Il se bat pour que l'animation Disney reprenne ses lettres de noblesse et a toujours défendu une certaine idée de ce label et de la qualité qui doit être la sienne : difficile donc de se résoudre à voir un amalgame (même technique) laisser penser que ce film en relève...
Sans vouloir diminuer les mérites de John Lasseter (qui est, à mes yeux, un pur génie et sans doute le plus grand nom de l'animation de ces vingt dernières années), je ne peux m'empêcher de le voir comme quelqu'un d'autoritaire, qui n'hésite pas à annuler les projets et virer les animateurs qui ne lui conviennent pas.
Dès qu'il a pris les rênes de la branche animation de Disney, il a trouvé le moyen d'annuler Gnomeo et Juliette, au risque de braquer le studio contre Elton John, et de retirer à Chris Sanders le projet American Dog/Volt, ce qui a eu pour conséquence le départ de cet animateur génialissime chez Dreamworks... (Et plus récemment, il a retiré le projet Brave à Brenda Chapman, mais ce n'est pas l'objet de ma démonstration ici).
D'un point de vue technique, il avait bien sûr tout à fait le droit, comme n'importe quel directeur de studio fraîchement nommé (et comme Katzenberg l'avait fait avant lui), de bloquer certains projets déjà lancés. Mais d'un point de vue humain, je ne cautionne pas cette méthode qui consiste à débarquer au studio, comme en terrain conquis, et annuler des projets sur lesquels des animateurs ont déjà travaillé depuis des années. Gnomeo était déjà développé depuis fort longtemps et American Dog était le bébé de Sanders : ce n'est pas respectueux envers le labeur accompli.
Et il est intéressant de voir Disney s'accrocher à Gnomeo, malgré tout, via Miramax et Touchstone. Ce qui prouve que, même si Lasseter fait la loi au studio, la firme aux grandes oreilles a encore de nombreuses ressources pour sauver un projet auquel elle croit, ne serait-ce que sur le plan économique. A mes yeux, ce projet est né chez Disney, il a survécu indirectement chez Disney, et au moment où le studio aurait pu s'en débarasser (lors de la vente de Miramax), il a choisi de ne pas le faire, et s'est au contraire privé de films avec un plus gros potentiel commercial (Don't Be Afraid of the Dark, The Debt et Last Night sont sûrement promis à un plus gros succès que Gnomeo et The Tempest que Disney a choisi de garder) C'est un projet Disney, depuis les origines, que Lasseter le veuille ou non.
Fresh en fait je n'ai surtout pas envie de faire la promo pour un film qui a faillit faire couler mon site!
Mais je dois avouer que je suis tout de même moins pessimiste qu'avant sur sa qualité, les premières critiques ne sont pas aussi mauvaises que prévu. J'irai le voir par curiosité.
Hier soir avait lieu la première du film au EL CAPITAN, Elton John ainsi que tout le casting vocal était présent. Voici deux vidéos de cette première :
Vous remarquerez qu'Elton John arbore une paire de lunette à l'éfigie du film.
Voici une nouvelle critique du site "A voir à lire" :
Citation :
Une excellente surprise musicale, digne du meilleur de l’animation du moment, fort d’un concept original, qui nous éloigne invariablement des geek movies et des productions Dreamworks qui inondent le marché. Seul hic, c’est trop court et l’on ressort avec un sentiment de frustration qui dévalue fortement le plaisir.
Curieuse idée que de placer au centre d’une comédie d’animation d’horripilants nains de jardin (que c’est laid, tout de même) en utilisant, pour chapeauter le tout, le répertoire emphatique de ce vieil égocentrique d’Elton John. Le comble du mauvais goût pour le premier film d’animation de la filiale pour adulte de Disney, Touchstone Pictures ? C’est ce que l’on pensait avant de voir le résultat de ce projet fantasque, guère convaincus par les premières images et la bande-annonce qui avaient percé sur la toile. On a eu tort !
Cette production est, à un énorme défaut près que l’on révèlera en toute fin, l’une des meilleures surprises animées en provenance d’Amérique de ces derniers mois. Ce n’est pas du Pixar (même si l’idée des nains de jardins qui prennent vie quand on a le dos tourné rappelle un peu Toy story), ce n’est surtout pas du Dreamworks tant dans l’animation que dans le type de gags déclinés, et pas même du Disney qui produit pourtant indirectement via sa structure « live » Touchstone Pictures. Non, ce petit bout de pellicule, kitsch, gai et débordant d’énergie du jardin, ne ressemble qu’à lui-même.
Assumant à fond la kitscherie de ses personnages qui sont dans la guéguerre - les nains bleus d’un coté vouent une haine aux nains rouges voisins qui le leur rendent bien - cette grande parade de gags, limite effrontée, est un véritable moment de bonheur pour tous ceux qui franchissent le seuil de ces jardins enchantés. C’est coloré, frais, fort d’une animation épanouie qui ose des points de vue de cinéma et un montage burlesque ; on est d’ailleurs à la limite de la parodie ou du méta cinéma (une statue de Shakespeare dans un parc prend vie et vient réagir quant à l’histoire des amoureux Gnoméo et Juliette qui, eux-mêmes, contestent le final tragique de sa pièce d’origine).
C’est sûr, avec tous ces gnomes à longs bonnets, cela travaille beaucoup du chapeau. Kelly Asbury, à qui l’on doit Shrek 2 offre un véritable esprit de folie qui nous emporte dans un formidable carnaval de sons et de bonne humeur, avec le répertoire adapté des chansons d’Elton John. Son style pompeux, difficilement audible à la radio, fonctionne parfaitement à l’écran, apportant allégresse aux espiègleries des nombreux personnages secondaires et tendresse à la romance coquine des deux héros éponymes. Dans ce délire qui dépasse de loin les pitreries désuètes des deux derniers Shrek, on remarque aussi la qualité impressionnante de l’animation, notamment la texture insolite des personnages, dont la peau de céramique, façon moulage, prend chair sous nos yeux.
Tout cela est remarquablement fantaisiste, enjoué et efficace. Il demeure toutefois un hic, et non des moindres. Le film dure 1h24 (voir 1h20 si on ôte les 5mn de générique de fin reprenant le titre phare co-écrit par Elton John et Lady Gaga) et, avec une histoire aussi peu développée qui repose principalement sur une suite déchaînée de gags ébouriffés, on regrette de ne pas atteindre la satiété en toute fin. Le spectacle de gnome - aussi excellent soit-il - pâtit d’une durée toute aussi naine et donc carrément frustrante. Avec 20mn de plus, le nain de jardin devenait grand et justifiait peut-être le supplément de deux euros pour les lunettes 3D, tandis que là...
Kinoo Mister DCP 2004
Messages : 3215 Localisation : Paris Inscription : 03/07/2007
Pour ma part, je n'ai pas été emballé du tout, ce n'est pas non plus la catastrophe. Le scénario est plat, le design est peu inspiré (ils se ressemblent tous) et les gags ne sont pas tous réussis (quelques-uns sortent du lot et font mouche quand même). Reste une jolie scène, une jolie bande-son dont la chanson d'Elton John et Lady Gaga.
C'est loin de la magie Disney et du génie Pixar, mais ça mérite 10 fois plus de porter la marque Disney ou Touchstone qu'un THE WILD ou même Chicken Little qui pour le coup étaient VRAIMENT ratés de bout en bout.
Le site officiel français du film vient d'ouvrir :
http://gnomeoetjuliette-lefilm.fr/
Le site http://www.disneypixar.fr/news/2011/01/25/michael-gregorio-est-gnomeo/ annonce que la voix française de Gnomeo, sera le chanteur Michael Gregorio.