Cendrillon [Disney - 2015]

Je suis allé le voir la semaine derrière avec une amie pour une séance en VO. Et on a tout bonnement adoré!
J'avais quelques craintes après Maléfique que je n'ai pas beaucoup apprécié. Mais là, je suis charmé! ^^
Certes tout n'est pas parfait, mais le film a un coté positif, oui un peu naïf, qui fait du bien.

Visuellement, le coté old school est l'un des points fort du film. C'est très coloré, on se croirait dans un livre de contes.
Il y a aussi de nombreuses références à l'histoire de l'art (dans les plans, les décors etc). D'ailleurs, il y a un nouveau clin d'œil de Disney au tableau "Les Hasards heureux de l'escarpolette"  de J-H Fragonard (c'est assez amusant quand on sait qu'il apparaît également dans Frozen, dont le court métrage est diffusé avant le film). On pourra par exemple noter la grande variété d'objets de tout horizons dans la maison familiale d'Ella (par exemple les estampes japonaises à une époque où cet art était assez méprisé en Occident), symbole de leurs ouvertures d'esprit et de leurs compréhensions.
Il y a d'ailleurs énormément de symboliques dans ce film. Rien que "l'emblème" d'Ella, le papillon (dont on connait tous la symbolique), qu'on voit dès les premières minutes du film puis qui apparaît subtilement ici et là avant de faire partie intégrante de la robe de bal.

Sandy Powell a fait un superbe travail sur les costumes mêlant le 17e et 18e siècle, ainsi qu'un coté film des années 40-50. Mentions spéciales aux tenues de la marâtre, ainsi que la robe de bal bleue de Cendrillon, à la fois simple mais époustouflante, et à la célèbre pantoufle de verre (bon ok c'est en vérité du cristal Swarovski mais chhhuuut).

La bande-son de Patrick Doyle est juste magique. Les musiques qu'il a composé accompagnent très bien le conte, le visuel et l'univers du film. Coup de cœur particulier pour "Who is she?".
Lily James et Helena Bonham Carter réinterpréterons d'ailleurs joliment les classiques chansons de la version animée de 1950 A dream is a wish your heart makes et Bibidi bobidi bou au générique de fin. Dommage qu'elles arrivent après Stong, que je trouve bien moins intéressante.

Au niveau du scénario, pas de grandes surprises comme prévu, mais on se laisse porter par l'histoire sans mal. On sent tout de même l'influence de Shakespeare chez Kenneth Branagh, notamment par rapport aux relations entre les personnages.
Le film a un coté assez "humour British" je trouve. D'ailleurs, contrairement au film d'animation, le film se déroule dans un royaume, même si imaginaire, situé au Royaume-Uni. "Lavender Blue", chanson folklorique britannique du 17e siècle, apparaît notamment a plusieurs reprises. Cependant quelques clins d’œils français sont dispersés durant le film.

En parlant de personnages: Lily James incarne une Cendrillon douce et généreuse, parfois assez espiègle, jolie au naturel sans être une beauté inaccessible, et un coté un peu sexy.
Elle se fait avoir parce qu'elle est trop généreuse, je pense que c'est une situation dans laquelle beaucoup peuvent se retrouver. Certains la trouveront sans doute trop niaise, trop passive ou anti-féministe, ce n'est personnellement pas mon avis. Au contraire, je pense qu'il faut beaucoup de force morale pour rester fidèle à ses valeurs "Have courage and be kind"(cette phrase revient un peu trop souvent au fil du film à mon gout mais c'est un détail), malgré les difficultés de la vie. J'ai lu que certains n'avait vu aucun courage au cours du film, personnellement j'interprète le "courage" comme le fait de garder espoir et optimisme, chose qui n'est pas toujours aisé.
Richard Madden rend quand à lui le prince Kit très sympathique, et j'aime beaucoup la relation qu'il entretient avec son père.
L'histoire d'amour est plus étoffée, même si elle reste effectivement simple et assez idéalisée. Lorsque les deux se rencontrent, chacun n'ose pas révéler sa véritable identité. Le jeu des faux semblant continuant tout le long du film, jusqu'à qu'ils aient "du courage pour se monter tel que l'on est vraiment". On a deux êtres qui se complètent et qui chacun pousse l'autre à s'assumer tel qu'il est et devenir meilleur (oui gros cliché je sais ).
Cate Blanchett est géniale en marâtre. Sa belle mère a de la prestance, un coté calculateur et manipulateur, mais en même temps un coté assez drôle parfois et des faiblesses qui la rendent bien plus humaine. Tandis que Helena Bonham Carter est une Bonne Fée délirante et assez maladroite.


Je pense que ce que j'ai aimé dans ce film, c'est le fait d'avoir le sentiment de voir une nouvelle vision de Cendrillon avec des clins d’œils au film d'animation de 1950 (comme le chat nommé "Lucifer", les souris, ou encore "Oh, Sing Sweet Nightingale" fredonnée légèrement par Lily James), et non pas un remake du film de Disney précédent dont on aurait voulu changer l'histoire simplement parce qu'il "faut" faire quelque chose de différent.
Alors certes, tout n'est pas parfait (certaines scènes manquent un peu d'intensité, certains effets spéciaux trop visibles etc). Et au final, ça reste tout de même assez naïf... Mais le film réussit, de part ses couleurs et sa féerie, à nous faire retrouver une âme d’enfant et une joie qui peut parfois sembler un peu lointaine l'espace de quelques instants.
Walt Disney souhaitait faire des films pour l'enfant qui est en chaque adulte.  Je pense que Kenneth Branagh l'a joliment réussi avec son Cinderella.

J'ai été voir le film samedi dernier et même si je le trouve tout simplement magnifique au niveau des décors et des costumes, il n'y a aucune surprise par rapport à la bande-annonce et au DA contrairement à Maléfique. Cependant, c'est un film avec vraiment plein de féerie donc je n'ai pas du tout été déçue. Après, je trouve que Cendrillon du DA a une personnalité beaucoup plus affirmée et davantage de caractère que celle du film. Par contre, j'ai trouvé Cate Blanchett parfaite dans son rôle de Lady Trémaine!!!!

On ne peut pas comparer pour moi... Les deux long-métrages sont séparés par soixante-cinq ans, le regard de la société a bien évidemment changé. L'un est un film en prises de vue réelles et l'autre est un film d'animation donc même pas le même support. Personnellement, j'adore les deux mais pour des raisons différentes. Si j'aime ce petit côté féerique dans le  film d'animation, j'aime aussi l'ambiance réaliste du film de Kenneth Branagh etc. Ils ont une chose en commun : le scénario, ce qui est à la fois énorme et pas grand chose. Au niveau de l'héroïne, Ella 2015 et Cendrillon 1950 ne sont limite pas le même personnage à mes yeux. La Cendrillon du film d'animation est plus ''habituée'' à sa vie de misère contrairement à la Ella du film qui la ''découvre'', on assiste à sa décadence si je puis dire, la perte récente de son père, la rencontre avec Lady Tremaine, Anastasia et Drisella etc. Il est donc normal que Ella paraisse plus fragile que la Cendrillon de 1950, elles n'ont pas le même vécu. Après, au niveau de la force de caractère, elles sont toutes deux égales pour moi. Elles sont toutes les deux très rêveuses, déterminées et arrivent à tenir tête à leur némésis à un moment ou à un autre (D'ailleurs, là où la Cendrillon du film d'animation n'ose s'affirmer qu'une seule fois dans le film, soit lorsqu'elle affirme qu'elle a elle aussi le droit d'aller au bal, la Ella du film tient tête à sa belle-mère deux fois : la première fois à la même scène que dans le film d'animation et la seconde fois dans le grenier lorsque Lady Tremaine essaie de marchander sa ''fin heureuse''.) Voilà donc comme je le disais, pour moi, ces deux versions du personnages se valent, elles ont le même caractère et le même petit côté ''passif'' qui font leur charme. Bon après, ce n'est que mon humble avis ^^