Je ne vais pas relancer le débat, pour moi tout a été dit ou presque, et fort bien.
Je me limiterai à préciser les points qui concernent directement mon propos :
- Parkatm a écrit:
(...) Si vous avez d'autres arguments qui justifierait que l'attraction ne l'est pas et le cinéma l'est, je veux bien les entendre. Parce que si j'applique bêtement votre raisonnement pour restreindre un film à ce qu'il est physiquement (comme on restreint l'attraction à la machine) : un film, c'est une pellicule, des bobines de supports souples recouverts d'une émulsion. Du coup, c'est pas une oeuvre d'art.
Définir PM comme une machine n'a strictement rien de dévalorisant pour moi, bien au contraire. Je le précise car il me semble que c'est perçu comme tel si j'en crois la manière dont c'est utilisé dans la démonstration, le rapprochement avec les supports physiques du cinéma et le positionnement final.
J'ai dit que c'était une machine, et non "ce
n'était
qu'une machine".
Le "mais" de ma phrase a le même sens que "la tomate n'est pas un légume mais un fruit".
Je me limite à énoncer un point de vue vis-à-vis de la classification : non PM ne semble pas appartenir aux arts de la scène. Il s'agissait de rebondir vis-à-vis du post de Ico avec lequel j'étais par ailleurs d'accord, sauf sur ce point.
Je suis fan d'automates et autres objets animés depuis toujours, il s'agit donc pour moi d'une définition extrêmement valorisante du dark ride.
Ces immenses machines taille réelle, peuplés d'objets animatroniques où tout s'enchaine et se déclenche au bon moment sur fond de bande son millimétrée sont pour moi fascinantes.
Oui j'y trouve ses racines dans la traditions des automates et scènes animées. Et c'est encore plus évident concernant "it's a small world" qui l'assume magnifiquement avec son horloge extérieure.
Mais ça n'en fait toujours pas un art de la scène.
On peut parfaitement de pas partager cette approche, mais il ne s'agissait aucunement de définir une hiérarchie de valeurs ou de créer une opposition ingénieurs/artistes etc.
L'interprétation de mon propos n'était donc pas juste, je n'avais sans doute pas été assez clair.
- Parkatm a écrit:
(...) Il n'est par ailleurs pas étonnant tout compte fait que Robby défend cette thèse quand je repense à nos précédents échanges sur le fait de cacher les rails : c'est important pour lui, pour des raisons plus esthétiques vraiment que diégétiques car il ne reconnaît pas l'attraction/l'expérience comme un tout, mais plutôt l'attraction comme un ride system décoré (et du même fait, les parcs à thèmes comme des parcs de loisirs avant d'être des lieux d'expression de l'art).
Alors que pour le coup, pour moi, c'est un ensemble qui se doit d'être cohérent dans ce qu'il raconte. Voir les rails peut être inesthétique mais ce n'est pas ce qui me gène. Ce qui me gène, c'est exactement ce qui me gênerait si je voyais la caméra dans le miroir dans la scène d'un film. C'est que ça met en cause la crédibilité ou la suspension d'incrédulité qui est un accord tacite passé entre l'artiste et celui qui vient expérimenter son oeuvre.
Si il s'agit de se référer à l'échange concernant les coasters à poteaux, j'ai dit que la dimension esthétique était prioritaire. C'est une manière de dire que le résultat tangible prime sur les intentions et le récit (si tant est qu'ils existent et/ou soient crédibles), éléments qui ne sont pas nécessairement (euphémisme) portés à la connaissance du visiteur avant d'avoir expérimenter le bidule dans les faits (et encore faut-il qu'ils soient perçus).
Reste donc le réel, l'objet fini inévitable, son rôle, sa place et les sensations (dans le sens large et pas "air time" du terme
) qu'il est censé provoquer.
Je me situe à l'opposé du point de vue qui consisterait à accepter n'importe quel résultat esthétique choquant à mes yeux dès lors qu'il est censé être justifié par un récit de la maison mère. Ca ne signifie pas qu'une attraction se limite pour moi à "un ride sytem décoré", même si dans les faits il s'agit bien souvent de cela. Mais ça ne résume pas mes attentes.
Sachant qu'en réalité ce qui me préoccupe ce sont les poteaux industriels dégueulasses qu'aucun récit au monde autre que "c'est un coaster à poteaux" ne pourra justifier à mes yeux. Et non les rails.