Mwhahaha me revoilà avec le chapitre 3 ! Non promis j'essayerai de ne pas trop abimer ton enfance ! Même si elle risque de prendre quand même un sacré coup ! L'illustration de ce chapitre arrivera un peu plus tard ! J'espère que ce chapitre vous plaira ! La magie opère, mais réserve bien des surprises à notre Jeune Cast-Member ! Je tiens à rappeler que Toute ressemblance avec des faits ou des personnes ayant réellement existés serait totalement fortuite. Sur ce bonne lecture ~
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Chapitre 3 - Tombe, Tombe, Tombe !
Ce n’est ni le soleil, ni un oiseau qui me réveilla ce 4 juillet, mais un garçon blond aux pupilles agrandies par la panique. J’ouvrai péniblement les yeux. Un flot incompris de mots sortaient en cadence accélérée de sa bouche toujours en mouvement. Que pouvait-il bien me dire ? Mon cerveau fonctionnait au ralenti. Café… Une perfusion de café, voilà ce qu’il me fallait. Je me redressai sur le lit, Robin était assis à côté de celui-ci sur une chaise. Balayant, ma chambre du regard je me rendis vite compte celle postée à la porte la veille avait été déplacée. Cependant je ne fis pas attention à ce détail qui, pourtant, aurait dû m’effrayer. Seul quelqu’un à l’intérieur de la pièce aurait pu la bouger…
- Dépêche-toi Corentin ! Lève-toi on est à la bourre ! On doit aller à l’université ! Tu as vu l’heure !?
- Hein ? Quoi qu’est-ce que tu dis ? Comment ça l’uni… L’UNIVERSITÉ !!
Je compris soudainement ce qu’il se passait ! Nous étions en retard, dès le premier jour. J’étais pourtant sûr d’avoir activé mon réveil avant de m’endormir. Toutefois, regardant derrière ma table de chevet, je m’aperçus que celui-ci était débranché. Je ne comprenais plus rien. Me levant et m’habillant à toute allure je ne pris même pas le temps de manger quelque chose ni même de me coiffer. Je fermai mon studio à clé et me mis à courir, essayant tant bien que mal de ne pas perdre Robin de vue. Prenez donc un peu ma place et allez rattraper un garçon comme lui deux minutes après vous être réveillé !
Nous sortîmes de la résidence N°1 à toute vitesse, déboulant dans la rue comme deux fusées propulsées à pleine allure. Je vous le dis, tous ces joggings me servaient soudainement à quelque chose ! Cependant il n’était pas difficile à Robin de me dépasser tout en esquissant une légère grimace enfantine. C’était bien le moment ! Remontant la rue jusqu’au Parc, je ne vous dirais pas combien de personnes se sont retournées vers nous les yeux écarquillés tels des merlans fris. Nous ne tardâmes pas à finalement dépasser le bus que nous avions loupé de peu à la sortie de la résidence. De longues minutes de souffrance plus tard, la gare de Chessy décida enfin à se montrer. Nous nous dirigeâmes vers les hôtels entourant le Parc. Ce fut certainement la première fois que je voyais le Disney Village vide, cette vision me perturba quelques peux alors que nous passions devant l’Hôtel New York vers les Cheyennes. Le lac était calme et l’immense montgolfière était posée, son imposant ballon obstruant ma vue du New Port, mon hôtel favori. Nous nous enfonçâmes dans le chemin menant jusqu’aux Cheyenne, l’air était doux ce matin d’été, et, si je n’avais pas été pressé par le temps, j’aurai presque trouvé cette petite course agréable. Mais croyez-moi, je n’avais ni le temps de sentir la douceur de l’air, ni le temps de remarquer que j’avais mis mon t-shirt à l’envers. Mon manager eut d’ailleurs, tout le loisir de me le faire remarquer plus tard, mais nous y reviendrons.
Après plusieurs minutes de recherches infructueuses qui eurent le temps de nous achever, c’est par pur hasard que nous tombèrent nez à nez avec la fameuse Disney University. Haletants, rouges, transpirants et donc, de ce fait, dégageants une délicieuse odeur de mâles en chaleur, nous nous adressâmes à la secrétaire postée à l’entrée. Celle-ci, après nous avoir fait répéter 3 fois, nous indiqua que le cours se situait au deuxième étage, dans l’amphithéâtre. Après l’avoir remercié nous nous dirigeâmes à l’étage supérieur. Percutant vivement la porte d’entrée de la salle de conférence, celle-ci fit un bruit d’enfer, stoppant net le professionnel en train de s’exprimer. Tous les regards se dirigèrent vers nous. Un frisson me parcourue et des élans de misanthropie me submergèrent.
- Désolé on est en retard…Murmura Robin rouge de honte.
- On s’est perdu…. Ai-je eut besoin de préciser tout aussi pivoine.
Quelques rires fusèrent dans la salle. J’entendis un raclement de gorge provenant de derrière nous. Je me retournai en même temps que Robin et mon sang ne fit qu’un tour. Un manager, l’air à la Severus Rogue, se tenait maintenant face à nous ! Son visage était calme mais l’on sentait la puissance émaner de son corps. Nous regardant, il annonça placidement :
- En retard…Vous dites que vous êtes en retard ? Dès le premier jour…Je vous le dis jeunes hommes, vous serez en retard le jour de votre mort ! Mort, qui risque d’arriver dans les prochaines minutes si vous dérangez ne serai-ce qu’une fois encore cette intervention c’est clair ?
Il prit alors un ton plus bas et me fixant dubitativement me chuchota à l’oreille :
- Votre t-shirt est à l’envers, dit-il en me montrant l’étiquette. Veillez à programmer votre réveil la prochaine fois au lieu de nous sortir de beaux mensonges.
En terminant sa phrase, il s’en alla rejoindre son poste à l’arrière de l’amphithéâtre. Robin et moi avons fini par trouver une place l’un à côté de l’autre non loin d’une jeune fille blonde portant un ruban dans les cheveux. Elle n’arrêtait pas de me dévisager alors que je la trouvais étrangement familière. Ce sentiment me mit vite mal à l’aise et je fini par ne plus faire attention à elle.
Les cours et remarques s’enchainèrent les unes après les autres. Obligation de sourire quoiqu’il arrive. Entrainement au Disney Smile. Les différents codes employés par les Cast-Members à savoir par cœur. Petite biographie de Walt Disney. Comment dessiner Mickey en deux trois coups de crayon. L’estomac vide, il me fallut lutter contre une fatigue et la faim qui commençaient à monter en moi. Je me permettais cependant quelques coups d’œil sur mon voisin qui me semblait parfaitement studieux. Un autre homme. Je pris quelques notes au cours de la matinée, mais rien qui ne saurait m’être utile dans ma vie de tous les jours. Toutefois une nouvelle bien singulière vint me tirer de mon ennui, nous allions manger sur le parc. L’après-midi de la journée allait se constituer de la visite du Resort. Cette perspective me tira de ma léthargie montante. Toute la salle s’ébranla sur les coups de midi et tous quittèrent l’amphithéâtre dans un brouhaha infernal. Je me retournais pour voir si la fille au ruban me fixait toujours mais elle avait disparue. Sûrement avec les autres en direction du parc. Cependant, alors que je fixais cette place désormais vide, Robin me tira de ma réflexion.
- Hey mec ! T’attends quoi ?! Il n’y aura plus rien à manger si on arrive les derniers ! Et avec le droit de manger où bon nous semble, je VEUX manger au Blue Lagoon ! Insista le Blond dont l’estomac semblait avoir pris possession de la bouche.
- Comment ? Ah oui ? Désolé, la fille qui était là…Je désignais à mon ami la place inoccupée. Elle n’arrêtait pas de fixer et ça m’a perturbé…Tu comprends je n’ai pas l’habitude d’être le centre d’attention de la gente féminine Ah ah ! Mon rire sonnait faux, mais j’étais enfin prêt à sortir. Je me levais de ma chaise alors que mon camarade restait pensif. « Quelque chose ne va pas Robin ? » lui demandais-je.
- Euh…Coco...Tu as du rêvé ! Cette place était vide. J’avais choisi nos place justement parce qu’il n’y avait personne à trois place à la ronde…Je m’en souviens bien. Il parut attendre une réponse de ma part qui ne vint jamais. Impatienté de mon silence il se reprit bien vite. « Va on y va ! Dépêchons-nous ! » Ajouta-t-il en me bousculant un peu.
- Ouais, allons-y… Fini-je par dire tout en marchant vers la sortie. Confus, je fixais une dernière fois la place inoccupée en passant l’épaisse porte de l’amphithéâtre.
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Il existe plusieurs choses capables de vous indiquer que vous êtes à Disneyland. La plus connue, bien sûr, est le magnifique château tout droit sortie de la Belle aux bois dormant. Celui-ci, arborant fièrement les couleurs de la robe princière. Il y avait cette gaité dans l’air. La bonne humeur ambiante. La musique caractéristique de Main Street et bien sûr, pour finir, cette délicieuse odeur de Pop-corn et de barbe à papa que l’on pouvait sentir partout. Je retombais en enfance alors que cette réminiscence s’offrait à moi dans ce lieu magique. Mon ventre gargouillait alors que le petit groupe de Cast-Members se séparait. Je me retrouvais donc seul avec Robin, qui, d’un pas déterminé se dirigeait vers Advertureland, abritant le secret du repos de son âme…Du moins celui de son estomac. Je le suivais difficilement, devant accélérer ma vitesse de marche tant mon ami était pressé. Munie de mon précieux « Ticket de rationnement » j’allais allègrement m’en mettre plein la panse. De ce fait, même si la faim me tiraillait, c’est l’image de la jeune fille blonde qui me vint en tête. Ses yeux d’un bleu saphir étaient encrés dans mon esprit. Que me voulait-elle ? Qui était-elle ?
Nous arrivâmes bien vite au restaurant qui, par chance, n’était qu’à moitié plein. Je m’en souviens très bien car ce détail m’avait surpris dès l’abord. La salle aurait dû être bondée en ce début du mois de Juillet. Robin m’adressa un sourire complice et me sorti de ma torpeur interne lorsqu’il m’avoua son petit tuyaux.
- J’ai bien choisi mon coup hein ? Il fallait qu’on se dépêche. Entre 11h et 12h les gens passent devant le restaurant dans l’attraction et viennent par la suite manger ici. De ce fait, peu de personne savent directement qu’il y a un service restauration ici ! Futé non ? Nous voilà tranquillement installés alors que dans trente minutes des dizaines de personne feront la queue pour une table !
- Très malin en effet… J’ai vraiment hâte de manger je meurs de faim ici ! En plus il fait une de ses chaleurs ! Ajoutais-je en enlevant ma veste de costard noir.
Bien que je ne me débrouillais guère pour alimenter une conversation pour le moins intéressante plus de deux minutes, Robin me surpris par sa capacité à parler des heures de sujets aussi variés qu’exotiques. De ce fait, ce petit repas « entre collègue » défila très vite sans que j’eusse le temps de m’en apercevoir. Allions-nous être en retard une fois de plus ? Alors que Robin parlait de la robe que portait sa grand-mère à la soirée cocktail du vicomte de Meaux, je regardais discrètement ma montre, feignant un intérêt certain pour cette conversation aussi utile qu’un couvercle de McFlurry. 13h16…Il ne nous restait que quinze minutes pour finir nos assiettes et sortir, certainement en courant, pour rejoindre nos attractions respectives. Heureusement, c’est par miracle que nous avons réussi à ne pas être manquants lorsque l’appel fut annoncé en BackStage. Je redoutais anxieusement d’entendre ma location. Comme par magie c’est au moment où je me posais cette funeste question que mon nom fut annoncé. Je serrai les dents le plus possible, priant Tonton Walt d’avoir été clément avec moi.
- Corentin Hélias ! Tu es en fonction à It’s a Small World dans unité mobile… Hanna Tournevire, t’expliquera en détail ce que tu dois faire pour être opérationnel. Annonça-t-elle en désignant furtivement une jeune femme rousse trépignant de joie à l’idée, je pense, de voir des nouvelles têtes.
L’administratif fini, Hanna allait brièvement nous expliquer notre travail. C’est n’est que lorsque le reste du groupe fut sorti que la rousse monta sur l’estrade, visiblement habituée à avoir un publique, et commença son speech.
- Chers nouveaux Cast-Members, l’heure est grave mes amis. Pourquoi eut-il fallu que je quitte les terres humaines du Gondor pour Disneyland ? Car j’avais une mission ! Former les nouveaux comme vous ! Le Nécromancien lui-même ne saurait m’arrêter ! Ainsi jeunes recrues, vous formez à présent… La Communauté de la section mobile ! S’exclama-t-elle dans une envolée lyrique. C’est tout nouveau ça vient de sortir, ajouta la rousse en émettant un petit rire cristallin. Je m’appelle Hanna Tournevire, je suis votre supérieur direct dans la Hiérarchie de l’entreprise. Je ne mange pas d’humain, pas comme ces foutus Orques, marmonna-t-elle. Je suis une grande Fan de Tolkien comme vous pouvez le constater et je suis d’une patience extrême. Par contre si vous faite trop de conneries vous irez vous expliquer avec l’horrible Denethor… C’est le surnom de Monsieur Daniel Caloët aussi appelé Rogue dans le métier. Lui ne vous fera pas de fleur alors que moi…J’adore les fleurs vous savez !
Hanna ne s’arrêta de parler que de longues minutes plus tard, nous aspergeant de sa culture sur le monde merveilleux de J.R.R Tolkien. J’appris brièvement que la section mobile devait remplacer les Cast-Members absent ou malade. Nous étions telles des roues de secours. Même si la comparaison était peu élogieuse, l’idée de servir à quelque chose me plaisait beaucoup. Finalement, malgré la frustration d’être placé dans le Land qui me faisait le moins envie, ce n’est entouré que de personne extraordinaire que je commençais cet été à Disneyland Paris. Je reçu donc dans l’après-midi mon Nametag, ressentant comme un élan de fierté monter en moi. Il me fut difficile de retenir une petite larme lorsque je fus finalement et officiellement dans l’équipe des Cast-Member. « Vous faites partie de notre famille, vous êtes l’esprit Disney ». J’étais heureux et rien au monde n’aurait pu enrailler cette joie qui allait survenir les jours suivants. Du moins, c’est ce que je pensais…
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Les jours passèrent sans vraiment se ressembler. Mon travail, bien qu’exclusivement mobile, vous vous en doutiez, me permettait de connaitre par cœur le fonctionnement de plusieurs attractions. Cependant, celle qui me plaisait le plus sur Fantasyland, fut, contre toute attente, Alice Curious Labyrinthe. Même si il est vrai qu’il ne s’agit que d’un simple dédale empruntant sa magie au monde d’Alice au Pays des Merveille, je me plaisais à le fréquenter régulièrement alors qu’aucun visiteur n’était sur le parc. Je me perdais alors volontairement dans cette attraction appréciant la compagnie du Chat du Cheshire, du lapin blanc et même celle de la Reine ! Ainsi, quelle ne fut pas ma surprise lorsque le planning annonçait que j’étais en charge de cette attraction après la fermeture du parc. Je ne pus dissimuler longuement ma joie à Robin qui, au fil des jours était devenu un véritable ami, impossible de le quitter.
- Super ! Content pour toi ! Me dit-il, que vas-tu devoir faire du coup ? Tu ne vas pas t’ennuyer tout seul dans le labyrinthe pendant 3h ? Si tu veux je peux venir te tenir compagnie ! Ajouta-il en souriant.
Je pris un moment pour juger sa proposition.
- Et bien je ne devrais pas m’ennuyer ! En plus tu me connais moi, il m’en faut peu pour attirer mon attention. Si je ne suis pas sortie du Labyrinthe après 3h, envoie une expédition de secours ! Plaisantais-je en pouffant de rire.
Je réussi à ouvrir mon Locker du premier coup. Malgré l’aspect banal de cette action, je ne pus m’empêcher de sourire. Je prenais enfin mes marques et mes habitudes au sein de chez Mickey. Mon travail de ce soir consistait à checker l’attraction après la fermeture complète du parc, c’est-à-dire vers 23h30. Muni de ma lampe torche, je devais vérifier si l’attraction n’avait subis aucun dégât matériel. Je devais aussi signaler la présence éventuelle d’objets perdus et les ramener à City Hall. J’allais travailler jusqu’à 2h00 du matin sûrement. Je ne verrai certainement pas le temps passer…
La journée, bien qu’affreusement chaude en cette période de canicule, sembla filée à une vitesse mémorable. Même si, une fois de plus, j’eu l’impression d’être épié. Après la journée tradition, j’avais à maintes reprises, croisé le regarde de cette jeune fille blonde au teint blafard. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle me voulait quelque chose. A chaque fois je n’arrivais pas à décrire l’émotion que je voyais dans ce regard à la fois glacial, fixe et mélancolique. Heureusement, la jeune Cast-Member travaillait au Phantom Manor et je ne la croisais que peu souvent. Robin, lui, devait bien la connaitre mais il ne m’en n’avait jamais reparlé.
A la fin de la journée, alors que de vilaines crampes commençaient à intervenir dans mes joues à force de sourire, je pu alors aller me changer. Les Cast-Member de jour désertèrent le parc en même temps que les visiteurs à la dernière note du Disney Dreams. Le silence tomba sur le Parc. Assis non loin du Disney Hotel avec un petit sandwich poulet crudités, mon préféré, j’attendais le signal de la Clearance. Un homme arriva va moi le pouce levé.
- Hey l’ami ! Tu peux y aller ! La Clearance est O.K plus de guest sur le parc ! N’oublie pas de repasser à City Hall quand tu auras fini !
Allons-bon ! J’ai n’avais même pas fini mon sandwich et voilà que je devais déjà retourner travailler. Je me dépêchais d’avaler le reste de mon repas en marchant doucement jusqu’à Fantasyland. Une petite musique entrainante se mis en marche dans les haut-parleurs du parc. Les Cast-Member de soirée travaillaient toujours en musique histoire d’avoir la pêche même la nuit. Une lune ronde et brillante c’était levé, donnant à cette nuit un petit côté film hollywoodien. Arrivant au niveau de Central Plaza je m’arrêtais quelques secondes, constatant à quel point le parc pouvait paraitre glauque la nuit. Un frisson me parcourue l’échine et je pressai alors le pas. Je me sentais une nouvelle fois épié…Je traversai le château d’un pas rapide et me dirigeai déjà vers le labyrinthe. Je me retournais plusieurs fois afin de m’assurer de ne pas être suivi. Je devenais paranoïaque sans le vouloir. Je poussai un long soupire et allumait alors ma torche afin de voir plus claire. L’entrée du labyrinthe était en effet très sombre et l’obscurité semblait happer toute la lumière de ma torche pourtant puissante. Je poussais un soupire et commençait à chantonner pour me donner du courage. Ma montre affichait 23h55 alors que je m’enfonçais dans le dédale végétal.
Tout me semblait normal. Enfin pas plus anormal que d’habitude. Le décor était à sa place. Le chat me saluait de la main, le lapin blanc était affolé et la reine de cœur avait toujours besoin d’une petite révision mécanique. Alors que tout semblait se dérouler à merveille, une coupure d’électricité générale s’abattit sur le parc, me plongeant dans le noir le plus complet. Je n’osais plus bouger lorsque les haut-parleurs commencèrent à émettre d’étranges sons semblables au tintement d’une vieille cloche rouillée. Dong, Dong, Dong… Le son se répéta douze fois avant de s’arrêter brusquement. Que ce passait-il ? Je dégluti difficilement. La peur s’emparait de moi petit à petit. Mon souffle se fit plus court et mon cœur battait à la chamade. Le silence, semblable à celui ressenti quelques jours tôt dans les couloirs de la résidence des Boiseries, posa son voile aux alentours, oppressant. Maléfique. Ainsi, alors que je scrutais les alentours à la recherche de la sortie, la musique du parc se remis en marche…A l’ envers. Ponctuée de paroles inaudibles et effrayantes, cette musique avait en sa mélodie, quelque chose de malsain. Cette ambiance ne tarda pas à se diffuser dans tout le royaume enchanté. Déboussolé, je pris alors le Talkie-Walkie situé dans une poche de mon pantalon de travaille. Appelant alors mes collègues et amis, je n’eus pour seul réponse que le grésillement infini des ondes radio. A ma grande surprise les lumières se rallumèrent, inondant cependant le parc d’une couleur orangée. Une odeur de sulfure et de souffre vint chatouiller mes narines et je dû respirer dans ma manche pour éviter de vomir à cause de cette fragrance agressive. Et, alors que je cherchais la sortie dans ce labyrinthe que je ne reconnaissais plus, un cri de frayeur aigüe d’une puissance énorme me parvint. Je fis immédiatement volte-face et accouru en direction du bruit qui venait, j’en avais la certitude, de quelqu’un dans le labyrinthe. Empruntant un sombre tunnel de feuillages je débouchais sur le centre du labyrinthe composé d’arbre et de panneaux servant à perdre les visiteurs devant choisir entre une route ou l’autre. Toutefois, au milieu de ce carrefour onirique, je pu alors apercevoir quelque chose de singulier. Tenant une montre à gousset dorée dans la patte droite, il se tenait à mes pieds, le cadavre d’un lapin blanc en gilet de soie rouge.