit lion : L'été de Kikujiro si tu veux tout savoir ] tout en filmant et en photographiant de temps à autre. Notre bus traverse une grande rue commerçante bordée de buildings. Petit à petit, les buildings se font plus rares. Nous traversons des quartiers résidentiels avant de passer sur un large cours d'eau : la rivière Kamo-Gawa. Au bout de 40 minutes, nous voilà au pied des collines de Kyoto. Pour sortir, nous nous approchons du chauffeur et mettons la monnaie dans la fente, après avoir remis le ticket au conducteur. Le prix est de 220 ¥ (2 €) par personne. J'ignore comment mes compagnons ont su que c'était le bon arrêt. Heureusement qu'ils avaient un tant soit peu préparé le trajet : tout seul, je serais toujours en train de faire le tour de Kyoto, tournant et tournant sans fin dans la ville avec le bus n° 5.
Chemin de la Philosophie
En descendant du bus, nous apercevons déjà le charmant petit canal qui borde le chemin de la Philosophie et les cerisiers qui, évidemment, ne sont pas en fleurs à cette époque. Le premier temple (et le plus célèbre) est déjà indiqué : Ginkaku-ji, plus touristiquement appelé le Pavillon d'argent.
Bordant un canal au nord-est de Kyoto, le chemin de la Philosophie tire son appellation du philosophe Kintaro Nishida, qui se plaisait à marcher sous ses cerisiers.
La balade est notamment connue pour les nombreux temples qui parsèment ses alentours.
Pour les plus flemmards, une balade en pousse-pousse permet de se balader sans se fatiguer. En revanche, le Chemin de la Philosophie n'est accessible qu'aux plus courageux, à savoir… les piétons !
Pour y arriver, nous escaladons un chemin escarpé entouré de boutiques pour touristes, un peu comme les marchands du temple à Lourdes. Sabres (ou copie de sabres plutôt) de samouraï, estampes, éventails, chaussures traditionnelles, nourriture et boissons, sont proposés aux pèlerins et aux touristes. J'en profite d'ailleurs pour acheter des tongs en bois pour ma collègue, qui m'en avait fait la demande [note de ptit lion : « Wolfi Express j'écouuuute ? Des tongs japonaises ? Pas de problème ! »].
La rue qui mène au Ginkaku-ji est pour le moins touristique, mais pas désagréable pour autant. Et puis Wolfi y a même trouvé des tongs !
Pavillon d'argent (Ginkaku-ji)
Nous voici donc devant le guichet du temple : 600 ¥ (5.40 €) quand même ! Avant d'arriver au pavillon proprement dit, nous traversons une allée longeant un jardin sec qui est en train d'être ratissée par un jardinier. Un peu de culture : Le Ginkaku-ji, plus connu sous le nom de Pavillon d'argent dans nos contrées, fut bâti en 1474 pour abriter la retraite argentée du shogun Yoshimasa Ashikaga, petit fils du shogun qui bâtit le Pavillon d'or (cf TR de la veille). A l'origine, la bâtisse devait être plaquée de feuilles d'argent, comme le pavillon d'or le fut de feuilles d'or, mais la guerre de l'époque et la mort prématurée du shogun ne permit pas la concrétisation de ce projet onéreux. Il fut ensuite transformé en temple bouddhiste.
Le pavillon est donc en bois, de même forme que son grand frère, le Pavillon d'or. A proximité du temple, on note la présence d'un petit sanctuaire Shinto qui montre bien le syncrétisme entre les deux religions au Japon. En bon japonais shintoïste, je m'approche de l'autel pour faire mes dévotions au Kami. Un gros new-yorkais me regarde faire et explique à Anthony que je dois taper dans mes mains après avoir agité le gland de la clochette ! Mais pour qui il se prend, je le sais bien, peuchère !
Comme on peut le voir sur ce plan, le Pavillon d'argent n'est qu'un des nombreux bâtiments qu'abrite le site.
Derrière ces grandes palissades, se dresse le Pavillon d'argent.
L'accès au Pavillon d'argent se fait en longeant un jardin sec-humide (et oui, les deux à la fois c'est possible ! )
Les graviers sont râtissés chaque matin avec minutie.
Une des portes coulissante ouverte laisse entrevoir l'autel où se trouve la statue de Bouddha. Cette partie du temple est uniquement accessible aux fidèles.
Le temple situé à côté du Pavillon recèle de délicates estampes.
A l'instar du Pavillon d'or, le Pavillon d'argent est surmonté d'un Phénix (qui est d'ailleurs le seul élément argenté de l'édifice).
Et oui ! Le Pavillon d'argent n'a d'argent que le nom , le projet initial de le couvrir de feuilles d'argent ayant été sans cesse reporté.
Ca y est, Wolfi a pris goût à la prière shinto ! S'il a prié pour une météo clémente, ses souhaits ont été exaucés : sur nos 15 jours de visite, on a compté moins de 2 jours de pluie.
Après avoir mitraillé de photos le pavillon, nous traversons un jardin sec : une mer de sable et de graviers blancs alterne bandes lisses et lignes striées. Au milieu, un cône de pierres de deux mètres de haut qui brille, paraît-il, à la lumière de la lune [note de ptit lion : Malgré ma demande insistante, nous ne serons pas en mesure de vérifier cette information, mes comparses ayant refusé d'attendre la tombée de la nuit...].
Le jardin serait l'œuvre du célèbre peintre et poète japonais Soami.
Derrière Wolfi, s'étend le Ginsanden, qui représente la mer d'argent.
Ces cailloux brilleraient à la lumière de la lune. Oui bon, comme le temple ferme vers 16h00, on n'est pas prêts de le vérifier !
Le Kogetsudai est censé représente un volcan mais, selon la légende, ce tas de graviers aurait été laissé en l'état par les ouvriers quand les travaux ont été interrompus il y a plusieurs siècles…
A flanc de colline, la deuxième partie du domaine est un superbe jardin humide, fait de mousse, de petits arbres taillés, d'étangs et autres ruisseaux. Il est beaucoup plus vaste aussi. Des jardiniers enlèvent le moindre brin d'herbe et feuille morte au milieu du tapis de mousse. L'un d'eux me montre une petite rainette qui se trouve sous un buisson et Anthony, qui a l'âme d'un photographe animalier, ne se prive pas pour la prendre sous toutes ses coutures. Au sommet de la colline, on a une très jolie vue sur le pavillon et la ville de Kyoto.
La visite du jardin se poursuit en hauteur sur un chemin boisé. Une occasion de voir le pavillon sous un autre angle !
L'eau est très présente sur le site, que ce soit dans le jardin sous forme d'étang…
… ou de fontaine naturelle, qui se jette dans un bassin rempli de pièces laissées par les visiteurs superstitieux.
Un tapis de mousse recouvre les sous-bois.
Les feuilles mortes se ramassent à la balayette... (air connu)
Apparemment, la faune se plaît dans les jardins japonais… Pas étonnant, au vue du grand soin qui leur est apporté !
Du haut du jardin, une superbe vue de Kyoto s'offre à nous.
Une vue plongeante donnant sur la partie du temple réservée aux fidèles et aux moines.
Barrières et bouchent d'égout en bambou se fondent harmonieusement dans ce décor zen.
Nous redescendons par un petit chemin vers la sortie (à noter : les plaques d'égout en bambou pour ne pas dénaturer le site. ). Un oiseau chante et sautille sur la mousse. Anthony tente de le filmer tandis que Matthieu sort son appareil et son gros objectif pour le photographier. Plouf ! entendons-nous. Oh oh, Matthieu le poisseux ! Le capuchon de ton objectif vient de tomber dans le ruisseau à nos pieds et, tel un petit radeau, il est emporté par le courant ! Que faire ? Aucun jardinier en vue et personne n'ose franchir la petite barrière de bambou qui sépare le chemin du tapis de mousse et du ruisseau... Heureusement, notre photographe officiel a un deuxième objectif et donc peut utiliser ce deuxième capuchon.
A la boutique de souvenirs, j'achète un livre sur les magnifiques jardins de Kyoto (1800 ¥, 16 €) : dommage, au vu des photos, nous sommes arrivés trop tôt. L'automne est plus tardif que chez nous et donc les superbes érables japonais prennent leurs couleurs flamboyantes au mois de novembre seulement. La visite du Ginkaku-ji terminée, nous continuons sur le chemin de la Philosophie, mais celui-ci n'est malheureusement pas praticable : de jeunes plans de cerisiers été plantés et sont protégés des piétons, nous poursuivons donc sur la route.
Une promenade qui n'est pas uniquement prisée par les humains !
Oh comme c'est beau, une histoire d'amour naissante entre Matthieu et son sac ! Il est vrai que le Chemin de la Philosophie est une balade des plus romantiques .
A gauche du Chemin, des routes montent sur le flanc des collines et débouchent sur des rues parallèles bordées par de nombreux temples perdus dans les bois…
… tandis qu'à droite, en contrebas, se dressent des habitations plus ou moins cossues.
Restaurant Omen
Il est midi lorsque nous décidons de déjeuner. Nous repérons dans le Routard un resto qui a l'air d'avoir une très bonne réputation : Omen. Nous nous écartons du chemin, en contrebas duquel se trouve une rue avec le restaurant en question. La façade traditionnelle est très typique. La porte de bois est garnie de bannières que soulève une douce brise de fin d'été. A l'intérieur, au rez-de-chaussée, les hôtes mangent sur des tatamis, assis en tailleurs. Malheureusement, la salle est complète et nous sommes conduits à l'étage où se trouve une vaste salle meublée de tables occidentales et de chaises type « bistro ». [note de ptit lion : Mais pour un repas traditionnel sur tatamis, ce n'est que partie remise, comme vous le verrez dans les prochains TR... ]
Le devanture traditionnelle de Omen : oui je sais, ça veut dire « malédiction » en anglais, mais sans doute pas en japonais, puisqu'on en est sortis vivants !
Plutôt sombre, la salle à l'étage est « classique », contrairement au rez-de-chaussée où l'on mange assis sur des tatamis…
Dès que nous sommes installés, une serveuse nous offre un godet de thé vert chaud. Hum, chaud ou froid, c'est chou vert et vert chou : cela ne change pas le goût, aussi nous toucherons y à peine. Ptit Lion et moi prendrons un plat pour nous deux (2500 ¥, 22.50 €) : un plateau de dégustation avec du riz parfumé froid, des morceaux de tofu, une espèce de beignet sucré au contenu indéfini, des sashimis au thon, des boulettes saupoudrées de sésame, du porc fondant et bien gras et une foule de légumes et crudités. Le tout présenté de façon délicate et raffinée. Matthieu prendra (plus prudemment) du poulet grillé accompagné de fleurs de lotus (650 ¥, 6 €). Quant à moi, pour commander au moins un plat et faire bonne mesure, je prends une soupe miso (300 ¥, 2.70 €).
Le Japon (culinaire) sur un plateau !
Matthieu tente l'exotisme en commandant du poulet à la fleur de lotus.
Une soupe miso pour Wolfi dans laquelle surnagent quelques légumes...
Nous commençons à manger, la serveuse revient bientôt avec un plat composé de petits légumes crus et coupés en allumettes (chou vert, chou chinois, radis, épinards, oignons verts, champignons, gingembre...), ainsi que des graines de sésame, des pétales de fleurs jaunes et des pousses de soja. Elle nous remet aussi un mode d'emploi. Voyons donc… Saupoudrer la soupe de sésame, mettre les légumes dans le bouillon petit à petit, puis les pousses de soja et enfin ajouter les nouilles (les Udon, des pâtes japonaises, spécialité du restaurant Omen). Euh, les nouilles ? Quelles nouilles ? Et un bouillon, où ça ? Bon ben, j'ai déjà le bouillon (ma soupe miso) et je commence à faire ce qui est indiqué : mettre le sésame, etc. Moui, la soupe avait assez de goût comme ça, enfin bon... Mais bientôt, la serveuse revient avec un bol de nouilles et un bol de liquide orangé. Ah ben voilà, c'était ça la soupe, pas le miso !
Matthieu, qui a fini son poulet depuis longtemps (les portions sont petites car la viande coûte incroyablement cher au Japon, je vous rappelle), nous regarde avec curiosité. Anthony et moi recommençons notre mélange dans le bol d'Udon cette fois. Chacun notre tour, vu que nous n'avons qu'un bol pour deux, nous nous exerçons à manger les nouilles à la japonaise, en les aspirant et en faisant un long sluuurps bien bruyant, en en foutant partout involontairement. Nous ne sommes pas les seuls : nos voisins de table « slurpent » également gaiement. Au Japon en effet, on mange les nouilles comme cela, en faisant du bruit, ce qui signifie tout simplement qu'on se régale. D'ailleurs, c'est le cas : les saveurs sont originales et les mets très raffinés.
Voici le mode d'emploi pour déguster des nouilles japonaises : tout un art...
Le bouillon ne fait pas tout, encore faut-il correctement doser les petits légumes... (on croirait une expérience de chimie )
Temple Honen-In
13h00. Nous reprenons notre route l'estomac plein. Le prochain temple est le Honen-In. Nous nous écartons légèrement du chemin en passant au-dessus du cours d'eau et en empruntant une ruelle qui monte dans les sous-bois. Le Honen In est un petit temple bouddhiste construit en 1680 en l'honneur du moine Honen (1133-1212) fondateur de l'école bouddhiste du « Jodo-shu » ou de la « Terre Pure ». Selon cette « secte » (le terme secte s'emploi plutôt dans le sens d'école de pensée au Japon), le salut devient accessible à tous par la seule récitation de la formule du « Nenbutsu » : « au nom du Bouddha Amida ». Bouddha Amida ou en français Bouddha de la lumière infinie. Hum c'est bien compliqué tout ça. Moi, définitivement, je préfère le shitoïsme.
Nous entrons dans l'enceinte du temple en passant sous une grande porte dont le haut est recouvert de chaume que la mousse a recouverte. Nous essayons de faire des photos des lieux, ce qui n'est pas facile vu le nombre de personnes entrant et sortant à tout moment. Le site est très paisible mais malheureusement, l'intérieur du bâtiment ne se visite pas quand on n'est pas bouddhiste [note de ptit lion : Et pas moyen de faire une conversion express ? ]. Nous apercevons juste les chaussures des fidèles rangées en ligne devant la porte du sanctuaire. Par contre, le jardin est libre d'accès et assez joli. Si le jardin sec est tout petit et de peu d'intérêt (deux terrasses de sable ratissé) , le jardin humide est en revanche charmant. Fontaine, cascade, petit étang et insectes en pagaille : Ptit Lion notre photographe animalier est aux anges tant les fourmis, cloportes et toiles d'araignées sont nombreuses. C'est son côté Zen. En sortant, dans la direction opposée au temple, se trouve à flanc de colline un petit cimetière bouddhiste.
La mousse qui recouvre les bâtiments donne l'impression que la nature a pris le dessus sur la civilisation…
Ces lanternes de pierre ne sont plus guère utilisées, à part lors de cérémonies officielles (et encore, c'est pas sûr pour ce temple…).
Le jardin sec du Honen-in est des plus dépouillés (mais notez la finesse des motifs sur le tas de graviers de gauche).
Le Honen-in se dresse sur le site où Honen avait fondé la secte bouddhiste Jodo, en 1175.
La taille réduite du site contraste fortement avec notre visite précédente au Pavillon d'argent…
Notez la méthode écolo pour diriger le jet de la fontaine : une pierre, une feuille, et allez hop, c'est parti !
C'est mon zoom qui a fait le boulot, n'allez pas croire que je me suis approché de cette charmante bestiole (dont j'ignore la venimosité, mais fort jolie au demeurant). Courageux mais pas téméraire…
Un cimetière bouddhiste se trouve à côté du temple. Tanizaki Junichiro, un des plus célèbres écrivains japonais, y est enterré.
La stèle d'une tombe bouddhiste où l'on peut apercevoir, mais oui ! la Triforce de Zelda !
Mamie elle essaye de trouver la station de métro la plus proche sur son plan de la ville de 1910. Pas dit qu'elle trouvera.
14h00. Nous cheminons toujours sur cette promenade (on se sent déjà un peu plus sage, non ? ... Ah bon…) et tombons alors sur une petite boutique de kimonos. Ca tombe bien, j'aimerais bien en ramener un. Pas un de ceux que l'on enfile pour aller au bain, non, un beau en soie. Il faut savoir que les kimonos au Japon sont un peu l'équivalent des costumes en occident : ils sont donc très chers... lorsqu'ils sont neufs ! Par contre, on peut trouver des boutiques comme celle-ci qui en vendent d'occasion. La clientèle est principalement étrangère, le Japonais de par sa culture n'aimant pas porter un objet qui a été fait pour une autre personne. Le kimono étant, si l'on peut dire, « imprégné » du karma de son ancien propriétaire [note de ptit lion : ... et également de sa transpiration... ], le Japonais n'achètera donc pas un vêtement d'occasion. C'est aussi pourquoi il y a si peu de vols au Japon : toujours pour raison « d'imprégnation » de l'objet par son propriétaire légitime.
Etant de nature réservée et timide, je scie les côtes d'Anthony pour qu'il vienne avec moi. Matthieu , lui, préfère attendre dehors. Nous entrons donc dans cette petite échoppe remplie de tissus de toutes sortes, tous plus beaux les uns que les autres. Anthony, jouant mon secrétaire, mon aide de camp, mon traducteur, bref l'intermédiaire, demande à la vieille commerçante un kimono d'homme pour moi. Elle nous fait asseoir à une petite table (la maison faisant également maison de thé [note de ptit lion : Euh, non merci...]), disparaît au milieu des tissus et revient bientôt avec une pile de kimonos, des noirs, des bleus, des gris... c'est vrai que par rapport aux kimonos féminins les couleurs sont plus ternes. Hum, celui-ci n'est pas mal du tout : il est couleur tabac, cela change de toutes ces couleurs foncées... Allez, ce sera celui-ci ! L'intérieur est en coton et l'extérieur en soie, nous dit-elle (pas évident à nettoyer ça:/. Maintenant, il nous faut une ceinture (ou obi) pour aller avec. Elle sort un premier obi vermillon comme un torii. Je trouve l'ensemble très joli et harmonieux. Aussi, malgré les nombreuses pochettes de ceintures qu'elle me sort, je reste sur mon idée de obi orange. Si le kimono est d'occasion, la ceinture, elle, est neuve et nous donne une vague idée de ce que peut coûter un kimono neuf. (en effet, si un obi en soie de 15 cm coûte autant, on peut plus ou moins savoir combien coûte un kimono en soie de 150 cm) Notre commerçante parle dans un mélange d'anglais et de japonais qui commence à nous être familier : « Whe'e a'e you f'om ? Ah la F'ance ! I went to Pa'is once ! » Nous dit-elle tout sourire en nous montrant une photo en noir et blanc des années 60. Oui, c'est bien elle, comme le temps peut être traître avec la beauté d'une femme ! Anthony insiste pour faire une photo de moi en kimono devant la boutique. Excellente idée, dit-elle, et me voici bientôt à poser à coté de deux mannequins en kimonos féminins (des mannequins en plastique, pas des top modèles hein ! ). Un groupe d'écolières me regarde et commence à m'applaudir en trouvant que je porte bien le kimono – enfin c'est comme ça que je l'ai compris. Si ça tombe, elles trouvaient que je faisais un très beau clown ! La madame au kimono en profite pour poser à coté de moi pour sa collection personnelle [note de ptit lion : Euh de toute façon, on lui a pas donné la photo, si ? note de Wolfi : Ben non, elle t'a passé son appareil photo] . Nous rentrons dans la boutique pour finaliser la vente : 7800 ¥ (70 €) pour le kimono et 3500 ¥ (31 €) pour la ceinture en soie (neuve je rappelle). En cadeau bonus, je reçois un éventail, la carte de visite de la vendeuse et pour Anthony et moi un cure-dent délicatement emballé dans du beau papier.
Voici donc la boutique de kimonos qui fera le bonheur de Wolfi ! On croirait presque rentrer dans un arbre tant celle-ci est cachée sous la végétation...
Un torii (mais pas rouge cette fois) se dresse à côté de la boutique.
Il est pas beau notre Wolfi, avec son kimono d'occase tout neuf ? Oui bon, les chaussures jurent un peu avec le reste, mais sinon ça le fait hein ?
Normalement le rythme devrait s'accélérer (un tout petit peu ). Nous repartons pour de nouvelles aventures dans 4 mois et demi. Et la tradition veut que le TR soit fini avant un nouveau départ...
Donc wait and see
Djidane
Âge : 34 Messages : 2380 Localisation : La Ville du Nouveau York Inscription : 15/07/2007