Samedi 10 août
La soirée pirate a laissé quelques traces car il est déjà 8 heures lorsque j’ouvre un œil. Le souvenir de la date du jour revenu me transporte instantanément d’enthousiasme car j’attends cette journée particulière depuis un certain temps. C’est les 8 ans de mon aîné et j’ai programmé la croisière sur cette période pour être à l’endroit même où nous sommes aujourd’hui : «
Castaway Cay ». Toute la troupe se joint à moi pour l’entourer et célébrer les premières heures de sa neuvième année. Libéré de nos embrassades il se précipite derrière la porte pour s’assurer que le petit poisson a eu la même attention que la veille à mon égard. Bingo ! Les chocolats et la petite carte sont au rendez-vous ainsi que le badge évènementiel qu’il s’empresse d’épingler une fois le pyjama troqué pour une tenue plus balnéaire. L’île privée de Disney est étonnamment couverte par le réseau cellulaire ce qui autorise un appel transcontinental à sa maman pour l’associer à cette journée de bonheur. L’exaltation de ces premières minutes passée, nous décidons de retourner au jardin enchanté qui avait largement mérité son titre lors du petit déjeuner de la veille. Nous héritons cette fois d’une de ces tables rondes entourée d’une banquette commune en alcôve qui nous réunit autour de la star de la journée pour un petit déjeuner copieux et festif.
Après les formalités d’usage du débarquement, nous remontons un quai superbement aménagé pour une île sauvage jusqu’à l’arrêt d’un train touristique version XXL. Celui-ci nous rapproche de la plage où nous sommes accueillis par un Dingo en tenue de baigneur et avec qui nous posons avec plaisir.
La perle des caraïbes ne boude pas son plaisir de retrouver son plus grand amour…le soleil de la plage.
Leur idylle attendra car pour cette matinée, j’ai d’abord programmé une
balade à vélo. Nous échangeons les premières contremarques fournies par les services du «Port Adventures» contre des montures et des casaques appropriées à chaque taille et après une séance rituelle de crémage protecteur nous apprivoisons les engins dont le rétropédalage fait office de frein pour avaler nos premiers kilomètres de bitume. La piste principale est totalement disproportionnée à notre usage car en plus d’être particulièrement longue, elle est suffisamment large pour faire atterrir un Boeing. Nous l’abandonnons par la droite pour un chemin qui s'enfonce dans la dense végétation et que quelques coups de jarret déjà bien raide suffisent à nous faire parcourir jusqu’à un poste d’observation avancé sur une nature aride et sauvage.
Nous repartons en direction de la piste principale que nous finissons de parcourir pour aboutir sur une plage tranquille bordée de quelques cabanons privatifs et que nous longeons jusqu’à atteindre un rivage magnifiquement désert et totalement inexploré. Un sentiment de bout du monde nous remplit de longues minutes avant de découvrir qu’une fontaine à eau permet de remplir des cônes en papier-carton en libre service pour désaltérer les courageux touristes de passage que nous sommes.
Les quelques kilomètres du chemin du retour semblent interminables à ceux dont les roues de vélo sont les plus petites. Le retour à la plage principal est donc accueilli avec soulagement et les VTC sont bientôt troqués contre des
masques et tubas pour une découverte de l’environnement aquatique. Les longues heures d’entrainement dans la piscine de papi et mamie vont enfin pouvoir être mises à profit pour une exploration systématique des fonds marins à la recherche de poissons et crustacés. Malheureusement nous sommes loin de l’opulence espérée et après trois quart d’heure de snorkeling sous la surveillance de maitres nageurs disséminés dans tout le lagon et perchés sur des espèces de chaises d’arbitre de tennis immergées, nous regagnons le rivage pour quelques jeux de plage.
A mi-journée, nous nous rapprochons d’une des deux zones de restauration où, dans une ambiance de barbecue, chacun peut librement exprimer sa récente américanité dans ses préférences culinaires.
Nous retournons à l’eau pour digérer, fraichement installés dans des
bouées que quelques clapotis dans le lagon bercent imperceptiblement. Il n’est pas loin de 15h et il temps d’emmener mon grand pour sa surprise. Je suis très content de moi car j’ai réussi à garder le secret que je fais durer jusque Marge’s Barges où je tente de m’expliquer avec le responsable de l’animation dans un anglais qui tient encore dans l’inconnu le principal intéressé. Nous partons faire du
parachute ascensionnel en tandem mais je dois expliquer que la réservation a été passée pour deux adultes car l’âge légal minimum est de 8 ans et que le système, pour cause d’anniversaire le jour J, ne permettait pas de choisir un passager dont l’âge officiel à l’embarquement n’était alors que de 7 ans. De manière inattendue je me fais parfaitement comprendre et nos contremarques sont acceptées sans problème. Sur la terrasse d’attente, l’interrogation se lit encore sur le visage de mon futur voltigeur qui pense à un tour de bateau. Le secret dévoilé, l’étonnement laisse place rapidement à l’enthousiasme spontané avant que la réflexion ne commence peu à peu à saupoudrer une légitime appréhension. L’inquiétude n’a pas le temps de s’installer car c’est l’heure du briefing suivi immédiatement de l’embarquement sur une vedette équipée d’un pont d’envol qui nous emmène rapidement au large. Quelques couples passent avant nous ce qui permet d’installer une confiance liée à une répétition immuable du processus. C’est donc à notre tour d’enfiler les baudriers qui sont bientôt mousquetonnés sur l’aile avant que le filin soit libéré subitement du treuil déclenchant presque aussitôt un cri strident auprès de mon précieux passager.
Après ce décollage surprise, nous nous élevons tranquillement dans les airs pour nous offrir un moment paisible de totale contemplation. La vue est évidemment imprenable (dommage pour vous) sur cette île finalement assez petite au bord de laquelle est accostée une jolie maquette de bateau bleue marine et blanche !
Au bout de 10 min de balançoire à quelques centaines de mètres d’altitude, la redescente parfaitement maitrisée par le pilote et son second nous donne droit à une baignade règlementaire des jambes avant qu’un dernier petit coup de moteur ne nous fasse reprendre un peu d’altitude pour un appontage en douceur à l’arrière de la vedette.
Libérés de l’aile, nous célébrons cette expérience inédite pour lui comme pour moi par un « check » qui est la marque de fabrique de notre complicité !