Je reviens d’un séjour de deux jours. Voici un petit retour détaillé, pas franchement élogieux.
Durant une visite à DLP, il n’est pas rare d’éprouver l’une ou l’autre déception. Jusqu’alors, l’optimisme l’emportait toujours mais, cette fois, je dois bien avouer que je rentre globalement déçu de ma visite.
Bon, je précise que les conditions étaient particulières. Environ 65 000 personnes dans le Resort d’après plusieurs CM : ça fait beaucoup de monde. Trop de monde, à mon sens. Même si le seuil de saturation n’est pas atteint, en soi, une affluence forte brise grandement la magie. On sent bien qu’une zone ou deux en plus, avec quelques attractions supplémentaires, ne seraient pas un luxe… On remarque également que certaines zones n’ont pas été conçues pour recevoir une telle masse de gens. Je pense notamment à la cour du château. Elle est déjà exigüe. Ajoutez à cela le point photo avec Maléfique et ça devient parfois une zone sinistrée.
De mêle, cette affluence gâche également les expériences dans les attractions. Que ce soit sur Pirates des Caraïbes ou It’s a small world, les parcours manquent de fluidité : les bateaux, inévitablement, se heurtent et sont mis à l’arrêt. Des scénarios qui n’arriveraient pas si la capacité des attractions n’était pas poussée au paroxysme. Si ça ce n’est pas la preuve que le Resort ne propose pas des infrastructures capables d’absorber efficacement de grands flots de visiteurs.
Vous me direz que je peux aller à DLP hors périodes scolaires et, surtout, en dehors des moments où ils pratiquent -40% mais mon métier ne me le permet pas.
Cela étant dit, entrons dans le vif du sujet…
Tout d’abord, vous serez sans doute d’accord pour dire que dans une prestation scénique, le prologue et l’épilogue sont fondamentaux. Ils doivent en jeter plein la vue. Or, plus le temps passe et plus il y a des éléments qui me chagrinent.
Pour les visiteurs qui séjournent au Newport Bay, il est clair qu’il est préférable de river son regard sur le lac. Car, à bâbord, le spectacle est plutôt sinistre. Entre les tentes blanches et les tuyaux apparents, on n’a pas le sentiment de percevoir le standing Disney. Les guests qui séjournent dans cet hôtel (qui, rappelons-le, n’est pas franchement petit…) passent par ailleurs par l’entrée du Disney Village côté McDo. Et voilà ce qu’ils voient :
Vraiment, depuis que je viens dans cet hôtel, je constate le même état de délabrement. C’est si difficile de rafraîchir le bâtiment ? C’est si compliqué de remettre en couleur les éléphants effrités ? Des milliers de visiteurs passent quotidiennement devant ce point qui constituent l’un des premiers contacts avec le Resort mais ça n’a pas l’air de poser un souci à DLP de proposer un spectacle visuel aussi navrant.
Selon la même logique, j’ai aussi remarqué que, de nuit, le château d’eau des Studios est à moitié illuminé. Quant au parc principal, quand on le quitte, on peut admirer les sections entières de lumières qui ne fonctionnent plus (depuis de longs mois, déjà).
Bref, que l’on entre ou que l’on sorte, on est confronté à ces petits bad-show.
Ce ne sont que des détails, me direz-vous. Ce sont des détails qui, me semblent-ils, comptent, vous rétorquerai-je. Car on ne parle pas ici d’une petite plante défraîchie au fond d’Adventureland. On parle d’éléments emblématiques qui devraient, je le crois, faire l’objet d’une très grande attention. Il en va de l’image de marque de la destination. Or, il me semble bien que DLP vend sa destination d’une façon très prestigieuse…
Hélas, ce laisser-aller, je l’ai aussi retrouvé dans la parade. C’est mon quatrième séjour depuis le lancement des festivités du 25e anniversaire et je ne l’ai encore jamais vue totalement fonctionnelle.
Il y a eu le dragon qui ne crachait pas du feu.
Il y a eu la disparition du char du Roi Lion.
Et voilà que maintenant les deux premières unités sont écorchées. Le livre du premier char est en berne, ce qui donne une drôle d’allure à l’unité, avec la fée clochette totalement penchée vers le sol et Tic et Tac qui vadrouillent à pied. Ne parlons même pas des du petit globe multicolore qui ne tournoie plus.
Quant à Toy Story, quelle déception de voir la roue définitivement bloquée (avec une corde blanche du plus mauvais effet, qui plus est) alors que, ce samedi, il faisait ensoleillé et peu venteux.
A cela s’ajoute un autre problème. Samedi, nous avons assisté à la parade à Central Plazza, en bas du chemin d’accès vers le Château. Aucune musique dans les enceintes : nous avons dû nous contenter des baffles des chars. Pour le coup, je ne sais pas si c’est un problème technique ou si cette absence de son est spécifique à cette zone, mais, clairement, sans la musique dans les enceintes, la parade perd énormément de sa dimension festive.
Bref ! Pour moi, c’était une totale déception, si bien que nous avons fait l’impasse le second jour.
Mais, étonnamment, les gens qui étaient autour de nous étaient ravis. Comme quoi, j’en reviens toujours à cette idée que les guests lambda, finalement vite contents pour la plupart, ne risquent pas de pousser DLP vers un travail plus qualitatif.
J’en viens à la restauration. Qu’il y ait 20 000 ou 65 000 guests, je suis sidéré par le manque d’efficacité dans les fast-food. Ils n’ont de fast que le nom. En moyenne, nous avons attendu 30 minutes pour chaque repas. Les équipes semblent en permanence dépassées, même quand le restaurant ne propose que trois menus standardisés. Dans certains points de restauration, on perçoit clairement le manque de communication et l’agacement de certains membres du personnel. Le comble, ce sont tout de même les pizzas au Café des Cascadeurs qui, à peine posées sur le présentoir, sont déjà tièdes. Elles sortent pourtant des cuisines…
Et puisque je parlais des employés, un mot à leur sujet. Je suis convaincu que beaucoup donnent le meilleur. Mais de deux choses l’une : soit DLP leur demande de fermer les yeux sur les incivilités, soit ils sont aveugles. De la femme qui monte près de la statue de Mickey et Minnie à Central Plazza pour prendre une photo sous les yeux de deux CM, en passant par le pauvre type qui jette son plan à terre dans une boutique de Fantasyland sous le regard de la caissière, sans oublier le baltringue qui dépasse une file entière devant une échoppe à Adventureland sans que le serveur lui fasse une quelconque remarque, je comprends mieux pourquoi les guests se croient tout permis. DLP n’est bien sûr pas responsable de l’absence d’éducation des visiteurs. Mais une telle passivité n’aide certainement pas le vivre-ensemble. Il serait temps de réagir !
De même, lors des spectacles, une organisation plus réfléchie ne serait pas un luxe. En l’état, c’est un tel foutoir que, le soir, une fois sur deux, Illuminations est gâché par les guests qui ne pensent qu’à leur pomme.
Pourquoi ne pas mettre les enfants aux premiers rangs et les parents derrière ?
Pourquoi ne pas proposer des zones spécifiques pour les mecs qui veulent mettre leur gosse de 12 ans sur leurs épaules alors qu’ils font eux-mêmes 1m80 ?
Pourquoi ne pas créer une zone spécifique pour les gens peu avantagés par leur taille ?
Pourquoi ne pas faire descendre les dames de 50 ans qui montent sur les bancs pour « avoir un meilleur point de vue » pour filmer ?
Je ne dis pas que ce sont des solutions miracles. Mais, au moins, on aurait le sentiment que DLP ne laisse pas les incivilités proliférer. Ce serait déjà un premier bon signal.
Ne me dites en tout cas pas que la rigueur est incompatible avec un parc d’attractions. A titre de comparaison, à Phantasialand, j’ai souvent vu des employés remettre les visiteurs à leur place. Parce que, oui, ce n’est pas parce qu’on paie qu’on a tous les droits, quelle que soit la somme déboursée. Il faut croire que seul Mickey refuse de le voir.
Un mot, maintenant, sur l’hôtel. Nous séjournions au Newport Bay. Pour la première fois, nous nous sommes retrouvés au fin fond de l’aile est. Mais quel foutoir ! Je comprends enfin pourquoi les gens s’en plaignent. Sans rire, je peux comprendre que l’hôtel est grand, qu’il a été construit il y a 25 ans et qu’à l’époque les architectes n’ont peut-être pas pensé plus loin que le bout de leur nez ou ont déjà dû faire face à certaines restrictions budgétaires, mais c’est si difficile d’aménager des entrées annexes aux extrémités de chaque aile ?
A cela s’ajoute des problèmes annexes, à mettre sur le dos du vieillissement ou du manque de maintenance selon les points de vue. Porte-fenêtre qui ne s’ouvre plus, mitigeur aux fraises (un misérable millimètre vous fait passer d’une eau glaciale à une eau bouillante), le sèche-cheveux et son câble d’alimentation ridicule qui vous contraint à vous coller la tête au mur, une literie qui n’est pas forcément à la hauteur des standards actuels, télévision défaillante. Au prix de la nuitée, on peut difficilement fermer les yeux. Puis, bon, on nous vend quand même un standing au-dessus du Cheyenne pour des prestations parfois inférieures…
Enfin, je déplore toujours qu’en dehors des points photos, on croise rarement des personnages en roues libres. Ce sont pourtant les meilleurs moments. Nous avons eu la chance de croiser Dingo qui rejoignait sa photo-location et qui nous a gratifié d’un petit numéro savoureux. Un vrai moment magique. Dommage que ces instants soient si rares (parce que, oui, tout le monde n’a pas envie de faire 30 minutes de file pour une photo avec, quand tout va bien, une mini-interaction avec le personnage).
Bref ! Vous l’avez compris, je reviens cette fois plus déçu que satisfait. C’était mon quatorzième séjour et, cette fois, je ne pense pas y retourner avant un temps certain. J'ai le sentiment que, sur les points précédemment cités, DLP n'a pas évolué depuis de longues années.