PFIOU ! Désolé pour le retard... Les jours défilent trop vite. Vite la fin !
Après une petite grasse matinée, le réveil est bien différent des matins précédents. Le regard s’attarde sur quelques détails de la chambre. L’esprit, lui, n’arrête pas de répéter en boucle que le décor aura radicalement changé le lendemain, minant au passage le peu de moral qu’il pouvait subsister. Finalement, au regard de la manière dont s’est terminée la soirée précédente, peut-être allions-nous multiplier les déconvenues qui nous aideraient à quitter les lieux l’esprit plus léger, plus motivé à abandonner des situations crispantes et énervantes. Le ton allait d’ailleurs être donné quelques minutes plus tard, puisque, partant en éclaireur pour charger la voiture, je croisais Bourriquet à l’espace de rencontre des personnages. Enthousiaste à l’idée de rallumer quelques étoiles dans les yeux de ma fille, je m’empressais de lui annoncer qu’une surprise l’attendait en bas, elle et sa mère. Les préparatifs s’accélérèrent subitement et nous nous donnions rendez-vous en haut des escaliers du Hunter’s Grill. En revenant alors de la voiture (définitivement prête au départ), la surprise fût totale pour moi également quand elle m’annonçait que Bourriquet était parti… Mais que Minnie allait arriver !!! (après m’avoir fait part d’une nouvelle anecdote espagnole qui a permis à ma fille d’obtenir un petit traitement de faveur, quelques instants de plus avec le personnage en l’occurrence). Et après quelques minutes, Minnie était là, ouvrant grand les bras pour accueillir ma chipounette qui lui rendit copieusement son étreinte. Mitraillant cet instant, je me faisais cette réflexion : "Ils vont donc nous faire rêver jusqu’au bout, les enfoirés !". Le ton était donné. Nous allions déguster un formidable cafard à la fin de la journée.
Etre dans les derniers à prendre son petit déjeuner n’était pas plus mal : salle quasiment vide, approvisionnement toujours optimal… Il fallait simplement ne pas prendre trop son temps pour ne pas retarder et gêner la mise en place suivante. Compte tenu de l’affluence encore plus importante que la veille, il faudra tabler sur un régime sec d’attractions. Madame Maman en profite pour multiplier les excursions dans les boutiques pour ramener les souvenirs les plus adéquates pour chaque personne de la famille. Nous partons donc à la chasse aux idées, scrutant les rayons à la recherche d’un produit encore inconnu, observant les environs en quête d’une boutique encore vierge de notre passage. Mine de rien, le temps passe vite. "Comme par hasard !". Il est déjà l’heure de se rendre à notre dernière réservation du séjour au Blue Lagoon. Juxtaposé à l’attraction des Pirates, le détail ne manque pas de sauter aux yeux de notre fille qui s’agrippe à mon bras. "On y retourne pas papa, hein ?" "Non, ma puce. Enfin, juste à côté… On pourrait croiser deux, trois pirates en route, mais il y a de quoi boire là-bas ils devraient nous laisser tranquille." Peu rassurée, elle suit alors le mouvement et nous entrons. Accueil bref, le CM nous invite à nous rendre sur le pont. Ma femme me regarde alors d’un air songeur : "quel pont ?". Il suffisait de regarder les clients précédents attendre sur les bancs et les alcôves pour effectivement se demander, où nous devions nous arrêter et attendre. Je me disais alors que tant qu’un râle rauque et le bruit de verre brisé ne retentissait pas pour nous invectiver, nous pouvions continuer à progresser un peu… Jusqu’à un pont, où une charmante CM nous conduisit à notre table, sous les regards dubitatifs de ceux qui attendaient bien avant le repère indiqué. Seuls que nous étions alors dans le restaurant. Un serveur au fort accent anglais ne tarda pas à venir prendre notre commande, très sympathiquement. Peu rassurée par l’orage qui éclatait de temps en temps, notre fille souhaite que je me colle au plus près d’elle pour déjeuner, jetant quelques regards inquiets par-dessus mon épaule pour guetter l’arrivée éventuelle d’un pirate. Réticente sur le menu (le choix des lieux était surtout destiné à me plaire plutôt qu’à ces dames), Madame Maman fut conquise par ses choix culinaires et dévora une assiette, alors qu’elle pestait quelques minutes plus tôt de devoir laisser de côté la moindre miette de nourriture pour le prix. Elle s’étonna d’ailleurs que le serveur nous tutoie. Je lui rappelais alors qu’en anglais le "tu" et le "vous" était une notion regroupée dans un même et seul pronom. Et à ce moment-là, nous entendions notre serveur vouvoyer allègrement les tables alentours, ce qui ne manqua pas de nous faire rire, concluant que ce genre d’attitude n’était pas rare avec nous (les gens sont vite à l’aise avec nous quand nous leur faisons comprendre qu’ils ne sont pas obligés d’abuser de formalités et de formules de politesse pour nous faire passer un bon moment). Le repas s’achevait. Quand nous nous sommes levés, nous nous sommes alors aperçus que la salle était bondée. A peine avions-nous remarqué les bateaux de l’attraction passer… L’après-midi est déjà entamée. Le début de la fin approche…
Guettant ma montre pour anticiper la parade et notre positionnement idéal, nous flânions dans le parc, à l’affût de la moindre file d’attente inexistante pour combler l’appétit de la puce en la matière... Qui restait sur sa faim la pauvre. Heureusement, nous tombions sur la Disney Dance Parade au théâtre du château. Tout le monde aglutiné au sol, j'entraînais ma fille sur mes épaules et sur l'estrade. Nous surplombions alors la foule, ce qui permis à ma passagère de participer au show avec sa grande amie Minnie. Nous recroiserons d'ailleurs un peu plus tard le petit train en haut de Mainstreet pour saluer une dernière fois nos amis. Le temps de repartir dans une fringale de boutiques pour finaliser les achats, nous nous retrouvions au niveau du théâtre du château, en hauteur, pour admirer la parade des rêves. Superbe et sympathique, il fallut pourtant se montrer assez sévère avec les envahisseurs de dernière minute (toujours les mêmes !) qui n'hésitaient pas à empietter sur la place de notre fille pour leur propre compte, quitte à pousser ses pieds de la ballustrade qui ne manquait pas de la faire tomber mâchoire en avant sur la barrière. Rien que quelques coups de pieds bien placés ont su résoudre. Depuis le début du séjour, en s'accentuant nettement depuis la veille, les incivilités commençaient sérieusement à nous peser. Parade magnifique donc et le coup de blues frappa alors en même temps sur nos trois têtes au moment du char Père Noël. Notre fille savait que la fin de la parade signifait la sortie du parc. Quand aux parents, ils se sont systématiquement regardés dans les yeux quand ils prirent conscience en même temps d'une phrase lourde de sens dans la chanson : "Just like we're dreaming...".
Un dernier coucou au château. Des regards qui partaient dans tous les sens pour emmagasiner un maximum de détails et nous rejoignions le Disney Village. Arrivé un quart d'heure avant l'horaire prévu pour la réception du carton de Stitch au Disney Store, les vendeurs totalement dépassés par la foule nous bottaient en touche. Je partais alors tant bien que mal à la recherche d'un Pascal en peluche sans me faire d'illusions, ma fille tentant de se concentrer sur la source : "Ecoute papa, si je vois Raiponce, y'aura Pascal avec elle ! Il est toujours avec elle !" Nous n'avons malheureusement pas trouvé de Raiponce accompagnée... Récupérant finalement l'énorme carton, il prit la place de la pitchounette dans la poussette jusqu'à la voiture. Un peu mécontente de devoir marcher, elle acceptait pourtant de bon coeur : "Bon ok, mais c'est bien parce que c'est Stitch et qu'il m'a fait un câlin coquin !". Nous trainions des pieds, certaines plus par fatigue que par refus de partir. L'inévitable arriva, la voiture démarra... Partis de nuit lors du départ, nous arrivions à la maison également la nuit avec cette désagréable sensation de n'être parti que quelques minutes plus tôt, d'avoir fait un simple demi-tour pour récupérer un oubli... S'en suivi une déprime digne des plus beaux séjours passés à Disney (en général, avec nous, ça va de paire. Plus le séjour est apprécié, plus la déprime est forte !). Déprime qui vient tout juste de s'apaiser pour ma part. Je sors à peine la tête de cet enfer. Les anecodtes de Nathy sont d'ailleurs un formidable remède pour stopper de broyer du noir.
Prochain séjour dans trois ou quatre, quand nos jumelles auront le même âge que la plus grande cette année. Et pour l'occasion, nous avons décidé d'économiser un maximum pour nous permettre de vivre un séjour encore plus inoubliable, un de ceux qui est décrit dans cet article. Et après ce séjour, nous économiserons à nouveau pour partir directement en Floride tous les cinq !