- Rififi a écrit:
- Bon courage ! C'est une épreuve qui risque d'être harassante
Je suis bien d'accord...
- Rififi a écrit:
- La mini série de Julian Fellowes ne m'a pas convaincu... loin de là !
Moi qui adore
Downton Abbey et trouve que c'est uen série très réussie sur le plan technique, là... C'est sans doute le contraste Cameron/Fellowes, et surtout, le contraste du budget, mais du coup, ça fait TRES mal.
Bien sûr, c'est un peu dégueux de s'attaquer à cette série sur la "forme" puisque, évidemment, bien qu'ayant un budget énorme, elle ne peut rivaliser avec les studios américains et donc, c'est pas sa faute si le paquebot fait plus "virtuel" dans les plans larges. Mais c'est même pas ça le plus gros souci niveau "forme". Le Titanic de cette série est... difficile à reconnaître. C'est comme voir la même chose, mais à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Mais là... déjà, chose assez marquante, le Titanic de Fellowes est plus sombre ; dans les scènes nocturne, les lumières du paquebot restent sobres, peu intenses, tamisées, douces jusqu'à la pâleur. Les salles qu'il explore ne sont pas les mêmes.
Mais, au-delà de l'esthétisme, c'est surtout le scénar et le jeu des acteurs qui craint. Mais peut-être plus le scénar, qui force les acteurs à jouer sur des registres très attendus, clichés et peu subtiles.
Fellowes disait aimer le film de Cameron tout en lui reprochant d'avoir trop mis en avant un couple, aux dépens du paquebot lui-même et surtout, de l'aspect humain et de ses véritables passagers. Une critique à nuancer, mais que franchement, je trouve intéressante. Le couple n'étant pas mon aspect préféré du film de Cameron, j'appréciais la démarche plus historique de Fellowes.
Là où je comprends rien, c'est qu'en regardant la série... on constate que tout ce que critiquait Fellowes, il l'a reproduit, et en pire!
- Faute de moyens, sans doute, la série manque d'envergure, d'ambition dans les plans. On ne se sent pas sur le Titanic. On pourrait sur un petit chalutier, ce serait pareil! Les plans sont trop étroits, trop étriqués, trop collés aux personnages, on etouffe, on devrait ressentir l'immensité, la grandeur, les personnages tout petit au milieu de ce géant d'acier, mais non, au contraire, on suit les persos comme leur ombre et le paquebot s'en trouve horriblement oublié.
- On n'a pas une histoire d'amour, on en a plusieurs! Et en plus, moins intenses! Et en plus, même pas authentiques! Fellowes pouvait jouer sur un terrain que Cameron, s'appuyant sur deux persos fictifs, a forcément un peu zappé : les persos historiques, les vrais. Les anecdotes ne manquent pas! Mais non, il nous sert 4 groupes de personnages principaux tout aussi fictionnels que Rose et Jack, et qui eux-aussi vont rencontrer, à l'occasion, des persos ayant existé! Mais ça, Cameron l'a déjà fait! Et beaucoup mieux! Les apparitions d'Astor, Gunggenheim, Andrews, Ismay, Gibson (l'actrice), tout ça passe sans marquer, sans relief. On se tape des scènes interminables entre ces persos fictifs et leurs grands drames personnels ; on devine la panique autour, on devine la tragédie, mais elle est oubliée, zappée, sacrifiée pour du mélo à deux balles qu'on pourrait presque se consoler de subir si à la rigueur on savait que c'était un fait authentique, historique, mais même pas!
- On pardonne d'autant moins à Fellowes d'avoir digressé qu'il joue sur un format lui-même très étriqué. Cameron a réussi à faire un film de 3h, avec 1h30 "d'avant naufrage", de visite du navire, et 1h30 de naufrage. Bon timing, bien que déjà très court et froçant à zapper plein de trucs. Mais là... Format série 40minutes. Si encore il avait pu surfer sur une saison "classique" de 22 épisodes de 40minutes et avait pu ainsi étirer l'intrigue sur tout ce temps, là, ça aurait été le pied, car on aurait presque peu faire du temps réel avec la croisière et ne rien louper, faire l'adaptation la plus exhaustive en matière de "faits vrais" et autres anecdotes. Mais là, le concept est à la fois grisant et... casse-gueule : à l'issue de chaque épisode, le navire coule. Il y a 4 épisodes. Le navire coule 4 fois. Mais à chaque fois, on observe le naufrage d'un point de vue différent. Intéressant me direz-vous, mais ça force à "expédier" l'appareillage, la croisière et le naufrage en... 40 minutes! Ca va à toute vitesse. Le bateau vient à peine de partir, on a une petite scène de transition, et hop! Iceberg (la scène "Hard to Starboard" est à rougir de honte tellement elle est nulle, sans conviction, molle).
Donc, un Titanic du pauvre, du Cameron Discount. Avec si peu de moyens, la SEULE chance pour cette série de se démarquer, de pondre une version légitime et un tant soit peu passionnante, cela aurait été de miser à fond sur un aspect parfois négligé par Cameron, l'Histoire, les "petits faits vrais", l'anthenticité pure. Mais non. On se tape des persos tout aussi fictifs mais eux, complètement inintéressant et qui volent complètement la star au vrai héros de cette histoire : le Titanic.
Vraiment, dommage.