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 Réflexion sur les spectacles et Imagineering

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MessageSujet: Réflexion sur les spectacles et Imagineering Réflexion sur les spectacles et Imagineering Horlog11Ven 14 Sep 2012 - 16:07

(Pour ceux qui n'ont pas la force de lire : un coup de gueule contre l'émiettement qualitatif entre la thématisation des Resorts et les créations de catégorie "Entertainment")

Suite aux années à thème qui sont revenues en force à Disneyland Paris depuis 2007 et monnaie courante depuis l'an 2000 aux États-Unis, j'ai réfléchi au lien ou non entre les animations et décorations dans les parcs Disney en lien avec une campagne marketing et le respect de la thématisation pré-existante.
"L'année de toutes les fêtes", "Let the Memories Begin!", "What Will You Celebrate"/"La Fête Magique de Mickey", "The Year of Million Dreams"/"15 Years of Dreams and Magic" pour ne citer qu'eux respectent-ils ainsi le long travail des Imaginieurs ? La question est évidemment réthorique : non, puisque la faible communication entre les différents départements aboutit à des intrusions visuelles incroyables gâchant leur ouvrage ne servant qu'à promouvoir les Resorts alors même qu'on est déjà sur leurs terrains voire déjà entrés.

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2007 : Yesterland commente à juste titre " No, it’s not graffiti. It’s Marketing. "
Plus généralement, les spectacles et saisons doivent-ils respecter la thématisation existante, et si oui, jusqu'où ?








Exemples valeuropéens : entre "La Belle et la Bête", "Mulan, La Légende" et "La Légende du Roi Lion" à Videopolis, aucun n'a respecté la thématisation de cette scène de spectacle et du Café Hyperion, ni même celle de Discoveryland, et ils ont pourtant été tous (selon moi) des spectacles de qualité comme on aimerait en voir plus souvent. Dans ces conditions, peut-on ignorer le thème (et son histoire sous-jacente, de toutes pièces ou réelle) d'un théâtre si la qualité des spectacles présentés compense cela ? On pourrait par ailleurs très bien élargir cette question aux théâtres hors Resorts Disney (notamment Broadway, Paris ou Londres) dont l'authenticité des lieux est celle que les Imaginieurs ont peut-être cherché à reproduire (parmi d'autres).

Selon moi, plus un spectacle a une durée de vie longue, plus il devrait respecter l'esprit des lieux de représentation alors que, paradoxalement, sa qualité (bonne ou mauvaise) et le fait d'être longuement à l'affiche ajoute une page à l'histoire du lieu, au delà de celle voulue lors de sa création. Videopolis est désormais marqué à vie par des productions qui ont fait son histoire et par rapport auxquelles seront toujours comparées les prochaines, et il en va de même pour Hyperion Theater, qui a connu notamment "The Power of Blast!" (inspiré du musical "Blast!" de Broadway d'ailleurs) et "Disney's Aladdin: A Musical Spectacular" (toujours à l'affiche). Les deux acquièrent un thème nouveau grâce aux spectacles qu'ils accueillent, surtout si ceux-ci ont pour vocation d'immerser le spectateur au delà de la scène.

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2002 : The Power of Blast! à Disney California Adventure. Rappelez-moi l'état d'origine de ce spectacle ? New York State, non ?
Ce qui ne va pas, justement, c'est que le théâtre s'inscrit dans un endroit dont l'histoire et l'esprit sont déjà "écrits" et définis (Discoveryland et son thème très précis en fin de compte, même si Hollywood Pictures Backlot est plus vague), et non dans un quartier qui gagne sa propre histoire en même temps que celle des lieux s'y trouvant (West End), au risque d'entrer en conflit thématique avec les productions du théâtre ; on peut se remémorer les animaux envahissant Discoveryland lors des débuts de "La Légende du Roi Lion".

On peut aussi se poser la question en ce qui concerne les spectacles non-théâtrals, c'est-à-dire parades et autres spectacles itinérants, sons et lumières, etc. Prenons par exemple la Parade des Rêves Disney. Son circuit d'origine longeait la partie méditerranéenne de Fantasyland, puis le Théâtre du Château avant de redescendre vers Town Square. Il va de soi qu'un tel spectacle itinérant n'est pas en mesure de respecter successivement le travail artistique de Mary Blair (avec "it's a small world" à proximité), l'esprit des films "Fantasia" et "La Belle et le Clochard", la culture italienne, le condensé architectural qu'est le Château de la Belle au Bois Dormant et le style visuel du film quasi-éponyme, puis enfin les lieux/époques/architectures représenté(e) d'Adventureland Bazaar, Fort Comstock et Main Street, U.S.A., n'en déplaise à sa grande qualité.

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2003 : Disney Fantillusion, renommé Disney's Fantillusion Parade, débarque au Parc Disneyland. Je pense que Steve Davidson doit bien regretter les chars endommagés lors du transport, et prendre peur si celle-ci venait à quitter Paris pour les États-Unis.
Quant aux spectacles nocturnes, en particulier ceux qui transforment un lieu "anodin" bien au delà de sa thématisation existante, la même question se pose. Si on omet la version floridienne de Fantasmic!, dans un amphithéâtre spécifique (qui rentre donc dans le cadre des théâtres précités), les châteaux des parcs Disney ont souvent servi de toile de fond aux feux d'artifices (Fantasy in the Sky), au fil des productions et des années, de se transformer petit à petit pour les compléter, jusqu'à ce que les feux finissent par servir d'outil à la transformation complète (Disney Dreams!) ; il en va de même pour les parades nocturnes, du simple lieu noir (Electrical Water Pageant) à la transformation dépassant la thématisation du lieu de représentation (Light Magic, Disney Fantillusion). Cette tendance à la transformation se retrouve aujourd'hui érigé en thème inhérant aux spectacles nocturnes les plus récents – au delà même des parcs Disney.
Il va de soi qu'Aurore et Philippe verraient en Disney Dreams! un moyen pour Maléfique d'attaquer le château en hallucinant le royaume, de même pour Tom Sawyer qui serait vite interné après avoir assisté à une représentation de Fantasmic! et entendu le vacarme de la seconde de la soirée : le thème des lieux des spectacles nocturnes vole donc en éclat lors de chaque représentation. Est-ce une bonne chose ? Les Imaginieurs avaient-ils prédit des spectacles qui effaceraient en une fraction de seconde leur long travail mais attireraient néanmoins des milliers de personnes jusqu'à provoquer des attroupements quotidiens dignes des files d'attente de TKTS à Manhattan ?







Ces derniers animaux, d'ailleurs, sont probablement plus des décorations d'ordre marketing selon moi, balisant le chemin de Central Plaza vers Videopolis (Central Plaza déjà bien bazardé par le carnaval et le feu d'artifices du Roi Lion) pour les visiteurs perdus.
On peut se questionner également sur le bien-fondé et l'existence des décorations de ce genre, entre publicité pour les Resorts au sein des Resorts dont l'accès est déjà payé (ne serait-ce que le moyen de transport) et les spectacles déjà inclus dans le prix des billets d'entrée des parcs, et animation en elle-même pouvant dynamiser une thématisation "figée" ou appuyer une saison (année à thème ou réelle saison de type "Noël") qui, elle, dynamisera le parc au risque de le dénaturer.

Un exemple ? Prenons le chapeau de Yen Sid au bout de Hollywood Boulevard "posé" en 2001 dans ce qui fut à l'époque Disney • MGM Studios (Park) pour la campagne "100 Years of Magic" (comme si la magie Disney avait débuté avec la naissance de Walt – mais c'est un autre sujet de dissertation). Non content de boucher la vue de la reproduction du Grauman's Chinese Theater, son apparence "plastique" est douteuse par rapport au choix des matériaux des bâtiments de Hollywood Blvd., et son origine (Fantasia, "L'apprenti sorcier") ne le situant pas dans le bon land, si jamais on tenait à le garder (Animation Courtyard, adjacent, aurait été plus approprié), ce qui malheureusement pour de nombreux Disneyistes floridiens fut le cas.
Alors, entre la célébration d'une date historique pour Disney qui dépasse largement le thème du parc entier, et l'énorme intrusion visuelle (trop souvent appuyée par une scène indigne du chapeau comme d'Hollywood Blvd.) : qui prime, surtout quand ce qui sera finalement un souvenir de cette célébration deviendra l'emblème (marketing, du moins) du parc, au mépris des préexistants ?
On peut tout de même s'estimer heureux, les emblèmes étant le plus souvent altérés pour des célébrations qui dépassent la raison d'exister du parc…

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2004 : Cinderella Castle célèbre l'ouverture de Stitch's Great Escape à sa façon. Hmm.
Autre exemple avec ce qui fait souvent pleurer les Disneyistes non-Japonais : le 10ème anniversaire de Tokyo DisneySea et les saisons d'Halloween et de Noël du même parc. Ces trois saisons habillent les "mascottes" de chaque port avec des tenues appropriées (surtout quand on considère qu'Ariel et le Génie ne sont pas tout à fait des mascottes pour Disney aussi facilement malléables que Mickey et ses amis) ainsi que chaque port, tout en respectant leur identité propre, quite à ne pas décorer quand le thème de la saison ne colle pas (Halloween non célébré dans l'Orient représenté). On retrouve pour Noël un "sapin" approprié pour chaque port bien que la culture représentée pour chaque n'a pas forcément Noêl comme fête de fin d'année (hors exportation chrétienne, c.f. la différence entre "it's a small world" Holiday et "it's a small world" Celebration), de même pour les "chapeaux magiques" du 10ème anniversaires, ce dernier primant logiquement.
Ces décorations respectent les thématisations existantes (quite à fusionner Halloween et le carnaval de Venise) pour des saisons ou fêtes qui ne sont pas a priori natives du pays où se trouve le parc (mais ceci est un autre sujet de dissertation), ni même inhérentes aux thème du parc, et semblent parvenir à y ajouter une touche thématique supplémentaire sans tout ruiner (pas comme Toon Circus). On se demande après pourquoi on considère souvent Tokyo DisneySea comme le meilleur parc Disney qui soit… (mais ceci est également un autre sujet de dissertation).

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2011 : des costumes sur un thème intéressant et respectueux de chaque port, mais mal importé en France.
On en vient donc à un double-constat : si les théâtres et lieux de spectacles peuvent voir débarquer des productions en forçant la thématisation des lieux, qui parfois jouissent d'une popularité constamment élevée et faire partie ainsi partie de l'histoire du théâtre et du parc (comme en dehors des parcs), n'en déplaise à la thématisation figée du land qui ne bénéficie pas de cette production, les décorations relatives aux saisons font quite ou double, souvent quite – les arcades de Noêl du Parc Disneyland, qui marchaient même sur les plates-bandes d'Halloween (marchant lui-même sur celles de Main Street, U.S.A. – belle decorecption) en étant un bel exemple ; leur placement implique la démocratisation de l'électricté et de l'ampoule d'Edison avant même leur invention (car l'arche la plus proche de Central Plaza étant situé au niveau d'Edison Street, marquant le pas entre un avant et un après électricité) dans une petite ville du Missouri, avant même les grandes artères de New York City…
Et que dire des décorations des boutiques, dont les vitrines désormais retouchées par le marketing à Buena Vista Street sont présentement raillées dans le sud de la Californie alors qu'elles explosent dans la rue et dans les couloirs du Disneyland Hotel à Marne-la-Vallée (mais ceci est encore un autre sujet de dissertation, certes apparenté : le manque de communication entre les différents départements et le comportement des visiteurs en tant que clients des boutiques en fonction de leur culture) !










On pourra certes réfuter la popularité de telles animations qui seraient confinés thématiquement et risquant non seulement de lasser les visiteurs par leur similitudes d'année en année, réguliers ou non, face à un objectif pour ces saisons de renouvellement des animations des parcs (sans parler de ceux qui ne verraient rien et confondent Disney Fantillusion avec la Parade des Rêves Disney) mais aussi de rendre la tâche de création artistique de nouvelles animations (en plus des contraintes techniques), d'où peut-être la popularité de spectacles qui se démarquent par rapport à la thématisation des lands et s'assurent une visibilité constante – au péril de l'intégrité des lands (quand ils sont de bonnes qualité, ce qui n'est pas le cas de tous).

De ce fait, je serais d'avis pour une digression thématique uniquement quand ses infrastructures sont invisibles (ou tout ou moins discrètes) en dehors des représentations et si les moyens de création sont suffisamment conséquents pour assurer une qualité digne de ce qui disparaît pendant la représentation. Seuls les spectacle de grande envergures devraient bénéficier de ce traitement de faveur, le reste (orchestres, petits spectacles dans les allées des parcs, rencontres avec les personnages, décorations même dans les boutiques) devant se plier à la thématisation des lieux.
Cependant, le changement d'ambiance totale d'un land (que nous n'avons pas encore abordé) dans les parcs à l'occasion d'une soirée ou d'un évènement spécial devrait, à mon goût, jouer sur les deux tableaux, surtout si ceux-ci s'inscrivent dans une saison déjà assujettie à un thème préexistant (comme la relation entre attraction et land), par exemple pour la Soirée Halloween à Disneyland Paris. On pourrait facilement figurer l'échappatoire des invités enfermés dans Phantom Manor et semant le chaos à Thunder Mesa, ou une main-mise de l'Empire sur Discoveryland (la ville, s'entend), de même qu'une transformation de Fantasyland (le royaume, s'entend) en un lieu de désolation par Maléfique (le château devenant la Forteresse Oubliée telle que montrée dans "Kingdom Hearts" – pur fantasme de fan).

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2010 : Glow Fest débarque, bazarde de jour comme de nuit Hollywood Pictures Backlot, et brise le cœur de la division locale d'Entertainment.
On peut, d'ailleurs, se réjouir de l'existence d'une section "Entertainment" au sein de Walt Disney Imagineering ; elle devrait juste dialoguer beaucoup plus avec le marketing – qui lui devrait plus souvent dialoguer avec les autres divisions.

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2004 toujours : le Carnaval du Roi Lion (scène conçue par Tony Baxter), quelques mois avant son extension pour la première de La Légende du Roi Lion. D'Adventureland à Discoveryland en passant par Main Street, U.S.A., les boutiques et restaurants : une intrusion qui finit en saison. Et le début de Occupy Central Plaza, effacé d'un trait en mars 2012 sous la volonté du marketing qui avait voulu un nouveau spectacle nocturne. On passera sous silence sa difficulté à en faire la publicité correctement.


Sources (liste non exhaustive sujette à modification) : Yesterland, Euro Souvenirland, Disney & More, MiceChat (Dateline Disneyland), InterCOT, Laughing Place, Disney Central Plaza, Disney Parks Blog
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