Je ne suis pas un amateur de western mais en tant que néophyte, je peux quand même dire que True Grit a posé une pierre blanche dans l'histoire de ce genre.
Très fécond, le scénario réserve de grands moments d'adrénaline pour le spectateur, plongé dans un monde cruel et fascinant. Il s'avère impossible durant ce film, sans la moindre minute de temps mort, de prédire ce qui va arriver à notre trio par la suite.
Le quatuor d'acteurs est en grande partie responsable de ce sentiment excitant.
Jeff Bridges est incroyable en vieux matou borgne qui laisse davantage parler son instinct que ses bonnes mœurs. Tantôt affreusement cynique et protecteur, son personnage est mémorable et marquera l'histoire du western.
Matt Damon est convainquant en Texas Ranger arrogant mais qui finira par comprendre qu'un homme n'est jamais trop expérimenté pour mûrir.
Bien qu'ayant une apparition moindre, Josh Brolin est charismatique dans le rôle du méchant Tom Chancey, hors-la-loi qui sait, d'un seul regard, cacher son jeu.
Et bien sûr, Hailee Steinfeld, dans son premier long-métrage, a une performance qui coupe le souffle tant son personnage Mattie Ross impressionne de par sa maturité et sa crédibilité dans l'univers impitoyable des cow-boys et des hors-la-loi. C'est sûr que ceux qui s'attendaient à une performance du genre Georgie Henley (Narnia) risquent d'être déçus mais c'est justement pour cette raison que la performance de l'actrice est exceptionnel.
La photographie est, quant à elle, fabuleuse et ajoute une touche d'évasion, grâce à des plans restituant à la perfection l'Ouest Américain de la seconde moitié du XIXème siècle. Récompense tout à fait méritée aux BAFTA.
Un bémol cependant: je trouve la chanson de fin craignos et ne représentant pas du tout le ton dur et sauvage du film.
True Grit n'est peut-être pas le chef d’œuvre de l'année mais il a le mérite d'éviter astucieusement le piège d'être "grand public".
Un cocktail d'humour noir, de panache et de fureur à déguster lentement au saloon du coin.