Critique d'une amie sur le forum
Main-animationCritique :
Il y avait "Marina" avant "La Petite Sirène", "Aladin et la Lampe Magique" avant "Aladdin" et aussi "Le Lac des Cygnes" avant "Le Cygne et la Princesse". Forcément, les meilleurs contes d'aventures et de romance ont été adaptés des dizaines de fois au cinéma, sans pour autant créer le même succès que les films Disney et autres longs-métrages de studios prestigieux. Une partie de ces adaptations, tout comme la série "Cendrillon", nous vient directement du Japon. Dans le cas présent, c'est le grand studio d'animation Tôei qui a entrepris la mise en chantier du film autour de cet opéra célèbre. Mais la réussite des précédents opus est éphémère: le film est particulièrement enfantin et très ennuyant.
Le film se situe donc dans la continuité de son histoire originale, non pas comme le film (raté) de Richard Rich qui voulait à tout prix chercher l'originalité. L'histoire a le mérite ici d'être simple et claire, rapide à expliquer, puisqu'il s'agit d'une romance impossible entre un jeune prince qui tombe amoureux d'une princesse obligée de se transformer en cygne à cause d'une terrible malédiction. Il va tout tenter pour sauver sa bien-aimée des griffes d'un immonde prince et de sa complice obscure et sadique.
Autant le dire tout de suite, car je n'ai pas beaucoup de choses à dire sur le film: la seule qualité énorme du long-métrage est sa musique, puisqu'elle est tout simplement tirée de l'opéra phénoménal à l'origine du dessin animé. Reprenant les thèmes et la plupart des partitions, le film se regarde facilement grâce à cette ambiance sonore somptueuse et originale pour un film de la sorte. Le reste du film garde un côté très enfantin, et c'est bien dommage. Les personnages sont dessinés comme des petits enfants peu crédibles, et seuls quelques jolis scènes de dialogues viennent sauver le tout de la noyade complète: la rencontre entre Odette et le prince, une conversation entre le prétendant délirant de la princesse et cette dernière totalement dégoûtée, et toutes les scènes présentant cette mystérieuse jeune femme vêtue de noire, manipulant totalement son entourage pour obtenir le royaume et évincer ainsi la figure féminine d'Odette.
Il est d'ailleurs plutôt intéressant de voir que le film se place du côté du jeune prince dans la première partie, puisque l'on découvre le cygne avec la couronne sans explications, avant de basculer du côté d'Odette dans le château reclus puis du côté des "bad-guys" tout de noirs vêtus, capable d'imiter Odette pour tromper le prince et compromettre cet amour. A côté de cela, le spectateur doit supporté les figures intemporelles du cinéma d'animation: les animaux secondaires totalement inutiles qui font passer le temps (ici, on entre dans l'intimité de deux écureuils tout mignons mais totalement stupides), l'entourage faussement développé du prince (avec tout un tas de prétendante et d'assistante), et bien sûr les opposant à cet amour, notamment la reine du royaume qui veut un mariage profitable pour sa situation, et le gros prince ridicule (donc drôle car ne se prenant jamais au sérieux) qui pense pouvoir décrocher le cœur d'Odette en l'enfermant dans ses appartements et en la harcelant sans cesse. Mais la situation clichée par excellence atteint son paroxysme non pas dans un duel final à l'épée quelque peu kitsch (on se croirait dans un épisode de Xena la Guerrière) mais bel et bien dans ce plan final où le gentil prince et la gentille Odette se serrent l'un contre l'autre dans un champ de fleurs magnifiquement bien éclairé par un ciel bleu azur. On n'avait pas vu une telle naïveté au cinéma depuis bien longtemps, et c'est assez amusant à voir au premier degré.
En résumé, ce "Lac des Cygnes" ne vaut que pour sa ressemblance musicale avec la partition tirée d'un opéra sublime. Le reste est souvent niais, animé approximativement, et qui tente de sortir du lot avec quelques éléments nouveaux. Mais on s'ennuie ferme pendant 1h05. Un comble !
http://main-animation.forum-actif.net/divers-f8/swan-lake-le-lac-des-cygnes-t18.htm