The Eichmann Show, l'histoire de la réalisation de la capture vidéo du procès d'Adolf Eichman, avec bcp d'images d'archives (dudit procès, et donc des "réactions" d'Eichmann, et d'autres images assez dures de la solution finale qui ont été projetées durant le procès). C'est très bien fait, pas trop "hollywoodisé", ça complète en quelque sorte la Liste de Schindler et d'autres films sur la Shoah, et cela montre surtout l'inhumanité de ce sale type (et de tant d'autres). Je le conseille vivement.
Camping 3, que j'ai trouvé plutôt correct. Bon, le passage éclair de Mister V était limite pitoyable (presque honte pour lui), un peu de mal avec des "post doublages" qui semblaient ratées (Mylène Demongeot) mais j'aime toujours autant cette ambiance simple de vacances pas bling bling avec des personnages "authentiques" et attachants. Et puis j'aime bcp Franck Dubosc.
Tarzan de David Yates et je l'ai trouvé très mauvais. Au moins Independance 2 aura réussi à me divertir.
Vaut mieux celui avec la très peu habillée Bo Dereck
Sinon ID Resurgence Sympa mais il manque Will Smith, me demande pourquoi il n' y est pas Avec Jeff Goldblum c'était quand même le duo pricipal du 1er volet... dans le genre je retiendrais le dernier Transformer, là c'était une bonne claque visuelle et sonore, celui là fait fade en comparaison
Allez, je prends le risque de passer pour un troll.
Je suis ahuri de voir le nombre de personnes qui sont allées voir Independence Day 2. Halluciné. Consacrer 10€ (10€ !) à ça, et plus de deux heures.
Je ne sais pas ce qui est le "pire" entre y aller en ayant des attentes et en se disant déçu ! Mais à quoi s'attendre avec un projet pareil ? Et ceux qui ont le "mérite" d'y être allés en sachant d'avance qu'il n'y avait rien à en attendre, mais qui reviennent satisfaits quand même, parce que ça fait un bon "divertissement" ! Qu'un film puisse être réduit à un truc sur lequel on pose ses yeux pendant une succession d'images dégoulinantes de SFX, c'est plus proche de la boite à image que du cinéma.
Ca ne sert absolument à rien de venir sur Allo-Ciné, Rotten Tomatoes ou les Forums pour dire tout le mal que l'on pense d'un tel film ! A rien du tout ! Le mal est fait dès l'instant où vous payer votre place ! Les producteurs n'en ont rien à foutre de votre avis ! Ils vous méprisent ! Et vous leur en donnez des raisons. Le seul moyen efficace de contrarier leurs plans, de leur envoyer un message fort et d'exiger de leur part un cinéma de qualité, c'est de snober leurs films de merde, leurs suites opportunistes, leur abus indécent de la fibre nostalgique qu'ils ont parfaitement détecté dans notre génération, qu'ils exploitent à coup de fan service devenu l'Opium des geeks. Ils savent que les "fans", par définition sans aucune jugeote et d'une tolérance, d'une bienveillance bien trop grande, vont y aller, vont se précipiter, vont pas être regardants ! Au pire, ils iront râler sur les Forums ! Et alors ? Ils iront quand même voir la suite, au moins pour le plaisir de la critiquer pour se déculpabiliser un peu d'être allés la voir ! Ils s'en foutent : les sous-sous sont déjà dans la po-poche. Ils n'ont besoin que d'une chose : qu'on paie notre place. Le reste, ils s'en foutent.
Si on boycott les suites et les films à la con, que personne ne cède au fait de les voir, cette industrie s'effondrera d'elle-même. Il faut éduquer au cinéma, comme on éduque à la littérature. Presque plus personne ne lit (malheureusement) mais tout le monde voit des films et des séries. Il est donc d'autant plus important que le cinéma devienne une matière principale, pour créer un public averti.
Et non, je ne suis pas du tout anti-blockbuster ! J'en apprécie moi-même beaucoup ! Mais un blockbuster peut être efficace et divertissant tout en état original, inventif, audacieux, marqué de la patte d'un auteur/réalisateur, avec un propos, un scénario. Les block-busters intelligents de Nolan sont souvent cités en exemple ; il y en a d'autres.
Independence Day n'était pas un grand film. Il avait tous les défauts du blockbuster américain de son "âge d'or" qu'étaient les 90's. Mais sa suite, rien qu'avec sa bande-annonce, aura réussi à le faire passer pour un chef-d'oeuvre. J'aime bien Independence Day, j'ai grandi avec, il a des qualités, qui sont d'autant plus frappantes face aux défauts typiques de sa suite qui contient bien tous les défauts de notre époque : l'approche des SFX. Un bon SFX est comme un bon tour de magie : quelque chose d'impossible doit se passer juste sous nos yeux en ayant l'air possible, sans que le truc ne soit visible. Or, aujourd'hui, l'effet spécial est devenu une forme de p*rnographie à part entière ; il doit dégouliner de partout, être le plus ostensible qui soit.
EDIT : Exemple frappant et consternant avec les deux trilogies Seigneur des Anneaux[i] et [i]Le Hobbit. Il n'y a que 10 ans entre les deux, et pourtant, on voit qu'on a tristement changé d'air. La première trilogie n'abuse pas des SFX, en a une approche assez subtile, et surtout, a tout axé sur les prises de vue réelles non retouchées ou peu retouchées, les armures, les armes, les décors ont été fabriqués, construits, tout est palpable, réel, l'image est photo-réaliste. C'est agréable, crédible, on y croit, ça fait authentique. Le Hobbit, on voit le que le lamentable Alice de Burton et son esthétique tapageuse, photoshopée, lisse, dégoulinante est passé par là, le film fait beaucoup moins réaliste, ressemble davantage à un film d'animation ou à un jeu-vidéo, l'image est trop retouchée, trop travaillée, trop lisse, on perd en réalisme, et donc en émotion indirectement. Sacré gâchis, sans parler de l'histoire prolongé artificiellement en trilogie pour des questions de thune.
Les jeux-vidéos ressemblent de plus en plus à des films, les films de plus en plus à des jeux-vidéos. C'est ridicule. L'esthétique des films d'aujourd'hui ressemble à une orgie de photoshop, tout est retouché, artificiel, virtuel. Tout ça par paresse et par radinisme. Les films à grand spectacle des années 90 sont des pépites aujourd'hui et sont particulièrement agréables à regarder, parce que c'est une époque où chaque plan n'est pas retouché dans une esthétisation outrancière, il y a des prises de vue naturelles, des décors construits, reconstitués, des maquillages sophistiqués (entre le maquillage du mauvais Planète des Singes de Burton et les images de synthèse dégueulasses des Origines, y'a pas photo ! C'est beaucoup plus beau et réaliste chez Burton, même si tout le reste était naze. Mais aujourd'hui, on choisit la facilité, le rapide, les nerds et leurs petits ordis ont pris le pouvoir, il y a une "Lucas-isation" du film-making, Lucas qui pourtant avait bien réalisé ses premiers films avec des maquettes ! Des décors réels, palpables !)
C'est la seule qualité que je reconnais au nouveau Star Wars, l'effort fait pour que l'esthétique revienne à plus de réalise, privilégie les prises de vue réel ! C'était une réussite. Dommage que le film n'ait été qu'un honteux entre-deux entre remake et suite, abusant du fan service (l'opium des geeks, toujours ! Voilà comment on les manipules et les met dans notre poche, ce public si facilement manipulable avec les souvenirs, l'affect, deux-trois références), re-servant la même soupe, adaptée aux clichés d'aujourd'hui (GIRL POWER ! Rey est une Mary-Sue totale, tous les talents, tous les pouvoirs, tous les enjeux sont concentrés sur elles, elle sait piloter, elle sait se battre, la Force est avec elle, elle devine tout, comprend tout, elle voue les autres à la figuration), il ne reste rien aux autres, et Finn joue les side-kick débilos et inutile.
Il ne faut pas soutenir ces films. Et comme les producteurs en ont rien à foutre des critiques (c'est que des paroles ! Eux ne sont sensible qu'au fric !), il faut boycotter et leur faire perdre de l'argent ! Leur foutre un bon coup de pied dans les bourses, dans les deux sens du terme ! Ne plus se faire prendre pour des cons, et leur montrer qu'on est pas le public décérébré, abêti par la nostalgie, facile à satisfaire, ne cherchant qu'à se distraire qu'ils se figurent ! Qu'on a le droit de passer un bon moment avec des films cependant originaux, inventifs, inédits, osant des choses, explorant d'autres façons de raconter des histoires, se cassant le cul à nous fournir des décors authentiques, naturels, revenir à l'artisanat du cinéma : The Revenant ! Cette merveille ! Que de superbes efforts fournis pour obtenir un film qui fait du bien aux yeux, qui n'a pas choisi la facilité ni la paresse, une vraie démarche d'artiste, de retour à l'authentique.
Oui, c'est dur, oui, on souffre à le faire, mais c'est si beau à l'arrivée ! Et oui, c'est beaucoup plus exigeant pour le public, mais c'est ça, l'art !
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Je comprends ta réaction épidermique mais quelques points :
- Je ne paie pas au film mais au mois (20,5€), je n'ai donc pas perdu le moindre centime à voir ce film.
- J'aime d'habitude ce genre de film qui cohabite très bien avec le cinéma indépendant et je n'ai simplement pas envie qu'il disparaisse donc je ne vais certainement pas me mettre à le boycotter. Contrairement à d'autres qui ont trouvé que ces suites n'avaient aucun intérêt, j'ai pris du plaisir par exemple à voir Terminator Genysis, Jurassic World et le dernier Star Wars.
- Voir ces films ne m'a pas empêché de voir un film comme The Revenant, qui est effectivement magnifique sur le plan de la photographie, dans lequel les acteurs ont vraiment dû s'investir (euphémisme) mais qui est également l'exemple type du film un peu surfait et où le réalisateur en fait presque trop (et que tu résumes bien dans ton post, ça c'est de l'Art, avec un grand A, le reste c'est de la merde...).
- Je te rejoins cependant sur les effets spéciaux des années 2010 qui paraissent plus cheap qu'autre chose et c'est bien dommage.
C'est à la fois l'avantage et l'inconvénient de la carte illimitée payée au mois.
Personnellement, le cinéma de genre et de blockbusters est mon préféré. Nous avons tous des choix et des envies de films différents, pour ma part, je vais au cinéma pour rêver, me divertir, m'amuser, m'évader.... j'aime le cinéma qui ne se prend pas la tête.
Le film catastrophe est un genre que j'ai toujours apprécié et je suis de la génération qui a porté aux nus ce cinéma de blockbusters et de divertissement (de la Tour infernale, en passant par les Aventuriers de l'arche perdue, Retour vers le futur, les Goonies, les die Hard, pour aller jusqu'à la Momie, ID4, Expendables, Avengers et cie, Batman V Superman) et je remercie les SFX d'aujourd'hui d'avoir rendu possibles et crédibles les films de super héros et de fantasy. C'était mon rève d'enfant de voir évoluer un jour les Avengers ou la Ligue des justiciers à l'écran.
Chacun sa vision du cinéma, pour ma part, j'aime le blockbusters et je l'assume, même s'il est parfois décérébré.
De mon côté, j'ai vu Batman : The Dark Knight. J'ai passé un bon moment, j'ai bien aimé ce film mais je ne l'ai pas non plus adoré car je lui ai trouvé quelques longueurs, surtout vers la fin du film, une fois que la pauvre Rachel ne revient plus. J'avais mis de côté la trilogie de Nolan après avoir vu le premier film au cinéma (que j'avais pourtant bien aimé aussi) et je suis bien contente que TF1 me permette de rattraper mon retard. Je suis, maintenant, prête pour voir la suite qui sera diffusée jeudi soir (et surtout apprécier la fameuse scène de Marion Cotillard qui fait tant parler ).
- Je ne paie pas au film mais au mois (20,5€), je n'ai donc pas perdu le moindre centime à voir ce film.
Ah oui, ok, je vois ! En effet, ces cartes poussent à la consommation, enfin, font approcher différemment l'acte d'aller voir un film ! C'est le Graal des cinéphages !
Cassiopeia a écrit:
- J'aime d'habitude ce genre de film qui cohabite très bien avec le cinéma indépendant et je n'ai simplement pas envie qu'il disparaisse donc je ne vais certainement pas me mettre à le boycotter. Contrairement à d'autres qui ont trouvé que ces suites n'avaient aucun intérêt, j'ai pris du plaisir par exemple à voir Terminator Genysis, Jurassic World et le dernier Star Wars.
Débattre à ce sujet nous mènerait trop loin, en mode flood. J'en prends note, donc, mais je m'abstiens de répondre plus avant ! ^^
Cassiopeia a écrit:
- Voir ces films ne m'a pas empêché de voir un film comme The Revenant, qui est effectivement magnifique sur le plan de la photographie, dans lequel les acteurs ont vraiment dû s'investir (euphémisme) mais qui est également l'exemple type du film un peu surfait et où le réalisateur en fait presque trop (et que tu résumes bien dans ton post, ça c'est de l'Art, avec un grand A, le reste c'est de la merde...).
Je partais bien du principe que l'on pouvait voir les deux types de films, et les apprécier tous les deux, je sais bien que c'est le cas, je ne séparais pas radicalement le public en deux, car cette séparation n'existe pas.
Après, pour le fait d'en faire "trop", c'est lié à mes propres affinités esthétiques ou artistiques, mais lire qu'un réal en fait trop, c'est comme quand j'entends dire qu'un écrivain "fait des phrases", "en fait trop", a un "vocabulaire trop riche", j'ai un peu de mal. J'apprécie le zèle, en art ! L'excès de ralentis/accélérés, d'effets de pathos ou d'effets spéciaux, ce sont des fautes de goût réelles, et graves, mais qui se trouvent dans les films pas maîtrisés, sans maturité, comme la consternante suite de "300" ou les mauvaises suites de "Matrix" qui ont voulu sur-recycler les recettes d'un premier épisode qui était bon, faire de la surenchère sans réel fondement, sans que ça ait de sens.
Cassiopeia a écrit:
- Je te rejoins cependant sur les effets spéciaux des années 2010 qui paraissent plus cheap qu'autre chose et c'est bien dommage.
Oui, il y a un vrai problème avec cette esthétique, et j'espère que ça va vite passer. En tout cas, tous ces films seront in-regardables ou très datés dans quelques années à cause de ça.
Fredd a écrit:
Tout n'est pas à jeter dans les blockbuster des années 2010 Man of Steel, transformers 4, Terminator Genesys sont des bons films...
Là encore, développer sur ces films nous mènerait trop loin, en HS total... mais tu te doutes que je ne partage pas vraiment ton avis ! ^^'
fauna a écrit:
Personnellement, le cinéma de genre et de blockbusters est mon préféré. Nous avons tous des choix et des envies de films différents, pour ma part, je vais au cinéma pour rêver, me divertir, m'amuser, m'évader.... j'aime le cinéma qui ne se prend pas la tête.
A VOIR (1min26) : ALEXANDRE ASTIER, s'emportant contre une candidate de télé-réalité qui vient de lui dire que le public peut vouloir un type de programme où on ne se "prend pas la tête" :
"Ne confondons pas quelque chose de brillant et quelque chose qui se prend la tête" ! Ce serait une "MONUMENTALE ERREUR", et là, si tu es la fan de blockbuster que tu sembles êtes, je suppose que la référence à l'excellent Last Action Hero ne t'aura pas échappé !
Funeste amalgame. Ce qu'a fait Astier avec Kaamelott est BRILLANT ! Ca ne prend pas la tête. Mais c'est brillant. Y'aura toujours des gens pour ne pas le voir ou ne pas s'y intéresser, mais le fait est que son programme est hyper bien conçu, écrit, rythmé, documenté.
Le film est d'autant plus brillant s'il arrive à faire passer des choses profondes, avec une technique maîtrisée au service d'un propos, le tout SANS PRISE DE TÊTE, car avec des émotions et en divertissant. Si tout cela est réuni, on a un chef-d'oeuvre, comme Forrest Gump, par exemple, ou bien Fight Club, ou bien Matrix, ou bien Moulin Rouge. On aime ou on aime pas. Mais on a des films qui tout en étant très marqués esthétiquement, maîtrisés, écrits, sont de grands divertissements.
A eux deux, les chefs-d'oeuvre que sont, au cinéma, Requiem for a Dream et, à la télé, Breaking Bad, valent tous les docus sur la drogue (son trafic, comme sa consommation et ses dégâts) : prise de tête ? Non. Brillant ? Oui ! Le tout dans le divertissement, la "beauté", l'art, et l'émotion, une technique/écriture maîtrisée au service d'un propos et d'une dramaturgie.
Ils ont aussi le mérite de ne pas avoir le propos ambigüe, hagiographique, complaisant et bling-bling du Scarface de Brian de Palma, que je trouve personnellement très surrestimé, et qui a indirectement prouvé son "ratage" en termes de propos, en devenant le film culte et adulé des jeunes des banlieues rêvant gloire, pouvoir, réussite et revanche social par la drogue et la criminalité à travers un """héros""" caricature de rital macho et primaire comme Pacino sait nous en jouer... (oui, vous voyez, je sais m'en prendre aussi aux films "intouchables" et considérés comme excellents !)
Andrew Niccol est un de nos plus grands cinéastes, trop peu exploité. On lui doit quand même Gattaca et Lord of War, à la réalisation et l'écriture ! Et même Truman Show à l'écriture ! En trois films, le mec a abordé l'eugénisme, le trafic d'arme et la télé-réalité, le tout de façon BRILLANTE, dans le divertissement, l'émotion, le savoir faire, la subtilité ! Ces films n'ont rien d'ennuyeux ou de prise de tête, et ils sont pourtant d'une intelligence folle et diablement bien écrits et traités ! L'exploit est justement de réussir à faire passer des messages forts le tout de façon agréable, digeste, distrayante, par l'art et l'émotion. Preuve que c'est possible. Donc aucune excuse à ceux qui n'y parviennent pas. C'est juste la différence entre le génie et son absence.
On a tendance à sur-vendre la lecture, la littérature, comme si le seul fait de lire était en soi intelligent. Navrant. Vaut mieux voir un bon film que lire un mauvais livre, et un crétin qui regarde un film sera un crétin qui lit un livre. Les livres, ça rend pas intelligent plus que les films. Donc je ne ferai pas non plus ce clivage stéréotypé.
fauna a écrit:
Le film catastrophe est un genre que j'ai toujours apprécié et je suis de la génération qui a porté aux nus ce cinéma de blockbusters et de divertissement (de la Tour infernale, en passant par les Aventuriers de l'arche perdue, Retour vers le futur, les Goonies, les die Hard, pour aller jusqu'à la Momie, ID4, Expendables, Avengers et cie, Batman V Superman) et je remercie les SFX d'aujourd'hui d'avoir rendu possibles et crédibles les films de super héros et de fantasy. C'était mon rève d'enfant de voir évoluer un jour les Avengers ou la Ligue des justiciers à l'écran.
Vive la magie du cinéma, en effet ! De tout rendre possible ! Tant que ce n'est pas trop hideux et assez réaliste ! ^^'
Et j'ADORE Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Retour vers le Futur, Jurassic Park, La Momie, même Independence Day pour lequel je garde une certaine affection... j'ai grandi avec, aussi ! Ah, et j'adore Scream 1 et 2 aussi ! (mais pas du tout le 3 et le 4). Je pourrais en citer plein d'autres.
Moi aussi j'ai été biberonné à Spielberg/Lucas/Zemeckis/Cameron/Burton/Ivan Reitman/McTiernan.
Ce sont des films de genre ultra-réussis, qui ont réinventé le cinéma populaire, hyper réussis, cultes bien sûr, mais c'est mérité. Y'a un savoir faire, une originalité, une fraicheur, une patte, un univers, un scénario, etc. C'est brillant, pour reprendre le mot d'Astier. Un blockbuster, brillant, c'est l'extase ; médiocre, c'est l'enfer. Et la nuance est parfois tellement fine qu'elle est mal perçue, parce que ça tient sur un fil, où ça peut vite basculer du mauvais côté : excès de vannes, excès de deus ex machina, excès d'effets spéciaux, etc. Tout est dans le dosage. Or, aujourd'hui, c'est la "débauche". Y'a une recette très habile, très savante, qui s'est perdue, et qui marchait bien dans les années 90 ! Les années 2000, la machine s'est emballée, et Internet a fait beaucoup de dégâts.
Le problème, c'est de ne pas voir de différence flagrante entre le premier Indiana Jones et le quatrième, par exemple. Ou entre La Momie, et ses suites, la différence entre Terminator 1, 2 et 3, etc. Parce que c'est là qu'on passe d'un blockbuster réussi, qui a sa raison d'être, à un truc opportuniste, bâclé, qui se recycle ou qui sombre dans la surenchère, le fan service ou autres écueils.
fauna a écrit:
Chacun sa vision du cinéma, pour ma part, j'aime le blockbusters et je l'assume, même s'il est parfois décérébré.
"Je suis d'accord avec la première partie", pour paraphraser approximativement Summerset/Morgan Freeman dans Seven, de David Fincher ! (Prise de tête ? Non. Brillant ? Oh, que oui !)
Ah, et pour ceux qui se feraient des idées : je ne suis même pas fan de Woody Allen !
Il y en a énormément, et de toute sorte, mais les films ayant eu la plus forte influence/impact intellectuelle sur moi sont : The Hours de Stephen Daldry, Le Cercle des Poètes disparus de Peter Weir, Moulin Rouge de Baz Lhurmann, Forrest Gump de Robert Zemeckis, Fight Club de David Fincher, Will Hunting de Gus Van Sant, Agora de Alejandro Amenabar[/i]... c'est pas vraiment des petits films d'art et d'essai complètement inconnus et prises de tête ! Ce sont des films on ne peut plus distrayants, avec un lourd casting, des moyens, mais avec une âme, un propos, un savoir faire !
Et ça existe en version Blockbuster, avec des films comme Terminator 2 (qui a réussi à joindre l'émotion intense, la réflexion existentialiste et en même temps l'action pure et dure), Titanic, Les aventuriers de l'arche perdue (qui a complètement réinventé le cinéma d'aventure des temps modernes), Jurassic Park, les Seigneurs des Anneaux, Inception, Interstellar et les Dark Knight (qui a osé Batman dans un univers réaliste et politique), Gladiator (qui a réinventé les codes du péplum moderne), Matrix (qui a définitivement ouvert la voie du cyberpunk), L'Empire contre-attaque (qui a créé la rencontre entre la tragédie antique et la science-fiction, ou plutôt le space-opéra), Sucker Punch (cette fable, ode à l'imagination et l'émancipation, mêlant culture geek et héritage post-féministe), etc.
Ils n'ont pas sacrifié le brillant et l'audace au divertissement ! Car leur succès l'a fait oublier et a créé des modes, mais ces films, en leur temps, ont tous été d'énormes prises de risque, on a craint la catastrophe pour eux, et ils ont eu des couilles, ont osé réinventer quelque chose et amener des sujets pas forcément "nobles" à un niveau d'excellence sur le plan artistique, on réussi le pari fou du spectacle qui se hisse au niveau de l'art ! Ils ont été des pionniers. Et c'est peut-être là que se situe la nuance. Être pionnier, prendre un risque, un vrai risque, explorer un terrain inconnu, se nourrir de références passées mais pour les réinventer au point d'en faire tout autre chose, oser une nouvelle technique, repousser des limites.
Tout le contraire de maintenir le public dans sa zone de confort, de lui servir du réchauffé, entretenir les clichés (au lieu d'en créer de nouveaux !), répéter des recettes déjà toutes faites et éprouvées, flatter les attentes, abrutir de catch phrases idiotes et stéréotypées (les vraies grands films créent leurs répliques cultes, ils ne les recyclent pas !), manipuler à coup de fan service, exploiter la fibre nostalgique pour ne pas avoir à inventer autre chose et s'assurer un succès facile, etc.
Gravity m'est apparu, et reste pour moi, un film magnifique... jusqu'à son derniers tiers où, soudain, le courageux film qui nous montre la fragilité, la vulnérabilité de l'être humain dans l'espace, quelques kilomètres seulement au-dessus de la Terre, avec cette femme suffocante, paniquée, démunie, surpassée par la Nature, soudain, ce même film fait machine arrière, nous transforme l'héroïne en warrior et n'a pas le courage d'aller jusqu'au bout de son propos, n'a pas le courage de confronter le public à la mort et d'oser dire à l'être humain qu'il n'est qu'un intrus et une sous-merde dans l'espace ; non, faut vite détricoter tout ce que les superbes deux premiers tiers du film ont fait de façon intimiste et virtuose, en transformant la nana en survivor, en sortant les violons (et pourtant j'adore la musique de film !), en faisant en sorte qu'elle s'en sorte après un improbable enchainement d'actions ! Ouf ! On a ramené le public dans sa zone de confort : l'héroïne, saine et sauve, de retour sur terre, se lève dignement, avec un plan en contre-plongée qui nous domine et la grandit, rappelant la toute puissance de l'Homo Sapiens que rien ne peut vaincre, qui s'en sortira toujours, mouahaha ! Tout le monde peut rentrer chez soi heureux et rassuré ! On a pas sapé le moral du public, on lui a évité un flot de remise en question sur notre place dans l'univers malgré un excellent divertissement ! Une fin des plus lâches ! Quel dommage ! Un film qui n'a pas osé... et a donc raté, de peu, son statut de chef-d'oeuvre, parce qu'il a fini par rejoindre le blockbuster hollywoodien de base, à la dernière minute, comme un enfant apeuré qui craignait de déplaire à ses parents en osant quelque chose d'interdit. Or, l'art avance grâce à la transgression de certains interdits, et en bousculant le public.
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Je t'applaudis Eaël, nous partageons la même opinion (je trouve aussi que Rey est une Mary-Sue en puissance)!
Je ne me prends sûrement pas pour une cinéphile, même si j'essaie de nourrir ma culture en regardant de "vieux" films des années 30 ou 50, mais je suis tellement d'accord avec le fait qu'une oeuvre, qu'elle soit cinématographique, télévisuelle (yes un autre adorateur de Breaking Bad ) ou littéraire, peut être très intelligente et pas rasoir pour un sou. Il se trouve que plus je prends de l'âge (enfin je peux aussi remercier mes deux ans en classe prépa pour avoir développé mon esprit critique) et plus les blockbusters de nos jours me fatiguent par leur constant manque d'audace: c'est bien souvent plat et artificiel.
J'ai l'impression que le cinéma actuel, et pas seulement français, traverse une mauvaise passe, mon dernier grand coup coeur remonte à Les Garçons et Guillaume, à table...bien sûr qu'on a parfaitement le droit d'aimer les divertissements qu'on nous propose, moi aussi j'en apprécie beaucoup mais j'aimerais simplement avoir plus que cela de temps en temps. J'aimerais revenir au temps de Retour vers le futur ou des premiers Indiana Jones où il n'y avait pas une telle explosion de copie sur copie sans blockbuster qui ne se démarque réellement.
Dernière édition par DisneyWorld le Jeu 28 Juil - 18:25, édité 5 fois
indiana jones
Âge : 32 Messages : 5864 Localisation : En promenade dans l'espace temps Inscription : 07/08/2009
Vous vous blasez vitesse grand V ... il ne faut pas perdre de vue que le cinéma, c'est avant tout un divertissement tout public qui doit transporter dans un imaginaire, hors de la réalité, c'est une évasion.
Je t'applaudis Eaël, nous partageons la même opinion (je trouve aussi que Rey est une Mary-Sue en puissance)!
Je ne me prends sûrement pas pour une cinéphile, même si j'essaie de nourrir ma culture en regardant de "vieux" films des années 30 ou 50, mais je suis tellement d'accord avec le fait qu'une oeuvre, qu'elle soit cinématographique, télévisuelle (yes un autre adorateur de Breaking Bad ) ou littéraire, peut être très intelligente et pas rasoir pour un sou. Il se trouve que plus je prends de l'âge (enfin je peux aussi remercier mes deux ans en classe prépa pour avoir développé mon esprit critique) et plus les blockbusters de nos jours me fatiguent par leur constant manque d'audace: c'est bien souvent plat et artificiel.
J'ai l'impression que le cinéma actuel, et pas seulement français, traverse une mauvaise passe, mon dernier grand coup coeur remonte à Les Garçons et Guillaume, à table...bien sûr qu'on a parfaitement le droit d'aimer les divertissements qu'on nous propose, moi aussi j'en apprécie beaucoup mais j'aimerais simplement avoir plus que cela de temps en temps. J'aimerais revenir au temps de Retour vers le futur ou des premiers Indiana Jones où il n'y avait pas une telle explosion de copie sur copie sans blockbuster qui ne se démarque réellement.
Amen
indiana jones a écrit:
Vous vous blasez vitesse grand V ... il ne faut pas perdre de vue que le cinéma, c'est avant tout un divertissement tout public qui doit transporter dans un imaginaire, hors de la réalité, c'est une évasion.
Je n'ai pas trop de mal à imaginer que ça puisse ressembler à cela, mais je peux t'assurer que je ne suis pas quelqu'un de blasé, Indy ! (tu permets que je t'appelle Indy ? ) Désabusé, sans doute, oui, pas mal.
Tu touches au fond du débat, que nous ne prolongerons pas davantage par soucis du HS, je pense, mais toute la question est là : cette notion de divertissement. Ceux qui considèrent que le cinéma n'est qu'un divertissement ; ceux qui considèrent que le cinéma est un Art et ne doit être que cela ; ceux qui considèrent que le cinéma est avant tout un art, et un divertissement en plus ; ceux qui considèrent que c'est avant tout un divertissement et dans certains cas seulement un art... Selon la position qu'on adopte, ça conditionne tout le reste de l'approche, que ce soit en cinéma, en littérature ou en musique.
Considérant ces trois choses que des arts et des divertissements, sans vouloir que l'un prenne le pas sur l'autre mais qu'ils aillent forcément, équitablement de pair, ça explique facilement mes affinités ou mes "haines" dans ces différents domaines.
Je ne supporte pas, par exemple, que la musique soit réduite à une fonction de "fête", les morceaux qui n'ont ni propos ni émotion et dont la fonction se limite à "foutre l'ambiance", accompagner les excès et les futilités ; typiquement les "tubes de l'été". Et les blockbusters sont littéralement les "tubes de l'été" du cinéma : ils sont sortis volontairement durant cette saison futile, cette espèce de Bacchanale géante qu'est l'été, où plus que jamais, tout le monde est dans un état d'esprit extrêmement relâché, où beaucoup de barrières morales et intellectuelles déjà bien fragiles en temps normal, tombent. Une espèce d'"American Nightmare" des mœurs, où on laisse la population "évacuer" pour mieux se refoutre au boulot à la rentrée et accepter son existence routinière, contraignante et austère. Mais là je dérive à nouveau.
J'ai bien compris ton point de vue, c'en est un parmi d'autres que j'ai évoqués plus haut. Tout tient à cela.
Les blockbusters ne peuvent pas et ne doivent pas disparaître ! Ils doivent seulement retrouver leurs lettres de noblesse, à mon sens, et aussi, avoir le succès proportionné à ce qu'ils méritent. C'est pas tant leur existence le problème, que l'espèce de sur-enthousiasme qu'ils suscitent, assez disproportionné par rapport à leur intérêt profond. On leur donne beaucoup trop d'importance, ils en prennent beaucoup trop à cause des "geeks" qui ont complètement perdu leur statut de contre-culture, sont devenus une mode et même une espèce de Léviathan béat devant tout et n'importe quoi se rapportant à leurs univers fétiches. Les geeks sont le public le moins exigeant qui ait jamais existé. (Et je suis un "geek" de la première heure ; comme beaucoup ici, j'étais déjà comme je suis aujourd'hui à une époque où y'avait pas de mot cool pour me nommer, et où on se foutait bien de ma gueule au collège. Mais je ne me reconnais plus dans la façon dont cette culture geek évolue, et ce que ça devient)
Si ces films ne sont vraiment que des divertissements, ils devraient "rester à leur place", et non pas devenir les phénomènes qu'ils sont sur du "rien", en particulier avec Internet où y'a un fort effet d'émulation pervers où tout le monde aime bien se branler la nouille, les fans disjonctent, le shipping, les débats sans fin sur des questions futiles ("c'est qui le plus fort entre Batman et Superman ?" ; j'ai d'autres questions : comment on peut faire se battre comme des chiffonniers des héros censés être des exemples et des protecteurs ?)
Que des personnages comme les Minions existent... soit. Je ne les supporte pas, mais ça, c'est mon problème. Ils ont le droit d'exister. Qu'ils aient un certain succès, tant mieux, et pourquoi pas, en particulier auprès des plus petits. Qu'ils deviennent un véritable phénomène et deviennent les coqueluches de la génération Y, là, j'hallucine... ça me fait le même effet que les Lapins Crétins dans Rayman : des persos SECONDAIRES, faits pour n'être qu'au second plan (c'est pas pour rien, car pas intéressants, n'ayant rien à dire, contrairement à Rayman qui un univers riche, passionnant, inventif), complètement idiots, lourdingues, régressifs... les voir rencontrer un succès aussi disproportionné par rapport au niveau de ce qu'ils ont à offrir, ça me fait le même effet que de voir des candidats de télévision devenir célèbres pour un moment con ou une phrase stupide ! Cette société se nourrit de bêtise et de vanité, et porte ça aux nues. Qu'on en rit 2 secondes, pourquoi pas. Qu'on en fasse des "héros", ça me semble aberrant et inquiétant, surtout quand je vois de véritables chefs-d'oeuvres comme Vice Versa susciter un enthousiasme bien moindre à la même époque, alors qu'en termes d'intérêt, y'a pas photo.
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Magic Warriors. Je ne le connaissais pas du tout, et l'ai vu par pure curiosité. Finalement, un film plutôt formaté, mais agréable à regarder. Et en 1998, on n'était pas encore dans la surenchère numérique. On a certes des décors en carton-pâte, mais ça reste plausible encore aujourd'hui. Les chorégraphies sont par ailleurs plutôt bien faites, surtout avec les énormes costumes portés par les cascadeurs !
Fredd, peut-être que L'Année du dragon passerai mieux. En tout cas, si tu n'a pas accroché à Voyage au bout de l'enfer, évite la Porte du paradis.
Eaël, je comprends ton propos et je l'avoue, je suis une geek de la première heure, avant même que le mot existe dans le vocabulaire et en matière de blockbusters, j'ai beaucoup moins d'exigences que pour les autres genres. Ce qui ne signifie pas, qu'il n'y a pas des blockbusters brillants qui ont donné au mot ses lettres de noblesses mais dans ce genre que j'aime bien, je suis très très bon public. Pas au point cependant, d'avoir trouvé ID4 n°2 bon, il ne faut pas pousser !
Les suites de franchises me dérangent moins que les remakes. Par exemple, je n'irai pas voir Ghostbusters version 2016. Rien qu'à la bande annonce, on remaque que ce qui faisait tout l'intérêt du premier a complètement disparu.
La geekitude est à la mode et elle est quasiment devenue une norme. Dans notre société du désenchantement, chacun se créer ses bulles de bonheur et d'amusement, pour certains se seront les Minions, pour d'autres Disney, les Angry Birds, les Lapins Crétins, la chasse aux Pokemon..... La fan attitude est devenu un rempart à la morosité. C'est pour cette raison que de simples divertissements deviennent des phénomènes.
Hier, j'ai regardé Le Bon, la Brute et le Truand.
Ceci est la critique que j'avais écrite en 2011 et qui est toujours d'actualité.
Une symphonie de l’Ouest
Le Bon, la brute et le truand est un ballet funèbre et lyrique dans lequel s’affrontent trois chasseurs de primes en quête du même magot. Avec ce dernier volet de la trilogie du dollar, Sergio Leone finit de mettre en place les codes du Western spaghetti et donne à ce genre majeur sur le déclin, autrefois porté par Ford, Hawks, Mann, Walsh et bien d’autres, un nouvel élan de vitalité.
Il nous embarque dans une épopée ludique et violente, au côté de ces trois antihéros, sans valeurs morales, qui tirent avant de parler, uniquement motivés par l’appât du gain et qui mettent leur compétence de tireur, à leur propre service. Dans l’Ouest de Sergio Leone règne l’individualisme. Il décrit un monde impitoyable dans lequel les femmes et les enfants sont des cibles, dans lequel les rapports de force évoluent en fonction de celui qui pointe son pistolet. Il révolutionne en profondeur l’iconographie du cowboy avec ces trognes pleines de poussières et de sueurs. Dans le Bon, la brute et le truand, ses antihéros sont interchangeables, car ironiquement, il n’y a pas de bon dans cette histoire, juste des hommes qui oscillent entre plus ou moins de brutalité et plus ou moins de roublardise. Dans ce jeu de dupes, chaque personnage peut se retrouver à la place de l’autre dans une situation délicate (marche dans le désert de Blondin). Tout est truquée jusqu’au retournement de situations qui peuvent se jouer hors champs (ainsi, la fumée du cigarillo qui précède la présence de Blondin à l’écran, les pelles dans la scène du cimetière, les révélations d’un mourant qui mènent à un trésor ou encore une scène de torture). Derrière les masques (fausses identités pour s’infiltrer dans un camp ou dans l’autre, ou bien encore la poussière qui recouvre les uniformes nordistes) se jouent une sorte de Commedia dell’arte dans l’Ouest. Une tragi-comédie issue de la rencontre entre des hommes dont le seul dieu est le dollar et la Guerre civile.
Dès le sublime générique animé, la guerre s’invite dans cette course au trésor, contrariant et détournant à coup de canon la chevauchée des trois pistoleros. Parfois alliée de circonstance, lorsque l’arrêt d’une colonne de soldats, permet à Blondin d’entendre arriver d’ assaillants, lorsque Sentenza torture Tuco pour obtenir l’emplacement du trésor, parfois amie inespérée lorsqu’un chariot au milieu du désert apporte la promesse d’un trésor, parfois aussi obstacle, comme le pont de Branston que se dispute les deux camps et surtout et avant tout, lieu de destination finale, car dans le cimetière de Sad Hill sont surtout enterrés des soldats morts au combat. Jeux de guerre, jeux de hasard qui sauve la vie ou perturbe le voyage de Blondin et Tuco. Une guerre omniprésente qui ravage le pays, à côté de laquelle, ces hommes qui cherchent la moindre défaillance chez l’autre, perpétuellement attentifs à ce qui les entourent et au moindre détail pour rester en vie, passent avec indifférence. Tuco et Blondin s’émeuvent légèrement de l’imbécilité et l’absurdité de la guerre, s’attardent sur cette boucherie planifiée avec cynisme uniquement lorsque le conflit qui oppose le Nord et le Sud devient un obstacle à leur objectif final. Faire sauter le pont devient un impératif pour atteindre leur magot. Sergio Leone ne prend pas parti. Il montre l’horreur et la sauvagerie des deux camps. A travers les pérégrinations de Sentenza, Blondin et Tuco, d’un camp à l’autre, il fustige l’imposture de l’héroïsme guerrier. Il n’y a pas plus de héros parmi les soldats que parmi les chasseurs de primes.
Sergio Leone s’appuie sur une mise en scène quasiment maniériste qui stimule constamment l’attention du spectateur. Les ruptures de tons et de rythmes dynamisent le film et relancent chaque fois l’intérêt. Sa maîtrise de l’espace lui permet de jouer avec le champ de vision du spectateur, pour le déstabiliser et le surprendre à chaque fois, dans une alternance, de cadrages originaux (certaines scènes commencent hors champs), de plans larges suivis immédiatement de gros plans et de très gros plans qui atteignent leur paroxysme dans la scène du duel. S’ajoute un véritable souci du détail, aucun objet n’est là par hasard, tout sert à un moment ou à un autre. Ainsi, le cigarillo vissé au coin des lèvres de Blondin, un effet de style, mais aussi un objet très pratique pour allumer une mèche. Aux images et à la mise en scène de Sergio Leone répond la musique d’Ennio Morricone. Ses ritournelles enthousiastes subliment le film et le transforme en concerto baroque. Parfois ironique, parfois tragique, parfois mélancolique, la musique est le quatrième personnage principal du film. Elle souligne chaque action, chaque évènement et chaque humeur. Une musique qui se substitue bien souvent à la parole, qui plonge dans les racines de l’Ouest avec ce son strident imitant le coyote sur deux notes et trois variations pour introduire chacun des trois protagonistes principaux. Elle se fond dans le cynisme et l’humour noir ambiant, lorsqu’elle devient un ressort de l’action, dans la scène où l’orchestre de prisonniers sudistes en pleure, joue pour masquer les cris de tortures de Tuco.
Le film s’achève sur un final éblouissant, dans lequel Sergio Leone réinvente le duel, ce moment classique parmi les classiques et incontournable du western. Un « triel » dans l’arène circulaire, aride et écrasé de soleil du cimetière de Sad Hill, lieu de prédilection entre tous, à mi-chemin entre la vie et la mort. Trois hommes pour un magot : Blondin, le taciturne, celui qui balance entre chasseur de primes et bandit, le seul qui montre un peu de compassion face à la mort ; Tuco, l’exubérant, le truand truculent et Sentenza, le tueur professionnel calculateur et froid. Dans cette danse de la mort théâtralisée, ce rituel d’observations qui précède les coups de feu, le temps suspend presque son vol, la musique s’amplifie et la tension se fait de plus en plus intense. La mort est au bout du chemin de Sad Hill, dans un dernier jeu de dupes, car même à l’instant fatidique, tout n’est que faux-semblants et l’un des protagonistes n’est pas un véritable acteur de cette chorégraphie macabre. Une scène d’anthologie à jamais gravée au panthéon du 7ème art.
Avec Le Bon, la brute et le truand, la trilogie des dollars s’achève. La boucle est désormais bouclée. Et le poncho ramassé par Blondin pourrait être celui porté par l’homme sans nom, dans Pour une poignée de dollars, faisant du dernier épisode, le préquel du premier, ou pas.
Sergio Léone a créé avec une infinie maestria, un genre « le western spaghetti » et en quatre films seulement, il lui a fait atteindre une apogée qu’aucun autre réalisateur n’a réussi à égaler. Beaucoup ce sont engouffrés dans ce renouveau du western, parfois pour le meilleur et souvent pour le pire.
Princess Meg Modérateur
Âge : 28 Messages : 12847 Localisation : Dans la citadelle de Vahla Ha'Nesh. Inscription : 07/06/2013
Magic Warriors 2 - Retour à Tao. Contrairement au sympathique 1er, celui là est franchement mauvais. J'ignorais que Kevin Smith était malheureusement décédé accidentellement juste après le tournage de ce film.
FaunaLa geekitude est à la mode et elle est quasiment devenue une norme. Dans notre société du désenchantement, chacun se créer ses bulles de bonheur et d'amusement, pour certains se seront les Minions, pour d'autres Disney, les Angry Birds, les Lapins Crétins, la chasse aux Pokemon..... La fan attitude est devenu un rempart à la morosité. C'est pour cette raison que de simples divertissements deviennent des phénomènes.[/quote]
Je pense que cette analyse est la bonne, et qu'elle explique une bonne partie des choses ! De là, pas grand chose à ajouter, tout s'explique.
J'y vois en tout cas l'un des preuves que l'excellent message existentiel de Vice-Versa n'est pas du tout passé ! Que le film n'a soit pas été compris, soit, plus probable, tout simplement pas "intériorisé". Tout le propos de ce film génial, poétique et audacieux est justement d'affirmer, de rappeler que contrairement à l'attitude répandue de vouloir laisser Joie tout diriger et refouler tout le reste, il faut savoir laisser entrer Tristesse et la laisser faire son travail, car elle a un rôle à jouer... dans le bonheur ! Les "Boules bleues" du Bonheur sont faites d'émotions contrastées, et aussi la maturité se construit sur la douleur regardée en face, et sur les émotions négatives prises à bras le corps. Joie est agréable, mais un peu futile toute seule, et comprend que Ryley gagnera en profondeur d'âme et grandira mieux en laissant Tristesse et même Peur ou Colère prendre un peu les commandes, et non pas les refouler à tout prix pour surtout pas trop gratter là où ça peut faire mal, car ça doit faire mal.
J'ai de moins en moins de mal à comprendre pourquoi ce qui était peut-être le meilleur genre cinématographique au monde, la comédie dramatique (qui est le plus à même de donner de véritables leçons de vie et qui est le plus à l'image de l'existence : un mélange plus ou moins équilibré selon les individus, de rire et de larmes, de joie et de peine) a quasiment disparu.
On a grossièrement le choix entre les blockbusters, les dessins animés potaches, les films d'action pur, les films épiques (fantaisy ou super-héros), les films d'horreur, les thrillers, les comédies romantiques rose-bonbon ou au contraire les drames extrêmes, d'une noirceur exagérée ou totale. Peu de choses à l'image de la complexité, de l'ambivalence de la vie finalement, et peu de choses dont vraiment tirer une leçon de vie, sans pour autant tomber dans le réalisme trivial ou le prosaïsme à la française.
Belle critique du film de Sergio Leone, au fait !
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A propos de Sergio Leone, j'ai enfin vu "Il était une fois la révolution". Je ne spoile pas pour ceux qui ne l'ont pas vu mais il est juste géniale! A voir impérativement, il a pas pris une ride.
Mes comics!!!
Quel est le dernier film Live Action (hors catalogue Disney) que vous avez vu ?