Le Secret de Térabithia [Disney - 2007]

L'épreuve et la grâce
Enfant timide et incompris, aussi bien à l'école qu'à la maison, Jess
(Josh Hutcherson) se réfugie dans le dessin et triomphe dans la course
à pied, jusqu'au jour où il trouve une rivale qui le dépasse, Leslie
(Anna Sophia Robb). Cette nouvelle petite voisine va transformer sa
vie. Elle est aussi solitaire que lui, mais sa personnalité
indépendante et imaginative brise en douceur les rapports de force qui
sévissent chez les collégiens. Peu à peu, les deux enfants se lient
d'amitié. Et ensemble ils vont construire une cabane au fond des bois
et s'inventer un domaine de légende, peuplé d'êtres fabuleux. Une
tragédie les séparera. Mais au-delà de l'épreuve, restera le trésor de
ce royaume intérieur, qui a ouvert le coeur de Jess à la dimension
surnaturelle de la vie.
Adapté d'un roman de Katherine Paterson écrit pour consoler son fils de la mort d'un ami, Le Secret de Térabithia est
plus qu'une charmante histoire d'amitié et d'enfance. Il faut sans
doute épargner à de trop jeunes sensibilités la cruauté de la mort de
Leslie, mais cette soudaine violence des coups du sort, qui peut être
réelle, donne au film sa portée profonde, en faisant faire au
spectateur l'expérience du deuil et de l'espérance, de ce qui écrase et
de ce qui relève.
Le film repose sur l'alternance entre le monde prosaïque de l'école et
de la maison, avec ses routines et ses pesanteurs, et la forêt
enchantée, où les enfants vivent en secret des aventures
extraordinaires, jusqu'à ce que le drame fasse en quelque sorte
fusionner les deux univers. Alors la forêt perdra ses sortilèges, mais
la vie quotidienne en sera secrètement habitée. Térabithia est un nom
emprunté au Monde de Narnia,
et ce n'est pas un hasard si les effets spéciaux visuels, très réussis,
sont signés de Matt Aitkin et de son équipe des studios Weta Digital, à
qui on doit déjà ceux du Seigneur des anneaux et du Monde de Narnia.
Le Secret de Térabithia dégage la même fraîcheur poétique et le même parfum spirituel.
Source : Le Figaro.

par la mort de Leslie