Dimanche 3 octobre. Ce matin, nous sommes réveillés non par les petits oiseaux qui gazouillent dans les arbres du ryokan, mais par un brouhaha indescriptible : la maison, d'habitude si calme, est quasiment entièrement occupée par un groupe d'adolescents. En effet, la dernière année du collège catholique St Peter débarque tout droit d'Australie pour son voyage de fin d'études ! (au passage, ils se mouchent pas du coude, ça change de la classe de mer à Saint-Bigorneau-les-oies ! ) Je me rends aux toilettes avant de partir me laver. Hum, ce n'est pas chose aisée : suite à cette arrivée massive, les toilettes d'habitude « bleues » sont devenues « roses » (réservées aux filles), à cause de la forte proportion de représentantes de la gent féminine. Non sans mal, je trouve enfin l'unique WC réservé aux garçons. A peine la porte refermée que je sens celle-ci vibrer avec violence. Non, il ne s'agit pas d'un tremblement de terre mais juste d'une jeune australienne qui n'a visiblement pas compris la signification des petits hommes bleus et des petites dames roses !
Vers 9h00, nous sommes prêts et nous dirigeons vers la station de métro. En chemin, je fais l'inspection générale des troupes. Vous avez les parapluies ? Ben non, il ne pleut pas aujourd'hui. Ah oui, c'est vrai. Matthieu, t'as bien ton appareil photo hein ? Oui, c'est parfait. Moi j'ai ma boussole et le plan de la ville. Et mon Pasmo (carte de métro), flûte, où est-il ? Ah mais mince alors, je l'ai pas ! Ptit Lion lève les yeux aux ciels. Euh oui, bon, ça arrive à tout le monde d'être distrait. Tu l'as toi, ton Pasmo ? Ah ben non, il ne l'a pas non plus ! : Vite, nous retournons au pas de charge à l'hôtel. Au milieu des souvenirs, plans et autres cartes postales étalés sur la table basse, je retrouve mon portefeuille avec le Pasmo dedans. Ptit Lion avait oublié le sien dans sa poche de pantalon de la veille. Quand nous redescendons, les Australiens sont prêts eux aussi. Bon sang, pourvu qu'ils n'aillent pas à la même station que nous, ça va être un beau bazar sinon ! Matthieu étant resté dans la rue (il a préféré s'économiser en ne retournant pas au ryokan), la poisse n'a pas le temps de faire son effet : les collégiens vont à la station Hongo-Sanchome et nous à la station Todaimae. Ouf ! Un peu de calme, cela fait du bien après toute cette agitation matinale.
Il est 10h00 lorsque nous arrivons à Shibuya, un autre quartier branché de la capitale. Branché, c'est le cas de le dire : des écrans géants projettent des publicités et des bandes annonces auxquelles nous ne comprenons pas grand-chose. En ce dimanche, il y a un monde fou et les magasins sont ouverts. Shibuya est comme Ginza très fréquenté, mais les prix y sont plus abordables : moins de grandes boutiques de luxe, mais plutôt des magasins de fripes tendance ou d'électronique.
Salles d'arcade, boutiques, restaurants, écrans géants... Shibuya est un des quartiers les plus animés de la capitale.
Si vous ne savez pas quoi faire, venez passer votre après-midi à regarder la télé à Shibuya !
Même (surtout ?) le dimanche, les magasins de Shibuya sont ouverts, ce qui explique le monde incroyable présent sur les lieux.
Nous traversons un passage piéton en diagonale et nous voilà au pied d'un immeuble abritant le magasin Big Camera : tout pour l'électronique ! Sur plusieurs étages, appareils photo, caméscopes, téléviseurs, consoles de jeux et téléphones portables dernier cri nous tendent les bras [note de ptit lion : je sais bien que les Japonais sont en avance au niveau technologie, mais de là à dire que leurs appareils ont des bras ]. Etonnamment, les prix sont plus abordables qu'à Ginza ou qu'à Akihabara, la Mecque de l'électro (mais aussi le piège à touristes !). C'est pour moi l'occasion rêvée de dénicher mon nouvel appareil photo. Je remarque un appareil numérique Canon dernière génération : il s'agit de la version japonaise de celui que Matthieu vient d'acheter à la FNAC avant de partir. Le prix est très intéressant par rapport à la France, aussi sur ses conseils je l'achète avec une carte de 4 Go pour 25 180 ¥ (230 €) ! Le vendeur est particulièrement prévenant et très serviable, il me le met en anglais (par défaut, l'appareil était en japonais) et court à la réserve chercher un mode d'emploi en anglais également. Le chargeur de la batterie est conçu pour les prises japonaises, mais il me suffira d'acheter un adaptateur pour l'utiliser à mon retour en Europe. En parlant de batterie, j'en profite pour en acheter une seconde pour la caméra pour la somme de 8 400 ¥ (76 €). Là par contre, ce n'est pas donné (surtout qu'à Akihabara, elle était à 8 000 ¥ (72 €) ), mais bon, c'est nécessaire car nous tombons toujours en panne de batterie arrivés le soir.
Encore une salle d'arcade ! Evidemment, mes camarades m'interdisent d'y mettre les pieds...
... tout ça pour quoi ? Pour finir dans une boutique d'électronique ! Non, j'veux pas d'iPod, je boude.
Comparatif d'appareils photo : à gauche, le modèle européen, à droite, le japonais. Aucune différence ? Si, le prix ! C'est ici beaucoup moins cher qu'en France... Bon y a pas de réglages en français, mais c'est pas primordial...
Même pour ce qui est des rasoirs, les Japonais sont en avance sur nous ! (enfin je sais pas trop ce qu'il fait celui-ci cela dit ).
Anthony quant à lui recherche un câble pour relier son lecteur MP3 Sony à l'ordinateur (et accessoirement à son chargeur), le sien étant usé. Tête-en-l'air, t'aurais pas pu le chercher la veille dans la tour Sony ?! En plus pas de chance, au rayon Sony, pas de câble. C'est bizarre. Demandons à une vendeuse : « Konishiwa ! » En mi-anglais, mi-langue des signes, Anthony tente de se faire comprendre. La vendeuse fait son possible pour le renseigner mais visiblement n'a pas trop compris la question : elle l'emmène auprès du rayon adaptateur-secteur. Non, moi pas vouloir ça. Elle le dirige vers une autre vendeuse qui doit mieux comprendre l'anglais. Celle-ci l'écoute attentivement, écrit quelques mots en japonais sur un papier et nous dirige vers une troisième collègue. L'histoire ne nous dit pas si sur le papier, il était écrit, « Bonne chance ma pauv' fille avec ces boulets, mais j'ai rien compris à ce qu'ils voulaient » [note de ptit lion : Non, la mentalité japonaise n'est pas comme ça ]... Nous montrons le papier à cette troisième vendeuse. Hum, ben tout compte fait, à voir son air embarrassé c'est peut-être bien ce qui était écrit sur le papier ! Soudain, Ptit Lion a la présence d'esprit de dessiner au dos du papier le câble et la prise USB : miracle, ça marche, le yen est tombé ! (pour les non-belges : le franc est tombé /lə.fʁɑ̃.ɛ.tɔ̃.be/ (Belgique), se dit lorsque qu'une personne vient de comprendre quelque chose) Elle a pigé cette fois ! Comme quoi, si vous allez au Japon, entraînez-vous au Pictionary, cela peut vous être utile... La vendeuse emmène notre petite troupe devant les lecteurs MP3 de Sony. Hé, mais on vient de là ! C'est bête, on avait pas bien regardé : les câbles sont juste en bas du rayon des baladeurs. Le câble tant recherché nous revient à 1 180 ¥ (11 €), ma foi c'est correct. Nous retrouvons Matthieu un étage plus bas. Alors Matthieu t'as acheté quoi, toi ? Une carte mémoire ? Un zoom pour ton Nikon ? Euh non... deux bouteilles de saké. Le rayon boissons alcoolisées est en effet à côté du rayon informatique. Hum, deux bouteilles en verre à porter toute la journée, sans parler du transport jusqu'à Tokyo Disney Resort puis dans l'avion, je doute qu'elles arrivent entières !
Satisfaits de nos achats, nous sortons du magasin et tombons nez à museau avec la célèbre statue du chien Hachiko. Une statue de chien, c'est pas tous les jours que l'on voit ça, même dans la plus surprenante des capitales ! Pourquoi ce toutou a-t-il mérité d'être immortalisé par sa réplique en bronze ?
*** Dans la série Les Belles Histoires de Tonton Wolfi : Hachiko, le chien fidèle ***
Chaque soir, Hachiko attendait son maître, le professeur Eisaburo Ueno (aucun rapport avec le parc du même nom...), à la sortie de la gare, lui faisant la fête et l'accompagnant jusqu'à la maison. En 1925, son bon maître mourut au travail d'une crise cardiaque. Le soir venu, Hachiko l'attendit à la gare comme à son habitude, mais en vain. Pendant dix ans, la brave bête revint soir après soir dans l'espoir de revoir son maître. Il fut nourri par les vendeurs de yakitori qui le prirent en amitié, jusqu'à ce que lui-même rende son dernier souffle. Après la guerre et la disparition du quartier sous les bombes, on se souvint du pauvre Hachiko et une statue de bronze fut érigée en sa mémoire. Histoire vraie ou légende ? Je ne le sais, toujours est-il que son histoire fit le tour du Japon et fut inscrite dans les livres scolaires des jeunes nippons d'avant-guerre afin de leur apprendre la fidélité absolue envers leur maître (une valeur très importante au Japon). Aujourd'hui, c'est surtout un lieu de rendez-vous pour les citadins, un peu comme la fontaine Saint-Michel à Paris.
*** C'était La Belle Histoire du jour de Tonton Wolfi : Bonne nuit et à demain pour une nouvelle histoire ! ***
La statue de Hachiko le chien fidèle est un point de rendez-vous bien connu des Tokyoïtes.
Tiens, que fait ce wagon sur le trottoir (tiens ça me rappelle celui du sanctuaire Heian-jingu de Kyoto) ? Il s'agit en fait d'un Point information plutôt original.
Shibuya est un quartier jeune et branché, où même les anges s'éclatent !
L'architecture de Shibuya est encore plus originale que celle du quartier de Shiodome. Les formes audacieuses et design sont ici remplacées par des décors plus fantaisistes.
Les graffiti font vraiment partie intégrante du quartier, et certains, comme celui-ci, sont vraiment réussis...
Une boutique pour le moins originale ! On aurait du y entrer, ils avaient peut-être des modèles Disney...
Nous empruntons une rue (sans nom comme vous le savez à Tokyo) bordée de commerces en tous genres (notamment une boutique de... préservatifs ! ). Emportés par la jeunesse qui peuple le quartier, nous tournons à gauche, à droite, prenons tout droit en suivant les néons, enseignes et autres écrans télés géants avant de nous rendre compte que nous sommes bel et bien perdus. Ptit Lion tourne la carte et la boussole dans tous les sens. [note de ptit lion : Enfin, surtout la carte, parce que la boussole, ça sert à rien ] Mais où le destin nous amènera-t-il cette fois ? Dans quel endroit sordide vont nous mener nos pas, enfin surtout ceux de Matthieu le Poisseux ? Reverrai-je un jour ma Belgique natale et... AAAAAH !!! m'écrie-je tout d'un coup. Pincez-moi que je ne rêve pas ! Là, devant nous au pied d'un building moderne, un mirage, que dis-je, un miracle ! Un vitrail représentant la rose de Belle avec en dessous l'enseigne du Disney Store ! Par un heureux hasard, nous sommes en effet tombés sur celui de Shibuya qui n'était pas du tout prévu lors de ma planification des Disney Stores à visiter (comment ai-je pu le manquer celui-là ? ). Cela aurait été dommage, car il s'agit d'un des plus beaux Disney Store qu'il m'ait été donné de voir. L'extérieur est fait de deux entrées. La première sur le côté, que je viens de décrire, et l'autre en façade, surprenante pour ne pas dire ubuesque : un château rose avec tourelles et toits bleus a été littéralement écrasé contre la façade, comme encastré de force dans le building moderne par Godzilla en personne, ce qui donne un château tout déformé ! En cette période d'Halloween, l'entrée est garnie de citrouilles en forme de tête de Mickey et Minnie.
Le Disney Store de Shibuya : un des plus beaux que l'on a visités !
Tiens, c'est marrant, sur la façade de ce building, on dirait bien des Mickey cachés, non ?
... Mais oui ! Incrusté dans le bâtiment, ce château marque bel et bien l'entrée du Disney Store de Shibuya !
L'entrée latérale de la boutique parlera aux amoureux de la Belle et la Bête.
Le magasin s'articule sur trois niveaux avec des espaces thématisés selon des grands classiques Disney : l'atelier de Geppetto, le château de la Belle au bois dormant, la chambre des enfants de Peter Pan, la chambre d'Andy de Toy Story... Un escalier en colimaçon également déformé par ce que j'appelle « l'effet Godzilla » relie chaque étage. Ce Disney Store s'adresse bien sûr aux enfants mais également à un public adulte : on y trouve notamment des collectibles inconnus dans nos contrées, des petites boîtes à musique charmantes reprenant des airs Disney, des statues, des tas d'objets qui peuvent servir dans la maison, des bijoux, etc. Un stand fait la part belle aux téléphones portables Disney tous plus beaux les uns que les autres. Je choisis de rapporter des objets bien typiques du pays : un bol à riz Mickey avec baguettes assorties (made in Thailand ) et un numéro hors-série du Disney Fan spécial Halloween qui reprend tous les merveilleux objets Disney spécialement fabriqués pour cette période de l'année. Le magazine est également illustré de magnifiques photos des parcs de Tokyo Disney Resort, avec les parades et spectacles d'Halloween. A noter, la chorégraphie en images pour être fin prêt pour la parade. Messieurs, vous êtes prévenus, il vous reste deux jours pour faire honneur à la France et montrer que les guests de Disneyland Paris savent aussi bien se trémousser sur les chansons d'Halloween que les petits Japonais. Aussi ce soir : répétition après le bain !
La Fée Clochette nous accueille en haut de l'escalier en colimaçon...
... tandis que les bonnes fées de la Belle au Bois Dormant veillent sur nous au plafond.
Voici l'étage thématisé "Princesses". Les produits proposés ne tournent cependant pas tous autour de ce thème.
On est certes loin des vitraux du Château de la Belle au Bois Dormant, il n'en reste pas moins que ces ersatz sont fort beaux.
Mmmh, il est à vendre, ce Mickey apprenti sorcier ? Ah, c'est juste pour décorer ? Tant pis...
Sur chaque mur, des bas-reliefs issus de grands classiques Disney nous en mettent plein les mirettes.
La chambre d'Andy est fidèlement reconstituée. Il s'agit vraiment d'un décor, les objets sur l'étagère ne sont pas à vendre.
Les concept arts de Toy Story 1 : Pixar a fait bien des progrès depuis... Ah non, pardon, il s'agit des dessins d'Andy !
En bons geeks, Bayonne et Rex passent le temps en jouant à la console et pas n'importe laquelle : la Super Nintendo ! (the best )
Vous avez toujours voulu vous promener dans les décors de Peter Pan ? 1ère solution : vous descendez du bateau dans l'attraction Peter Pan's Flight (et vous faites gentiment raccompagner par la sécurité ). 2e solution : vous allez visiter le Disney Store de Shibuya !
Le soin apporté aux détails est assez bluffant. Ici, une photo des parents de Wendy, Jean et Michel.
Le magasin est si bien thématisé qu'on penserait être dans les décors du film dans lequel quelques objets sont à vendre plutôt que dans une boutique que l'on aurait vaguement décorée.
L'atelier de Geppetto fait également partie des décors. Il ne manque plus que le personnage (faut pas rêver non plus ).
Je me dirige vers la caissière et lui présente mon panier d'achat. La cast les place dans un sac Disney Store qui, comme de coutume ici, est scellé. Soudain, une autre cast, quasi-hystérique, me saute littéralement dessus ! Hum, la coquine que voilà, mon charme fou d'homme occidental à peine mûr aurait-il frappé ? Je ne comprends pas le japonais, mais j'en déduis d'après ses gestes qu'elle est en fait en admiration devant mes vêtements : chemise New Port Bay Club Disneyland Resort Paris, ceinture Mickey Limited Edition, sac à dos Disneyland Resort Paris et montre Walt Disney World . Non, je ne lui montrerai pas mon boxer Donald , je me contenterai pour lui asséner le coup de grâce de lui dévoiler ma paire de chaussettes Donald. Alors là, elle n'en revient pas et me félicite grandement par des petits cris et des courbettes. Il faut dire que si dans les Disney Store, les boutiques du Resort tokyoïte et les revues telles que Disney fan, les vêtements Disney sont monnaie courante, il n'y a pratiquement rien pour les hommes. Encore pire que chez nous : pas de T-shirt, de chemise, de cravate, de chaussettes, de vestes ni de pulls pour la gent masculine. Cette touche de fantaisie n'est semble-t-il pas autorisée dans la garde-robe du salaryman japonais, plus habitué aux costumes classiques, aux couleurs sombres, aux tenues certes décontractées le week-end mais dignes et discrètes. Bref, il était temps que Disney rachète Marvel pour contrebalancer cette connotation trop féminine et trop rose bonbon. Cela dit, nous sommes en 2012 et malgré le rachat de Marvel, il n'y a pas plus de tenue masculine dans le Disney Fan actuel ! [note de ptit lion : Parce que tu crois que les hommes vont porter des costumes-cravate Spiderman ? ][note de Wolfi : ben j'ai bien acheté des chaussettes Iron Man ]
"Alors voyons, qu'est-ce que je vais pouvoir acheter pour mettre dans ma valise qui est déjà pleine alors qu'on n'a pas encore visité Tokyo Disneyland ?"
La boutique fait la part belle aux produits spécial Halloween : Marie (des Aristochats), Stitch, Winnie ou le chat du Cheshire, tout le monde a droit à sa petite citrouille !
Le Disney Store abrite des collectibles inédits dans nos contrées...
... à l'image de ces figurines à l'effigie de Mister Jack ou de Mickey.
Inédites aussi, ces boîtes à musique sont bien plus discrètes que celles avec les princesses à Paris.
Dieu que c'est moche dirait Wolfi ! Ces modèles sont-ils arrivés dans nos contrées ?
Des baguettes, un bol à riz et un magazine Disney Fan : un choix pertinent de cadeaux Disney au pays du Soleil (de la part de Wolfi) . Tu veux pas qu'on regarde s'ils vendent du thé vert par hasard ?
Le Disney Store ne se contente pas de vendre des objets estampillés Disney, il vous propose carrément d'acquérir un forfait et un mobile de la marque !
Tout ragaillardis par ce détour inattendu , nous reprenons notre route. Midi vient de sonner et la faim commence à se faire sentir. Nous revenons sur nos pas vers la rue des djeunz' comme dit Anthony. « Burger King ! Burger King ! » s'exclame Matthieu ! « Ah non ! » réplique-je. On n'a pas fait tout ces kilomètres pour bouffer américain, on est déjà allé au McDo et on va se taper assez de fast-food comme ça à Disney ! Par tous les saint-kami, est-ce bien moi qui ai dit ça ? En écrivant ces mots, je me rends compte que le Wolfi qui faisait la grimace sur sa soupe miso le premier soir à Kyoto, a bien changé en quelques jours seulement... Le Japon m'a pris et m'a transformé !
Notre choix se porte donc (au grand dam de Matthieu) sur un restaurant typique, réparti sur deux niveaux. Le premier est complet et nous sommes invités à monter à l'étage. Nous commandons et payons d'abord avant même d'avoir rien reçu. Le restaurant étant bondé, la commande met un peu de temps à arriver mais qu'importe, nous avons encore le temps. Je prends du porc accompagné de légumes (tofu, patates, poivrons et carottes), un bol de riz, du chou chinois, une soupe miso et des cornichons pour 780 ¥ (7 €). Anthony et Matthieu prennent du poulet (avec la peau), un bol de riz et une soupe miso. Anthony et moi partageons un dessert : une coupe glacée dont la reproduction en plastique faisait terriblement envie en vitrine. La coupe comprend une boule de glace au café, des morceaux de banane, un moelleux aux framboises en morceaux et de la crème Chantilly avec une framboise congelée et des baies non identifiées ressemblant à des petites olives noires. Mauvaise surprise pour le lion qui n'aime pas la glace au café : je mangerai donc sa part.
C'est au tour de Matthieu de ne pas voir son caprice exaucé (après moi et ma salle d'arcade) : non, on ne mangera pas au Burger King !
Les doses sont légères, mais les plats sont goûteux, c'est le principal !
... Et pour ne rien gâcher, le tout est joliment présenté...
Quelle maîtrise ! Après un long entraînement de saisissage de nouilles, même les plus petits bouts d'algues ne résistent plus aux baguettes de Benoît-San !
Mmmh le beau dessert ! Quoi, du café ?! Quelle horreur, tu peux manger ma part, Wolfi... (surtout, ne montre pas que tu es désolé, hein )
Harajuku - Sanctuaire Meiji Jingu
13h00. Nous reprenons notre route vers Harajuku, le quartier situé au nord de Shibuya. Nous avons prévu de nous rendre au sanctuaire Togo où a lieu le dimanche un marché aux puces réputé d'après le Guide Vert. Peut-être de quoi trouver sinon la perle rare, quelques souvenirs à ramener à nos familles et amis. Nous longeons un parc qui une fois encore fait la part belle à la cuisine asiatique, une foire à la saucisse locale comme dit Ptit Lion, où nourriture exotique (oui, la saucisse est un mets exotique au Japon, il faut le savoir ) et camelots règnent en maître. C'est la deuxième que nous croisons en deux jours, à croire que les parcs de la capitale se transforment en kermesse le week-end ! A la sortie de la « foire », nous arrivons devant une grande rue et un panneau montrant le plan du quartier. Anthony et moi sommes perplexes quant à la voie à suivre. Devant nous, un grand passage pour piétons et un autre parc : celui de Yoyogi. Nous décidons de longer l'avenue (et donc le parc) en direction du sanctuaire Meiji Jingu, notre prochain objectif. A notre droite, se trouve l'ancien stade, construit pour les Jeux Olympiques de 1964 par l'architecte Kenzo Tange. En passant par un chemin à travers la grille, on peut voir le gymnase de plus près et même assister à une course d'athlétisme. Le gymnase couvert a un petit air d'église du Corbusier. Aujourd'hui, il sert principalement de salle de concert. D'ailleurs, des dizaines de lolitas et midinettes attendent le long des grilles pour voir leur idole, un chanteur inconnu par chez nous.
Matthieu lui, comme à son habitude lorsqu'il est fatigué, est en mode pilotage automatique et il trace bien devant. Tiens, à propos, il galope si vite qu'on ne le voit plus. C'est bizarre, y a deux minutes, il était devant nous et là on l'a perdu. Un grand blanc, ça doit se voir facilement quand même ! Si ça tombe, quand on observait le gymnase olympique, il n'a pas attendu ? Réfléchissons, la dernière fois qu'on l'a vu c'est devant le panneau près de la foire à la saucisse... Punaise ! S'il est en mode pilotage automatique, il a peut-être traversé le passage pour piétons et est déjà au parc de Yoyogi. Ah ben bravo, nous voilà perdus sans téléphone pour se prévenir [note de ptit lion : Rectification : LE voilà perdu, nous, nous sommes sur la bonne route ], et sans avoir fixé un lieu de rendez-vous, tout ça dans l'une des plus grandes villes du monde ! Mais qu'est ce qu'on va dire à sa famille si on ne le retrouve jamais ? Nous rebroussons chemin jusqu'au panneau et on patiente cinq minutes... dix minutes... un quart d'heure... Bon, y a qu'une chose à faire : moi je ne bouge pas , toi Anthony, tu vas aller fouiller le parc en face ! Et avec ou sans lui, on se retrouve ici. Pendant dix minutes Anthony, parcourt le parc en tous sens, profitant au passage des animations. En effet, le dimanche, le parc est le lieu de rendez-vous des jeunes Tokyoïtes qui y pratiquent leurs hobbies, notamment... le rock ! C'est à celui qui nous fera le plus beau Johnny... enfin plutôt le plus bel Elvis, banane comprise (attention, le Elvis des années 50, pas la baudruche au costume voyant des années soixante-dix ). Enfin c'est ce qu'on m'a dit, car seul Anthony en a profité, vu que moi je faisais le guet (et non le gay) près de la foire à la saucisse. Après dix minutes, le revoici, les mains vides : toujours pas de Matthieu. Bon ben tant pis, on avance en espérant le retrouver sur le chemin du sanctuaire Meiji Jingu. Après tout, Matthieu est distrait mais il connaît le programme du jour. Nous repassons donc devant le gymnase et les groupies qui attendent leur idole, puis on arrive à un nouveau carrefour. Et là qui retrouve-t-on, de l'autre côté d'un autre passage pour piétons avec un grand sourire : non, pas Elvis, suivez un peu ! Mais bien cet enf* de Matthieu qui est à deux doigts de se prendre mes cinq ! Mais qu'est ce que tu fais là toi ?! Ca a pas suffi qu'on perde le lionceau hier, faut que tu t'y mettes aussi ! Ah ces gosses... En fait, Matthieu n'aurait pas vu qu'on se dirigeait vers le gymnase et donc, en traçant comme il l'a fait, il nous aurait perdu, puis serait revenu au panneau de la foire à la saucisse et nous aurait attendu quinze minutes avant de traverser des fois qu'on serait partis sans l'attendre. Comme si c'était notre genre ! [note de ptit lion : Ben euh c'est vrai, on y a pensé à un moment quand même...] Bref, quarante-cinq minutes d'angoisse et de temps perdu alors qu'on a un programme super chargé ! Mais bon, tout est bien qui finit bien, le principal c'est qu'on se soit retrouvés. De toute façon, on est du bon côté de la chaussée maintenant : le sanctuaire Meiji Jingu est tout près normalement. Nous prenons une route piétonne qui s'enfonce dans une forêt en plein cœur de la capitale nippone. A l'origine, 130 000 arbres venant de toutes les régions de l'empire du soleil levant ont été plantés pour arborer le parc de 70 hectares qui entoure le sanctuaire consacré au Tennō Meiji et son épouse kōgō Shōken.
Hum, tout le monde n'a pas le rythme dans la peau. Les plus jeunes semblent plus doués que leurs aînés...
La forme du gymnase olympique de 1964 ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr ! Il s'agit de la silhouette des maisons traditionnelles japonaises !
Aujourd'hui, il y a entraînement, et nous passons quelque temps à regarder les athlètes s'époumoner... tandis qu'on était en train de perdre Matthieu (non non, il n'a pas piqué un 100 mètres, il a juste pas vu que nous nous étions arrêtés et a donc tracé sa route ).
Ces lolitas attendent le début du concert de leur idole (une espèce de pop-star japonaise)... bonne attente alors, nous ne sommes qu'en début d'après-midi !
Rockers à la Elvis et midinettes à robes à pois... il y a comme un petit parfum de Grease sur le parc Yoyogi...
Que diriez-vous d'un petit cours de linguistique monarchique nippone ? Rappelons que empereur se dit Tennō en japonais : 天皇。. Littéralement, on pourrait traduire par « le Souverain Céleste ». Attention, Tennō ne s'emploie que pour l'empereur japonais : pour l'empereur de Chine ou pour Napoléon, on parlera de kōtei (皇帝. ). Lorsque les japonais parlent de l'empereur Akihito, ils le nomment Tennō Heika : 天皇陛下, littéralement « Sa Majesté le Souverain Céleste ». On dira également, « Sa Majesté actuelle » en parlant de l'empereur régnant : Kinjō Heika 今上陛下. Comme on le voit, on ne cite jamais le prénom du souverain, actuellement l'empereur Akihito. Ce prénom, reçu à sa naissance, ne lui sert que pendant sa vie de prince héritier, et bien sûr dans les autres langues que le japonais. Après sa mort, Sa Majesté actuelle n'est plus et donc retrouve un prénom : il s'agit d'un autre prénom que son prénom de prince héritier. Il prend en effet le nom de l'ère que son intronisation a inaugurée. Ca n'a pas l'air trop clair ? Bon, je prends un exemple : Meiji, au hasard (puisqu'on va à son sanctuaire ). Son nom d'enfance (on va quand même pas dire son nom de baptême, notion exclusivement chrétienne) était Mutsuhito. De son vivant, les japonais disaient Tennō Heika : « Sa Majesté le souverain céleste ». Après sa mort, ils en parlent en disant 明治天皇 (Meiji Tennō) : le souverain céleste de l'ère Meiji ( 明治時代, Meiji jidai). Le nom de l'ère et donc le nom posthume du souverain sont choisis lors de chaque nouveau règne. Notons au passage que le fait de changer d'ère à chaque règne est assez récent, elle date de la restauration de Meiji Tennō justement. Meiji a choisi les kanji (明, mei) : la lumière et (治, ji) pour gouvernement : meiji est donc l'ère du « gouvernement éclairé ». Pour être complet, sachez qu'il existe également un nom pour les empereurs ayant abdiqués. On parle d'empereurs retirés. Au Moyen Age, le Tennō pouvait abdiquer, non pour prendre une retraite bien méritée mais pour exercer le pouvoir en temps que régent au nom de son fils mineur le nouveau Tennō. Le jeune Tennō étant dieu vivant, il était considéré comme trop "pur" pour exercer des tâches ingrates comme assurer le gouvernement du pays. Son père ayant renoncer à son rôle divin pouvait exercer pleinement les pleins pouvoirs. Cet empereur retiré portait le titre Daijō-Tennō (太上天皇) ou tout simplement en abrégé jōkō (上皇). A noter que l'empereur Akihito, ayant exprimé sa volonté de prendre sa retraite, le gouvernement du japon, a préparé une loi spéciale modifiant la loi de succession au trône qui date de la constitution forgée par les américains après la guerre. Le prince héritier recevra le titre de Tennō tandis que Ahihito de son vivant sera appelé suivant l'ancien titre médiéval de Jōkō (上皇). Parlons maintenant de son épouse l'impératrice. Si vous avez tout compris pour Meiji, c'est facile, les mêmes règles s'appliquent. Si vous n'avez pas compris, relisez le paragraphe précédent. Meiji Tennō épousa la noble dame Ichijō Masako (一条勝子), fille du seigneur Ichijō issu de l'illustre famille Fujiwara. Vous vous souvenez, la famille Fujiwara qui mariait ses filles à l'empereur mineur pour pouvoir gouverner comme régent durant le Moyen Age (sinon retournez au séjour de Nara). Masako est son prénom de naissance. Comme de coutume, il est fort mal vu de l'appeler par son prénom, donc, de son vivant on parle d'elle comme de 皇后陛下, Kōgō Heika « Sa Majesté l'impératrice ». Après sa mort, on parle d'elle comme de l'impératrice Shōken (昭憲皇后 Shōken-kōgō ). Shōken est son nouveau nom qu'elle reçut après sa mort. Le titre officiel en japonais kōjō est uniquement utilisé par l'épouse du Tennō ou sa première épouse lorsque le Tennō avait d'autres femmes. Ces dernières ayant le titre de concubine : 女御, Nyōgo. Attention, le terme Kōjō ne peut être utilisé que pour l'impératrice consort. Les huit impératrices ayant régné (fille de l'empereur ou veuve de l'empereur) sont appelées en utilisant le titre « tennō » 女性天皇 josei tennō, c'est-à-dire « souverain céleste féminin ». Vous avez compris ? Hum, vous saurez tout lorsque vous saurez que la veuve d'un Tennō et mère du nouveau s'appelle 皇太后, Kōtaigō (impératrice mère). Si son fils meurt avant elle et que sa belle- fille est toujours vivante (et donc devient la nouvelle kōtaigō), la grand-mère du nouveau empereur devient 太皇太后, Taikōtaigō (grande impératrice douairière).
Mais revenons au Meiji Jingu. Le sanctuaire fut construit en 1920, huit ans après la disparition du monarque. Entièrement détruit par les bombardements américains en 1945 (ce qui est devenu une habitude pour les monuments tokyoïtes ), il fut reconstruit à l'identique en 1958. Nous approchons de l'enceinte sacrée du sanctuaire : nous passons en effet sous un magnifique Torii de 12 mètres en bois de cyprès naturel (pas rouge) taillé dans un arbre âgé de 1700 ans. Le symbole impérial, le chrysanthème, nous confirme que nous sommes sur la bonne voie. L'allée est bordée de barriques de saké et de tonneaux de vins de grands crus français ayant été bus lors de l'intronisation du souverain. Nous passons sous un second Torii en cyprès plus petit que le premier juste devant le sanctuaire. Celui-ci est composé de plusieurs bâtiments et d'un péristyle entourant une grande cour.
Voyons ensemble quel sont les éléments de ce sanctuaire. Nous passons sous le Torii, la porte qui en délimite l'enceinte. Devant nous se trouve la fontaine Temizuya (手水舎), où le fidèle se purifie avant de se présenter devant le kami en se lavant. Attention, le rituel est précis : commencez par vous laver la main gauche, puis la droite. Versez ensuite de l'eau dans la main gauche à l'aide d'une sorte de louche, le hishaku (柄杓), puis portez votre main à la bouche pour la purifier. Flûte ! Du coup, votre main gauche a de nouveau été souilllée par votre bouche : encore un petit coup sur la main gauche. Rincez ensuite le manche de la louche avec l'eau qui reste dedans (toujours pour purifier). Et voilà, vous êtes « propre » !
Sur le côté se trouve le Shamusho (社務所), le bureau où l'on peut acheter des amulettes ou des plaques votives en bois, les ema (絵馬). On accède ensuite au Kaguraden (神楽殿) : le bâtiment où les nonnes (miko) effectuent des danses rituelles pour le kami. Devant nous se trouve le bâtiment principal du sanctuaire, le Honden (本殿) : il s'agit de l'endroit le plus sacré du site, exclusivement réservé aux kami (ici l'empereur Meiji et kōgō Shōken). Même le clergé n'y accède que lors des grandes cérémonies. Ses portes sont fermées et protégées de la vue des passants. La longueur du bâtiment, de style nagare-zukuri (流造, « style coulant »), est très réglementée : elle doit être de 1 à 11 ken, mais jamais de 6 ou 8 ken. Qu'est ce donc que ce ken ? Non, il ne s'agit du copain de Barbie ou d'un héros de manga du Club Dorothée, mais d'une unité de mesure : ken (間 ce qu'on peut traduire par baie, il s'agit de l'espace entre deux piliers.) 1 ken équivaut à plus ou moins 2 mètres. Bien que le système métrique ait remplacé le système du ken, on utilise toujours cette mesure pour les tatamis : un tatami mesure 1 ken de long et 1/2 ken de large. A l'intérieur du bâtiment se trouve le go-shintai (御神体), littéralement « le corps sacré du kami ». Il s'agit d'un objet naturel (une pierre, une source…) ou fabriqué par l'homme (miroir, bijou, statue...). Contrairement à ce que son nom indique, il ne s'agit pas réellement du corps du saint kami mais plutôt de son réceptacle, c'est-à-dire le lieu où le kami se loge pour être accessible aux hommes. Un peu comme la lampe pour le génie d'Aladdin . Durant les fêtes religieuses, le shintai (et donc son kami) est porté en procession dans de petites châsses, les mikoshi (神輿), qui protège le shintai du regard des fidèles. On en a déjà parlé dans le chapitre du Senso-ji et à Nara avec le kami de la glace. Anthony, n'étant pas au courant des us et coutumes se fait enguirlander en s'asseyant sur les marches du Honden avant de me prendre en photo : aucun respect ces étrangers !
Les autres parties du sanctuaire sont le Noritoden (où la liturgie Shinto est récitée), le Naihaiden (la salle sanctuaire intérieur), le Gehaiden (la salle sanctuaire extérieur), le Shinko(la maison du trésor) et le Shinsenjo (la cuisine consacrée à la préparation des offrandes de nourriture). Niveau architecture, Les matériaux utilisés sont principalement le bois de cyprès japonais avec des plaques de cuivre (oxydées et donc vert de gris) pour le toit.
Pour peu que le calendrier soit favorable, il n'est pas rare d'assister à des mariages shintō. Et c'est précisément le cas aujourd'hui, car nous croisons de nouveau une jeune femme coiffée d'un watabōshi et vêtue d'un uchikake entièrement blanc. Devant la noce, Anthony sort une bouteille afin de se rafraîchir : interdit de manger et de boire au sein du sanctuaire lui dit-on. Décidément, c'est pas son jour !
Le sanctuaire Meiji-Jingu est niché au cœur d'une forêt dont les arbres (plus de 100 000) proviennent de dons faits par les Japonais en hommage à l'empereur et son épouse.
Ce torii (taillé dans un cyprès de plus de 1700 ans d'âge !) nous indique nous sommes sur la bonne voie... Bon avouons-le, tous les promeneurs marchent dans ce sens également .
Quand on voit le nombre de tonneaux qui bordent l'allée menant au sanctuaire, on se dit que la route tient plus de la tournée des bars que du chemin de croix !
Mais c'est que c'est pas de la piquette en plus ! Qui aurait cru que les Japonais étaient amateurs de bons vins français (enfin, surtout dans un sanctuaire ) ?!
Le dernier torii marque l'entrée du sanctuaire proprement dit. Mais cela vaut-il vraiment la peine de venir de si loin pour voir des torii de cyprès ? (voilà, ça c'est fait )
Ces petites tablettes en bois, appelées ema, permettent aux fidèles d'inscrire leurs souhaits et leurs prières.
Au nord du péristyle, se dresse le Honden (bâtiment principal du sanctuaire).
Le symbole impérial, le chrysanthème, est omniprésent dans le sanctuaire. Ce qui n'est guère étonnant puisque celui-ci est dédié à l'empereur et à son épouse.
Tiens, encore un mariage traditionnel. Alors petit quizz pour savoir si vous avez bien suivi le TR d'hier : comment s'appelle le chapeau de la mariée ? ... le wataboshi ! Ceux qui n'ont pas su répondre ont droit à un cours de rattrapage ici.
Ah, un autre mariage : alors, qui peut me dire comment s'appelle le kimono portée par la femme ? ... Le Kakeshita, bonne réponse du fayot au premier rang (Wolfi, je t'ai reconnu ! ).
Nous aurons le privilège de voir un prêtre shinto en pleine méditation.
Même chez les arbres, il y a des originaux qui ne veulent rien faire comme les autres !
Les miko et les prêtres accueillent les pèlerins qui portent des sacs chargés de curieux présents : des dizaines et des dizaines de poupées et de peluches sont données aux religieux qui les examinent attentivement, puis donnent aux pèlerins un reçu en échange. Un étrange manège se déroule sous nos yeux : les jouets passent de mains en mains, du pèlerin aux nones et aux prêtres qui se les transmettent à la chaîne avant de les déposer précautionneusement sur des toiles cirées le long des murs du péristyle. Parmi ces jouets, des dizaines de poupées japonaises (notamment à l'effigie de l'empereur et de l'impératrice assis en tenue de cour), des petites geishas, du samouraï, mais aussi des Pokémons, des Mickey, Minnie, Winnie l'Ourson et autres peluches qui feraient la joie des collectionneurs. Mais qu'est-ce donc ? Des offrandes aux kami ? Des souvenirs en mémoire des défunts ? Des objets de sacrifices ? Sans le savoir, nous visitons le sanctuaire durant le festival de remerciement des poupées (Thanksgiving dolls ou en V.O. ningyou-kanshasai「人形に感謝する会」 ). Beaucoup de Japonais ne pouvant se résoudre à mettre leurs vieilles poupées à la poubelle comme de simples objets, que faire de ces reliques que l'on a aimées, admirées et chéries pendant tant d'années ? Pour répondre à ce besoin de la population, la fête de remerciement des poupées fut instaurée dans le temple bouddhiste de Kiyomizu Kannondo à Ueno. Pour les shintō, la cérémonie se déroule au sanctuaire Meiji. Il vous en coûtera 3000 ¥ (27 €) par sac plein de poupées ou jouets anthropomorphiques. Les prêtres procèdent à une bénédiction et une cérémonie d'exorcisme afin d'en chasser l'esprit des jouets [note de ptit lion : Afin de ne pas se retrouver avec des poupées ayant le syndrome Chucky ? ].
Tiens, le péristyle abritant les poupées affiche complet, mais que se passe-t-il ? Les nonnes et les religieux arrivent avec de grands draps blancs et rouges afin de dissimuler au public le moment ô combien difficile, où les poupées, débarrassées de leur âmes et purifiées terminent la journée... dans la benne à ordure pour faire place aux nouvelles arrivantes !
Le festival des Thanks Dolls commenté par Benoît-San, expert ès Festival des Thank Dolls (si si ).
Des milliers et des milliers de poupées sont entassées à l'intérieur du péristyle à l'occasion du Thanks Dolls Day (tiens pour une fois qu'on loupe pas un événement annuel ! ).
Pour vous donner une idée de la contenance du péristyle, sache que celui-ci fait 50 mètres de côté...
Si vous souhaitez faire don de Teddy (ou de toute autre peluche, peu importe le nom ), c'est très simple : présentez-vous auprès de ces miko qui vous délivreront un "certificat d'abandon"...
... Les employés prendront le relais pour trouver une place au chaud à Teddy...
En tant que Japonais, on n'est jamais trop prudent, le masque et les gants sont o-bli-ga-toi-res ! C'est vrai que quand on pense aux millions de bactéries qui fourmillent dans ces reliques dans lesquelles des milliers d'enfants ce sont mouchés, on se dit qu'il ne s'agit pas d'une vaine précaution. Bah de toute façon, tout ça finira à la poubelle...
Tiens qu'est ce que je disais ! Ce rideau blanc et rouge sert à se débarrasser pudiquement des encombrants une fois le péristyle rempli !
Vers 15h30, nous sortons du parc et arrivons au niveau du pont Harajuku où chaque week-end paradent des cosplayers. Une bande de jeunes porte des pancartes « Free hugs » et ptit lion ne peut s'empêcher d'y aller. Euh attention Anthony, pas trop près les accolades, je te rappelle qu'il est très mal vu de se toucher l'un l'autre en public [note de ptit lion : Rabat-joie ! ] !
"Câlins gratuits" ! Ben je vais pas me faire prier ! Oh ça va, Benoît, arrête avec tes bactéries, de toutes façon, on s'en est déjà pris plein au sanctuaire Meij Jingu avec toutes ces peluches !
Le pont Harajuku est réputé pour ses Cosplayers... Oulah, pas rassurant, celui-là...
... Celui-ci est nettement plus "kawai" !
De l'autre côté du pont, nous arrivons dans un monde bizarre et étrange, à savoir une ruelle pleine de monde, fréquentée principalement par des jeunes filles en tenues excentriques : collants roses, bottes en fourrure, maquillages outranciers... Normal, c'est la Takeshita Street, remplie de boutiques de fringues au look les plus fous : de la Lolita à la gothique - voire la lolita gothique –, du rockeur au surfeur hawaïen bronzé et au cheveux teints en blonds - ou rose, c'est selon -, de la soubrette à la cagole en hauts talons et sac Vuitton flambant neuf, en passant par les geeks et autres amateurs de peluches kawaï, nous voilà plongés au cœur du Japon non pas authentique, mais tel que fantasmé par les Occidentaux ! La Takeshita Street est le lieu de rendez-vous des principales tribus urbaines de jeunes adulescents. Ces lycéens et étudiants font leur crise d'adolescence dirait-on chez nous, avant de se couler dans le moule du « salaryman » ou de la « career woman » une fois leur diplôme en main. Ils dépensent tout leur argent de poche (fourni par leurs parents ou gagné le soir en faisant le caissier chez Lawson ou chez Seven Eleven) dans des téléphones portables à la mode ou dans des fringues. Malgré quelques tenues coquines, le tout reste bon enfant, on y voit même des familles se promener, ainsi que nos étudiants australiens qui sont venus se perdre dans la foule. A ce propos, Matthieu, reste bien près de nous cette fois, on va pas te courir après toute la journée ! La rue péniblement traversée, nous arrivons devant une station de métro et ptit lion se repère enfin : nous devons faire demi-tour dans cette rue noire de monde. Remarque, ça tombe bien, j'avais justement envie d'une crêpe (et non d'un costume de lapin de playboy ), je prends une Strawberry Berry Berry (non je ne bégaye pas) : chantilly, fraise, myrtilles pour 450 ¥ (4 €).
Que de monde dans la Takeshita Street, la rue la plus hype de Tokyo !
La Takeshita Street est très fréquentée, non seulement par des ados bien sûr mais aussi, plus surprenant, par des familles en promenade dominicale !
Non, ce n'est pas le terrier du lapin d'Alice au Pays des Merveilles, mais une boutique de la Takeshita Street.
Décidemment, qu'est-ce qu'ils ont avec les lapins ici ?!
Cette boutique est destinée aux ados, mais rien n'empêche d'un faire un tour pour trouver un cadeau de naissance !
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour attirer les touristes dans sa boutique !
Malgré les apparences, ces costumes restent bon enfant et ne sont pas là pour assouvir des envies perverses ! (enfin a priori, après je dis pas que certains le font pas... Matthieu ! Sors de ce magasin ! )
Si tu viens à Riooooo... euh à Tokyooooo ! (et plus exactement à la boutique Takenoko)
"1000 Yens pas cher, pas cher !" Euh oui mais pas cher quoi ? (le "All" peut laisser supposer que tout est à 10 €, remarquez )
Une petite faim, Wolfi ? Les boutiques "alimentaires" de la rue (crêperies, gaufreries, glaciers...) restent parfaitement dans le thème sucré et acidulé du quartier.
Ah ! Je savais que tu ne résisterais pas à l'appel de la crêpe fraise-chantilly !
Nous tournons ensuite dans une rue perpendiculaire à Takeshita Street. Tout est si calme tout d'un coup... Nous arrivons enfin à ce fichu sanctuaire, le sanctuaire Togo dont l'intérêt est donc le marché aux puces qui a notamment lieu tous les premiers dimanche du mois. Nous sommes le premier dimanche du mois, ça tombe bien ! Enfin, pas vraiment, parce qu'une pancarte explique que le marché aux puces est définitivement annulé… Hum, comme quoi, les guides de voyage, c'est bien mais s'ils étaient à jour cela serait encore mieux ! Bref, mon banquier est content, moi un peu moins. J'en profite de nouveau en ce jour du Seigneur pour faire mes prières au kami local. Nous redescendons par un petit jardin rempli de chats « sauvages » que ptit lion (solidarité féline ?) essaie en vain d'approcher. Ces chats curieusement n'ont qu'un tout petit bout de queue (hum, no comment ). Il s'agit en fait d'une race de chat typiquement japonaise, le chat bobtail. Ils sont nés comme ça, par mutation et donc ils n'ont pas subi de mutilations comme les cockers chez nous.
Le jardin du Togo-Jinja pullule de chats Bobtail (une variété de chats japonais ayant la particularité d'avoir la queue très courte).
La prière du jour, au Togo-Jinja, vous est présentée par Wolfi (comme d'habitude ).
Un moment de calme après l'agitation de la Takeshita Street, ça fait du bien.
Après les Oiseaux d'Hitchcock, voici les chats... qui pullulent littéralement dans ce petit parc.
L'originalité du temple Togo ? Le marché aux puces qui a lieu tous les 1ers dimanche du mois. C'est donc aujourd'hui ! Sauf que c'est annulé, pas de chance...
"Est-ce un homme ? Est-ce un travelo ?" Non, non, c'est juste Wegoman qui va faire ses courses à vélo.
La gare de Harajuku me fait un peu penser aux bâtiments de Fantasyland (comment ça, qui a dit "déformation passionnelle" ? ).
On se croirait presque perdu dans la campagne. Mais non, nous sommes bien en plein Tokyo, et il nous faut choisir notre nouvelle destination (c'est vrai que le nombre de panneaux fait un peu peur, mais on commence à avoir l'habitude ).
Cette vidéo nous donne l'occasion de découvrir les jingles et annonces du métro tokyoïte.
Dernière édition par wolfi le Lun 15 Mai - 21:29, édité 3 fois
17h00. On se rend à la station Harajuku pour nous arrêter à Shinjuku et trouver le Disney Store du quartier. Nous qui n'avions jamais rencontré de problèmes avec les transports, pour une fois, le train met 10 minutes à partir. Sans doute la poisse légendaire d'un de mes compagnons - que, par délicatesse, je ne nommerai pas - nous fait-elle rentrer dans les statistiques des 0,001% de trains japonais qui sont en retard. Mais nous arrivons à bon port. Difficile de se repérer au milieu de ces immeubles et magasins, nous sommes encore perdus. Nous en profitons pour faire quelques photos. Le soir est tombé sur Tokyo et Ptit lion s'énerve parce qu'aucun immeuble ne correspond au plan du Routard. Hum, depuis le temps que je le dis que leur fichus plans ne sont pas à l'échelle et ne servent à rien ! Mais où est donc ce Disney Store ?! Nous cherchons dans les rues environnantes, mais rien, pas une oreille de Mickey en vue. Pour finir, je relis l'adresse en Japonais. Le 9F me saute aux yeux : 9e étage bien sûr ! C'est donc probablement dans un immeuble qui contient de nombreuses boutiques. Bingo ! Nous le trouvons au Takashimaya, un grand magasin, au milieu des rayons jouets et bébé. Moins impressionnant que celui de Shibuya, il ne contient rien d'original par rapport aux deux autres et nous repartons bredouilles.
Le quartier de Shinjuku brille de mille feux (enfin plutôt mille néons...).
La nuit commence à tomber sur le périphérique et sur le NTT Docomo Yoyogi Building (le 3e plus haut gratte-ciel de Tokyo). Par contre, il est 10h30 en France, Matthieu en profite donc pour appeler sa copine.
Non Benoît, ne saute pas ! Promis, on va le trouver, le Disney Store de Shinjuku !
Que ce soit sur la route ou sur le trottoir, il y a toujours autant de monde en ce dimanche.
Aha ! Voilà donc où se cache le Disney Store que nous avions repéré. Cet immeuble abrite en fait un de ces grands magasins dont les Japonais sont friands.
La "Maison de Miki" ? Non mais, c'est quoi cette contrefaçon à deux balles !
Entre deux rayons de jouets, nous découvrons enfin le -vrai-Disney Store !
Il faut l'avouer, celui-ci est beaucoup moins impressionnant que celui de Shibuya. Il faut dire qu'il fait partie du grand magasin contrairement à l'autre, qui était indépendant.
Les décors de ce store restent très sympathiques, même si les objets vendus ici sont plutôt quelconques.
Un personnage NON Disney s'est caché dans ce décor, sauras-tu le retrouver ? (indice : il sourit benoîtement )
Découvrez en chanson le Disney Store de Shinjuku (sur un air bien connu, mais dans sa version japonaise ).
18h30. Il est malheureusement trop tard pour visiter certains immeubles contenant des innovations technologiques (notamment des toilettes high-tech ), car ils ferment à 18h. Nous nous éloignons des néons et des boutiques pour finalement nous retrouver au pied de tours gigantesques, dont une inspirée de Notre Dame de Paris : le Metropolitan Government Office (la mairie de Tokyo) aux reflets violets est particulièrement impressionnant et remarquable, surtout vu depuis l'agora en contrebas. Nous entrons dans le Sumitomo building pour profiter de son panorama gratuit sur toute la ville au 51ème étage. Il comporte en son centre un énorme puits de lumière jusqu'au rez-de-chaussée. Il permet de monter sans ascenseur en suivant une pente douce en colimaçon, mais nous privilégierons tout de même le mode mécanique (quoi, qui a dit fainéants ?! ). D'ailleurs, arrivé au 51e, je mets trop de temps à descendre et nous voilà repartis au rez-de-chaussée. Pas grave, on remonte immédiatement. Une fois en haut, le panorama couvre un angle certes limité, mais il est gratuit et quasi désert. Comme toujours, le plus dur sera de faire des photos potables en n'ayant aucun reflet dans les vitres.
Avec ces immenses immeubles néo-baroques et ces teintes crépusculaires, on se croirait presqu'à Gotham City !
Et là, on ne dirait pas le 30 St Mary Axe de Londres ? (mais si, vous savez , le suppositoire géant qui trône au milieu de la City ! )
Non, il ne s'agit pas d'une reproduction de Notre-Dame-de-Paris (ça va hein, ils nous ont déjà piqué l'idée de la Tour Eiffel avec leur Tokyo Tower ), mais de la mairie de Tokyo (Metropolitan Government Office) !
Les statues semblent se pâmer devant le building : l'architecte serait-il un brin mégalo ?
Cette immense agora offre une magnifique vue en contre-plongée des deux tours.
Non loin de la mairie se dresse le Sumitomo Building, qui offre un panorama gratuit du quartier en son 51e étage. Ce serait bête de ne pas en profiter ! (source : Tokyo Views)
Dans le Sumitomo Building, Wolfi ne peut pas s'empêcher de faire le pitre. C'est la fin de journée, c'est pour ça ?
Un puits de lumière naturelle (oui je sais, il fait nuit mais normalement la lumière naturelle passe ) traverse le Sumitomo Building de haut en bas.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour faire des photos potables (sans reflet ni lumière) !
Et voilà le résultat ! Mais est-il vraiment à la hauteur de l'effort fourni ?
Le Metropolitan Government Office photographié sous un autre angle après la vue en contre-plongée de tout à l'heure.
Vers 20h00, on commence à avoir faim. Et si on mangeait dans la tour ? Elle abrite en effet de nombreux restaurant le long de la pente. Nous trouvons notre bonheur au 50ème étage (ceux du 51e étant trop chers). On nous propose une table, elle n'a pas vue sur la ville et ses lumières, tant pis. L'établissement est bruyant, des groupes d'amis un peu éméchés au saké parlent et rigolent fort (une scène que nous avons vu à nombreuses reprises, les salarymen aimant se détendre de leur journée devant un bon repas bien arrosé ). Nous prenons tous les trois le même menu, qui nous change de « l'ordinaire » et se révèle être d'une grande fraîcheur : du riz recouvert de miettes de saumon, de crabe et de quelques œufs de poisson, une carapace de crabe remplie d'une sorte de crème et de fromage fondant avec des champignons, sashimi (poulpe, saumon et autres poissons inconnus), anguille fumée, tofu et petits légumes, soupe miso au saumon, salade fraîche et algue confite (1500 ¥ par menu, soit 13.50 €).
La tour regorge de restaurants assez huppés, mais celui-ci est plutôt bon marché.
Les plats semblent sortir de l'ordinaire ici... Allez, vendu !
Et nous voilà installés ! Ca va, on a toujours le sourire malgré la fatigue...
A défaut d'avoir la vue panoramique, les plats sont cuisinés devant nous, ce qui est souvent un gage de qualité !
Alors voyons. Mmmhh, les plats font la part belle aux fruits de mer et au poisson, ça change des nouilles et du curry. Miam !
21h00. Nous redescendons la tour de verre et empruntons un long couloir souterrain qui passe sous les immeubles. Nous arrivons à la station Shinjuku, une des plus grandes de Tokyo avec ses 50 sorties (heureusement, nous ne faisons qu'y entrer ) ! Nous prenons la ligne Marunouchi jusque chez nous. Matthieu est de plus en plus mal, il tousse de plus en plus et n'a pas l'air en forme. Ptit lion et moi « visitons » le quartier près de notre ryokan en cherchant ceux qui appartiennent au même propriétaire et dans lesquels nous aurions pu finir s'ils n'avaient pas été en travaux. De retour au ryokan, tiens, mais qui voilà ? Mais oui, notre groupe d'Australiens ! Quelle synchronisation tout de même... La journée s'achève comme d'habitude par notre bain traditionnel pour Anthony et moi. Nous sommes rejoints par un jeune Australien, avec qui nous faisons la causette : il nous explique être là depuis 16 jours et partir demain, après avoir vécu dans une famille japonaise et visité Kyoto ainsi que Disneyland (un peu le même parcours que nous, mais dans le désordre ).
La station Shinjuku est une des plus grandes de Tokyo. Elle comporte pas moins de 50 sorties : bon ben on en prend une au pif, on arrivera bien dehors de toute façon !
Tokyo vous regaaaarde ! C'est ce qu'on pourrait se dire en passant devant cette œuvre d'art située à la sortie de la station Shinjuku.
Vers 22h30, nous retrouvons Matthieu une fois de plus endormi sur son futon. Demain sera encore une grosse journée : visite du musée Ghibli. Je passerai le relais à mon ami Ptit Lion qui se fera une joie de vous conter cette visite. Je vous retrouverai le lundi après-midi et le mardi pour - enfin - notre arrivée à Tokyo Disneyland !
Ohhhhhhh J'avais lu votre TR il y a longtemps, ça fait plaisir de voir la suite, je la lirais demain et ça me donne encore plus envie d'écrire mon TR sur le Japon
Bonjour à vous trois, tout d'abord merci pour ce TR que j'ai savouré (c'est vraiment le cas de le dire) en 8 jours. Pas des soucis de lecture, j'aime lire une page par jour
Mais résultat depuis une semaine je suis prise d'envie de nourriture asiatique Tout y est passé, canard laqué, sushi, soupe
Je vais avoir peur de lire votre TR sur la Californie lol
Une fois n’est pas coutume, c’est moi, ptit lion, qui vous conterai le début de cette journée, et non des moindres : la visite du musée Ghibli. L’absence de photos et/ou la pensée excitée de visiter de Tokyo Disneyland le lendemain auront sans doute eu raison de la mémoire notre ami Wolfi, qui a préféré me laisser le soin de m’occuper de cette partie.
Musée Ghibli
7h15 (non non, je n’ai pas fait de faute de frappe ). Non seulement nous nous levons tôt, mais en plus sous un ciel gris. Tout cela est peu engageant, mais c’est pour la bonne cause : aujourd’hui, nous sommes attendus au musée Ghibli. Et oui, le terme « attendus » est approprié, car il est nécessaire de réserver pour pouvoir visiter ce musée (les admissions se faisant de deux heures en deux heures) ! Nous avons choisi le créneau de 10h00, et comme l’établissement se situe en banlieue tokyoïte, nous avons prévu une bonne marge de manœuvre.
8h10. Nous sommes prêts, et pas en retard pour une fois (on avait prévu 8h15, comme quoi, tout arrive ). Bon, Matthieu n’est pas de la première fraîcheur après sa nuit agitée à tousser comme un tuberculeux , mais il a dans la chance cela dit : l’essentiel de la matinée se déroulera en intérieur, il n’aura donc pas à subir les aléas de la météo. En sortant de la chambre, nous constatons que ça s’affaire dans les couloirs : les élèves du collège partent aujourd’hui. De notre côté, nous entamons un itinéraire complexe : de la station Todaimae, on prend la ligne N, puis la ligne T jusqu’à Nakano. Matthieu en profite pour finir sa nuit dans le métro, heureusement nous sommes là pour le réveiller ! De Nakano, nous prenons la ligne JR Chuo (un train toutes les trois minutes) jusqu’à Mitaka, en banlieue. Au bout de vingt minutes, nous voici à destination. Au musée ? Et non ! Car il faut encore prendre un bus... Je demande de l’aide à un contrôleur, qui me répond poliment – cela va de soi - que nous devons patienter au bus stop n°9. En effet, à cet arrêt un peu isolé, se dresse une machine dédiée à la vente de tickets pour le musée (300 ¥ A/R, soit 2.70 € et 200 ¥ aller simple, soit 1.80 €). Nous prenons un aller-retour bien sûr et en moins de dix minutes, un minibus arrive, décoré de dessins issus du générique de Mon voisin Totoro, ce qui permet déjà de se plonger dans l’ambiance ! Nous nous installons tranquillement dans le bus puisque, chose agréable, celui-ci est pratiquement vide. Cinq minutes plus tard (le temps d’une micro-sieste pour Matthieu ), la navette nous dépose à quelques pas du musée, perdu au milieu d’un quartier résidentiel.
Dis donc, ça pionce dans le métro japonais le matin. Heureusement que nous on a la pêche...
... Oui, bon, on va dire que Matthieu sait se fondre très vite dans le paysage !
Une borne dédiée permet d'acheter ses tickets (de bus, pas du musée, ça il faut le faire plusieurs semaines avant !).
Pas de doute, il s'agit bien du bus pour le Musée Ghibli !
Matthieu semble bien décidé à profiter à fond de la journée... pour dormir ! Bon, faudra faire gaffe à pas l'oublier dans le bus !
La Chuo Line, qui nous mène à Mitaka, est apparemment assez confortable pour prolonger sa nuit !
9h30. Nous arrivons avec trente minutes d’avance. Matthieu grommelle : on aurait pu gagner une demi-heure de sommeil. Et un bonheur n’arrivant jamais seul, une pluie fine commence à tomber . La quinzaine de visiteurs qui patientent déjà se réfugie sous une tente mise à disposition ou sous leurs parapluies. Tiens, profitons de l’attente pour parler un peu de ce fameux système de réservation : le musée étant très prisé, il est indispensable de réserver à l’avance (jusqu’à 3 mois avant la date de visite). Pour cela, il faut s’inscrire via le site de l’agence JTB Global Business France (http://www.ghibli-museum.jp/en/howtogo) en choisissant la date de visite et le créneau souhaités (de deux heures en deux heures pour rappel, mais au final, on ne sait pas si au bout de deux heures, on se fait réellement foutre dehors : nous n’avons pas tenté le diable ). L’agence vous enverra alors non pas les billets, mais des coupons à échanger contre de vrais billets à l’entrée du musée. Comptez 15 € (10 € pour le coupon + 5 € de frais d’agence), plus 1 € de frais de port si vous souhaitez les recevoir par courrier. Si vous habitez Paris, vous pouvez les retirer gratuitement à l’agence située au 18 rue des Pyramides (profitez-en pour vous payer un resto Japonais, ils sont excellents dans le quartier ). Attention, cette offre étant réservée aux étrangers, une confirmation de votre nationalité pourra vous être demandée au musée ! Pour résumer, bien qu’un peu contraignant, ce système se révèle bien pratique, car il évite de faire de longues heures de queue et de ne pas se marcher dessus lors de la visite. De plus, nous avons choisi le premier créneau de la journée, ce qui nous permettra d’être encore plus tranquilles.
Au bout de dix minutes d’attente, on nous fait entrer dans l’enceinte extérieure du musée, en nous précisant que les photos et vidéos sont interdites à l’intérieur du musée. Je m’empresse alors de faire des photos de l’extérieur, c’est toujours ça de pris...
Le musée Ghibli se situe à Mitaka, en banlieue tokyoïte, loin de l'agitation de la capitale...
Un moyen original de signaler la présence d'un parking à vélo.
Ambiance pluvieuse ce matin, mais ce n'est pas ça qui va entamer notre moral !
Le bâtiment, hétéroclite (que ce soit l'intérieur ou l'extérieur) sort tout droit de l'imagination du grand Miyazaki.
10h00 pile. Les portes s’ouvrent et, contre notre réservation, on nous échange un prospectus et un ticket contenant un bout de pellicule de film (Ghibli bien sûr). Nous pénétrons dans le musée, si tant est qu’on peut le nommer ainsi : en fait d’un musée, il s’agit plutôt d’une plongée dans l’univers de Miyazaki, voire du prolongement de ses œuvres. Non pas tant par les objets qui sont exposés (et qui, de toute façon, ne sont pas présentés de manière classique dans des vitrines, nous le verrons plus loin) que par l’architecture du lieu. L’entrée débouche sur un hall circulaire dont le plafond fleuri est orné d’un soleil éclatant. L’escalier qui descend vers le « hub » intérieur est agrémenté de vitraux inspirés de scènes des films du studio et les lampes en verre coloré qui ornent le mur émettent une lumière chaleureuse, presque familière : on se croirait dans le Château ambulant du film éponyme . Le « hub » donne accès aux différentes pièces du musée et deux étages le surplombent sur une énorme mezzanine traversée par une passerelle. Chaque détail du décor (même les porte-extincteurs ! ) a été pensé pour se fondre dans l’univers du réalisateur : le ventilateur au plafond rappelle l’hélice d’un vieil avion (référence à Porco Rosso), des machines et mécanismes, inspirées de Jules Verne ou de Leonard de Vinci ne sont pas sans rappeler la technologie de Nausicaa, les toilettes des hommes ont une fenêtre avec vue sur les montagnes de Laputa, etc. Le tout, en bois et en fonte, donne un caractère intemporel à l’ensemble et il ne manque plus qu’un sento inspiré du voyage de Chihiro pour compléter le tableau !
Totoro en personne vous accueille à l'entrée !
Le musée n'a pas encore ouvert ses portes, nous serons donc les premiers visiteurs à en profiter aujourd'hui.
Les détails apportés aux décors, que ce soit les portes, les murs ou les fenêtres, permettent au visiteur de s'émerveiller constamment. La porte n'est pas franchie que déjà, l'univers de Ghibli s'invite sur ces portes vitrées.
Le "pré-hall" accueille les visiteurs avec ses couleurs douces de sa fresque... Reconnaissez-vous les quelques personnages Ghibli qui s'y cachent ? (source photo : Ghibli Museum)
Le grand hall du musée a été conçu verticalement, à la manière de certaines villes européennes à flanc de colline (où Miyazaki a fréquemment voyagé). (source photo : Ghibli Museum)
Nature et technologie, toute l'essence du studio Ghibli est résumé au sommet du grand hall. (source photo : Ghibli Museum)
Par quoi commençons-nous ? Le « hub » étant par définition circulaire, nous avons le choix de la salle, ce qui renforce le sentiment de visiter une maison et non un musée. Nous entrons dans la salle « The Beginning Of Movement », sorte de preshow d’Art of Animation en plus poétique et plus ludique. La pièce regorge de trésors visuels : ici, une maison de poupée de deux mètres de haut dont les fenêtres donnent sur les œuvres du studio. Là, le robot de Laputa en miniature entouré d’oiseaux qui s’envolent autour de lui en image par image. Dans un coin, un vieil écran de cinéma projette des scénettes de quelques secondes rappelant les cartoons des années 20. Au milieu de la pièce, une maquette au centre duquel trône l’arbre de Totoro prend soudain vie grâce aux figurines en résine (Totoro et les petites filles du film) qui s’animent sous l’effet d’une lampe stroboscopique et d’un mouvement rotatif. Sont également présentées plusieurs scènes tournées en caméra multiplane avec des éléments de décor peints sur des plaques de verre superposées à quelques centimètres d’intervalle, qui donnent une incroyable impression de profondeur. Et enfin, un court-métrage d’animation tourne en boucle, représentant l’évolution de la vie, des bactéries jusqu’à leur transformation en homme. Le film se déroule comme si une caméra suivait leurs mouvements en un long plan séquence dessiné à la main. Impressionnant !
The Beginning Of Movement : cette salle présente quelques techniques d'animations... (source photo : Ghibli Museum)
... comme cet immense zoetrope justement nommé "Bouncing Totoro" (Totoro bondissant). (source photo : Ghibli Museum)
Une salle de projection diffuse le court-métrage Ghibli du moment, mais nous arrivons trop tard pour y assister (sauf Matthieu le fourbe, qui est le dernier à passer ). Pas grave, Wolfi et moi décidons de flâner ailleurs. Nous empruntons un escalier en colimaçon en fer forgé, très étroit et escarpé, qui monte du « hub » jusqu’au 2e. A la sortie de celui-ci, Wolfi se cogne contre la poutre métallique tellement elle est basse (étant parti en éclaireur, il m’évitera ainsi de me cogner à mon tour ) ! Nous nous retrouvons face à un Nekobus en peluche grandeur nature (en VF, le Chat-Bus de mon voisin Totoro). Les enfants – puisqu’eux seuls peuvent y monter, le monde est vraiment injuste - prennent place à bord du véhicule à côté de boules de suie en peluche. Les veinards ! La pièce débouche sur une terrasse, où des bancs en fer en forme de poissons font un bruit étrange lorsque l’on tourne une manivelle. Une fontaine de forme bizarre, rappelant les machines à vapeur de la fin du XIXe siècle, offre de l’eau à jet plus ou moins modéré. De la terrasse, un escalier en colimaçon (décidemment, ils aiment ça !) entouré de lierre nous mène sur le toit végétal du musée, où nous attend le robot géant de Laputa. Je dégaine mon appareil photo en cachette : « Benoît, couvre-moi, je veux pas me faire jeter ! » chuchote-je, persuadé que je n’ai pas droit de photographier. Mais bientôt, les autres visiteurs font de même. Apparemment, il est interdit de prendre des clichés en intérieur, mais c’est permis à l’extérieur. Le robot semble être là depuis quelque temps, comme en témoigne la végétation qui l’entoure. Nous nous frayons un chemin au milieu des herbes et arrivons devant une plaque écrite dans une langue inconnue, comme dans le film.
Le Nekobus, en poil et en peluche (et non pas en chair et en os, ce serait dégueu) ! Les enfants s'y amusent bien. *soupir* (source photo : Ghibli Museum)
De drôles de mécanismes sont disposés sur le balcon, telles cette fontaine très "Jules Verne"...
... ou encore ce "truc à manivelle" qui fait un bruit de crécelle. Ca ne sert à rien, sauf à nous étonner !
Où mène donc cet escalier végétal ? Vers un château dans le ciel ?
... Héhé, bonne réponse ! Nous retrouvons au sommet avec le robot de Laputa grandeur nautre !
Le toit végétal est une vraie bouffée d'air frais, comme les films du studio qui font la part belle à la nature, d'ailleurs !
Où ce chemin va-t-il nous conduire ? Le musée se veut être une ode à la découverte et à l'exploration. Saisissons l'occasion !
Cette curieuse stèle en langage ancien est également tirée du film Laputa. Enfin, si ça trouve, c'est juste une consigne en népalais qui explique la procédure à suivre en cas d'incendie.
En bas, les futurs visiteurs attendent patiemment que leur créneau horaire débute pour pénétrer dans le musée.
Petit zoom sur un de ces détails qui font le charme du musée.
Nous redescendons à la salle de projection (il y a une séance toutes les quinze minutes) et réussissons à passer. Notez qu’un seul visionnage est possible par visite, notre ticket étant tamponné à l’entrée de la salle. Malheureusement, les sièges sont tous pris et nous nous retrouvons assis sur les marches. Cela n’entravera toutefois pas notre vision, ce qui est le principal. Le film Chu Zumo (A Sumo Wrestler’s Tail) raconte l’histoire d’un couple de vieux, harassés par le travail des champs et leur vie monotone. Un soir, alors que l’homme va uriner dehors [note de Wolfi : « Et c’est ça que tu appelles la ‘poésie Ghibli’ ?? ], il surprend des souris qui semblent se diriger vers un endroit précis, en marchant sur leurs pattes arrières. Il les suit et assiste à un combat de sumo opposant les souris grises, rachitiques, et les gros rats blancs, qui les envoient toutes au tapis. Il décide d’aider les souris et le lendemain, avec sa femme, ils préparent toute la journée un festin de roi pour leur donner des forces. Le soir suivant, le même combat se déroule, sous les yeux des vieux qui voient leurs protégés finalement triompher des rats blancs. Il en résulte un petit film poétique, imaginatif et drôle, qui met en valeur les coutumes japonaises, notamment les rituels liés aux combats de sumo, ainsi que la vie quotidienne des Japonais dans l’ancien temps. Même Wolfi en sort ravi, lui dont les rats et les souris ne sont pourtant pas la tasse de thé (vert )... Exception faite de Mickey bien sûr !
La salle de cinéma Saturne vaut le coup d'oeil au même titre que le film qui y est présenté ! (source photo : Ghibli Museum)
Nous retournons sur le « hub » : voyons, pas de Matthieu en vue... Bon, cette fois-ci, ce n’est pas grave, le périmètre étant réduit, il n’a pas pu aller bien loin ! Au 1er étage, nous suivons le processus de création d’un dessin animé de façon originale en arpentant plusieurs pièces, toutes de bois verni : des concept arts, punaisés au mur (et notamment des esquisses des animateurs qui se sont eux-mêmes croqués) au transfert des cellos, en passant par le story-board, le crayonnage et la mise au net, toutes ces étapes sont représentées dans un bric-à-brac composé de centaines de crayons, d’échantillons de couleurs, d’étagères remplies de jouets, d’objets insolites et de livres d’art (jardins, oiseaux, paysages, peinture…) qui donnent l’impression qu’il s’agit d’un lieu de travail (ou en tout cas de brainstorming) et pas d’un musée. Comme si les animateurs étaient partis en pause-café et s’apprêtaient à revenir ! Dans un coin, il y a même la photo usée d’une petite fille ressemblant à s’y méprendre à Kiki la petite sorcière et assortie d’un commentaire écrit à la main, en français : « C’était ma grand-mère Georgette ». Les clins d’œil à Disney ne sont pas absents de ce joyeux désordre : on y trouve des livres sur l’art de l’animation selon Disney ou encore des bouteilles de vins Pixar avec Woody, Buzz et Nemo dessus ! (pas étonnant, Miyazaki et Lasseter se vouant un grand respect mutuel) Par contre, certains enfants sont infernaux, touchant aux maquettes qui ont malencontreusement été placées à leur portée. Mais bon, rien à voir avec un public européen (oserais-je dire français ?) où tout aurait été mis en pièce en une seule journée (allez, deux, soyons sympa) ! Dans une autre pièce, une vieille télé énumère les courts métrages Ghibli depuis 2001 et une maquette de leur nouveau court (les souris sumo) est présentée. Petite touche amusante et interactive, nous pouvons manipuler des carnets contenant des images qui, lorsqu’on tourne très vite une manivelle, donnent la sensation de s’animer.
La Pre-production, "là où les films naissent". Sur un coin de bureau, tout simplement... (source photo : Ghibli Museum)
Le "Staging Department" ou le département "Brainstorming"... Contes et légendes, mais également livres historiques sont souvent le ciment des films du studio. Notez le personnage étrange sur la chaise : il s'agirait d'une des "muses" qui se posent sur l'épaule de Miyazaki lorsqu'il conçoit un film... (source photo : Ghibli Museum)
Dans cette pièce appelée "Animation Room" sont dessinés les "Key Animation" et les intervalles (Benoît j'ai besoin de toi pour les vrais termes !). Un département plutôt technique. (source photo : Ghibli Museum)
Le département "Ink and paint", où sont mis en couleurs les dessins. Admirez le trompe-l'oeil et la palette étendue des couleurs ! Un travail d'orfèvre... (source photo : Ghibli Museum)
La salle des "Background Art", autrement dit des arrière-plans, dont la couleur dominante est ici le vert. La nature, toujours, chez Ghibli... (source photo : Ghibli Museum)
Nous descendons ensuite dans le jardin. La pluie s’est arrêtée, ce qui nous permet de profiter du charmant patio et de son petit kiosque sous lequel est installée une pompe à eau, quelques arbustes et un tas de bois pour l’hiver. On y retrouve Matthieu, non pas sur le tas de bois, mais affalé sur un banc (et il n’est que 11h30 ! ). On passe également devant le Ghibli Museum Cafe, où la file est très longue : il faut même attendre pour s’asseoir sur les sièges d’attente ! De toute façon, nous n’avons pas prévu de manger sur les lieux, nous passons donc notre chemin. Je parviens à prendre quelques photos volées de l’intérieur du musée , mais bien peu, puisque le personnel est très nombreux et veille aux détails les plus infimes : remise en ordre des parapluies dans le porte-parapluie, rangement d’une poussette qui gêne un peu le chemin, etc.
Tiens, encore un exemple de la façon dont le musée a été pensé "verticalement" : les différents lieux sont visibles de différents points de vue.
A l’image du hall d’entrée, les escaliers, passerelles et autres fenêtres permettent de multiplier les points de vue du même lieu.
On monte, on descend... Le musée ne cesse de brouiller les repères, comme si on avait besoin de ça pour être perdus !
Les bâtiments ont été conçus de manière à être baignés dans une lumière naturelle de différentes façons : ici, grâce à une paroi de verre, mais en d'autres endroits, il peut s'agir d'un puits de lumière vertical ou de vitraux.
La rondeur et le volume sont une autre caractéristique de l'architecture des bâtiments.
Souriez, vous êtes observés...
Le niveau -1 du musée débouche sur ce patio, offrant une vue en contre-plongée sur le musée.
Cet escalier (une des rares photos intérieures que j'ai réussies à prendre ) mène de l'entrée du musée (en haut) au hall d'entrée (en bas), et également à la cour intérieure.
On s'attendrait presque avoir l'habitant sortir et nous offrir un bon thé (vert, bien entendu ).
Ce pauvre oiseau passe sa journée dehors, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige... mais non, rassurez-vous, c'est un faux (ou alors il est mort ) !
Même les bouches d'égout semblent nous sourire, ici...
Le Ghibli Museum Cafe est très (trop ?) prisée des visiteurs, nous passerons donc notre tour. (source photo : Ghibli Museum)
Papi Matthieu continue le recensement des bancs du pays. Celui-ci va être bien noté si l'on en croit sa mine réjouie !
Nous terminons notre visite par la boutique de souvenirs, surpeuplée, ce qui est compréhensible puisque, logiquement, les touristes achètent des souvenirs APRÈS la visite et non avant . On y marche centimètre par centimètre tellement la foule est dense. En vrac : pin’s, peluches, boîtes à musiques, snow globes, bijoux, gâteaux, porcelaine, figurines en résine, cellos peints à la main, porte-clés, maquettes d’avion (de Porco Rosso), DVD et CDs des musiques des longs et courts-métrage Ghibli (des Image Albums et Soundtracks, plutôt chers, de 2 000 à 4 900 ¥, soit 18 à 44 €, mais en revanche, la filmographie est complète !) et quelques vêtements, malheureusement pour enfants principalement. Je trouve mon bonheur en achetant quatre peluches Totoro de différentes tailles, des cartes postales et un robot de Laputa miniature. Un regret cependant : impossible de trouver des goodies du voyage de Chihiro, qui est mon Ghibli préféré . Je sors rejoindre Wolfi (qui a préféré rester dehors tellement la boutique était bondée) et nous recherchons Matthieu - une fois de plus -dans tout le musée. On le retrouve à finalement la boutique, où il écoutait tranquillement un CD. Pour ne pas m’être déplacé pour rien, j’en profite pour acheter une boule de suie et un Nekobus, tous deux en peluche, et j’ai l’immense joie de me taper de nouveau la file à la caisse ! (mais bon, quand on aime... )
Les trompe-l'oeil sont un élément récurrent du musée, ici sous la forme d'une fenêtre qui donne sur le port d'une ville imaginaire (sans doute inspiré de Genova, une ville italienne que Miyazaki a visitée).
Même au toilettes, on peut se prendre à rêver... Oulah, attention, je fais à côté, moi !
Fresques et autres blasons évoquant les films du studio sont disséminés dans le musée. il ne faut pas hésiter à lever la tête pour les voir parfois. (source photo : Ghibli Museum)
Les animaux et créatures oniriques se cachent également dans les moindres détails ! (source photo : Ghibli Museum)
Les vitraux sont des éléments qui rendent le musée "vivant", en faisant évoluer son ambiance au fur et à mesure de la journée... (source photo : Ghibli Museum)
Voici une compilation des 1001 détails qui rendent ce musée si unique... (source photo : Ghibli Museum)
Mamma Aiuto, la boutique du musée, comblera les fans les plus enhardis. Ne vous y trompez pas, la boutique est d'ordinaire bondée ! (source photo : Ghibli Museum)
La bibliothèque "Tri Hawks" est une pièce dont nous ignorions l'existence au moment où nous avons visité le musée. Dommage... (source photo : Ghibli Museum)
12h15. Nous quittons le musée et attendons le bus qui doit nous ramener à la gare. Cette fois-ci, il est bien plein, nous voyageons debout. La suite du programme : se rendre à Asakusa. Je passe le relais à votre conteur habituel Wolfi pour terminer le récit de la journée. Vous voilà entre de bonnes mains !
Asakusa, le retour !
Merci mon cher Anthony pour ce récit de la matinée.
13h00. Pour revenir en ville, nous sommes bon pour nous taper environ une heure de transport en commun : le train de la ligne JR Chūō puis le métro jusqu’à Asakusa. A 14h00, nous arrivons à destination. Il est temps de manger, j’ai l’estomac dans les talons après avoir déambulé dans le musée. Nous entrons donc dans un restaurant, au hasard comme bien souvent. Petite originalité : chaque table dispose d’un bouton poussoir pour appeler la serveuse. Ainsi, on ne perd pas de temps et on peut passer commande dès que le choix est fait, ce qui est bientôt le cas. Je m’empresse d’actionner comme un gamin la sonnette. Voilà, voilà, Monsieur a sonné ? me dit la serveuse (enfin j’imagine) avant d’éclater de rire et d’interpeller sa collègue : « Nekobasu !! Nekobasu !! » me crie-t-elle. Euh, qu’est ce que ce terme ? Sont-ce mes vêtements Disney qui provoquent une fois de plus l’émoi chez une personne de la gent féminine ? Ou peut-être craque-t-elle pour le magnifique représentant de la beauté de l’homme occidental dans la fleur de l’âge que je suis ? Elle finit par me montrer la peluche grotesque qui dépasse du sac de Ptit lion juste à coté de moi. Visiblement, la boule de poils semble évoquer quelque chose à cette autochtone. Oui, c’est bien ma pauvre fille, si t’es bien sage, tu pourras la toucher... Et si tu nous prenais les commandes à présent ? *vexé* [Note de ptit lion : Il s’agissait en fait d’une peluche du chat-bus [Nekobasu] que l’on peut voir dans Mon Voisin Totoro ]. Pour Ptit Lion, cela sera des Gyoza (190 ¥, 1.70 €) et du poulet croustillant (comme chez KFC en somme, mais quand même meilleur). Il gagne en prime une soupe miso, le tout pour 590 ¥ (5.30 €). Matthieu prend simplement du riz cantonais et un bol de soupe (vu son état de santé, ça se comprend... ). Moi je prendrai dix gyoza et deux morceaux de poulet panés pour 590 ¥ aussi (5.30 €). Une fois le ventre plein, nous retournons dans la rue des marchands du temple au Sensō-Ji (cf TR du 01/10) pour compléter nos emplettes de souvenirs. Je rachète un samouraï miniature pour un de mes neveux, Anthony achète une poupée japonaise en bois, telle qu’on en voit beaucoup dans les magasins de déco par chez nous (ça valait bien la peine de se taper tout ce chemin ) ainsi que quelques cartes postales.
Cet interrupteur sur lequel Wolfi ne peut s'empêcher d'appuyer de façon intempestive () est en fait une sonnette pour appeler la serveuse (oui, comme pour les infirmières dans un hôpital si on veut... ).
Gyoza, poulet croustillant, soupe miso... un solide repas pour Wolfi ! (c'est vrai qu'il est 14h passées)
... Par contre, Matthieu déjeune léger, en raison de la crève qu'il traîne depuis quelques jours.
15h00. Que faisons-nous maintenant ? Nous n’avons pas de planning précis pour l’après-midi, aussi regardons-nous les endroits à visiter dans le quartier. Pourquoi pas le Ryogoku Kokugikan (musée du Sumo) ? Non, il n’est ouvert que le week-end et les jours de tournoi. Le jardin Kiyosumi-Teien alors ? Hum, il ferme à 17h et il n’est pas si près que ça, donc vu l’heure avancée, nous n’en profiterons pas beaucoup... Tiens, en marchant un peu, nous pourrons profiter du parc d’attractions Hanayashiki, un des plus anciens du Japon. Nous qui sommes fans de parcs d’attractions, c’est l’occasion rêvée pour une petite mise en bouche avant Disneyland demain ! Nous passons devons la flamme de Philippe Starck, toujours aussi moche et noyée dans la brume qui tombe peu à peu sur Tokyo, puis commençons à longer la rivière Sumida. Le long de celle-ci s’étend le parc Sumida-koen, fort étroit mais très très étendu, aménagé sur les quais. Le chemin est parsemé d’étranges fleurs blanches qui ressemblent à des crocus géants qui se seraient trompé de saison. Le parc est agrémenté de balançoires auxquelles nous ne pouvons pas résister.
Benoît porte fièrement la "crotte" (bon OK la flamme, mais j'ai pas pu m'en empêcher ) du bâtiment Asahi, l'un des symboles du quartier.
Tout en longueur, le parc Sumida-koen offre une promenade agréable sur les berges de la rivière Sumida.
Vive le printemps à Tokyo ! Ah, c'est l'automne ? On dirait pas.
Tel Alice, Wolfi s'apprête à se perdre dans ce jardin d'automne. Bah, c'est long mais pas bien large, on aura vite fait de le retrouver !
La Tokyo Tower n'est plus qu'un vague pylône perdu dans le brouillard...
Ben Wolfi, on retombe en enfance à l'idée d'aller à Disneyland demain ?
Matthieu revisite à sa manière le Penseur de Rodin... A moins qu'il ne soit tout simplement fatigué !
Tiens, que fait cette tombe ici ? Nous ne sommes pas dans un cimetière pourtant... Peut-être est-ce la sépulture d'un nekko (chat) que son propriétaire a jugé bon d'enterrer dans le parc.
Nous arrivons par hasard devant un petit temple ignoré des guides et des cartes. Celui-ci est encore un bel exemple du syncrétisme entre les deux religions dominantes. En effet, nous sommes accueillis par deux divinités du panthéon bouddhiste avant d’arriver à un temple, son gros cendrier à encens et ses petits Bouddha à bavette rouge des petits avortés, bref le classique attirail bouddhiste. Mais tout autour, se dressent de petits sanctuaires shintō reconnaissables à leur gardiens, les renards à bavette eux aussi (kitsune), messagers du kami Inari. Outre les statues nombreuses qui s’y trouvent, on peut y admirer une collection de bonzaïs posés à même le sol.
Le temple Matsuchiyama (qui s'appelle en réalité Honryuin), sur lequel nous sommes tombés par hasard, est une "annexe" du Senso-ji.
Un lion coloré garde farouchement l'entrée !
Alignés tels les Dalton, ces statues de Shiva prouvent que nous sommes dans un temple... mais non pas Shivaïste, bouddhiste voyons ! (y a personne qui suit là... )
Le Kinchaku (bourse) est l'un des symboles du temple. Il symbolise l'esprit d'initiative et bien sûr, la richesse (d'ailleurs un temple dédié à la richesse et qui s'appelle Honryuin, c'est pas terrible ).
L'autre symbole du temple est le Daikon, autrement dit... le radis chinois ! :scratch Ne riez pas, celui-ci a également un symbolique : il représente l'ambivalence et la haine de l'esprit humain.
Aaaah un radis qui marche !! :affraid : Ah non pardon.
Les petits bouddhas et leur bavette rouge sont présents, comme dans tout temple bouddhiste qui se respecte.
De nombreux fidèles viennent visiter ce temple pour pratiquer des rituels ascétiques (purification du corps et de l'esprit). Enfin, pas aujourd'hui apparemment...
Les niwaki sont à l’honneur dans le temple.
Aaah, le calme du temple Matsuchiyama... Bon OK ? les oiseaux sont un peu bruyants.
16h30. Toujours le long de la rivière, nous nous rendons compte que nous avons raté un embranchement. Il fallait en fait prendre à gauche à un certain moment et nous sommes par conséquent à plusieurs centaines de mètre au nord par rapport à l’itinéraire prévu. Demi-tour donc, avec Matthieu salement amoché qui traîne les pieds et n’en peut plus. note de ptit lion : Le pauvre ! En plus, il ne se plaint même pas... ] Ah voilà, nous sommes dans la bonne rue cette fois-ci, mais... c’est bizarre... Anthony, montre-moi un peu le plan. C’est bien ce que je pensais, le parc d’attractions se trouve en fait juste derrière le Sensō-ji que nous avons visité il y a quelques jours, au bout de la rue des marchands du temple où nous nous trouvions tout à l’heure ! Hum, bien joué Anthony ! Bon, on y est arrivé, c’est le principal. Nous jetons un rapide coup d’œil à travers les grilles : l’entrée est payante (900 ¥, 8.10 €), ce n’est certes pas excessif mais c’est déjà trop tellement ce parc semble désuet et dépassé. Un signe qui ne trompe pas : il est quasiment désert, seuls quelques employés désoeuvrés y traînent leurs guêtres. En fait de parc d’attractions, il s’agit plus d’une kermesse à demeure. Il me fait penser à feu-Mirapolis : aussi minable ! Il a combien d’étoiles dans le Routard, ce satané parc ? Une seule ? Ben ça m’étonne pas ! Un peu dépités et fort déçus, nous passerons finalement notre chemin (il faut dire qu’il est 17h00 et que le parc ferme à 18h00...).
Après le Nekobus du Musée Ghibli, voici le Pandabus d'Asakusa ! Celui-ci propose un passeport qui, outre les déplacements, propose aussi des réductions dans des boutiques ou encore... pour le parc d'attractions Hanayashiki. Si on avait su...
Bon, c'est très joli ici, mais nous nous sommes apparemment (une fois de plus) égarés.
Nous tombons sur une des rares églises de Tokyo : heureusement qu'il y a la croix, sinon on s'en serait jamais douté :
Euh Wolfi, je n'ai pas l'impression que la statue ait envie de faire ami-ami avec toi...
Au Japon, fumer ne tue pas, ça rend plus fort !
Un petit tour au Casino ? Ah non, c'est vrai, faut garder des sous pour les souvenirs de Disneyland.
Le parc d'attractions Hanayashiki est un des plus vieux de Tokyo (et ça se voit).
Wolfi fait son curieux : alors, c'est ouvert ?
Jetons un coup d'oeil à l'intérieur : ah ben c'est (presque) vide, ça veut tout dire...
On trouve de tout et de rien dans les boutiques du quartier. Enfin, surtout de rien en fait…
Je plaide auprès de mes compagnons en faveur du second lieu incontournable du quartier (le premier étant non pas le parc d’attractions miteux, je vous rassure, mais le temple Sensō-Ji ) : le musée historique d’Edo. Mais vu l’état de dégradation de Matthieu et l’heure avancée, je n’ai pas la force de convaincre ma troupe de retraverser le pont pour se taper la fermeture de ce musée historique consacré à la ville au temps des shoguns. D’autant plus que celui-ci nécessiterait toute une journée de visite. Ptit lion enterre définitivement l’idée en consultant son fameux Routard : « Ouvert tous les jours sauf le lundi ». Bon ben il faut croire que les kami n’étaient de toute façon pas disposés à nous laisser faire cette visite... La mort dans l’âme, nous nous dirigeons vers un autre point d’intérêt du quartier : le musée Edo-Shitamahi. Après quelques minutes de marche, nous finissons par arriver à ce musée situé - surprise - au sein d’une galerie commerciale. Le mot « musée » est ici un peu usurpé, il s’agit plus d’une salle d’exposition d’à peine 50 mètres carrés où sont regroupés des objets d’artisanat, tels des estampes, lampions, meubles, éventails peints, bols en céramique et autres vases en cristal (tiens, on dirait du Val Saint Lambert ou de St Louis pour les connaisseurs français). On se croirait dans un magasin Maisons du Monde... Matthieu monte à peine à l’étage pour se vautrer sur un banc en attendant que Ptit Lion et moi ayons vite fait le tour de la salle.
Dans cette "galerie commerciale" aux couleurs automnales se cache le musée Edo-Shitamahi...
... Ah c'est là : tiens, une fois de plus, le lieu semble désert. Bizarre...
Pas étonnant ! En fait de musée, il s'agit plus d'une salle d'exposition. Bon, ne nous plaignons pas, c'est gratos .
Tiens Wolfi, ça ne dépareillerait pas dans tes étagères de Disney Collectibles... Si ? Attends, ça ressemble quand même beaucoup à la boîte à bijoux de la Belle aux Bois Dormant ! (j'arrête sinon je vais me faire taper )
Dans ce cas, plutôt que d'acheter une maquette du château de Tokyo Disneyland, opte plutôt pour celle-ci, c'est quand même plus typique !
Ben voilà un beau souvenir à rapporter, une "petite" ombrelle couleur locale. Manque de bol, en fait, c'est une lampe.
Certes, c'est joli l'artisanat nippon, mais bon, c'est vrai qu'on se croirait plus à Maisons du Monde que dans un musée...
... et en plus, y a des trucs dont on ne sait ni à quoi ils servent, ni ce qu'ils représentent...
17h30. Nous tentons de rejoindre la station Asakusa. Je dis bien tentons, car Matthieu, en mode pilotage automatique, s’engouffre dans le premier passage souterrain qu’il croise. Nous le suivons mais... pas de chance (logique quoi, c’est Matthieu ), nous nous retrouvons dans un garage à vélos qui mène à une station de trains grandes lignes ! Bon Matthieu, si ça te dérange pas, ptit lion et moi allons marcher devant dorénavant... Nous sortons du souterrain qui débouche sur une rue perpendiculaire à celle des marchands du temple. Cette petite rue est très agréable en ce début de soirée avec le soleil couchant : dans les petits restaurants et les échoppes éclairées par des lampions, se mêlent la population locale et quelques touristes plus ou moins perdus à la recherche de kimonos, vases et autres fausses antiquités made in Taiwan. Après avoir flâné un peu, nous retombons sur la rue des marchands du temple, avec au bout de celle-ci la station de métro du Sensō-Ji. Il s’agit de notre dernier métro de la journée et dans sa fatigue, sa maladie et sa poisse, Matthieu se lève trop vite et manque de descendre une station trop tôt note de ptit lion : Il était pressé de rentrer je pense ]. Heureusement nous le rattrapons de justesse ! Avant de sortir de la station, nous soldons nos cartes Pasmo en achetant des boissons exotiques aux distributeurs de canettes. En effet, demain nous quittons le monde « réel » pour trois jours dans le monde merveilleux de Disney et donc nous n’en aurons plus besoin.
Matthieu Lost in Japan... Sans commentaire...
Nous voilà une fois de plus perdus, ce qui n'est pas bien grave, car nous profitons du charme pittoresque de ce bout de quartier d'Asakusa, moins touristique que le Senso-ji.
Bon, on va suivre les feuilles oranges, je me rappelle qu'il y avait les mêmes près du temple, on finira bien par tomber dessus.
Ah ça me dit quelque chose, cette rue ? Mais oui, nous sommes de nouveau sur la Nakamise-dori, nous ne sommes plus perdus ! (un peu par hasard il faut bien l'avouer )
L'ambiance du Senso-ji est encore différente une fois la nuit tombée.
Les distributeurs de boissons sont l’occasion rêvée de vider le solde de nos Pasmo, dont nous n’aurons plus l’utilité.
Asakusa by night : rien à voir avec l’agitation de Ginza !
18h30. Nous arrivons au ryokan. Il est tôt aujourd’hui par rapport aux autres jours où nous ne rentrions pas avant 22h00. Nous commençons à chercher la clé de la chambre. Qui a la clé ? Personne ?! Ah ben bravo ! Messieurs je ne vous félicite pas ! Le porte-clés ressemblant à une plaquette votive n’est pourtant pas facile à perdre ! Anthony court à la réception chercher un double (hum, j’ignore comment il a réussi à se faire comprendre : « moi vouloir truc en fer pour mettre dans trou » [i][note de ptit lion : ben j’ai mimé une clé qu’on insère dans une serrure, tu crois quoi ! ]). Il revient avec le précieux sésame, nous pouvons enfin entrer dans la chambre et ô miracle, que vois-je ! La clé, là, sur la table basse ! Hum, le dernier sorti n’a donc pas verrouillé la porte ce matin. Heureusement que les vols sont rares au Japon !
Nous commençons à rassembler nos affaires respectives et à faire des tas pour les fourrer dans nos valises en vue de notre départ pour Tokyo Disney Resort. Anthony, bien ordonné et plus courageux que nous autres, fait du tri dans le bazar qui traîne sur la table basse : prospectus, cartes postales, livres, guides, tas de bonbons aux goûts étranges que nous trouvions chaque jour dans un bol sur la table... Pfiuu. Mon tas écope de la plupart du bordel et finit par être beaucoup plus haut que les deux autres ! C’est fou ce qu’on peut accumuler comme babioles en quelques jours seulement... Je me demande où je vais mettre tout ça. Et on n’est même pas encore à Disney ! A l’issue du séjour, il me faudra bien une troisième valise ! D’ailleurs, je regarde d’un œil jaloux celle d’Anthony : il a redéfait carrément ses bagages pour tout ré-empaqueter, ce qui fait qu’il lui reste un peu de place une fois son rangement terminé. Pas contrariant, il acceptera de caser ce qui déborde de mes deux valises.
Tokyo Dome
19h30. Matthieu est harassé et décide de se reposer un peu. Anthony et moi explorerons donc seul les environs. Nous arrivons en une demi-heure de marche au Tokyo Dome. Il s’agit d’un immense espace mi-centre commercial, mi-parc d’attractions dont la pièce maîtresse est le « dôme », un stade géant de 55 000 places où se tiennent les compétitions de baseball de la ville (ce qui n’est pas étonnant, étant donné que ce sport est extrêmement populaire au Japon). On y trouve des boutiques, des Onsen (bains publics), des restaurants et des attractions de fête foraine (ou fortement inspirées de Disney) : jeu de tir interactif, Splash coaster, carrousel, grande roue, pseudo-Parachute Drop, Magic RPG Quest et... une montagne russe dont le parcours longe les façades des bâtiments : impressionnant ! :shock : Dommage, celle-ci ne semble pas fonctionner. D’ailleurs, toutes les attractions semblent bien désertes et la plupart sont même fermées... Nous poursuivons donc notre balade et passons devant le Tokyo Dome Hotel sans oser monter au 43ème étage, qui abrite un café sélect et donc hors de prix. Un peu plus loin, des fontaines musicales et lumineuses (une sorte de Dreams avant l’heure si l’on veut) s’animent au rythme de musiques classiques comme le Beau Danube Bleu de Johann Strauss. Nous décidons de chercher un endroit où manger. Mais déception, le complexe ferme à 21h00 et donc nous restons sur notre faim (c’est le cas de le dire ). Il est vrai que nous sommes lundi, le quartier doit être plus vivant le week-end mais quand même, quels couche-tôt ces Japonais ! :langue :
Tel une soucoupe volante qui aurait atterri en pleine ville, voici le Tokyo Dome, haut lieux des rencontres baseballistiques tokyoïtes !
Autour du stade se dresse un véritable parc d'attractions, qui a l'air franchement plus réjouissant que le vieux parc Hanayashiki.
Le stade, immense, peut accueillir jusqu'à 55 000 spectateurs. Malheureusement, la visite n'est pas possible (en tout cas pas le soir).
La boutique du stade contentera les (nombreux) fans des Yomiuri Giants (une des équipes de baseball de Tokyo).
Cette sculpture, représentant les Dieux du Stade en plein effort, semble faite de terre glaise...
Les joueurs de baseball japonais sont de véritables stars dont la célébrité n’a rien à envier à ceux des Etats-Unis !
Le stade est surnommé « Big Egg » en raison de sa forme. Il accueille tant des événements sportifs que des concerts, des combats de catch ou des courses de « Monster Trucks ».
Ambiance futuriste au pied de la "soucoupe".
Euh je veux pas dire Wolfi, mais ne t'étonne pas si tu te prends un coup de jus ! Cela dit, ne bouge pas, je finis de prendre la photo.
L'aspect ludique du site est mis en avant un peu partout, à l'image de ces crayons "panneaux indicateurs".
M'enfin Wolfi, sur quoi es-tu assis ?! Bon, on va dire que c'est un pouce hein !
De nombreuses attractions "indoor" sont proposées, mais d'une, beaucoup sont fermées, et de deux, on ne sait pas toujours à quoi cela correspond.
Magic RPG Quest vous met dans la peau d'un héros d'Heroic Fantasy. Le concept est original : on vous fournit une baguette magique qui garde en mémoire votre progression, ce qui fait que vous pouvez revenir un autre jour et continue l’aventure là où vous vous étiez arrêté.
The Dive vous "plonge" au cœur d’une aventure aquatique qui n’est autre qu’une attraction de tir sur cible.
Ces espèces de gros oeufs (Pixie Cups) sont une des seules attractions ouvertes ce soir-là... Mais il ne s’agit que de vulgaires « tasses »...
Le coaster Thunder Dolphin promet de belles sensations en passant par des endroits plutôt... incongrus !
La mise en lumière du site rend l'atmosphère particulièrement magique, notamment grâce au carrousel Venus Lagoon.
Tiens une ballade tranquille en bateau, ça a l'air sympa...
... Il s'agit en fait de Wonder Drop, une sorte de Splash Mountain ! Tiens d'ailleurs, pourquoi on l'a pas essayée ?
C'est tous les jours Noël au Tokyo Dome !
Sur des airs classiques, l'eau se met à danser dans de magnifiques nuances de couleurs. Ca me rappelle un spectacle... (enfin deux, même)
Et voici le 1er restaurant où vous vous asseyez sur ce que vous mangez !
RC Racer... en cinq fois plus grand !!
Et maintenant, Parachute Drop (Sky Flower de son petit nom) ! C'est plus Tokyo Dome, c'est les Walt Disney Studios ici !
En contrebas de la promenade, les restaurants et autres boutiques offrent une vue en contre-plongée du quartier...
... comme sur le Tokyo Dome Hotel, par exemple. On visite ?
En fait, nous nous contenterons du hall d'entrée. Trop luxueux pour nous.
Wolfi prend la pose devant le restaurant Bubba Gump. Image prémonitoire de notre voyage en Californie l'année suivante ?
Bon, le Starbucks c'est sympa, mais ça ne nourrit pas son homme. Il est 21h00, c'est fermé, normal, bienvenue au Japon.
Sous forme de jets, de rivière ou de cascade, l'eau est omniprésente sur le site.
Ces Moomins ont réservé une chaise pour nous, comme c'est gentil ! (et culcul, je sais)
Nous revenons sur nos pas vers le ryokan et dégotons un restaurant à prix sympa offrant un menu correct, d’après ce que nous voyons dans la vitrine. Nous entrons. La salle se trouve tout en haut d’un escalier escarpé. Une vieille dame nous accueille dans cet établissement surtout fréquenté par des étudiants de l’université toute proche (d’où les prix sympa...). Sur des étagères posées au mur, sont empilés des mangas pour nous distraire en attendant notre commande. Notre hôtesse, qui bien entendu ne parle pas un mot d’anglais, nous donne le menu. Surprise ! Tout est en japonais sauf les titres de rubriques qui sont en anglais : chicken, beef, pasta, curry... Ce qui est embêtant, c’est qu’il n’y a aucune image contrairement à d’habitude. Hum, tant pis, on va donc faire au pif et au prix. Nous montrons notre sélection à la tenancière (heureusement qu’elle sait lire, sinon, si elle attendait qu’on lui lise notre sélection, ben on y serait encore ! ). Cette dernière, toujours en japonais, nous invite à nous servir un bol de soupe de légume dans une grande marmite qui chauffe sur un réchaud. Ah ben c’est convivial en tout cas ! La soupe avalée, les plats arrivent : un curry de bœuf et de riz bien épicé pour Ptit Lion. Pour moi, j’ai pris du chicken pour ne pas changer. Et bien j’aurai dû, car cette fois-ci, le choix se révèle mauvais (qui a dit ça ne m’étonne pas ? ) : mon plat de poulet ou plutôt de dinde dégage une odeur piquante au nez qui n’est pas sans rappeler comment dire, l’urine (enfin, d’un point de vue olfactif purement occidental). J’ai faim et donc je mange, en vrai petit Japonais que je suis devenu.
Comme souvent, l'extérieur ne paie pas de mine, mais qui ne tente rien...
Situé dans le quartier universitaire (celui de notre ryokan), le restaurant attire une clientèle essentiellement étudiante.
L'ambiance est chaleureuse, on se croirait presque comme à la maison (euh japonaise, la maison bien sûr ) !
Je viens de lire votre TR et que dire à part que c'est merveilleusement, bien raconté, avec des photos sublime !! J'ai toujours révé d'aller au Japon, mais en lisant votre TR je voudrais y être dès maintenant !! Je n'ai qu'une hâte c'est de lire la suite !
Oui oui !!!! J’attends la suite avec impatience !!!
Les toutes dernières chroniques sur mon blog Cartes resto et fast food 2017 / Salon Mickey / Les cartes et menus du parc Disneyland / Les cartes des hôtels / Walt’s / Blue Lagoon
J'adorerai avoir une suite aussi !!!! Surtout qu'on va aussi loger à Asakusa pour notre voyage en avril donc ça me donne un avant goût ^^ et je veux voir votre avis sur Tokyo Disneyland et Tokyo disney sea
Ben alors ... au boulot et que ça saute ! On attend la fin de vos aventures nous ! Comment on va faire pour préparer dignement nos futurs voyages ? Il faut partager votre savoir
Première visite en 1993. Multiples séjours à Disneyland Paris Walt Disney World en Aout 2013 Tokyo Disneyland en juin 2016