Migration [Universal • Illumination - 2023]

Migration est le prochain film d'Illumination est (enfin) une proposition originale.



Synopsis AlloCiné :

Citation :

La famille Mallard est en proie à un dilemme d’ordre domestique. Alors que Mack est totalement satisfait de patauger paisiblement et définitivement avec sa famille, dans leur petite marre de la Nouvelle Angleterre, sa femme Pam serait plutôt du genre à bousculer un peu cette routine pour montrer à ses enfants - Dax qui n’est déjà plus un caneton et sa petite sœur Gwen - le reste du monde. Lorsqu’ils accueillent, le temps de leur halte, une famille de canards migrateurs, c’est l’occasion rêvée pour Pam de persuader Mack de les imiter et de se lancer dans un périple en famille : destination la Jamaïque, en passant par New York. Alors qu’ils s’envolent vers le soleil pour l’hiver, le plan si bien tracé des Mallard va vite battre de l’aile. Mais la tournure aussi chaotique et inattendue que vont prendre les choses va les changer à jamais et leur apprendre beaucoup plus que prévu.

Le film est réalisé par le Français Benjamin Renner à qui l'on doit Ernest et Célestine et Le Grand Méchant Renard et autres contes..., deux films pour lesquels il a remporté le César du meilleur film d'animation.
La musique sera composé par John Powell qui avait déjà collaboré avec Illumination pour Le Lorax.

Pour moi, ça sent très bon et cela m'étonnerait pas que ce soit le meilleur film du studio (bon, après, c'est pas très dur à mon avis).

J'ai vu le film ce matin.

De prime abord, un film sur les canards m'enchantait pas forcément n'étant pas un grand fan des films d'animation avec des animaux mais la présence de Benjamin Renner a attisé ma curiosité.

Le film est précédé du court-métrage "Mooned" consacré à Vector, le méchant du premier Moi, Moche et Méchant. Rien de fou mais j'ai tout de même aimé certains gags qui m'ont fait penser aux cartoons de Bip Bip et le Coyote.

Concernant Migration, à défaut d'être révolutionnaire, le studio Illumination démontre sa capacité à respecter sincèrement le réalisateur qu'il a démarché. Tout le film, j'y ai senti l'attachement de Benjamin Renner à dépeindre les rapports familiaux. Et je n'ai même pas eu l'impression qu'Illumination ait cherché a influé là-dessus.

Le film a beau être avec des canards, il ne faut pas plus de quelques minutes pour se sentir concerné, en tant qu'adultes ou enfants. Les parents devraient sourire sur certains passages même si pas besoin d'en être un pour apprécier. Le père qui a peur de partir, de se lancer parlera sans doute à des gens qui ne sont pas parents.

Le film s'apparente un peu à un road movie et amène son lot de rencontres avec d'autres espèces d'oiseaux. Une très belle idée du film : il y a bien quelques humains mais toute la mise en scène fait en sorte qu'ils n'aient pas à parler. Les seuls à parler réellement sont les oiseaux. Chaque rencontre amène son ambiance. J'ai aimé la première qui se voulait gentiment angoissante. Quelques scènes m'ont marqué, notamment dans le ciel et une autre dans un restaurant. Je ne saurais pas réellement identifié la raison mais l'espace d'un instant, je me serais presque senti sur un Pixar. Mais c'est peut-être simplement cette volonté de Benjamin Renner de se focaliser sur les personnages avant tout. En petit bémol, un peu à cause de ça, j'aurais sans doute aimé plus de scènes contemplatives. Il y a des secondes fabuleuses dans le ciel et j'en redemandais. Car visuellement, c'est joli. Les oiseaux ont un effet un peu "cartoonesque" et dans le même temps, le rendu des nuages (spécifiquement) et de l'eau sont fabuleux. Du bel ouvrage.

Niveau humour, c'est léger. A l'image de tout le film, et c'est ce que j'ai aimé, on ne tire pas la corde dans tous les sens. On ne force pas sur le drama, on ne force pas sur les blagues, on ne force même pas sur les personnages caricaturaux. De l'équilibre.

Grosse surprise pour un film Illumination : il n'y a pas de chansons pop de tout le film ! L'opposé total de ce que vous entendrez dans les trailers. Il y a bien une reprise 'Survivor" de Destiny's Child mais c'est une belle réinterprétation salsa parfaitement dans le ton de la scène. Tout le film est joliment porté par de la musique. Et là encore, je pense que c'est un souhait respecté de Benjamin Renner.

En conclusion, sans être LE grand film de l'année (mais ça n'a jamais été l'intention), Migration fait peut-être quelque chose de plus louable en donnant l'impression d'un film plutôt sincère qui ne s'est pas servi d'une "caution" Benjamin Renner. On a bien un déroulé assez classique qui ne surprendra pas mais il permet quand même à Illumination d'avoir un film plutôt attachant. J'ai plus qu'adoré Mario mais si il peut se lancer dans une alternance comme cette année, je signe direct.

Par contre, il va peut-être payer le fait d'arriver après tellement de films d'animation 3D sur les animaux que le public ne va pas se sentir plus motivé que ça. Surtout quand le trailer est artificiellement boosté par des chansons pop ; tout le secteur a l'air de faire un concours à qui sortira le trailer le plus banal possible.

J'avoue que je me tâte a aller le voir, j'attends de lire plus de retours pour me décider.

Migration en est à 619 000 entrées depuis sa sortie en salles en France (+ 185 000 la semaine dernière du 20 au 26/12).