Je n'ai pas trouvé de sujet donc je me permet d'en ouvrir un, espérant faire découvrir ce très bon film oublié :
Le Dernier Vol de l'arche de Noé, ou The Last Flight of Noah's Ark chez nos bons amis les ricains, est un film réalisé par Charles Jarrott, sorti en 1980.
Il est adapté de The Gremlin's Castle d’Ernest K. Gann. Ernest, ancien aviateur, connu pour ses romans et ses mémoires sur ses premières aventures aéronautiques.
Certains de ses romans d'aviation les plus célèbres incluent The High and the Mighty et Island in the Sky , qui ont tous deux été adaptés au cinéma notamment avec John Wayne .
Ses mémoires sur l'aviation commerciale, Fate Is the Hunter, sont toujours imprimée aujourd'hui et considérés comme un must-read.
Embauché en 1938 comme Premier Officier pour piloter les avions Douglas DC-2 et Douglas DC-3, il prends part à la seconde guerre mondiale et parcourt les routes dans le nord-est, expérience qu'il référence comme « l'œuvre de sa vie ».
il écrit Island in the Sky en 1944, un roman sur la recherche et le sauvetage d'un avion du Commandement du transport aérien abattu au Canada.
Il pratique également la voile, la peinture et devient scénariste, adaptant nombre de ces romans dont :
Résumé :
Noah Dugan, pilote au chômage, a des dettes de jeu à régler ; un vieil ami, Stoney, propriétaire d’un aérodrome, lui propose de transporter une cargaison d’animaux sur une île isolée du Pacifique à bord d'un bombardier B-29, un avion qui n’a pas été utilisé depuis plusieurs années. Il sera accompagnée de Bernadette Lafleur, une missionnaire canadienne, responsable des animaux qui viennent d'un orphelinat.
Alors que l’avion se prépare au décollage, deux orphelins, dont la missionnaire est proche, Bobby et Julie, se glissent clandestinement à bord. En plein vol, le bombardier dévie de sa trajectoire et Noah est obligé d'atterrir en catastrophe sur une île inconnue que Bobby a repérée.
Le soucis : 2 soldats de l'armée japonaise exilés et oubliés sur cette île, ne savent pas que la seconde guerre mondiale est perdue pour eux et voit d'un mauvais œil l'arivée de ce bombardier américain.
C'est une réelle et super bonne surprise que la découverte de ce film.
J'avais envie de le voir depuis que je suis enfant, la bande annonce pour le film étant diffusée sur l'une des K7 vidéos Disney que j'avais chez moi.
Découvert 20 ans plus tard, c'est une franche réussite.
Déjà le plot est très cool.
L'idée de cet affrontement sur une île exotique où deux pauvres soldats sont abandonnées sans radio donc coupés du monde depuis 30 ans au moins et ne savant pas que la guerre de leur vie et finie est très original.
Les personnages sont souvent attachants.
Peut être à l'exception de Noah Dugan, mais le personnage veut ça.
Aventurier routard fumant le cigare, raciste et misogyne, il n'est pas écrit comme un personnage sympathique et c'est très rafraichissant. Son arc étant qu'il va devoir faire preuve d'écoute, apprenant à faire confiance à l'intelligence des autres personnages du film, qu'il considère sans exceptions comme faibles et stupides.
Commençant par Bernadette, un personnage féministe passionnant. Intelligente, sensible et forte, elle ne se laisse jamais faire par Noah et lui tient constamment tête, lui montrant par de nombreuses scènes qu'elle lui est supérieure. Elle a, bien des fois, un train d'avance, croit en ses principes, les défends et sera à l'origine du rapprochement avec les japonais, Noah ne voulant rien d'autre que les abattre parce que « oui, c'est l'ennemi, ils viendront la nuit nous égorger ces sales asiat, blablabla ». C'est son courage et sa perspicacité qui permettra donc de sauver le groupe de cette prison de sable blanc.
Aussi les deux orphelins du films, âgés de 10 ans sont très bien écrits et n'apparaissent jamais pénibles, sans clichés de gosses d'hollywood, ils se complètent et avancent ensemble sans jamais se chamailler gratuitement. Le personnage de la jeune fille éduque elle aussi le petit garçon sur certains sujets, tandis que celui ci se montre plus téméraire à l'aventure et à l'action, mettant maladroitement sa vie en danger à la fin, mais faisant preuve d'amour touchant envers son bufle blanc, bête sublime.
Les japonais aussi arrivent à quitter les clichés raciaux, l'un d'eux ayant appris à s'exprimer en anglais, ils arriveront avec leur connaissance technique et militaire à apporter la solution de transformer l'avion en bateau pour quitter l'île. Ben oui, vu que personne n'est venu les chercher en 30 ans, dur de penser que qqlun viendra cette fois ci pour sauver le groupe.
Ils sont aussi représentatif de la culture japonaise par une certaine sagesse et heureux de quitter la guerre, même perdants, le salue de l'humain réside ailleurs que dans le conflit mais dans la communication avec celui ci.
Au niveau de l'interprétation, tous sont excellents.
Les charismatiques Elliott Gould (du Le privé et M*A*S*H) et Geneviève Bujold (de Faux-semblant et Anne des mille jours) sont aussi beaux que talentueux et campent avec conviction leurs caractères.
Je ne connaissais pas le travail de John Fujioka (plutôt acteur de second rôle apparu notamment dans Mortal Kombat et Pearl Harbor)
et Yuki Shimoda (décédé très vite après le film) et dont je n'ai rien vu d'autre, sont excellents eux aussi, souvent drôles (et pas très terrifiants malheureusement, la menace étant vite oubliée de par ce fait, il n'y a pas de suspens quant aux intentions des comparses) ils apportent beaucoup d'humanité à ce qui aurait pu rester une caricature de « stupide asiatique » connu de cinéma hoolywoodien de l'époque
Les enfants, sont « surprenament » convaincants, et on sait que les gosses dans les films ça peut être un enfer, surtout chez Disney j'ai envie de dire, n'est pas Spielberg ou Truffaut qui veut après tout.
Ricky Schroder et Tammy Lauren sont touchants et jouent juste (en chipotant je dirais que la jeune fille est moins sensible quand il s'agit de pleurer et on y croit moyen, alors que sur le même terrain le garçon déchire tout)
Les quelques seconds rôle de début font le job, Spéciale dédicace à l'excellant Vincent Gardenia, cultissime Mr Moushnick de La petite boutique des horreurs.
En terme de scénario, tout glisse bien dans ce format pas assez épique à mon goût, oui il y a des rebondissements palpitants (la scène du crash, la découverte du camp japonais, la transformation de l'avion en bateau, la pêche avec l'attaque du requin) mais je regrette que le suspense ne soit pas plus soutenu au sujet des japonais qui ne représentent pas, même au début, une réelle menace pour les protagonistes.
Je regretterai aussi la romance entre NOAH et Bernadette, qui est poussive et n'apporte franchement rien à l'histoire. Mais C'est un beau film d'aventure.
Une des plus belles scène se situe à la fin : quand le buffle de Bobby tombe malade et doit être abattu, le petit garçon est prêt à jouer sa vie pour le sauver et personne n'arrive à lui faire entendre raison. Après bataille et hurlements, le plus vieux japonais s'approche de lui et lui parle (en japonais donc). On ne comprends rien de ce qu'il dit, le dialogue n'étant pas traduit à l'image mais pas besoin, la douceur et résiliation du viel homme, permet au jeune garçon de comprendre qu'il est temps de libérer l'animal de ces souffrances et il se résigne à dire adieu à son ami. C'est d'une justesse et d'une intelligence folle, tout passe par le regard des acteurs et j'ai copieusement lâché des larmes sur cette scène.
Pour ce qui est du visuel du film = tout est sublime !
En commençant par ce bombardier de malade. Le design et la manière dont il est filmé me l'apparente à un vaisseau sorti d'une histoire de Jules Verne, j'ai jamais était autant excité par un appareil volant dans un film (ah si chez Miyazaki et Spielberg, au moins)
La réalisation est confié à
Charles Jarrott, réalisateur de
Anne des mille jours déjà cité,
Marie Stuart reine d'écosse et
Les Horizons perdus, le mec touche sa bille.
1 an plus tard il réalisera
Condorman pour le compte de Walt Disney Production, encore, mais je ne l'ai pas vu.
La mise en scène est au service de l'histoire, faisant de très belles compositions de plans malgré un budget assez faible, qui pêche au moment des scènes de pure action, puisque pas assez de sous-sous pour en mettre plein la vue.
Côté technique on a
Edgar Preston Ames comme directeur artistique déjà sous le drapeau de plus de la moitié des films du grand Vincente Minnelli (
Un Américain à Paris, Tous en scène, Brigadoon, La Toile d'araignée, La Vie passionnée de Vincent van Gogh, Gigi... j'arrête là, le mec c'est une bombe)
Les décors luxuriants de
John B. Mansbridge, récompensé par deux Oscar à lui tout seul. Qui a travaillé moulte fois pour l'écurie à grande oreilles (
Tron, Frankenweenie, Le trou noir, j'en passe et des pas mûres)
La photo du film par
Charles F. Wheeler, travailleur chez Cassavets, Robert Wise et Richard Fleischer...
Bref que du beau monde pour un film au visuel sans fausse note.
Si je devais critiquer un élément dans son ensemble, ce serait bien la musique de Maurice Jarre, qui manque de souffle et dont certains choix sont... pas très heureux pour être poli.
L’odieuse chanson lancinante et guimauve du générique de début/fin, la country infâme quand le groupe monte le camp, la marche du buffle (désolé je sais pas comment l'appeler autrement) sont tous aussi moche à entendre que déplacés par rapport au film.
Pour résumé « THE LAST FLIGHT OF NOAH'S ARK » est un très bon divertissement qui laisse une imagerie forte dans le crâne. C'est a découvrir sans hésitation et ça me restera un moment dans l'esprit.
sublime affiche
Balthazar P.