Mon avis sans spoil:
Je ne m'attendais à rien de cette nouvelle série, pensant que les personnages seraient dénaturés, et que toutes les cases niaises du young adult seraient cochés afin de rentrer dans le moule.
Aussi, j'ai été surpris de la sortie surprise de ce premier tome (il est vrai cependant que depuis quelques mois, je trouve Hachette Heroes bien moins communicatif qu'à un certain moment, c'est dommage, même la page d'accueil de leur site est inchangée depuis plusieurs mois!).
Tout d'abord, agréablement surpris par notre couverture française. Si la version originale prenait le parti d'un style graphique différent de celui de Disney, au point que l'affiliation avec l'univers de La Petite Sirène soit presque inaperçu pour les néophytes, notre couverture française choisi un sublime render officiel de Vanessa, met un peu plus en avant le logo Disney Vilains, et surtout, est doté d'un sublime effet métallisé rappelant l'ondulation des vagues de l'océan, sans oublier le bandeau qui remet bien le récit dans le contexte de la série.
Cédant à la tentation (car on ne juge pas un livre à sa couverture), je décide de lire le prologue afin de me faire un avis.
Et je découvre que Lorie Langdon à une très jolie plume et semble avoir compris l'essence même du personnage d'Ursula! Très bon point pour moi, je passe donc à la case caisse.
Et autant dire que je ne regrette absolument pas mon achat!
Si la finalité du scénario ne laissait que peu de doute sur le destin d'Ursula (puisque cette histoire se passe au moins 15 ans avant l'histoire de La Petite Sirène), le scénario reste néanmoins pleins de surprises et de rebondissements.
Les personnages sont attachants et bien écrits, mention spéciale à Ursula/Vanessa!
Je craignais que nous ayons une énième version de l'histoire où la gentille sorcière des mers devient méchante suite à un chagrin d'amour. Il n'en est rien!
Dès le début de l'histoire, Ursula/Vanessa est décrite comme une femme manipulatrice et égoïste, voulant faire le mal pour se venger. Alors bien sûr, elle fini à la fin par atteindre un point de non retour pour devenir la grande méchante que nous connaissons tous, mais cela n'enlève rien au fait que Ursula/Vanessa n'est jamais vraiment gentille de tout le livre, quand bien même elle a quelques moments de compassion.
Nous avons ainsi droit à un personnage principal que je qualifierait d'antihéros, et c'est exactement ce que je voulais voir (mention spéciale à la première scène d'action du roman, très bien écrite et mettant parfaitement en avant toute la noirceur du personnage).
Si je redoutais quelques incohérences avec l'histoire du film, tout trouve une explication à la fin, bon point également!
Le personnage d'André, dont nous adoptons le point de vue dans quelques chapitres, n'est pas en reste bien qu'il soit beaucoup plus lisse. On comprend aisément le poids qui pèse sur ses épaules et son implication dans le scénario, et la façon dont Vanessa tombe son charme, lentement mais sûrement, est totalement compréhensible. Il ne lui manque que quelques gentils défauts pour être parfait, mais le charme opère néanmoins.
C'est grâce au point de vue de ces deux personnages que l'on arrive à s'attacher aux personnages secondaires de l'intrigue, même si il faut l'admettre, il est difficile de surpasser l'écriture d'Ursula/Vanessa (une volonté peut-être pour mettre plus en avant notre sorcière des mers?).
Bien entendu, le roman n'est pas exempt de défauts.
-On peut peut-être (tout dépend du point de vue) regretter une introduction un peu trop longue en comparaison des évènements qui suivent et surtout du dénouement qui parait un peu trop rapide.
-Les motivations de l'antagoniste principal (probablement le personnage le plus surprenant de l'histoire) sont un peu nébuleuses et faciles, sans compter le fait qu'il ait prévu tous les évènements à l'avance, ce qui est un peu poussif. Cela rajoute des retournements de situations, mais c'est un peu trop.
-Pour les fans de Mythologie Grecque comme moi, vous allez être ravi, à condition d'avoir une certaine ouverture d'esprit sur la réécriture de certains personnages de cet univers, de même qu'il est courant pendant toute l'intrigue que les noms romains et grecs se mélangent. J'avoue ne pas avoir compris si cela était une volonté de l'auteur ou si c'est une bourde.
-Si il n'est pas étonnant d'avoir quelques allusions en dessous de la ceinture, je reconnais avoir été un peu surpris par une scène à la limite de l'érotisme...Disons que l'on comprend tout de suite ce que voulait dire Ursula en parlant du langage du corps lors de la chanson Pauvre âme en perdition! Mais je pense que cela pourrait en rebuter certains (on touche quand même à des personnages de notre enfance), même si ça reste très sage et très court.
-Enfin, une chose qui me viens à l'esprit, je me demande si notre version française n'a pas subit une censure, car il est fait à un moment donné mention du personnage du Shérif qui n'aurait "pas tout dit"... Sauf que nous n'entendons plus du tout parler de ce personnage par la suite! Mauvaise traduction ou partie manquante du récit? Je n'ai pas réussi à trouver le nombre de page de l'édition originale, impossible de vérifier de ce côté (même si il faut rappeler que ça n'aurait pas forcément été une grosse preuve, tout dépend de la police d'écriture, etc...).
Malgré quelques petits défauts, j'ai donc été très agréablement surpris par ce roman, mention spéciale à l'écriture du personnage principal, qui je le répète est une pépite!
Si je n'attendais rien de cette série à la base, je serais maintenant totalement partant pour voir ce que propose Lorie Langdon avec Gaston et Yzma (à condition que suivre, comme pour Vanessa, des antihéros).