Chansons préférées : Better, If I’m Dancing et Liar.
Mentions honorables : Mood Ring et Man on the Moon.
Pires chansons : Clumsy, Private Show et Just Luv Me.
Après un Britney Jean que j’ai vite oublié, je me suis surpris à adorer Glory. Pour une fois, l'album porte admirablement bien son nom. Et la pochette, malgré une police plus que hideuse et une résolution hasardeuse, est en parfait accord avec le contenu. Ainsi, comme la capture d’écran tirée du clip de Make Me le montre, Glory offre une Britney lumineuse (généreuse ?), des mélodies enveloppantes, une voix caressant nos tympans comme la petite brise soufflant sur la blonde chevelure de Godney.
Glory est un album en droite lignée de ce que Britney fait depuis son troisième album, voire depuis ses débuts. Ceux qui s’attendent à un album personnel frappent à la mauvaise porte. Britney reste fidèle à ce qui a fait son succès : une pop sans prétention vendant du sexe à outrance. Paradoxalement, dans un paysage artistique où presque tout le monde joue la carte de l’authenticité, Britney, dans son anachronisme, dans sa volonté à suivre les vieilles recettes du mainstream, paraitrait presque comme originale. Ici et là, l’album fait des clins d’œil à l’immense discographie de la chanteuse. Si Clumsy (avec son Oops) rappelle les débuts, Do You Wanna Come Over semble appartenir à un In The Zone 2.0. et What You Need pourrait sans problème remplacer un Don’t Keep Me Waiting.
Mais Glory est également l’album du renouveau. Ainsi, pour la première fois en une décennie, sa voix si particulière est parfaitement audible, presque totalement libérée du vocodeur si souvent associé, à juste titre, à la princesse de la pop. Dès les premières secondes, avec Invitation, Britney nous rassure avec un monde musical aux antipodes des triturations électroniques de Will.I.Am sur Britney Jean.
Le pire titre, à mon avis, dans cet album très cohérent, est Clumsy. Avec un son abrasif ni fait ni à faire, le titre rappelle les pires moments de Femme Fatale et Britney Jean. Il tranche également trop après cinq chansons jouant le ton de la douceur. Une transition assez peu réussie vers la deuxième partie de l’album qui se veut plus percutante. Le début est entaché par Private Show, un honorable échec, plus le fruit d’une expérimentation folle qui a mal tourné que de la paresse artistique de Clumsy. Autre vilain petit canard, Just Luv Me est (objectivement ?) une bonne chanson. Toutefois, elle laisse cette impression de ne pas être une chanson Britney, de n’être qu’un rajout de producteurs avides de suivre les tendances actuelles, à la Selena Gomez, pour booster les ventes.
Or, plus Glory s’éloigne de l’offre pop actuelle, mieux il se porte. Ce qui nous amène aux meilleurs titres de l’album, qui sont, incompréhensiblement, relégués au rang de pistes bonus. Aucun titre n’égale Better dans la qualité des paroles et de la production, aucun n’est aussi percutant que Liar, aucun n’est aussi jouissif qu’If I’m Dancing (on se prend à se trémousser nonchalamment sur cette enivrante ballade). Et pourtant, aucune ne figure sur la version standard. Un drame. Britney devrait réellement virer toute l’équipe d’incompétents qui l’entourent. Et que dire de Mood Ring, une pépite réservée aux Japonais… Tout n’est quand même pas à jeter dans la version standard, loin de là. Man on the Moon est une merveille de bubble-gum pop (l'envolée à la fin est divine). Do You Wanna Come Over est une ode la sexualité moderne et au style RnB du début du siècle de Britney, encore très efficace aujourd’hui. Slumber Party est assez addictif. Et j’aime bien le côté acoustique de Just Like Me (peut-être le titre le plus personnel de l’album…). Le reste s'écoute bien, mais rien n’égale les chansons disponibles sur la version Deluxe… Et que dire du choix de Make Me comme premier single… Incompétents je vous dis.
En tout et pour tout, Glory est une pure réussite. Si des couacs ici et là entachent l’expérience, il n’en demeure pas moins un signe fort d’une reprise en main par Britney de sa destinée d’artiste. Un vibrant cri de libération après presque 10 ans de pilote automatique. Vivement le prochain album. En espérant que finalement délivrée de la pression de vendre par millions, Britney trouve finalement sa voix.